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Haiti Liberte 4 Fevrier 2016

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Perspectives<br />

1915–2015 : Cent ans de régime<br />

d’occupation, d’ingérence impérialiste et de<br />

résistance populaire en Haïti ! 3 ème partie et fin<br />

Origine et justification du<br />

racisme aux États-Unis<br />

Par Tontongi<br />

L’éthique minimum d’un État de<br />

droit<br />

Ceux-là qui jouaient la carte de la couleur<br />

de la peau pour espérer un miracle<br />

de Barack Obama peuvent bien déchanter<br />

aujourd’hui. Le département d’État<br />

étatsunien est toujours sous l’envoûtement<br />

de Hillary Clinton et de son très<br />

influent mari Bill Clinton, s’agissant de<br />

la politique haïtienne des États-Unis. Les<br />

intérêts étatsuniens s’accommoderont<br />

de tout gouvernement haïtien qui respecte<br />

le statu quo impérial et accepte de<br />

jouer le jeu. Les « intérêts » étatsuniens<br />

changent d’accentuation dépendant<br />

des conjonctures politiques, mais leur<br />

nature néocolonialiste perdure. La sorte<br />

de synergie qui existe aujourd’hui entre,<br />

d’une part, les intérêts privés et officiels<br />

étatsuniens, et, d’autre part, les intérêts<br />

des milieux d’affaires et de l’autoritarisme<br />

rapacitaire de l’État haïtien, est bien inquiétante<br />

pour nous autres qui voulons<br />

fonder un État de droit en Haïti, c’est-àdire<br />

un État basé non pas sur le droit du<br />

plus fort ou des classes dominantes, mais<br />

un État guidé par le principe des droits<br />

égaux entre toutes les composantes sociales,<br />

démographiques, et entre tous les<br />

individus de la nation haïtienne.<br />

Pour sortir de l’enveloppement<br />

où nous nous sommes engloutis, il faut<br />

nommer l’éléphant innommé du salon :<br />

le semblant d’incapacité des Haïtiens à<br />

se gouverner rationnellement sans tomber<br />

de crise en crise. La rationalité du<br />

méchant colon impérialiste est bien raisonnable<br />

dans le fait qu’il existe bel et<br />

bien des gouvernements puissants qui<br />

veulent continuer à contrôler Haïti, mais<br />

il faut reconnaître que cette rationalité devient<br />

bien usée après plus de deux siècles<br />

d’usage et que nous pouvons reformuler<br />

la question en nous demandant, si tel<br />

est le cas, pourquoi ne concevons-nous<br />

pas un meilleur rempart contre les velléités<br />

impérialistes et pourquoi ne pas leur<br />

opposer une résistance et un mode d’agir<br />

plus ordonnés, plus disciplinés, plus rationnels<br />

?<br />

Pour mette sur pied en Haïti un projet<br />

politique qui dure, il faut en déployer<br />

une discipline systématique à la fois dans<br />

sa conception, sa matérialisation et son<br />

application. Votre place est peut-être loin<br />

de la chose publique si vous acceptez<br />

le précepte opératif combien nuisible de<br />

la classe politique traditionnelle qui dit<br />

« ôte-toi que je m’y mette ». Si vous licenciez<br />

des hommes et femmes conséquents<br />

dans l’administration de l’État parce que<br />

vous voulez les remplacer par vos sbires<br />

à vous ; si vous devenez riche parce que<br />

vous détournez les fonds de l’État vers<br />

votre propre compte bancaire personnel<br />

; si vous manipulez les institutions de<br />

l’État ou commettez un crime punissable<br />

sévèrement, votre place est dans la prison,<br />

pas dans les affaires de l’État. C’est<br />

une éthique de la responsabilité civique<br />

dans l’administration de l’État qui doit<br />

être obligée à tout prétendant ou titulaire<br />

d’une fonction publique.<br />

Aux États-Unis les modalités d’acquisition<br />

de la richesse personnelle ont<br />

cette logique viciée qu’elles ne sont criminelles<br />

que parce que elles sont légales.<br />

Vous pouvez voler l’État, on suggère,<br />

mais faites-le légalement. Même ce minimum<br />

légaliste est inexistant en Haïti<br />

où l’action du chef (et de ses acolytes<br />

au pouvoir) transcende toute notion de<br />

légalité. N’en soyez pas dupe cependant,<br />

car même quand elles sont « légales », les<br />

rapacités, les outrances et les duplicités<br />

du système capitaliste, à en juger par les<br />

malheurs qu’elles causent parmi les populations<br />

concernées, n’en restent pas<br />

moins criminelles.<br />

Nous préconisons un effort collectif<br />

pour faire autrement en Haïti, parce que<br />

nous pensons que les mêmes recettes<br />

produiront toujours les mêmes mets et<br />

qu’il faut pour Haïti une autre manière de<br />

poursuivre sa vision d’une nation libérée<br />

des entraves colonialistes.<br />

Oui, Haïti a besoin d’une stratégie<br />

politique réfléchie et appliquée pour ouvrir<br />

la voie au changement. Le prochain<br />

gouvernement haïtien doit encourager le<br />

respect des institutions étatiques et l’esprit<br />

de contribution constructive dans un État<br />

de droit. C’est peut-être difficile de concilier<br />

le positivisme, Montesquieu, Rousseau,<br />

Dessalines, Marx et Charlemagne<br />

Péralte dans un projet de libération nationale,<br />

mais pourquoi pas l’essayer, ne serait-ce<br />

que pour refaire l’histoire, encore<br />

une fois.<br />

Le créole haïtien comme facteur de<br />

développement<br />

Haïti, comparée à beaucoup d’autres<br />

pays du monde, a un grand avantage<br />

sur le plan de la production artistique et<br />

intellectuelle, particulièrement dans la<br />

production de la peinture, la musique,<br />

la poterie, la littérature en général. L’homogénéité<br />

linguistique haïtienne par le<br />

créole—à peu près 99% des Haïtiens parlent<br />

le créole—est aussi un atout d’une<br />

grande importance stratégique. Le grand<br />

défi c’est de renverser le paradigme francophile<br />

érigé comme obstacle à l’épanouissement<br />

de la langue nationale, le créole,<br />

posée comme menace à l’hégémonie du<br />

français.<br />

C’est dans cette perspective qu’on<br />

doit voir la visite de François Hollande<br />

les 10 et 12 mai 2015 dans la Caraïbe<br />

« francophone », Guadeloupe et Haïti<br />

en particulier. Comme je le dis ailleurs,<br />

les empires sont autant linguistiques et<br />

culturels que politiques, économiques et<br />

militaires. La perte d’influence et de relevance<br />

(pertinence) du français par<br />

rapport à l’anglais a causé beaucoup<br />

d’inquiétudes dans l’establishment<br />

intellectuel de la France ces dernières<br />

années. En effet, la France a du mal à<br />

accepter que la francité n’est plus le<br />

référent universel qu’elle fut durant<br />

toute la période qui suit le déclin du latin<br />

dans les empires et centres de pouvoir<br />

européens (une hégémonie qui s’affirme<br />

à partir du xvii e siècle, passant par le<br />

siècle des Lumières jusqu’à la moitié<br />

du xx e siècle).<br />

L’offensive de charme de la<br />

France, manifestée tour à tour dans l’engagement<br />

continuel que poursuit son<br />

président, François Hollande, avec le président<br />

haïtien, Michel Martelly — lequel<br />

il a rencontré trois fois au cours d’une<br />

période de trois années —, dans l’élection<br />

du Canado-Haïtien Dany Laferrière à<br />

l’Académie française, et dans celle d’une<br />

autre Canado-Haïtienne, Michaelle Jean,<br />

comme secrétaire générale de l’Organisation<br />

internationale de la francophonie<br />

(OIF), témoigne de la volonté de la<br />

France d’influencer la politique culturelle<br />

d’Haïti comme elle a toujours fait. Pour<br />

elle, ce n’est pas assez de concocter un<br />

régime hybride, anti-démocratique, il<br />

faut contrôler aussi les esprits. L’importance<br />

stratégique d’Haïti en tant qu’à la<br />

fois symbole de la résistance des peuples<br />

opprimés et centre de production intellectuelle<br />

pour la marque « francophone »<br />

constitue un atout d’envergure pour la<br />

francité. Ainsi, face à la perte d’influence<br />

géopolitique de la France par rapport à<br />

l’omnipotence étatsunienne et l’émergence<br />

d’autres centres de pouvoir à ambition<br />

géostratégique globale comme la<br />

Chine, le Brésil, l’Inde, l’Allemagne, etc.,<br />

et face aussi à sa faiblesse au niveau de<br />

la compétition économique globale, la<br />

France essaie de compenser par le développement<br />

de son avantage au niveau<br />

politique et culturel dans les pays à appellation<br />

« francophone » comme la Guadeloupe,<br />

la Martinique, le Sénégal, Haïti,<br />

Québec (Canada), etc. Influencer par la<br />

culture des espaces si lointains, c’est aussi<br />

projeter de la puissance.<br />

En fait, comme je l’ai dit comme<br />

avertissement dans un texte sur l’élection<br />

de Dany Laferrière à l’Académie<br />

française (9), la France voit l’évolution<br />

épistémique du créole haïtien en tant que<br />

langue légitime comme une menace à<br />

l’hégémonie traditionnelle de la langue<br />

et de la culture françaises. Et c’est bien<br />

compréhensible, car qui voudrait volontairement<br />

supprimer ses propres privilèges<br />

?<br />

Dans le cas spécifique de la disparité<br />

linguistique en Haïti, les privilèges<br />

des élites francophones sont légion et<br />

ils ne sont pas uniquement d’ordre linguistique,<br />

parce que l’exclu au niveau<br />

de la langue et de la culture, l’est aussi<br />

au niveau socio-économique : c’est une<br />

totalité traumatique qui dérange profondément<br />

à la fois son confort matériel, son<br />

entendement et son sens de lui-même.<br />

Le créole haïtien est-il un facteur<br />

de développement ? Oui, il l’est, parce<br />

que si l’État haïtien vient à décréter, avec<br />

le soutien de la nation, le créole haïtien<br />

comme langue nationale de fonctionnement<br />

et offre des ressources concrètes<br />

pour matérialiser ce choix, il aura du<br />

coup suscité un processus biopolitique<br />

qui aidera le pays à réapproprier sa<br />

propre vision culturelle, son propre sens<br />

de son identité, voire sa propre destinée,<br />

et aussi reprendre le contrôle de l’essor<br />

productif et affirmatif que tout État souverain<br />

a droit de se prévaloir.<br />

Le long travail de sape zombificateur<br />

de notre entendement opéré<br />

par le colonisateur a été si parfait que<br />

nous sommes arrivés à non seulement<br />

accepter ses prémisses et présupposés<br />

dépersonnalisants, mais aussi les glorifier<br />

au dépens de nos propres valeurs<br />

et compétences. Les occupants étatsuniens<br />

s’étaient bien amusés des fausses<br />

préciosités de la bourgeoisie haïtienne,<br />

semi-francophone et francophile, qui se<br />

sentait supérieure à la fois de ses frères<br />

et sœurs de race et des occupants euxmêmes.<br />

Le scandaleux n’était pas là<br />

pourtant. Le scandaleux, mais qui n’a<br />

jamais fait scandale, c’est que ces mêmes<br />

milieux qui feignaient élever leur francité<br />

comme un gage d’honneur n’avaient<br />

aucun scrupule à s’allier aux occupants<br />

et avec leurs complices locaux quand il<br />

s’agissait d’exploiter le peuple.<br />

La langue maternelle de l’opprimé<br />

devient facteur d’affirmation de soi et de<br />

développement quand celui-ci se l’approprie<br />

et en fait un symbole de fierté, une<br />

marque d’honneur. Facteur de développement<br />

parce que, surtout, la langue maternelle<br />

est un grand médium d’acquisition<br />

de la connaissance, elle-même source de<br />

découverte et d’épanouissement. On a<br />

souvent fait valoir l’opinion que le créole<br />

haïtien, qui est parlé par « seulement » 12<br />

à 15 millions d’Haïtiens, pourrait nous<br />

isoler du monde, comparé à la langue<br />

française, langue internationale, parlée<br />

par plus d’une centaine de millions de<br />

personnes. Cette opinion a continué une<br />

erreur qui identifie le nombre de parlants<br />

d’une langue à la possibilité ou l’avantage<br />

de développement, alors qu’il est<br />

prouvé qu’un pays à moindre démographie<br />

parlant une langue minoritaire (au<br />

concert des nations) peut avoir un niveau<br />

de développement comparativement supérieur<br />

à des pays à plus forte population<br />

parlant une langue démographiquement<br />

plus étendue (ex. le Danemark comparé<br />

au Mexique).<br />

L’Haïtien est fier de son indépendance,<br />

obtenue au prix du sang ; mais<br />

la majorité d’entre eux ont honte, même<br />

aujourd’hui encore, de leur langue maternelle<br />

qu’ils considèrent comme un « patois<br />

», une langue moindre, préférant et<br />

utilisant souvent uniquement le français<br />

dans ce qu’ils estiment être des occasions<br />

suite à la page(14)<br />

Par Jacques Elie Leblanc<br />

Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines<br />

Hommage à tous les noirs qui ont lutté<br />

et sacrifié leurs vies pour mettre fin<br />

au racisme qui déchire les fibres les plus<br />

intime de l’humanité, notamment : Jean-<br />

Jacques Dessalines, Toussaint Louverture,<br />

Martin Luther King, et Malcon X.<br />

«… L’historien Ray Arsenaut a<br />

dit une fois que les Américains vivent<br />

selon ‘’ une conception mythique de ce<br />

qu’ils pensent est arrivé ’’ dans le passé.<br />

Et alors que les systèmes scolaires, sous<br />

la pression des commissions scolaires<br />

conservatrices, s’éloignent de l’enseignement<br />

de ce qui embarrasse l’image que<br />

la nation a d’elle-même, alors qu’on interdit<br />

les cours d’études ethniques , alors<br />

que les manuels scolaires sont épurés de<br />

vérités douloureusement gênantes, alors<br />

qu’on impose des normes exigeant l’enseignement<br />

des seuls aspects positifs » de<br />

l’histoire américaine, nous trouvons que<br />

ces conceptions mythiques empiètent sur<br />

la réalité de façon troublante » (Miami<br />

Herald 17/01/16 [traduction de la rédaction].<br />

L’histoire nous apprend que les racistes<br />

ont toujours trouvé un terrain fertile<br />

dans les pays où les milieux dirigeants<br />

s’engageaient sur la voie de l’expansion<br />

impérialiste.<br />

Les peuples du monde n’oublieront<br />

jamais la politique de haine des hitlériens<br />

basée sur le délire racial des Allemands qui<br />

se prenaient pour une race de seigneurs<br />

appelée a asservir l’humanité par le fer et<br />

le feu. Les sociologues américains attisant<br />

le racisme aux U.S.A. (Etats-Unis) exécutent<br />

ainsi les directives précises de leur<br />

patron, les magnats de Wall Street. Le but<br />

de tous les écrits fascistes aux Etats-Unis,<br />

est d’inculquer au peuple américain la<br />

certitude qu’il est naturellement appelé à<br />

dominer le monde.<br />

La Supériorité Raciale des<br />

Américains<br />

Les nombreux ouvrages de ce raciste avéré,<br />

le professeur d’université Yale G. Fairchild,<br />

se réfèrent constamment “au peuple<br />

américain élu”, notamment son livre “La<br />

race et la nationalité - facteurs de la vie<br />

américaine”, publié à New York en 1947.<br />

Ce raciste affirme que tout immigrant aux<br />

Etats-Unis est immédiatement soumis<br />

au processus bienfaisant de l’américanisation,<br />

c’est-à-dire l’assimilation des valeurs<br />

spirituelles américaines. Fairchild nie<br />

tout simplement l’influence culturelle des<br />

autres peuples en désignant par “valeurs<br />

spirituelles” l’idéologie réactionnaire qui<br />

règne aux Etats-Unis. L’influence bienfaisante<br />

de la culture américaine se manifeste,<br />

dit-il “par l’existence d’un type racial<br />

aux qualités exceptionnelles”. C’est un<br />

type aux caractéristiques supérieures : un<br />

mélange anglo-américain. Ces propos sur<br />

la culture et la race témoignent d’un esprit<br />

raciste et ne se distinguent en rien des élucubrations<br />

des racistes hitlériens exaltant<br />

“le peuple des seigneurs et brimant les esclaves”.<br />

La réalité américaine nous révèle<br />

à chaque pas la nature de cette “culture”<br />

que préconisent ceux qui se considèrent<br />

comme les représentants d’une race supérieure.<br />

Récemment la presse américaine<br />

a annoncé une recrudescence de la campagne<br />

anti-nègre menée par l’organisation<br />

fasciste Ku Klux Klan et comme l’écrivait<br />

un journal américain : « Mais cette nouvelle<br />

terrorise les nègres qui ont été plus<br />

d’une fois les témoins des lynchages » .<br />

Le professeur Fairchild en arrive à<br />

justifier pleinement ces crimes répugnants<br />

des réactionnaires américains en répétant<br />

sans cesse dans des ouvrages “scientifiques”<br />

que les « dissensions ethniques<br />

sont tout à fait naturelles, universelles et<br />

justifiées du point de vue scientifique ;<br />

elles constituent vraisemblablement une<br />

donnée “bienfaisante” dans la vie de l’humanité.”<br />

Qu’est ce là sinon un appel à la persécution<br />

des minorités nationales au nom<br />

de la race supérieure?<br />

Le programme de ces massacreurs<br />

contemporains a été exposé avec le plus<br />

de clarté dans le livre du réactionnaire<br />

Bilbo, intitulé : “Choisissez entre la personnalité<br />

et le métissage” publié à New<br />

York en 1947. Ce livre, comme celui de<br />

Fairchild est en quelque sorte le testament<br />

de Bilbo aux gardiens de la pureté de la<br />

race américaine.<br />

Sous une forme primitive, Bilbo<br />

reprend la théorie de l’inégalité des races<br />

exposée dans les œuvres d’autres racistes.<br />

Venant à la conclusion que “l’unique solution<br />

du problème racial est l’individualisation<br />

physique des races”, il en appelle à<br />

une discrimination raciale poussée, à l’interdiction<br />

des mariages mixtes, à l’individualisation<br />

des groupes nationaux, allant<br />

jusqu’à l’expulsion forcée des minorités<br />

nationales.<br />

Parallèlement à ces élucubrations<br />

fascistes, les œuvres des sociologues<br />

américains contemporains jouent un<br />

rôle important dans la déformation de<br />

la conscience du peuple par leur théorie<br />

d’une super-race américaine.<br />

A titre d’exemple citons le livre de<br />

Huntington “Les sources de la civilisation”<br />

publié a New York en 1945. Les six<br />

cents pages de cette œuvre sont saturées<br />

de raisonnement pseudo-scientifiques, de<br />

statistiques spécialement choisies et de citations<br />

destinées à convaincre le lecteur du<br />

rôle exceptionnel et de la mission civilisatrice<br />

des peuples d’origine anglo-saxonne<br />

en général et des Etats-Unis en particulier.<br />

A cette fin, Huntington fait appel à la géographie<br />

physique et déforme totalement la<br />

théorie de la sélection naturelle.<br />

Cherchant à justifier l’hégémonie<br />

des Etats-Unis sur le monde entier,<br />

Huntington affirme gravement que “les<br />

Etats-Unis jouissent du climat le plus stimulant<br />

dans le monde”. Cet élément selon<br />

lui contribue non seulement à de bonnes<br />

récoltes de coton et de maïs, mais exerce<br />

une action bienfaisante sur l’évolution de<br />

la race des surhommes américains.<br />

Le caractère raciste des recherches<br />

de Huntington devient particulièrement<br />

apparent quand il expose ses conclusions<br />

sur la vitalité comparée des nations. De<br />

nombreuses statistiques donnant des indices<br />

socialo-économiques tendancieux<br />

et falsifiés mettent partout au premier<br />

rang, les Etats-Unis, l’Angleterre et les<br />

suite à la page(18)<br />

8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />

Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>

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