Sainte-Claire - Société historique de Bellechasse
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Au fil <strong>de</strong>s ans - 80 e parution<br />
habits et revêt une tunique grossière<br />
qu’elle enserre d’un cordon autour <strong>de</strong> sa<br />
taille. François lui coupe alors les cheveux<br />
et couvre sa tête d’un voile noir. Tous se<br />
ren<strong>de</strong>nt ensuite à l’église Santa Maria<br />
<strong>de</strong>gli Angeli (<strong>Sainte</strong>-Marie-<strong>de</strong>s-Anges)<br />
où <strong>Claire</strong> prononce les vœux <strong>de</strong> pauvreté,<br />
<strong>de</strong> chasteté et d’obéissance, reconnaissant<br />
François comme étant son supérieur.<br />
Rompant avec la richesse et le confort que<br />
sa famille lui assurait, <strong>Claire</strong> se réfugie<br />
auprès <strong>de</strong>s bénédictines du monastère <strong>de</strong><br />
San Paolo di Bastia.<br />
Informé <strong>de</strong> la fugue <strong>de</strong> sa fille, Favorino<br />
tente <strong>de</strong> raisonner <strong>Claire</strong>, mais c’est peine<br />
perdue. De son côté, François fait transférer<br />
sa protégée au monastère Sant’Angelo<br />
di Panzo car il craint <strong>de</strong>s représailles <strong>de</strong> la<br />
noble famille. Bientôt, <strong>Claire</strong> est rejointe<br />
par sa petite soeur Agnès qui n’a que quatorze<br />
ans. Désemparé, le clan Sciffi déci<strong>de</strong><br />
d’user <strong>de</strong> force pour sortir Agnès du monastère.<br />
Aidé d’une douzaine d’hommes<br />
armés, l’oncle Monaldo extirpe la ca<strong>de</strong>tte<br />
sous les yeux impuissants <strong>de</strong> <strong>Claire</strong>,<br />
mais le corps <strong>de</strong> l’adolescente <strong>de</strong>vient<br />
soudainement si lourd qu’il est impossible<br />
<strong>de</strong> le déplacer. Fou <strong>de</strong> rage, Monaldo<br />
s’apprête à battre sa nièce mais un<br />
mal violent l’afflige et paralyse son bras.<br />
Suivant les traces <strong>de</strong> <strong>Claire</strong> et d’Agnès,<br />
Béatrix vient rejoindre ses sœurs. Nous<br />
verrons plus tard qu’Ortelana, la mère <strong>de</strong>s<br />
trois recluses, ira rejoindre ses filles suite<br />
au décès <strong>de</strong> son mari Favorino. <strong>Claire</strong> et<br />
Béatrix logeront dorénavant dans une<br />
petite maison attenante à l’église San<br />
Damiano (Saint-Damien). Situé au sud<br />
<strong>de</strong> la ville, cet édifice datant du VIIe ou<br />
du VIIIe siècle fut restauré et agrandi en<br />
38<br />
Jardin-terrasse s’ouvrant sur le sud où <strong>Claire</strong> venait prendre un peu l’air et cultiver<br />
quelques fleurs en pot. Photo tirée du livre Assise <strong>de</strong>s éditions Plurigraf.<br />
1212 <strong>de</strong>s mains même <strong>de</strong> François. Le<br />
petit monastère <strong>de</strong>s «Clarisses» <strong>de</strong>venait<br />
le premier d’une série <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 4000<br />
établissements découlant <strong>de</strong> l’ordre<br />
religieux initié par la pieuse <strong>Claire</strong>.<br />
Une vie austère<br />
Confirmée supérieure à vie <strong>de</strong> l’ordre<br />
<strong>de</strong>s religieuses <strong>de</strong> Saint-François par<br />
son mentor, l’humble <strong>Claire</strong>, abbesse <strong>de</strong><br />
Saint-Damien, s’acquitte tout-<strong>de</strong>-même<br />
<strong>de</strong>s tâches les plus difficiles et les plus<br />
ingrates. En 1225, elle obtient du pape<br />
Innocent III <strong>de</strong> ne subvenir que <strong>de</strong> la<br />
charité <strong>de</strong>s autres, c’est pourquoi <strong>Claire</strong> et<br />
ses compagnes, les Damianites, sont aussi<br />
appelées Pauvres Dames. Seulement vêtue<br />
d’une tunique <strong>de</strong> bure et d’un manteau <strong>de</strong><br />
vulgaire étoffe, <strong>Claire</strong> marche toujours<br />
pieds nus, couche sur la dure, jeûne<br />
presqu’à l’année et gar<strong>de</strong> le silence autant<br />
que cela lui est possible. Malgré une santé<br />
chancelante qui la conduit fréquemment<br />
au repos, notre abbesse ne se nourrit<br />
d’ordinaire que <strong>de</strong> pain et d’eau. Les<br />
lundis, mercredis et vendredis <strong>de</strong> Carême,<br />
<strong>Claire</strong> se contente d’une once et <strong>de</strong>mie <strong>de</strong><br />
pain et d’une gorgée d’eau pour chaque<br />
repas. Elle passe la majeure partie <strong>de</strong> son<br />
temps à prier <strong>de</strong>vant le Saint-Sacrement,<br />
incitant ses consœurs à soupirer et à gémir<br />
en regard du triste <strong>de</strong>stin du Christ, son<br />
bien-aimé.<br />
Miracles attribués à l’admirable <strong>Claire</strong><br />
d’Assise<br />
On doit à <strong>Claire</strong> la guérison d’un fiévreux<br />
nommé Étienne que François lui avait<br />
envoyé ainsi que la guérison <strong>de</strong> plusieurs<br />
maux dont étaient éprises ses consœurs.<br />
On rapporte que <strong>Claire</strong> multipliait les<br />
pains et que ceux-ci étaient marqués<br />
d’une croix. Sa mère Ortelana, rentrée<br />
chez les Clarisses <strong>de</strong>puis le décès <strong>de</strong><br />
son mari, aurait même guéri un enfant<br />
défiguré. En mauvais terme avec le Saint-<br />
Siège, l’empereur Frédéric II Barberousse<br />
envoya l’armée <strong>de</strong>s Sarrasins dépeupler<br />
le duché <strong>de</strong> Spolète. Aux portes d’Assise<br />
en juin 1241, les troupes s’apprêtent à<br />
piller le couvent <strong>de</strong> San Damiano où les<br />
religieuses terrifiées n’ont recours qu’aux<br />
consolations <strong>de</strong> leur supérieure alitée et<br />
mala<strong>de</strong>. Soutenue par ses compagnes,<br />
<strong>Claire</strong> se traîne hors <strong>de</strong> son lit et fait<br />
exposer aux portes du couvent l’ostensoir<br />
renfermant l’hostie consacrée. Après<br />
quelques oraisons, les Sarrasins, qui<br />
avaient commencé à escala<strong>de</strong>r la muraille,<br />
prennent la fuite et quittent l’Ombrie.<br />
Coretto (petit chœur) meublé d’un lutrin, d’un prie-Dieu et d’un dossier rustique<br />
où <strong>Claire</strong> et ses Pauvres Dames se réunissaient pour prier et chanter. Photo tirée<br />
du livre Assise <strong>de</strong>s éditions Plurigraf