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Sainte-Claire - Société historique de Bellechasse

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consacre à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la langue <strong>de</strong> ces<br />

« sauvages ». Par ailleurs vers 1775, les<br />

colons occupent désormais les abords <strong>de</strong><br />

la rivière Chaudière, <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-Marie<strong>de</strong>-la-Nouvelle-Beauce<br />

jusqu’à Saint-<br />

Joseph-<strong>de</strong>-Beauce ainsi que le long<br />

<strong>de</strong>s rives <strong>de</strong> la rivière Etchemin, <strong>de</strong> St-<br />

Henry jusqu’à St-Joseph-<strong>de</strong>-la-Pointe-<br />

Lévy. À cette époque, il semble y avoir<br />

encore certains « sauvages » Abénakis<br />

habitant en permanence la vallée <strong>de</strong> la<br />

Chaudière et peut-être même à quelques<br />

endroits, le long <strong>de</strong> la rivière Etchemin.<br />

Une concentration <strong>de</strong> ces Indiens se<br />

trouve près <strong>de</strong> la rivière « Le Bras »<br />

entre St-Joseph <strong>de</strong> Beauce et St-François<br />

(Beauceville), mais aussi plusieurs à<br />

l’ouest <strong>de</strong> la seigneurie <strong>de</strong> Jolliet, à<br />

l’endroit où se trouve aujourd’hui le<br />

village <strong>de</strong> Scott. Entre 1780 et 1825,<br />

les registres <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<br />

Marie-<strong>de</strong>-la-Nouvelle-Beauce font état<br />

<strong>de</strong> nombreux baptêmes, mariages et<br />

sépultures <strong>de</strong> « sauvages » Abénakis.<br />

On peut donc présumer que certains<br />

vivent en périphérie <strong>de</strong> cette paroisse,<br />

quelque part entre la rivière Chaudière<br />

et la rivière Etchemin.<br />

La tribu <strong>de</strong>s Etchemins <strong>de</strong>scendait<br />

la rivière Etchemin durant l’été, en<br />

provenance du Maine, pour venir<br />

y échanger leurs fourrures dans les<br />

postes <strong>de</strong> traite. L’historien et notaire,<br />

J.-Edmond Roy, nous apprend que<br />

plusieurs groupes d’indiens Abénakis,<br />

Etchemins et Micmacs dressaient leurs<br />

tentes sur la Rive-Sud du fleuve St-<br />

Laurent durant l’été, en face <strong>de</strong> Québec<br />

alors que l’hiver les ramenait dans les<br />

forêts du Maine ou sur les bords <strong>de</strong> la<br />

mer. Selon J.-Edmond Roy, les indiens<br />

Abénakis ont conservé cette façon <strong>de</strong><br />

faire jusqu’en 1867. C’est à ce moment<br />

qu’ils ont été installés en permanence<br />

sur <strong>de</strong>s réserves.<br />

Ces Indiens étaient <strong>de</strong> grands chasseurs<br />

et venaient chasser l’orignal, le<br />

caribou, l’ours, le chevreuil afin <strong>de</strong><br />

constituer leur réserve <strong>de</strong> nourriture<br />

ainsi que pour effectuer le commerce<br />

<strong>de</strong> peaux <strong>de</strong> fourrure. On raconte<br />

qu’au XVIIIe siècle, à l’embouchure<br />

<strong>de</strong> la rivière Abénakis se jetant dans<br />

l’Etchemin, à quelques kilomètres en<br />

amont du village <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, <strong>de</strong>s<br />

Indiens venaient y faire la traite <strong>de</strong>s<br />

fourrures. Effectivement, ces Indiens<br />

Magasin Général <strong>de</strong> Joseph Patry vers 1880<br />

noma<strong>de</strong>s auraient fréquenté les rives<br />

<strong>de</strong> l’Etchemin, du moins jusqu’à la<br />

fondation <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong><br />

puisque nous en retrouvons une preuve<br />

en 1826, au moment où William Ware,<br />

député arpenteur, fait appel à quatre<br />

« sauvages » <strong>de</strong>meurant non loin <strong>de</strong><br />

notre paroisse afin <strong>de</strong> tracer un chemin<br />

le long <strong>de</strong> la rivière Etchemin, entre<br />

le pont « Sherbrooke » situé à <strong>Sainte</strong>-<br />

<strong>Claire</strong>, jusqu’à la rivière St-Jean.<br />

Par ailleurs, le témoignage d’une<br />

rési<strong>de</strong>nte du rang St-Jean, à l’est <strong>de</strong><br />

l’agglomération d’Abénakis, nous<br />

apprend que <strong>de</strong>s Indiens venaient<br />

jadis assister à la messe dans une<br />

petite chapelle située à l’embouchure<br />

<strong>de</strong> la rivière Abénakis. Selon cette<br />

dame, les ruines d’une vieille chapelle<br />

existaient toujours vers 1930, dans<br />

l’arrondissement d’Abénakis. Elle y<br />

serait allée à plusieurs reprises alors<br />

qu’elle était enfant, accompagnée <strong>de</strong><br />

son père, un rési<strong>de</strong>nt du lieu. Selon la<br />

tradition orale, un prêtre jésuite venait<br />

occasionnellement à <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong><br />

dire la messe pour les indiens campés<br />

dans ce secteur. Une référence à la<br />

présence d’un Père jésuite, présent<br />

dans l’arrondissement du « village<br />

d’Abénakis », est notée dans les registres<br />

paroissiaux <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, le 29 mars<br />

1879, alors que le Père Hamoz, <strong>de</strong> la<br />

Compagnie <strong>de</strong> Jésus, vient notamment<br />

recevoir l’adjuration du protestantisme<br />

d’Alexandre Dukin, maître car<strong>de</strong>ur<br />

et scieur d’Abénakis. Selon un autre<br />

témoignage provenant d’une rési<strong>de</strong>nte<br />

<strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, une maison située<br />

Au fil <strong>de</strong>s ans -80 e parution<br />

au « Village <strong>de</strong>s Abénakis », ayant<br />

appartenu à Salomon Ruel, aurait servi<br />

<strong>de</strong> poste <strong>de</strong> traite pendant <strong>de</strong> nombreuses<br />

années. Au cours du XIXe siècle, cette<br />

maison aurait alors été la propriété <strong>de</strong> la<br />

Compagnie <strong>de</strong> la Baie d’Hudson. Vers<br />

le milieu du XIXe siècle, l’édifice serait<br />

<strong>de</strong>venu le magasin général <strong>de</strong> Joseph<br />

Patry, époux <strong>de</strong> dame Zoé Carrier.<br />

Cette version fut souvent confirmée par<br />

un vénérable citoyen <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>,<br />

Henri Baillargeon (1908-2000). Celuici<br />

racontait aussi que son vieux père<br />

Damase, décédé en 1941, avait souvent<br />

entendu dire par son père Frédéric que<br />

<strong>de</strong>s campements <strong>de</strong> sauvages avaient<br />

pris place durant plusieurs étés à<br />

<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, au XIXe siècle, sur une<br />

petite colline appelée « la butte <strong>de</strong>s<br />

sauvages » appartenant, au XXe siècle,<br />

à son frère Maurice. Cet endroit était<br />

situé à quelques mètres au nord-est du<br />

boulevard Bégin, près <strong>de</strong> la grosse croix<br />

<strong>de</strong> fer installée en 1950 par Monsieur<br />

Eugène Prévost et les Chevaliers <strong>de</strong><br />

Colomb <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>, dans le but <strong>de</strong><br />

commémorer l’Année sainte.<br />

Toutefois, bien que certains citoyens<br />

mentionnent avoir du « sang <strong>de</strong> sauvages<br />

dans les veines », provenant d’un lointain<br />

ancêtre, la seule allusion explicite aux<br />

« sauvages » <strong>de</strong>meurant sur une base<br />

permanente dans la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<br />

<strong>Claire</strong> est notée dans les registres <strong>de</strong> la<br />

Fabrique, en date du 23 janvier 1838,<br />

au moment <strong>de</strong>s funérailles <strong>de</strong> Marie-<br />

Baptiste, 42 ans, « femme sauvage »,<br />

épouse <strong>de</strong> Noël Thomas, <strong>de</strong> la paroisse<br />

<strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>.<br />

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