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chef<br />
Christian Zacharias<br />
en toute liberté<br />
Pianiste, chef d’orchestre, mais aussi peintre, Christian<br />
Zacharias a plusieurs cordes à son arc, donnant du temps<br />
au temps et diversifiant son activité. Il est invité comme<br />
chef et soliste en octobre à la Philharmonie et à la Cité<br />
de la Musique dans le cadre thématique d’une grande<br />
exposition consacrée à Beethoven.<br />
Passionné par les époques classique<br />
et romantique, Christian Zacharias<br />
remet continuellement sur le métier<br />
les partitions fondamentales dont il<br />
s’est fait la spécialité. On l’a connu déjà immense<br />
pianiste, élève de Vlado Perlemuter,<br />
défricheur des sonates de Scarlatti ou de Carl<br />
Philipp Emanuel Bach, interprète habité des<br />
vingt-sept concertos pour clavier de Mozart –<br />
qu’il a gravés au disque à deux reprises – ou<br />
encore des sonates schubertiennes. À partir<br />
de 2000 et durant treize ans, l’Orchestre de<br />
Chambre de Lausanne l’a adoubé comme<br />
directeur d’une formation qu’il a su dynamiser,<br />
conjuguant son immense expérience de<br />
soliste à celle de chef. Il a repris sa liberté<br />
mais il continue de se produire auprès des<br />
plus grandes phalanges, s’investissant dans<br />
le domaine de l’opéra, un genre dans lequel<br />
il fait l’unanimité. Avec les musiciens de<br />
l’Orchestre de Paris, il donnera un aperçu<br />
de son talent polymorphe en s’attachant à<br />
l’un de ses compositeurs fétiches, Ludwig<br />
van Beethoven, dont il ne cesse de percer<br />
les secrets : « J’ai déjà dirigé du piano ses<br />
cinq concertos et les ai enregistrés en compagnie<br />
de l’Orchestre de Chambre de Lausanne<br />
après en avoir jadis gravé une première mouture<br />
avec Armin Jordan, qui m’a suivi très tôt<br />
dans ma jeune carrière de chef. Dans une intégrale<br />
filmée par Medici, j’explique ma relation<br />
avec le Titan de Bonn et la manière dont j’en<br />
conçois l’interprétation. Pour le Concerto n° 1<br />
que je jouerai à la Philharmonie, j’ai composé<br />
les cadences pour le premier mouvement et,<br />
dans le final, écrit quelques<br />
mesures au moment où, sur<br />
un trille, l’orchestre rejoint<br />
le piano. Il me semble que<br />
dans cette œuvre on peut<br />
éviter certaines vulgarités<br />
du premier Beethoven venu<br />
à Vienne pour s’imposer<br />
face au public et montrer ce<br />
dont il était capable sur le<br />
plan de la virtuosité pure. »<br />
Une totale<br />
osmose<br />
Jadis rétif à l’idée de diriger depuis le clavier,<br />
Zacharias a changé d’opinion sur ce sujet :<br />
« Je n’envisage plus de revenir en arrière car la<br />
possibilité de contrôle est bien plus grande avec<br />
l’impression de s’intégrer davantage à l’ensemble<br />
du groupe. Il s’établit, comme cela est le cas<br />
avec l’Orchestre de Chambre de Lausanne, une<br />
écoute commune, une confiance mutuelle, qui<br />
n’existent pas de la même façon dans la relation<br />
avec un chef d’orchestre accompagnateur. » La<br />
Symphonie n°6 « Pastorale » est également inscrite<br />
au programme du premier concert. Sur ce<br />
plan, Zacharias se plie aux exigences métronomiques<br />
de Beethoven : « Plus encore qu’avec les<br />
concertos, je pense que Beethoven savait exactement<br />
ce qu’il voulait en écrivant ses symphonies<br />
aussi bien en matière de phrasé, de dynamique,<br />
que dans le domaine de l’articulation, avec une<br />
idée précise de la notion de structure globale.<br />
© Marc van Appelghem<br />
Christian Zacharias mène<br />
une grande carrière au piano<br />
dès les années 70 puis de<br />
chef à partir des années 90.<br />
Les 15 & 16 octobre –<br />
Philharmonie<br />
Orchestre de Paris<br />
Beethoven, Concerto pour piano n°1 &<br />
Symphonie n°6 « Pastorale »<br />
Le 16 octobre – Cité de la<br />
musique<br />
Musiciens de l’Orchestre de Paris.<br />
Quintette pour piano & vents<br />
Le 7 novembre – Théâtre des<br />
Champs-Élysées<br />
Récital : Schubert, Beethoven, Schumann.<br />
16 cadences septembre/octobre 2016