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Sainte-Claire - Société historique de Bellechasse

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Au fil <strong>de</strong>s ans - 80 e parution<br />

6<br />

<strong>de</strong> la possession d’icelle ; et enfin<br />

<strong>de</strong> laisser les chemins et passages<br />

nécessaires pour l’utilité publique, le<br />

tout sous le bon plaisir <strong>de</strong> Sa Majesté,<br />

<strong>de</strong> laquelle il sera tenu <strong>de</strong> prendre<br />

confirmation <strong>de</strong>s présentes dans un an.<br />

En foy <strong>de</strong> quoy nous les avons<br />

signées, à icelles fait apposer les<br />

sceaux <strong>de</strong> nos armes et contresigner<br />

par nos secrétaires.<br />

Fait et donné à Québec le <strong>de</strong>rnier avril<br />

mil six cens quatre-vingt-dix-sept.<br />

Ainsi signé : Frontenac et Bochart <strong>de</strong><br />

Champigny.<br />

Le « premier sault », dont on fait<br />

mention dans l’acte <strong>de</strong> concession <strong>de</strong><br />

la seigneurie <strong>de</strong> Jolliet, est en réalité<br />

le site <strong>de</strong>s « chutes Rouillard », situé<br />

sur le cours <strong>de</strong> la rivière Etchemin, à<br />

l’extrémité sud-est <strong>de</strong> Saint-Anselme.<br />

De plus, les « islets » mentionnés sont<br />

les petites îles se trouvant dans ladite<br />

rivière, entre le moulin Couture (XXe<br />

siècle) et l’extrémité sud-ouest <strong>de</strong><br />

la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>. La plus<br />

importante <strong>de</strong> ces petites îles, localisée<br />

en aval du pont <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>,<br />

portera éventuellement le nom <strong>de</strong><br />

« Jolliet ». À <strong>de</strong> nombreuses reprises,<br />

<strong>de</strong>s contrats notariés font référence à<br />

« L’île <strong>de</strong> Jolliet », notamment en 1821,<br />

alors que « par <strong>de</strong>vant » le notaire Jean-<br />

Joseph Reny, le seigneur Jean-Thomas<br />

Taschereau accor<strong>de</strong> en concession<br />

« L’île <strong>de</strong> Jolliet » au sieur Pierre Morin<br />

<strong>de</strong> St-Henry.<br />

Le passage <strong>de</strong>s Amérindiens…<br />

L<br />

a présence <strong>de</strong>s Amérindiens sur le<br />

territoire <strong>de</strong> la paroisse <strong>de</strong> <strong>Sainte</strong>-<br />

<strong>Claire</strong> est souvent mentionnée,<br />

notamment dans l’arrondissement<br />

d’Abénakis. Selon le Révérend<br />

Eugène Vétromile, dans son ouvrage<br />

« The Abenakis and their history »<br />

publié en 1866, le nom Abénakis veut<br />

dire : « Nos ancêtres <strong>de</strong> l’orient ». Par<br />

ailleurs, le Père Aubéry, cité dans le<br />

volume « Notes sur <strong>de</strong> vieux manuscrits<br />

Abénakis » rédigé en 1886 par Charles<br />

Gill, prétend que le nom Abénakis veut<br />

dire « Les anciens du temps passé ».<br />

Toutefois, il semble que la meilleure<br />

interprétation du mot Abénakis ait été<br />

donnée par l’abbé Joseph-A. Maurault<br />

dans son livre « Histoire <strong>de</strong>s Abénakis,<br />

Par ailleurs, toutes les autres îles<br />

porteront aussi <strong>de</strong>s noms tels<br />

Ste-Suzanne, Ste-Caroline, St-<br />

Alexandre et même « l’île aux<br />

sapins ».<br />

Outre Louis Jolliet, plusieurs<br />

seigneurs se sont succédé dans<br />

la seigneurie Jolliet au cours <strong>de</strong>s<br />

siècles. Toutefois, la famille<br />

Taschereau y aura tenu la place<br />

la plus significative. D’abord<br />

Gabriel-Elzéar Taschereau (1745-<br />

1809), celui-ci en avait obtenu les<br />

titres par sa mère, Marie-Louise<br />

Bazin, petite-fille <strong>de</strong> Louis Jolliet.<br />

Gabriel-Elzéar sera le véritable<br />

initiateur du développement <strong>de</strong><br />

cette seigneurie en y accordant les<br />

premières concessions à compter<br />

<strong>de</strong> 1785 mais surtout, il sera le<br />

fondateur <strong>de</strong> la future paroisse <strong>de</strong><br />

<strong>Sainte</strong>-<strong>Claire</strong>. Lors <strong>de</strong> son décès en<br />

1809, Gabriel-Elzéar va léguer ses<br />

seigneuries à ses enfants. Jean-Thomas<br />

et Thomas-Pierre-Joseph <strong>de</strong>viendront<br />

les coseigneurs <strong>de</strong> Jolliet. Toutefois,<br />

les autres enfants <strong>de</strong> Gabriel-Elzéar se<br />

partageront aussi <strong>de</strong> nombreuses terres<br />

sur ce vaste territoire s’étendant <strong>de</strong> la<br />

rivière Etchemin jusqu’à celle <strong>de</strong> la<br />

Chaudière. Suite à la mort subite <strong>de</strong><br />

Jean-Thomas (1778-1832), une partie<br />

importante <strong>de</strong> la seigneurie Jolliet sera<br />

éventuellement vendue à James Gibb,<br />

un riche marchand anglais, résidant<br />

<strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Québec. Gibb en fera<br />

l’acquisition à compter <strong>de</strong> 1835 et<br />

l’exploitera jusqu’en 1854, au moment<br />

<strong>de</strong>puis 1605 à nos jours ». Ce volume,<br />

publié en 1866, nous apprend que le nom<br />

original « Wôbanaki » décrivant les<br />

Abénakis, voudrait effectivement dire<br />

« Terre du Levant ». Au XVIIe siècle,<br />

les Français appelaient ces « sauvages »<br />

les Abénaquiois, ce qui veut dire « Ceux<br />

<strong>de</strong> la terre du Levant » que l’on a souvent<br />

traduit par « Le peuple du soleil levant ».<br />

Dans les « Relations <strong>de</strong>s Jésuites »,<br />

parues entre 1632 et 1672, on retrouve<br />

à quelques reprises <strong>de</strong>s références aux<br />

tribus <strong>de</strong>s Etchemins et <strong>de</strong>s Abénakis<br />

vivant ensemble le long <strong>de</strong> la rivière<br />

Etchemin. Ces Indiens parlaient<br />

probablement une langue commune.<br />

Inci<strong>de</strong>mment, l’une <strong>de</strong>s interprétations<br />

Gabriel-Elzéar Taschereau (1745-1809)<br />

<strong>de</strong> l’abolition du système seigneurial.<br />

C’est à ce moment que Jean-Thomas<br />

Taschereau (fils) (1814-1893) rachètera<br />

les titres <strong>de</strong> la seigneurie Jolliet et<br />

que ceux-ci vont <strong>de</strong>meurer dans la<br />

famille pour plusieurs décennies,<br />

du moins jusqu’en 1935 alors que<br />

Louis-Alexandre (premier ministre<br />

<strong>de</strong> la province <strong>de</strong> Québec) et Charles-<br />

Edmond, son frère, seront toujours les<br />

bénéficiaires <strong>de</strong>s rentes seigneuriales <strong>de</strong><br />

Jolliet.<br />

du mot « Etchemin », donnée par l’abbé<br />

Maurault, signifie : « Ceux <strong>de</strong> la terre<br />

<strong>de</strong> la peau pour les raquettes ». Ce nom<br />

avait été donné en raison <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong><br />

quantité d’orignaux et <strong>de</strong> caribous que<br />

l’on retrouvait sur le vaste territoire <strong>de</strong>s<br />

Etchemins. La peau <strong>de</strong> ces orignaux et<br />

caribous était particulièrement efficace<br />

afin <strong>de</strong> fabriquer la fonçure en babiche<br />

<strong>de</strong>s bonnes raquettes. Pour ce qui est<br />

du nom <strong>de</strong> la rivière Etchemin, son<br />

nom signifierait : « Rivière du Loup-<br />

Marin ». Il faut cependant noter que<br />

la rivière Etchemin fut d’abord appelée<br />

la « Bruyante ». Au début du XVIIIe<br />

siècle, on retrouve toujours <strong>de</strong>s Indiens<br />

Abénakis dans la mission du Sault-la-<br />

Chaudière où le père Joseph Aubery se

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