09.10.2016 Views

L’ACTUALITE

cadences_pdf_74

cadences_pdf_74

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

en couverture<br />

pour reprendre une expression de la Belle Province,<br />

Daniel Harding a également éprouvé<br />

un coup de foudre pour l’édifice qui l’abrite :<br />

« Je m’installe à Paris dans un contexte exceptionnel.<br />

Alors que j’étais encore en discussion<br />

avec l’Orchestre, j’ai longuement parlé avec<br />

Daniel Barenboim. Il m’a dit qu’il avait passé<br />

15 magnifiques années à la tête de l’Orchestre<br />

de Paris et m’a avoué qu’en 50 ans d’activités<br />

régulières dans la capitale, il n’avait jamais<br />

imaginé qu’une salle comme la Philharmonie<br />

puisse naître. C’est bien plus que le simple fait<br />

acoustique : il y a l’investissement qu’on perçoit.<br />

On constate que la salle est remplie, avec<br />

beaucoup de gens qui, auparavant, n’osaient<br />

peut-être pas aller à Pleyel mais qui ont compris<br />

que les concerts de la Philharmonie leur étaient<br />

aussi destinés. Ce public arrive avec une grande<br />

ouverture d’esprit, ce qui nous donne l’envie<br />

mais aussi l’obligation de proposer des projets<br />

artistiques dignes de cet investissement. Le plus<br />

grand risque, d’une certaine manière, c’est de ne<br />

prendre aucun risque. »<br />

Schumann<br />

partout sous-estimé<br />

La première saison d’un Directeur musical<br />

fait naturellement l’objet d’une attention<br />

particulière et celle de Daniel Harding fait<br />

montre d’audaces à saluer. Avec Les Scènes de<br />

Faust de Goethe et plus tard Le Paradis et la Péri<br />

de Schumann, ou encore la Symphonie n°10 de<br />

Mahler, les fidèles de l’Orchestre se verront proposer<br />

des œuvres singulières. Volonté délibérée<br />

de ne pas tomber – déjà – dans la routine ? Bien<br />

plutôt un désir d’être lui-même : « Je pense que<br />

Mahler n’a pas vraiment besoin d’être défendu,<br />

pour être honnête. En revanche, Schumann est<br />

un compositeur partout sous-estimé. Les Scènes<br />

de Faust figurent à mes yeux parmi ce qu’on a<br />

fait de plus beau en musique. Je me suis beaucoup<br />

demandé ce que je pouvais diriger en ouverture<br />

de mandat : fallait-il une manière de festival,<br />

ou plutôt une sorte de gala ? En choisissant ce<br />

Schumann, certes, je dévoile un peu mes orientations<br />

musicales mais il s’agit avant tout de l’un<br />

des plus grands défis artistiques qui soient, tant<br />

sur le plan musical que sur le plan intellectuel.<br />

C’est aussi pour moi l’occasion de m’entourer de<br />

chanteurs éminemment inspirants. »<br />

Daniel Harding se révèle intarissable lorsqu’on<br />

évoque l’un des solistes de ce Faust, le baryton<br />

allemand Christian Gerharer : « Christian,<br />

étrangement, n’a jamais chanté avec l’Orchestre<br />

de Paris mais il compte parmi les plus grands<br />

CD & DVD<br />

Robert Schumann<br />

Scènes de Faust de Goethe<br />

Orchestre & Chœur de la Radio<br />

Bavaroise<br />

Avec Christiane Karg, Christian<br />

Gerhaher, Alastair Miles.<br />

2 CD Bayerische Rundfunk Klassik<br />

Béla Bartók<br />

Concertos pour violon n°1 & n°2<br />

Orchestre de la Radio suédoise<br />

Isabelle Faust (violon)<br />

1 Cd Harmonia mundi<br />

Benjamin Britten<br />

Billy Budd<br />

London Symphony Orchestra<br />

& Chorus<br />

Avec Nathan Gunn, Ian Bostridge,<br />

Gidon Saks, Neal Davies…<br />

3 CD Warner-Erato<br />

musiciens que j’ai jamais rencontrés dans ma<br />

vie. Ce qui le rend exceptionnel dans un récital<br />

de lieder, c’est sa subtilité, son travail sur les<br />

paroles, sa volonté de faire de la musique de<br />

chambre, autant de qualités qui demeurent intactes<br />

quand il chante avec un grand orchestre.<br />

J’espère moi aussi préserver cet état d’esprit que<br />

j’ai appris auprès de mon grand maître Claudio<br />

Abbado. »<br />

Nulle langue de bois ici, tant les interprétations<br />

de Daniel Harding ont démontré, année<br />

après année, et pour tous les répertoires, un art<br />

éblouissant de ciseleur, trouvant dans les plus<br />

grands paroxysmes orchestraux des trésors<br />

d’intimité, faisant scintiller les joyaux contenus<br />

dans les partitions. Il ne fait nul doute que les<br />

talents individuels tant célébrés de l’Orchestre<br />

de Paris trouveront à s’épanouir pleinement.<br />

Première démonstration ce 16 septembre.<br />

•<br />

Yutha Tep<br />

© William Beaucardet<br />

septembre/octobre 2016 cadences 7

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!