Haiti Liberte 4 Fevrier 2016

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Editorial HAITI LIBERTÉ Les clients de l’impérialisme ! Par Berthony Dupont Pour ainsi dire, c’est véritablement une remontée des ténèbres à laquelle on assiste aujourd’hui, un phénomène qui en rien ne nous surprend. Désormais, au royaume de la corruption, tous les opportunistes veulent être rois ; de sorte que la dynamique en cours entre les différents acteurs de la classe politique pour se caser est loin d’être étonnante. La douloureuse évidence c’est que l’absence d’une vraie alternative de changement social, de forces progressistes révolutionnaires, a fait en sorte que la grande masse des déshérités est, en effet, malgré ses grandes mobilisations, une fois de plus, mise à l’écart, abandonnée à elle-même; sur fond d’inexorable détérioration des conditions de vie de l’écrasante majorité de la population haïtienne. Le traumatisme du gouvernement de Martelly et les déboires qui ont marqué la fin de son pouvoir, puis l’ascension scabreuse du gouvernement provisoire de Privert contribuent à mettre le cap sur la subversion et la violence destructrices de façon à faciliter le règne de la continuité. Ce spectacle conjoncturel a, certes, permis à de nombreux revenants qui ont fermé les yeux et trahi la cause populaire, de réapparaître sur la scène politique, et il semble vouloir faire recette. Pouvait-il en être autrement, quand tous ceux qui s’assemblent pour constituer ce régime soi-disant provisoire non seulement se ressemblent, mais encore ne sont autres que d’anciens et nouveaux clients de Washington, de Paris et d’Ottawa ; des agents, des alliés, des partenaires de l’impérialisme. Cette dynamique qui se poursuit et qui se développe actuellement s’inscrit de surcroit dans un cadre plus vaste des puissances impérialistes tendant à recourir à n’importe quel moyen pour tenter de survivre et d’imposer leurs quatre volontés dans le marchandage en cours. Ce brouhaha de rencontres à n’en plus finir avec le prince du moment ne sert qu’à divertir le peuple de façon à l’empêcher de se mobiliser. Comme nous l’avions signalé récemment, la politique que suivra le président provisoire Jocelerme Privert ne sera pas essentiellement différente de celle de son prédécesseur sur le plan des rapports avec l’impérialisme et de ses intérêts vitaux dans le pays. Leaders de partis et politiciens «d’opposition» défilent devant ce «prince provisoire», chacun avec sa proposition «idéale» de sortie de crise et de mise du pays sur les rails de la démocratie, MOCHRENA et les autres. Mais si ces dizaines de propositions se relaient les unes après les autres, c’est surtout parce que cette opposition falote, insignifiante, médiocre, terne, pusillanime, a négligé, méprisé, minimisé et éventuellement trahi le facteur déterminant : l’ampleur de la résistance populaire et son potentiel de faire basculer le statu quo. Honte à tous ceux-là qui ont troqué la mobilisation populaire contre un poste. C’est un scénario bien orchestré qui a été préparé par Martelly, Privert et Chancy sous les ordres des forces tutrices pour mieux brouiller les cartes. Car ceux-là qui tirent les ficelles savaient bien que ces opportunistes de tout acabit n’allaient pas laisser passer leur chance de se laisser coopter pour un job. Aussi, c’est avec amertume qu’il faut se demander : s’est-il agi d’une lutte pour s’assurer un poste, un gras salaire, ou d’une volonté de combattre de façon décisive les structures et la nature d’un système spoliateur des intérêts des masses ? En marge de toutes ces pirouettes et acrobaties politiciennes, il y a le peuple démuni, abandonné à la misère et à l’ignorance. Un peuple qui a su déjouer toutes les manœuvres impériales pour empêcher Martelly d’imposer son successeur. A présent, ces manifestants qui déferlaient dans les rues de la capitale ont été totalement stoppés sans aucun acquis populaire ni conquêtes anti-impérialistes. On a du mal à croire que les masses sont toujours là, présentes avec leurs revendications, prêtes à descendre dans les rues et aller jusqu’au terme de leurs objectifs et de leurs aspirations, alors que les dirigeants font la queue et plient l’échine au Palais national. N’est-ce pas en dernier ressort trahir la cause du peuple ? Pour les stratèges et les politiciens de cette opposition parasite, les masses populaires restent seulement un puissant moyen de pression dont ils se servent pour faire de la surenchère, du marchandage, à dessein de servir leur cause ; mais sans pour autant vouloir l’organiser de façon à changer cette force en orage effectif de revendications voire même en «accoucheuse de l’histoire». Voilà pourquoi dans cette période de confusion que nous traversons, un accent particulier doit être mis sur les handicaps des organisations de masse. Celles-ci doivent resserrer leurs rangs. Nous insistons avec force sur la nécessité de la cohésion au sein des militants, sur la discipline dans le travail organisé pour venir à bout de l’impérialisme. L’intérêt collectif général doit être l’objectif fondamental à tous les niveaux. C’est alors que nous serons à même de prendre notre destin en main sans compter sur les forces opportunistes. Aucun de nos dirigeants de la classe politique ne s’est fait le défenseur intraitable des options que le peuple a choisies à savoir: l’annulation totale de la mascarade électorale du 9 août et du 25 octobre. La classe politique n’entend pas continuer sur cette lancée populaire avec plus de détermination. C’est dire qu’elle ne veut pas voir le peuple venir troubler l’harmonie de classe du pouvoir. C’est dire aussi combien les motivations qui sous-tendent ses démarches de coulisses sont à la fois rétrogrades, suspectes. Elles ne s’enfoncent pas seulement dans le déshonneur ; mais elles conduisent irrémédiablement à leur perte ; vu qu’à l’ordre du jour, le Core Group tient mordicus à ce que le prochain domino électoral, cette farce tragique soit fixée au 24 avril entre ses deux valets : Jude et Jovenel. Que le bon sens populaire rejoigne les enseignements de l’histoire afin que le peuple continue son combat avec une vigilance révolutionnaire, une vigilance de tous les instants qu’il est indispensable de renforcer chaque jour davantage ! 1583 Albany Ave Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162 Fax: 718-421-3471 3, 2ème Impasse Lavaud Port-au-Prince, Haiti Email : editor@haitiliberte.com Website : www.haitiliberte.com DIRECTEUR Berthony Dupont EDITEUR Dr. Frantz Latour RÉDACTION Berthony Dupont Wiener Kerns Fleurimond Kim Ives Fanfan Latour Guy Roumer CORRESPONDANTS EN HAITI Daniel Tercier Bissainthe Anneseau COLLABORATEURS Marie-Célie Agnant J. Fatal Piard Catherine Charlemagne Pierre L. Florestal Yves Camille Jacques Elie Leblanc Roger Leduc Joël Léon Claudel C. Loiseau Anthony Mompérousse Dr. Antoine Fritz Pierre Jackson Rateau Eddy Toussaint Ray Laforest Edmond Bertin ADMINISTRATION Marie Laurette Numa Didier Leblanc DISTRIBUTION: CANADA Pierre Jeudy (514)727-6996 DISTRIBUTION: MIAMI Pierre Baptiste (786) 262-4457 COMPOSITION ET ARTS GRAPHIQUES Mevlana Media Solutions Inc. 647-499-6008 computertrusting@gmail.com WEBMASTER Frantz Merise frantzmerise.com Bulletin d'Abonnement A remplir et à retourner à Haiti Liberté 1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel : 718-421-0162, Fax 718-421-3471 Etats-Unis Tarifs d’abonnements Canada Nom: _________________________ Prénom: ______________________ Adresse: ______________________ Ville: _________________________ Etat/Pays: ____________________ Zip Code/Code Postal: ___________ Tél: __________________________ E-mail: _______________________ Modalités de paiement Montant : $ ___________ Chèque Mandat bancaire Carte de crédit Numéro : ________________________ Date d’expiration : ________ /_______ Code de sécurité : _________________ Première Classe $100 pour un an $50 pour six mois Amerique Centrale, Amerique du Sud et Caraïbes $125 pour un an $65 pour six mois Europe $150 pour un an $80 pour six mois Afrique $140 pour un an $80 pour six mois $150 pour un an $85 pour six mois 2 Haiti Liberté/Haitian Times Vol. 9 • No. 33 • Du 24 Fevrier au 1er Mars 2016
A Travers Haiti Haïti, chronique d’une crise électorale (92) 14 février 2016, de la présidence provisoire ! Par Catherine Charlemagne Attaque d’un commando criminel à Mirebalais, 2 blessés et des pertes matérielles 13 au 24 février 2016, Haïti a vécu un moment d’intensité politique extrême. De la soirée marathon pour l’élection au second degré du sénateur Jocelerme Privert à la présidence provisoire de la République à la semaine de course contre la montre pour la désignation d’un Premier ministre de transition en passant par la rencontre d’un nombre incalculable de gens faisant partie de la classe politique en vue de la formation d’un gouvernement de consensus. Sans oublier les diverses démarches entreprises par le nouveau chef de l’Etat auprès de la Société civile organisée en vue de la mise en place d’un nouvel organisme électoral. Il fallait être dans le pays pour comprendre ce qui s’est passé pendant ce temps où tous les yeux étaient braqués sur un seul homme : l’ancien prisonnier politique lavalas devenu subitement le sauveur des institutions haïtiennes. Tout a commencé, en fait, avec le départ mouvementé de l’ex-Président Michel Martelly du Palais national le 7 février 2016 sans laisser de successeur élu. Dès la veille du départ, tous les regards se dirigeaient vers le «bicentenaire» de Port-au-Prince, le quartier où siège le Parlement haïtien. Et pour cause. Le Président du Sénat qui est à la fois Président de l’Assemblée Nationale, Jocelerme Privert, était monté au créneau et a pris les choses en main de concert avec le Président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, vice-Président de l’Assemblée Nationale. Ce sont eux qui ont paraphé, dans la nuit du 6 au 7 février 2016, l’Accord devenu célèbre avec le Président Michel Martelly avant que celui-ci ne quitte la présidence de la République le lendemain matin. Jocelerme Privert en fin politique voyait dans ledit Accord de sortie de crise l’ultime occasion pour lui de réaliser le rêve de tout homme politique : devenir Président de la République, même à titre provisoire. C’est l’aboutissement d’une carrière politique au sommet, même si l’on n’a jamais été élu auparavant. Etre chef de l’Etat ne se refuse point, même de façon éphémère. Avec l’Accord du 6 février, le sénateur des Nippes devient le personnage clé de la transition et celui le plus en vue du pays en l’espace d’une nuit. Et quelle nuit ! Mais là où l’affaire prend une tournure d’espérance et ouvre la voie au sénateur, c’est quand le 7 février 2016 au Parlement réuni en Assemblée Nationale, le Président Martelly lui tend l’écharpe bicolore symbolisant le Pouvoir Exécutif en attendant qu’on désigne provisoirement un successeur pour conduire les destinées de la nation jusqu’à la passation du pouvoir à un Président de la République élu le 14 mai de la même année si tout se passe comme prévu dans le fameux accord. Dans la tête de celui qui était encore chef du Pouvoir Législatif, il n’y avait aucun doute. Il est le futur chef d’Etat d’Haïti à titre provisoire. Bon manœuvrier et fin connaisseur de la classe politique de son pays pour avoir été ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales précédé d’un nombre impressionnant de postes dans l’administration haïtienne et en passant par la case prison durant plus de deux ans, cet homme savait comment s’y prendre pour réussir son coup. En plus, il est le patron d’un Sénat où il garde une majorité. Du 7 au 13 février, le Parlement devenait le centre névralgique de la politique haïtienne, comme il devrait l’être en permanence d’ailleurs, comme dans toutes les démocraties du monde. Au «bicentenaire», on reprend les vieilles habitudes du 19 e siècle d’élection présidentielle au suffrage universel indirect. C’est-àdire, c’est l’Assemblée Nationale qui Le Président du Sénat qui est à la fois Président de l’Assemblée Nationale, Jocelerme Privert, (à gauche) a pris les choses en main de concert avec le Président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, vice-Président de l’Assemblée Nationale (à droite). Ce sont eux qui ont paraphé, dans la nuit du 6 au 7 février 2016, l’Accord devenu célèbre avec le Président Michel Martelly (au Centre) organise et élit le chef de l’Etat. Vu la conjoncture et le vide laissé au Palais national et compte tenu de l’Accord, il faut aller vite, très vite. Le Président de l’Assemblée Nationale qui est l’un des coauteurs du texte et signataire lui-même de l’accord sait de quoi il en retourne. Mieux, son titre l’oblige à mettre en application ledit Accord. C’est lui qui doit lancer le processus devant doter le pays au plus vite d’un Président Provisoire. Le temps presse. Une semaine déjà depuis que le pays vit sans un Président de la République. C’est inédit depuis la proclamation de l’indépendance. Le Président de l’Assemblée Nationale, une fois rassuré, lance les procédures avec les pères conscrits. Une Commission bicamérale spéciale par-ci. Des sous-Commissions de vérification par-là. On fait appel à des Consultants politiques, juridiques. Et on lance la machine électorale déterminant les modalités pour être candidats au poste de Président provisoire de la République, mais devant remplir la fonction du Pouvoir Exécutif dans toute sa plénitude. Le Parlement lance un appel à la candidature et pose naturellement les conditions. Entre-temps, la polémique inévitable dans de pareilles circonstances enfle sur la Constitution. Tantôt l’on évoque la Constitution de 1987. Tantôt l’on fait appel à celle amendée. Les juristes de toutes natures sortent du bois soit pour appuyer soit pour condamner la procédure. Les politiques, quant à eux, un peu perdus dans le processus et surtout ceux de l’ex-opposition, ne savent quoi faire. Ils hésitent. Faut-il oui ou non prendre part à cette élection que certains disent jouée d’avance, vu que le sénateur Privert ne cache plus son intention de briguer la présidence ? Et compte tenu de sa proximité avec les futurs votants, il va être difficile de le battre. Il y a les pour et les contre. La presse est prise d’assaut par l’ensemble des chefs politiques et juristes qui se déchirent sur la légalité et la constitutionnalité ou pas de l’affaire. Histoire d’arroser le feu de la polémique, la Commission bicamérale composée de 15 parlementaires, 6 sénateurs et 9 députés, impose un droit d’inscription de cinq cent mille gourdes, somme qui doit être versée à la Direction Générale des Impôts (DGI) pour le compte de l’Université d’Etat d’Haïti. Une façon d’apaiser un peu la tension et la polémique. En vérité, la principale raison de cette taxe réclamée par la Commission chargée d’organiser l’élection du Président de la République a été une arme de dissuasion. Elle devait empêcher que le Parlement ne soit envahi par des milliers de postulants briguant la présidence. En effet, malgré les débats acharnés ayant eu lieu sur la constitutionnalité ou pas de cette élection, beaucoup manifestaient leurs désirs de se porter candidats. Mais vue la somme colossale demandée lors de l’inscription, cela a refroidi l’ardeur des éventuels candidats. Ainsi, après bien des rumeurs en tout genre sur le nombre de postulants sérieux et farfelus, la liste était arrêtée à treize (13) candidats officiellement inscrits. Sur ces 13 postulants, seuls trois avaient consenti de payer les 500.000 gourdes obligatoires pour être retenus comme candidats. Pour l’histoire, voici les noms de ces personnalités qui s’étaient portées candidats : Jocelerme Privert, Edgard Leblanc Fils, Cangé Mackenson, Duverra Jean Lutès, Félicien Jean Thomas, Charles Géraud, Louis Charles Joseph Sergot, Jean Pierre Jean Reynold, Donatien Ecclésiaste, Amos Duboirant, Gédéon Gédéus, Sanon Jeannot et Déjean Bélizaire. La liste étant clôturée le vendredi 12 février, le temps pour les différentes commissions et sous-commissions de délibérer sur la recevabilité des postulants. Après délibération en Commission, trois candidats ont été admis à prendre part au scrutin fixé pour le lendemain, samedi 13 février 2016. Il s’agit de deux anciens sénateurs, Edgard Leblanc Fils de l’OPL mais soutenu officieusement par PHTK de l’ex-Président Michel Martelly. De Déjean Bélizaire du MNP28. Enfin, du sénateur Jocelerme Privert, soutenu par un obscur parti régional du Nord- Ouest dénommé MOSANO, dirigé par le sénateur François Lucas Sainvil. L’appartenance à une formation politique représentée au Parlement était l’un des critères imposés par la Commission bicamérale spéciale pour que la candidature soit agréée. Il y a eu un premier problème qui n’a jamais été éclairci s’agissant de la représentativité de l’ancien Président du Sénat, Déjean Bélizaire. Puisque ce parti dont il est le chef n’a aucun élu ni au Sénat ni à la Chambre des députés. Or, il a été autorisé à faire partie des 3 finalistes en lice. Déjean Bélizaire qui n’avait aucune chance de remporter ce scrutin présidentiel indirect cumulait les problèmes. C’est par un chèque de direction en dollars américains qu’il a acquitté la redevance obligatoire pour y être accepté. Toutes les formalités étant réunies, le rendez-vous était pris pour samedi 13 février à 11 heures du matin pour l’élection du Président provisoire en Assemblée Nationale. Comme prévu, ce jour-là, le Parlement était bondé. Employés. Invités. Journalistes. Observateurs. Curieux et bien naturellement, les trois candidats. Sauf qu’à 11 heures, il manquait les principaux acteurs : les parlementaires. Certains étaient présents, mais ils s’installaient un peu partout dans l’aire du Parlement. Dans les bars, les restaurants, les salles de Commissions ou carrément absents en tout cas à l’heure de la convocation officielle. L’on s’impatiente. L’on discute. L’on rigole de tout et de rien juste pour faire passer le temps. On s’informe aussi. Certains sénateurs ou députés présents font des confidences. Ils épiloguent sur la chance de tel ou tel candidat. Sur les magouilles en préparation dans les coulisses de la Chambre des députés. Sur le soutien du Parti Haïtien Tèt Kale à l’ancien Président de l’Assemblée Na- Par Jackson Rateau Dans l’après-midi du dimanche 21 Février 2016, aux environs de 3 heures, dans la localité de Desvarieux, à 4 kilomètres de la ville de Mirebalais, des bandits cagoulés au nombre d’une cinquantaine, lourdement armés de fusils de longue portée, d’armes de poing et d’armes blanches, en provenance de la commune de Belladère, ont violemment attaqué un véhicule ayant à son bord 3 agents douaniers et 4 agents de la PNH appartenant à l’unité de BOID. Cette intempestive intervention avait pour objectif de faciliter le passage de 11 camions surchargés de marchandises en provenance de la République Dominicaine. Un des agents douaniers, Etienne Eddy Junior, se trouve gravement blessé de 3 coups de machette dont un au visage, un au poignet et un autre à la tête. Lors de la fusillade, une riveraine du nom de Antonia Wando, 60 ans, a reçu deux balles dont une au pied et une autre au poignet, alors qu’elle se trouvait à l’intérieur de sa cuisine. Les blessés ont été transportés d’urgence au centre hospitalier AJM de Mirebalais pour recevoir des soins que nécessitent leurs situations. Les voyous qui ont désarmé les agents sont partis avec 11 armes dont 6 fusils automatiques et 6 pistolets de 9 mms. Ils ont aussi incendié une Nissan Patrol tout terrain appartenant aux agents douaniers. Les autres agents, pour sauver leur peau se sont jetés dans les bois et ont réclamé des renforts. Leurs pairs, pensant peut être qu’il s’agissait d’un forfait commis tionale, Edgard Leblanc, pourtant l’un des responsables de l’OPL. Sur le délai de 120 jours de l’Accord qui est, en fait, de 90 jours si l’on prend la date du 14 mai 2016 pour la passation du pouvoir, etc. Bref, on tue le temps comme on peut surtout qu’en ce samedi 13 février 2016, il faisait une chaleur étouffante proche de la canicule. Heureusement, le secteur du bicentenaire de la capitale est baigné par la mer des Caraïbes qui ramène par vagues successives un peu de fraicheur. Les locaux préfabriqués du Parlement se situent juste en face de la rade de Port-au-Prince. C’est en quelque sorte les pieds dans l’eau (de la mer) que les parlementaires évoluent quand ils sont dans leur Palais législatif. La brise de mer vient à leur secours quand les ventilateurs des salles de séance tombent en panne. Finalement, après cinq heures de retard, l’Assemblée Nationale se réunit enfin. Il est 16 heures. Comme d’habitude, l’on procède à l’appel nominal afin de constater que le quorum est atteint. 23 sénateurs répondent présents. Ils sont actuellement au nombre de 24, le temps qu’on organise l’élection pour les 6 autres pour compléter l’effectif. Un seul absent, Steven Benoît. Voulant rester cohérent avec sa démarche d’opposant à l’accord du 6 février et fidèle à la position du G8 dont il est membre et qui s’oppose jusqu’à maintenant audit accord. Le sénateur Steven Benoît reste solidaire de ses camarades du Groupe des huit bien que depuis le 7 février une brèche s’est ouverte au sein de ce corps très opaque depuis le 25 octobre 2015. Dans le rang des députés, on fait le plein. 92 présents sur 92. On attend le second tour pour compléter là aussi la Chambre basse qui doit compter 115 députés au total. Une fois signifiées les présences, on passe aux choses sérieuses. D’entrée de jeu, un vieux routier du Sénat, le sénateur Andris Riché, monte au créneau par les paysans de la contrée de Desvarieux qu’ils allaient réprimer vigoureusement, sont partis en guerre contre les pauvres paysans de la zone, munis d’armes lourdes et d’un camion «d’eau grattée». Heureusement, deux autorités de la région du bas Plateau ont eu le temps de préciser toutes les informations concernant ce drame. A noter que la région du bas Plateau Central est dotée de 3 commissariats de la PNH. Un à Belladère d’où sont partis les truands, un à Lascahobas et l’autre, le commissariat central, à Mirebalais. De Belladère à Mirebalais, il s’agit d’un parcours de 47 Kms de distance. Aucune information pouvant permettre à ces 3 commissariats de réagir n’a été relayée ; au moins, ils pourraient intercepter les criminels puis limiter les dégâts. Qui pis est, de sang froid, les 50 criminels cagoulés et armés, ont traversé la ville de Mirebalais. Refusant la route de Port-au-Prince, ils se sont jetés sur la route conduisant vers Saint- Marc, bas Artibonite. Tandis que, les agents de la PNH basés à Mirebalais, se dirigeant vers Port-au-Prince, ont tout bonnement vidé le commissariat pour se mettre à couvert. Jusqu’au lundi 22 Février 2016, les commissaires du gouvernement et de police de la région du bas Plateau Central, n’avaient pipé mot de ce violent braquage. Trois commissariats de police de toute la région du bas Plateau n’ont pu stopper le commando criminel. Alors que leur renfort de BOID, a eu le temps d’arriver pour massacrer la population, pensant que c’était elle à l’origine de ce forfait. pour imposer que l’on désarme tout le monde et procède à la fouille du public pour raison de sécurité. L’enjeu est de taille. Le sénateur croit que la sécurité des parlementaires n’est pas assurée et craint pour la sécurité du nouveau Président de la République une fois élu. Le député Cholzer Chancy, en sa qualité de vice-Président de l’Assemblée Nationale, assure la présidence en l’absence de Jocelerme Privert, candidat. D’ailleurs, un débat s’ensuit sur la présence de celui-ci dans la salle. Certains se questionnent à quel titre il est présent. Cafouillage ! En effet, on ne sait pas s’il est là en tant que suite à la page(18) Papeterie & Imprimerie Nouvelle adresse: 101 Lalue, Port-au-Prince, HAITI Tel: 4269-2770 3643-2906 IMPRIMERIE & Papeterie Imprimerie commerciale Furnitures de bureau, fournitures scolaires Vol. 9 • No. 33 • Du 24 Fevrier au 1er Mars 2016 Haiti Liberté/Haitian Times 3
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