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Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong> <strong>Haiti</strong> 20 gdes/ USA $1.50/ France 2 euros/ Canada $2.00<br />
HAÏTI LIBERTÉ<br />
JUSTICE • VÉRITÉ • INDÉPENDANCE<br />
1583 Albany Ave, Brooklyn, NY 11210 Tel: 718-421-0162<br />
Email: editor@haitiliberte.com Web: www.haitiliberte.com<br />
QUI SERA LE PREMIER MINISTRE<br />
DE TRANSITION ?<br />
Polisye Placide<br />
Jean-Louis sasinen!<br />
Page 6<br />
English<br />
Page 9<br />
Justice pour<br />
Francky Altineus !<br />
Page 7<br />
Voir page 4<br />
De gauche à droite: Ci-dessus Mme Mirlande Manigat et Edgard Leblanc Fils Ci-dessous Joanas Gué et Fritz Jean<br />
PRIVERT MARCHE T-IL SUR LES<br />
TRACES DE MARTELLY ?<br />
10 ans d’un<br />
processus de<br />
changement en<br />
Bolivie : un regard<br />
géopolitique<br />
Page 10<br />
Voir page 4<br />
Privert est-il capable de résister sous la pression du Core Group, de l’oligarchie rétrograde et des collabos de la société<br />
civile, des néoduvaliéristes et des GNBistes pour apporter une solution viable aux revendications du peuple haïtien?<br />
Obama veut<br />
fermer le «<br />
chapitre »<br />
Guantanamo<br />
avant de quitter la<br />
Maison-Blanche !<br />
Page 17
Editorial<br />
HAITI<br />
LIBERTÉ<br />
Les clients de l’impérialisme !<br />
Par Berthony Dupont<br />
Pour ainsi dire, c’est véritablement une remontée des ténèbres<br />
à laquelle on assiste aujourd’hui, un phénomène qui en rien<br />
ne nous surprend. Désormais, au royaume de la corruption, tous<br />
les opportunistes veulent être rois ; de sorte que la dynamique<br />
en cours entre les différents acteurs de la classe politique pour se<br />
caser est loin d’être étonnante.<br />
La douloureuse évidence c’est que l’absence d’une vraie<br />
alternative de changement social, de forces progressistes révolutionnaires,<br />
a fait en sorte que la grande masse des déshérités<br />
est, en effet, malgré ses grandes mobilisations, une fois de plus,<br />
mise à l’écart, abandonnée à elle-même; sur fond d’inexorable<br />
détérioration des conditions de vie de l’écrasante majorité de la<br />
population haïtienne. Le traumatisme du gouvernement de Martelly<br />
et les déboires qui ont marqué la fin de son pouvoir, puis<br />
l’ascension scabreuse du gouvernement provisoire de Privert<br />
contribuent à mettre le cap sur la subversion et la violence destructrices<br />
de façon à faciliter le règne de la continuité.<br />
Ce spectacle conjoncturel a, certes, permis à de nombreux<br />
revenants qui ont fermé les yeux et trahi la cause populaire,<br />
de réapparaître sur la scène politique, et il semble vouloir faire<br />
recette. Pouvait-il en être autrement, quand tous ceux qui s’assemblent<br />
pour constituer ce régime soi-disant provisoire non<br />
seulement se ressemblent, mais encore ne sont autres que d’anciens<br />
et nouveaux clients de Washington, de Paris et d’Ottawa<br />
; des agents, des alliés, des partenaires de l’impérialisme. Cette<br />
dynamique qui se poursuit et qui se développe actuellement s’inscrit<br />
de surcroit dans un cadre plus vaste des puissances impérialistes<br />
tendant à recourir à n’importe quel moyen pour tenter de<br />
survivre et d’imposer leurs quatre volontés dans le marchandage<br />
en cours. Ce brouhaha de rencontres à n’en plus finir avec<br />
le prince du moment ne sert qu’à divertir le peuple de façon à<br />
l’empêcher de se mobiliser.<br />
Comme nous l’avions signalé récemment, la politique que<br />
suivra le président provisoire Jocelerme Privert ne sera pas essentiellement<br />
différente de celle de son prédécesseur sur le plan<br />
des rapports avec l’impérialisme et de ses intérêts vitaux dans<br />
le pays. Leaders de partis et politiciens «d’opposition» défilent<br />
devant ce «prince provisoire», chacun avec sa proposition<br />
«idéale» de sortie de crise et de mise du pays sur les rails de la<br />
démocratie, MOCHRENA et les autres. Mais si ces dizaines de<br />
propositions se relaient les unes après les autres, c’est surtout<br />
parce que cette opposition falote, insignifiante, médiocre, terne,<br />
pusillanime, a négligé, méprisé, minimisé et éventuellement trahi<br />
le facteur déterminant : l’ampleur de la résistance populaire et<br />
son potentiel de faire basculer le statu quo.<br />
Honte à tous ceux-là qui ont troqué la mobilisation populaire<br />
contre un poste. C’est un scénario bien orchestré qui a été<br />
préparé par Martelly, Privert et Chancy sous les ordres des forces<br />
tutrices pour mieux brouiller les cartes. Car ceux-là qui tirent les<br />
ficelles savaient bien que ces opportunistes de tout acabit n’allaient<br />
pas laisser passer leur chance de se laisser coopter pour un<br />
job. Aussi, c’est avec amertume qu’il faut se demander : s’est-il<br />
agi d’une lutte pour s’assurer un poste, un gras salaire, ou d’une<br />
volonté de combattre de façon décisive les structures et la nature<br />
d’un système spoliateur des intérêts des masses ?<br />
En marge de toutes ces pirouettes et acrobaties politiciennes,<br />
il y a le peuple démuni, abandonné à la misère et à<br />
l’ignorance. Un peuple qui a su déjouer toutes les manœuvres<br />
impériales pour empêcher Martelly d’imposer son successeur. A<br />
présent, ces manifestants qui déferlaient dans les rues de la capitale<br />
ont été totalement stoppés sans aucun acquis populaire ni<br />
conquêtes anti-impérialistes. On a du mal à croire que les masses<br />
sont toujours là, présentes avec leurs revendications, prêtes à<br />
descendre dans les rues et aller jusqu’au terme de leurs objectifs<br />
et de leurs aspirations, alors que les dirigeants font la queue et<br />
plient l’échine au Palais national. N’est-ce pas en dernier ressort<br />
trahir la cause du peuple ?<br />
Pour les stratèges et les politiciens de cette opposition parasite,<br />
les masses populaires restent seulement un puissant moyen<br />
de pression dont ils se servent pour faire de la surenchère, du<br />
marchandage, à dessein de servir leur cause ; mais sans pour<br />
autant vouloir l’organiser de façon à changer cette force en orage<br />
effectif de revendications voire même en «accoucheuse de<br />
l’histoire». Voilà pourquoi dans cette période de confusion que<br />
nous traversons, un accent particulier doit être mis sur les handicaps<br />
des organisations de masse. Celles-ci doivent resserrer leurs<br />
rangs. Nous insistons avec force sur la nécessité de la cohésion<br />
au sein des militants, sur la discipline dans le travail organisé<br />
pour venir à bout de l’impérialisme. L’intérêt collectif général<br />
doit être l’objectif fondamental à tous les niveaux. C’est alors<br />
que nous serons à même de prendre notre destin en main sans<br />
compter sur les forces opportunistes.<br />
Aucun de nos dirigeants de la classe politique ne s’est fait<br />
le défenseur intraitable des options que le peuple a choisies à<br />
savoir: l’annulation totale de la mascarade électorale du 9 août<br />
et du 25 octobre. La classe politique n’entend pas continuer<br />
sur cette lancée populaire avec plus de détermination. C’est dire<br />
qu’elle ne veut pas voir le peuple venir troubler l’harmonie de<br />
classe du pouvoir. C’est dire aussi combien les motivations qui<br />
sous-tendent ses démarches de coulisses sont à la fois rétrogrades,<br />
suspectes. Elles ne s’enfoncent pas seulement dans le<br />
déshonneur ; mais elles conduisent irrémédiablement à leur<br />
perte ; vu qu’à l’ordre du jour, le Core Group tient mordicus à ce<br />
que le prochain domino électoral, cette farce tragique soit fixée<br />
au 24 avril entre ses deux valets : Jude et Jovenel.<br />
Que le bon sens populaire rejoigne les enseignements de<br />
l’histoire afin que le peuple continue son combat avec une vigilance<br />
révolutionnaire, une vigilance de tous les instants qu’il est<br />
indispensable de renforcer chaque jour davantage !<br />
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2 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
A Travers <strong>Haiti</strong><br />
Haïti, chronique d’une crise électorale (92)<br />
14 février <strong>2016</strong>, de la présidence provisoire !<br />
Par Catherine Charlemagne<br />
Attaque d’un commando<br />
criminel à Mirebalais, 2 blessés<br />
et des pertes matérielles<br />
13 au 24 février <strong>2016</strong>, Haïti a vécu<br />
un moment d’intensité politique<br />
extrême. De la soirée marathon pour<br />
l’élection au second degré du sénateur<br />
Jocelerme Privert à la présidence provisoire<br />
de la République à la semaine<br />
de course contre la montre pour la<br />
désignation d’un Premier ministre de<br />
transition en passant par la rencontre<br />
d’un nombre incalculable de gens faisant<br />
partie de la classe politique en vue<br />
de la formation d’un gouvernement de<br />
consensus. Sans oublier les diverses<br />
démarches entreprises par le nouveau<br />
chef de l’Etat auprès de la Société civile<br />
organisée en vue de la mise en place<br />
d’un nouvel organisme électoral. Il fallait<br />
être dans le pays pour comprendre<br />
ce qui s’est passé pendant ce temps où<br />
tous les yeux étaient braqués sur un<br />
seul homme : l’ancien prisonnier politique<br />
lavalas devenu subitement le sauveur<br />
des institutions haïtiennes.<br />
Tout a commencé, en fait, avec<br />
le départ mouvementé de l’ex-Président<br />
Michel Martelly du Palais national le 7<br />
février <strong>2016</strong> sans laisser de successeur<br />
élu. Dès la veille du départ, tous les<br />
regards se dirigeaient vers le «bicentenaire»<br />
de Port-au-Prince, le quartier<br />
où siège le Parlement haïtien. Et pour<br />
cause. Le Président du Sénat qui est à<br />
la fois Président de l’Assemblée Nationale,<br />
Jocelerme Privert, était monté au<br />
créneau et a pris les choses en main de<br />
concert avec le Président de la Chambre<br />
des députés, Cholzer Chancy, vice-Président<br />
de l’Assemblée Nationale. Ce<br />
sont eux qui ont paraphé, dans la nuit<br />
du 6 au 7 février <strong>2016</strong>, l’Accord devenu<br />
célèbre avec le Président Michel<br />
Martelly avant que celui-ci ne quitte<br />
la présidence de la République le lendemain<br />
matin. Jocelerme Privert en fin<br />
politique voyait dans ledit Accord de<br />
sortie de crise l’ultime occasion pour<br />
lui de réaliser le rêve de tout homme<br />
politique : devenir Président de la République,<br />
même à titre provisoire.<br />
C’est l’aboutissement d’une carrière<br />
politique au sommet, même si<br />
l’on n’a jamais été élu auparavant.<br />
Etre chef de l’Etat ne se refuse point,<br />
même de façon éphémère. Avec<br />
l’Accord du 6 février, le sénateur des<br />
Nippes devient le personnage clé de<br />
la transition et celui le plus en vue du<br />
pays en l’espace d’une nuit. Et quelle<br />
nuit ! Mais là où l’affaire prend une<br />
tournure d’espérance et ouvre la voie<br />
au sénateur, c’est quand le 7 février<br />
<strong>2016</strong> au Parlement réuni en Assemblée<br />
Nationale, le Président Martelly lui<br />
tend l’écharpe bicolore symbolisant le<br />
Pouvoir Exécutif en attendant qu’on<br />
désigne provisoirement un successeur<br />
pour conduire les destinées de la nation<br />
jusqu’à la passation du pouvoir à un<br />
Président de la République élu le 14<br />
mai de la même année si tout se passe<br />
comme prévu dans le fameux accord.<br />
Dans la tête de celui qui était encore<br />
chef du Pouvoir Législatif, il n’y avait<br />
aucun doute. Il est le futur chef d’Etat<br />
d’Haïti à titre provisoire.<br />
Bon manœuvrier et fin connaisseur<br />
de la classe politique de son pays<br />
pour avoir été ministre de l’Intérieur et<br />
des Collectivités territoriales précédé<br />
d’un nombre impressionnant de postes<br />
dans l’administration haïtienne et en<br />
passant par la case prison durant plus<br />
de deux ans, cet homme savait comment<br />
s’y prendre pour réussir son coup.<br />
En plus, il est le patron d’un Sénat où<br />
il garde une majorité. Du 7 au 13 février,<br />
le Parlement devenait le centre<br />
névralgique de la politique haïtienne,<br />
comme il devrait l’être en permanence<br />
d’ailleurs, comme dans toutes les démocraties<br />
du monde. Au «bicentenaire»,<br />
on reprend les vieilles habitudes<br />
du 19 e siècle d’élection présidentielle<br />
au suffrage universel indirect. C’est-àdire,<br />
c’est l’Assemblée Nationale qui<br />
Le Président du Sénat qui est à la fois Président de l’Assemblée Nationale,<br />
Jocelerme Privert, (à gauche) a pris les choses en main de concert avec le<br />
Président de la Chambre des députés, Cholzer Chancy, vice-Président de<br />
l’Assemblée Nationale (à droite). Ce sont eux qui ont paraphé, dans la nuit<br />
du 6 au 7 février <strong>2016</strong>, l’Accord devenu célèbre avec le Président Michel<br />
Martelly (au Centre)<br />
organise et élit le chef de l’Etat. Vu la<br />
conjoncture et le vide laissé au Palais<br />
national et compte tenu de l’Accord,<br />
il faut aller vite, très vite. Le Président<br />
de l’Assemblée Nationale qui est l’un<br />
des coauteurs du texte et signataire<br />
lui-même de l’accord sait de quoi il<br />
en retourne. Mieux, son titre l’oblige<br />
à mettre en application ledit Accord.<br />
C’est lui qui doit lancer le processus<br />
devant doter le pays au plus vite d’un<br />
Président Provisoire. Le temps presse.<br />
Une semaine déjà depuis que le pays<br />
vit sans un Président de la République.<br />
C’est inédit depuis la proclamation<br />
de l’indépendance. Le Président de<br />
l’Assemblée Nationale, une fois rassuré,<br />
lance les procédures avec les pères<br />
conscrits. Une Commission bicamérale<br />
spéciale par-ci. Des sous-Commissions<br />
de vérification par-là. On fait appel à<br />
des Consultants politiques, juridiques.<br />
Et on lance la machine électorale déterminant<br />
les modalités pour être candidats<br />
au poste de Président provisoire de<br />
la République, mais devant remplir la<br />
fonction du Pouvoir Exécutif dans toute<br />
sa plénitude. Le Parlement lance un<br />
appel à la candidature et pose naturellement<br />
les conditions. Entre-temps, la<br />
polémique inévitable dans de pareilles<br />
circonstances enfle sur la Constitution.<br />
Tantôt l’on évoque la Constitution<br />
de 1987. Tantôt l’on fait appel à celle<br />
amendée. Les juristes de toutes natures<br />
sortent du bois soit pour appuyer soit<br />
pour condamner la procédure. Les politiques,<br />
quant à eux, un peu perdus<br />
dans le processus et surtout ceux de<br />
l’ex-opposition, ne savent quoi faire.<br />
Ils hésitent. Faut-il oui ou non prendre<br />
part à cette élection que certains disent<br />
jouée d’avance, vu que le sénateur Privert<br />
ne cache plus son intention de briguer<br />
la présidence ?<br />
Et compte tenu de sa proximité<br />
avec les futurs votants, il va être difficile<br />
de le battre. Il y a les pour et les<br />
contre. La presse est prise d’assaut<br />
par l’ensemble des chefs politiques et<br />
juristes qui se déchirent sur la légalité<br />
et la constitutionnalité ou pas de<br />
l’affaire. Histoire d’arroser le feu de la<br />
polémique, la Commission bicamérale<br />
composée de 15 parlementaires, 6 sénateurs<br />
et 9 députés, impose un droit<br />
d’inscription de cinq cent mille gourdes,<br />
somme qui doit être versée à la Direction<br />
Générale des Impôts (DGI) pour le<br />
compte de l’Université d’Etat d’Haïti.<br />
Une façon d’apaiser un peu la tension<br />
et la polémique. En vérité, la principale<br />
raison de cette taxe réclamée par<br />
la Commission chargée d’organiser<br />
l’élection du Président de la République<br />
a été une arme de dissuasion. Elle devait<br />
empêcher que le Parlement ne soit<br />
envahi par des milliers de postulants<br />
briguant la présidence. En effet, malgré<br />
les débats acharnés ayant eu lieu<br />
sur la constitutionnalité ou pas de cette<br />
élection, beaucoup manifestaient leurs<br />
désirs de se porter candidats.<br />
Mais vue la somme colossale demandée<br />
lors de l’inscription, cela a refroidi<br />
l’ardeur des éventuels candidats.<br />
Ainsi, après bien des rumeurs en tout<br />
genre sur le nombre de postulants sérieux<br />
et farfelus, la liste était arrêtée à<br />
treize (13) candidats officiellement inscrits.<br />
Sur ces 13 postulants, seuls trois<br />
avaient consenti de payer les 500.000<br />
gourdes obligatoires pour être retenus<br />
comme candidats. Pour l’histoire, voici<br />
les noms de ces personnalités qui<br />
s’étaient portées candidats : Jocelerme<br />
Privert, Edgard Leblanc Fils, Cangé<br />
Mackenson, Duverra Jean Lutès, Félicien<br />
Jean Thomas, Charles Géraud,<br />
Louis Charles Joseph Sergot, Jean Pierre<br />
Jean Reynold, Donatien Ecclésiaste,<br />
Amos Duboirant, Gédéon Gédéus,<br />
Sanon Jeannot et Déjean Bélizaire. La<br />
liste étant clôturée le vendredi 12 février,<br />
le temps pour les différentes commissions<br />
et sous-commissions de délibérer<br />
sur la recevabilité des postulants.<br />
Après délibération en Commission, trois<br />
candidats ont été admis à prendre part<br />
au scrutin fixé pour le lendemain, samedi<br />
13 février <strong>2016</strong>.<br />
Il s’agit de deux anciens sénateurs,<br />
Edgard Leblanc Fils de l’OPL<br />
mais soutenu officieusement par PHTK<br />
de l’ex-Président Michel Martelly. De<br />
Déjean Bélizaire du MNP28. Enfin, du<br />
sénateur Jocelerme Privert, soutenu<br />
par un obscur parti régional du Nord-<br />
Ouest dénommé MOSANO, dirigé par<br />
le sénateur François Lucas Sainvil.<br />
L’appartenance à une formation politique<br />
représentée au Parlement était<br />
l’un des critères imposés par la Commission<br />
bicamérale spéciale pour que<br />
la candidature soit agréée. Il y a eu un<br />
premier problème qui n’a jamais été<br />
éclairci s’agissant de la représentativité<br />
de l’ancien Président du Sénat, Déjean<br />
Bélizaire. Puisque ce parti dont il est le<br />
chef n’a aucun élu ni au Sénat ni à la<br />
Chambre des députés. Or, il a été autorisé<br />
à faire partie des 3 finalistes en lice.<br />
Déjean Bélizaire qui n’avait aucune<br />
chance de remporter ce scrutin présidentiel<br />
indirect cumulait les problèmes.<br />
C’est par un chèque de direction en dollars<br />
américains qu’il a acquitté la redevance<br />
obligatoire pour y être accepté.<br />
Toutes les formalités étant réunies,<br />
le rendez-vous était pris pour samedi<br />
13 février à 11 heures du matin<br />
pour l’élection du Président provisoire<br />
en Assemblée Nationale. Comme prévu,<br />
ce jour-là, le Parlement était bondé.<br />
Employés. Invités. Journalistes. Observateurs.<br />
Curieux et bien naturellement,<br />
les trois candidats. Sauf qu’à 11 heures,<br />
il manquait les principaux acteurs : les<br />
parlementaires. Certains étaient présents,<br />
mais ils s’installaient un peu partout<br />
dans l’aire du Parlement. Dans les<br />
bars, les restaurants, les salles de Commissions<br />
ou carrément absents en tout<br />
cas à l’heure de la convocation officielle.<br />
L’on s’impatiente. L’on discute. L’on rigole<br />
de tout et de rien juste pour faire<br />
passer le temps. On s’informe aussi.<br />
Certains sénateurs ou députés présents<br />
font des confidences. Ils épiloguent sur<br />
la chance de tel ou tel candidat. Sur les<br />
magouilles en préparation dans les coulisses<br />
de la Chambre des députés. Sur<br />
le soutien du Parti Haïtien Tèt Kale à<br />
l’ancien Président de l’Assemblée Na-<br />
Par Jackson Rateau<br />
Dans l’après-midi du dimanche 21<br />
Février <strong>2016</strong>, aux environs de 3<br />
heures, dans la localité de Desvarieux,<br />
à 4 kilomètres de la ville de Mirebalais,<br />
des bandits cagoulés au nombre d’une<br />
cinquantaine, lourdement armés de fusils<br />
de longue portée, d’armes de poing<br />
et d’armes blanches, en provenance de<br />
la commune de Belladère, ont violemment<br />
attaqué un véhicule ayant à son<br />
bord 3 agents douaniers et 4 agents de<br />
la PNH appartenant à l’unité de BOID.<br />
Cette intempestive intervention avait<br />
pour objectif de faciliter le passage de<br />
11 camions surchargés de marchandises<br />
en provenance de la République<br />
Dominicaine.<br />
Un des agents douaniers, Etienne<br />
Eddy Junior, se trouve gravement<br />
blessé de 3 coups de machette dont<br />
un au visage, un au poignet et un autre<br />
à la tête. Lors de la fusillade, une<br />
riveraine du nom de Antonia Wando,<br />
60 ans, a reçu deux balles dont une<br />
au pied et une autre au poignet, alors<br />
qu’elle se trouvait à l’intérieur de sa<br />
cuisine. Les blessés ont été transportés<br />
d’urgence au centre hospitalier AJM de<br />
Mirebalais pour recevoir des soins que<br />
nécessitent leurs situations.<br />
Les voyous qui ont désarmé les<br />
agents sont partis avec 11 armes dont<br />
6 fusils automatiques et 6 pistolets<br />
de 9 mms. Ils ont aussi incendié une<br />
Nissan Patrol tout terrain appartenant<br />
aux agents douaniers. Les autres<br />
agents, pour sauver leur peau se<br />
sont jetés dans les bois et ont réclamé<br />
des renforts. Leurs pairs, pensant peut<br />
être qu’il s’agissait d’un forfait commis<br />
tionale, Edgard Leblanc, pourtant l’un<br />
des responsables de l’OPL.<br />
Sur le délai de 120 jours de l’Accord<br />
qui est, en fait, de 90 jours si l’on<br />
prend la date du 14 mai <strong>2016</strong> pour la<br />
passation du pouvoir, etc. Bref, on tue<br />
le temps comme on peut surtout qu’en<br />
ce samedi 13 février <strong>2016</strong>, il faisait<br />
une chaleur étouffante proche de la<br />
canicule. Heureusement, le secteur du<br />
bicentenaire de la capitale est baigné<br />
par la mer des Caraïbes qui ramène par<br />
vagues successives un peu de fraicheur.<br />
Les locaux préfabriqués du Parlement<br />
se situent juste en face de la rade de<br />
Port-au-Prince. C’est en quelque sorte<br />
les pieds dans l’eau (de la mer) que les<br />
parlementaires évoluent quand ils sont<br />
dans leur Palais législatif. La brise de<br />
mer vient à leur secours quand les ventilateurs<br />
des salles de séance tombent<br />
en panne. Finalement, après cinq<br />
heures de retard, l’Assemblée Nationale<br />
se réunit enfin. Il est 16 heures. Comme<br />
d’habitude, l’on procède à l’appel nominal<br />
afin de constater que le quorum<br />
est atteint. 23 sénateurs répondent présents.<br />
Ils sont actuellement au nombre<br />
de 24, le temps qu’on organise l’élection<br />
pour les 6 autres pour compléter<br />
l’effectif. Un seul absent, Steven Benoît.<br />
Voulant rester cohérent avec sa<br />
démarche d’opposant à l’accord du 6<br />
février et fidèle à la position du G8 dont<br />
il est membre et qui s’oppose jusqu’à<br />
maintenant audit accord. Le sénateur<br />
Steven Benoît reste solidaire de ses camarades<br />
du Groupe des huit bien que<br />
depuis le 7 février une brèche s’est<br />
ouverte au sein de ce corps très opaque<br />
depuis le 25 octobre 2015. Dans<br />
le rang des députés, on fait le plein. 92<br />
présents sur 92. On attend le second<br />
tour pour compléter là aussi la Chambre<br />
basse qui doit compter 115 députés au<br />
total. Une fois signifiées les présences,<br />
on passe aux choses sérieuses. D’entrée<br />
de jeu, un vieux routier du Sénat, le sénateur<br />
Andris Riché, monte au créneau<br />
par les paysans de la contrée de Desvarieux<br />
qu’ils allaient réprimer vigoureusement,<br />
sont partis en guerre contre<br />
les pauvres paysans de la zone, munis<br />
d’armes lourdes et d’un camion «d’eau<br />
grattée». Heureusement, deux autorités<br />
de la région du bas Plateau ont eu le<br />
temps de préciser toutes les informations<br />
concernant ce drame.<br />
A noter que la région du bas<br />
Plateau Central est dotée de 3 commissariats<br />
de la PNH. Un à Belladère d’où<br />
sont partis les truands, un à Lascahobas<br />
et l’autre, le commissariat central,<br />
à Mirebalais. De Belladère à Mirebalais,<br />
il s’agit d’un parcours de 47 Kms de<br />
distance. Aucune information pouvant<br />
permettre à ces 3 commissariats de réagir<br />
n’a été relayée ; au moins, ils pourraient<br />
intercepter les criminels puis limiter<br />
les dégâts. Qui pis est, de sang froid,<br />
les 50 criminels cagoulés et armés, ont<br />
traversé la ville de Mirebalais. Refusant<br />
la route de Port-au-Prince, ils se sont<br />
jetés sur la route conduisant vers Saint-<br />
Marc, bas Artibonite. Tandis que, les<br />
agents de la PNH basés à Mirebalais, se<br />
dirigeant vers Port-au-Prince, ont tout<br />
bonnement vidé le commissariat pour<br />
se mettre à couvert.<br />
Jusqu’au lundi 22 Février <strong>2016</strong>,<br />
les commissaires du gouvernement et<br />
de police de la région du bas Plateau<br />
Central, n’avaient pipé mot de ce violent<br />
braquage.<br />
Trois commissariats de police de<br />
toute la région du bas Plateau n’ont pu<br />
stopper le commando criminel. Alors<br />
que leur renfort de BOID, a eu le temps<br />
d’arriver pour massacrer la population,<br />
pensant que c’était elle à l’origine de ce<br />
forfait.<br />
pour imposer que l’on désarme tout le<br />
monde et procède à la fouille du public<br />
pour raison de sécurité. L’enjeu est de<br />
taille. Le sénateur croit que la sécurité<br />
des parlementaires n’est pas assurée<br />
et craint pour la sécurité du nouveau<br />
Président de la République une fois élu.<br />
Le député Cholzer Chancy, en sa qualité<br />
de vice-Président de l’Assemblée Nationale,<br />
assure la présidence en l’absence<br />
de Jocelerme Privert, candidat.<br />
D’ailleurs, un débat s’ensuit sur<br />
la présence de celui-ci dans la salle.<br />
Certains se questionnent à quel titre<br />
il est présent. Cafouillage ! En effet,<br />
on ne sait pas s’il est là en tant que<br />
suite à la page(18)<br />
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Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
3
Privert marche t-il sur les<br />
traces de Martelly ?<br />
Qui sera le Premier<br />
Ministre de Transition ?<br />
Par Yves Pierre-Louis et Marie Laurette Numa<br />
Anthony Barbier et Rony Gilot<br />
Une semaine après l’installation de<br />
l’ex-président du Senat au Palais<br />
national, comme président provisoire<br />
de la République d’Haïti, Jocelerme<br />
Privert marque t-il le pas sur place ?<br />
Pas réellement, car il reste attaché à<br />
la Communauté Internationale. En ce<br />
sens, il est en train de suivre à la lettre<br />
l’accord du 6 février qui l’a porté à la<br />
présidence.<br />
Mais Privert a t-il la volonté politique<br />
réelle pour apporter une solution<br />
à la crise qui ronge le tissu social<br />
haïtien depuis le coup d’Etat de 1806<br />
à Pont Rouge? Assurément non ! Mais<br />
est-il capable de résister sous la pression<br />
du Core Group, de l’oligarchie<br />
rétrograde et des collabos de la société<br />
civile, des néoduvaliéristes et des<br />
GNBistes pour apporter une solution<br />
viable aux revendications du peuple<br />
haïtien? La façon dont il entame son<br />
travail de pompier et de rassembleur<br />
montre clairement qu’il marche sur les<br />
pas de son prédécesseur Michel Martelly<br />
en restant à l’écoute des diktats.<br />
« J’ai autour de moi des membres du<br />
parti lavalas et du parti duvalieriste,<br />
a-t-il déclaré triomphalement lors de<br />
son premier déplacement dans la région<br />
des Nippes particulièrement à<br />
Petit-Trou de Nippes, sa ville natale.<br />
Je peux m’enorgueillir de pouvoir<br />
rassembler autour de moi les représentants<br />
de tous les secteurs de la vie<br />
nationale, a dit M. Privert assurant<br />
qu’il peut discuter franchement avec<br />
eux. Il affirme avoir prêché l’exemple<br />
en regroupant dans son cabinet des citoyens<br />
représentant tous les courants<br />
politiques.<br />
Après plus d’une dizaine de jours<br />
au Palais national, il est resté toute la<br />
journée à faire des rencontres, juste<br />
pour faire l’économie du temps, sans<br />
avoir posé des actes concrets mettant<br />
la population en confiance. Ainsi, il<br />
s’est entretenu le 19 février avec des<br />
représentants de Fanmi Lavalas et du<br />
MOPOD et a déjà rencontré le RDNP,<br />
le MONOP, la plateforme JISTIS, PITIT<br />
Dessalines et l’OPL.<br />
Cependant un fait reste certain<br />
Privert n’est pas inactif, il avance selon<br />
les termes de son accord. La Mission<br />
d’observation électorale en Haïti<br />
MIOÉH, dans un communiqué daté du<br />
20 février <strong>2016</strong>, « salue la démarche<br />
du Président provisoire Jocelerme Privert<br />
auprès des secteurs clés en Haïti,<br />
dont les secteurs religieux, syndical,<br />
patronal, de la presse, des droits humains,<br />
des organisations de femmes<br />
et des médias, en vue de les impliquer<br />
dans la désignation des membres du<br />
nouveau CÉP.<br />
La MiOÉH dit également saluer<br />
l’exigence faite à tous les secteurs<br />
clés de désigner deux candidats de<br />
sexe opposé pour garantir le quota<br />
de genre au sein du CÉP et assurer<br />
que les décisions qui seront prises<br />
reflèteront le vécu et l’expérience des<br />
femmes et des hommes.<br />
La Mission encourage le nouveau<br />
(prochain) Conseil Électoral<br />
Provisoire à utiliser davantage les<br />
atouts uniques, les compétences et<br />
les réseaux des conseillères et conseillers<br />
désignés par les secteurs clés<br />
de la société haïtienne pour accroître<br />
la confiance de la population dans le<br />
processus électoral.<br />
Il s’agit d’une étape importante<br />
dans l’application de l’accord politique<br />
du 6 février entre les pouvoirs<br />
exécutif et législatif pour la tenue du<br />
second tour des élections prévues pour<br />
le 24 avril <strong>2016</strong>, indique la MiOÉH<br />
qui encourage, par conséquent, les<br />
différents secteurs clés à démontrer<br />
leur engagement au processus électoral,<br />
par la tenue de consultations<br />
transparentes et inclusives en vue de<br />
désigner des membres capables d’inspirer<br />
confiance à travers leur engagement<br />
continu au sein du CÉP et dont<br />
l’expertise en matière de gestion et de<br />
leadership est reconnue. »<br />
Signalons que les conseillères<br />
électorales Marie Carmel Paul Austin,<br />
désignée par le secteur des universités,<br />
Lourdes Edith Joseph, du secteur syndical,<br />
et Carline Viergelin des secteurs<br />
vaudouisant et paysan n’ont jamais<br />
démissionné du CEP. Et selon ce que<br />
rapporte le National, le PDG de la radio<br />
Vision 2000, Léopold Berlanger, aurait<br />
été choisi par le secteur de la Presse,<br />
particulièrement l’Association des<br />
médias haïtiens (ANMH), pour la représenter<br />
au nouveau CEP. La Conférence<br />
épiscopale d’Haïti et Le Forum<br />
économique du secteur privé n’ont pas<br />
encore communiqué de noms. Pour<br />
sa part, le président de la Fédération<br />
protestante d’Haïti (FPH), le pasteur<br />
Sylvain Exantus qui a lui aussi rencontré<br />
le chef de l’État mercredi au<br />
palais national, se dit prêt à désigner<br />
un nouveau représentant au CEP. «<br />
Nous sommes prêts à apporter notre<br />
contribution pour l’aboutissement<br />
du processus électoral », a indiqué le<br />
pasteur. Ainsi le secteur protestant a<br />
désigné Mr Frinel Joseph rapporte le<br />
Nouvelliste.<br />
Mais quand même, Privert n’arrive<br />
pas encore à désigner un Premier<br />
ministre qui devrait être la priorité des<br />
priorités dans la conjoncture actuelle.<br />
Il a présenté son bilan de travail de 5<br />
jours au Palais national dans un point<br />
de presse vendredi dernier durant lequel,<br />
il a fait l’état de la situation économique<br />
du pays. Il a passé plus d’une<br />
semaine à consulter des acteurs de<br />
la classe politique, du secteur économique,<br />
de la société civile et des droits<br />
de l’homme et certains membres du<br />
secteur populaire. Mais rien de concret<br />
n’a été fait. Aucun changement n’a<br />
encore été amorcé au niveau de l’administration<br />
publique. Les bourreaux,<br />
les criminels du régime tètkale- néo<br />
duvaliériste et tous ceux qui dilapident<br />
les fonds de l’Etat sont devenus<br />
de plus en plus arrogants au vu et au<br />
su de tout le monde. Ils continuent de<br />
tuer, de voler, de piller et de vider le<br />
Trésor public.<br />
Pendant ce temps, Privert a pris<br />
soin de nommer deux secrétaires généraux<br />
au Palais national, en l’occurrence<br />
Anthony Barbier, un GNBiste<br />
notoire, ex-membre du groupe 184<br />
d’André Apaid et l’ancien duvaliériste<br />
notoire, l’idéologue du régime dictatorial<br />
des Duvalier, Rony Gilot ; oncle du<br />
candidat à la présidence Jude Célestin.<br />
Ces nominations ont soulevé la colère<br />
du peuple revendicatif qui reproche à<br />
Anthony Barbier d’être l’un des responsable<br />
du coup d’Etat-kidnapping<br />
du 29 février 2004 et de l’appel au<br />
boycott de la commémoration du bicentenaire<br />
de l’Indépendance de la<br />
première République nègre du monde,<br />
le premier janvier 2004.<br />
Anthony Barbier était le troisième<br />
personnage du groupe 184 au<br />
côté d’André Apaid, Charles Henry<br />
Baker, Reginald Boulos et consorts. Le<br />
groupe 184 était un instrument destructeur,<br />
monté de toutes pièces avec<br />
le support des Etats-Unis, la France, le<br />
Canada et d’autres secteurs maffieux<br />
internationaux pour déstabiliser le<br />
pays au cours des années 2002-2003.<br />
Il a été financé par les réseaux maffieux<br />
de l’international dont la CIA.<br />
Rony Gilot était un ancien espion<br />
à la Faculté de médecine avec ses<br />
collègues Roger Lafontant et consorts<br />
trafiquant la lutte des étudiants pour<br />
la somme de 500 gourdes. Il est l’un<br />
des responsables de tous les crimes<br />
commis sous la dictature sanguinaire<br />
des Duvalier. Il a même fait appel à ses<br />
collègues, anciens bourreaux, comme<br />
le tortionnaire du régime dictatorial<br />
des Duvalier, Franck Romain pour<br />
assister aux rencontres, sous le label<br />
d’un groupe d’hommes d’affaires<br />
dénommé « Haïti Chérie. »<br />
Ces rencontres avec tous les<br />
bourreaux et les criminels notoires de<br />
l’ancien régime sont des stratégies visant<br />
le retour des forces réactionnaires<br />
et rétrogrades sur la scène politique<br />
une fois de plus, alors que la population<br />
du haut Artibonite, particulièrement<br />
à l’Estère réclame de l’eau et<br />
de l’engrais pour la production. Les rapatriés<br />
de la République Dominicaine<br />
sont abandonnés sur la frontière de<br />
l’Anse-à-pitres sans logement, sans<br />
nourriture et eau, ajoutés à une insécurité<br />
qui bat son plein dans le pays.<br />
Il faut remarquer qu’aucune<br />
disposition n’a été encore prise pour<br />
satisfaire les revendications de la population,<br />
tant sur le plan politique,<br />
économique que social. Le peuple<br />
haïtien revendique une commission<br />
d’enquête indépendante de vérification<br />
pour faire la lumière sur le coup d’Etat<br />
électoral du 9 aout et du 25 octobre.<br />
Il exige également la formation d’une<br />
commission d’audit indépendante sur<br />
la reddition des comptes du régime<br />
tètkale durant ses 5 ans au pouvoir.<br />
Il veut avoir une amélioration dans<br />
les conditions de vie quotidienne, la<br />
baisse du coût de la vie et d’autres mesures<br />
visant un environnement sécuritaire<br />
face à la montée grandissante du<br />
phénomène de l’insécurité.<br />
Face à cette situation, le peuple<br />
haïtien ne veut pas rester les bras croisés<br />
et ne veut pas non plus obéir aux<br />
néo cons. Il se dit prêt à rééditer la<br />
révolte du 22 janvier <strong>2016</strong> pour faire<br />
entendre sa voix. Dans cette perspective,<br />
le lundi 29 février <strong>2016</strong>, à l’<br />
occasion du 12 e anniversaire du coup<br />
d’Etat-kidnapping contre un président<br />
élu démocratiquement, en la personne<br />
de Jean Bertrand Aristide, la mobilisation<br />
recommence pour exiger une<br />
transition répondant aux revendications<br />
du peuple. L’intransigeance du<br />
tandem tètkale-GNBiste, renfoncée par<br />
les néoduvaliéristes, poussera-t-elle le<br />
peuple en dernier ressort aux émeutes<br />
de la faim ou à un véritable déchoucage?<br />
Il n’est que d’attendre.<br />
Jacques Sampeur, proposé<br />
par le G-30<br />
Par Isabelle L. Papillon<br />
Lesly Voltaire<br />
L<br />
’un des prétextes de Jocelerme<br />
Privert qui l’empêchent de choisir<br />
un Premier ministre de Transition est<br />
du fait qu’il n’y a pas un président du<br />
Senat, depuis sa démission le 14 février<br />
dernier. Ainsi dans une correspondance<br />
au Parlement le vendredi 19 février, il<br />
demande à ses anciens collègues de<br />
pourvoir à son remplacement pour faciliter<br />
l’application de l’accord du 6 février.<br />
Pourtant, en réponse au président,<br />
certains sénateurs, ont fait savoir<br />
que le président Privert pouvait s’entretenir<br />
avec le président de la chambre<br />
des députés ainsi que le vice-président<br />
du sénat en vue de la désignation du<br />
prochain Premier ministre. Le sénateur<br />
Nennel Cassy, président du bloc<br />
majoritaire au grand corps, a pour sa<br />
part exprimé clairement ses idées en<br />
soulignant que : « l’argument avancé<br />
par Jocelerme Privert récemment sur<br />
l’absence d’un président au sénat qui<br />
peut retarder les discussions sur le choix<br />
d’un chef de gouvernement n’est pas<br />
fondé. Puisque depuis son absence, le<br />
vice-président, en la personne du sénateur<br />
Ronald Larèche, le remplace automatiquement<br />
». Même son de cloche<br />
de la part de Jean-Baptiste Bien-aimé<br />
qui estime « que le vide créé par l’absence<br />
de président au sénat ne peut<br />
aucunement entraver le processus de<br />
consultations devant aboutir au choix<br />
du Premier ministre de consensus ».<br />
Mais Privert n’est il pas pris en<br />
sandwich entre tous ces secteurs politiques<br />
qu’il rencontre dont chacun suggère<br />
son propre choix du Premier ministre.<br />
La liste est longue, vu que plusieurs<br />
noms ont été avancés, comme<br />
par exemple Mirlande Manigat,<br />
proposée par la plateforme JISTIS ; Fritz<br />
Jean, proposé par la société civile et<br />
des organismes des droits humains ;<br />
Joanas Gué, proposé par la plateforme<br />
VERITE ; Edgard Leblanc Fils, proposé<br />
par le bloc majoritaire à la Chambre des<br />
députés et le bloc minoritaire au Sénat ;<br />
Jacques Sampeur, proposé par le G-30<br />
; Dieuseul Simon Desras, présenté par<br />
la plateforme Palmis; Florence Guillaume<br />
Duperval et l’actuel Premier ministre<br />
Florence Guillaume Duperval<br />
Turneb Delpé<br />
Evans Paul proposés par le PHTK.<br />
Alors que le directoire du Mopod<br />
a, dans un communiqué, indiqué que<br />
les membres du parti n’entendent pas<br />
faire partie du prochain gouvernement<br />
de transition. Un soi-disant secteur<br />
Populaire élargi, regroupant plusieurs<br />
organisations populaires, proches du<br />
Mouvement Patriotique Populaire Dessalinien<br />
(Mopod), a proposé le nom du<br />
docteur Turneb Delpé sur la liste des<br />
candidats pour le poste de Premier ministre.<br />
Selon le coordonnateur de la plateforme<br />
Klere Je Ayiti (Kaja), Jean Relod<br />
Cénatus, le prochain Premier ministre<br />
doit être choisi en fonction de ses prises<br />
de position publiques et sa participation<br />
active dans les différents mouvements<br />
de protestation qui visaient à dénoncer<br />
les dérives de l’administration de Martelly.<br />
De fait, Cénatus pense que le docteur<br />
Delpé présente, en ce sens, le profil<br />
idéal pour devenir le prochain chef du<br />
gouvernement de consensus<br />
Le parti Fanmi Lavalas n’est pas<br />
resté sur la touche, il désigne officiellement<br />
son Premier ministrable en la personne<br />
de Lesly Voltaire.<br />
Par ailleurs, la Fusion elle-même<br />
rejette l’invitation de Jocelerme Privert<br />
pour discuter de la question du choix<br />
d’un Premier Ministre, d’un gouvernement<br />
provisoire et de la poursuite des<br />
élections. Dans leur réponse en date du<br />
22 février <strong>2016</strong>, le Secrétaire Général<br />
de la FUSION Rosemond Pradel indique<br />
que son parti n’est pas « prêt à participer<br />
dans cette démarche, qui est très loin<br />
d’apporter une solution viable et durable<br />
à cette profonde crise: électorale,<br />
politique, économique et sociale. La FU-<br />
SION ne croit pas que la voie empruntée<br />
jusqu’ici puisse permettre de résoudre la<br />
crise née des élections frauduleuses des<br />
9 août et 25 octobre 2015 »<br />
La lettre continue pour dire que «<br />
[...] Nous pensons que cette démocratie<br />
au rabais que le Core group veut nous<br />
imposer à tout prix, par la réalisation<br />
d’élections présidentielles dans les trois<br />
prochains mois, est très loin de la dimension<br />
de cette crise sociétale et systémique<br />
qui ronge le pays depuis plusieurs<br />
décennies [...] Vouloir continuer<br />
les élections dans ces conditions, c’est<br />
accepter qu’il ne s’était rien passé le 9<br />
aout et le 25 octobre 2015 [...] » Ainsi<br />
la Fusion se démarque du régime de<br />
transition ; mais cela ne veut pas dire<br />
que ses membres ne peuvent décrocher<br />
de grands postes au sein de cette Administration.<br />
Une transition politique pour maintenir le statu quo<br />
Les luttes de revendications<br />
doivent continuer<br />
Depuis la fin du mandat de l’ex-président<br />
Michel Martelly, la classe<br />
politique traditionnelle, l’oligarchie et<br />
«la communauté internationale» jouent<br />
pieds et mains pour implanter un gouvernement<br />
provisoire. Pour l’ensemble<br />
de ce secteur, cette «solution» est<br />
l’unique moyen d’éviter l’«instabilité<br />
politique», génératrice de «désordre» et<br />
de «violence» dans une société en proie<br />
à une crise multidimensionnelle.<br />
Le «vide politique» serait à éviter<br />
comme la peste!<br />
L’impérialisme ainsi que l’oligarchie,<br />
qui ont soutenu pendant près de<br />
trente ans la dictature sanguinaire des<br />
Duvalier, ne jurent maintenant que par<br />
les élections.<br />
Et à en juger des sommes<br />
faramineuses consacrées à la mise en<br />
œuvre de ces processus électoraux,<br />
il est évident qu’ils représentent, aux<br />
yeux de l’oligarchie, la classe politique<br />
traditionnelle et Washington, un facteur<br />
de «stabilisation».<br />
Cette année seulement, près de<br />
cent millions de dollars américains ont<br />
été dépensés pour réaliser ces «élections».<br />
Si l’on ajoute à cette somme les<br />
800 millions que coûte annuellement<br />
le maintien des forces de l’occupation<br />
de la MINUSTAH, l’on prend la mesure<br />
de l’importance que représentent les<br />
«jeux politiques» (même s’ils prennent<br />
la forme d’élections-bidons) et l’occupation<br />
militaire pour les classes dominantes.<br />
Des sommes astronomiques surpassant<br />
de loin la totalité du budget de<br />
l’État consacré à la santé, à l’éducation,<br />
à l’agriculture, aux logements sociaux!<br />
Quelle contradiction dans un<br />
pays qui souffre de tous les maux<br />
que de consacrer tant de ressources<br />
matérielles et financières à réaliser de<br />
pseudo-élections et à maintenir une<br />
suite à la page(13)<br />
4 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
Que va-t-on faire de Zòt ?<br />
Twa Fèy, Twa rasin O!<br />
Par Fanfan la Tulipe<br />
Kafou woo, kafou sa<br />
Kafou woo, elas o !<br />
Kafou woo, pa wè y anraje.<br />
Tiré du répertoire du Jazz des Jeunes<br />
Je commence ce texte en faisant<br />
appel à une époque que les moins de<br />
cinquante ans n’ont pas connue. Portau-Prince,<br />
en ce temps-là, accrochait ses<br />
bougainvilliers jusque sous les fenêtres de<br />
quatre candidats à la présidence : Daniel<br />
Fignolé, Louis Déjoie, Clément Jumelle et<br />
François Duvalier. Et dans l’humble garni<br />
qui servait de cabine émettrice à la station<br />
Radio Caraïbes et ne payait pas de mine,<br />
c’est là que feraillait chaque semaine le<br />
trio d’Anilus Cadet. Les gars, partisans du<br />
sénateur Louis Déjoie, ne portaient pas le<br />
candidat Clément Jumelle dans leur cœur.<br />
Aussi, prenaient-ils plaisir à faire de<br />
Jumelle leur cible favorite. Leur morceau<br />
préféré était Fò l juje (oui, juje, avec un u).<br />
L’un des couplets soutenait que «Yo tiye<br />
des innocents, rien que pou yo vèse san.<br />
Yo bay Brandt yon lasenal, men di mwen<br />
si se legal». Un autre couplet plus véhément<br />
dénonçait : «Men yon bèl pati biya /<br />
yo tiye doktè Teya [Théard] / yo tiye doktè<br />
Loubo [Loubeau) / moun Okay fò n di<br />
yon mo». Le refrain exigeait : «Fòl jije men<br />
sa se twòp atò. Et pour qu’il n’y eût pas<br />
d’équivoque concernant la personne qu’il<br />
fallait juger, l’un des musiciens, entre deux<br />
accords musicaux, entre de kout gita, se<br />
permettait de pousser un son accusateur.<br />
Il disait tout bas, quoique de façon intelligible:<br />
«juje Clément Jumelle». Le candidat<br />
Jumelle avait-il une âme homicidaire ?<br />
Pareille «qualité» n’a jamais été établie.<br />
Or, il arrive qu’au fil de l’histoire<br />
récente, la clameur publique, associée<br />
ou non à des vents politiques contraires,<br />
a bel et bien bien réclamé que tel délinquant<br />
fût jugé, parce que c’était twòp atò.<br />
Et le fòl juje d’Anélus Cadet a manifestement<br />
trouvé des échos un peu partout,<br />
de notre Amérique aux veines ouvertes,<br />
jusqu’en Israël, «ouvreuse» de veines palestiniennes.<br />
En consultant des sources<br />
combinées, je suis arrivé à établir une liste<br />
chronologique, non exhaustive, mais pas<br />
mal intéressante, et plutôt cossue, de délinquants<br />
que la justice a fini par écrouer<br />
ou forcer au silence.<br />
8 octobre 1992. Fernando Collor<br />
Mello, 32 e président du Brésil de 1990 à<br />
1992, démissionne la veille d’un vote du<br />
Sénat pour éviter d’être destitué. En 1991,<br />
il avait été dénoncé par son frère, Pedro<br />
Collor, pour trafic d›influence organisé par<br />
son directeur de campagne, Paulo César<br />
Farias qui aurait détourné $50 millions<br />
de la campagne de Collor. Le partage se<br />
faisait à raison de 70% (des sommes<br />
perçues) pour le candidat, et 30 % pour<br />
l’asòs; une partie des dépenses privées<br />
présidentielles était directement réglée<br />
par Paulo César. La Police fédérale et le<br />
Congrès avaient diligenté une enquête<br />
dont les conclusions furent accablantes<br />
pour les deux compères.<br />
Le 30 octobre, le Sénat, après avoir<br />
reconnu Fernando Collor coupable de<br />
corruption, le condamne à huit années<br />
de suspension de ses droits civiques,<br />
par soixante-seize voix contre trois. Tenez-vous<br />
bien : lors de sa prestation de<br />
serment, Collor avait déclaré qu’il privilégierait<br />
«la lutte contre la misère, les inégalités<br />
sociales et la corruption». N’est-ce<br />
pas ? 30 mai 1996. La Cour suprême<br />
vénézuélienne condamne l’ancien<br />
président Carlos Andrés Perez, destitué en<br />
août 1993 et placé en détention domiciliaire<br />
depuis mai 1994, à vingt-six mois<br />
de détention pour détournement de fonds<br />
publics. Il est reconnu coupable d’avoir<br />
alloué de façon irrégulière, en 1990, des<br />
fonds secrets à titre de protection de la<br />
présidente nicaraguayenne Violeta Chamorro.<br />
Décembre 2008. La multinationale<br />
allemande Siemens avait accepté de<br />
payer une amende de 800 millions de dollars<br />
au gouvernement des États-Unis, et<br />
environ 700 millions d’euros au gouvernement<br />
allemand, pour régler des allégations<br />
de corruption. Le règlement révéla<br />
que le président Menem, de l’Argentine,<br />
avait reçu environ 2 millions de dollars US<br />
en pots de vin de Siemens en échange de<br />
l’attribution de la carte d’identité nationale<br />
et le contrat de production de passeports<br />
de Siemens; Menem nia les accusations,<br />
néanmoins convint de payer l’amende.<br />
23 décembre 2010. Jorge Rafael<br />
Videla est condamné à la prison à vie par<br />
un tribunal de Cordoba, pour l’exécution<br />
d’opposants et d’autres crimes contre<br />
l’humanité. Cette première peine avait été<br />
effacée en 1990 par une grâce de l’ancien<br />
président Carlos Menem. Plusieurs<br />
autres condamnations ont suivi, entre<br />
autres choses, pour avoir organisé au<br />
plus haut niveau de l’État le vol de bébés<br />
d’opposantes détenues. L’ancien général,<br />
âgé de 85 ans, avait déjà été condamné<br />
à la perpétuité en 1985, lors d’un procès<br />
historique de la junte militaire pour les<br />
crimes commis sous la dictature, lesquels<br />
avaient provoqué la disparition de 30 000<br />
hommes et femmes entre 1976 et 1983.<br />
Videla est mort en prison à l›âge de 87<br />
ans.<br />
15 décembre 2011. Jacques Chirac,<br />
22e président de la République française<br />
du 17 mai 1995 au 16 mai 2007,<br />
est reconnu coupable de «détournement<br />
de fonds et d’abus de confiance», « prise<br />
illégale d’intérêts » et « délit d’ingérence »<br />
par le tribunal correctionnel de Paris, dans<br />
le cadre de «L’affaire des emplois fictifs<br />
de la mairie de Paris». Il est condamné à<br />
deux ans de prison avec sursis.<br />
13 juin 2013. L’ex-président argentin<br />
(1989-1999) et actuel sénateur<br />
Carlos Menem, 82 ans, est condamné par<br />
un tribunal de Buenos Aires à une peine<br />
de sept ans de prison pour trafic d’armes à<br />
destination de la Croatie et de l’Équateur,<br />
pendant ses mandats, d’une valeur d’au<br />
moins 400 millions de pesos (76 millions<br />
d’euros actuels), entre 1991 et 1995. Il<br />
est protégé par son immunité parlementaire<br />
jusqu’à la fin de son mandat en<br />
2017. Le tribunal a exigé que soit entamé<br />
le processus de levée de son immunité<br />
parlementaire. Son âge avancé (82) lui a<br />
offert la possibilité de résidence surveillée.<br />
Juillet 2014. Dans le cadre de l’enquête<br />
menée par les juges d’instruction<br />
Patricia Simon et Claire Thépaut, et après<br />
dix-huit heures de garde à vue, Nicolas<br />
Sarkozy a été mis en examen, dans la nuit<br />
du mardi 1er au mercredi 2 juillet 2014,<br />
pour « corruption active », « trafic d’influence<br />
» et « recel de violation du secret<br />
professionnel ».<br />
Les magistrates enquêtaient sur un<br />
réseau d’informateurs susceptible d’avoir<br />
renseigné les proches de M. Sarkozy,<br />
voire l’ancien président de la République<br />
lui-même, dans les procédures judiciaires<br />
pouvant le menacer, en particulier le dossier<br />
Bettencourt. En effet, Claire Thibout,<br />
l’ancienne comptable de Liliane Bettencourt,<br />
l’une des trois premières fortunes<br />
de France, évoquait l’existence d’un possible<br />
financement illégal de la campagne<br />
présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy.<br />
Janvier 2015. Après avoir quitté<br />
son pays, l’ex-président panaméen Ricardo<br />
Martinelli, au cœur d’une vaste enquête<br />
de détournement de fonds publics,<br />
est officiellement recherché par les autorités.<br />
Le multimillionnaire est soupçonné<br />
d’avoir fait surveiller illégalement plus de<br />
150 «opposants», utilisé de l’argent des<br />
taxes publiques et des fonctionnaires sur<br />
leur temps de travail pour organiser des<br />
écoutes, et espionner des activistes, politiciens,<br />
syndicalistes, avocats, médecins et<br />
autres groupes civils. La Cour suprême du<br />
Panama a lancé, lundi 21 décembre, un<br />
mandat d’arrêt contre l’ancien président.<br />
3 Septembre 2015. Otto Perez,<br />
président du Guatemala, a été placé en détention<br />
dans la caserne militaire de Matamoros.<br />
Le procureur l’a accusé de «faire<br />
partie d’une bande criminelle qui opérait<br />
depuis mai 2014 avec l’objectif de voler<br />
l’État». Il a calculé que le président a pu<br />
recevoir 3,7 millions de dollars en potsde-vin.<br />
Il s’agit d’une fraude à la taxation<br />
sur les importations. Depuis la révélation<br />
L’ex-général Jorge Videla à sa sortie du tribunal de Cordoba après<br />
l’énoncé de sa condamnation à vie, le 22 décembre 2010.<br />
Otto Perez, président déchu du Guatemala. Le procureur l'a accusé de<br />
«faire partie d'une bande criminelle qui opérait depuis mai 2014 avec<br />
l'objectif de voler l'État». Il n’est pas le seul du genre. Que n’avait-il pas<br />
une tèt kale ? Il eût été parfait.<br />
Les usurpateurs au pouvoir. Manman, Papa, pitit, tout nan zen.<br />
de ce gigantesque scandale de corruption,<br />
au mois d’avril 2015, chaque semaine, les<br />
guatémaltèques sont descendus calmement<br />
dans la rue, déterminés à obtenir le<br />
départ du président Otto Perez. Ils l’ont eu.<br />
Bravo, peuple guatémaltèque!<br />
3 Décembre 2015. M. Rafael<br />
Callejas, ex-président du Honduras<br />
(1990-1994), a été inculpé en Cour fédérale<br />
des États-Unis pour corruption dans<br />
le cadre de ses relations ave la FIFA. 12<br />
jours plus tard, il a pris l’avion pour les<br />
États-Unis où il a été placé en détention.<br />
Quelques jours plus tard, étrangement, il<br />
a été libéré sous caution. Pourtant, il n’est<br />
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pas tout à fait hors des griffes de la FBI.<br />
Les accusations contre Callejas portent sur<br />
les droits de concession de la télédiffusion<br />
des matches de l’équipe nationale de football<br />
du Honduras qu’il avait négociés de<br />
manière illégale.<br />
31 janvier <strong>2016</strong>. L’ancien président<br />
du Salvador, de 1999 à 2004,<br />
Francisco Flores, 56 ans, qui devait être<br />
jugé pour avoir détourné 15 millions de<br />
dollars, est décédé après avoir passé près<br />
d’une semaine dans le coma. L’argent, en<br />
provenance de Taïwan, avait été réparti en<br />
trois chèques entre 2003 et 2004. Le fric<br />
était destiné à des programmes sociaux,<br />
mais l’ex-président avait préféré fricoter<br />
avec. Il l’aurait gardé pour lui, selon<br />
l’accusation. Oui, nèg gen nove mannyè,<br />
blan, latino, yotout.<br />
15 février <strong>2016</strong>. L’ex-Premier<br />
ministre d’Israël, Ehoud Olmert, âgé<br />
de 70 ans, est entré dans la prison de<br />
Ramla ce 15 février, pour y purger<br />
une peine de dix-neuf mois. Il est le<br />
premier ancien chef de gouvernement<br />
israélien à se retrouver derrière les<br />
barreaux pour des pots-de-vin touchés<br />
lorsqu’il était maire de Jérusalem, entre<br />
1993 et 2003. Il avait été condamné en<br />
2014, pour avoir accepté 500 000 shekels<br />
(115 000 euros) de promoteurs, à propos<br />
d’un projet immobilier d’une valeur de<br />
60 000 shekels (14 000 euros) dans une<br />
affaire foncière. À cette peine s’est ajouté,<br />
la semaine passée, un mois de prison<br />
supplémentaire pour entrave à la justice.<br />
Sa condamnation à six ans de prison a été<br />
réduite à 18 mois par la Cour suprême.<br />
Il est bien évident qu’un ancien<br />
président de la République ou<br />
un Premier ministre est un justiciable<br />
comme les autres. Il est passible de<br />
zoklo judiciaires. À ce titre, je me pose<br />
la question : que va-t-on faire de «Zòt» ?<br />
Bien avant son entrée en fonction, et<br />
même après avoir prêté serment, lapèsòn<br />
est allée se balader kay vwazen. Il aurait<br />
reçu des pots-de-vin d’un grand maffieux,<br />
un parlementaire aux pratiques peu catholiques.<br />
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est<br />
la consoeur Nuria Piera. Anilus Cadet<br />
n’aurait-il pas chanté : «fò l juje »?<br />
De façon illégale et effrontée, Zòt<br />
a passé ses cinq ans au pouvoir à traire<br />
la vache diasporale, à collecter des taxes<br />
sur les appels téléphoniques et les envois<br />
d’argent. Me. Newton Louis St Juste, jeune<br />
avocat du Barreau a logé une dénonciation<br />
au Parquet de Port-au-Prince contre la<br />
Première Dame Sophia St Rémy Martelly<br />
et son fils Olivier Martelly pour «usurpation<br />
de fonction, corruption, détournement<br />
de fonds publics, blanchiment et<br />
association de malfaiteurs». Zòt et lafanmi<br />
ne sont-ils pas des justiciables comme<br />
les autres ? Personne ne sait<br />
comment Zòt a dilapidé l’argent de Petro<br />
Caribe. On ne sait combien il en a siphonné<br />
pour ses comptes en banque. Combien<br />
le montant exact des per diem soustraits<br />
au trésor public ? Combien d’argent a été<br />
gaspillé dans d’infinis voyages pas du<br />
tout rentables pour le pays ? Combien de<br />
millions Zòt a-t-il puisés dans les maigres<br />
ressources de l’État pour ses carnavals des<br />
Fleurs et du 14 mai ? Men sa se twòp atò.<br />
À la lumière de ce qui a été fait ailleurs,<br />
que va-t-on faire de Zòt ? Est-ce que fò l<br />
juje ? Est-ce que pou l pa ta juje ?<br />
Président Privert, qu’allez-vous<br />
faire de Zòt ?...Vous avez la parole.<br />
21 février <strong>2016</strong><br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
5
Kwonik Kreyòl<br />
Fo zanmi se bon lennmi<br />
Guy-Gérald Ménard<br />
Polisye Placide Jean-Louis sasinen !<br />
Placide Jean-Louis<br />
Yon semèn apre zak sasinay ki<br />
te fèt sou polisye David Dume, yon lòt<br />
polisye Placide Jean-Louis jwenn lanmò<br />
l bò MUPANAH a sou Channmas,<br />
Pòtoprens jou ki te mèkredi 17 fevriye<br />
a.<br />
Dapre enfòmasyon lapolis bay<br />
ak jijdepè Marie Florence Nicolas ki te<br />
vin fè konsta a, se 5 katouch polisye<br />
a ki te yon ajan 4 e li te kantone nan<br />
soukomisarya Kanaan te resevwa.<br />
Nou aprann tou lapolis nasyonal<br />
Lavi vye nèg<br />
Lavi vye nèg<br />
pa mache sou krepsòl<br />
si late è wonn<br />
se pa you afè<br />
Lachans pa fè boul<br />
lan pòch malere<br />
se bagay koni<br />
Tout òm gen de pye<br />
tout òm gen bouch fann<br />
Nan mache chèche lavi<br />
pye malere degriji<br />
Nan mache vale pousyè<br />
krache vye nèg fin cheche<br />
Yo pa sa souse piwouli<br />
Krache vye nèg fin cheche<br />
Je pa fèmen<br />
Nèg ap bese leve<br />
Si pou nou pa wè<br />
jan lavi souri<br />
Ou mèt di m sa ou vle<br />
sa pa rele viv<br />
dapre lagramè<br />
Mason fè kay<br />
li dòmi anba pon<br />
boulanje fè pen<br />
pitit li grangou<br />
Byen travay byen swe<br />
pa di byen touche<br />
sou latè beni<br />
Anwo bouche anba<br />
sa k anba anba nèt<br />
Depi pèp ayisyen te leve kanpe pou<br />
mete yon bout nan reny diktati<br />
divalyeris la, peyi a anbake nan yon<br />
peryòd tranzisyon ki poko janm ka<br />
debouche sou yon rejim demokratik.<br />
Chak kou yon mouvman popilè soti<br />
pou kapote systèm kowonpi krazezo<br />
pezesouse enperyalis yo enpoze Ayiti,<br />
swadizan peyi zanmi nou yo entèvni<br />
anba bannyè kominote entènasyonal<br />
pou pran gouvènay la epi ban nou yon<br />
gouvènman ki sou lobedyans yo. Nan<br />
dènye mwa sa yo Ayiti tanmen yon<br />
batay pwennfèpa pou soti anba jouk<br />
etranje epi reprann souvrennte li. Premye<br />
rezilta pozitif gwo batay ki amòse<br />
la a se dekouvri pèp ayisyen resi dekouvri<br />
ki pi gwo lennmi li genyen.<br />
Youn nan leson m te aprann lè<br />
m ap grandi se enpòtans pou konnen<br />
kilès ki zanmi w ak kilès ki lennmi w<br />
lè ou angaje nan batay. Tranblemanntè<br />
2010 la ak tout boulvèsman li<br />
pwovoke tèlman montre Ayiti san defans,<br />
boujwazi entènasyonal la, tankou<br />
yon bann rapas, pèdi tout kontwòl<br />
epi vare sou peyi a pou vin pran piyay.<br />
Vorasite tèlman vegle yo, yo pa<br />
menm pran prekosyon pou kache jwèt<br />
yo ankò. Sineyas ak ansyen minis<br />
Raoul Peck montre aklè, nan yon fim<br />
dokimantè li reyalize sou katastwòf<br />
2010 la, kijan èd imanitè kominote<br />
entènasyonal la te pote ban noun an<br />
okazyon sa a se yon èd tiyatwa. Operasyon<br />
dechèpiyay sa a te pran plizyè<br />
fòm. Nou tout te wè valè 4x4 blan ki<br />
t ap monte desann tout jounen siyonnen<br />
peyi a nan tout sans. Kilès ki pa<br />
tande voum lajan samariten etranje<br />
t ap touche nan bann ak pakèt ONG<br />
entènasyonal ki te pran peyi a daso.<br />
San konte katafal kay ak vila deliks,<br />
prim ensekirite, restoran, otèl, plaj ki<br />
te adispozisyon yo. Jounen jodi a tout<br />
moun okouran chirij Clinton ak klik li a<br />
fè nan fon pou rekonstriksyon ki te sou<br />
rive arete 2 endividi nan kad sasinay<br />
polisye David Dume a ki te fèt nan<br />
Matisan 12 fevriye pase a. Youn nan<br />
moun yo arete yo se yon jèn gason 21<br />
lane ki rele Faubert Magaronne, alias «<br />
vaglavi ». Misye te jwenn Arestasyion<br />
l jou jedi 18 fevriye a nan komin Benè.<br />
Lòt la se Edvard Bouquette 31 lane, se<br />
Se konsa sa toujou ye<br />
se konsa sa pa do ye<br />
Anwo bouche anba<br />
nou pran gòl ak men<br />
RADIO<br />
SUD<br />
INTERNATIONALE<br />
Suivez tous les samedis "ca se<br />
dit cette semaine "<br />
SUR RSI DE 21H (3H-Haïti-USA) A 23H.<br />
www.radiosudinternationale.com<br />
RADIO FREQUENCE PARIS PLURIELLE ,<br />
106.3 FM,<br />
www.rfpp.net<br />
Kadav Placide Jean-Louis<br />
kontwòl yo. Se tande nou tande peyizan<br />
rapòte elikoptè k ap desann monte<br />
lannuit ak kagezon pèsonn pa konnen.<br />
Apre sa nou sezi aprann pwojè lwa gen<br />
tan la ap tann pou eksplwatasyon lò ak<br />
lòt metal presye. Pi devan n ap konnen<br />
frè madan Clinton se asosye nan youn<br />
nan konpayi aloufa yo.<br />
Ou kwè gen moun nan peyi sa<br />
a ki kwè toujou se ede etranje vin ede<br />
nou ? Yo toujou di : « Pa gen moun ki<br />
pi avèg pase moun ki refize wè ». Petèt<br />
nou ta dwe di yon mo tou pou sa ki<br />
pran pòz soud yo. Pou jan ayisyen renmen<br />
foutbòl, kijan fanatik yo te santi<br />
yo lè nouvèl gaye kòmkwa trinidadyen<br />
Jack Warner, prezidan CONCACAF defounen<br />
$ 750.000 li te ranmasesou<br />
kont FIFA pou Ayiti ? Kisa nou kab di<br />
pou Lakwa Wouj Ameriken ki pran $<br />
500.000 pou lojman ann Ayiti e ki bati<br />
6 kay ? Malgre tout sa ou tande, gen<br />
bouch ki konn repete : « Peyi yo pa gen<br />
zanmi, se enterè yo genyen ». Si nou<br />
vle konprann n a konprann.<br />
dimanch 21 fevriye, limenm te jwenn<br />
arestasyon l nan komin Lavale Jakmel.<br />
Ensekirite a ap vale teren; se<br />
konsa yon pastè Yvon Pierre ki se responsab<br />
òfelina « Ryan Epps for children<br />
» nan Kwadèboukè ak tout chofè<br />
l te jwenn lanmò yo vandredi 19 février<br />
<strong>2016</strong> la.<br />
nou pran gòl ak pye<br />
Chak koken yo fè<br />
se dèt pou demen<br />
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Tout se may<br />
Pèp Ayisyen nou bouke soufri,<br />
fòk sa chanje vote m e vote m si<br />
ou vle chanjman<br />
N abitye tande bèl diskou<br />
Nou pa p pran manti ankò<br />
Chak 5 an yo vin bwote lage n nan<br />
twou<br />
N toujou antò<br />
Malgre tout may yo fin ban n devwa<br />
sivik nou se vote<br />
Men manje pa p janm desann<br />
Nan lavichè richès yo ye<br />
Bèl pwojè sante edikasyon<br />
Pou bati pon ak wout<br />
Tout se fo zespwa n ap jwenn kouran<br />
N toujou nan blakawout<br />
Ou menm ki konsène<br />
Èske se lajan sèlman ou vin bwote<br />
Di m pouki Kafou Jòf Pòdpè pa janm<br />
ka asfalte ?<br />
Poukisa se elèv lise ki toujou pi mal<br />
trete ?<br />
Yo sèvi ak yo tankou se esklav ki<br />
nan bate<br />
Pouki men pouki edikasyon se sou<br />
kont sektè prive ?<br />
Pouki lè lapli tonbe men tout peyi a<br />
inonde ?<br />
Se pou n aksepte pou n vote mwen<br />
Jah B kòm prezidan<br />
Mwen pwomèt nou avèk tout kè<br />
mwen kwè mwen sensèman<br />
Konstitisyon an pral respekte lalwa<br />
pral aplike<br />
Lavichè a prale bese tout moun pral<br />
ka manje<br />
Nou pa bezwen pè n mèt fè m konfyans<br />
Gouvènman m nan ap gen transparans<br />
Depi se minis ki pral vòlè bò kote m<br />
pa p gen chans<br />
Malere pa p bezwen peye lajan pou<br />
yo sa jwenn jistis<br />
Pwoteje sèvi bay sekirite pral prensipal<br />
wòl lapolis<br />
Tout se may tout se may pou blofe<br />
malere<br />
Tout se may tout se may pou blofe<br />
malere<br />
Tout se may tout se may pou blofe<br />
malere<br />
Tout se may tout se may pou blofe<br />
malere<br />
Mesye le kandida men di m kijan ou<br />
pral aranje w<br />
Pou ou ka reyalize tout bèl pwomès<br />
w ap plede fè nou yo<br />
Gad nan ftgi nou w ap wè dezespwa<br />
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Vladimir Petit-Frère, Journaliste<br />
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delala<br />
Se chomaj lavichè avèk mizè k ap<br />
touye frè nou yo<br />
Lè ou pran pouvwa a m konnen ou<br />
pral depale<br />
Lè sa a nou pral ba w chalè tankou<br />
ou s on elèv rekale<br />
Entènasyonal la ap fè nou filalang<br />
Lavi a vin pi di tankou se kout ponya<br />
ti machann<br />
Ou di ou pral fè pou peyi a fè pou<br />
peyi a<br />
Ou vle mete nan lespri pèp la ke ou<br />
gen on rèv pou peyi a<br />
Eseye gen pitye pou li nou pran nan<br />
twòp monte desann<br />
Pou lòt peyi ka ba n manje kounye a<br />
se wont nou plede vann<br />
M pwomèt nou lè m fin pran pouvwa<br />
a pa p gen eksklizyon sosyal<br />
Mwen pwomèt po nwa po wouj pral<br />
fè on sèl kont diskriminasyon rasyal<br />
Ayisyen pral sispann dòmi reve si l<br />
pa pati lavi l pa p janm chanje<br />
Pwojè sosyal travay pou malere se<br />
sa k pral fè aktyalite<br />
Peyizan pa p bezwen vin lavil abandone<br />
richès latè pou vye dil<br />
Anpe enstriman agrikòl pral simen<br />
lan tout tèt mòn kou lan plenn<br />
Si nou vle yo sispann trete n bosal<br />
pou de lòt peyi sispann gade n mal<br />
Annou tout mete tèt nou ansanm<br />
pou rèv nou pa woule nan san<br />
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blofe malere<br />
Tout se may tout se may pou<br />
blofe malere<br />
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Se premye peyi mwen wè dirijan pa<br />
respekte pèp li<br />
Swadizan sa k di l vle prezidan li pa<br />
janm respekte tèt li<br />
Apre chak eleksyon gen sa k fin vote<br />
k anvi koupe dwèt li<br />
Si l jennen trip li ap mòde l fò l fè on<br />
jan pou demele gèt li<br />
Tout kòb peyi a fin pase nan fè pwopagann<br />
Pou fè on kat didantite fò ou pran<br />
gwo gagann<br />
Afè pouvwa sa a se yon kòb kach<br />
Se sa k fè nèg ak kostim pa vle okipe<br />
lòt tach<br />
Jah B / Rockfam<br />
6 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
Perspectives<br />
De quoi demain sera-t-il fait en Haïti?<br />
«Ne vous irritez pas ! Fronts que le deuil réclame, Mortels sujets aux<br />
pleurs. Il nous est mal aisé de retirer notre âme, De ces grandes douleurs.»<br />
Par Robert Lodimus<br />
« Ne vous irritez pas ! Fronts que le<br />
deuil réclame,<br />
Mortels sujets aux pleurs.<br />
Il nous est mal aisé de retirer notre<br />
âme<br />
De ces grandes douleurs. »<br />
(Victor Hugo,<br />
LES CONTEMPLATIONS)<br />
Dimanche 7 février <strong>2016</strong>. Le palais<br />
national est vidé. Les « indésirables<br />
» ont déménagé. Pas d’explosion<br />
sociale et politique. Mais pour combien<br />
de temps le danger est-il écarté?<br />
Les États-Unis imposent déjà leur<br />
mise au pas à Jocelerme Privert. Kenneth<br />
Merten, au cours d’une téléconférence,<br />
ose même rappeler et signifier<br />
aux médias étrangers l’importance, la<br />
sacralité et l’ « incontournabilité » de<br />
l’accord du 6 février <strong>2016</strong> aux yeux de<br />
l’Administration Obama. Le Département<br />
d’État ordonne – sans gymnastique<br />
diplomatique – la poursuite du<br />
processus électoral entaché de « fraudes<br />
graves » et rejeté par le peuple haïtien.<br />
Il l’impose clairement : le 24 avril <strong>2016</strong>,<br />
Jovenel Moïse doit affronter Jude Célestin<br />
au second tour. Contrairement – selon<br />
Kenneth Merten – Haïti basculera<br />
dans une présidence illégitime et<br />
anticonstitutionnelle. Comme si le<br />
pays n’en était pas déjà là avec les cinq<br />
(5) années du « néomacoutisme martellien<br />
»! Jocelerme Privert pourra-t-il<br />
résister aux pressions lourdes et arrogantes<br />
de ses « bienfaiteurs » de la communauté<br />
internationale (CI)? L’homme<br />
n’a rien d’un politique visionnaire et<br />
progressiste. Et pourtant, la présence<br />
de Jocelerme Privert au palais national<br />
déclenche une avalanche d’émotions.<br />
Même la presse locale se laisse attendrir!<br />
Alors que les Haïtiens devraient redoubler<br />
de vigilance.<br />
La « valse des canards » est<br />
ouverte dès la prise en charge de la<br />
« présidence » provisoire par l’équipe<br />
privertienne. Fanfan la Tulipe dirait<br />
peut-être, avec l’humour qu’on lui<br />
connaît : « Trois fois passera, c’est la<br />
dernière qui restera… » Haïti est pauvre<br />
en blé, soja, riz, haricot, maïs, patate.<br />
Mais riche en aspirants « présidents » et<br />
« premiers ministres »!<br />
Il ne faut pas l’ignorer<br />
La République d’Haïti est sur le point<br />
d’exploser. Nous sommes revenus au<br />
temps sombre et douloureux qui chevauche<br />
l’univers fictif du grand romancier<br />
Jacques Roumain dans Gouverneurs<br />
de la rosée: « Avant on ne<br />
faisait qu’une seule famille. C’est fini<br />
maintenant. Chacun garde sa rancune<br />
et fourbit sa colère. Il y a nous et il y a<br />
les autres. Et entre les deux : le sang.<br />
On ne peut enjamber le sang ! »<br />
Le statut actuel d’Haïti déprise<br />
considérablement la somme des velléités<br />
de changement investie dans le mouvement<br />
insurrectionnel de février 1986<br />
pour éradiquer le césarisme. Après avoir<br />
exorcisé comme des derviches le démon<br />
de la dictature politique, le peuple haïtien<br />
soupire encore après la panacée<br />
qui doit être utilisée comme cautère pour<br />
aseptiser les plaies sociales. Des luttes<br />
intestines, des querelles de clan ont vrillé<br />
la sensibilité patriotique des héritiers de<br />
l’espace politique post duvaliérien. Les<br />
uns et les autres se sont révélés incapables<br />
de tracer les voies de l’avenir pour<br />
équilibrer et fortifier la marche titubante<br />
du pays. La République a perdu pied.<br />
Elle est en train de se noyer.<br />
Le climat social se fragilise étonnamment<br />
à Port-au-Prince. Deutsch a<br />
démontré que « Gouverner, c’est prévoir<br />
… »<br />
Le vicomte Louis de Bonald, de<br />
son côté, rappelle que la « fonction<br />
propre du pouvoir est d’ordonner et de<br />
décider. » Il suffit très souvent de la<br />
part d’un Chef d’État d’une simple erreur<br />
de jugement et d’appréciation pour<br />
provoquer, comme Louis XVI, dans le<br />
corps social, la confusion et le désordre<br />
qui conduisent tout droit au désastre politique.<br />
Dans son ouvrage intitulé Politique<br />
systématique, Althusius explique<br />
le sens de la souveraineté et de la légitimité<br />
: « La politique est l’art d’associer<br />
les hommes pour l’établissement,<br />
la direction et la conservation de la vie<br />
sociale. La souveraineté appartient à la<br />
communauté et non à son chef. »<br />
Les mandataires sont donc liés<br />
par contrats à leurs mandants. Cette<br />
thèse implique le droit à la rébellion,<br />
à la révolte, à l’insurrection lorsque le<br />
« Prince » viole la Charte constitutionnelle.<br />
Dans le sens des philosophes<br />
politiques du 15 ème siècle, particulièrement<br />
de l’auteur du célèbre Le Léviathan,<br />
Thomas Hobbes, les couches<br />
encore saines de la population doivent<br />
apprendre à se protéger et à se défendre<br />
contre les germes pathogènes qui alimentent<br />
en souffrances et en désespoirs<br />
les cellules les plus vulnérables de la<br />
société haïtienne. L’autorité de l’État<br />
vient de chaque citoyen en particulier.<br />
C’est un acte volontaire résultant de la<br />
suite à la page(16)<br />
Justice pour Francky ALTINEUS!!!<br />
Bienvenido bandidos!<br />
Combien de temps passeront-ils à appeler Don Kato et Jacques Sauveur<br />
Jean “Honorable Sénateur” ?<br />
Par Perrin Dutreuil<br />
L<br />
’écrivain Lyonel Trouillot a publié<br />
dans Le Nouvelliste du mardi 16 février<br />
dernier un article intitulé “Adios<br />
amigo”. Ce texte m’a poussé à réfléchir<br />
de façon plus approfondie sur le paysage<br />
politique haïtien. Effectivement,<br />
à part les acolytes, les profiteurs et les<br />
autres bandits de ce pouvoir corrompu,<br />
tout le monde se réjouit du départ de<br />
Joseph Michel Martelly, le vaurien le<br />
plus parfait qu’ait engendré notre sol<br />
si fertile en hommes de belle parure<br />
morale et intellectuelle. Cependant, à<br />
mon humble sens, se mettre à sabler<br />
le champagne pour saluer le départ de<br />
ce brigand, c’est, selon moi, voir les<br />
choses de façon un peu simpliste. Car<br />
si le pouvoir exécutif se trouve allégé<br />
(momentanément) d’un quidam, au niveau<br />
du pouvoir législatif, la présence<br />
de bandits de tout acabit, de déchets<br />
toxiques sévit encore et dégage une<br />
odeur nauséabonde et nocive dans<br />
l’une des branches du pouvoir, donc à<br />
travers nos dix départements géographiques.<br />
Je me demande également pourquoi<br />
Lyonel Trouillot a-t-il attendu le<br />
départ de Martelly pour manifester ouvertement<br />
son dédain et sa désapprobation<br />
de la façon dont cet énergumène<br />
avait conduit la chose publique haïtienne.<br />
Selon moi, l’auteur de “ La Belle<br />
amour humaine” aurait fait un meilleur<br />
travail s’il avait utilisé cette même<br />
plume pour critiquer ouvertement Michel<br />
Martelly, sans écrire des phrases<br />
“ en daki” pendant que cette fripouille<br />
sans vergogne menaçait le prestige<br />
et l’avenir de la nation. Car tout au<br />
cours de son passage au pouvoir, Michel<br />
Martelly, en suivant fidèlement le<br />
conseil du Mgr Louis Kébreau, archevêque<br />
du Cap-Haïtien, n’avait jamais<br />
oublié d’enfiler sa défroque de Sweet<br />
Micky pour diriger Haïti.<br />
Selon moi, l’article de Lyonel<br />
Trouillot aurait eu une valeur s’il avait<br />
dénoncé de façon aussi ouverte les dérives<br />
obscènes dont Michel Martelly a<br />
fait montre dans le pays depuis le début<br />
des années 1990.C’est, d’ailleurs, le silence<br />
et la lâcheté de certains de nos<br />
intellectuels et le caractère opportuniste<br />
des politiciens traditionnels haïtiens qui<br />
ont montré le chemin du Palais national<br />
à un “bandit légal” comme Michel<br />
Martelly et la voie du Parlement haïtien<br />
à des détritus, des ignorants et gangsters<br />
qui dirigent aujourd’hui la nation<br />
haïtienne.<br />
En effet, Michel Martelly se livre<br />
à des pratiques immorales dans le pays<br />
depuis au moins 25 ans, allant jusqu’à<br />
descendre son pantalon sur scène et à<br />
insérer des mots grivois dans ses morceaux,<br />
ce depuis le premier jour qu’il<br />
s’est lancé dans la musique haïtienne.<br />
Pas un seul intellectuel haïtien ne<br />
s’était alors armé de courage pour dénoncer<br />
clairement ce dévergondé à qui<br />
Coupé Cloué pouvait donner des leçons<br />
sur la morale. Pas un seul ne l’a fait!<br />
Pas même une seule fois! À cause de ce<br />
silence des intellectuels, des directeurs<br />
de média, des éditorialistes des grands<br />
journaux, dont l’un des rôles consiste<br />
à guider, à informer et à former la société<br />
et la jeunesse l’ont donc embrassé<br />
à leur insu même. Ils l’ont tellement<br />
embrassé que des associations professionnelles,<br />
tant à l’intérieur qu’à l’extérieur<br />
du pays, l’ont plus d’une fois<br />
invité pour animer leurs manifestations<br />
suite à la page(15)<br />
Nous, étudiant(e)s haitien(ne)s et<br />
ami(e)s brésilien(ne)s, à l’Université<br />
d’État de Campinas (UNI-<br />
CAMP)-Brésil, signataires de cette note<br />
de presse, sommes révolté(e)s, frustré(e)s,<br />
indigné(e)s, face à l’assassinat<br />
tragique et arbitraire de notre collègueami,<br />
Francky ALTINEUS (Licencié en<br />
Histoire et Géographie à l’Université<br />
d’État d’Haïti (UEH), Maître en Géographie<br />
à l’Université d’État de Campinas<br />
(UNICAMP) -Brésil).<br />
Après avoir décroché son diplôme<br />
de Maîtrise et pendant que le processus<br />
de son Doctorat était en cours à la<br />
même Université, il avait choisi d’apporter<br />
son appui au système éducatif de<br />
son pays. Comme récompense, à cause<br />
de l’instabilité politique en Haïti et en<br />
l’absence totale du respect des droits<br />
humains et des principes démocratiques<br />
tout au long de l’administration<br />
Martelly, Francky ALTINEUS a été<br />
lâchement assassiné par des malfrats<br />
en treillis militaires lors d’évènements<br />
survenus le 6 février <strong>2016</strong> à l’Arcahaie.<br />
Ce jour là, Francky se rendait<br />
dans le département de l’Artibonite pour<br />
dispenser des cours à l’Université Publique<br />
des Gonaïves quand ces malfrats<br />
en treillis militaires ont tiré dans toutes<br />
les directions, pillé une caisse populaire<br />
et mis le feu au sous-commissariat de<br />
la zone. Avant cet acte barbare, des<br />
Francky Altineus (1985-<strong>2016</strong>)<br />
hommes lourdement armés en habits<br />
militaires - qui se réclamaient des anciennes<br />
Forces Armées d’Haïti (FADH) -<br />
défilaient dans plusieurs villes du pays<br />
face à la passivité totale des autorités<br />
haïtiennes, selon les informations diffusées<br />
par des médias en Haïti. Ce cas,<br />
parmi tant d’autres, explique pourquoi<br />
beaucoup d’haïtien(ne)s formé(e)s ne<br />
veulent pas se risquer à aller en Haïti,<br />
alors que le pays a tant besoin d’eux.<br />
D’abord, nous présentons nos<br />
sincères condoléances à la famille du<br />
très regretté Francky ALTINEUS, à ses<br />
proches, ses collaborateur (trice)s et ses<br />
ami(e)s. Nos sympathies s’adressent<br />
aussi aux familles des autres personnes<br />
frappées par cet acte de barbarie.<br />
Ainsi, nous ne pouvons ne pas<br />
exiger que la lumière soit faite sur cet<br />
énième cas qui continue à endeuiller<br />
notre société quand nous savons<br />
pertinemment que celui-ci n’entre pas<br />
dans le cadre de l’insécurité généralisée,<br />
mais celui d’un désordre gouvernemental.<br />
En ce sens, nous exigeons<br />
justice et réparation pour la famille de<br />
Francky et celle des autres victimes du<br />
même acte inhumain, et que les auteurs<br />
et co-auteurs soient poursuivis et condamnés<br />
selon la loi.<br />
Enfin, pour nous, étudiant(e)<br />
s haitien(ne)s et ami(e)s brésilien(ne)<br />
s à l’Université d’État de Campinas<br />
(UNICAMP)-Brésil, ce cas regrettable<br />
et révoltant ne va pas nous faire reculer<br />
dans la lutte pour une Haïti meilleure.<br />
Voilà pourquoi nous exigeons<br />
aux autorités judiciaires d’ouvrir une<br />
enquête en urgence sur ce cas et de<br />
prendre toutes les mesures nécessaires<br />
et adéquates pour punir les coupables.<br />
Nous exhortons également aux autorités<br />
concernées du pays de prendre<br />
toutes les mesures pour garantir les<br />
droits et la sécurité de tous les citoyens.<br />
Signataires:<br />
1. Dieumettre JEAN, Licencié en<br />
Lettres-Portugaises et Étudiant en<br />
Études Littéraires.<br />
2. Johny HILAIRE, Licencié en Philosophie,<br />
Diplômé en Anglais et Maîtrise<br />
en Administration Publique.<br />
3. Berno LOGIS, Licencié en Histoire.<br />
4. Frantz Rousseau DEUS, Licencié en<br />
Sciences Sociales, Licencié en Sciences<br />
Politiques et Étudiant en Sociologie.<br />
5. André PELIZARIO, Étudiant en<br />
Sciences Sociales.<br />
6. Fernando Antonio DA SILVA, Doctorant<br />
en Géographie.<br />
7. Fernanda LEMOS, Doctorante en<br />
Sciences de l’Éducation.<br />
8. Ismane DESROSIERS, Étudiant en<br />
Géographie.<br />
9. Wesner SAINT-JUSTE, Étudiant en<br />
Linguistique.<br />
10. Tomy FÉLIXON, Étudiant en<br />
Mathématiques.<br />
11. Aristide STÉNIO, Étudiant en<br />
Physique.<br />
12. Miseline CAZENEUVE, Licenciée<br />
en Sciences de l’Éducation.<br />
13. Genevieve CHERY, Licenciée en<br />
Sciences de l’Éducation.<br />
14. Velna BOUZI, Licenciée en<br />
Sciences de l’Éducation.<br />
15. Oreste ST. BRICE, Licencié en<br />
Sciences de l’Éducation.<br />
16. Jn Renel FRANÇOIS, Maîtrise en<br />
Mathématiques<br />
17. Josaphat DESBAT, Étudiant en<br />
Génie Électrique.<br />
18. Joël VILTUS, Étudiant en Géologie.<br />
19. Sudly Amonsen Raphael SAINTIL,<br />
Étudiant en Linguistique<br />
20. Jean Erzind BRISSON, Étudiant en<br />
Physique.<br />
21. Joseph Enock PLACIDE, Maîtrise<br />
en Sociologie.<br />
22. Kelan JEAN LOUIS, Étudiant en<br />
Pédagogie.<br />
23. Philemon DELVA, Étudiant en<br />
Génie Informatique.<br />
24. Guerby SAINTE, Étudiant en<br />
Géographie.<br />
25. Berhman GARÇON, Maîtrise en<br />
Anthropologie.<br />
26. Marie Claire GARRAUD, Maîtrise<br />
en Sciences Infirmières.<br />
27. Johnny ALOUIZOR, Étudiant en<br />
Statistiques.<br />
28. Nouze VOLCIMUS, Étudiante en<br />
Sciences Infirmières.<br />
29. Ana Elisa BERSANI, Doctorante en<br />
Anthropologie Sociale.<br />
30. Ricardo CASTILLO, Docteur en<br />
Géographie, Prof à l’Université de<br />
Campinas, (Orienteur de Francky<br />
ALTINEUS en Maîtrise).<br />
31. Vagner CHARLES, Maître en<br />
Sciences de l’Éducation.<br />
Fait à Campinas/São Paulo/ Brésil,<br />
le 18 fév. <strong>2016</strong><br />
Contacts: lesaged18@yahoo.fr<br />
Tél:+(55)19993659143<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
7
Perspectives<br />
1915–2015 : Cent ans de régime<br />
d’occupation, d’ingérence impérialiste et de<br />
résistance populaire en Haïti ! 3 ème partie et fin<br />
Origine et justification du<br />
racisme aux États-Unis<br />
Par Tontongi<br />
L’éthique minimum d’un État de<br />
droit<br />
Ceux-là qui jouaient la carte de la couleur<br />
de la peau pour espérer un miracle<br />
de Barack Obama peuvent bien déchanter<br />
aujourd’hui. Le département d’État<br />
étatsunien est toujours sous l’envoûtement<br />
de Hillary Clinton et de son très<br />
influent mari Bill Clinton, s’agissant de<br />
la politique haïtienne des États-Unis. Les<br />
intérêts étatsuniens s’accommoderont<br />
de tout gouvernement haïtien qui respecte<br />
le statu quo impérial et accepte de<br />
jouer le jeu. Les « intérêts » étatsuniens<br />
changent d’accentuation dépendant<br />
des conjonctures politiques, mais leur<br />
nature néocolonialiste perdure. La sorte<br />
de synergie qui existe aujourd’hui entre,<br />
d’une part, les intérêts privés et officiels<br />
étatsuniens, et, d’autre part, les intérêts<br />
des milieux d’affaires et de l’autoritarisme<br />
rapacitaire de l’État haïtien, est bien inquiétante<br />
pour nous autres qui voulons<br />
fonder un État de droit en Haïti, c’est-àdire<br />
un État basé non pas sur le droit du<br />
plus fort ou des classes dominantes, mais<br />
un État guidé par le principe des droits<br />
égaux entre toutes les composantes sociales,<br />
démographiques, et entre tous les<br />
individus de la nation haïtienne.<br />
Pour sortir de l’enveloppement<br />
où nous nous sommes engloutis, il faut<br />
nommer l’éléphant innommé du salon :<br />
le semblant d’incapacité des Haïtiens à<br />
se gouverner rationnellement sans tomber<br />
de crise en crise. La rationalité du<br />
méchant colon impérialiste est bien raisonnable<br />
dans le fait qu’il existe bel et<br />
bien des gouvernements puissants qui<br />
veulent continuer à contrôler Haïti, mais<br />
il faut reconnaître que cette rationalité devient<br />
bien usée après plus de deux siècles<br />
d’usage et que nous pouvons reformuler<br />
la question en nous demandant, si tel<br />
est le cas, pourquoi ne concevons-nous<br />
pas un meilleur rempart contre les velléités<br />
impérialistes et pourquoi ne pas leur<br />
opposer une résistance et un mode d’agir<br />
plus ordonnés, plus disciplinés, plus rationnels<br />
?<br />
Pour mette sur pied en Haïti un projet<br />
politique qui dure, il faut en déployer<br />
une discipline systématique à la fois dans<br />
sa conception, sa matérialisation et son<br />
application. Votre place est peut-être loin<br />
de la chose publique si vous acceptez<br />
le précepte opératif combien nuisible de<br />
la classe politique traditionnelle qui dit<br />
« ôte-toi que je m’y mette ». Si vous licenciez<br />
des hommes et femmes conséquents<br />
dans l’administration de l’État parce que<br />
vous voulez les remplacer par vos sbires<br />
à vous ; si vous devenez riche parce que<br />
vous détournez les fonds de l’État vers<br />
votre propre compte bancaire personnel<br />
; si vous manipulez les institutions de<br />
l’État ou commettez un crime punissable<br />
sévèrement, votre place est dans la prison,<br />
pas dans les affaires de l’État. C’est<br />
une éthique de la responsabilité civique<br />
dans l’administration de l’État qui doit<br />
être obligée à tout prétendant ou titulaire<br />
d’une fonction publique.<br />
Aux États-Unis les modalités d’acquisition<br />
de la richesse personnelle ont<br />
cette logique viciée qu’elles ne sont criminelles<br />
que parce que elles sont légales.<br />
Vous pouvez voler l’État, on suggère,<br />
mais faites-le légalement. Même ce minimum<br />
légaliste est inexistant en Haïti<br />
où l’action du chef (et de ses acolytes<br />
au pouvoir) transcende toute notion de<br />
légalité. N’en soyez pas dupe cependant,<br />
car même quand elles sont « légales », les<br />
rapacités, les outrances et les duplicités<br />
du système capitaliste, à en juger par les<br />
malheurs qu’elles causent parmi les populations<br />
concernées, n’en restent pas<br />
moins criminelles.<br />
Nous préconisons un effort collectif<br />
pour faire autrement en Haïti, parce que<br />
nous pensons que les mêmes recettes<br />
produiront toujours les mêmes mets et<br />
qu’il faut pour Haïti une autre manière de<br />
poursuivre sa vision d’une nation libérée<br />
des entraves colonialistes.<br />
Oui, Haïti a besoin d’une stratégie<br />
politique réfléchie et appliquée pour ouvrir<br />
la voie au changement. Le prochain<br />
gouvernement haïtien doit encourager le<br />
respect des institutions étatiques et l’esprit<br />
de contribution constructive dans un État<br />
de droit. C’est peut-être difficile de concilier<br />
le positivisme, Montesquieu, Rousseau,<br />
Dessalines, Marx et Charlemagne<br />
Péralte dans un projet de libération nationale,<br />
mais pourquoi pas l’essayer, ne serait-ce<br />
que pour refaire l’histoire, encore<br />
une fois.<br />
Le créole haïtien comme facteur de<br />
développement<br />
Haïti, comparée à beaucoup d’autres<br />
pays du monde, a un grand avantage<br />
sur le plan de la production artistique et<br />
intellectuelle, particulièrement dans la<br />
production de la peinture, la musique,<br />
la poterie, la littérature en général. L’homogénéité<br />
linguistique haïtienne par le<br />
créole—à peu près 99% des Haïtiens parlent<br />
le créole—est aussi un atout d’une<br />
grande importance stratégique. Le grand<br />
défi c’est de renverser le paradigme francophile<br />
érigé comme obstacle à l’épanouissement<br />
de la langue nationale, le créole,<br />
posée comme menace à l’hégémonie du<br />
français.<br />
C’est dans cette perspective qu’on<br />
doit voir la visite de François Hollande<br />
les 10 et 12 mai 2015 dans la Caraïbe<br />
« francophone », Guadeloupe et Haïti<br />
en particulier. Comme je le dis ailleurs,<br />
les empires sont autant linguistiques et<br />
culturels que politiques, économiques et<br />
militaires. La perte d’influence et de relevance<br />
(pertinence) du français par<br />
rapport à l’anglais a causé beaucoup<br />
d’inquiétudes dans l’establishment<br />
intellectuel de la France ces dernières<br />
années. En effet, la France a du mal à<br />
accepter que la francité n’est plus le<br />
référent universel qu’elle fut durant<br />
toute la période qui suit le déclin du latin<br />
dans les empires et centres de pouvoir<br />
européens (une hégémonie qui s’affirme<br />
à partir du xvii e siècle, passant par le<br />
siècle des Lumières jusqu’à la moitié<br />
du xx e siècle).<br />
L’offensive de charme de la<br />
France, manifestée tour à tour dans l’engagement<br />
continuel que poursuit son<br />
président, François Hollande, avec le président<br />
haïtien, Michel Martelly — lequel<br />
il a rencontré trois fois au cours d’une<br />
période de trois années —, dans l’élection<br />
du Canado-Haïtien Dany Laferrière à<br />
l’Académie française, et dans celle d’une<br />
autre Canado-Haïtienne, Michaelle Jean,<br />
comme secrétaire générale de l’Organisation<br />
internationale de la francophonie<br />
(OIF), témoigne de la volonté de la<br />
France d’influencer la politique culturelle<br />
d’Haïti comme elle a toujours fait. Pour<br />
elle, ce n’est pas assez de concocter un<br />
régime hybride, anti-démocratique, il<br />
faut contrôler aussi les esprits. L’importance<br />
stratégique d’Haïti en tant qu’à la<br />
fois symbole de la résistance des peuples<br />
opprimés et centre de production intellectuelle<br />
pour la marque « francophone »<br />
constitue un atout d’envergure pour la<br />
francité. Ainsi, face à la perte d’influence<br />
géopolitique de la France par rapport à<br />
l’omnipotence étatsunienne et l’émergence<br />
d’autres centres de pouvoir à ambition<br />
géostratégique globale comme la<br />
Chine, le Brésil, l’Inde, l’Allemagne, etc.,<br />
et face aussi à sa faiblesse au niveau de<br />
la compétition économique globale, la<br />
France essaie de compenser par le développement<br />
de son avantage au niveau<br />
politique et culturel dans les pays à appellation<br />
« francophone » comme la Guadeloupe,<br />
la Martinique, le Sénégal, Haïti,<br />
Québec (Canada), etc. Influencer par la<br />
culture des espaces si lointains, c’est aussi<br />
projeter de la puissance.<br />
En fait, comme je l’ai dit comme<br />
avertissement dans un texte sur l’élection<br />
de Dany Laferrière à l’Académie<br />
française (9), la France voit l’évolution<br />
épistémique du créole haïtien en tant que<br />
langue légitime comme une menace à<br />
l’hégémonie traditionnelle de la langue<br />
et de la culture françaises. Et c’est bien<br />
compréhensible, car qui voudrait volontairement<br />
supprimer ses propres privilèges<br />
?<br />
Dans le cas spécifique de la disparité<br />
linguistique en Haïti, les privilèges<br />
des élites francophones sont légion et<br />
ils ne sont pas uniquement d’ordre linguistique,<br />
parce que l’exclu au niveau<br />
de la langue et de la culture, l’est aussi<br />
au niveau socio-économique : c’est une<br />
totalité traumatique qui dérange profondément<br />
à la fois son confort matériel, son<br />
entendement et son sens de lui-même.<br />
Le créole haïtien est-il un facteur<br />
de développement ? Oui, il l’est, parce<br />
que si l’État haïtien vient à décréter, avec<br />
le soutien de la nation, le créole haïtien<br />
comme langue nationale de fonctionnement<br />
et offre des ressources concrètes<br />
pour matérialiser ce choix, il aura du<br />
coup suscité un processus biopolitique<br />
qui aidera le pays à réapproprier sa<br />
propre vision culturelle, son propre sens<br />
de son identité, voire sa propre destinée,<br />
et aussi reprendre le contrôle de l’essor<br />
productif et affirmatif que tout État souverain<br />
a droit de se prévaloir.<br />
Le long travail de sape zombificateur<br />
de notre entendement opéré<br />
par le colonisateur a été si parfait que<br />
nous sommes arrivés à non seulement<br />
accepter ses prémisses et présupposés<br />
dépersonnalisants, mais aussi les glorifier<br />
au dépens de nos propres valeurs<br />
et compétences. Les occupants étatsuniens<br />
s’étaient bien amusés des fausses<br />
préciosités de la bourgeoisie haïtienne,<br />
semi-francophone et francophile, qui se<br />
sentait supérieure à la fois de ses frères<br />
et sœurs de race et des occupants euxmêmes.<br />
Le scandaleux n’était pas là<br />
pourtant. Le scandaleux, mais qui n’a<br />
jamais fait scandale, c’est que ces mêmes<br />
milieux qui feignaient élever leur francité<br />
comme un gage d’honneur n’avaient<br />
aucun scrupule à s’allier aux occupants<br />
et avec leurs complices locaux quand il<br />
s’agissait d’exploiter le peuple.<br />
La langue maternelle de l’opprimé<br />
devient facteur d’affirmation de soi et de<br />
développement quand celui-ci se l’approprie<br />
et en fait un symbole de fierté, une<br />
marque d’honneur. Facteur de développement<br />
parce que, surtout, la langue maternelle<br />
est un grand médium d’acquisition<br />
de la connaissance, elle-même source de<br />
découverte et d’épanouissement. On a<br />
souvent fait valoir l’opinion que le créole<br />
haïtien, qui est parlé par « seulement » 12<br />
à 15 millions d’Haïtiens, pourrait nous<br />
isoler du monde, comparé à la langue<br />
française, langue internationale, parlée<br />
par plus d’une centaine de millions de<br />
personnes. Cette opinion a continué une<br />
erreur qui identifie le nombre de parlants<br />
d’une langue à la possibilité ou l’avantage<br />
de développement, alors qu’il est<br />
prouvé qu’un pays à moindre démographie<br />
parlant une langue minoritaire (au<br />
concert des nations) peut avoir un niveau<br />
de développement comparativement supérieur<br />
à des pays à plus forte population<br />
parlant une langue démographiquement<br />
plus étendue (ex. le Danemark comparé<br />
au Mexique).<br />
L’Haïtien est fier de son indépendance,<br />
obtenue au prix du sang ; mais<br />
la majorité d’entre eux ont honte, même<br />
aujourd’hui encore, de leur langue maternelle<br />
qu’ils considèrent comme un « patois<br />
», une langue moindre, préférant et<br />
utilisant souvent uniquement le français<br />
dans ce qu’ils estiment être des occasions<br />
suite à la page(14)<br />
Par Jacques Elie Leblanc<br />
Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines<br />
Hommage à tous les noirs qui ont lutté<br />
et sacrifié leurs vies pour mettre fin<br />
au racisme qui déchire les fibres les plus<br />
intime de l’humanité, notamment : Jean-<br />
Jacques Dessalines, Toussaint Louverture,<br />
Martin Luther King, et Malcon X.<br />
«… L’historien Ray Arsenaut a<br />
dit une fois que les Américains vivent<br />
selon ‘’ une conception mythique de ce<br />
qu’ils pensent est arrivé ’’ dans le passé.<br />
Et alors que les systèmes scolaires, sous<br />
la pression des commissions scolaires<br />
conservatrices, s’éloignent de l’enseignement<br />
de ce qui embarrasse l’image que<br />
la nation a d’elle-même, alors qu’on interdit<br />
les cours d’études ethniques , alors<br />
que les manuels scolaires sont épurés de<br />
vérités douloureusement gênantes, alors<br />
qu’on impose des normes exigeant l’enseignement<br />
des seuls aspects positifs » de<br />
l’histoire américaine, nous trouvons que<br />
ces conceptions mythiques empiètent sur<br />
la réalité de façon troublante » (Miami<br />
Herald 17/01/16 [traduction de la rédaction].<br />
L’histoire nous apprend que les racistes<br />
ont toujours trouvé un terrain fertile<br />
dans les pays où les milieux dirigeants<br />
s’engageaient sur la voie de l’expansion<br />
impérialiste.<br />
Les peuples du monde n’oublieront<br />
jamais la politique de haine des hitlériens<br />
basée sur le délire racial des Allemands qui<br />
se prenaient pour une race de seigneurs<br />
appelée a asservir l’humanité par le fer et<br />
le feu. Les sociologues américains attisant<br />
le racisme aux U.S.A. (Etats-Unis) exécutent<br />
ainsi les directives précises de leur<br />
patron, les magnats de Wall Street. Le but<br />
de tous les écrits fascistes aux Etats-Unis,<br />
est d’inculquer au peuple américain la<br />
certitude qu’il est naturellement appelé à<br />
dominer le monde.<br />
La Supériorité Raciale des<br />
Américains<br />
Les nombreux ouvrages de ce raciste avéré,<br />
le professeur d’université Yale G. Fairchild,<br />
se réfèrent constamment “au peuple<br />
américain élu”, notamment son livre “La<br />
race et la nationalité - facteurs de la vie<br />
américaine”, publié à New York en 1947.<br />
Ce raciste affirme que tout immigrant aux<br />
Etats-Unis est immédiatement soumis<br />
au processus bienfaisant de l’américanisation,<br />
c’est-à-dire l’assimilation des valeurs<br />
spirituelles américaines. Fairchild nie<br />
tout simplement l’influence culturelle des<br />
autres peuples en désignant par “valeurs<br />
spirituelles” l’idéologie réactionnaire qui<br />
règne aux Etats-Unis. L’influence bienfaisante<br />
de la culture américaine se manifeste,<br />
dit-il “par l’existence d’un type racial<br />
aux qualités exceptionnelles”. C’est un<br />
type aux caractéristiques supérieures : un<br />
mélange anglo-américain. Ces propos sur<br />
la culture et la race témoignent d’un esprit<br />
raciste et ne se distinguent en rien des élucubrations<br />
des racistes hitlériens exaltant<br />
“le peuple des seigneurs et brimant les esclaves”.<br />
La réalité américaine nous révèle<br />
à chaque pas la nature de cette “culture”<br />
que préconisent ceux qui se considèrent<br />
comme les représentants d’une race supérieure.<br />
Récemment la presse américaine<br />
a annoncé une recrudescence de la campagne<br />
anti-nègre menée par l’organisation<br />
fasciste Ku Klux Klan et comme l’écrivait<br />
un journal américain : « Mais cette nouvelle<br />
terrorise les nègres qui ont été plus<br />
d’une fois les témoins des lynchages » .<br />
Le professeur Fairchild en arrive à<br />
justifier pleinement ces crimes répugnants<br />
des réactionnaires américains en répétant<br />
sans cesse dans des ouvrages “scientifiques”<br />
que les « dissensions ethniques<br />
sont tout à fait naturelles, universelles et<br />
justifiées du point de vue scientifique ;<br />
elles constituent vraisemblablement une<br />
donnée “bienfaisante” dans la vie de l’humanité.”<br />
Qu’est ce là sinon un appel à la persécution<br />
des minorités nationales au nom<br />
de la race supérieure?<br />
Le programme de ces massacreurs<br />
contemporains a été exposé avec le plus<br />
de clarté dans le livre du réactionnaire<br />
Bilbo, intitulé : “Choisissez entre la personnalité<br />
et le métissage” publié à New<br />
York en 1947. Ce livre, comme celui de<br />
Fairchild est en quelque sorte le testament<br />
de Bilbo aux gardiens de la pureté de la<br />
race américaine.<br />
Sous une forme primitive, Bilbo<br />
reprend la théorie de l’inégalité des races<br />
exposée dans les œuvres d’autres racistes.<br />
Venant à la conclusion que “l’unique solution<br />
du problème racial est l’individualisation<br />
physique des races”, il en appelle à<br />
une discrimination raciale poussée, à l’interdiction<br />
des mariages mixtes, à l’individualisation<br />
des groupes nationaux, allant<br />
jusqu’à l’expulsion forcée des minorités<br />
nationales.<br />
Parallèlement à ces élucubrations<br />
fascistes, les œuvres des sociologues<br />
américains contemporains jouent un<br />
rôle important dans la déformation de<br />
la conscience du peuple par leur théorie<br />
d’une super-race américaine.<br />
A titre d’exemple citons le livre de<br />
Huntington “Les sources de la civilisation”<br />
publié a New York en 1945. Les six<br />
cents pages de cette œuvre sont saturées<br />
de raisonnement pseudo-scientifiques, de<br />
statistiques spécialement choisies et de citations<br />
destinées à convaincre le lecteur du<br />
rôle exceptionnel et de la mission civilisatrice<br />
des peuples d’origine anglo-saxonne<br />
en général et des Etats-Unis en particulier.<br />
A cette fin, Huntington fait appel à la géographie<br />
physique et déforme totalement la<br />
théorie de la sélection naturelle.<br />
Cherchant à justifier l’hégémonie<br />
des Etats-Unis sur le monde entier,<br />
Huntington affirme gravement que “les<br />
Etats-Unis jouissent du climat le plus stimulant<br />
dans le monde”. Cet élément selon<br />
lui contribue non seulement à de bonnes<br />
récoltes de coton et de maïs, mais exerce<br />
une action bienfaisante sur l’évolution de<br />
la race des surhommes américains.<br />
Le caractère raciste des recherches<br />
de Huntington devient particulièrement<br />
apparent quand il expose ses conclusions<br />
sur la vitalité comparée des nations. De<br />
nombreuses statistiques donnant des indices<br />
socialo-économiques tendancieux<br />
et falsifiés mettent partout au premier<br />
rang, les Etats-Unis, l’Angleterre et les<br />
suite à la page(18)<br />
8 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
This Week in <strong>Haiti</strong><br />
While Installing Reactionaries:<br />
Privert Does Nothing to<br />
Meet Popular Demands<br />
State Department vs. “Will of the<br />
<strong>Haiti</strong>an People” in <strong>Haiti</strong>’s Elections<br />
Edouardo Edouard/Haïti Liberté<br />
Daniel Tercier/Haïti Liberté<br />
Interim President Jocelerme Privert gave his first press<br />
conference on Feb. 19<br />
by Yves Pierre-Louis<br />
week after the promise-filled installation<br />
of the Senate’s ex-president<br />
A<br />
in the National Palace as <strong>Haiti</strong>’s provisional<br />
president, Jocelerme Privert has<br />
taken no initiatives and is integrating<br />
reactionaries into key posts in his government.<br />
Does Privert have the political will<br />
to bring a solution to the political crisis<br />
that has torn <strong>Haiti</strong>an society’s fabric<br />
since the kidnapping-coup of Feb. 29,<br />
2004? Can he withstand the pressure of<br />
the U.S.-led “Core Group,” of the reactionary<br />
oligarchy and its “civil society”<br />
collaborators, of the neo-Duvalierists<br />
and neo-putschist to provide a viable<br />
solution to the <strong>Haiti</strong>an people’s demands<br />
for justice and democracy? After more<br />
than ten days in the National Palace,<br />
Privert has passed each day in meetings,<br />
just passing time, without having taken<br />
any concrete steps to win the people’s<br />
trust.<br />
He still has not appointed a new<br />
Prime Minister, which should be his top<br />
priority. He reported on his work during<br />
his first five days at the National Palace<br />
in a press briefing last on Fri., Feb. 19,<br />
during which he told of the government’s<br />
dire economic situation. He took<br />
more than a week to talk to political<br />
leaders, businessmen, civil society, human<br />
rights groups, and even some from<br />
<strong>Haiti</strong>’s popular organizations. But nothing<br />
concrete has been done. No changes<br />
have yet been made in the government.<br />
The criminals of the neo-Duvalierist<br />
Martelly regime and all those who<br />
squander state funds have become increasingly<br />
arrogant in front of everyone.<br />
They continue to kill, steal, loot, and<br />
empty the state’s coffers.<br />
One of the interim president’s<br />
most controversial acts has been to<br />
appoint two arch-reactionary general<br />
secretaries at the National Palace: Anthony<br />
Barbier, a notorious supporter of<br />
the 2004 coup and third highest ranking<br />
leader of businessman André Apaid’s<br />
“Group 184,” and Rony Gilot, an<br />
infamous official in and ideologue of the<br />
Duvalier dictatorship.<br />
Anthony Barbier was one of the<br />
most vocal champions of an international<br />
boycott against <strong>Haiti</strong>’s 2004 bicentennial<br />
celebrations. The “Group of 184”<br />
was a political destabilization force, fabricated<br />
with support of the U.S., France,<br />
and Canada in the lead-up to the 2004<br />
coup. It was financed by international<br />
mafia networks, including the CIA.<br />
Rony Gilot was a former spy at<br />
the State University’s Faculty of Medicine<br />
with his colleague Roger Lafontant,<br />
who later became the Tonton Macoute<br />
paramilitary force’s chief. They and<br />
others infiltrated, undermined, coopted,<br />
and dispersed the students’ democratic<br />
struggle. Gilot is deeply responsible for<br />
and identified with many of the crimes<br />
committed during the bloody Duvalier<br />
dictatorship. He has even asked his<br />
colleagues, Duvalierist torturers and assassins<br />
like former police chief Franck<br />
Romain, to attend meetings under the<br />
label of a business group called “<strong>Haiti</strong><br />
Chérie.” These meetings with notorious<br />
Duvalierist criminals are a strategy to<br />
facilitate the return of reactionary and<br />
retrograde forces into the political arena<br />
once more.<br />
Meanwhile, the people of the<br />
upper Artibonite Valley, particularly in<br />
Estère, are demonstrating for water and<br />
fertilizer so they can farm. Ravaged by<br />
cholera, over 2,000 <strong>Haiti</strong>ans and Dominicans<br />
of <strong>Haiti</strong>an descent expelled<br />
from the Dominican Republic have been<br />
abandoned and ignored in the southern<br />
border town of Anse-à-Pitres, without<br />
shelter, food, or water. Crime is in full<br />
swing around the country.<br />
Nothing has been done to respond<br />
to the <strong>Haiti</strong>an people’s demands, It<br />
should be noted that no provisions have<br />
yet been taken to meet the people’s demands,<br />
whether political, economic, or<br />
social. The <strong>Haiti</strong>an people have called<br />
for the annulment of the Aug. 9 and<br />
Oct. 25 elections, while opposition parties<br />
are still demanding an independent<br />
commission of inquiry to review the<br />
results from those pollings. The people<br />
also want an independent audit of<br />
how the Martelly regime conducted its<br />
finances during its five years in power,<br />
given the many reports and signs of<br />
widespread corruption. Furthermore, the<br />
people demand an improvement in the<br />
conditions of everyday life, a lowering<br />
of the cost of living, and other measures<br />
to create a safer environment as a crime<br />
wave terrorizes the nation.<br />
Faced with this situation, the <strong>Haiti</strong>an<br />
people will not stand idly by and<br />
will not obey the neo-cons. They are<br />
ready to repeat the uprising of Jan. 22,<br />
which brought the cancellation of the<br />
Jan. 24 elections.<br />
On Mon., Feb. 29, <strong>2016</strong>, the 12th<br />
anniversary of the kidnapping-coup<br />
against former President Jean-Bertrand<br />
Aristide, there will be major demonstrations<br />
demanding a transition that meets<br />
the people’s demands. Will the sluggish<br />
response of Privert, the intransigence<br />
of the leftover Martelly officials, the<br />
re-emergence of Duvalierist and putschist<br />
leaders in the government, push the<br />
masses to carry out a more thorough<br />
uprooting than has already occurred?<br />
by Nancy Young<br />
Close to 100 demonstrators protested in front of the U.S. Embassy in <strong>Haiti</strong> on Feb. 17 to demand that<br />
Washington keep its “Hands off Our Democracy.”<br />
There were two press conferences<br />
the day before the protest on Feb.<br />
18 against foreign interference in <strong>Haiti</strong>’s<br />
elections and democracy.<br />
One was held in person at the<br />
International Lawyer’s Office (Bureau<br />
des Avocats Internationaux) in Portau-Prince,<br />
the other by teleconference<br />
by the U.S. State Department.<br />
At the BAI press conference,<br />
Mario Joseph told about 30 <strong>Haiti</strong>an<br />
journalists how the foreign occupation<br />
of <strong>Haiti</strong> and the obstruction of a truly<br />
inclusive democracy had brought<br />
poverty and hunger to the country.<br />
David Oxygène of MOLEGHAF, a<br />
<strong>Haiti</strong>an pro-democracy group, condemned<br />
the “neoliberal transition”<br />
and said that because of the foreign<br />
occupation of the country, <strong>Haiti</strong> has a<br />
history of slavery and sharecropping,<br />
of cholera and coups d’état.<br />
Both Joseph and Oxygène said<br />
the foreign interference in their country’s<br />
democracy must end and so<br />
there would be another protest the<br />
following day, the fourth one this<br />
year, at the U.S. Embassy in Port-au-<br />
Prince.<br />
The same day as the press conference<br />
at BAI, Kenneth Merten, the<br />
U.S. State Department’s Special Coordinator<br />
for <strong>Haiti</strong>, told a different story.<br />
“As one of <strong>Haiti</strong>’s many international<br />
partners, the role of the U.S. is<br />
to support and strengthen democracy<br />
in <strong>Haiti</strong>,” Merten told reporters at his<br />
Feb. 17 teleconference. “And we’ve<br />
been active in doing that in many different<br />
ways for over 30 years.”<br />
Merten stressed, repeatedly,<br />
that the U.S. wanted elections and democracy<br />
in <strong>Haiti</strong> that reflect “the will<br />
of the <strong>Haiti</strong>an people.”<br />
But, when a reporter asked him<br />
about the possibility that <strong>Haiti</strong>ans<br />
might choose presidential candidates<br />
other than the two who were selected<br />
after the Oct. 25 election that was<br />
marred by massive fraud, Merten<br />
demurred. No, no, that was not his<br />
understanding of how things should<br />
go. No, no, that wouldn’t do at all. “I<br />
don’t think there is any expectation<br />
that the election will be opened up to<br />
more candidates,” he said.<br />
Will of the <strong>Haiti</strong>an people and<br />
all that, as long as it’s the will of the<br />
U.S. State Department – which is why<br />
Merten, in his own way, was also explaining<br />
why there would be another<br />
protest at the U.S. Embassy in Portau-Prince<br />
against foreign interference<br />
in <strong>Haiti</strong>’s elections and democracy.<br />
On the day of the protest, the<br />
people inside the U.S. Embassy in<br />
Port-au-Prince were protected by a<br />
line of police in riot gear who had<br />
nothing to do but stand there and<br />
be hot because they were facing off<br />
against peaceful, unarmed protesters,<br />
most wearing jeans and T-shirts.<br />
The people inside the U.S. Embassy<br />
might not have understood the<br />
chants of the protesters because they<br />
were in Kreyòl, but they could read<br />
the signs in English: “Down with Imperialism.<br />
Hands Off Our Democracy.<br />
<strong>Haiti</strong>an Votes Matter.”<br />
They will be seeing those signs<br />
again.<br />
The author is a volunteer with<br />
the Institute for Justice and Democracy<br />
in <strong>Haiti</strong> (IJDH). This article was<br />
first published on the <strong>Haiti</strong> Elections<br />
Blog.<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
9
10 ANS D’UN PROCESSUS DE CHANGEMENT EN BOLIVIE<br />
: UN REGARD GÉOPOLITIQUE<br />
Par Katu Arkonada*<br />
En un mois, la révolution démocratique<br />
et culturelle bolivienne va connaître des<br />
moments transcendantaux de son histoire<br />
récente. D’une part, les 21 et 22<br />
janvier a été célébré l’anniversaire de<br />
l’État plurinational ainsi que les 10 ans<br />
du processus de changement, et d’autre<br />
part, le 21 février un vote historique va<br />
avoir lieu et symbolisera la force de la<br />
nouvelle démocratie bolivienne face à la<br />
démocratie néolibérale obsolète.<br />
La Bolivie d’aujourd’hui apparaît comme<br />
une Bolivie des lumières, des exemples,<br />
des victoires et des optimismes<br />
et cela nous place dans une position<br />
stratégique. Nous devons pouvoir en<br />
profiter au sens collectif du terme. Il faut<br />
que cette reconnaissance de la Bolivie<br />
nous serve de tremplin pour une meilleure<br />
croissance économique, pour une<br />
présence et un leadership international<br />
tout en ayant en ligne de mire le thème<br />
de la mer.<br />
Álvaro García Linera<br />
21 janvier 2006<br />
Evo Morales Ayma est désigné<br />
Apu Mallku (chef) des peuples indigènes<br />
d’Amérique Latine au cours d’une cérémonie<br />
ancestrale à Tiwanaku. Le lendemain,<br />
il est investi Président de la<br />
République de Bolivie à l’Assemblée Législative.<br />
La même séquence se répétera<br />
respectivement les 21 et 22 janvier 2010<br />
et 2015, après que Morales ait déjà été<br />
élu Président de l’État plurinational de<br />
Bolivie.<br />
21 février <strong>2016</strong><br />
Le peuple bolivarien des 339<br />
communes, dont 11 autonomies autochtones<br />
rurales définitives ou en passe de<br />
l’être, formant les 9 départements du<br />
pays, décidera de manière souveraine<br />
et démocratique si la constitution pourra<br />
être réformée partiellement à l’occasion<br />
d’un référendum constitutionnel. Il s’agira<br />
de savoir si le Président Evo Morales<br />
et le vice-président Álvaro García Linera<br />
pourront être candidats à leur propre succession<br />
lors des élections générales de<br />
2019.<br />
Le référendum constitutionnel<br />
est probablement le vote le plus important<br />
auquel le processus de changement<br />
doit faire face depuis la première victoire<br />
d’Evo Morales et de son parti MAS-IPSP<br />
(NdT : Mouvement vers le socialisme –<br />
Instrument politique pour la souveraineté<br />
des peuples) en décembre 2005. L’enjeu<br />
est de taille et la droite bolivienne, qui a<br />
déjà réussi au sein de l’Assemblée constituante<br />
à « cadenasser » la réélection, a<br />
rejoint les rangs du non au référendum,<br />
dûment financée en cela par le Département<br />
d’État comme l’a récemment<br />
dénoncé (1) le vice-président Álvaro<br />
García Linera.<br />
C’est le vote le plus important car<br />
deux situations seront en jeu pour la<br />
première fois. En premier lieu, la possibilité<br />
que Evo Morales ne soit pas le candidat<br />
des majorités sociales et, en second<br />
lieu, que le processus d’approfondissement<br />
du changement soit menacé car, en<br />
cas de défaite du oui, le MAS-IPSP sera<br />
confronté à ce défi sans que son chef de<br />
file national ne soit Président de l’État<br />
plurinational.<br />
C’est que la figure d’Evo dépasse<br />
celle d’un chef de parti et d’un Président<br />
de la République. Elle cristallise les rêves<br />
et les aspirations des classes populaires<br />
et du mouvement indigène autochtone<br />
rural bolivien marginalisé par des siècles<br />
de colonisation. Evo synthétise les luttes<br />
anticoloniales initiées par Túpac Katari<br />
et Bartolina Sisa, mais aussi les combats<br />
anticapitalistes menés au cours des<br />
guerres de l’Eau et du Gaz.<br />
Evo possède dans son ajayu<br />
(l’esprit en langue aymara, une force<br />
qui allie les sentiments et la raison) un<br />
anti-impérialisme forgé dans les luttes<br />
qu’il a conduites contre la DEA (Drug<br />
Enforcement Administration, service<br />
fédéral américain de lutte contre le trafic<br />
de drogue, NdT) et l’USAID (United<br />
States Agency for International Development,<br />
agence du gouvernement américain<br />
en charge de l’humanitaire dans le<br />
monde, NdT) dans le Chapare, et contre<br />
l’ingérence de l’ambassade des États-<br />
Unis, ce qui l’amena à se faire expulser<br />
du Congrès auquel il siègeait en tant que<br />
député.<br />
Son anticolonialisme a fait de lui<br />
un leader international du mouvement<br />
syndical et rural pendant la campagne «<br />
500 ans de résistance indigène, noire et<br />
populaire » qui atteignit son sommet en<br />
1992, 500 ans après l’invasion de Notre<br />
Amérique ; et c’est à partir de cette campagne<br />
que la « Vía Campesina » (la voie<br />
paysanne, NdT) a vu le jour en 1993, au<br />
sein de laquelle Evo achèvera de définir<br />
son propre horizon anticapitaliste et en<br />
faveur de la souveraineté alimentaire.<br />
C’est pour cette raison que toutes<br />
les grandes avancées du processus de<br />
changement bolivien peuvent être comprises<br />
à travers trois décisions. À commencer<br />
par la nationalisation des ressources<br />
naturelles qui a rendu au peuple sa<br />
souveraineté permettant une redistribution<br />
de la richesse encore jamais vue en<br />
presque 200 ans d’histoire républicaine<br />
et permettant d’amorcer un processus de<br />
transition vers le socialisme qui passait<br />
nécessairement par le renforcement de<br />
l’État afin de mettre le néolibéralisme de<br />
côté et de définir les coordonnées d’un<br />
horizon anticapitaliste à partir d’une<br />
économie de type national et communautaire.<br />
Sur cette base d’amélioration des<br />
conditions matérielles du peuple bolivien<br />
fut tracée une ligne anticapitaliste qui a<br />
transformé l’imaginaire de la société et a<br />
initié un lent mais inévitable processus<br />
de décolonisation et de « dépatriarcalisation<br />
» de l’État et de la société, brisant<br />
une nouvelle fois les vieux paradigmes et<br />
façonnant une définition de ce socialisme<br />
communautaire du « Bien Vivir » (Bien<br />
vivre, NdT) qui est l’objectif final d’un<br />
projet politique de libération nationale et<br />
sociale.<br />
À tout cela s’ajoute également une<br />
nouvelle relation avec la Terre Mère. Et,<br />
comme il n’y avait pas d’autre solution,<br />
la Bolivie a adopté une solide position<br />
anti-impérialiste, tant au niveau national<br />
qu’international, qui commence par l’expulsion<br />
de la DEA, de l’USAID et de l’ambassadeur<br />
américain et se poursuit avec<br />
la dénonciation de toutes les agressions<br />
impérialistes et la défense de la souveraineté<br />
nationale de n’importe quel pays<br />
du monde attaqué par l’impérialisme.<br />
Diplomatie des Peuples<br />
Mais cette conscience anti-impérialiste<br />
n’est qu’une partie d’une nouvelle<br />
doctrine des relations internationales et<br />
d’une nouvelle vision géopolitique du<br />
monde multipolaire que la Bolivie est en<br />
Le président de la Bolivie Evo Morales Ayma<br />
train de bâtir et que l’on peut définir sous<br />
le nouveau paradigme de la « Diplomatie<br />
des Peuples ».<br />
Il existe une multitude de références<br />
au sein de cette nouvelle Diplomatie<br />
des Peuples promue par le Président Evo<br />
et par le Chancelier (Ministre des Affaires<br />
Étrangères, Ndt) Choquehuanca, mais<br />
nous souhaitons en retenir quatre en<br />
particulier : Transposer en premier lieu<br />
cette récupération de la souveraineté nationale<br />
et de la dignité du peuple bolivien<br />
à la sphère internationale. Cela s’est vu<br />
lors de l’appel lancé à la Cour Internationale<br />
de Justice de La Haye pour réclamer<br />
au Chili un accès souverain à la<br />
mer. Nous ne pouvons pas oublier que le<br />
Chili a privé la Bolivie d’un accès à 400<br />
kilomètres de côtes par une agression<br />
belliqueuse. Une côte qui en plus de cela<br />
(ou est-ce précisément à cause de cela)<br />
est riche en ressources naturelles comme<br />
le guano, le salpêtre, le borax, le cuivre,<br />
et l’argent.<br />
Mais encore une fois Evo a apposé<br />
sa patte, réussissant à unifier les<br />
intérêts d’une nation derrière cette demande<br />
maritime et mettant en place une<br />
équipe formée en grande partie d’anciens<br />
présidents boliviens, nommant même<br />
l’ex-Président de la période néolibérale<br />
qu’est Carlos Mesa comme porte-parole<br />
de la cause. Cette unité du peuple bolivien<br />
de même que le soutien international<br />
dont a bénéficié la Bolivie seraient<br />
impensables sous n’importe quel autre<br />
Président.<br />
Un Président qui a été le principal<br />
initiateur de l’intégration latino-américaine<br />
aux côtés de ses architectes que sont<br />
les commandants Fidel Castro et Hugo<br />
Chávez. La Bolivie n’a pas seulement<br />
intégré le TCP (Traité de Commerce des<br />
Peuples, Ndt) à l’ALBA (Alliance Bolivarienne<br />
pour les peuples de Notre<br />
Amérique, NdT), mais il a également<br />
été un pilier important de la constitution<br />
de l’UNASUR (Union des nations<br />
sud-américaines, NdT) et de la CELAC<br />
(Communauté d’États latino-américains<br />
et Caraïbes, NdT).<br />
Le sommet de cette dernière<br />
sera présidé en 2017 par la Bolivie et à<br />
laquelle, selon les propres paroles d’Evo :<br />
« Tous les Présidents sont conviés à participer.<br />
La majorité y assistera, excepté<br />
le Canada et les États-Unis (…) cela est<br />
aussi une façon de nous libérer de la<br />
domination de l’empire nord-américain ».<br />
Nous ne pouvons pas non plus oublier<br />
le rapprochement et l’intégration de<br />
la Bolivie au Mercosur (Marché Commun<br />
du Sud, NdT), ainsi que le maintien de<br />
la position critique sur le mécanisme de<br />
désintégration régionale connu sous le<br />
nom d’Alliance du Pacifique.<br />
Le pari sur l’intégration latino-américaine<br />
et caribéenne s’est effectué<br />
conjointement avec un approfondissement<br />
des relations Sud-Sud.<br />
Et dans ce domaine, il faut souligner la<br />
présidence du G77+Chine assurée par<br />
la Bolivie en 2014 ainsi que la tenue du<br />
Sommet des Nations Unies à Santa Cruz<br />
de la Sierra en juin de la même année.<br />
Travail et leadership qui se sont vu récompensés<br />
par la nomination de la Bolivie<br />
pour présider au sein de l’ONU le Comité<br />
sur le processus de restructuration de<br />
la dette souveraine dans le cadre de la<br />
défense de la souveraineté argentine face<br />
aux fonds vautours.<br />
Mais la Bolivie ne s’est pas fait remarquer<br />
uniquement dans le domaine de<br />
la diplomatie multilatérale. La nouvelle<br />
Diplomatie des Peuples et les relations<br />
Sud-Sud se sont également traduites<br />
sur le plan bilatéral. Sur ce terrain, nous<br />
devons souligner en premier lieu les relations<br />
optimales que nous avons avec la<br />
République Populaire de Chine conduites<br />
par le PCCh (Parti Communiste Chinois,<br />
NdT) et matérialisées par un coup de<br />
pouce à la souveraineté scientifique et<br />
technologique bolivienne avec la construction<br />
en Chine du satellite Túpac<br />
Katari (TKSAT-1), premier satellite de<br />
télécommunications possédé par l’État<br />
plurinational de Bolivie.<br />
On ne peut pas omettre non<br />
plus les relations avec la Russie, l’autre<br />
puissance des BRICS (Brésil, Russie,<br />
Inde, Chine, Afrique du Sud, NdT), avec<br />
laquelle la Bolivie a signé un accord pour<br />
la construction d’un centre de recherche<br />
nucléaire et la formation de personnel en<br />
vue de développer l’énergie nucléaire à<br />
des fins non seulement pacifiques mais<br />
médicales.<br />
Mais, en plus de la nouvelle Diplomatie<br />
des Peuples de la Bolivie envers le<br />
reste du monde, le pays a également les<br />
yeux rivés sur le cœur de l’Amérique du<br />
Sud, en raison de deux aspects majeurs :<br />
Premièrement, la bonne marche de<br />
l’économie bolivienne. Dans un contexte<br />
de crise du capitalisme et d’une chute des<br />
prix du pétrole à des niveaux historiques,<br />
la Bolivie continue d’avoir une croissance<br />
autour des 5%, chiffre inédit dans<br />
une Amérique Latine qui avoisine 1% de<br />
croissance moyenne en 2015. Malgré un<br />
prix du gaz indexé sur le prix du pétrole,<br />
qui est en ce moment autour des 25 dollars<br />
le baril, la bonne santé de l’économie<br />
bolivienne est un phénomène qui s’étudie<br />
même (2) à la Faculté d’Économie de<br />
l’Université de Chicago, berceau et laboratoire<br />
du néolibéralisme.<br />
Deuxièmement, la Bolivie est en<br />
train de construire aux yeux de tous un<br />
nouveau paradigme de relation avec la<br />
nature. Face à une planète qui a atteint<br />
ses limites en ressources et face à un<br />
modèle de croissance qui implose devant<br />
la nécessité de maintenir un taux de profit<br />
au capital, la Bolivie a mis en place un<br />
modèle de développement qui n’implique<br />
pas une croissance aux dépens du peuple,<br />
des personnes ou de la nature. Il est<br />
important de signaler ici l’adoption de la<br />
loi-cadre sur la Terre mère et le développement<br />
intégral pour une bonne qualité<br />
de vie, qui doit devenir un modèle pour<br />
une humanité à la recherche d’un autre<br />
modèle de développement.<br />
Cependant, toutes ces avancées<br />
ainsi que la contribution bolivienne à la<br />
construction d’un nouveau monde multipolaire<br />
se voient menacées par une droite<br />
qui, avec la complicité des impérialistes,<br />
veut restaurer un conservatisme qui a pris<br />
le pouvoir en Argentine et a connu une<br />
victoire partielle au Venezuela. Sans oublier<br />
la nécessité de la formation politique<br />
et de la création de nouveaux cadres afin<br />
de poursuivre l’approfondissement de la<br />
révolution démocratique et culturelle, il<br />
est essentiel d’achever la refonte de l’État<br />
commencée le 21 janvier 2006.<br />
Cette refondation doit atteindre<br />
son sommet en 2025 quand l’Agenda<br />
Patriotique sera accompli et que la Bolivie<br />
atteindra une seconde indépendance,<br />
définitive cette fois, où l’extrême pauvreté<br />
aura été éradiquée et où l’entière<br />
souveraineté sera assurée au niveau<br />
économique, scientifique, technologique<br />
et culturel.<br />
Pour des raisons à la fois endogènes<br />
et exogènes, le processus bolivien<br />
de changement est à l’heure actuelle le<br />
plus solide et le plus stable de la région.<br />
Mais pour que cette stabilité ne soit pas<br />
menacée, la victoire du oui au référendum<br />
du 21 février est indispensable.<br />
Cette victoire ne permettra pas seulement<br />
à Evo et à Álvaro d’être à nouveau des<br />
candidats du peuple en 2019, elle sera<br />
aussi un bol d’air frais pour le processus<br />
de changement à l’échelle continentale,<br />
qui doit retrouver un nouvel élan après<br />
ses défaites électorales en Argentine et<br />
au Venezuela.<br />
*- Katu Arkonada est diplômé<br />
en Politiques publiques. Ex-conseiller<br />
du vice-ministre de la Planification<br />
stratégique et de la Chancellerie bolivienne.<br />
Membre du réseau des Intellectuels<br />
pour la Défense de l’Humanité<br />
Notes :<br />
1) http://www.hispantv.com/<br />
newsdetail/...<br />
2) Conférence du ministre de<br />
l’Économie de l’État plurinational de Bolivie<br />
Luis Arce Catacora à l’Université de<br />
Chicago, avril 2015 (en espagnol) http://<br />
medios.economiayfinanzas.gob...)_Espa%C3%B1ol_2.pdf<br />
Source : Journal de Notre Amérique,<br />
février <strong>2016</strong><br />
Vivir Bien<br />
Par Alex Anfruns, Michel Collon<br />
|<br />
Aux élections présidentielles de<br />
2014 en Bolivie, 88% des Boliviens<br />
exercèrent leur droit de vote. Evo<br />
Morales remporta les élections présidentielles<br />
pour la troisième fois, avec<br />
60% de voix. Vu de l’Europe, un tel<br />
soutien populaire est souvent qualifié<br />
de...populisme. Mais le Président<br />
aymara, arrivé au pouvoir après un<br />
long parcours de militant syndicaliste<br />
cocalero, est fort habitué aux campagnes<br />
de diffamation.<br />
En effet, lorsque le jeune sénateur<br />
Evo se présenta pour la première<br />
fois aux élections présidentielles en<br />
2002, il fut qualifié par l’ancien ambassadeur<br />
USA de “taliban des Andes”.<br />
Paradoxalement, en proférant des menaces<br />
4 jours seulement avant les élections,<br />
ce soi-disant expert dans la lutte<br />
anti-terroriste donna un coup de pouce<br />
à la campagne d’Evo.<br />
Souvenons-nous : en 2003, un<br />
soulèvement populaire à El Alto eut lieu<br />
pour s’opposer à la privatisation des<br />
ressources naturelles. Sanchez Losada,<br />
le chef d’état de l’époque, envoya<br />
alors l’armée pour réprimer la population<br />
aymara. Bilan : 81 morts, plus<br />
de 400 blessés et la fuite d’un énième<br />
“vendeur de la patrie” vers sa destination<br />
préférée : Miami. La morale de la<br />
“Guerre du Gaz” ? Elle accoucha d’un<br />
peuple déterminé à ne plus se laisser<br />
diriger par des criminels. Et pour la<br />
première fois de son histoire, un Président<br />
indien arriva au pouvoir fin 2005.<br />
Aujourd’hui, ce même peuple,<br />
qui a retrouvé sa fierté et sa dignité,<br />
est appelé à s’exprimer lors d’un<br />
référendum qui permettrait à Evo et<br />
à son équipe de gouvernement de se<br />
représenter pour un quatrième mandat<br />
en 2019. L’enjeu est de taille : après<br />
avoir récupéré sa souveraineté sur les<br />
matières premières, le pays se prépare<br />
à une reconversion industrielle qui<br />
lui permettrait de se moderniser et de<br />
devenir plus autonome vis-à-vis de<br />
l’économie capitaliste.<br />
Comme Evo l’avait exprimé dans<br />
son discours d’investiture de 2006,<br />
il s’agit de briser les fondements de<br />
l’ancien Etat colonial pour accéder à la<br />
véritable indépendance. Et pour cela,<br />
de nouveaux instruments d’intégration<br />
régionale ont déjà vu le jour. Fin janvier,<br />
le IVème Sommet du CELAC (Communauté<br />
des Etats Latino-américains<br />
et Caribéens) a eu lieu à Quito avec 33<br />
Etats du continent américain, à l’exception<br />
des USA et du Canada. Rafael<br />
Correa a ainsi pu dire que l’OEA (Organisation<br />
d’Etats Américains) ayant<br />
son siège à Washington, était devenue<br />
“anachronique” et que la CELAC allait<br />
la remplacer.<br />
Enfin, nous retiendrons de ce<br />
mois deux dates importantes : le 9ème<br />
anniversaire de la Révolution citoyenne,<br />
qui a consolidé un modèle de<br />
développement original, le Buen Vivir,<br />
dans ce pays qui fait des efforts considérables<br />
pour améliorer la condition<br />
de vie de son peuple. Et le 17ème<br />
anniversaire de la révolution bolivarienne<br />
qui, confrontée aux conditions<br />
politiques et économiques les plus adverses,<br />
fait preuve d’une créativité hors<br />
normes et a pris l’initiative de renforcer<br />
l’Etat par ses bases.<br />
Journal de Notre Amérique,<br />
Investig’Action 18 février <strong>2016</strong><br />
10 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
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11
Perspectives<br />
Une fois encore à propos de Sanders<br />
et du socialisme<br />
Par Barry Grey<br />
Jeudi soir, l’un des modérateurs d’une<br />
réunion publique organisée conjointement<br />
par la chaîne MSNBC et<br />
Telemundo à la mairie de Las Vegas a<br />
demandé à Bernie Sanders, le candidat<br />
à l’investiture démocrate et « socialiste<br />
démocratique » autoproclamé, d’expliquer<br />
ce qu’il entendait par socialisme.<br />
En fondant sa candidature à la<br />
Maison Blanche sur la dénonciation<br />
des inégalités sociales, la domination<br />
politique et la criminalité de Wall<br />
Street, Sanders a obtenu un vaste soutien<br />
de la population laborieuse et des<br />
jeunes. Loin d’aliéner de nombreux<br />
jeunes, sa prétention à être un socialiste<br />
les a attirés à sa campagne, une<br />
indication de la croissance d’un sentiment<br />
anticapitaliste. Selon un important<br />
sondage publié vendredi, il n’est<br />
plus sur le plan national que 3 points<br />
de pourcentage derrière l’ancienne<br />
secrétaire d’Etat Hillary Clinton chez<br />
les électeurs démocrates.<br />
En réponse à une question sur<br />
le socialisme, Sanders a dit: « Quand<br />
je parle du socialisme démocratique,<br />
vous savez de quoi je parle? De la<br />
sécurité sociale, l’un des programmes<br />
les plus populaires et les plus importants<br />
de ce pays, qui fut développé<br />
par FDR [Franklin D. Roosevelt] afin<br />
de redonner aux personnes âgées la<br />
dignité et la sécurité… Lorsque je parle<br />
de socialisme démocratique, je parle de<br />
Medicare, un système de santé à payeur<br />
unique pour les personnes âgées.<br />
Et, à mon avis, nous devrions étendre<br />
ce concept à tout le monde…<br />
« Lorsque je parle de socialisme<br />
démocratique, je ne pense pas au<br />
Venezuela. Je ne pense pas à Cuba. Je<br />
pense à des pays comme le Danemark<br />
et la Suède… »<br />
Cette réponse mérite un examen<br />
attentif. Elle montre clairement qu’en<br />
dépit de son discours de « révolution<br />
politique » contre la « classe des milliardaires,<br />
» Sanders n’est pas un adversaire<br />
du système capitaliste ou du<br />
monopole politique des deux partis au<br />
moyen desquels l’élite financière et patronale<br />
règne depuis plus de 150 ans.<br />
Il n’y a rien d’anticapitaliste dans<br />
le soi-disant « socialisme » de Sanders.<br />
Le socialisme n’est pas une réforme<br />
du capitalisme, c’est son opposé. Il<br />
est basé sur l’abolition de la propriété<br />
privée des moyens de production – les<br />
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des travailleurs. Il remplace la production<br />
pour le profit privé, basée sur l’extraction<br />
de la plus-value, l’exploitation<br />
des travailleurs et le salariat, par une<br />
production au service de la société en<br />
général. Il abolit l’anarchie du marché<br />
en organisant la vie économique sur<br />
la base d’une planification rationnelle.<br />
Il surmonte la contradiction existant<br />
entre la production mondialisée<br />
et le cadre politique de l’Etat-nation<br />
capitaliste en unifiant les travailleurs<br />
internationalement dans la lutte pour<br />
une fédération socialiste mondiale.<br />
C’est un changement révolutionnaire<br />
qui ne peut être réalisé que par la mobilisation<br />
politique indépendante de la<br />
classe ouvrière et par l’établissement<br />
d’un gouvernement ouvrier.<br />
Sanders est contre tout ceci. Il<br />
prétend, au nom du « socialisme »,<br />
que le système économique et politique<br />
existant peut être réformé avec<br />
des programmes semblables à ceux<br />
mis en place dans les années 1930 (la<br />
sécurité sociale) et 1960 (Medicare).<br />
Bien qu’étant d’importants acquis<br />
pour la population laborieuse, aucun<br />
de ces programmes n’a remis en cause<br />
les intérêts de classe fondamentaux<br />
de l’élite dirigeante américaine. C’est<br />
précisément parce que le pouvoir<br />
économique et politique de la classe<br />
dirigeante a été laissé intact que ces<br />
programmes ont fait l’objet d’attaques<br />
constantes. Ils ont été de plus en plus<br />
grignotés et sont actuellement voués à<br />
la disparition.<br />
De plus, d’où ces programmes<br />
sont-ils venus? Ils ne sont pas venus<br />
de la bienfaisance de la classe capitaliste<br />
américaine. Ils ont été arrachés<br />
à l’élite dirigeante au cours de luttes<br />
amères et sanglantes menées par la<br />
classe ouvrière non seulement américaine<br />
mais internationale. Le facteur<br />
le plus important dans la promulgation<br />
des réformes sociales des années 1930<br />
et 1960 en Amérique a été la révolution<br />
socialiste de 1917 qui a établi en<br />
Russie le premier Etat ouvrier de l’histoire<br />
mondiale.<br />
Cet événement qui a transformé<br />
le monde a donné une puissante impulsion<br />
aux luttes des travailleurs aux<br />
Etats-Unis et dans le monde. Il a fait<br />
craindre aux classes dirigeantes de<br />
chaque pays capitaliste qu’une chose<br />
semblable puisse leur arriver. Le déclenchement<br />
de la Grande dépression<br />
de 1929 a discrédité le capitalisme aux<br />
yeux de millions de gens aux Etats-<br />
Unis et dans le monde entier; il a entraîné<br />
une montée des luttes de classe<br />
qui s’est manifestée en 1934 dans des<br />
grèves générales dans trois grandes<br />
villes américaines – Toledo, San Francisco<br />
et Minneapolis.<br />
C’était là le contexte dans lequel<br />
Franklin D. Roosevelt, un fervent<br />
défenseur du système capitaliste et des<br />
intérêts de la classe dirigeante américaine,<br />
s’est vu contraint d’appliquer<br />
une série de réformes sociales comme<br />
la sécurité sociale, dont le principal<br />
objectif a été d’éviter une révolution<br />
sociale aux Etats-Unis.<br />
Les grandes réformes sociales<br />
suivantes, Medicare et Medicaid, les<br />
programmes d’assurance santé pour<br />
les personnes âgées et les pauvres,<br />
furent adoptées dans les conditions<br />
d’une multiplication des luttes sociales<br />
et de la montée du mécontentement<br />
politique. Ce fut la période du mouvement<br />
de masse des droits civiques qui<br />
était par essence une extension des<br />
luttes de classe ayant donné naissance<br />
aux syndicats industriels des années<br />
1930 et qui était motivé par un esprit<br />
égalitaire. Cette période a coïncidé<br />
avec les luttes anticoloniales qui ont<br />
ébranlé l’Asie et l’Afrique. Elle fut accompagnée<br />
par des révoltes urbaines<br />
qui ont secoué les villes américaines,<br />
des grèves combatives des travailleurs<br />
industriels et les débuts du mouvement<br />
anti-guerre.<br />
Mais même à l’apogée de sa<br />
domination économique mondiale et<br />
de son influence politique, le capitalisme<br />
américain n’a pas été en mesure<br />
de surmonter la pauvreté endémique,<br />
le chômage et l’oppression. En<br />
1964, Lyndon Johnson a proclamé<br />
sa « Guerre contre la pauvreté, » qui<br />
a pourtant rapidement échoué dès<br />
lors que le capitalisme américain fut<br />
dépassé par ses contradictions internationales<br />
et internes. Depuis, le<br />
suite à la page(15)<br />
1234567890<br />
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3<br />
-<br />
+<br />
=<br />
La science argentine mobilisée<br />
contre le gouvernement de<br />
Mauricio Macri<br />
Par Matías Ferrari<br />
Pour la première fois depuis 1966, le<br />
monde argentin de la science dans<br />
son ensemble s’est prononcé contre<br />
la politique d’un gouvernement. Cela<br />
n’est pas survenu depuis la « Nuit des<br />
Longs Bâtons », en 1966, sous la terrible<br />
la dictature du Général Juan Carlos<br />
Ongania. Sept mille scientifiques et<br />
tous les organismes de ce secteur ont<br />
critiqué de façon très dure les politiques<br />
du gouvernement Macri envers<br />
la science.<br />
Deux mois de gouvernement ont<br />
suffit à Mauricio Macri pour récolter<br />
le rejet de la totalité de la communauté<br />
scientifique. Plus de sept mille<br />
chercheurs de toutes les disciplines<br />
ont signé un document dans lequel<br />
ils critiquent durement ses principales<br />
mesures. « Un gigantesque transfert<br />
de fonds aux secteurs concentrés de<br />
l’économie », « un abus de décrets de<br />
nécessité et d’urgence, pour détourner<br />
le système démocratique » et « la persécutions<br />
idéologique menée par des organismes<br />
de l’État » font la partie des<br />
préoccupations que les scientifiques du<br />
Conicet, de l’Invap, de l’Inti, de l’Inta<br />
et les enseignants des universités nationales<br />
ont signifiées dans le document,<br />
qui continue de rassembler des signatures.<br />
« Nous nous inquiétons parce que<br />
dans le pays s’est imposée une politique<br />
qui marche en sens opposé du développement<br />
national et dans laquelle les<br />
libertés individuelles se trouvent en<br />
danger », a expliqué à Página/12, Eduardo<br />
Dvorkin , docteur en ingénierie et<br />
responsable de l’Académie Nationale<br />
de Sciences Exactes, Physiques et Naturelles.<br />
C’est la première fois en 50<br />
ans que la communauté scientifique se<br />
manifeste dans son ensemble contre un<br />
gouvernement. La dernière fois fut en<br />
réponse à l’intervention militaire dans<br />
les universités publiques pendant la<br />
dictature du Général Juan Carlos Ongania<br />
[1], connue comme « La Nuit des<br />
Longs bâtons ».<br />
« Notre travail quotidien est construit<br />
sur les bases de la pensée critique<br />
», expliquent les scientifiques sur<br />
les raisons de la lettre, « raison pour<br />
laquelle nous ne pouvons pas regarder<br />
de côté, face à des mesures qui visent<br />
à mettre à terre des conquêtes sociales<br />
et populaires et à installer un discours<br />
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Mauricio Macri<br />
endormant de consciences ». La conclusion,<br />
unanime, est que Macri mène «<br />
une restauration conservatrice dans le<br />
pays ».<br />
« Il ne s’agit pas d’une revendication<br />
concrète, économique ou corporative<br />
du secteur », s’est expliqué Dvorkin,<br />
« c’est simplement la communauté<br />
scientifique qui prend position à propos<br />
de ce gouvernement ». Parmi les plus de<br />
sept mille signatures, se remarque celles<br />
de l’ex-doyen de l’université de Sciences<br />
Exactes, Jorge Aliaga, la directrice<br />
du Conicet Dora Ravin, l’ex-directeur<br />
de Flacso, Daniel Filmus, le biologiste<br />
Alberto Kornblihtt, prix Konex 2013<br />
; le mathématicien Adrián Paenza, le<br />
physicien Juan Pablo Paz, chercheur au<br />
Conicet et à l’ l’UBA ; l’ex-président du<br />
Conicet Roberto Salvarezza et l’expert<br />
en neuroscience Osvaldo Uchitel.<br />
« D’un modèle qui visait le développement<br />
autonome, avec les universités,<br />
les centres de recherche et les PME<br />
comme base de la croissance, nous<br />
passons en deux mois à un modèle<br />
basé sur des multinationales, qui plus<br />
que développer le pays importent tout,<br />
licencient et par-dessus le marché ont<br />
reçu un énorme transfert de ressources<br />
», a résumé Dvorkin.<br />
Parmi les mesures que le document<br />
souligne comme « alarmantes »<br />
se trouvent « la voie libre à des répressions<br />
brutales » comme celle d’Ezeiza<br />
contre les travailleurs de Cresta Roja et<br />
contre les travailleurs municipaux la<br />
ville de La Plata , capitale de la Province<br />
de Buenos Aires ; la « dévaluation<br />
et les promesses de libérer l’importation<br />
», parce qu’elles « génèrent les<br />
conditions de dépendance », et les «<br />
déqualifications typiques d’un gouvernement<br />
élitiste » à cause de qui plus de<br />
25 000 fonctionnaires ont été licenciés.<br />
« Nous avons voulu poser comme axe<br />
central que nous les scientifiques nous<br />
ne vivons pas dans un monde isolé.<br />
Qu’il existe un lien entre le modèle de<br />
développement et l’activité scientifique.<br />
S’il n’y a pas d’intérêt dans le développement<br />
de l’industrie et dans la souveraineté,<br />
il n’y a pas de place pour le<br />
développement scientifique », a défini<br />
Filmus<br />
État vs. Marché<br />
Dora Barrancos, directrice du<br />
Conicet, a expliqué la préoccupation<br />
quant au non renouvellement des ressources<br />
liées à la carrière de chercheur<br />
scientifique du Conicet avec l’arrivée du<br />
nouveau gouvernement, situation qui<br />
a fini par se dénouer « de façon heureuse<br />
». Le risque concernait les 860<br />
nouveaux entrants de cette année,<br />
dont l’admission a été retardée jusqu’à<br />
cette semaine. Le financement de la<br />
recherche, de toutes façons, continue<br />
de déclencher les signaux d’alerte. La<br />
semaine dernière, plus de 300 scientifiques<br />
du Conicet se sont réunis en<br />
assemblée et ont choisi d’adhérer à la<br />
grève de l’Association des Travailleurs<br />
de l’Etat (ATE), en un groupe unifié de<br />
chercheurs, enseignants universitaires<br />
et mouvement des étudiants. « Les<br />
alarmes sont au rouge. Les licenciements<br />
et la nouvelle orientation à l’Arsat<br />
génèrent des inquiétudes sur la durabilité<br />
du développement scientifique.<br />
Pour les gouvernements néolibéraux<br />
la science a toujours été un luxe et<br />
suite à la page(15)<br />
12 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
Muhammad al-Qiq : un journaliste<br />
palestinien en grève de la faim<br />
Par Ali Abunimah<br />
ayha Shalash lance un appel urgent<br />
Fau nom de son mari, qui est gravement<br />
affaibli et peut mourir à tout moment<br />
après 85 jours de grève de la faim.<br />
« Muhammad se bat pour sa liberté »,<br />
déclare Shalash dans la courte vidéo en<br />
langue anglaise : « Il est en grève de la<br />
faim parce qu’il veut être libre. »<br />
Al-Qiq est journaliste pour<br />
l’agence saoudienne d’informations<br />
Al-Majd, et Shalash dit qu’il a été arrêté<br />
pour avoir exercé sa profession. « Nous<br />
appelons les gens libres dans le monde<br />
qui peuvent nous aider à faire pression<br />
sur le gouvernement israélien pour que<br />
Muhammad soit libre », dit Shalash.<br />
Droit de choisir<br />
Ce mercredi, Amnesty International a<br />
appelé Israël à « permettre d’urgence le<br />
transfert [d’al-Qiq] vers un hôpital palestinien<br />
de Ramallah. » Un jour plus<br />
tôt, la Haute Cour israélienne a rejeté<br />
une requête des avocats de al-Qiq qui<br />
exigeaient un tel transfert.<br />
La Haute Cour israélienne avait<br />
ostensiblement suspendu la détention<br />
administrative d’al-Qiq le 4 février,<br />
mais en le maintenant effectivement en<br />
détention. « Selon les avocats et d’autres<br />
personnes qui lui ont rendu visite<br />
à l’hôpital HaEmek à Afula, en Israël,<br />
dans les derniers jours, il reste conscient<br />
mais son état de santé est extrêmement<br />
précaire et ses organes vitaux peuvent<br />
cesser de fonctionner à tout moment »,<br />
révèle Amnesty. « Il continue à refuser<br />
Muhammad al-Qiq, âgé de 33-ans<br />
et le père de deux enfants, a refusé<br />
toute nourriture depuis le 25<br />
novembre, pour protester contre<br />
sa détention sans inculpation ni<br />
jugement par Israël.<br />
un traitement médical dans la mesure où<br />
il reste enfermé à l’hôpital HaEmek. »<br />
Amnesty affirme que les décisions<br />
des tribunaux israéliens concernant Muhammed<br />
al-Qiq, y compris le dernier<br />
refus de la Haute Cour de lui permettre<br />
[d’être transféré dans un hôpital palestinien],<br />
exprime un spectre plus large de<br />
violence. « Les tribunaux israéliens ont<br />
échoué, depuis de nombreuses années, à<br />
fournir un recours juridique efficace aux<br />
milliers de détenus administratifs palestiniens,<br />
emprisonnés sans inculpation ni<br />
jugement sur la base de ’preuves’ tenues<br />
secrète pour eux et leurs avocats, pour<br />
des périodes qui peuvent être renouvelées<br />
indéfiniment », déclare Amnesty.<br />
«En tant que détenu non<br />
condamné, al-Qiq a droit à un traitement<br />
par les médecins de son choix. Compte<br />
tenu de son état de santé critique, les<br />
autorités israéliennes doivent respecter<br />
sa volonté et le transférer sans délai à<br />
l’hôpital qu’il a choisi, » ajoute Amnesty.<br />
Quatre autres grévistes de la faim<br />
Dans le même temps, l’Organisation<br />
des prisonniers palestiniens a annoncé<br />
jeudi que quatre autres Palestiniens<br />
sont en grève de la faim illimitée contre<br />
leur détention administrative.<br />
Dans une déclaration faite aux<br />
médias, l’Organisation a donné les<br />
noms de trois des grévistes de la faim,<br />
dont Samer Issawi, qui a arrêté de se<br />
nourrir il y a cinq jours en solidarité<br />
avec al-Qiq. Issawi et sa sœur, l’avocate<br />
Shireen Issawi, sont tous deux<br />
actuellement en détention administrative.<br />
Eux et leur famille ont fait face à<br />
des années de harcèlement par les autorités<br />
d’occupation israéliennes.<br />
Rabie Jibril de Bethléem a commencé<br />
une grève de la faim il y a huit<br />
jours contre sa détention administrative<br />
et pour exiger des soins médicaux<br />
appropriés. Muhammad al-Mahr de la<br />
ville de Jénine en Cisjordanie occupée,<br />
est en grève de la faim depuis 46 jours,<br />
selon l’Organisation des prisonniers<br />
palestiniens.<br />
Plus tôt cette semaine, le Comité<br />
de l’Autorité palestinienne pour les<br />
affaires des prisonniers a accusé Israël<br />
de dissimuler la grève de la faim d’al-<br />
Mahr pour le garder hors de la vue du<br />
public. Il y a actuellement 650 Palestiniens<br />
en détention administrative<br />
israélienne, selon le groupe Addameer<br />
de défense des droits des prisonniers.<br />
Source :Electronic Intifada<br />
Traduit de l’anglais par<br />
Info-Palestine 23 février <strong>2016</strong><br />
Suite de la page (4)<br />
force militaire qui, non seulement est<br />
responsable d’avoir introduit le choléra,<br />
l’une des épidémies les plus mortelles de<br />
l’histoire du pays, mais ne garantit en<br />
rien une quelconque sécurité!<br />
Aujourd’hui, ce qui est en jeu dans<br />
l’accord de février entre le parlement et<br />
le régime de Michel Martelly est une<br />
transition politique devant permettre la<br />
mise en place des conditions de reconfiguration<br />
du statut quo. Autrement dit,<br />
d’assurer le renouvellement des intérêts<br />
politiques et économiques des classes<br />
dominantes et de l’impérialisme.<br />
Dans ce contexte où les mobilisations<br />
populaires jouent un rôle de plus<br />
en plus important, l’on voit (ré)apparaitre<br />
sur la scène politique des secteurs<br />
populistes prêts en toute vraisemblance<br />
à avaliser le choix du gouvernement<br />
transitoire, même si l’on trouve au sein<br />
de ce gouvernement un duvaliériste notoire<br />
comme Rony Gilot.<br />
Devant l’ampleur de la crise, l’oligarchie,<br />
la classe politique traditionnelle<br />
(y compris les secteurs populiste et duvaliériste)<br />
et l’impérialisme cherchent<br />
un terrain d’entente. Si les «jeux politiques»<br />
doivent se poursuivre sans que<br />
ceux-ci ne permettent pas de remettre<br />
en question le statu quo, ils savent qu’ils<br />
doivent unir leurs forces.<br />
Dans cette conjoncture, balisée<br />
d’un côté par le replâtrage de cette forme<br />
d’État en agonie qui risque de s’effondrer<br />
de lui-même, par la recherche frénétique<br />
des dominants de sauvegarder leurs<br />
intérêts, et de l’autre par l’absence de<br />
signes annonciateurs d’un programme<br />
unitaire minimum de la « gauche plurielle<br />
», il est nécessaire de rester réaliste et<br />
se rendre compte que la sortie de la crise<br />
actuelle dans l’intérêt national, populaire<br />
et démocratique passe fondamentalement<br />
par le recouvrement de notre<br />
indépendance et de notre souveraineté.<br />
Les classes exploitées et dominées<br />
ne doivent pas se tromper de combat. Il<br />
est urgent de continuer à se mobiliser<br />
sur les revendications fondamentales: le<br />
départ de la MINUSTAH, le dédommagement<br />
des victimes du choléra, l’abolition<br />
des politiques économiques néolibérales,<br />
l’audit du gouvernement mafieux de<br />
Martelly, le recouvrement de notre souveraineté<br />
politique et économique.<br />
Ces revendications, dont dépend<br />
tout l’avenir de notre pays, ne se réaliseront<br />
que par la mobilisation continue<br />
et organisée des masses populaires, des<br />
ouvriers, des chômeurs, des paysans.<br />
La victoire du 22 janvier <strong>2016</strong> montre<br />
clairement que la lutte du peuple peut<br />
faire reculer les forces impérialistes et<br />
l’oligarchie traditionnelle.<br />
C’est pourquoi le REHMONCO<br />
soutient idéologiquement les organisations<br />
populaires, les militants(es)<br />
progressistes dans leurs luttes contre la<br />
présence des forces impérialistes et ses<br />
courtiers locaux. Seule la lutte massive,<br />
organisée et structurée du peuple haïtien<br />
nous affranchira de la tutelle des puissances<br />
impérialistes et de ses laquais<br />
locaux. Vive la lutte des classes populaires!!!<br />
Par le Regroupement des Haïtiens<br />
de Montréal contre l’occupation d’Haïti<br />
(RE.H.MON.CO)<br />
Pour authentification<br />
Renel Exentus<br />
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Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
13
Suite de la page (8)<br />
importantes comme la cérémonie du<br />
mariage, du baptême, les funérailles, les<br />
graduations, etc. Comment expliquer ce<br />
décalage d’appréhension entre l’enslavé<br />
qui prend les armes pour se libérer et<br />
s’affirmer comme être humain légitime,<br />
et le bovarysme autodépersonnalisant<br />
qui l’assaille et qu’il a accepté sans critique<br />
depuis le commencement de son<br />
histoire de peuple libre ?<br />
Une autre habitude qui est en train<br />
de se former ces jours-ci, particulièrement<br />
parmi les immigrés haïtiens aux<br />
États-Unis, c’est l’utilisation de l’anglais<br />
comme langue de compromis. Ainsi,<br />
au lieu du créole, jugé comme langue<br />
inférieure, ou du français, jugé trop<br />
compliqué, on recourt de plus en plus à<br />
l’anglais, jugé comme plus neutre. Compromis<br />
dans le sens que la problématique<br />
créole-français en Haïti, ayant créé une<br />
dualité souvent conflictuelle, qui perturbe<br />
l’harmonie escomptée parmi les groupes,<br />
la langue anglaise, en tant que langue<br />
déclarée « universelle » (comme jadis le<br />
grec, le latin et le français s’en étaient<br />
déclarés tour à tour dans leur moment<br />
de gloire), se présente ainsi comme une<br />
alternative d’autant plus acceptable que<br />
son hégémonie semble ne pas entraver<br />
la légitimité du créole haïtien. C’est certainement<br />
une fausse impression étant<br />
donné que le fait de l’autocentrisme ou<br />
de l’hégémonisme culturel, c’est de dénier<br />
aux autres cultures et langues toute<br />
représentation d’elles-mêmes qui ne soit<br />
médiatisée par le standard de valeurs de<br />
ses référents dominants.<br />
Dans ce cas-là, le choix de l’anglais<br />
comme langue de compromis (essentiellement<br />
pour ne pas utiliser le créole<br />
haïtien) est doublement aliénant dans la<br />
mesure qu’il fait passer le passage d’un<br />
système linguistique impérialiste à un<br />
autre comme une solution à la problématique<br />
de la domination culturalo-linguistique.<br />
Il est également insultant au droit<br />
à l’expression des deux communautés<br />
linguistiques haïtiennes—la créolo-haïtienne<br />
et la française—qui sont ainsi<br />
surpassées par une autre langue parlée<br />
seulement par une très petite minorité<br />
d’immigrants haïtiens aux États-Unis et<br />
au Canada.<br />
De plus, la revendication haïtienne<br />
du droit de parler sa langue maternelle et<br />
de la considérer comme langue légitime<br />
ne doit pas être escamotée pour satisfaire<br />
la susceptibilité de ceux-là mêmes<br />
dont la pratique culturelle et sociale est<br />
elle-même erronée, aliénée, fausse, et<br />
en grande partie responsable de la présente<br />
condition retardataire d’Haïti dans<br />
le concert des nations. C’est certainement<br />
un héritage que même les plus inconscients<br />
des francophiles ne peuvent<br />
pas raisonnablement défendre.<br />
C’est dire aussi que quand bien<br />
même nous admirons le grand bond de<br />
conscientisation linguistique qui a eu<br />
cours en Haïti ces dernières trente années,<br />
il y a malheureusement encore<br />
beaucoup à faire tant sur le plan de la<br />
conscientisation politique et linguistique<br />
que sur le plan de la mise sur pied des<br />
institutions et infrastructures solides qui<br />
supportent les aspirations nationales haïtiennes.<br />
Si vous faites un sondage d’opinion<br />
pour savoir le nombre d’Haïtiens, en<br />
Haïti et en Diaspora, qui soutiendraient<br />
la promotion du créole haïtien comme<br />
langue légitime et principale de la nation<br />
haïtienne, vous recevriez probablement<br />
une majorité qui préfèrerait le fiançais,<br />
mais, après un travail d’éducation, et de<br />
prise de conscience linguistique pour ainsi<br />
dire, une majorité changerait d’opinion<br />
et soutiendrait un changement. C’est ce<br />
travail qui reste à faire.<br />
Haïti comme projet de l’Être<br />
Les empires n’aiment pas le vide et ils<br />
s’en méfient d’autant plus que les enjeux<br />
sont considérables, politiquement<br />
et stratégiquement parlant, comme ils<br />
le sont dans le cas d’Haïti d’aujourd’hui,<br />
nation historiquement rebelle, représentant<br />
le symbole de la résistance, du défi<br />
d’être ; nation de va-nu-pieds incarnant<br />
l’idéal de la Révolution, la radicalité du<br />
projet régénérateur de l’humain, la victoire<br />
de l’esclave devenant le champion<br />
de la liberté, parce que, comme le remarquent<br />
Antonio Negri et Michael Hardt, on<br />
ne peut réprimer que ce qui a déjà existé<br />
comme liberté. (10) Les Noirs vendus<br />
en esclavage, étant libres, fiers et dignes<br />
avant leur kidnapping et leur mise en<br />
servilité dans la géhenne saint-dominguoise,<br />
le resteront durant leurs odyssées<br />
et jusqu’à aujourd’hui encore, même<br />
après les sévices douloureux de l’Histoire.<br />
Haïti est aux prises aujourd’hui à<br />
une crise multiforme—écologique, politique,<br />
économique, linguistique—qui<br />
demande une réponse multilatérale et radicale<br />
de par l’intensité des dommages et<br />
risques, de par la profondeur des peines<br />
endurées, de par l’enracinement, le retranchement,<br />
des intérêts en jeu.<br />
L’idéologie haïtienne de l’irréductibilité<br />
de l’être humain — il est total ou il<br />
ne l’est pas — est l’épistémè dominante<br />
aujourd’hui dans le monde (en tout cas<br />
au niveau de la pensée politico-philosophique<br />
qui soutient que l’Être— indépendamment<br />
de la couleur de sa peau,<br />
de son rang social ou de sa richesse économique—,<br />
est une entité ontologique<br />
fondamentale qui a des droits jugés inviolables<br />
sous peine de punition).<br />
L’épilogue du centenaire de l’occupation<br />
pourrait se résumer à ces trois événements<br />
qui ont eu une force symbolique<br />
de grande importance : 1) la nomination<br />
de Bill Clinton comme co-président (avec<br />
Jean Max Bellerive) de la CIRH ; 2) la visite<br />
du président français François Hollande<br />
en Haïti le 12 mai 2015 (reconnaissant<br />
la « dette morale » de la France envers<br />
Haïti et non pas la restitution matérielle<br />
de l’argent soutiré à Haïti) ; 3) la récente<br />
déclaration de l’ambassadeur étatsunien<br />
en Haïti, Peter F. Mulrean, disant que les<br />
observateurs déployés par son ambassade<br />
pour vérifier l’élection présidentielle<br />
du 25 octobre 2015 « n’ont pas vu de<br />
fraudes massives » et qu’ils n’ont « pas<br />
encore vu de preuves ». Cette déclaration<br />
et d’autres par les instances étrangères<br />
en Haïti ont suscité une réplique de l’opposition<br />
qui menace, dans une note en<br />
date du 14 janvier, de porter des plaintes<br />
formelles contre eux « [au] cas où ces<br />
ambassadeurs persistent dans leur ingérence,<br />
pour supporter, à leur profit,<br />
l’inacceptable et la corruption, à travers<br />
un processus électoral frauduleux, illégal<br />
et inconstitutionnel… » (11)<br />
Les propos de l’ambassadeur étatsunien<br />
sont une flagrante ingérence de la<br />
part d’une nation qui connaît très bien le<br />
poids de son influence dans la politique<br />
haïtienne. Il témoigne du non respect<br />
de la souveraineté nationale d’Haïti et<br />
de son processus politique au moment<br />
où beaucoup de citoyens et citoyennes<br />
demandent la révision des résultats frauduleux<br />
des élections. En se prononçant,<br />
essentiellement pour garantir la véracité<br />
des résultats quand la commission<br />
d’évaluation délibère encore, les États-<br />
Unis semblent suggérer qu’ils sont prêts<br />
à cautionner, a priori, toute intention<br />
qu’aurait le gouvernement Martelly d’entériner<br />
les résultats frauduleux contestés,<br />
donc imposer à la population, une fois<br />
encore, un président choisi d’en-haut. **<br />
Encore une fois, le politologue<br />
haïtien Leslie Péan vient à la charge,<br />
dans un article publié en réaction à la<br />
déclaration de l’ambassadeur Mulrean<br />
où il détecte « une mise en scène pour<br />
l’annonce du verdict que doit prononcer<br />
le 30 décembre [déféré pour le 3<br />
janvier] la Commission d’évaluation<br />
électorale partisane. On ne voudrait<br />
pas soupçonner l’ambassadeur<br />
d’intelligence avec les bandi legal ».<br />
Dans cet article, Péan cite l’ambassadeur<br />
suisse en Haïti, Jean-Luc Virchaux, qui se<br />
dit avoir « une grosse interrogation sur<br />
l’ensemble du processus [électoral]… ».<br />
Nous regrettons simplement que Péan<br />
croit nécessaire d’applaudir Dominique<br />
de Villepin dans ce contexte, car quelque<br />
éloquent qu’il fût dans son allocution<br />
devant le Conseil de sécurité pour dénoncer<br />
l’option de guerre contre l’Irak préconisée<br />
par les États-Unis en 2003, de<br />
Villepin s’affublera plus tard de son manteau<br />
de grand duc impérial de Jacques<br />
Chirac quand il s’agit de la souveraineté<br />
nationale d’Haïti et du respect de son processus<br />
démocratique. (12)<br />
Après la mission Debray en 2003<br />
et le « succès » de sa duale opération<br />
avec les États-Unis pour renverser Jean-<br />
Bertrand Aristide en 2004, les États-Unis<br />
et la France ont toutes les raisons d’être<br />
satisfaits de leur politique haïtienne d’autant<br />
plus que les rendements sont appropriés<br />
à peu de frais de leur part.<br />
En effet, comme je le dis dans un<br />
récent article, en « élisant » des Haïtiens<br />
à l’Académie française et à la tête de<br />
l’Organisation internationale de la francophonie<br />
(OIF), la France veut acquitter<br />
la dette « morale » qu’elle dit avoir reconnue<br />
envers Haïti à peu de frais : « Et<br />
c’est justement là le danger : la possibilité<br />
qu’avec des gestes symboliques et<br />
un verbe complaisant la France puisse<br />
se dispenser de payer réparation ou<br />
compensation pour les crimes contre<br />
l’humanité commis durant l’esclavage,<br />
et après par voie de l’indemnité et des<br />
complots ultérieurs contre l’aspiration<br />
démocratique haïtienne. » (13)<br />
De même qu’il y a une critique de<br />
l’indépendance d’Haïti qui insinue qu’elle<br />
était prématurée et que la continuelle colonisation<br />
nous aurait apporté du « développement<br />
économique » que l’indépendance<br />
nous a ravi, de même il y a une<br />
apologie de l’occupation qui a fait supposer<br />
qu’elle aurait été bénéfique parce<br />
que les États-Unis nous ont empêchés de<br />
nous entre-tuer et qu’ils ont construit des<br />
égouts et des ponts.<br />
Naturellement, ces deux opinions<br />
proviennent souvent des mêmes prédispositions<br />
colonialistes que les colons ont<br />
inculquées aux colonisés, les amenant à<br />
internaliser la justification de cela même<br />
qui leur était nuisible et dont ils auraient<br />
grand avantage à s’en débarrasser.<br />
Frantz Fanon a critiqué cette prédisposition<br />
caractérielle qu’il a trouvée dans le<br />
livre de Mayotte Capécia, Je suis Martiniquaise,<br />
etc. (14)<br />
Conclusion<br />
D’aucuns ont affirmé que la problématique<br />
de crise permanente haïtienne<br />
est une sorte de madichon, une<br />
malédiction historique, jetée sur Haïti<br />
et qui l’empêche d’avancer. Nous,<br />
nous dirions que cette malédiction a<br />
déjà trop duré et qu’il est temps de<br />
l’exorciser par une praxis de lutte pour<br />
le progrès qualitatif dans les conditions<br />
de vie du peuple, une praxis guidée par<br />
une nouvelle rationalité et nouveau<br />
paradigme qui fixent le développement<br />
agraire et industriel d’Haïti comme des<br />
objectifs réalisables, sans compromettre<br />
ni les valeurs humanistes ni le respect de<br />
l’indépendance nationale dont Haïti et les<br />
Haïtiens sont si fiers.<br />
Nous pouvons appeler la commémoration<br />
du centenaire de l’occupation<br />
étatsunienne d’Haïti « Cent ans de régime<br />
d’occupation, d’ingérence impérialiste et<br />
de résistance populaire en Haïti », cent<br />
ans que le pays est empêché de poursuivre<br />
sa propre voie. On ne peut comprendre<br />
les causes de l’occupation sans<br />
les situer dans le contexte de la politique<br />
de puissance des États-Unis dans cette<br />
conjoncture spécifique de la Première<br />
guerre mondiale et avant. Avant, parce<br />
que les menées interventionnistes des<br />
États-Unis ne commençaient pas en<br />
1915, on peut en fait les remonter au<br />
cours de la guerre civile d’Haïti commencée<br />
en 1902. Concernant l’antécédence<br />
de l’occupation, voici ce qu’en dit Claude<br />
Moïse : « Pour les États-Unis en ce début<br />
du 20 e siècle, Haïti doit être soumise au<br />
strict contrôle de l’Empire. Situé au cœur<br />
de la Caraïbe, elle constitue un élément<br />
du glacis défensif pour la protection du<br />
canal inter-océanique. »<br />
Naturellement, l’intervention est<br />
aussi bonne pour les affaires, Moïse<br />
a cité Alain Turnier qui a noté : « Les<br />
importations américaines de marchandises<br />
passèrent de 3.424.622 $ à<br />
7.042.772 $ ». « Les contrats McDonald,<br />
reprend Moïse, ainsi dénommés<br />
confient à la Compagnie Nationale des<br />
Chemins de fer d’Haïti la construction<br />
de la voie ferrée ‘devant traverser les<br />
départements de l’ouest, de l’Artibonite<br />
et du Nord’… » (15)<br />
Les États-Unis utiliseront la confusion<br />
et la faiblesse d’Haïti causées par la<br />
guerre civile pour imposer leur contrôle<br />
sur Haïti à la fois militairement, économiquement<br />
et politiquement. On peut<br />
certainement se laisser endoctriner par la<br />
propagande officielle des gouvernements<br />
haïtiens, répétée à merci par les economic<br />
schools, que la dépendance est un<br />
processus irréversible et qu’il n’y a rien<br />
à faire contre. Une conception qui a eu le<br />
vent en poupe vers la fin du xx e siècle qui<br />
a fait Francis Fukuyama proclamer que<br />
l’Histoire a trouvé sa fin dans le système<br />
globalo-capitaliste post-guerre froide.<br />
Le pari que la soi-disant « communauté<br />
internationale » (entendez l’impérialisme<br />
franco-anglo-canado étatsunien)<br />
a fait en Haïti—via l’imposition de Michel<br />
Martelly comme président en macro-dirigeant<br />
la politique haïtienne, raffermissant<br />
ainsi son contrôle sur l’orientation<br />
économique du pays, du coup son choix<br />
de société—, a bien marché. Peut-être<br />
même à son grand étonnement.<br />
Jusqu’à un certain point, naturellement,<br />
car il y a bien sûr toujours la souveraineté<br />
populaire qui, même accablée<br />
sous le poids de la domination étrangère<br />
et de la tyrannie intérieure, peut toujours,<br />
par l’insurrection, renverser l’ordre des<br />
choses. C’est ce qu’ont dit essentiellement<br />
Antonio Negri and Michael Hardt dans<br />
leur ouvrage Multitude ci-mentionné.<br />
Nous mentionnons plus haut<br />
les valeurs humanistes haïtiennes, parce<br />
que, n’en déplaise aux psychopathes du<br />
pouvoir qui se sont succédé en Haïti, le<br />
pays était né dans la lutte pour la liberté<br />
et la dignité de l’Être, et il était bien<br />
conscient non seulement des dangers<br />
que recèle son choix, mais aussi des<br />
responsabilités qui lui incombent, comme<br />
le témoignent les aides matérielles de<br />
Dessalines à Miranda, et de Pétion à<br />
Bolivar dans un moment où Haïti était<br />
vulnérable et placée en quarantaine<br />
comme pays vilain, pays bête noire<br />
de toutes les grandes puissances de<br />
l’époque.<br />
Avec une grande culture, une<br />
langue nationale parlée sur toute l’étendue<br />
du territoire, un peuple toujours résistant,<br />
des ressources minières supposées<br />
immenses, une Diaspora formidable<br />
résidant à travers le monde, une histoire<br />
riche de solidarité avec les autres peuples<br />
opprimés, Haïti a une grande chance de<br />
se remettre, parce que Haïti est le projet<br />
de l’Être, la mère de l’Amérique latine, le<br />
pays fondateur de notre modernité. Il lui<br />
faut seulement une autre politique pour<br />
honorer la grande vision de son projet<br />
original.<br />
Notes<br />
** Le lendemain de la « Déclaration<br />
spéciale » de Michel Martelly et d’Evens<br />
Paul en ce jeudi 21 janvier confirmant<br />
qu’ils entendent aller jusqu’au bout dans<br />
la farce d’élection-sélection de Jovenel<br />
Moïse, le CEP fait sortir une déclaration<br />
annonçant le report sine die du deuxième<br />
tour. Les pressions populaires du jeudi<br />
20 et vendredi 21 janvier où des dizaines<br />
de milliers de manifestants descendent<br />
dans la rue pour demander l’annulation<br />
du second, certains manifestants allant<br />
jusqu’à brûler quelques bureaux de vote,<br />
ont finalement eu gain de cause. C’est<br />
donc une grande victoire du droit contre<br />
l’arbitraire que la volonté et les velléités<br />
frauduleuses de Martelly et Paul aient été<br />
contrecarrées et vaincues par la mobilisation<br />
collective du peuple pour l’instauration<br />
d’un État de droit en Haïti.<br />
Tontongi 19 janvier <strong>2016</strong>.<br />
(Cet essai est un chapitre constitutif<br />
de mon livre en préparation Mes<br />
prêches dans le désert : Penser Haïti<br />
à travers ses crises et ses aspirations<br />
/ Prèch mwen nan mitan dezè : Panse<br />
Ayiti nan tribilasyon ak nan aspirasyon<br />
l yo. Il est aussi publié dans Alter Presse,<br />
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Notes<br />
Cf. Leslie Péan « Haïti : Au bord de l’implosion et de<br />
l’explosion », Alter Presse, 8 novembre 2015 : http://www.<br />
alterpresse.org/spip.php?article19167#.VkC2V7erSig<br />
« Haïti-Elections : Une vaste opération de fraudes électorales<br />
planifiées, dénonce une coalition de plusieurs organisations<br />
» :http://www.alterpresse.org/spip.php?article19212#.<br />
Vks3F3arSig<br />
11Cf.: « Le rapport de la “Commission d’Évaluation<br />
Électorale Indépendante” remis à l’exécutif (officiel) » : Alter<br />
Presse, 3 janvier <strong>2016</strong>:http://www.alterpresse.org/spip.<br />
php?article19452#.Vo2C2PkrKig<br />
Cf. « How <strong>Haiti</strong> helped Greece in its fight for independence<br />
», Hougansydney, 11 janvier <strong>2016</strong> : http://www.<br />
hougansydney.com/haiti/how-haiti-helped-greece-in-itsfight-for-ndependence<br />
13.Tontongi,« Les implications malheureuses de l’élection<br />
de Dany Laferrière à l’Académie française », Alter Presse, 4<br />
février 2014 :http://www.alterpresse.org/spip.php?article15940#.ValbUPlVhHw<br />
Antonio Negri et Michael Hardt, Multitude, War and<br />
Democracy in the Age of Empire, The Penguin Press, New<br />
York, 2004.<br />
Cf. « L’opposition politique annonce des plaintes contre<br />
l’ingérence d’ambassadeurs étrangers dans les affaires internes<br />
d’Haïti », Alter Press, 15 janvier <strong>2016</strong> : http://www.<br />
alterpresse.org/spip.php?article19527#.Vplg4_krKig<br />
Cf. Leslie Péan, « Haïti-Élections : Un message annonciateur<br />
de l’ambassade américaine ? », Alter Presse mercredi 30<br />
décembre 2015 :http://www.alterpresse.org/spip.php?article19440#.Voq3zfkrKig<br />
Tontongi, « Dany Laferrière et la néocolonisation d’Haïti<br />
par la culture », Alter Presse, juillet 2015 : http://www.<br />
alterpresse.org/spip.php?article18511<br />
Cf. Mayotte Capécia, Je suis Martiniquaise, cité par Frantz<br />
Fanon dans Peau noire, masques blancs, pour illustrer<br />
la sorte de dépersonnalisation et d’autodévaluation que<br />
l’opprimé(e) opère en lui-même par le processus d’internalisation<br />
des présupposés justificatifs de l’oppression même<br />
qu’il ou elle subit.<br />
Claude Moïse… ibid…<br />
14 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
Suite de la page (12)<br />
Suite de la page (12) La science argentine mobilisée contre le...<br />
non une politique de l’État », a<br />
souligné Dora Barrancos, qui a écarté<br />
que des licenciements aient eu lieu<br />
au Conicet.<br />
« Nous avons connu une augmentation<br />
de 10% par an des inscriptions,<br />
fruit de l’expansion de la<br />
capacité à développer de la science à<br />
travers des ressources pour la carrière<br />
de chercheurs et les bourses. Cela a<br />
permis un développement extraordinaire<br />
dans plusieurs spécialités, qui<br />
a permis d’avancer sur des brevets<br />
importants pour le développement.<br />
Le ministre Lino Barañao assure que<br />
tout cela va continuer, mais si l’on<br />
tient compte du contexte général du<br />
gouvernement, nous avons de très<br />
fortes inquiétudes à nous faire quant<br />
au soutien que vont avoir ces politiques<br />
», ajoute-t-elle.<br />
« Le néolibéralisme et la science<br />
sont en contradiction », affirme<br />
Barrancos. « Nous l’avons déjà vécu<br />
avec Martínez de Hoz [ministre neoliberal<br />
sous la dictature Videla] et<br />
pendant la période néolibérale du<br />
ménémisme. Il y a une grande inquiétude<br />
lorsqu’ en face on a un<br />
gouvernement à la tête duquel se<br />
trouvent des dirigeants venant de<br />
multinationales, éduqués dans des<br />
Frantz Boisson, EA<br />
Licensed: US Treasury Dept.<br />
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Corporate, Cabbies, Aliens,<br />
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Parti démocrate et la classe dirigeante<br />
en général ont viré violemment à droite<br />
et abandonné toute politique de réforme<br />
libérale.<br />
Ces 30 dernières années ont été<br />
dominées par une offensive implacable<br />
de la classe dirigeante contre la<br />
classe ouvrière, qui s’est intensifiée<br />
sous le gouvernement Obama suite<br />
à l’effondrement capitaliste de 2008.<br />
Sanders fait souvent remarquer que<br />
dans l’Amérique d’aujourd’hui, les 20<br />
individus les plus riches possèdent plus<br />
de richesse que les 50 pour cent du bas<br />
de l’échelle – plus que 150 millions de<br />
gens. Et pourtant, il défend et loue le<br />
président qui a supervisé le plus grand<br />
transfert de richesse de toute l’histoire<br />
de la classe ouvrière vers les riches.<br />
Comme il l’a dit jeudi soir, « L’essentiel<br />
est, je pense, que le président a<br />
accompli un travail extraordinairement<br />
bon. J’ai travaillé avec lui sur quantités<br />
de dossiers. »<br />
Ces derniers jours, des économistes<br />
pro-Clinton comme Paul Krugman<br />
et Jared Bernstein s’en sont pris<br />
aux propositions de réforme de Sanders,<br />
dont la gratuité des établissements<br />
publics et la prestation universelle des<br />
soins de santé fournie par le gouvernement,<br />
comme étant parfaitement<br />
impossibles et irréalisables. C’est là<br />
une attaque contre Sanders depuis la<br />
droite, basée sur le mensonge habituel<br />
« que les caisses sont vides » pour<br />
les programmes sociaux. Krugman et<br />
les autres ont pourtant raison sur un<br />
point important. Sanders, tout comme<br />
ses détracteurs pro-Clinton, accepte<br />
et défend le système économique existant.<br />
Partant de là, ses propositions<br />
de réforme sont en effet utopiques.<br />
Aucun changement véritablement<br />
progressiste ne peut être réalisé<br />
en dehors d’une lutte de masse remettant<br />
directement en question les bases<br />
du régime capitaliste.<br />
Quant au Danemark et à la<br />
Suède, les modèles prétendument «<br />
socialistes » de Sanders, ils n’arrêtent<br />
pas, depuis deux décennies, d’imposer<br />
des mesures d’austérité de plus en plus<br />
dures à la classe ouvrière, démantelant<br />
le système de protection sociale mis en<br />
place après la Seconde Guerre mondiale.<br />
Leurs attaques brutales contre<br />
les réfugiés montrent bien leur virage<br />
vers la réaction sociale et politique. La<br />
Suède a annoncé le mois dernier vouloir<br />
expulser quelque 80.000 personnes<br />
ayant fui les guerres impérialistes au<br />
Moyen-Orient et le Danemark qu’il<br />
voulait confisquer les objets de valeur<br />
des demandeurs d’asile.<br />
Sanders ne représente pas l’opposition<br />
grandissante de la classe ouvrière<br />
à l’égard de l’inégalité, de la guerre et<br />
de la répression. Il n’articule pas les<br />
sentiments anticapitalistes croissants<br />
parmi les masses. Il représente la<br />
réaction de la classe dirigeante à ces<br />
développements. Sa fonction politique<br />
centrale est d’empêcher l’émergence<br />
d’un mouvement politique indépendant<br />
de la classe ouvrière et de canaliser le<br />
mécontentement social derrière le Parti<br />
démocrate.<br />
Wsws 20 février <strong>2016</strong><br />
universités privées, qui ont comme<br />
plan de diminuer l’État », souligne<br />
Dvorkin. « Dans n’importe quel pays,<br />
pour croitre, il faut des investissements<br />
à long terme et en prenant<br />
des risques. Cela, seul l’État peut le<br />
faire. C’est ainsi dans tous les pays<br />
du monde. Aux USA, en Chine, au<br />
Japon, etc. Cette réalité que nous<br />
défendons, aujourd’hui est occultée<br />
au profit des multinationales », résume<br />
t-il.<br />
Notes<br />
[1] Général Juan Carlos Ongania<br />
dirigeant de la junte militaire de<br />
juin 1966 à juin 1970 en Argentine,<br />
période dans laquelle met en place un<br />
ordre moral catholique extrêmement<br />
rigoureux, interdisant les mini-jupes,<br />
les cheveux longs et tout mouvement<br />
d’avant-garde culturelle, il fut coorganisateur<br />
du Plan Condor et grand<br />
admirateur du Père Georges Grasset<br />
fondateur de la Cité catholique.<br />
Página 12. Buenos Aires, 21<br />
février <strong>2016</strong>.<br />
Traduit de l’espagnol par :<br />
Estelle et Carlos Debiasi<br />
El Correo de la diaspora. Paris,<br />
21 février <strong>2016</strong>.<br />
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Suite de la page (7)<br />
sociales et mondaines. Or au cours des années<br />
1970-1980, ces mêmes associations<br />
n’avaient jamais invité Coupé Cloué, un<br />
grand pilier de la musique haïtienne si on<br />
veut le comparer à Sweet Micky. Si depuis<br />
1990 on avait méprisé et isolé ce goujat de<br />
Michel Martelly, il n’aurait jamais accédé à<br />
la présidence du pays. Si on l’avait remis à<br />
sa place depuis ces vingt dernières années,<br />
il n’aurait jamais composé cette meringue<br />
carnavalesque fatras pour attaquer Liliane<br />
Pierre-Paul. En un mot, si les intellectuels<br />
du pays avaient fait leur travail en dénonçant<br />
ouvertement les obscénités ouvertes<br />
de Sweet Mikcky, celui-ci n’aurait jamais<br />
avili nos institutions les plus sacrées.<br />
Evidemment le passage de Michel<br />
Martelly au pouvoir représente une honte<br />
qui ne va jamais s’effacer dans l’histoire<br />
du pays. Cette tâche sale est presque innettoyable.<br />
Mais je crois qu’elle l’est surtout à<br />
observer ce qui se passe dans le Parlement<br />
haïtien depuis au moins ces vingt dernières<br />
années. En effet, je crois qu’il est aussi<br />
scandaleux et honteux – et peut-être plus<br />
dangereux- le fait que des semblables de<br />
Sweet Micky occupent des fonctions aussi<br />
élevées dans le pays, que cela soit le résultat<br />
de fraudes électorales massives ou pas!<br />
L’essentiel est que ces quidam n’auraient<br />
dû même pas rêver d’occuper cette fonction<br />
aussi élevée et aussi sérieuse dans le pays.<br />
Point barre!<br />
Je me demande si les intellectuels<br />
du pays n’ont pas eu un haut le cœur à<br />
regarder, à la télévision, le dialogue engagé<br />
entre Gracia Delva et Antonio Chéramy<br />
(dit Don Kato) au Parlement haïtien le 14<br />
février dernier au cours de la cérémonie<br />
qui a fini par élire Jocelerme Privert comme<br />
président provisoire. « Garcia, w ap kouri<br />
sou mwen, ou vle vin frape m » avança<br />
Don Kato, et son collègue musicien de lui<br />
répondre : « Poze Senatè Kato ». Gracia<br />
Delva, lui avec une coiffure qui n’a rien<br />
à envier à celle de quelqu’un qui a perdu<br />
sa lucidité mentale circulant dans les rues<br />
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la notion de décorum dans la société haïtienne?<br />
Ce dialogue engagé au Parlement<br />
entre Gracia Delva et Don Kato est même<br />
indigne dans une toilette d’une boîte de<br />
nuit, alors qu’on l’a entendu au Parlement<br />
du pays. C’est un genre d’échange propre à<br />
l’obscène Martelly sur un char de carnaval.<br />
Plusieurs intellectuels du pays ont<br />
passé cinq ans à appeler “Son Excellence”<br />
un médiocre et un bandit légal comme Joseph<br />
Michel Martelly. Combien de temps<br />
passeront-ils à appeler Don Kato et Jacques<br />
Sauveur Jean “Honorable Sénateur”, et<br />
“honorable” un homme sans honneur<br />
comme Gracia Delva? A ce tournant de la<br />
vie nationale, honte à quiconque ne s’arme<br />
pas de courage pour dénoncer le fait qu’il<br />
est inacceptable que des ordures et des primaires<br />
siègent au Parlement haïtien.<br />
Honte à la classe politique haïtienne!<br />
Honte aux politiciens haïtiens! Ce sont eux<br />
qui, pour n’avoir visé qu’une seule fonction<br />
- la présidence de la République - nous<br />
ont donné ce parlement infesté de bandits<br />
et de chenapans! Leur raisonnement est<br />
celui-ci: si un détritus comme Joseph Michel<br />
Martelly peut devenir président, donc,<br />
pourquoi pas eux? Pour reprendre ce mot<br />
de Marc Bazin: “ Michel Martelly a avili<br />
la fonction présidentielle en Haïti”. Alors,<br />
en posant tous leur candidature à la présidence<br />
de la République, ils ont laissé vides<br />
les fonctions de députés, de sénateurs, de<br />
maires de nos grandes villes. Puisque la<br />
nature a horreur du vide, des hommes de<br />
la même famille que Sweet Micky encouragés<br />
par des nuls comme René Préval et Michel<br />
Martelly, ont, eux, visé le Parlement.<br />
Et il ne manque qu’Hervé Anténor (dit<br />
Shabba Djakout), Ronald “Roro” Nelson,<br />
Joël “ Jojo “ Lorquet et Amaral Duclona<br />
pour compléter la bande de “bandits illégaux”<br />
au Parlement.<br />
C’est sûr que la Constitution ne<br />
demande pas que quelqu’un détienne un<br />
diplôme universitaire pour être député ou<br />
sénateur ; mais je pense que pour remplir<br />
ce rôle dans n’importe quel pays, il s’avère<br />
nécessaire qu’un citoyen détienne un minimum<br />
d’intellect, surtout que l’un des agendas<br />
d’un sénateur est de discuter de loi, de<br />
proposer des lois. Oswald Durand n’était<br />
pas détenteur de diplôme universitaire,<br />
mais il était un intellectuel de belle eau et<br />
a été l’un de nos meilleurs parlementaires.<br />
Aux Etats-Unis, selon dailynewsgem.com,<br />
tous les membres du 114ème Congrès<br />
(députés et sénateurs) ont achevé leurs<br />
études secondaires. 85 députés et 14 sénateurs<br />
détiennent une maitrise. 169 députés<br />
(38% de la Chambre des députés) et<br />
57 sénateurs (57% du sénat) sont avocats.<br />
19 députés ont un doctorat. 22 députés<br />
et trois sénateurs sont médecins…”Au<br />
Canada, selonwww.ulval.ca, “ le diplôme<br />
universitaire [est un] passeport politique.<br />
Les élus sont beaucoup plus éduqués que<br />
leurs concitoyens. Avant 1966, environ<br />
50% des députés québécois détenaient un<br />
titre universitaire. Cette proportion a augmenté<br />
à 75% au début des années 1980<br />
et à 80% durant les années 2000. “ Voilà<br />
que nous autres, en plein XXIème siècle,<br />
nous nous laissons diriger par des incultes.<br />
Voilà que, en <strong>2016</strong>, le parlement haïtien est<br />
occupé par des sénateurs croupions. Alors<br />
que jadis, il était occupé par de grands intellectuels<br />
comme Brutus Saint Victor, Sténio<br />
Vincent, Seymour Pradel, Emile Saint Lot<br />
et d’autres encore représentent le département<br />
de l’Ouest! Seuls sont responsables<br />
de la décrépitude actuelle nos politiciens<br />
qui veulent tous devenir présidents de la<br />
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Et “honorable” un homme sans<br />
honneur comme Gracia Delva?<br />
République!<br />
Seuls les politiciens haïtiens d’aujourd’hui<br />
pensent qu’être maire d’une ville<br />
n’est pas une fonction élevée. Entre les années<br />
1930 et 1970, on a eu comme maires<br />
de Port-au-Prince Raphaël Brouard, Ferndand<br />
Crepsac, Dr Nelaton Camille, Antoine<br />
R. Hérard et d’autres grands intellectuels.<br />
Avant de devenir président de la République<br />
française, Jacques Chirac et Nicolas<br />
Sarkozy n’ont-ils pas été respectivement<br />
maires de Paris de 1977 à 1995 et maire<br />
de Neuilly-sur-Seine de 1983 à 2002?<br />
Avant de se porter candidat à la présidence<br />
des Etats-Unis, Bernie Sanders a été maire<br />
de Burlington (Vermont) de 1981 à1989.<br />
Puis, il a passé 16 ans comme « congressman<br />
» (député) et a été élu au sénat en<br />
2006.<br />
Pourquoi les Jean-Henri Céant,<br />
Jacques Sampeur, Clarence Renois, Florent<br />
Aviol, Charles-Henri Baker et d’autres<br />
hommes assez bien formés ne visent-t-il<br />
pas d’abord la mairie de Port-au-Prince ou<br />
celle de leur ville de province, ou la fonction<br />
de député ou de sénateur pour penser<br />
quelque temps plus tard à la présidence?<br />
Pourquoi ce “mache prese”? Qui va lentement<br />
arrive sûrement! Il est recommandé<br />
en politique de monter les échelons dans<br />
la fonction publique avant de devenir premier<br />
magistrat d’une nation! Ces messieurs<br />
doivent rêver s’ils pensent être de plus<br />
brillants intellectuels que les Brouard, les<br />
Crepsac, les Camille, les Hérard, etc. , s’ils<br />
pensent mieux connaître le pays qu’eux.<br />
Avant de briguer la présidence d’Haïti,<br />
Sténio Vincent, Dumarsais Estimé, Daniel<br />
Fignolé, Louis Déjoie étaient sénateurs et<br />
députés.<br />
Michel Martelly a quitté le pouvoir.<br />
Très bien! Si on doit lui dire “Adios Amigo!”,<br />
on doit aussi avoir le courage de dire<br />
“ Bienvenido bandidos” à des fatras et<br />
des déshonorables parlementaires qui occupent<br />
des positions aussi honorables. La<br />
nation mérite mieux, beaucoup mieux que<br />
ces “bandits illégaux” qui nous sont restés<br />
à la gorge, pour reprendre le mot de Lyonel<br />
Trouillot. Ne vaut-il pas la peine de les rejeter<br />
de nos propos? Je le pense fermement!<br />
Prenons alors notre plume pour le faire dès<br />
maintenant au lieu d’attendre leur départ<br />
pour leur dire “Adios”. Ce sera trop tard!<br />
L’heure est maintenant ou jamais! C’est<br />
une urgence! Pour le prestige et l’honneur<br />
de la patrie!<br />
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Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
15
suite de la page (7)<br />
recherche des intérêts individuels<br />
et collectifs qui a donné naissance à<br />
l’État. Selon Thomas Hobbes, le souverain<br />
a la responsabilité politique et<br />
morale « d’assurer à tous ses sujets<br />
(citoyens) la sécurité, l’égalité devant<br />
la loi et la prospérité matérielle. »<br />
Quelques uns d’entre vous ont<br />
probablement lu la dernière lettre que le<br />
poète martyr David Diop (1) a écrite à<br />
son beau-frère au moment de rejoindre<br />
la Guinée en 1958: « Il est des cas, ditil,<br />
où celui qui se prétend intellectuel<br />
ne doit pas se contenter de vœux pieux<br />
et de déclaration d’intention. Il faut<br />
qu’il donne à ses écrits un prolongement<br />
concret. »<br />
Dans les interlignes de cette citation,<br />
l’écran de notre imagination<br />
tente de reconstituer les images des<br />
nombreuses personnalités mythiques<br />
qui portent l’emblème de l’immortalité<br />
pour avoir posé en face de l’horreur des<br />
actes de bravoure inestimables. Elles<br />
ont participé délibérément aux durs<br />
et valeureux combats menés sur tous<br />
les fronts pour extirper de l’univers les<br />
démons des inégalités sociales et de<br />
l’oppression raciale. Et surtout, elles<br />
demeurent accrochées aux recommandations<br />
de Montesquieu : « La liberté<br />
de la pensée est l’unique rempart de la<br />
liberté des nations.»<br />
La prière de l’enfant de Martin<br />
Gray (2), quel formidable et subliminal<br />
exemple de « Liberté » dans la tolérance<br />
sociale :<br />
« Je prie<br />
Pour que tu ne<br />
sois ni esclave ni réfugié<br />
Mais libre de<br />
prier la religion de ta famille<br />
Et je prie<br />
Pour que tu aies<br />
le droit de ne pas prier »<br />
Par la faute d’un État soudé à<br />
l’infantilisme, au sectarisme et à l’immobilisme,<br />
les Haïtiens tressent sans<br />
répit la paille sèche de la « pauvreté extrême<br />
». Et ils se retranchent dans<br />
la hantise d’un retour brutal du<br />
passé fascisant, artisan farouche<br />
et irréductible de la terreur affreuse.<br />
Victor Cochinat, ce journaliste<br />
d’origine antillaise qui a passé son<br />
existence à écrire des pamphlets pour<br />
prédire la disparition de la République<br />
d’Haïti en tant que nation a dû dans<br />
l’au-delà tourner en dérision le grand<br />
défenseur de la race noire, Louis-Joseph<br />
Janvier. En constatant l’état<br />
avancé de déchéance, de décadence,<br />
de décrépitude du pays, nous serions<br />
presque convaincus de la réticence de<br />
Janvier aujourd’hui à s’engager sur<br />
la voie des affirmations si radicales:<br />
« Pour la race noire, Haïti c’est le<br />
soleil se levant à l’horizon (3)». Et<br />
pourtant, La République d’Haïti a une<br />
histoire d’Héroïsme et de Liberté peu<br />
commune. C’est son cheminement historique<br />
grandiose et méritoire qui lui<br />
vaut d’être la « cible » continuelle<br />
des instincts destructeurs de ces<br />
tristes « vautours » qui avilissent la<br />
communauté internationale (CI).<br />
Le docteur Louis-Joseph Janvier<br />
fit d’autres prédictions qui, exceptionnellement,<br />
se sont avérées. Le<br />
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diplomate écrivit : « Les présidences à<br />
court terme, mauvaises pour un pays<br />
neuf où la vie politique n’est pas intense<br />
parce que les cerveaux ont été<br />
laissés trop longtemps sans culture et<br />
que les intérêts matériels sont concentrés<br />
entre les mains d’un petit nombre<br />
de personnes, vont se succéder. Avec<br />
elles, se manifesteront des recrudescences<br />
de la colère du peuple, naîtront<br />
des guerres intestines. Les unes et les<br />
autres seront précédées, accompagnées<br />
ou suivies de luttes parlementaires<br />
absolument sans grandeur (4).<br />
S’il n’avait pas fallu se fier à certaines<br />
apparences, nous aurions déclaré<br />
que la République d’Haïti n’est pas<br />
vraiment arrivée à enjamber les barrières<br />
de ce que les philosophes des lumières,<br />
notamment Jean-Jacques Rousseau,<br />
ont baptisé « l’état de nature ».<br />
Le pays peine encore à trouver une<br />
voie sociopolitique pour se départir<br />
de sa cuirasse tribalo-primitive. Le<br />
peuple haïtien, à cause de l’irresponsabilité<br />
flagrante dont font preuve ses<br />
dirigeants, erre dans la noirceur opaque<br />
de la déraison et de l’absurdité.<br />
Parviendra-t-il à s’orienter vers le « soleil<br />
libérateur » tant recherché par<br />
Jacques Stephen Alexis ? Et dire qu’il<br />
existe encore des « insensés » qui<br />
s’entredéchirent, qui s’entretuent pour<br />
régner comme Néron ou Attila sur<br />
cette partie de l’île agonisante ! Complètement<br />
à la dérive !<br />
« Nous avons faim ! »<br />
Ces cris de frustration, ces onomatopées<br />
de désolation qui ponctuent<br />
les journées en Haïti, nous tenons à le<br />
rappeler, ont été dans plusieurs pays<br />
le dénominateur commun de commencement<br />
d’une violence ruineuse<br />
qui a déjà conduit à la déstabilisation<br />
de nombreux États démissionnaires.<br />
Parasitaires. Immobilistes.<br />
Nous avons écrit dans le roman<br />
inédit Mourir pour vivre : « La quête<br />
du pain qui devient rare, introuvable<br />
ragaillardit les bras des pauvres pour<br />
faire avancer plus vite les hélépoles de<br />
frustration et de colère. “ Nous avons<br />
faim ! Donnez-nous du pain… ! ” Ces<br />
vociférations menaçantes ont ébranlé<br />
dans le temps des monarchies célèbres<br />
et apparemment puissantes. La Bastille,<br />
elle-même, n’y a point résisté.<br />
Louis XVI est passé sous la guillotine.<br />
Des foyers de révolte ont embrasé des<br />
villes entières afin de dératiser les<br />
caves de corruption, d’oppression et<br />
de répression d’où s’originent les inégalités<br />
sociales émétiques, vomitives.<br />
(5) »<br />
Certains pays de la planète commencent<br />
sérieusement à incarner « Les<br />
raisins de la colère » de John Steinbeck,<br />
roman adapté au cinéma en 1940 par<br />
John Ford et Nunnally Johnson. Ce récit<br />
émouvant du drame vécu par les<br />
fermiers de l’Oklahoma durant la crise<br />
économique grave qui a frappé les<br />
États-Unis de 1929 à 1939 a marqué<br />
la mémoire de plusieurs générations.<br />
La politique, surtout dans les<br />
pays du Sud, doit cesser d’être simplement<br />
la science du pouvoir pour<br />
retrouver l’essence de sa valeur fondamentale<br />
qui est la recherche du<br />
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bien-être des individus et des collectivités.<br />
Cela fait trop longtemps que<br />
« la vache du riche mange le grain<br />
du pauvre ». Les dirigeants de l’État<br />
sont mandatés pour combattre la<br />
pauvreté de masse persistante et<br />
trouver une voie de développement<br />
durable pour la République d’Haïti.<br />
Une nation, malheureusement,<br />
sans « avoir » (pauvreté extrême)<br />
et sans « savoir » (taux d’analphabétisme<br />
toujours élevé) pourrait effectivement<br />
être vouée à la disparition et<br />
à l’oubli.<br />
De temps en temps,<br />
nous nous amusons à revisiter la<br />
vielle copie du film État de siège<br />
magistralement interprété par Yves<br />
Montand que nous avons achetée dans<br />
un marché aux puces en Amérique du<br />
Nord. Celui qui nous l’a vendu ne savait<br />
pas qu’il venait de se débarrasser<br />
d’un trésor culturel pour une malheureuse<br />
pitance de cinquante cents. Une<br />
histoire de kidnapping d’un diplomate<br />
étranger accrédité en Amérique latine.<br />
Le film s’achève avec l’assassinat de la<br />
victime.<br />
État de siège a réussi à nous<br />
apprendre ce qu’est une organisation<br />
politique, dans le sens le plus scientifique<br />
du terme. C’est peut-être pour<br />
cela que nous utilisons un vocabulaire<br />
précis pour désigner les différentes<br />
composantes de la classe politique haïtienne<br />
: des groupements politiques<br />
sans structure organisationnelle.<br />
Sans idéologie. Nous vous référons<br />
aux ouvrages Les partis politiques de<br />
Roberto Michels (1913) et de Maurice<br />
Duverger (1951). Pas de système politique<br />
sans système idéologique.<br />
La formation des partis politiques<br />
remonte au milieu du 19 ème siècle.<br />
Nous en reprenons la définition retenue<br />
par Denis Monière et Jean H. Guay,<br />
calquée sur les approches théoriques<br />
des penseurs J. La Palombara et M.<br />
Weiner (Political parties and Political<br />
Development, 1966) : « On définit généralement<br />
un parti politique comme<br />
une organisation durable qui se différencie<br />
des autres types d’organisation<br />
par la recherche du soutien populaire<br />
pour la conquête et l’exercice direct du<br />
pouvoir. »<br />
Heureusement que l’histoire sait<br />
engendrer ses héros<br />
Fort souvent, il nous arrive de réfléchir<br />
sur les principaux événements qui ont<br />
su à travers l’histoire de l’humanité<br />
élever l’homme au faîte de la gloire ou<br />
le jucher sur le sommet de la honte perpétuelle.<br />
Depuis l’effondrement du bloc<br />
de l’Est, les puissances occidentales<br />
se livrent à un jeu méchant et subtil:<br />
détruire petit à petit les figures mythiques<br />
qui symbolisent le passé glorieux<br />
de certains peuples et qui leur servent<br />
de modèle de résistance ou de lutte<br />
dans les moments difficiles de leur existence.<br />
En 1983, le Congrès des États-<br />
Unis consentit finalement à voter la loi<br />
par laquelle la date de l’anniversaire de<br />
Martin Luther King, 19 janvier 1929,<br />
devint un jour de congé officiel. Elle<br />
fut introduite en 1972 et combattue<br />
farouchement – par Ronald Reagan,<br />
entre autres – avant d’être acceptée et<br />
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de la mort de Vladimir Ilitch<br />
Oulianov dit Lénine, celui qui disait :<br />
« La Russie reste un pays retardataire<br />
à un point incroyable, un pays misérable<br />
et à demi sauvage.» Depuis des<br />
années, nous reprenons ces mêmes<br />
mots pour qualifier l’état de la République<br />
d’Haïti. Que reste-il aujourd’hui<br />
de Lénine en termes de souvenirs et<br />
de valeurs historiques? La période<br />
de l’après-guerre froide a bien fait<br />
son travail d’aliénation et d’ « amnésiation<br />
».<br />
On ne naît pas forcément héros !<br />
On le devient par la force des choses.<br />
Avant le 28 novembre 1985, date de<br />
l’assassinat des trois élèves gonaïviens,<br />
personne ne soupçonnait qu’il y avait<br />
quelque part, dans un coin reculé d’un<br />
bidonville qui s’appelle Raboteau, un<br />
pêcheur ignorant, illettré, analphabète,<br />
un certain Jean Tatoune par le sobriquet,<br />
qui allait forcer la République<br />
d’Haïti à amorcer un virage historico-politique<br />
stupéfiant. Le monde avait<br />
pu aussi entendre parler d’un Paulux<br />
Saint-Jean – un ancien camarade de<br />
classe chez les Frères de l’Instruction<br />
Chrétienne – brave, hardi et téméraire.<br />
Le « rebelle » antiduvaliériste, qui<br />
était un lieutenant du « mouvement<br />
de guérilla » de Lionel Lainé, décéda<br />
mystérieusement sur la route<br />
nationale numéro 1, quelques<br />
jours après la fuite des Duvalier<br />
et des Bennett. Il avait laissé<br />
Gonaïves pour se rendre à Portau-Prince,<br />
dans le but de répondre<br />
à une convocation du général<br />
président Henri Namphy. Les<br />
freins du véhicule à bord duquel il<br />
se trouvait, selon des témoignages<br />
concordants, auraient lâché.<br />
C’est l’exécution d’Alexandre<br />
Oulianov, le frère aîné de Lénine en<br />
1887 qui va indiquer à ce dernier la<br />
voie à suivre afin d’aider le prolétariat<br />
russe à se libérer de la dictature monarchique.<br />
Lénine disait : « Chaque<br />
force sociale se pose des objectifs<br />
politiques qui correspondent à ses<br />
intérêts objectifs. » L’anniversaire<br />
du décès de Lénine ne retient presque<br />
plus l’attention de la planète. Les temps<br />
ont changé. Cependant, les réalités<br />
contondantes des sociétés mondiales<br />
ont empiré. Empirent. « Le prolétariat<br />
n’a d’autre arme dans sa lutte<br />
pour le pouvoir que l’organisation »,<br />
soutenait encore l’artisan principal du<br />
communisme en Union Soviétique. En<br />
Haïti, les Héros de la guerre de l’indépendance<br />
sont enfermés dans les placards<br />
du mépris et de l’oubli. Aucun<br />
sentiment de Respect et d’Honneur de<br />
la part des dirigeants politiques ignares<br />
et délinquants à l’égard des aïeux !<br />
Beaucoup de Juifs échappés<br />
au régime esclavagiste de Pharaon<br />
ne furent pas arrivés à franchir les<br />
portes de Canaan. Ceux-là qui étaient<br />
cuits dans la fournaise ardente du<br />
« Mal », les irréductibles, les traîtres,<br />
les idolâtres, les ingrats qui se souillaient,<br />
qui se prostituaient dans le lit<br />
du « Diable », étaient carrément<br />
frappés d’anathème. Et pour les besoins<br />
et le triomphe de la cause, le<br />
Prophète n’eut d’autre choix que de<br />
les condamner à manger des pissenlits<br />
dans le désert par les racines. Les<br />
Haïtiens retiendront de cet euphémisme<br />
que la République ne pourra<br />
pas avancer sans que les « barrières »<br />
de blocage ne soient renversées.<br />
Éliminées.<br />
Haïti descend lentement, mais<br />
sûrement dans l’abîme<br />
Comment pouvait-il en être autrement<br />
lorsque toute la politique de la communauté<br />
internationale (CaI) consiste<br />
depuis longtemps à tirer le pays par<br />
les pieds pour l’empêcher de monter.<br />
Nous rappelons quelques passages<br />
du discours prononcé par le maire<br />
de Port-au-Prince, M. Sténio Vincent,<br />
à l’occasion de la fête du travail le 1 er<br />
mai 1908 et rapporté par Alain Turnier<br />
(6) : « Les étrangers, dit Sténio Vincent,<br />
venus de partout pour la conquête<br />
légitime et naturelle de la vie<br />
encombrent toutes les avenues de<br />
l’activité sociale. Voyez un peu ! La<br />
banque est allemande. Les commis de<br />
banque sont allemands. L’enseignement<br />
est français. Il est de plus en plus<br />
congréganiste. Le commerce d’importation<br />
et d’exportation est allemand,<br />
français, anglais, américain et syrien.<br />
De vagues commerçants haïtiens se<br />
trouvent mêlés à cette sauce cosmopolite,<br />
une sauce blanche, comme deux<br />
ou trois grains de poivre qui seraient<br />
tombés par mégarde. Le commerce<br />
nous échappe. La cordonnerie est cubaine.<br />
L’horlogerie et la bijouterie sont<br />
italiennes. La confection pour hommes<br />
est surtout cubaine. La carrosserie est<br />
jamaïcaine. Les quelques usines que<br />
nous avons çà et là pour la préparation<br />
du café et du cacao, les deux<br />
ou trois plantations quelque peu organisées,<br />
tout cela est aux mains des<br />
étrangers…»<br />
Nous avons l’impression que la<br />
République d’Haïti se retrouve au même<br />
carrefour qui révolta la conscience du<br />
maire Sténio Vincent devenu par la<br />
suite président le 18 novembre 1930.<br />
La bouillotte de crise sociale, économique<br />
et politique dans la laquelle elle<br />
mijote depuis plus de deux cents ans ne<br />
se refroidit pas.<br />
L’accord obscur signé le 6 février<br />
<strong>2016</strong> entre la présidence des Tèt<br />
Kale et le « parlement délégitimé »<br />
n’arrivera pas à jeter de l’eau sur le<br />
feu des mécontentements populaires.<br />
Il barbotte dans un océan d’inexplicité.<br />
À cause du document confus, le fossé<br />
des hostilités politiques commence à<br />
s’élargir. Les mascarades électorales du<br />
9 août et du 25 octobre <strong>2016</strong> ne pourront<br />
pas échapper aux flammes de l’annulation,<br />
sans causer des préjudices<br />
graves à la volonté et à l’effort d’instaurer<br />
un « État de droit » en Haïti.<br />
Le dilemme shakespearien, comme<br />
pour Hamlet, subjugue en ce moment<br />
la conscience des Haïtiens: « To be or<br />
not to be… That is the question. »<br />
Tous les grands essayistes et<br />
romanciers haïtiens du 19 ème siècle,<br />
Fernand Hibbert, Frédéric Marcelin,<br />
Louis-Joseph Janvier… ont utilisé le<br />
même vocabulaire pour baptiser, déplorer<br />
et dénoncer les « Maux » dont<br />
souffre l’État haïtien depuis sa création,<br />
et qui causent jusqu’à présent<br />
les mêmes déceptions, provoquent les<br />
mêmes souffrances, occasionnent les<br />
mêmes privations aux couches ignorantes<br />
et ignorées de la population.<br />
Comment restituer aux victimes de<br />
l’hégémonie impérialiste et de la domination<br />
oligarchique le libre exercice de<br />
leurs droits de citoyenneté ? «That is<br />
the question! ».<br />
St-Exupéry disait : «Être<br />
homme, c’est sentir en posant sa<br />
pierre, que l’on contribue à bâtir le<br />
monde. » La culture de ce que la sagesse<br />
socratique qualifiait de « fausse<br />
universalité démocratique » –<br />
comme celle qui se pratique encore de<br />
nos jours en Occident – n’amènera certainement<br />
pas la République d’Haïti sur<br />
le chemin de la paix sociale. Comme<br />
par magie, l’insécurité publique a repris<br />
son bâton de terreur.<br />
En observant ce pays qui périclite<br />
et qui a donné naissance à une somme<br />
considérable d’intellectuels éminents,<br />
reconnus et respectés dans les milieux<br />
universitaires étrangers, nous ne<br />
pouvons nous empêcher de conclure<br />
comme François Rabelais, médecin<br />
et philosophe français: «Science sans<br />
conscience n’est que ruine de l’âme.»<br />
Thomas Mann(7) nous apprend<br />
: « Le génie est une punition de<br />
Dieu. Le mal est une nécessité, c’est lui<br />
qui attise le feu du génie. » Du fléau<br />
de l’esclavagisme, ce mal absolu, ont<br />
émergé des femmes et des hommes géniaux<br />
qui ont confectionné et hissé le<br />
drapeau d’un État souverain et indépendant<br />
au mât de la Liberté.<br />
Par-delà les incertitudes de l’avenir,<br />
nous exhortons les camarades à<br />
l’espoir de voir émerger un jour en Haïti<br />
un modèle de société qui soit vraiment<br />
capable d’enrayer l’ilotisme et de<br />
redonner de la valeur à la vie humaine.<br />
Robert Lodimus<br />
______________________<br />
Notes et références<br />
(1)David Diop, poète sénégalais.<br />
(2)Martin Gray, J’écris aux hommes<br />
de demain.<br />
(3)Louis Joseph Janvier, La République<br />
d’Haïti et ses visiteurs.<br />
(4)Louis-Joseph Janvier, Les Constitutions<br />
d’Haïti.<br />
(5)Robert Lodimus, Mourir pour<br />
Vivre, inédit.<br />
(6)Alain Turnier, La société des baïonnettes.<br />
(7)Thomas Mann, Mort à Venise,<br />
adapté au cinéma en 1971 par Luchino<br />
Visconti.<br />
16 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
A Travers le monde<br />
L’ANC accuse Washington<br />
de préparer un « printemps<br />
sud-africain »<br />
Le secrétaire général du Congrès<br />
national africain (ANC), Gwede<br />
Mantashe, a dénoncé les activités<br />
irrégulières de l’ambassade des<br />
États-Unis<br />
Intervenant lors d’une manifestation<br />
qui rassembla plus de 80 000 militants,<br />
le 19 février <strong>2016</strong>, le secrétaire<br />
général du Congrès national africain<br />
(ANC), Gwede Mantashe, a dénoncé<br />
les activités irrégulières de l’ambassade<br />
des États-Unis et mis en garde<br />
face à une action de déstabilisation des<br />
services secrets US en Afrique du Sud.<br />
L’ANC est le parti<br />
président Jacob Zuma<br />
Revenant sur ces accusations,<br />
le porte-parole de l’ANC, Keith Khoza,<br />
a déclaré que Washington avait<br />
L’ambassadeur US en Afrique<br />
du Sud Patrick Gaspard<br />
recruté et envoyé aux États-Unis pour<br />
un stage de formation de six mois un<br />
groupe de jeunes sud-africains qui<br />
avait ensuite été dispersé dans le pays.<br />
Il a précisé que l’ambassadeur Patrick<br />
Gaspard avait organisé plusieurs<br />
réunions avec diverses ONG en vue de<br />
préparer un « printemps sud-africain »,<br />
sur le modèle du « printemps arabe ».<br />
L’ambassade des États-Unis a<br />
nié en bloc les accusations de l’ANC.<br />
Selon elle, ces jeunes gens et les<br />
réunions qui ont suivies font partie<br />
d’un programme d’éducation.<br />
Réseau voltaire<br />
22 février <strong>2016</strong><br />
Venezuela: Le Bloc de la<br />
Patrie rejette les déclarations<br />
de l’ex président du<br />
Costa Rica Oscar Árias<br />
Primaires républicaines : troisième victoire<br />
de suite pour Donald Trump<br />
Le milliardaire américain Donald<br />
Trump a remporté le caucus républicain<br />
du Nevada avec une large<br />
avance sur ses rivaux Marco Rubio et<br />
Ted Cruz.<br />
C’est sa troisième victoire de<br />
suite après la Caroline du Sud et le New<br />
Hampshire. Donald Trump a remporté<br />
le caucus républicain du Nevada avec<br />
près de 42% des voix. Le résultat était<br />
serré pour la deuxième place. CNN,<br />
Fox News et MSNBC donnaient Marco<br />
Rubio second à 25% et Ted Cruz autour<br />
de 21%.<br />
Fox News jugeait toutefois que<br />
le scrutin était encore “trop serré”<br />
Obama veut fermer le “chapitre” Guantanamo<br />
avant de quitter la Maison-Blanche<br />
Par Arnaud Focraud<br />
Promesse électorale du candidat Obama<br />
en 2008, la fermeture de la prison de<br />
Guantanamo fait l’objet d’un plan<br />
présenté mardi par le président américain.<br />
Une façon pour le dirigeant de<br />
mettre la balle dans le camp des républicains,<br />
à l’aube de la campagne présidentielle<br />
et de son départ de la Maison-Blanche.<br />
Donald Trump est le nouveau<br />
favori des primaires républicaines<br />
« Quand il devient clair que<br />
quelque chose ne fonctionne pas, que<br />
cela n’est pas bon pour notre sécurité, il<br />
faut changer de voie. » Lors d’une allocution<br />
mardi à la Maison-Blanche, Barack<br />
Obama a présenté son plan pour fermer<br />
la prison de Guantanamo. A moins d’un<br />
an de son départ du pouvoir, le président<br />
des Etats-Unis veut “refermer un<br />
chapitre” de l’histoire américaine, évoquant<br />
ce centre de détention comme un<br />
outil de recrutement pour les djihadistes.<br />
L’administration a identifié 13 sites<br />
sur le sol américain susceptibles d’accueillir<br />
les prisonniers actuellement détenus<br />
sur l’île de Cuba ; mais n’en a cependant<br />
pas communiqué la liste exhaustive et<br />
n’en a pas recommandé un en particulier.<br />
Le coût total de ce transfert serait significatif,<br />
se situant dans une fourchette de<br />
290 à 475 millions de dollars. Il reste à ce<br />
jour 91 détenus dans cette prison qui en<br />
a un temps accueilli près de 800. Trentecinq<br />
d’entre eux pourraient être transférés<br />
dans des pays tiers dans les mois à<br />
venir, selon l’exécutif américain.<br />
« Si, en tant que pays, nous ne<br />
réglons pas ce problème aujourd’hui,<br />
quand le ferons nous? Allons-nous laisser<br />
traîner le dossier pendant 15, 20, 30<br />
ans? », s’est interrogé Barack Obama,<br />
qui en appelle à la responsabilité des républicains,<br />
majoritaires au Congrès. Mais<br />
sans surprise, le projet a immédiatement<br />
suscité de vives réactions dans le camp<br />
des adversaires du président. « Sa proposition<br />
manque de détails cruciaux, requis<br />
par la loi, comme le coût exact et le lieu<br />
d’un nouveau centre de détention », a<br />
critiqué Paul Ryan, président républicain<br />
de la Chambre des représentants. « Nous<br />
ne risquerons pas notre sécurité nationale<br />
La prison de Guantanamo<br />
pour dire avec certitude qui des deux<br />
rivaux s’était arrogé la deuxième place<br />
du podium. Les deux autres candidats<br />
républicains encore en lice pour la primaire<br />
du “Grand Old Party” (GOP),<br />
Ben Carson et John Kasich, étaient<br />
largement distancés, donnés respectivement<br />
à 8% et 4% des votes sur Fox<br />
News et MSNBC. Le scrutin organisé<br />
sous forme de caucus, des réunions<br />
publiques alliant débats et votes, devait<br />
permettre de désigner 30 délégués<br />
pour l’investiture républicaine.<br />
Après le scrutin, Donald Trump<br />
s’est félicité de sa victoire et d’avoir<br />
réussi à être devant “chez les gens<br />
peu éduqués”. “J’adore les gens peu<br />
éduqués”, a-t-il lancé.<br />
JDD 24 février <strong>2016</strong><br />
pour une promesse de campagne », a-t-il<br />
lancé.<br />
Car ce projet de fermeture, qui était<br />
une promesse de campagne de Barack<br />
Obama en 2008, arrive à moins de<br />
neuf mois de l’élection présidentielle. Si,<br />
comme c’est prévisible, le Congrès bloque<br />
tout mouvement, l’exécutif américain<br />
pourrait être tenté d’agir par décrets<br />
avant une éventuelle alternance au pouvoir.<br />
La Maison-Blanche est cependant<br />
restée jusqu’ici évasive sur ce thème. Et<br />
la marge de manœuvre juridique du président<br />
américain est incertaine et divise les<br />
experts. Mais ce débat devrait s’imposer<br />
au cours de la campagne.<br />
Le JDD 23 février <strong>2016</strong><br />
Le Bloc parlementaire de la Patrie a<br />
exprimé jeudi sa condamnation de<br />
la présence à l’Assemblée Nationale<br />
de l’ex président du Costa Rica Oscar<br />
Árias ainsi que de Mpho Tutu, fille du<br />
prêtre sud-africain Desmond Tutu, lors<br />
d’un acte d’ingérence dans les affaires<br />
intérieures du pays.<br />
A ce sujet, le député du Parti Socialiste<br />
Uni du Venezuela (PSUV) Victor<br />
Clark a déclaré sur Venezolana de<br />
Televisión: « Nous rejetons et nous condamnons<br />
fermement non seulement les<br />
déclarations mais la présence indigne<br />
de ceux qui prétendent à nouveau se<br />
mêler des affaires intérieures de la<br />
démocratie vénézuélienne ».<br />
Pour le député du PSUV, il n’est<br />
pas nouveau que l’ex président du<br />
Costa Rica « se mêle de la démocratie<br />
vénézuélienne et de ce qui concerne le<br />
président Nicolás Maduro ».<br />
« Il ne vient pas parler ici en tant<br />
que porte-parole de la paix et défenseur<br />
des Droits de l’Homme, il vient parler<br />
Oscar Árias<br />
en tant que porte-parole de l’économie,<br />
porte-parole politique d’une droite qui<br />
a aussi son devoir », a regretté Clark.<br />
Le député a signalé que la nouvelle<br />
direction du Parlement a dans ses<br />
plans d’amener des porte-paroles internationaux<br />
pour “perturber la paix de la<br />
nation”.<br />
Il a appelé la communauté internationale<br />
à “comprendre que le Venezuela<br />
continuera dans la voie de la<br />
démocratie “ et a averti que le pays a<br />
la capacité de résoudre ses problèmes<br />
intérieurs avec les pouvoirs publics en<br />
vigueur.<br />
« Ce n’est pas un hasard de l’histoire,<br />
monsieur Arias, que vous recommandiez<br />
au chavisme de se baigner<br />
dans la démocratie, c’est précisément le<br />
chavisme qui a garanti pendant tout ce<br />
temps la paix ici », a-t-il noté.<br />
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Traduction Françoise Lopez<br />
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Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong><br />
<strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
17
Suite de la page (8)<br />
dominions britanniques, comme étant<br />
les nations les plus vitales du monde. »<br />
La théorie imaginée par Huntington<br />
des “groupes sélectionnées” dans<br />
lesquels d’ailleurs il inclut à côté des<br />
Anglo-Saxons, les Junkers prussiens, a<br />
pour but de justifier le mythe de la vitalité<br />
particulière des Anglo-Saxons. C’est<br />
à cette fin que ce “savant” applique<br />
sans se gêner à la société humaine les<br />
lois du monde animal découvertes par<br />
Darwin. Il affirme que la “sélection qui<br />
s’effectue à notre insu isole et préserve<br />
les êtres qui ont des qualités supérieure<br />
à la moyenne.<br />
Ainsi cette pseudoscience de la<br />
sélection artificielle d’un type supérieur<br />
basée comme on le sait sur la génétique<br />
antiscientifique de Weismann et<br />
de Morgan, constitue la pierre angulaire<br />
de ces théories racistes. Ainsi par<br />
exemple, Fairchild rapporte l’existence<br />
de “gênes d’une race supérieure, d’une<br />
nature immuable dont le croisement<br />
avec les gênes d’une race inférieure engendre<br />
fatalement des métis. (Voilà qui<br />
va amener les pleurs de cette nouvelle<br />
race connue sous le nom d’Hispanique)<br />
Les Weismaniens-morganiens<br />
américains ont résolu le problème de<br />
l’homme supérieur, comme nous le<br />
révèle l’ordre du jours du congrès des<br />
généticiens qui s’est tenu au Etats-Unis<br />
en Juillet 1948 et ils entreprennent la<br />
justification du racisme dans leur “Revue<br />
de l”hérédité”.<br />
Se basant sur la théorie réactionnaire<br />
de Morgan et de Weismann,<br />
Huntington qualifie la nation américaine<br />
(sans les nègres naturellement)<br />
“de race biologiquement supérieure:<br />
il déclare que la sélection naturelle<br />
par voie d’immigration a donné aux<br />
Etats-Unis un pourcentage extrêmement<br />
élevé d’hommes dont les qualités<br />
biologiques, la vitalité, le dynamisme<br />
les désignent pour l’hégémonie”. Il est<br />
intéressant de noter qu’un apologiste<br />
de l’expansion coloniale britannique tel<br />
que Lord Amery dans un article publié<br />
par l’organe de “l’Alliance des peuples<br />
de langue anglaise en (1948) a aussi<br />
de découvert chez les Anglo-Saxons<br />
“un infatigable esprit d’expansion qui<br />
leur a permis de s’étendre sur le monde<br />
entier en partant du centre d’une petite<br />
ile”.<br />
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inférieurs<br />
Avec un cynisme<br />
stupéfiant, Huntington<br />
justifie<br />
l’extermination<br />
barbare des tribus<br />
indiennes aux<br />
Etats-Unis – l’une<br />
des formes les<br />
plus honteuses<br />
de génocide – en<br />
discourant sur<br />
l’éviction dans la<br />
Nouvelle Angleterre,<br />
des Indiens<br />
“diminués” par<br />
les énergiques<br />
anglais.<br />
A i n s i<br />
Amery, Huntington<br />
présente cette page honteuse de<br />
l’expansion coloniale des E.U. et de<br />
la Grande Bretagne comme une manifestation<br />
de la supériorité raciale des<br />
Anglo-Saxons. L’obscurantisme de<br />
Huntington fait découler la situation<br />
lamentable des travailleurs exploités<br />
dans les pays capitalistes de l’existence<br />
d’êtres “inférieurs”. La fréquence de<br />
l’indigence, des maladies écrit-il contribue<br />
á l’existence d’hommes d’un<br />
type inférieur.<br />
Considérant le monde comme<br />
une arène ou s’affrontent les nations<br />
fortes et les nations faibles, il affirme<br />
que les découvertes entrainent le déclin<br />
de certains groupes nationaux et<br />
le progrès d’autres groupes. Par cette<br />
formule, il cherche à dissimuler au peuple<br />
américain le fait notoire que dans<br />
la société capitaliste actuelle les découvertes<br />
de la science et de la technique<br />
enrichissent une poignée lesquelles par<br />
tous les moyens, freinent le progrès des<br />
peuples qui leur sont soumis et il n’est<br />
pas douteux que le retard économique<br />
et culturel de ces peuples ne s’explique<br />
nullement par la supériorité raciale des<br />
colonisateurs, mais par la politique de<br />
pillage impitoyable de ces même colonisateurs,<br />
par l’exploitation d’une main<br />
d’œuvre à bon marché, par l’accaparement<br />
des sources de matière première,<br />
et la mainmise sur les marchés avantageux<br />
aux investissements capitalistes<br />
et à l’écoulement des marchandises.<br />
Comme les autres pseudo-savants<br />
bourgeois, Huntington cherche<br />
par ses théories racistes à étouffer la<br />
lutte des peuples et à justifier l’exploitation<br />
de nos travailleurs<br />
Le temps est à l’orage. La confrontation<br />
est inévitable. Le dialogue<br />
est à l’ordre du jour. Demain sera peutêtre<br />
trop tard. A ce tournant de notre<br />
histoire l’apparition d’un élément de la<br />
trempe de Trump ne fait que confirmer<br />
notre appréhension. Il est devenu le<br />
porte- parole d’une race blanche menacée<br />
de devenir une minorité au milieu<br />
d’une humanité couleur d’arc-en-ciel.<br />
En dialoguant sur les différends<br />
qui nous séparent, nous aiderons la<br />
tolérance et la confiance à se répandre.<br />
Et alors les Etats-Unis avanceront sur<br />
le chemin qui conduit à la paix, avec<br />
ses pensées, avec ses préoccupations,<br />
Hommage à tous les noirs qui ont lutté et sacrifié leurs<br />
vies pour mettre fin au racisme qui déchire les fibres les<br />
plus intime de l’humanité<br />
Suite de la page (3)<br />
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ou candidat à la présidence. Après<br />
des palabres entre eux, on finit par accepter<br />
sa présence. Mais on fait venir les<br />
deux autres candidats qui étaient reclus<br />
dans une petite pièce à côté. Survint ensuite<br />
un autre débat interminable, toujours<br />
concernant le candidat Jocelerme<br />
Privert. Est-ce qu’il doit voter en tant que<br />
sénateur ou pas ? S’il vote pour lui cela<br />
signifierait qu’il prend un avantage sur<br />
les deux autres postulants. Là aussi il a<br />
eu gain de cause. Il pourra voter au détriment<br />
des deux autres qui le regardent<br />
faire sans broncher. Il est encore sénateur<br />
en fonction alors que les deux autres ne<br />
le sont plus. Mais avant d’en arriver là,<br />
dès les premières minutes de la séance, le<br />
sénateur de la Grand’Anse, Andris Riché,<br />
farouche opposant à la candidature de Jocelerme<br />
Privert, impose un débat sans fin<br />
sur l’ordre du jour : problème de protocole.<br />
Possibilité de vote en Chambre séparée.<br />
Présence des candidats pendant les débats.<br />
Sécurité dans la salle. Suspension de<br />
séance, etc. Pendant deux heures d’horloge,<br />
on débattait sur ce fameux ordre du<br />
jour avant son adoption par consensus<br />
suite à une suspension de séance. Une<br />
fois l’ordre du jour adopté, le Président<br />
Cholzer Chancy prononce son allocution<br />
de circonstance et ouvre le débat sur les<br />
modalités du vote avant de demander à<br />
l’un des membres de la Commission bicamérale<br />
spéciale de donner lecture du rapport<br />
de la Commission à l’Assemblée. A<br />
peine lecture terminée, le sénateur Riché,<br />
encore lui, monte à la tribune pour demander<br />
à ce que la Commission présente à<br />
l’assistance l’ensemble des 15 documents<br />
qu’on avait demandés aux candidats. Une<br />
petite bombe en somme. Cette requête allait<br />
occuper une bonne partie de la soirée.<br />
Sénateurs et députés soutiennent ou désapprouvent<br />
la requête de ce tribun grand<br />
connaisseur des jeux et intrigues de l’auguste<br />
Assemblée. O surprise ! Après une<br />
suspension de séance, c’est Andris Riché<br />
lui-même qui retourne à la tribune pour<br />
retirer sa requête.<br />
Cette attitude a semé le doute et la<br />
suspicion non seulement au sein du Parlement,<br />
mais dans l’opinion en général laissant<br />
croire que les rumeurs de corruption<br />
ayant eu lieu lors des tractations à chaque<br />
suspension de séance ont un certain fondement.<br />
En effet, il fallait quinze pièces<br />
pour être accepté dans la course. Mais la<br />
Commission avait décidé que dix pièces au<br />
moins suffisaient pour concourir. Et selon<br />
certains, cette décision était due au fait<br />
que personne ne pouvait réunir tous ces<br />
documents en si peu de temps. D’autres<br />
estimaient qu’aucun des trois candidats<br />
retenus n’avait le nombre de pièces nécessaires.<br />
Alors, il fallait trouver un compromis,<br />
une porte de sortie honorable pour le<br />
Parlement. Somme toute, après maintes<br />
discussions au cours d’une suspension<br />
de séance avec la sous-commission de 5<br />
membres créée à cet effet pour vérifier les<br />
pièces, comme par magie, le principal instigateur<br />
de ce débat a levé l’hypothèque et<br />
le vote pouvait commencer.<br />
A l’appel nominal, chaque élu se<br />
lève et va déposer son bulletin dans l’une<br />
des deux urnes après avoir inscrit le nom<br />
de son candidat préféré sur un bout de papier.<br />
Résultat du premier tour : Jocelerme<br />
Privert a obtenu 13 voix au Sénat sur 23<br />
votants. Edgard Leblanc Fils, 10 voix et<br />
Déjean Bélizaire 0 voix. Du côté des députés<br />
: Jocelerme Privert 45 voix, Edgard<br />
Leblanc Fils 46 voix, Déjean Bélizaire 0<br />
voix. L’élection ayant lieu en Chambre<br />
séparée, il n’y a eu donc aucun élu. Pour<br />
être élu, il faut obtenir la majorité dans les<br />
deux Chambres. Retour donc à la case départ.<br />
On procède de la même manière pour<br />
le 2 e tour après une suspension de séance<br />
le temps des négociations, des marchandages<br />
et des promesses électorales. Au<br />
retour dans l’hémicycle, on reprend la<br />
procédure. Cette fois-ci il n’y a que 22 sénateurs<br />
présents. Et toujours 92 députés.<br />
Il est déjà plus de 2 heures du matin. On<br />
passe au vote. Après le décompte, c’est la<br />
Bérézina* pour Edgard Leblanc Fils chez<br />
les députés dont le score s’est effondré<br />
devant Jocelerme Privert. Résultat des<br />
votes : au Sénat Jocelerme Privert obtient<br />
13 voix contre 9 pour Edgard Leblanc Fils.<br />
Et Déjean Bélizaire en a obtenu 0.<br />
A la Chambre des députés, Edgard<br />
Leblanc n’obtient que 24 voix tandis que<br />
Jocelerme Privert en obtient 64. Déjean<br />
Bélizaire 2. Il y a eu un bulletin blanc et<br />
un bulletin portant le mot « merde » que la<br />
Commission considère comme nul. Ainsi,<br />
le sénateur Jocelerme Privert a été déclaré<br />
vainqueur avec un total de 77 voix sur<br />
114 votants contre 33 voix pour le même<br />
nombre de votants à Edgard Leblanc Fils.<br />
Aussitôt les résultats connus, le sénateur a<br />
dû écrire sa lettre de démission au Sénat et<br />
à la tête de l’Assemblée Nationale qui a été<br />
lue par l’un des secrétaires de l’Assemblée.<br />
Il était 3H33 du matin. Après cette ultime<br />
formalité, le nouveau Président provisoire<br />
de la République a prêté le serment<br />
d’usage par-devant le Vice-Président de<br />
l’Assemblée Nationale, Cholzer Chancy : «<br />
Je jure, devant Dieu et devant la Nation,<br />
d’observer fidèlement la Constitution et<br />
les lois de la République, de respecter<br />
et de faire respecter les droits du peuple<br />
haïtien, de travailler à la grandeur de la<br />
Patrie, de maintenir l’indépendance nationale<br />
et l’intégrité du territoire ». Il était<br />
3h44 du matin ce dimanche 14 février<br />
<strong>2016</strong> lorsque Haïti, après une semaine<br />
passée sans chef d’Etat, s’est dotée d’un<br />
Président de la République. Le 57 e de son<br />
histoire. Il restait son installation à la maison<br />
du peuple, le Palais national.<br />
Sans perdre de temps et peut être<br />
avant même la publication de son élection<br />
au journal officiel Le Moniteur, Privert devait<br />
être installé dans la journée même du<br />
dimanche 14 février <strong>2016</strong> dans ses fonctions.<br />
Fatigué après plus de douze heures<br />
d’une soirée interminable au Parlement,<br />
il est déjà au Palais national en tant que<br />
6 e Président provisoire de la République<br />
depuis la fin de la dictature de 1986. A<br />
16 heures, le voici entouré d’une pléiade<br />
de personnalités et de militants politiques<br />
de la place. Venus à l’invitation de la<br />
avec sa volonté de bien travailler.<br />
Référence :<br />
G. Fairchild – “La race et la nationalité”<br />
- publié in New York in 1947<br />
Bilbo – “Choisissez entre la personnalité<br />
et la métissage” – publié in<br />
New York en 1947<br />
Huntington – “Les sources de la<br />
civilisation” – publié in New York en<br />
1945<br />
nouvelle présidence, les jardins du Palais<br />
étaient pleins comme un œuf dans un désordre<br />
indescriptible où le mot protocole<br />
n’existait pas. On se marchait dessus. Les<br />
diplomates, le gouvernement démissionnaire<br />
au complet avec à sa tête le Premier<br />
ministre Evans Paul (KP). Les membres<br />
de divers secteurs de la Société civile, les<br />
dignitaires de la République, les revenants<br />
et ceux qui rêvaient depuis cinq ans de<br />
prendre possession de ce lieu mythique.<br />
Étaient présents les partisans du<br />
nouveau pouvoir, les membres de l’ex-opposition<br />
parmi lesquels : Simon Dieuseul<br />
Desras, Assad Volcy de Pitit Dessalines,<br />
Gérald Germain de LAPEH de Jude Célestin,<br />
Maryse Narcisse de Fanmi Lavalas.<br />
Et bien sûr madame Mildred Aristide.<br />
Oui ! Elle-même ! L’épouse de l’ancien<br />
Président Jean-Bertrand Aristide au Palais<br />
national 12 ans après l’avoir abandonné<br />
en catastrophe pour partir en exil en compagnie<br />
de son Président de mari. Signe<br />
que l’accession de l’ancien ministre d’un<br />
régime lavalas à la magistrature suprême<br />
suscite bien des espoirs pour qu’enfin la<br />
paix et la quiétude d’esprit reviennent<br />
dans ce pays déchiré par cinq années de<br />
crise politique. On a aussi remarqué la présence<br />
du Core Group, des représentants de<br />
l’OEA, de l’Union européenne et de l’ensemble<br />
du Corps diplomatique accrédité<br />
en Haïti. Ils sont au Palais national pour<br />
apporter leur caution à l’application de<br />
l’Accord du 6 février.<br />
En prenant possession en lieu et<br />
place de l’ex-Président Michel Joseph<br />
Martelly, le Président Jocelerme Privert<br />
hérite de toutes les difficultés laissées<br />
pendantes par l’ancien pouvoir avec<br />
seulement comme mission d’apporter<br />
la stabilité politique et l’organisation de<br />
vraies élections libres dans le pays. Une<br />
mission quasi impossible compte tenu<br />
du délai qui lui est imparti. Ce ne sera<br />
pas une mince affaire dans la mesure où<br />
l’héritage demeure un cadeau empoisonné.<br />
Le processus de nomination du Premier<br />
ministre intérimaire, la reconstitution<br />
du Conseil Electoral Provisoire (CEP) et<br />
l’encerclement du nouveau Président par<br />
une partie de l’ancienne opposition, pour<br />
ne citer que ces trois exemples, sont les<br />
preuves que la tâche pour l’ancien sénateur<br />
des Nippes ne sera pas facile. Surtout<br />
que le Cahier des charges de cet héritage<br />
est extrêmement précis et limité. Il s’étale<br />
sur 120 jours.<br />
C.C<br />
Ndlr. *Bérézina. L’armée de<br />
Napoléon Ier, en retraite après la désastreuse<br />
campagne de Russie, voit sa<br />
route bloquée par la Bérézina, une rivière<br />
marécageuse en Biélorussie. Le salut<br />
passe par la très rapide construction de<br />
deux ponts, éventuellement franchis par<br />
plusieurs milliers d’hommes, mais détruits<br />
ensuite pour protéger la retraite. Le<br />
nom de cette rivière est devenu en France<br />
synonyme de déroute, voire de désastre,<br />
en raison de l’importance des pertes subies<br />
: de l’ordre de quarante-cinq mille<br />
morts ou prisonniers.<br />
August Weismann- Essay upon<br />
heredity and Kindred biological problems<br />
Thomas Hunt Morgan- The<br />
physical basis of heredity.<br />
DÉCÈS<br />
Haïti Liberté annonce avec infiniment de peine la nouvelle de la mort<br />
de Bélony Saint louis, survenue en sa résidence privée à Wahney 87<br />
Haïti,à l’âge de 74 ans après une longue maladie courageusement<br />
supportée. En cette douloureuse circonstance, nous envoyons nos<br />
condoléances émues à son épouse veuve Mélanie Saint Louis, née<br />
Oscar Ses enfants Mr et Mme Berthony Saint Louis et leurs enfants,<br />
Evens Saint Louis, Mme Elony Saint Louis et son fils, Mr et Mme<br />
Lorenzo Miffin Jr, née Saint louis et enfant, Mr et Mme Pierluigi<br />
Florestal, née Elie et leurs enfants ; Bénédic Saint Louis et sa fille, Ses<br />
frères et soeurs Mr et Mme Yvener Saint louis et leurs enfants,<br />
Raymonde Saint louis Madame Eveline Saint Louis et son époux,<br />
Marie Lourde Etienne et sa fille, Veuve Yvette Etienne et son fils Mr et Mme André Etienne, née Jean<br />
Charles et leurs enfants, Mr et Mme Jean Mari Etienne et leurs enfants, à Richard Etienne,A ses petits<br />
enfants Mme Berline Saint Louis, son époux et leurs enfants, A Bertrand, Bertho, Bernadine, Baken,<br />
Bradley, Bianca, Tatiana et Maya Saint Louis, A Jayden, Jayda, et Ariel Florestal, à Pierre Florestal et<br />
Mme, née Pierre Louis, A ses neveux et nièces Mme Berline née Florestal et son époux Vincent, les amis<br />
Monsieur et Madame Michelet Brice et leurs familles Berlioz et Bertholet Florestal, Valléry et Andy Saint<br />
Louis, Mademoiselle Antonine Caolin ,ses cousins et cousines ;<br />
Aux familles Saint louis, Oscar, Elie, Etienne, Jean Charles, Caolin, Miffin et Florestal ainsi qu’à tous les<br />
autres parents et alliés que ce deuil afflige.<br />
Les funérailles de Belony Saint Louis auront lieu à Port-au-Prince, Haïti ; sauf que la dâte pour l’inhumation,<br />
la place pour l’exposition restent à être fixées ultérieurement.<br />
Pour information, Composez le 347 500 9238 • Ou le 617 755 0130<br />
18 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>
Personnage de la semaine<br />
Ninaj Raoul, une étoile montante<br />
Par Lesly Eustache<br />
Née à Chicago, Ninaj Raoul s’est installée<br />
à New York en 1984 alors<br />
qu’elle poursuivait ses études supérieures.<br />
Ninaj est la progéniture de deux Haïtiens<br />
émigrés aux États-Unis dans les années<br />
50 et dont l’amour pour leur pays et leurs<br />
compatriotes est inégalé.<br />
Après le coup d’état contre le président<br />
Jean Bertrand Aristide en 1991,<br />
le gouvernement Américain avait utilisé<br />
la Base Navale de Guantanamo à Cuba<br />
pour détenir des milliers d’Haïtiens en<br />
quête d’asile. Son père, feu Janin Raoul,<br />
médecin retraité à l’époque, s’était porté<br />
volontaire pour aider ses compatriotes. Il<br />
s’était rendu au camp et avait passé un<br />
bon temps là-bas à les défendre.<br />
En ce temps là, Ninaj quant à elle,<br />
travaillait comme rédactrice de mode pour,<br />
entre autres, le Village Voice et le magazine<br />
Essence, lorsque sa mère, Mme Marie<br />
Raoul, reçut un appel téléphonique<br />
d’un ami qui cherchait à embaucher un<br />
interprète pour les demandeurs d’asile à<br />
Guantanamo. Elle a fait part de cet appel à<br />
Ninaj tout en l’encourageant à prendre la<br />
position malgré sa connaissance très limitée<br />
du créole haïtien. Ainsi, entre Janvier<br />
et Mars 1992, elle s’est rendue à Guantanamo<br />
où elle a travaillé pendant un peu<br />
plus d’un mois, entre 12 à 14 heures par<br />
jour. C’est là que Ninaj a rencontré Marie<br />
Lily Cérat avec laquelle elle s’est associée<br />
pour créer la <strong>Haiti</strong>an Women for <strong>Haiti</strong>an<br />
Refugees. Ensemble, elles ont ouvert un<br />
bureau pour leur organisation au bâtiment<br />
de l’école St Francis d’Assise pour être plus<br />
tard transféré au 208 Parkside Avenue à<br />
Brooklyn.<br />
Au fil des ans, l’engagement de<br />
Ninaj avec les demandeurs d’asile s’est<br />
fait sentir dans plusieurs domaines. Elle<br />
interprète pour eux, leur donne des recommandations<br />
pour les avocats, parfois<br />
même allant jusqu’à faire pression sur les<br />
législateurs en leur faveur, à Washington<br />
comme à New York.<br />
À un moment donné, où le<br />
gouvernement américain refusait l›entrée<br />
à tout individu séropositif, il se trouve<br />
que parmi les demandeurs d›asile, il y<br />
avait près de 200 mères séropositives qui<br />
furent qualifiées pour l›entrée mais qu’on<br />
garda à Guantanamo en dépit du fait que<br />
le camp avait été officiellement fermé, fin<br />
1992. Grace à l’effort conjugué de Ninaj<br />
un groupe d›avocats qui avait entrepris<br />
une action en justice en leur faveur en<br />
était sorti victorieux. Lorsqu’elles furent<br />
autorisées à entrer aux Etats Unis,<br />
beaucoup de ces refugiés n›avaient<br />
personne pour les héberger. Certaines<br />
d’entre elles allaient être placées dans une<br />
institution pour les sans-abri. Mais, étant<br />
donné sa compassion pour le traumatisme<br />
Ninaj Raoul<br />
dont elles furent victimes tant au moment<br />
où le (FRAPH) Front Révolutionnaire<br />
Armée pour le Progrès d’Haïti de Toto<br />
Emmanuel Constant et de Louis Jodel<br />
Chamblain faisait la chasse aux sorcières<br />
contre les masses populaires partisans<br />
d’Aristide que pendant leur détention à<br />
Guantanamo, Ninaj ne voulait pas qu’elles<br />
reçoivent encore plus de dommage<br />
psychologique. Ainsi, son organisation<br />
avait hébergé un grand nombre d›entre<br />
elles dans leur propre appartement. A un<br />
moment donné, Ninaj abritait 3 femmes<br />
enceintes, ayant chacune un enfant.<br />
Comme beaucoup de ces réfugiés<br />
ne parlaient pas l’anglais, alors Ninaj<br />
s’était sentie obligée de les aider en entamant<br />
un cours d’anglais à l’école Saint<br />
Françis D’Assise, ce qu’elles appelleront<br />
plus tard: Projet des travailleurs haïtiens<br />
(<strong>Haiti</strong>an workers project). Cette classe est<br />
offerte deux fois par semaine jusqu’à ce<br />
jour à Brooklyn.<br />
Parmi les élèves de cette classe<br />
d’anglais, il y avait des mères de famille<br />
qui ne pouvaient pas quitter leurs enfants<br />
seuls à la maison. Là encore l’on retrouve<br />
Ninaj dans des démarches pour obtenir<br />
un fond qui lui avait permis d’embaucher<br />
une baby-sitter pour prendre soin de ces<br />
enfants pendant que leurs mères étaient<br />
en classe.<br />
Ninaj et son organisation faisaient<br />
partie des groupes qui ont lutté pour la<br />
Green Card pour les réfugiés Haïtiens par<br />
le biais de la <strong>Haiti</strong>an Immigration Fairness<br />
Act en 1998. Elles avaient aussi exercé<br />
des pressions sur les législateurs de Washington<br />
pour le décret exécutif du président<br />
Obama dénommé <strong>Haiti</strong>an family<br />
Reunification Parole Program, lequel a été<br />
approuvé en 2014.<br />
Actuellement encore, même quand<br />
le flux de réfugiés a été réduit énormément,<br />
les dirigeantes de la <strong>Haiti</strong>an Women<br />
for <strong>Haiti</strong>an Refugees continuent toujours<br />
de servir la communauté en faisant<br />
des recommandations à des avocats qui<br />
offrent leur service gratuitement aux demandeurs<br />
d’asile ayant des raisons très<br />
valables.<br />
La <strong>Haiti</strong>an Women for <strong>Haiti</strong>an<br />
Refugees s’est jointe à une organisation<br />
dénommée Caribbean Domestic Workers<br />
pour mener une campagne en faveur<br />
d’une charte de droits pour les travailleurs<br />
exploités dont les plus maltraités sont des<br />
travailleurs de maison, des femmes en<br />
majorité.. Après avoir exercé beaucoup<br />
de pression sur les législateurs de l’Etat<br />
de New York, elles ont eu gain de cause.<br />
Grace à ce projet de loi, adopté en 2010,<br />
les travailleurs de maison reçoivent actuellement<br />
quelques jours de vacances et<br />
une rémunération spéciale pour les heures<br />
supplémentaires.<br />
Les efforts altruistes de Ninaj ne se<br />
limitent pas seulement aux Haïtiens qui<br />
vivent ici. Parfois, volontiers elle se met<br />
au service des Haïtiens qui résident en<br />
République Dominicaine aussi. Elle s’était<br />
associée à feu Sonia Pierre, la championne<br />
de la cause des Haïtiens maltraités en<br />
République Dominicaine, pour apporter<br />
de l’aide à nos compatriotes, en 1998,<br />
après l’ouragan George en Dominicanie,<br />
en 2004, après les inondations de<br />
Mapou durant lesquelles un nombre incalculable<br />
d’Haïtiens ont péri, ainsi qu’en<br />
suite à la page(20)<br />
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Mc Lorin Salvant de la distinction de<br />
:’’Meilleur album de Jazz Vocal’’, avec<br />
l’œuvre: ‘’For One Love’’. Même sa<br />
devancière, la diva Cornelia Schutt aka<br />
Ti-corn ne pouvait cacher sa joie et sa<br />
fierté de cette marque de distinction<br />
achevée pour sa compatriote sur sa<br />
page de Facebook.<br />
En effet, durant la 58e édition<br />
du ‘’Grammy ‘’, le mardi 16 février<br />
dernier, présentée par la National Academy<br />
of Recording Arts and Sciences,<br />
laquelle récompense aux Etats-Unis le<br />
prix de l’excellence pour les œuvres<br />
réalisées durant l’année écoulée, c’est<br />
ainsi que notre remarquable super star<br />
de renommée globale a fait l’unanimité<br />
du jury pour la qualité exceptionnelle<br />
de ses œuvres et ses traits de génie<br />
artistiques qui font que depuis belle lurette,<br />
elle a conquis les feux de rampe<br />
des panthéons mondiaux. Comme<br />
elle a su étrenner les plus formidables<br />
distinctions dont le fameux prix Thelonious<br />
Monk International jazz Festival.<br />
Elle est aussi un pilier au temple<br />
du jazz qu’est le Lincoln Center, où elle<br />
a donné la réplique à des monstres<br />
sacrés du jazz tel Winston Marcialis.<br />
Dans l’ouvrage‘’Les 100 plus Influents<br />
Musiciens Haïtiens…et de<br />
leurs héritiers’’, Ed Rainer Sainvill la<br />
campe avec Adèle comme les voix les<br />
plus dominantes de cette génération.<br />
D’autant que pour Cécile l’art majeur<br />
n’est pas aussi exposé au grand public<br />
comme l’est la musique de variétés.<br />
(Bien qu’on ait aussi notre prince Jason<br />
Desroulo qui a su aussi pulvériser<br />
les hits-parades Etats-Uniens par ses<br />
créations). Et c’est tout à l’honneur de<br />
Cécile qu’elle rayonne aussi haut dans<br />
la pyramide de la musique conceptuelle.<br />
Certains gagnants de l’épreuve<br />
furent: Taylor Switt, Kendrick Lamar,<br />
Ed Sheeran entre autres.<br />
Haïti Top 10 Vocalistes Masculins<br />
Suite de la page (19)<br />
2010, après le tremblement de terre en<br />
Haïti.<br />
L’œuvre de Ninaj est sans frontière,<br />
elle est membre du conseil d’administration<br />
de IFCO, une institution qui organise<br />
une caravane d’aide humanitaire pour<br />
Cuba chaque année.<br />
A présent, elle est engagée dans<br />
une campagne pour que les jeunes Haïtiens<br />
détenteurs du Statut de Protection<br />
Temporaire (TPS) puissent avoir accès<br />
à des bourses d’études universitaires. Il<br />
n’y a aucune disposition pour les bourses<br />
dans le programme TPS. Par contre, il y en<br />
a un autre appelé Deferred Action for child<br />
Arrival (DACA) qui permet d’obtenir des<br />
bourses d’études au complet.<br />
Ce programme n’est destiné qu’aux<br />
Latinos. Mais, étant donné qu’Haïti fait<br />
partie de l’Amérique latine, Ninaj pense<br />
que les Haïtiens doivent pouvoir en bénéficier.<br />
En effet, certains d’entre eux en ont<br />
déjà pris avantage. Voilà pourquoi elle fait<br />
circuler la nouvelle afin que les jeunes<br />
détenteurs de TPS puissent se mobiliser et<br />
s’organiser pour profiter du DACA. Pour<br />
être présente en tout temps et en tout lieu<br />
en faveur des haïtiens, Ninaj mérite toutes<br />
nos félicitations pour son courage et sa<br />
dévotion à des causes humanitaires.<br />
Manhattan Community Media<br />
Manhattan Neighborhood Network is Manhattan's public<br />
access cable network, with studios in Midtown and East Harlem.<br />
We offer all Manhattan residents FREE state-of-the-art studios<br />
and equipment and media education classes in studio and field<br />
production and digital video editing. We also offer a youth<br />
program with production and internship opportunities!<br />
MNN programs are created by you and reach Manhattan's over<br />
620,000 cable subscribers.<br />
We also stream all of our programs live online.<br />
Visit mnn.org to learn more and for upcoming orientation<br />
dates at our 59th St Studios and the El Barrio Firehouse!<br />
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Par Ed Rainer<br />
Ce ‘’Top 10 ‘’nous ramène aux confins<br />
et détours des vocalises masculines qui<br />
ont transcendé, façonné, marqué, fleuri<br />
et galvanisé l’environnement sonore du<br />
terroir natal; à travers des germinations<br />
successives; lesquelles de leurs marques<br />
respectives ont constitué des écoles vocales.<br />
Des orthodoxies, relayées par des<br />
générations intermédiaires aux vagues<br />
contemporaines. Un jury qualifié (de<br />
109 personnes) a pu faire le difficile<br />
triage pour tirer ces 10 conquérants;<br />
entre ceux qui n’ont pu se départager:<br />
Pereira-Colas, Pasquet-Widmaier, Albert-Cajuste,<br />
ou Cubano-Timanno, pour<br />
arriver aux 10+ 4 des ‘’Top 10 ‘’vocalistes<br />
masculins.<br />
Numéro 4-Gérard Dupervil<br />
(Miragoane,<br />
1932 – Port-au-Prince, 1994)<br />
« Le crooner sans pareil »<br />
Idéaliste, romantique à la folie,<br />
poète malgré lui, voilà comment peut<br />
être décrit l’homme et sa voix. L’un et<br />
l’autre ou les deux à la fois constituèrent<br />
un paquet magique et sonore qui a<br />
charmé tant de générations et fait rêver<br />
la jeunesse des années 1950 et 1960.<br />
Multi-instrumentiste à ses débuts, Gérard<br />
pouvait jouer de la trompette, de<br />
l’accordéon, l’harmonium, la guitare<br />
et le malaca. Armé de ces diverses aptitudes,<br />
il était prêt pour bousculer certaines<br />
idées reçues. En s’amenant en<br />
plus, avec cette voix féline, pas tout à fait<br />
référentielle de l’environnement local.<br />
Influencé de surcroît par ses modèles:<br />
Luis Marino, Edith Piaf, Tino Rossi,<br />
Maurice Chevalier et «Les Compagnons<br />
de la chanson» etc., dans un milieu où le<br />
paramètre vocal masculin était défini par<br />
le timbre tonitruant des: “dòdòf”Legros,<br />
Guy et Auguste Durosier, Pierre Riché,<br />
Joe Trouillot etc.<br />
Mais en innovateur, Gérard Dupervil<br />
renversa ce stéréotype pour la fortune<br />
de la musique haïtienne. L’ascension<br />
du jeune homme à la voix suave<br />
et douce fut météorique. Après avoir fait<br />
ses preuves avec Nemours, il rejoignit<br />
le ‘’Jazz des jeunes’’, en apportant à ce<br />
groupe la saveur ‘’dupervilienne’’,des<br />
tubes inoubliables, tous auréolés de sa<br />
voix épatante: Lointain, Si tu m’aimais<br />
vraiment, Minouche, Bon voyage, Des<br />
roses pour des coeurs, Toujours l’amour,<br />
J’ai péché, Fleur de Mai, Comme jadis,<br />
Un brin de joie, Fête des mères, Je<br />
n’avais que toi etc. Compositeur farouche,<br />
ses morceaux étaient toujours<br />
très prisés: Konpè kòk, Machann kasav,<br />
Fanm Senmak, Aprann lavi, Denise..<br />
Tout en ajoutant sa touche personnelle<br />
dans les interprétations comme: Gwog<br />
mwen, Tyoul la sou etc.<br />
Mais, le succès peut s’avérer aussi<br />
mauvais conseiller, car, même au sommet<br />
de la gloire, Gérard n’était pas au<br />
bout de ses déconvenues. Ses incartades,<br />
ses sautes d’humeur, son indiscipline et<br />
son excès pour les jeux de hasard constituaient<br />
une menace constante à son<br />
bien-être. Et il s’est senti profondément<br />
menacé par une situation financière qui<br />
se détériorait sensiblement et, l’a fait<br />
comprendre à ses collègues du «Jazz des<br />
Jeunes». De plus, l’atmosphère tendue et<br />
suspicieuse entretenue par les macoutes<br />
n’inspirait pas confiance et les bombes<br />
qui explosèrent au cours des bals dont<br />
l’une le rata de justesse, demeurèrent la<br />
pire indication, qu’il fallait vider les lieux.<br />
Une année plus tard, Gérard<br />
débarqua à Chicago, aux Etats Unis<br />
d’Amérique. Après les premiers errements<br />
de nouveau émigré déraciné, il<br />
sortit: “Kout lang”, un 33 tours comprenant:<br />
L’amour est-il un mal?, Désirée,<br />
Souri pou mwen, Poutèt ou menm, M<br />
pèdi mennaj mwen, et Haïti, exposant<br />
son amertume et ses frustrations en terre<br />
étrangère. ‘’Haïti, tes enfants sont partis,<br />
comme s’ils t’abandonnent/ <strong>Haiti</strong>,<br />
lorsqu’ils tremblent de froid, c’est ton<br />
nom qui résonne/ Haïti, mon amour, ma<br />
chérie/ Connais-tu les angoisses de la<br />
nostalgie ? Je pense à toi le jour, Je pense<br />
à toi la nuit/ Mon coeur a des soupirs,<br />
sans joie presque sans vie...’’ .Il fit ensuite<br />
l’offrande de “T’en souviens-tu?”<br />
un disque en hommage à “Dòdòf”<br />
Legros, dans lequel il fit découvrir à<br />
une toute autre génération quelques<br />
morceaux immortels de ce pionnier.<br />
A cette étape, les événements<br />
journaliers décrivant la répression au<br />
pays, la misère en Haïti. Et les nouvelles<br />
quotidiennes des boat- peoples, des prisonniers<br />
de Khrome et autres tragédies<br />
le motivèrent vers le militantisme et<br />
dans la chanson engagée. Puis, un jour,<br />
lassé du milieu du spectacle et de tout,<br />
il se convertit au christianisme. Juste un<br />
détour, pour ensuite revenir à ses anciennes<br />
amours et faire rêver ses fans<br />
dans l’album: “Je n’ai pas changé”.<br />
Au milieu des années 1980,<br />
épuisé et la vue affaiblie, il rentre définitivement<br />
au pays, afin de se dévouer à la<br />
cause des enfants déshérités. Bien qu’à<br />
ce carrefour, il était déjà si vulnérable<br />
entre les mains d’affairistes qui le faisaient<br />
enregistrer ou chanter sans être<br />
rémunéré. Tel fut le cas, lorsqu’un jour<br />
un certain ‘’zotobré’’ de Kenscoff l’engagea<br />
pour venir performer à son domicile<br />
et ne tint pas son engagement envers la<br />
légende haïtienne. Ce qui le mit dans une<br />
vive tension. Tout de suite après, il rendit<br />
son dernier soupir un matin de juin<br />
1994, après s’être établi comme l’un des<br />
chanteurs les plus vénérés de son temps,<br />
l’homme à la voix exquise, le crooner<br />
sans pareil.<br />
20 <strong>Haiti</strong> Liberté/<strong>Haiti</strong>an Times<br />
Vol. 9 • No. 33 • Du 24 <strong>Fevrier</strong> au 1er Mars <strong>2016</strong>