Sainte-Claire - Société historique de Bellechasse
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Au fil <strong>de</strong>s ans - 80 e parution<br />
<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, une économie prospère<br />
D<br />
e tout temps, la paroisse fut un<br />
milieu agricole, commercial et<br />
industriel, développé et prospère.<br />
Dès sa fondation en 1824, il était<br />
possible <strong>de</strong> répertorier au moins onze<br />
(11) moulins à scie harnachant un à un<br />
les moindres ruisseaux du territoire. À<br />
cette époque, notre paroisse comptait<br />
aussi <strong>de</strong>ux moulins banaux, l’un situé<br />
sur la rive sud-ouest <strong>de</strong> la rivière Etchemin<br />
et l’autre sur la rive nord-est. Les<br />
registres paroissiaux du XIXe siècle<br />
nous font aussi découvrir tour à tour,<br />
<strong>de</strong>s fabriques <strong>de</strong> potasse, <strong>de</strong>s tanneries,<br />
<strong>de</strong>s poteries, et une quantité importante<br />
<strong>de</strong> boutiques <strong>de</strong> forge, <strong>de</strong> charrons et<br />
autres métiers essentiels à la vie industrielle<br />
et économique du milieu, qu’il<br />
serait beaucoup trop long d’énumérer<br />
dans ces pages. Depuis la <strong>de</strong>uxième<br />
moitié du XIXe siècle, suite à l’abolition<br />
du régime seigneurial, on retrouvait<br />
à <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong> <strong>de</strong>s moulins à car<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s<br />
moulins à farine et <strong>de</strong>s moulins à scie.<br />
Mais à compter du début du XXe siècle,<br />
<strong>de</strong>s boutiques pour la réparation d’automobiles<br />
et <strong>de</strong>s « machine shop » vont<br />
aussi faire leur apparition. Il en sera<br />
ainsi <strong>de</strong> l’entreprise appartenant à Oscar<br />
et Julien Roy, située aux Abénakis. On<br />
y retrouve un planeur à fer, une machine<br />
à sou<strong>de</strong>r et un tour à fer, tous actionnés<br />
par le pouvoir hydraulique générant<br />
l’électricité requise.<br />
Mais le véritable instigateur du développement<br />
industriel mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> notre<br />
localité sera Eugène Prévost. Dès son<br />
plus jeune âge il va s’intéresser à la mé-<br />
24<br />
Le Village <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong> vers 1880<br />
canique, mais aussi au bois. Il va mettre<br />
sur pied une fabrique <strong>de</strong> meubles, <strong>de</strong><br />
pupitres d’écoles et <strong>de</strong> bancs d’église.<br />
À compter <strong>de</strong> 1924, il va fon<strong>de</strong>r sa propre<br />
usine d’autobus. En effet, c’est à<br />
compter <strong>de</strong> cette époque que l’on pourra<br />
compter sur une structure industrielle<br />
variée, car l’usine d’Eugène Prévost allait<br />
être le berceau <strong>de</strong> nombreux jeunes<br />
entrepreneurs, désireux <strong>de</strong> mettre sur<br />
pied leur propre entreprise.<br />
En juin 1940, un arrêté ministériel permet<br />
la création d’un Office <strong>de</strong>s industries<br />
<strong>de</strong> guerre par le gouvernement<br />
fédéral. Cet office a pour but <strong>de</strong> mobiliser<br />
l’industrie en fonction <strong>de</strong> l’effort <strong>de</strong><br />
guerre à soutenir. Le gouvernement a<br />
besoin <strong>de</strong> connaître l’ensemble <strong>de</strong>s ressources<br />
dont il pourrait disposer en cas<br />
<strong>de</strong> besoin. Ainsi, un vaste inventaire<br />
<strong>de</strong>s industries, commerces, etc., est réalisé<br />
à la gran<strong>de</strong>ur du Canada. Le comté<br />
<strong>de</strong> Dorchester et la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<br />
<strong>Claire</strong> n’y échapperont pas.<br />
En cette année 1940, la paroisse <strong>de</strong><br />
<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong> compte 2 municipalités:<br />
<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>-<strong>de</strong>-Jolliet et Louis-Jolliet<br />
dont la population respective, recensée<br />
en 1931 est <strong>de</strong> 1 075 et 670 habitants<br />
pour un total <strong>de</strong> 1 745 « âmes », comme<br />
dirait le curé Morissette nouvellement<br />
arrivé à <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong> <strong>de</strong>puis l’année<br />
précé<strong>de</strong>nte. Sur le territoire <strong>de</strong> la paroisse<br />
vivent 194 cultivateurs ayant <strong>de</strong>s<br />
fermes d’une superficie moyenne <strong>de</strong> 95<br />
à 105 acres. Dans la municipalité <strong>de</strong><br />
<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, monsieur Ernest Fillion<br />
est responsable <strong>de</strong> la beurrerie du village.<br />
Elle est située sur la rue du Mou-<br />
lin <strong>de</strong>puis le début du XXe siècle. À cet<br />
endroit se regroupe aux fins <strong>de</strong> transformation,<br />
la production annuelle <strong>de</strong>s cent<br />
quarante (140) cultivateurs (patrons)<br />
totalisant 137 000 livres <strong>de</strong> beurre obtenues<br />
grâce à mille <strong>de</strong>ux cents (1200)<br />
vaches laitières. Notre paroisse compte<br />
quatre moulins à farine dont un est situé<br />
dans la municipalité <strong>de</strong> Louis-Jolliet.<br />
La production du moulin d’Oscar Roy,<br />
situé aux Abénakis, est la plus importante<br />
du comté <strong>de</strong> Dorchester avec une<br />
production annuelle <strong>de</strong> 1 675 000 livres.<br />
Les autres moulins sont dirigés par messieurs<br />
Adolphe Plante, Léonard Couture,<br />
Léon Longchamp et Émile Boulanger<br />
dont le site du premier bâtiment<br />
date <strong>de</strong> 1805, étant le premier moulin<br />
banal seigneurial <strong>de</strong> la seigneurie Jolliet.<br />
La production annuelle moyenne<br />
est <strong>de</strong> quarante mille (40 000) minots <strong>de</strong><br />
moulées alimentaires et les exploitants<br />
reçoivent entre cinq à huit sous (0,05-<br />
0,08 ¢) pour chaque minot transformé.<br />
L’industrie du bois est très présente dans<br />
le comté <strong>de</strong> Dorchester alors que 58<br />
scieries produisent à plein ren<strong>de</strong>ment.<br />
Il en est ainsi à <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong> pour celle<br />
<strong>de</strong> monsieur Oscar Roy, située aux Abénakis,<br />
le long <strong>de</strong> la rivière du même<br />
nom. Avec ses 6 employés, c’est la plus<br />
importante scierie <strong>de</strong> production à commission<br />
du comté <strong>de</strong> Dorchester, avec<br />
un volume annuel <strong>de</strong> 1 250 000 p.m.p.<br />
<strong>de</strong> bois et <strong>de</strong> 50 000 pieds <strong>de</strong> bar<strong>de</strong>aux.<br />
On y scie aussi <strong>de</strong> la planche et <strong>de</strong>s traverses<br />
<strong>de</strong> chemin <strong>de</strong> fer. La scierie <strong>de</strong><br />
monsieur Adolphe Plante est située non<br />
loin du confluent <strong>de</strong>s rivières Abénakis<br />
et Etchemin et elle est antérieure à<br />
1832. Cette scierie emploie trois hommes.<br />
Quant au moulin <strong>de</strong> monsieur<br />
Léonard Couture, la scierie opère <strong>de</strong>puis<br />
1870 à raison <strong>de</strong> quelques mois par<br />
Le moulin Couture, Prés <strong>de</strong> la Rivière<br />
Etchemin