Adventiste Magazine - Janvier / Février 2017
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INTERVIEW<br />
> DEBORAH BOUGH<br />
Propos recueillis par <strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />
Deborah, peux-tu<br />
te présenter ?<br />
Je suis née au<br />
Tessin dans<br />
un petit village<br />
dans les<br />
montagnes.<br />
Ma mère est<br />
Tessinoise, mon<br />
papa est Américain<br />
des Îles<br />
Vierges. J’ai grandi<br />
dans une famille adventiste, à une<br />
époque où la religion était assez<br />
rigide. Je suis célibataire.<br />
Dirais-tu que tu es une fille de la<br />
ville ou plutôt de la campagne ?<br />
Actuellement, j’habite en ville. Je suis<br />
très contente car j’ai tout à disposition.<br />
J’habite près de l’église. Je suis<br />
près de mes amis. C’est très pratique.<br />
Mais je donne beaucoup d’importance<br />
à la nature. J’aime me promener<br />
en nature pour me ressourcer.<br />
D’où te vient cette passion pour la<br />
musique ?<br />
Je me rappelle que quand j’avais 3<br />
ans, à la maison il y avait un piano.<br />
J’aimais jouer et j’ai créé ma première<br />
mélodie à 3 ans. A l’âge de 6 ans, j’ai<br />
intégré la chorale de l’église. Tout<br />
cela car ma mère écoutait les disques<br />
des Beatles, d’Aretha Franklin, puis<br />
de Whitney Houston et de Mariah<br />
Carey. J’ai donc grandi dans cette<br />
ambiance gospel-soul.<br />
As-tu continué à développer ce don<br />
dans l’église ?<br />
J’ai continué à chanter dans l’église,<br />
jusqu’à mes 13 – 14 ans, ensuite j’ai<br />
fréquenté l’école de Collonges et<br />
beaucoup d’églises m’invitaient pour<br />
chanter. C’est à partir de là que j’ai<br />
tanné ma mère pour qu’elle m’achète<br />
ma guitare. J’ai ainsi pu commencer<br />
à composer mes premières chansons.<br />
Puis je suis allée à New York, pour différentes<br />
raisons. D’abord pour changer<br />
d’air, changer de culture. Comme<br />
beaucoup de jeunes, j’avais envie de<br />
voir le monde. Et c’est à New York<br />
que je me suis perfectionnée dans le<br />
pop américain.<br />
Et l’église dans tout cela ?<br />
Pour moi, c’est plus une question de<br />
foi. C’est-à-dire que j’ai grandi dans<br />
un milieu où l’église, à l’époque, était<br />
très influencée par le fondamentalisme<br />
et aussi, je pense, par les échos<br />
de la Seconde Guerre mondiale. Pas<br />
seulement l’église adventiste, mais je<br />
trouve que toutes les églises étaient<br />
très froides et très rigides dans leurs<br />
principes. Personnellement, je l’ai<br />
très mal vécu. Surtout parce que<br />
mon père était très rigide. Il a vécu<br />
une vie difficile due à la ségrégation<br />
aux Etats-Unis. Il a vécu au milieu des<br />
conséquences du racisme. Et d’autre<br />
part, il a participé à la Seconde Guerre<br />
mondiale. On le sait, quelqu’un qui<br />
sort d’une guerre, revient avec l’esprit<br />
bouleversé de tout ce qu’il a vu et<br />
vécu. Donc je pense qu’il a transmis<br />
une forte angoisse dans son éducation.<br />
Tout cela a été très lourd pour<br />
moi. C’était suffoquant à certains moments.<br />
Tu vivais une certaine pression, il<br />
fallait faire ceci et pas cela, sinon<br />
Dieu te punissait. C’est cela qui<br />
t’accablait ?<br />
Voilà, c’est exactement cela ! Et au final,<br />
je me suis dit que si finalement il<br />
faut affronter « deux dieux » qui sont<br />
contre moi, peut-être qu’il vaut mieux<br />
vivre ma propre vie toute seule. C’est<br />
là que je suis partie en Amérique,<br />
pour voir le monde. Mais quand je regarde<br />
en arrière, je crois qu’au fond<br />
de mon cœur j’ai toujours recherché<br />
Dieu. Mais je n’arrivais jamais à le<br />
trouver car je le cherchais dans des<br />
mauvais endroits.<br />
Finalement je suis rentrée, au décès<br />
de mon père. Quelques temps après,<br />
j’ai enregistré mon premier album.<br />
J’ai fait plusieurs dates en Suisse. J’ai<br />
participé à des événements comme le<br />
Montreux Jazz Festival, Hallenstadion<br />
à Zurich, j’ai fait l’ouverture de Gad<br />
Elmaleh au théâtre du Léman. Beaucoup<br />
de dates importantes et c’était<br />
super. Mais à un moment, j’ai quitté<br />
mon manager car je ne m’entendais<br />
pas du tout avec lui. J’ai commencé<br />
des études en Sciences de la communication<br />
à l’Université de la Suisse italienne.<br />
Mes amis m’encourageaient à<br />
continuer à chanter. Alors j’ai fait The<br />
Voice of Switzerland en 2012 et ESC<br />
– Eurovision Song Contest – en 2015.<br />
Cela s’est très bien passé. J’ai enchaîné<br />
avec des concerts. Mais j’avais<br />
toujours ce sentiment d’oppression<br />
lourde de mon passé et des expériences<br />
négatives accumulées. Le fait<br />
d’avoir quitté mon manager n’avait<br />
pas été simple. Il voulait faire de moi<br />
quelque chose que je ne voulais pas<br />
être. En tant qu’artiste, on veut t’imposer<br />
des choses de manière subtile.<br />
Maintenant que je connais Dieu<br />
c’est plus facile. Mais auparavant, ce<br />
n’était pas si évident.<br />
Et justement, Dieu dans tout cela ?<br />
C’est après l’Eurovision Song Contest<br />
que j’ai eu pour la première fois une<br />
véritable rencontre avec Dieu. C’est<br />
la première fois que j’entendais parler<br />
de Dieu avec un langage d’amour,<br />
de compassion et de miséricorde. Je<br />
n’avais jamais entendu cela auparavant.<br />
Cela s’est passé dans une église<br />
évangélique. J’ai commencé par là.<br />
Je m’étais promis de ne plus jamais<br />
retourner à l’église adventiste. Mais<br />
la personne qui m’accompagnait m’a<br />
invité à aller à l’église de Massagno,<br />
qui se réunit le dimanche dans les locaux<br />
de l’église adventiste. Quand j’ai<br />
vu cela, je me suis dit « Non, ce n’est<br />
pas possible ! » Je voulais prendre ma<br />
voiture et repartir. Mais par politesse,<br />
je ne l’ai pas fait.<br />
Je suis entrée et lorsque je les ai<br />
entendu louer Dieu, je suis presque<br />
tombée à terre, tellement le Saint<br />
Esprit m’a remplie de joie, j’avais la<br />
chair de poule. J’ai vraiment ressenti<br />
sa présence. J’ai commencé un nouveau<br />
parcours.<br />
Presqu’un an après, j’ai vu les jeunes<br />
de Mission Caleb dans la rue au Tessin.<br />
J’ai vu ces jeunes qui ne voulaient<br />
pas parler de Dieu, mais simplement<br />
t’embrasser, te sourire... Cela m’a attirée.<br />
Ils m’ont expliqué qu’ils étaient<br />
adventistes du 7e jour, qu’ils proposaient<br />
un programme de toute une<br />
semaine. J’ai participé à quelquesuns<br />
de leurs programmes et ensuite<br />
j’ai commencé à fréquenter l’église.<br />
J’ai été reçue très chaleureusement.<br />
J’ai vu une vraie évolution, car il n’y<br />
avait aucune rigidité. Petit à petit,<br />
Dieu a commencé à restaurer mon<br />
cœur et à enlever toute la rancœur<br />
que j’avais contre l’église. J’ai réussi<br />
à tout pardonner. Le pardon, c’est<br />
vraiment fondamental.<br />
Tu as participé à toute la semaine<br />
Mission Caleb ?<br />
Non, je n’ai fait que deux soirées,<br />
car quand j’ai rencontré les jeunes,<br />
la semaine était déjà bien entamée.<br />
J’ai assisté à une soirée cinéma. J’ai<br />
vu le film Courageous. Déjà, j’étais<br />
choquée qu’il y ait un film à l’église.<br />
Je me suis dit « Attends, ce n’est pas<br />
possible ! Il y a eu une vraie évolution<br />
! » Puis, j’ai été très touchée<br />
par le film. La deuxième soirée proposait<br />
soit de regarder un film, soit<br />
une conférence sur la gestion des<br />
émotions avec le pasteur Lucio Altin.<br />
J’ai hésité. Quelque chose me disait<br />
d’assister à la conférence. Ce que j’ai<br />
fait. Et vraiment, cela a été un déclic.<br />
Parler avec Lucio Altin a été super et<br />
continuer avec lui m’a facilité le processus<br />
de pardon et de libération.<br />
C’était une étape nécessaire. On<br />
a beaucoup discuté ensemble, de<br />
beaucoup de choses, mais jamais de<br />
revenir à l’église. C’est cela que j’ai<br />
aimé. J’ai été libre de remettre tout<br />
cela entre les mains de Dieu et de<br />
voir ce que Dieu voulait. Ce qui est<br />
important pour moi, ce n’est pas le<br />
nom de l’église – car au royaume des<br />
cieux tous les enfants de Dieu seront<br />
réunis et pas que les adventistes –<br />
mais vraiment de faire la volonté de<br />
Dieu. Et j’ai ressenti que c’était ici,<br />
dans l’église adventiste, que se trouvait<br />
la volonté de Dieu pour moi.<br />
Comment se passe ce retour à la foi<br />
? Es-tu engagée dans un ministère ?<br />
On m’a tout de suite invitée à faire<br />
plusieurs choses dans l’église en me<br />
disant que j’avais beaucoup de dons.<br />
Mais au début, j’ai dit non car je voulais<br />
me familiariser. Petit à petit, je<br />
ne sais pas comment expliquer, j’ai<br />
ressenti dans mon cœur que c’était<br />
le moment de m’engager. Mais j’ai<br />
beaucoup prié pour savoir si c’était<br />
la volonté de Dieu. De manière générale,<br />
je priais pour que Dieu m’utilise<br />
et qu’il me place dans un contexte<br />
où il pourrait le faire. En voyant que<br />
l’église avait des besoins auxquels<br />
je pouvais répondre, j’ai pris cela<br />
comme une réponse très claire.<br />
Avec Dieu, au début c’est un chemin<br />
très lent, car il faut être à son<br />
écoute et à l’écoute des réponses<br />
qu’il met dans ton cœur. Je suis plutôt<br />
quelqu’un qui prend des décisions<br />
très rapidement, et Dieu m’a appris la<br />
persévérance, la patience et l’attente.<br />
Car parfois il faut attendre. Dieu ne te<br />
fait pas faire ceci ou cela si tu n’es pas<br />
prêt. Il faut une préparation interne.<br />
Tu as vécu une belle expérience<br />
avec Dieu, il t’a rappelée, tu t’es<br />
réengagée avec Lui. Comment vistu<br />
maintenant ce don que Dieu t’a<br />
offert ?<br />
Pendant la période que j’appelle<br />
« noire », ou plus exactement « le<br />
baptême de feux » – car quand tu te<br />
convertis au Seigneur il y a tout un<br />
passage à traverser – Dieu m’a donné<br />
quelques chansons. Je suis en train<br />
de sortir un nouveau single : Supreme<br />
Love. Depuis que j’ai retrouvé le<br />
Seigneur, je lui ai dit que s’il le veut, je<br />
suis prête à tout lâcher. S’il veut que<br />
je parte en mission, j’irai. Au début je<br />
croyais que c’était cela. Mais le Seigneur<br />
m’a bien montré qu’il ne m’a<br />
pas créé pour cela. J’ai recommencé<br />
à composer. Et aujourd’hui, je suis<br />
très, très enthousiaste de partager<br />
ce single avec le public. Je ne fais<br />
pas une musique de louange. Je fais<br />
une musique pop destinée à tous les<br />
jeunes, tous les jeunes qui ont soif de<br />
Dieu, mais qui ne le savent pas.<br />
ENVIE D’EN SAVOIR PLUS ?<br />
Deborah Bough participera au 1° congrès des Ministères<br />
des Femmes, avec un témoignage et un concert exclusif,<br />
le samedi 18 mars <strong>2017</strong> à Bellinzona (au Tessin).<br />
Inscription et informations<br />
WWW.ADVENTISTE.CH<br />
www.excorporalux.de<br />
1° Congrès des ministères des femmes<br />
Fédération de la Suisse Romande et du Tessin<br />
17 au 19 mars <strong>2017</strong><br />
À Bellinzone, Tessin | CH<br />
Qui enverrai-je? – Me voici, envoie-moi!<br />
Invitée<br />
Raquel Arrais<br />
Vice responsable du Ministère des Femmes à la Conférence Générale<br />
Ses conférences seront en portuguais avec traduction.<br />
Langue officielle: italien | Traductions: français & allemand<br />
Inscriptions jusqu‘au 31 01.<strong>2017</strong><br />
Places limitées! Pour la participation, inscription obligatoire<br />
Informations & Inscriptions: congressodonne<strong>2017</strong>@gmail.com<br />
www.adventiste.ch/departements/ministeres-des-femmes<br />
DEBORAH BOUGH<br />
IN CONCERTO AL CONGRESSO DEI MINISTERI<br />
FEMMINILI IN TICINO<br />
SABATO 18 MARZO, <strong>2017</strong><br />
PER MAGGIORI INFORMAZIONI RIVOLGERSI A<br />
ADVENTISTE.CH/DEPARTEMENTS/MINISTERE-DES-FEMMES<br />
POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />
contact@adventistemagazine.com<br />
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