You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Perspectives<br />
1915–2015 : Cent ans de régime<br />
d’occupation, d’ingérence impérialiste et de<br />
résistance populaire en Haïti ! 3 ème partie et fin<br />
Origine et justification du<br />
racisme aux États-Unis<br />
Par Tontongi<br />
L’éthique minimum d’un État de<br />
droit<br />
Ceux-là qui jouaient la carte de la couleur<br />
de la peau pour espérer un miracle<br />
de Barack Obama peuvent bien déchanter<br />
aujourd’hui. Le département d’État<br />
étatsunien est toujours sous l’envoûtement<br />
de Hillary Clinton et de son très<br />
influent mari Bill Clinton, s’agissant de<br />
la politique haïtienne des États-Unis. Les<br />
intérêts étatsuniens s’accommoderont<br />
de tout gouvernement haïtien qui respecte<br />
le statu quo impérial et accepte de<br />
jouer le jeu. Les « intérêts » étatsuniens<br />
changent d’accentuation dépendant<br />
des conjonctures politiques, mais leur<br />
nature néocolonialiste perdure. La sorte<br />
de synergie qui existe aujourd’hui entre,<br />
d’une part, les intérêts privés et officiels<br />
étatsuniens, et, d’autre part, les intérêts<br />
des milieux d’affaires et de l’autoritarisme<br />
rapacitaire de l’État haïtien, est bien inquiétante<br />
pour nous autres qui voulons<br />
fonder un État de droit en Haïti, c’est-àdire<br />
un État basé non pas sur le droit du<br />
plus fort ou des classes dominantes, mais<br />
un État guidé par le principe des droits<br />
égaux entre toutes les composantes sociales,<br />
démographiques, et entre tous les<br />
individus de la nation haïtienne.<br />
Pour sortir de l’enveloppement<br />
où nous nous sommes engloutis, il faut<br />
nommer l’éléphant innommé du salon :<br />
le semblant d’incapacité des Haïtiens à<br />
se gouverner rationnellement sans tomber<br />
de crise en crise. La rationalité du<br />
méchant colon impérialiste est bien raisonnable<br />
dans le fait qu’il existe bel et<br />
bien des gouvernements puissants qui<br />
veulent continuer à contrôler Haïti, mais<br />
il faut reconnaître que cette rationalité devient<br />
bien usée après plus de deux siècles<br />
d’usage et que nous pouvons reformuler<br />
la question en nous demandant, si tel<br />
est le cas, pourquoi ne concevons-nous<br />
pas un meilleur rempart contre les velléités<br />
impérialistes et pourquoi ne pas leur<br />
opposer une résistance et un mode d’agir<br />
plus ordonnés, plus disciplinés, plus rationnels<br />
?<br />
Pour mette sur pied en Haïti un projet<br />
politique qui dure, il faut en déployer<br />
une discipline systématique à la fois dans<br />
sa conception, sa matérialisation et son<br />
application. Votre place est peut-être loin<br />
de la chose publique si vous acceptez<br />
le précepte opératif combien nuisible de<br />
la classe politique traditionnelle qui dit<br />
« ôte-toi que je m’y mette ». Si vous licenciez<br />
des hommes et femmes conséquents<br />
dans l’administration de l’État parce que<br />
vous voulez les remplacer par vos sbires<br />
à vous ; si vous devenez riche parce que<br />
vous détournez les fonds de l’État vers<br />
votre propre compte bancaire personnel<br />
; si vous manipulez les institutions de<br />
l’État ou commettez un crime punissable<br />
sévèrement, votre place est dans la prison,<br />
pas dans les affaires de l’État. C’est<br />
une éthique de la responsabilité civique<br />
dans l’administration de l’État qui doit<br />
être obligée à tout prétendant ou titulaire<br />
d’une fonction publique.<br />
Aux États-Unis les modalités d’acquisition<br />
de la richesse personnelle ont<br />
cette logique viciée qu’elles ne sont criminelles<br />
que parce que elles sont légales.<br />
Vous pouvez voler l’État, on suggère,<br />
mais faites-le légalement. Même ce minimum<br />
légaliste est inexistant en Haïti<br />
où l’action du chef (et de ses acolytes<br />
au pouvoir) transcende toute notion de<br />
légalité. N’en soyez pas dupe cependant,<br />
car même quand elles sont « légales », les<br />
rapacités, les outrances et les duplicités<br />
du système capitaliste, à en juger par les<br />
malheurs qu’elles causent parmi les populations<br />
concernées, n’en restent pas<br />
moins criminelles.<br />
Nous préconisons un effort collectif<br />
pour faire autrement en Haïti, parce que<br />
nous pensons que les mêmes recettes<br />
produiront toujours les mêmes mets et<br />
qu’il faut pour Haïti une autre manière de<br />
poursuivre sa vision d’une nation libérée<br />
des entraves colonialistes.<br />
Oui, Haïti a besoin d’une stratégie<br />
politique réfléchie et appliquée pour ouvrir<br />
la voie au changement. Le prochain<br />
gouvernement haïtien doit encourager le<br />
respect des institutions étatiques et l’esprit<br />
de contribution constructive dans un État<br />
de droit. C’est peut-être difficile de concilier<br />
le positivisme, Montesquieu, Rousseau,<br />
Dessalines, Marx et Charlemagne<br />
Péralte dans un projet de libération nationale,<br />
mais pourquoi pas l’essayer, ne serait-ce<br />
que pour refaire l’histoire, encore<br />
une fois.<br />
Le créole haïtien comme facteur de<br />
développement<br />
Haïti, comparée à beaucoup d’autres<br />
pays du monde, a un grand avantage<br />
sur le plan de la production artistique et<br />
intellectuelle, particulièrement dans la<br />
production de la peinture, la musique,<br />
la poterie, la littérature en général. L’homogénéité<br />
linguistique haïtienne par le<br />
créole—à peu près 99% des Haïtiens parlent<br />
le créole—est aussi un atout d’une<br />
grande importance stratégique. Le grand<br />
défi c’est de renverser le paradigme francophile<br />
érigé comme obstacle à l’épanouissement<br />
de la langue nationale, le créole,<br />
posée comme menace à l’hégémonie du<br />
français.<br />
C’est dans cette perspective qu’on<br />
doit voir la visite de François Hollande<br />
les 10 et 12 mai 2015 dans la Caraïbe<br />
« francophone », Guadeloupe et Haïti<br />
en particulier. Comme je le dis ailleurs,<br />
les empires sont autant linguistiques et<br />
culturels que politiques, économiques et<br />
militaires. La perte d’influence et de relevance<br />
(pertinence) du français par<br />
rapport à l’anglais a causé beaucoup<br />
d’inquiétudes dans l’establishment<br />
intellectuel de la France ces dernières<br />
années. En effet, la France a du mal à<br />
accepter que la francité n’est plus le<br />
référent universel qu’elle fut durant<br />
toute la période qui suit le déclin du latin<br />
dans les empires et centres de pouvoir<br />
européens (une hégémonie qui s’affirme<br />
à partir du xvii e siècle, passant par le<br />
siècle des Lumières jusqu’à la moitié<br />
du xx e siècle).<br />
L’offensive de charme de la<br />
France, manifestée tour à tour dans l’engagement<br />
continuel que poursuit son<br />
président, François Hollande, avec le président<br />
haïtien, Michel Martelly — lequel<br />
il a rencontré trois fois au cours d’une<br />
période de trois années —, dans l’élection<br />
du Canado-Haïtien Dany Laferrière à<br />
l’Académie française, et dans celle d’une<br />
autre Canado-Haïtienne, Michaelle Jean,<br />
comme secrétaire générale de l’Organisation<br />
internationale de la francophonie<br />
(OIF), témoigne de la volonté de la<br />
France d’influencer la politique culturelle<br />
d’Haïti comme elle a toujours fait. Pour<br />
elle, ce n’est pas assez de concocter un<br />
régime hybride, anti-démocratique, il<br />
faut contrôler aussi les esprits. L’importance<br />
stratégique d’Haïti en tant qu’à la<br />
fois symbole de la résistance des peuples<br />
opprimés et centre de production intellectuelle<br />
pour la marque « francophone »<br />
constitue un atout d’envergure pour la<br />
francité. Ainsi, face à la perte d’influence<br />
géopolitique de la France par rapport à<br />
l’omnipotence étatsunienne et l’émergence<br />
d’autres centres de pouvoir à ambition<br />
géostratégique globale comme la<br />
Chine, le Brésil, l’Inde, l’Allemagne, etc.,<br />
et face aussi à sa faiblesse au niveau de<br />
la compétition économique globale, la<br />
France essaie de compenser par le développement<br />
de son avantage au niveau<br />
politique et culturel dans les pays à appellation<br />
« francophone » comme la Guadeloupe,<br />
la Martinique, le Sénégal, Haïti,<br />
Québec (Canada), etc. Influencer par la<br />
culture des espaces si lointains, c’est aussi<br />
projeter de la puissance.<br />
En fait, comme je l’ai dit comme<br />
avertissement dans un texte sur l’élection<br />
de Dany Laferrière à l’Académie<br />
française (9), la France voit l’évolution<br />
épistémique du créole haïtien en tant que<br />
langue légitime comme une menace à<br />
l’hégémonie traditionnelle de la langue<br />
et de la culture françaises. Et c’est bien<br />
compréhensible, car qui voudrait volontairement<br />
supprimer ses propres privilèges<br />
?<br />
Dans le cas spécifique de la disparité<br />
linguistique en Haïti, les privilèges<br />
des élites francophones sont légion et<br />
ils ne sont pas uniquement d’ordre linguistique,<br />
parce que l’exclu au niveau<br />
de la langue et de la culture, l’est aussi<br />
au niveau socio-économique : c’est une<br />
totalité traumatique qui dérange profondément<br />
à la fois son confort matériel, son<br />
entendement et son sens de lui-même.<br />
Le créole haïtien est-il un facteur<br />
de développement ? Oui, il l’est, parce<br />
que si l’État haïtien vient à décréter, avec<br />
le soutien de la nation, le créole haïtien<br />
comme langue nationale de fonctionnement<br />
et offre des ressources concrètes<br />
pour matérialiser ce choix, il aura du<br />
coup suscité un processus biopolitique<br />
qui aidera le pays à réapproprier sa<br />
propre vision culturelle, son propre sens<br />
de son identité, voire sa propre destinée,<br />
et aussi reprendre le contrôle de l’essor<br />
productif et affirmatif que tout État souverain<br />
a droit de se prévaloir.<br />
Le long travail de sape zombificateur<br />
de notre entendement opéré<br />
par le colonisateur a été si parfait que<br />
nous sommes arrivés à non seulement<br />
accepter ses prémisses et présupposés<br />
dépersonnalisants, mais aussi les glorifier<br />
au dépens de nos propres valeurs<br />
et compétences. Les occupants étatsuniens<br />
s’étaient bien amusés des fausses<br />
préciosités de la bourgeoisie haïtienne,<br />
semi-francophone et francophile, qui se<br />
sentait supérieure à la fois de ses frères<br />
et sœurs de race et des occupants euxmêmes.<br />
Le scandaleux n’était pas là<br />
pourtant. Le scandaleux, mais qui n’a<br />
jamais fait scandale, c’est que ces mêmes<br />
milieux qui feignaient élever leur francité<br />
comme un gage d’honneur n’avaient<br />
aucun scrupule à s’allier aux occupants<br />
et avec leurs complices locaux quand il<br />
s’agissait d’exploiter le peuple.<br />
La langue maternelle de l’opprimé<br />
devient facteur d’affirmation de soi et de<br />
développement quand celui-ci se l’approprie<br />
et en fait un symbole de fierté, une<br />
marque d’honneur. Facteur de développement<br />
parce que, surtout, la langue maternelle<br />
est un grand médium d’acquisition<br />
de la connaissance, elle-même source de<br />
découverte et d’épanouissement. On a<br />
souvent fait valoir l’opinion que le créole<br />
haïtien, qui est parlé par « seulement » 12<br />
à 15 millions d’Haïtiens, pourrait nous<br />
isoler du monde, comparé à la langue<br />
française, langue internationale, parlée<br />
par plus d’une centaine de millions de<br />
personnes. Cette opinion a continué une<br />
erreur qui identifie le nombre de parlants<br />
d’une langue à la possibilité ou l’avantage<br />
de développement, alors qu’il est<br />
prouvé qu’un pays à moindre démographie<br />
parlant une langue minoritaire (au<br />
concert des nations) peut avoir un niveau<br />
de développement comparativement supérieur<br />
à des pays à plus forte population<br />
parlant une langue démographiquement<br />
plus étendue (ex. le Danemark comparé<br />
au Mexique).<br />
L’Haïtien est fier de son indépendance,<br />
obtenue au prix du sang ; mais<br />
la majorité d’entre eux ont honte, même<br />
aujourd’hui encore, de leur langue maternelle<br />
qu’ils considèrent comme un « patois<br />
», une langue moindre, préférant et<br />
utilisant souvent uniquement le français<br />
dans ce qu’ils estiment être des occasions<br />
suite à la page(14)<br />
Par Jacques Elie Leblanc<br />
Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines<br />
Hommage à tous les noirs qui ont lutté<br />
et sacrifié leurs vies pour mettre fin<br />
au racisme qui déchire les fibres les plus<br />
intime de l’humanité, notamment : Jean-<br />
Jacques Dessalines, Toussaint Louverture,<br />
Martin Luther King, et Malcon X.<br />
«… L’historien Ray Arsenaut a<br />
dit une fois que les Américains vivent<br />
selon ‘’ une conception mythique de ce<br />
qu’ils pensent est arrivé ’’ dans le passé.<br />
Et alors que les systèmes scolaires, sous<br />
la pression des commissions scolaires<br />
conservatrices, s’éloignent de l’enseignement<br />
de ce qui embarrasse l’image que<br />
la nation a d’elle-même, alors qu’on interdit<br />
les cours d’études ethniques , alors<br />
que les manuels scolaires sont épurés de<br />
vérités douloureusement gênantes, alors<br />
qu’on impose des normes exigeant l’enseignement<br />
des seuls aspects positifs » de<br />
l’histoire américaine, nous trouvons que<br />
ces conceptions mythiques empiètent sur<br />
la réalité de façon troublante » (Miami<br />
Herald 17/01/16 [traduction de la rédaction].<br />
L’histoire nous apprend que les racistes<br />
ont toujours trouvé un terrain fertile<br />
dans les pays où les milieux dirigeants<br />
s’engageaient sur la voie de l’expansion<br />
impérialiste.<br />
Les peuples du monde n’oublieront<br />
jamais la politique de haine des hitlériens<br />
basée sur le délire racial des Allemands qui<br />
se prenaient pour une race de seigneurs<br />
appelée a asservir l’humanité par le fer et<br />
le feu. Les sociologues américains attisant<br />
le racisme aux U.S.A. (Etats-Unis) exécutent<br />
ainsi les directives précises de leur<br />
patron, les magnats de Wall Street. Le but<br />
de tous les écrits fascistes aux Etats-Unis,<br />
est d’inculquer au peuple américain la<br />
certitude qu’il est naturellement appelé à<br />
dominer le monde.<br />
La Supériorité Raciale des<br />
Américains<br />
Les nombreux ouvrages de ce raciste avéré,<br />
le professeur d’université Yale G. Fairchild,<br />
se réfèrent constamment “au peuple<br />
américain élu”, notamment son livre “La<br />
race et la nationalité - facteurs de la vie<br />
américaine”, publié à New York en 1947.<br />
Ce raciste affirme que tout immigrant aux<br />
Etats-Unis est immédiatement soumis<br />
au processus bienfaisant de l’américanisation,<br />
c’est-à-dire l’assimilation des valeurs<br />
spirituelles américaines. Fairchild nie<br />
tout simplement l’influence culturelle des<br />
autres peuples en désignant par “valeurs<br />
spirituelles” l’idéologie réactionnaire qui<br />
règne aux Etats-Unis. L’influence bienfaisante<br />
de la culture américaine se manifeste,<br />
dit-il “par l’existence d’un type racial<br />
aux qualités exceptionnelles”. C’est un<br />
type aux caractéristiques supérieures : un<br />
mélange anglo-américain. Ces propos sur<br />
la culture et la race témoignent d’un esprit<br />
raciste et ne se distinguent en rien des élucubrations<br />
des racistes hitlériens exaltant<br />
“le peuple des seigneurs et brimant les esclaves”.<br />
La réalité américaine nous révèle<br />
à chaque pas la nature de cette “culture”<br />
que préconisent ceux qui se considèrent<br />
comme les représentants d’une race supérieure.<br />
Récemment la presse américaine<br />
a annoncé une recrudescence de la campagne<br />
anti-nègre menée par l’organisation<br />
fasciste Ku Klux Klan et comme l’écrivait<br />
un journal américain : « Mais cette nouvelle<br />
terrorise les nègres qui ont été plus<br />
d’une fois les témoins des lynchages » .<br />
Le professeur Fairchild en arrive à<br />
justifier pleinement ces crimes répugnants<br />
des réactionnaires américains en répétant<br />
sans cesse dans des ouvrages “scientifiques”<br />
que les « dissensions ethniques<br />
sont tout à fait naturelles, universelles et<br />
justifiées du point de vue scientifique ;<br />
elles constituent vraisemblablement une<br />
donnée “bienfaisante” dans la vie de l’humanité.”<br />
Qu’est ce là sinon un appel à la persécution<br />
des minorités nationales au nom<br />
de la race supérieure?<br />
Le programme de ces massacreurs<br />
contemporains a été exposé avec le plus<br />
de clarté dans le livre du réactionnaire<br />
Bilbo, intitulé : “Choisissez entre la personnalité<br />
et le métissage” publié à New<br />
York en 1947. Ce livre, comme celui de<br />
Fairchild est en quelque sorte le testament<br />
de Bilbo aux gardiens de la pureté de la<br />
race américaine.<br />
Sous une forme primitive, Bilbo<br />
reprend la théorie de l’inégalité des races<br />
exposée dans les œuvres d’autres racistes.<br />
Venant à la conclusion que “l’unique solution<br />
du problème racial est l’individualisation<br />
physique des races”, il en appelle à<br />
une discrimination raciale poussée, à l’interdiction<br />
des mariages mixtes, à l’individualisation<br />
des groupes nationaux, allant<br />
jusqu’à l’expulsion forcée des minorités<br />
nationales.<br />
Parallèlement à ces élucubrations<br />
fascistes, les œuvres des sociologues<br />
américains contemporains jouent un<br />
rôle important dans la déformation de<br />
la conscience du peuple par leur théorie<br />
d’une super-race américaine.<br />
A titre d’exemple citons le livre de<br />
Huntington “Les sources de la civilisation”<br />
publié a New York en 1945. Les six<br />
cents pages de cette œuvre sont saturées<br />
de raisonnement pseudo-scientifiques, de<br />
statistiques spécialement choisies et de citations<br />
destinées à convaincre le lecteur du<br />
rôle exceptionnel et de la mission civilisatrice<br />
des peuples d’origine anglo-saxonne<br />
en général et des Etats-Unis en particulier.<br />
A cette fin, Huntington fait appel à la géographie<br />
physique et déforme totalement la<br />
théorie de la sélection naturelle.<br />
Cherchant à justifier l’hégémonie<br />
des Etats-Unis sur le monde entier,<br />
Huntington affirme gravement que “les<br />
Etats-Unis jouissent du climat le plus stimulant<br />
dans le monde”. Cet élément selon<br />
lui contribue non seulement à de bonnes<br />
récoltes de coton et de maïs, mais exerce<br />
une action bienfaisante sur l’évolution de<br />
la race des surhommes américains.<br />
Le caractère raciste des recherches<br />
de Huntington devient particulièrement<br />
apparent quand il expose ses conclusions<br />
sur la vitalité comparée des nations. De<br />
nombreuses statistiques donnant des indices<br />
socialo-économiques tendancieux<br />
et falsifiés mettent partout au premier<br />
rang, les Etats-Unis, l’Angleterre et les<br />
suite à la page(18)<br />
8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>