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Adventiste Magazine N°21 Octobre - Novembre - Décembre 2019

4 TÉMOIGNAGE - Carmelo : De l'esclavage de la drogue à la liberté en Jésus 8 FOCUS - Richard Lehmann : Du zéro pointé à Président d'Union 14 CROYANCES - La révolution française et la formation de l'adventisme 18 FEMMES - 200ème "Partage au féminin" à Neuchâtel 21 HOMMAGE - François Perrin 22 ACTUALITÉS SUISSES Adventiste Magazine est le journal trimestriel de la Fédération Adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT)

4 TÉMOIGNAGE - Carmelo : De l'esclavage de la drogue à la liberté en Jésus
8 FOCUS - Richard Lehmann : Du zéro pointé à Président d'Union
14 CROYANCES - La révolution française et la formation de
l'adventisme
18 FEMMES - 200ème "Partage au féminin" à Neuchâtel
21 HOMMAGE - François Perrin
22 ACTUALITÉS SUISSES

Adventiste Magazine est le journal trimestriel de la Fédération Adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT)

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Richard Lehmann<br />

DU ZÉRO POINTÉ À PRÉSIDENT D’UNION :<br />

QUAND DIEU EST À L’ŒUVRE<br />

OCTOBRE / NOVEMBRE / DÉCEMBRE <strong>2019</strong> N°ISSN 2571-6859<br />

21<br />

CROYANCES<br />

La révolution française<br />

et la formation de<br />

l'adventisme<br />

TÉMOIGNAGE<br />

Carmelo : De l'esclavage<br />

de la drogue à la liberté<br />

en Jésus


RECETTE<br />

Journal trimestriel<br />

de la Fédération<br />

<strong>Adventiste</strong> de la Suisse<br />

Romande et du Tessin<br />

(FSRT)<br />

DIEU A UN PLAN…<br />

EDITO<br />

SOMMAIRE<br />

POMMES<br />

FAÇON BISCUITS<br />

Ingrédients<br />

2-3 pommes<br />

Sirop d’érable<br />

Noisettes<br />

1. Laver, peler et couper les pommes en tranches.<br />

2. Avec des emporte-pièces, couper des formes et les<br />

disposer sur une plaque de four.<br />

3. Préchauffer le four à 150ºC.<br />

4. Verser du sirop d’érable.<br />

5. Casser grossièrement des noisettes avec l’aide d’un<br />

verre. Mettre les noisettes dans un sachet plastique et<br />

frapper quelques coups avec le verre.<br />

6. Répartir les noisettes et les fruits.<br />

7. Cuire 45 minutes.<br />

.<br />

Une recette de Jessica Merckx<br />

http://pinkcappuccino.ch<br />

<strong>N°21</strong><br />

<strong>Octobre</strong> - <strong>Novembre</strong> -<br />

<strong>Décembre</strong> <strong>2019</strong><br />

Revue gratuite<br />

Imprimée en Allemagne<br />

N° ISSN 2571-6859<br />

Rédacteur en chef : Rickson<br />

Nobre Éditeur : Département<br />

des communications de la FSRT<br />

Équipe de rédaction : Rickson<br />

Nobre, Eunice Goi, Yolande<br />

Grezet, Pierrick Avelin, Cédrick<br />

Fernandez Maquettiste :<br />

Cédrick Fernandez et Eunice Goi<br />

Rédacteurs : Rickson Nobre,<br />

Richard Lehmann, Flavio Pereira<br />

Da Silva Filho, Tiziana Càla, Eunice<br />

Goi, Suzanne Von Büren, Conni<br />

Henck Correctrices : Geneviève<br />

Montégut, Simone Charrière,<br />

Odette Cordas<br />

Crédit photos<br />

Couverture, p8 : Frédéric Leduc<br />

p2 : Jessica Merckx p5, p6 :<br />

Deborah Bough p9 : Pxhere p10<br />

à 12 : Richard Lehmann p14, p15<br />

: Adobe Stock p16 : Conférence<br />

générale des <strong>Adventiste</strong>s du<br />

Septième Jour p18 à 20 : Suzanne<br />

von Büren p21 : Myldred Delker<br />

p22 : Eunice Goi p24, p25 : Carlos<br />

Alvarenga p26, p27 : Claudia Dala<br />

da Silva p28 : Campus du Salève<br />

p30 : Carla Silva p31 : Service<br />

Communications de la Clinique<br />

de La Lignière<br />

Les articles publiés et signés dans<br />

<strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong> n'engagent<br />

que leurs auteurs.<br />

© FSRT - Tous droits réservés<br />

pour tous pays.<br />

RICKSON<br />

NOBRE<br />

Pasteur et<br />

rédacteur en<br />

chef<br />

L’histoire de Carmelo m’a impressionné. Un<br />

parcours chaotique entre drogues, prison<br />

et incertitudes mais qui va finalement être<br />

transformé grâce aux bras d'une femme<br />

avant d'arriver dans ceux de Jésus. Cela<br />

montre que Dieu a un plan, tel que nous<br />

décrit le livre de Jérémie : « Je connais les<br />

projets que je forme pour vous. Je le déclare<br />

: ce ne sont pas des projets de malheur, mais<br />

des projets de bonheur. Je veux vous donner<br />

un avenir plein d’espérance. »<br />

Justement, les projets de Dieu ont aussi changé la vie d’un<br />

jeune homme qui a grandi en Alsace, un certain Richard, qui<br />

d’apprenti électricien est devenu pasteur et président d’Union<br />

en France. Tout cela grâce à une émission radio écoutée par sa<br />

maman : "La voix de l’espérance". Mais décider de suivre les<br />

plans de Dieu ne signifie pas forcément qu’ils ne seront pas<br />

parsemés d’embûches. Il a fallu tenir bon quand ce fameux<br />

Richard a obtenu la note de 0,5 à son premier examen de<br />

français. Et c'est ce qu'il a fait pour rester dans le projet de Dieu<br />

pour lui.<br />

De la même manière, les femmes de Neuchâtel ont tenu bon,<br />

puisqu’elles viennent de fêter leur 200 ème rencontre de "Partage<br />

au féminin". Quand cela a commencé, elles étaient loin<br />

d’imaginer que ces rencontres faisaient partie du plan de Dieu<br />

pour changer la vie de plusieurs d'entre elles, certaines allant<br />

jusqu’à prendre la décision de se faire baptiser.<br />

Merci au Seigneur pour ces projets et Ses projets de bonheur<br />

qui changent les vies. Nous espérons que ces histoires et<br />

témoignages de ce numéro d’<strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong> vous<br />

inspireront et vous inciteront également à choisir de vivre le<br />

projet de Dieu.<br />

4TÉMOIGNAGE<br />

Carmelo : De l'esclavage<br />

de la drogue à la<br />

liberté en Jésus<br />

8FOCUS<br />

Richard Lehmann :<br />

Du zéro pointé à<br />

Président d'Union<br />

14<br />

CROYANCES<br />

La révolution française<br />

et la formation de<br />

l'adventisme<br />

18<br />

FEMMES<br />

200 ème "Partage au<br />

féminin" à Neuchâtel<br />

21<br />

HOMMAGE<br />

François Perrin<br />

22<br />

ACTUALITÉS<br />

SUISSES<br />

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2 3


TÉMOIGNAGE<br />

CARMELO<br />

De l'esclavage de la drogue<br />

à la liberté en Jésus<br />

Cigarettes, haschisch, cocaïne... un cycle infernal qui a<br />

conduit Carmelo en prison mais aussi aux pieds de Jésus.<br />

Car avec Dieu, on ne va jamais trop loin. Sa grâce peut nous<br />

atteindre n'importe où.<br />

Je m’appelle Carmelo Spinelli. Je suis né en<br />

1972 à Varèse au sein d’une famille catholique<br />

très attachée à la tradition. À l’âge<br />

de 15 ans, je commence à travailler<br />

comme serveur dans un restaurant,<br />

et c’est là que j’entre<br />

en contact avec les plaisirs<br />

néfastes de ce<br />

monde. Je me mets<br />

à fumer, d’abord<br />

simplement des<br />

cigarettes puis<br />

du haschisch. Je<br />

tombe également<br />

dans l’alcool et la<br />

drogue. La cocaïne et<br />

LSD me maintiennent<br />

pris au piège, surtout<br />

lors des fêtes au cours desquelles<br />

j’épuise souvent tous mes<br />

revenus.<br />

À l’âge de 19 ans, je rencontre Margareth,<br />

une fille de République Dominicaine qui<br />

va changer ma vie. Elle me parle de Jésus,<br />

un sujet qui m’apporte toujours beaucoup<br />

de joie. Margareth me fait découvrir<br />

les conseils sur l’alimentation<br />

que contient la Bible. Je<br />

n’arrive pas à mettre en<br />

pratique ce que j’apprends,<br />

pourtant j’ai<br />

en moi cette conviction<br />

très forte que<br />

la Bible est la Parole<br />

de Dieu. Je sais bien<br />

que si la Bible présente<br />

ces conseils<br />

de vie, c’est qu’il y<br />

a une bonne raison.<br />

Mais ce qui m’importe le<br />

plus c’est que Margareth est<br />

mariée alors je m’éloigne un peu<br />

pour mettre fin à mon attirance pour elle.<br />

En changeant d’emploi je perds même<br />

contact avec elle... pour mieux la retrouver<br />

4 5


quelques années plus tard. Entre temps, Margareth<br />

a mis fin à son mariage, ce qui me permet<br />

d’assumer un nouveau rôle dans la vie de<br />

la jeune femme. Je vais vivre avec Margareth et<br />

son fils. Malgré tout, ma vie suit son cours sans<br />

grands changements : je continue à fumer, à<br />

boire et à manger de façon immodérée. Seule<br />

nouveauté, je réussis à ouvrir un petit restaurant<br />

à Varèse. Malheureusement, les choses<br />

ne vont pas bien, ni à la maison ni au travail :<br />

je suis forcé de fermer mon commerce, faute<br />

de clients et à cause des coûts excessifs. Au<br />

plus mal, je ne sais pas comment m’en sortir.<br />

C’est dans ce moment difficile que je<br />

commence à ressentir le besoin<br />

de Dieu, si bien que c’est à lui<br />

que je demande de l’aide<br />

pour sortir de ce tourbillon.<br />

Et contre toute<br />

attente, ma situation<br />

empire.<br />

Les mois passent et<br />

je me retrouve en<br />

prison, soupçonné<br />

de trafic de drogue.<br />

Bien que les accusations<br />

ne soient<br />

pas fondées, le temps<br />

passe, lentement, et<br />

aucun élément nouveau<br />

n’est apporté à mon dossier,<br />

aucune libération en vue. Le seul<br />

objet que j’ai choisi d’emporter avec moi<br />

en prison était la Bible qu’on m’avait donnée à<br />

l’occasion de mon baptême catholique, quand<br />

je n’étais qu’un petit enfant. Je ne l’avais jamais<br />

ouverte avant. J’y découvre que les commandements<br />

sont différents de ce que j’imaginais.<br />

Je prends aussi connaissance des enseignements<br />

et des conseils que la Bible donne, instructions<br />

qui ont pour seul but de donner aux<br />

êtres humains une vie pleine et abondante.<br />

Quelles découvertes !<br />

Une fois l’enquête terminée, environ un an<br />

après, je sors enfin de prison. Je reprends ma<br />

vie où je l’avais laissée, je retrouve un travail et<br />

retourne vivre avec Margareth. Environ 5 mois<br />

plus tard, elle m’invite à aller avec elle à l’église<br />

adventiste de Varèse. C’est le déclic : j’ai soudainement<br />

très soif de connaître la vérité et de<br />

mieux connaître Jésus. Nous commençons en<br />

couple des cours bibliques, au cours desquels<br />

nous réalisons être en position d’adultère aux<br />

yeux de Dieu. D’un commun accord, nous interrompons<br />

notre relation car nous souhaitons<br />

faire confiance à Dieu et lui soumettre<br />

notre cœur et notre volonté.<br />

Grâce à l’aide du Seigneur, j’arrête de fumer et<br />

de boire. Un bouleversement radical s’opère<br />

dans mon alimentation puisque je<br />

deviens végétalien. Puis je<br />

recommence un parcours<br />

d’études bibliques suite<br />

à ma rencontre avec<br />

le pasteur Matthias<br />

Maag. À travers la<br />

Parole du Seigneur<br />

et les textes d’Ellen<br />

White, j’acquiers<br />

la conviction que<br />

l'ensemble des<br />

valeurs de l’Église<br />

adventiste honorent<br />

Dieu. Je prends la décision<br />

d’être baptisé, ce<br />

qui s’est concrétisé le 22<br />

juin <strong>2019</strong>, en même temps<br />

que trois autres personnes. Cette<br />

date marque pour moi une nouvelle naissance,<br />

même si je me suis senti membre de<br />

l’église dès l’instant où j’ai choisi et accepté Jésus<br />

comme mon sauveur personnel.<br />

Aujourd’hui mon grand souhait est que la personne<br />

qui m’a amené à connaître Jésus choisisse<br />

elle aussi de lui confier complètement sa<br />

vie, en se faisant baptiser. Ma prière est que le<br />

Seigneur m’utilise comme un instrument entre<br />

ses mains, pour que mon témoignage touche<br />

et transforme d’autres vies.<br />

AM<br />

6<br />

7


FOCUS<br />

Richard Lehmann<br />

DU ZÉRO POINTÉ À PRÉSIDENT D’UNION :<br />

L'APPEL DE DIEU<br />

QUAND DIEU EST À L’ŒUVRE<br />

Il est des personnalités qu’on admire, qui inspirent et dont on envie la force, le courage,<br />

la spiritualité et le destin. Mais sait-on par quoi elles sont passées, ce qu’elles<br />

ont enduré pour atteindre ces caractéristiques ou ces positions ? Serions-nous prêts<br />

à chausser leurs souliers et parcourir leur chemin ? Richard Lehmann est un homme<br />

connu dans le milieu adventiste pour son parcours professionnel, sa sagesse et ses<br />

livres. A l’instar de nombreux grands hommes modernes et de la Bible, il a aussi<br />

connu le désert et ses difficultés. C’est ce côté personnel et plus intime que vous<br />

allez pouvoir découvrir ici.<br />

Je suis né dans les Vosges au début de la dernière<br />

guerre à la suite du déplacement des habitants<br />

de Strasbourg en raison de l’avancée allemande.<br />

Par la suite, mes parents sont revenus<br />

en Alsace où j’ai grandi. Ma famille était plus ou<br />

moins religieuse. Moi, j’aimais l’église catholique<br />

où j’ai été baptisé et fait ma première communion.<br />

J’avais l’habitude de fréquenter le couvent<br />

des Capucins près de chez nous.<br />

À une certaine époque, ma mère est tombée<br />

malade et a cherché, dans d’autres religions que<br />

la sienne, des réponses à ses questions existentielles,<br />

parce qu’elle ne trouvait pas la guérison.<br />

Un jour, elle s’est mise à genoux dans son salon<br />

et a demandé à Dieu de la secourir. Puis, elle<br />

s’est relevée, a fait son ménage et a allumé la radio.<br />

Elle est tombée sur la toute fin d’une émission.<br />

Elle a juste eu le temps d’entendre l’animateur<br />

dire : « C’était la Voix de l’espérance, BP 403,<br />

Paris 13 ème ». Cette phrase l’a interpelée et elle<br />

a écrit à cette adresse. À la suite de cela, une<br />

assistante pastorale est venue pour lui donner<br />

des études bibliques et c’est ainsi qu’elle est<br />

devenue adventiste.<br />

Moi je n’étais pas d’accord avec ce changement.<br />

J’étais catholique, je suivais le catéchisme et son<br />

sabbat me gênait beaucoup. Convaincue de sa<br />

nouvelle foi, elle a ouvert sa Bible devant moi à<br />

Exode 20 et m’a demandé de comparer ce texte<br />

avec mon catéchisme que je défendais fermement.<br />

Cela fut un choc pour moi. Mon amour<br />

propre était atteint. J’avais 12 ans et ma réaction<br />

a été... de devenir agnostique ! Je n’assumais<br />

pas de dire qu’elle avait raison car cela voulait<br />

dire que je m’étais trompé mais, je savais aussi<br />

que si je disais que les catholiques étaient dans<br />

le vrai, alors je donnais plus de valeur à mon<br />

catéchisme qu’à la Bible.<br />

Malgré mes réticences, ma mère m’a envoyé<br />

dans une colonie de vacances<br />

adventiste où je me suis fait des<br />

amis que j’aimais beaucoup.<br />

Alors pour les retrouver je<br />

me suis rendu à la société<br />

de jeunesse de l’église.<br />

Des liens forts se sont<br />

créés au fur et à mesure<br />

qu’on grandissait ensemble.<br />

A l’époque je fréquentais<br />

l’école publique de Koenigshoffen,<br />

dans la banlieue<br />

de Strasbourg, et ma<br />

mère m’a proposé d’intégrer<br />

une école adventiste qui existait<br />

dans ces temps-là à Strasbourg. J’ai accepté<br />

et cela a augmenté mon nombre d’amis<br />

adventistes. J’ai commencé à observer le sabbat.<br />

Après avoir obtenu mon Certificat d’études<br />

primaires, j’ai opté pour un centre d’apprentissage<br />

juif pour avoir le sabbat libre. J’y ai préparé<br />

le CAP d’électricien.<br />

A la fin de mes études, j’ai passé un concours<br />

pour être formé au métier de frigoriste à Paris.<br />

C’est le moment où j’ai décidé d’être baptisé. Je<br />

vivais cela comme une grande aventure : être<br />

seul à 17 ans, dans une grande ville inconnue.<br />

J’ai senti que j’avais besoin du secours du Seigneur<br />

et je me suis donc engagé avec Lui.<br />

Arrivé à Paris, grand lecteur que je suis, j’ai lu<br />

beaucoup de livres notamment la biographie<br />

de Livingstone et celle de William Carrey. Ces<br />

deux missionnaires m’ont donné envie de partir<br />

moi-même en mission, en Afrique. Mais je savais<br />

que pour cela, il y avait toute une formation<br />

à suivre. J’ai fini mes études de frigoriste à 18<br />

ans. Je suis rentré à Strasbourg pour travailler<br />

dans le but d’aider mes parents. Je devais aussi<br />

accomplir mes deux ans de service militaire,<br />

obligatoire à l’époque. Alors j’ai repoussé ma<br />

vocation de missionnaire à plus tard.<br />

LE CHEMIN PIERREUX<br />

DES ÉTUDES<br />

Un jour, Michel Grisier, pasteur à Strasbourg,<br />

a eu besoin d’un électricien pour réaliser les<br />

travaux pour l’église. Et a fait appel à moi. A<br />

cette occasion, nous avons parlé de mon avenir,<br />

de mon désir de servir Dieu en tant que<br />

missionnaire et j’ai exposé mon obstacle<br />

: l’argent. C’est alors qu’il a<br />

expliqué avoir été colporteur en<br />

Bretagne et qu’avec la vente<br />

de livres il avait pu payer ses<br />

frais d’études à Collonges.<br />

Il m’a suggéré de faire la<br />

même chose. La semaine<br />

suivante, lors d’une assemblée,<br />

il a demandé au président,<br />

frère Charles Winandy,<br />

s’il m’autorisait à faire du<br />

colportage en Alsace, afin de<br />

réunir les fonds pour aller à<br />

Collonges. Il s’est montré favorable<br />

mais il y avait un obstacle : je<br />

n’avais aucune formation pour vendre<br />

des livres. J’avais bien fait du porte-à-porte<br />

pour vendre le journal Jeunesse, mais colporter<br />

c’est bien autre chose. Un peu aventurier,<br />

en quelques jours, je me suis lancé. J’ai quitté<br />

le magasin d’électroménagers où je travaillais,<br />

sans grande peine, car je n’y exerçais pas le métier<br />

à proprement parler de frigoriste et ce que<br />

j’y avais découvert – une manière d’abuser du<br />

client – ne me plaisait pas du tout. Donc j’ai saisi<br />

cette opportunité d’aboutir à mon rêve de mission,<br />

mais en me limitant à des Revues. Je dois<br />

dire aussi que lorsque j’ai annoncé à ma mère<br />

mon changement d’orientation et mes regrets<br />

de ne pas être un soutien, elle m’a dit : « Tu sais,<br />

cela fait si longtemps que je prie pour cela ! »<br />

La maison d’édition Vie et Santé m’a envoyé des<br />

8<br />

9


evues Signes des temps, et Vie et Santé, périmées<br />

bien sûr ! Je m’étais fixé de vendre 70<br />

paquets de 3, soit 210 revues par jour. Pour<br />

cela, tous les matins, je prenais le bus ou le train<br />

pour rejoindre les villages environnants. J’allais<br />

de porte en porte avec comme seul et unique<br />

discours : « Bonjour madame, je suis étudiant,<br />

je vends ces journaux pour payer mes études.<br />

C’est 3 pour 1 franc. » C’est tout. Je ne savais pas<br />

quoi dire d’autre. Et cela fonctionnait ! Quasiment<br />

toutes les semaines je recevais des colis<br />

de la maison d’édition. Mon but était de récolter<br />

le tiers du tarif de l’écolage. En effet, un autre<br />

tiers était couvert par la maison d’édition et le<br />

dernier tiers par l’Union, si je me souviens bien.<br />

C’est ainsi que finalement, je suis<br />

arrivé à Collonges. Je me suis<br />

inscris à ce qu’on appelait, à<br />

l’époque, le cours d’évangéliste.<br />

Mais n’ayant pas<br />

le baccalauréat, j’ai reçu<br />

la nouvelle que je n’avais<br />

pas le niveau pour entrer<br />

en théologie et que je devais<br />

d’abord faire la classe<br />

de seconde. Cela voulait<br />

dire une année de plus. Je<br />

devais faire une quatrième<br />

année. J’ai donc intégré cette<br />

classe de seconde, en même<br />

temps que René Augsburger, mon<br />

copain de chambre qui, lui, avait étudié<br />

en Autriche.<br />

Ma première dissertation en français est à garder<br />

dans les annales ! Le professeur a distribué<br />

les devoirs aux élèves en commençant par les<br />

notes les plus hautes. Puis les feuilles défilaient<br />

selon les notes : 10, 8, 6... et je n’avais toujours<br />

pas la mienne ! Au bout d’un moment, le professeur<br />

m’a appelé par mon nom et m’a demandé<br />

d’où je venais. Je lui ai alors expliqué que je<br />

venais de Strasbourg où j’avais étudié dans un<br />

centre d’apprentissage. Avec un ton que je n’oublierai<br />

jamais, il m’a annoncé publiquement qu’il<br />

m’attribuait un 0,5 pour l’encre utilisée, car pour<br />

le reste, mon français était exécrable. Cela fut<br />

un choc pour moi. J’étais effondré. Je suis rentré<br />

à midi dans ma chambre et j’ai prié Dieu en lui<br />

disant que s’il voulait que je devienne missionnaire,<br />

il allait devoir faire un gros effort pour<br />

moi... Et c’est ce qu’Il a fait !<br />

Au bout d’un an, et le début de longues périodes<br />

de colportage en été, en Bretagne,<br />

avec des livres cette fois, je suis entré au cours<br />

d’évangéliste, enfin ! Mais là, nouvelle douche<br />

froide. Le pasteur Fridlin, président de la Division,<br />

informe les étudiants que désormais,<br />

pour aller en Afrique, il faudra avoir au moins le<br />

baccalauréat. Information confirmée par mon<br />

conseiller, Raoul Dederen, je retourne donc en<br />

classe de Première. Mon parcours était de toute<br />

évidence semé d’embûches, et c’était loin d’être<br />

fini. J’ai passé mon premier bac au mois de juin<br />

et j’ai dû repasser à la session de repêchage en<br />

septembre. Je n’avais pas les points nécessaires<br />

mais j’ai été repêché tout de même.<br />

Après tout cela, je devais partir au service<br />

militaire. J’ai fait des travaux de peinture<br />

à Collonges. Puis j’ai été<br />

convoqué à l’hôpital militaire<br />

de Nancy pour faire un électroencéphalogramme.<br />

En<br />

effet, lors des entretiens<br />

préparatoires à l’armée,<br />

on m’avait demandé si<br />

j’avais déjà eu des cas<br />

d’évanouissement. Or,<br />

cela m’était arrivé une fois<br />

au réfectoire de Collonges.<br />

L’armée a pris cela très au<br />

sérieux et le médecin militaire<br />

m’a réformé définitivement. En<br />

fait, lors de l’examen, j’ai été pris par<br />

une crise de fou-rire quand je me suis<br />

vu avec les bigoudis sur la tête. Je n’ai donc pas<br />

été engagé pour les deux années obligatoires.<br />

Ce fut une excellente nouvelle, je n’en revenais<br />

pas. Je suis retourné à Collonges et suis entré<br />

en classe terminale avec deux mois de retard.<br />

Pendant mes études, j’avais l’habitude de me retirer<br />

entre midi et 14h pour lire les écrits d’Ellen<br />

White et un passage m’a semblé s’adresser à<br />

moi, celui où elle déclare dans Témoignages<br />

pour l’Église Vol.2, que les jeunes devraient<br />

poursuivre leurs études le plus loin possible<br />

pour « atteindre non seulement les classes<br />

moyennes, mais l’élite de la société. ». Cela a<br />

créé un malaise en moi. J’avais passé de justesse<br />

mon premier bac et j’avais pris du retard<br />

dans mon cursus de Terminale à cause du service<br />

militaire. Alors j’ai fait un pacte avec Dieu.<br />

Si je devais aller plus loin dans mes études, il<br />

me fallait une mention au Bac de terminale.<br />

J’avais placé la barre très haut, un peu pour me<br />

Richard Lehmann, son épouse Tania, et leurs trois enfants : Jean-Philippe, Silvia et Prisca<br />

libérer de l’obligation d’étudier longtemps.<br />

Cela me semblait improbable. Mais lorsque j’ai<br />

eu mon Bac avec mention, je ne pouvais plus<br />

reculer.<br />

Le chemin ne s’annonçait pourtant pas plus<br />

facile. J’ai poursuivi des études à Genève en<br />

Sciences morales en Faculté des lettres. Au<br />

cours de la première année, on a informé les<br />

étudiants (dont je faisais partie) que le diplôme<br />

était supprimé, par conséquent notre promotion,<br />

qui était la dernière, devait conclure<br />

le cursus dans les temps. Cela m’était impossible,<br />

car j’étudiais en parallèle la théologie à<br />

Collonges. Nouvel obstacle donc : je devais me<br />

réorienter. J’entre alors en Faculté des Sciences<br />

économiques et sociales pour une Licence en<br />

sciences sociales. Je suis admis en deuxième<br />

année sous réserve de passer les examens de<br />

première année. Je dois donc travailler sur les<br />

manuels de première année pour faire les examens<br />

tout en suivant les cours de deuxième<br />

année et des cours de Collonges. Une fois la<br />

licence en théologie obtenue, j’ai continué à<br />

Genève tout en enseignant l’histoire au Collège<br />

et Lycée Maurice Tièche.<br />

ENFIN, L’AFRIQUE !<br />

On peut dire, de toute évidence, que mon parcours<br />

scolaire a été parsemé d’obstacles. Ce<br />

furent autant d’occasions de me battre, de me<br />

fortifier et fortifier ma relation avec Dieu. Le<br />

Dieu de l’impossible a transformé chaque montagne<br />

en plaine caillouteuse mais carrossable.<br />

Mes deux licences en poche, le moment est<br />

enfin venu de partir en mission en Afrique.<br />

Entre-temps, Tania et moi nous étions mariés et<br />

elle avait aussi épousé ma vocation.<br />

En 1967, nous répondons à un appel à nous<br />

rendre au Cameroun où je serais formateur<br />

au Séminaire adventiste de Nanga-Eboko, au<br />

service de l’Union d’Afrique équatoriale. Ainsi,<br />

j’ai passé deux ans dans une salle de classe à<br />

former deux élèves au pastorat. Ce n’était pas<br />

l’image que je me faisais de la mission. Je me<br />

voyais plutôt arpenter les rues pour prêcher la<br />

Parole de Dieu. Si bien que j’ai entraîné des collègues<br />

missionnaires à lancer une campagne<br />

d’évangélisation dans le village voisin !<br />

Comme mes cours n’entrainaient pas de nombreux<br />

travaux de correction, je me suis inscrit<br />

au bout de deux ans, à la faculté protestante de<br />

Yaoundé pour préparer la Maîtrise en théologie.<br />

Encore une fois, mes plans seront contrariés<br />

car on me propose à la même période de<br />

prendre la direction du Séminaire. Assumer les<br />

deux tâches en même temps s’avérait compliqué.<br />

J’ai donc renoncé à suivre les cours, mais<br />

la Faculté m’a proposé de préparer les examens<br />

de Maîtrise en faisant des lectures et des<br />

10<br />

11


travaux à mon domicile, sans limitation de<br />

temps. Je ferai ma maîtrise en 5 ans.<br />

LES SURPRISES DE DIEU<br />

Au bout de sept ans en Afrique, notre retour<br />

en Europe est avancé. En effet, mon épouse<br />

Tania doit être rapatriée d’urgence à la suite<br />

d’une grave hépatite. Elle est hospitalisée à La<br />

Lignière. Cette situation met fin brutalement à<br />

notre épisode en Afrique.<br />

Par miracle et par la grâce de Dieu, Tania se<br />

remet de son mal. Notre vie reprend doucement<br />

son cours. Nos enfants sont scolarisés,<br />

mon épouse est guérie... et<br />

moi je suis sans emploi car tous<br />

les postes sont déjà affectés.<br />

Je contacte la Division et demande<br />

l’autorisation de<br />

terminer mon mémoire<br />

de Maîtrise. Je reçois une<br />

bourse et suis admis à la<br />

Faculté de théologie de<br />

Strasbourg…pour le doctorat,<br />

cela sur la base de mes<br />

études. Je présente tout de<br />

même mon mémoire de Maîtrise,<br />

passe le Diplôme d’études<br />

approfondies et l’année suivante<br />

soutien ma thèse de doctorat.<br />

Ma voici maintenant à disposition de la Fédération<br />

France-Nord qui avait subventionné une<br />

partie de mes études du doctorat. Je suis affecté<br />

comme pasteur des églises de Mulhouse et<br />

Guebwiller. Après trois ans en Alsace, on me<br />

propose un poste de professeur de Nouveau<br />

Testament à Collonges, et Tania se voit confier<br />

le poste de bibliothécaire, diplôme universitaire<br />

qu’elle a acquis à Strasbourg. Plus tard, je serai<br />

nommé doyen de la faculté de théologie, puis<br />

directeur de l’école du Campus adventiste. Au<br />

total, ce seront 18 ans de service au campus de<br />

Collonges.<br />

Lors d’une assemblée administrative de la Fédération<br />

France-Nord, à Vittel, en 1997, je suis<br />

présent pour représenter l’école. C’est alors<br />

qu’on me demande si j’accepterais d’être le<br />

président de la Fédération France-Nord. Après<br />

avoir consulté le président de la Division de<br />

l’époque, frère Frikart, j’accepte cette mission<br />

en ayant le sentiment de me jeter au milieu de<br />

l’océan sans savoir dans quelle direction nager.<br />

Tout était nouveau pour moi. La responsabilité<br />

est immense. J’applique alors la devise des Tisons<br />

: « un tison s’efforce toujours de faire de<br />

son mieux. »<br />

Pour compliquer la situation, l’année suivante,<br />

la Division décide, pour des raisons financières,<br />

que le poste de président de l’Union franco-belge<br />

sera assumé par un président de l’une<br />

des Fédération concernées. Et pour commencer,<br />

cela tombe... sur moi ! Ce furent des années<br />

de beaucoup de travail que j’ai réussi à mener<br />

uniquement parce que Tania a accepté d’être<br />

ma secrétaire. Ce fut un vrai travail d’équipe. A<br />

noter que je fus le premier président à avoir<br />

eu un ordinateur !<br />

Arrivé à l’âge de la retraite,<br />

je me retire... pendant six<br />

mois seulement, car le<br />

président U. Frikart me<br />

demande si j’accepte<br />

d’assurer un intérim à la<br />

direction du Campus en<br />

raison d’un changement<br />

de direction en cours<br />

d’année. L’intérim durera<br />

quatre ans. Et depuis, je<br />

continue à rendre service<br />

à la FAT et au Comité de recherche<br />

biblique de la Division.<br />

La vie n’est pas toujours un long fleuve tranquille,<br />

même quand on marche avec Dieu,<br />

même quand on veut travailler à son service. Je<br />

le sais, je l’ai vécu. Et ce dont je peux témoigner<br />

aujourd’hui c’est que le chemin facile n’est pas<br />

l’objectif à atteindre. Parfois même, la question<br />

n’est pas de savoir si l’Esprit de Dieu est celui qui<br />

est à l’origine de tel élément de notre vie. À mon<br />

sens, la vraie question est de savoir si, là où je<br />

suis, à l’instant précis où je me trouve, je réalise<br />

la volonté de Dieu. Est-ce que je pense et agis<br />

comme Dieu le souhaite dans la situation où je<br />

me trouve, avec ce que je suis et ce que j’ai ? Tel<br />

est, à mes yeux, l’enjeu de chaque jour dans la<br />

vie de tout chrétien.<br />

RICHARD LEHMANN<br />

Pour <strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />

Interview de Richard Lehmann<br />

<strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />

1# Fais de la lecture de la Bible une<br />

activité quotidienne<br />

Il y a des jours où « on dévore la Bible » et<br />

d’autres carrément pas. Quand le cœur n’y<br />

est pas, que la raison prenne le relais. Ouvre<br />

ta Bible 7/7.<br />

2# Choisis la Bible qui te parle plus<br />

Il existe une seule Bible mais différentes<br />

versions. Essayes-en plusieurs et garde celle<br />

que tu préfères (français courant, avec illustrations,<br />

avec commentaires, ...).<br />

3# lis divers passages de la Bible<br />

sur un même thème<br />

Pour une compréhension globale d’un sujet,<br />

lis des versets qui en parlent à différents<br />

endroits de la Bible. Pour cela, une concordance<br />

peut vraiment t’aider.<br />

4# médite sur les textes de la Bible<br />

La Bible n’est pas forcément un livre facile<br />

à lire. C’est pourquoi il ne faut pas hésiter<br />

à relire un même verset plusieurs fois pour<br />

bien le comprendre.<br />

5# Invite l’auteur à t’expliquer ce qu’il<br />

a voulu dire<br />

La Bible contient des trésors qui ne sont pas<br />

réservés qu’aux plus érudits. Demande au<br />

Saint-Esprit d’éclairer ta lecture. C’est luimême<br />

qui a inspiré ceux qui ont l’écrite.<br />

6# vis le<br />

récit biblique<br />

Un exercice<br />

amusant est de<br />

remplacer le nom<br />

des personnages<br />

par le tien. Par<br />

exemple : « Car<br />

je connais les<br />

projets que j’ai<br />

formés sur (ton<br />

prénom), dit<br />

l’Éternel, projets<br />

de paix et non de malheur, afin de lui donner<br />

un avenir et de l’espérance. » Jérémie 29.11<br />

7# Partage avec ton entourage ce que<br />

tu as appris et compris<br />

Une des meilleures manières de ne pas oublier<br />

ce que tu viens d’apprendre, c’est de le<br />

transmettre à d’autres. Alors partage de vive<br />

voix, sur les réseaux sociaux, à l’église ...<br />

8# Mets en pratique aussitôt<br />

La Bible n’est pas faite de théorie. Elle<br />

contient de précieux conseils pour une vie<br />

heureuse. Alors lis et agis !<br />

9# Apprends par cœur des versets<br />

On ne peut pas toujours sortir sa Bible<br />

quand on en a besoin. Retiens donc des<br />

passages qui peuvent t’encourager au long<br />

de la journée.<br />

10# Offre une Bible<br />

Si tu vois un ami se<br />

débattre avec ses<br />

problèmes, l’un des<br />

plus beaux cadeaux que<br />

tu peux lui faire,<br />

c’est de lui donner<br />

une Bible pour<br />

qu’il y puise de<br />

la sagesse pour<br />

sa vie.<br />

10 CONSEILS<br />

AUX LECTEURS<br />

DE LA BIBLE<br />

12<br />

13 13


CROYANCES<br />

La Révolution<br />

française<br />

ET LA FORMATION DE L’ADVENTISME<br />

Considérée “mère des révolutions”,<br />

dont on célèbre les 230 ans, elle a<br />

déclenché un réel intérêt pour le livre<br />

de l’Apocalypse qui a connu son apogée<br />

lors de la naissance de l’église.<br />

Le 14 juillet 1789, la Bastille, prison-forteresse<br />

de Paris et symbole dominant de l’autorité<br />

royale française, a été prise lors<br />

d’un soulèvement populaire. Les<br />

pierres du grand mur de 24<br />

mètres de hauteur et 3<br />

mètres d’épaisseur qui<br />

formaient la prison<br />

ont été arrachées,<br />

les unes après les<br />

autres 1 . La chute de<br />

la Bastille marque<br />

la fin de l’une des<br />

monarchies les<br />

plus puissantes du<br />

monde, c’est l’événement<br />

qui inaugure<br />

et sépare l’Âge moderne<br />

de l’ère contemporaine,<br />

c’est aussi l’image qui reste de la<br />

Révolution française 2 .<br />

Dans son contexte chronologique<br />

immédiat, la Révolution française a eu<br />

une conséquence directe sur Haïti, qui<br />

a initié en 1791 une insurrection contre<br />

l’esclavagisme, dont le point culminant<br />

a eu lieu à l’indépendance de ce pays<br />

en 1804. Dans les années 1790, les secousses<br />

idéologiques qui ont suivi, en<br />

provenance de l'épicentre des développements<br />

radicaux en France, ont eu des répercussions<br />

de l'autre côté de l'Atlantique.<br />

Les idées françaises de souveraineté<br />

populaire et l’effet des guerres<br />

révolutionnaires ont fait<br />

que le désir d’indépendance<br />

ont atteint le<br />

Mexique, au nord, puis<br />

l‘Argentine et le Chili,<br />

en Amérique du sud.<br />

L’idéologie révolutionnaire<br />

française<br />

a également influencé<br />

les nations émergentes<br />

en Europe au<br />

XIXème siècle, au point<br />

que celles-ci ont adopté, à<br />

l’instar de la France, un drapeau<br />

tricolore. Entre 1789 et 1917,<br />

la politique européenne a gravité autour de<br />

mouvements pour ou contre les principes<br />

révolutionnaires de 1789 ou leur version<br />

plus radicale de 1793 3 .<br />

230 ans après, il est encore possible de<br />

déceler les avancées de celle qui est<br />

connue comme la “mère de toutes les<br />

révolutions” dans la croissance mondiale des<br />

républiques et démocraties libérales, dans la<br />

propagation du sécularisme et dans le développement<br />

des idéologies modernes. En résumé,<br />

les reproductions idéologiques qui ont<br />

suivi, projetées à partir de la Révolution française,<br />

ont fait qu’elle soit considérée comme<br />

un des événements les plus importants de<br />

l’Histoire.<br />

D’autre part, il apparaît que<br />

les ondes de choc de la<br />

Révolution ont touché<br />

un autre domaine<br />

insoupçonné.<br />

Les conflagrations<br />

sociales, politiques<br />

et religieuses des<br />

années 1790 ont<br />

suscité l’intérêt<br />

de nombres de<br />

chercheurs quant<br />

aux descriptions<br />

bibliques de la fin du<br />

monde 4 . Plus précisément,<br />

l’année 1793 particulièrement<br />

violente, qui a commencé avec la décapitation<br />

du roi et fini en pleine période de<br />

terreur, a multiplié l’étude du livre de l’Apocalypse<br />

aux États-Unis et en Angleterre.<br />

Le prédicateur américain Elhanan<br />

Winchester (1751-1797) a publié, en février<br />

1793, le livre The Three Woe-trumpets, qui<br />

associe les événements de la Révolution<br />

au chapitre 11 de l’Apocalypse. Il défendait<br />

la thèse que la Révolution française était la<br />

réalisation précise des prophéties de ce chapitre<br />

et que la septième trompette était sur<br />

le point de sonner (v. 15) annonçant le grand<br />

cataclysme final et le second avènement de<br />

Jésus-Christ 5 .<br />

Dans le même sens, le théologien britannique<br />

Joseph Priestley (1733-1804), dans une<br />

prédication publiée en février 1794, a mis<br />

en relation le tremblement de terre d’Apocalypse<br />

11.3 avec le fractionnement de la<br />

Babylone mystique, qui serait composée<br />

des pays européens. La dixième<br />

partie serait la France, qui a brisé la<br />

domination papale à travers la Révolution 6 .<br />

La prédication mettait l’accent sur la seconde<br />

venue de Jésus, coïncidant avec le début des<br />

mille ans.<br />

De la même manière, Samuel Taylor<br />

Coleridge (1772-1834), poète,<br />

philosophe et théologien<br />

anglais, a écrit un poème<br />

en 1796, dans lequel<br />

sont liés le livre de<br />

l’Apocalypse, la Révolution<br />

française,<br />

la période des mille<br />

ans et la rédemption<br />

universelle 7 .<br />

A la fin du XVIII ème<br />

siècle, avec le substrat<br />

de la Révolution,<br />

un élément-clé a surgi<br />

pour délimiter de manière<br />

incisive les prophéties<br />

des temps de la fin. De manière<br />

générale, la violence et la magnitude de<br />

la catastrophe française ont amené les<br />

érudits des deux côtés de l’Atlantique à poser<br />

leur regard sur les prophéties bibliques<br />

de Daniel et de l’Apocalypse. Plusieurs<br />

érudits de la Bible ont développé un intérêt<br />

particulièrement pour les prophéties<br />

du temps se référant à l’année 1798. En<br />

février de cette même année, le général de<br />

Napoléon, Berthier, a marché jusqu’à<br />

Rome et détrôné le pape Pie VI. C’est pourquoi,<br />

pour plusieurs, 1798 est devenu un<br />

point de référence qui met en relation<br />

l’histoire séculaire et les prophéties de la<br />

Bible 8 .<br />

14 15


En utilisant le principe qui dit que, dans<br />

les prophéties bibliques, un jour équivaut<br />

à un an, ceux qui examinent les Ecritures<br />

ont interprété l’emprisonnement du pape<br />

comme la “blessure mortelle” d’Apocalypse<br />

13:3 et la réalisation de la prophétie<br />

des 1260 jours/an de Daniel 7.25 et<br />

Apocalypse 12.6, 14 et 13.5 (p. 14). La<br />

juxtaposition des événements de la<br />

décennie de 1790 et des versets précédemment<br />

cités a fourni la “pierre de Rosette” aux<br />

commentateurs bibliques. L’an 1798 a été<br />

établi comme un point d’intersection entre la<br />

prophétie et l’Histoire 9 .<br />

Et à partir de cette date, un<br />

volume considérable de<br />

publications qui présentent<br />

les 1260<br />

jours prophétiques<br />

ont été mis en circulation<br />

10 . Parmi<br />

eux, on retient Remarks<br />

on the Signs<br />

of the Times, de<br />

Edward King (1735-<br />

1807), imprimé en<br />

1798, peu de temps<br />

après l’emprisonnement<br />

de Pie VI 11 .<br />

Suite à l’interprétation uniformisée<br />

des 1260 jours, un certain consensus a<br />

affirmé que la prophétie de Daniel 12.4 s’était<br />

réalisée, et que la fin des temps était là. Ce<br />

fut le pont eschatologique vers les 2300<br />

jours de Daniel 8.14 12 . LeRoy Froom a<br />

documenté cinquante-huit exposants sur<br />

quatre continents qui, entre 1800 et 1844,<br />

ont prédit que la prophétie des 2300 jours<br />

prophétiques se réaliserait entre 1843 et<br />

1847. Dans les faits, l'interprétation de l'événement<br />

qui se produirait à cette date était<br />

variable 13 .<br />

En résumé, dû à plusieurs facteurs<br />

corrélés, comme l’Iluminisme (XVIII ème siècle),<br />

la Révolution Américaine (1766-1783), la<br />

Révolution française (1789-1799) et le<br />

Second Grand Réveil (1790- 1830), les<br />

décennies intermédiaires, entre les XVIII ème et<br />

XIXème siècles, ont convergé vers un réveil<br />

mondial sans précédent en ce qui concerne<br />

le niveau d’intérêt pour les études bibliques<br />

traitant du retour de Jésus. Plusieurs interprètes<br />

protestants ont été convaincus, suite<br />

à l’étude des prophéties de la Bible, que<br />

Jésus-Christ reviendrait à leur époque.<br />

Cependant c’est William Miller (1782-<br />

1849), membre d’une église<br />

baptiste de Low Hampton,<br />

à New-York (USA), qui a<br />

procédé à un des calculs<br />

chronologiques de la<br />

prophétie biblique<br />

les plus précis de<br />

son époque. Dans<br />

son interprétation,<br />

il a démontré<br />

ce qu’il croyait<br />

être l’imminent<br />

retour de Jésus 14 .<br />

Dans ses premières<br />

années d’étude<br />

(1816-1818), William<br />

Miller a cherché à comprendre<br />

et harmoniser les<br />

périodes prophétiques, comme les 2300<br />

jours de Daniel 8.14, les 1290 jours et les<br />

1335 jours de Daniel 12.11, 12, tout comme<br />

les 1260 jours d’Apocalypse 11.3 et 12.6 (cf.<br />

Daniel 7.25; Apocalypse 11.2; 12.14; 13.5).<br />

Cela l’a amené à la conclusion qu’il était possible<br />

que Christ revienne en 1843.<br />

Les adventistes du septième jour sont la<br />

ramification la plus importante du mouvement<br />

millérite en Amérique du Nord qui a<br />

surgi entre 1830 et 1840, période marquée<br />

par la forte onde du Second Grand Réveil<br />

(1790-1830). Dès lors, le mouvement millérite<br />

a commencé à développer un système<br />

unique d’interprétation des prophéties, postérieurement<br />

propagé par les adventistes<br />

sabbatistes.<br />

Immédiatement après la déception du 22<br />

octobre 1844, les adventistes sabbatistes<br />

ont commencé à étudier intensivement les<br />

Écritures, ce qui a abouti à la formation de<br />

leur système doctrinal de base, le 21 mai<br />

1863. À la fin du XVIII ème siècle, la Révolution<br />

française a surgi comme la solide métaphore<br />

d’une force radicale contournant tous les<br />

obstacles. À l’image d’un tourbillon, elle a<br />

entraîné avec elle tout ce que la force<br />

humaine arrivait à mettre devant elle. Personne<br />

ne pouvait contrarier impunément<br />

sa marche. La Révolution française a mené<br />

beaucoup d’hommes dans les abîmes, alors<br />

que ces derniers pensaient que c’étaient eux<br />

qui la menaient 15 .<br />

Toutefois, en contestation à ce mouvement<br />

dévastateur, chargé de violence et de<br />

destruction, Apocalypse 18.1 présente une<br />

autre révolution dans le futur : un grand<br />

mouvement mondial, symbolisé par un<br />

ange qui détient une grande autorité et<br />

illumine toute la Terre. Cet ange est<br />

une métaphore qui représente chaque<br />

personne qui attend le retour du Seigneur,<br />

mais, en même temps, accélère la réalisation<br />

de cet événement à travers une préparation<br />

quotidienne qui ne se fait que sur le champ<br />

de bataille de la Mission. Et, quand sera venu<br />

le temps où cet ultime message aura été proclamé<br />

dans toute la planète, la force de cette<br />

parole sera plus grande que n’importe quelle<br />

révolution.<br />

FLÁVIO PEREIRA DA SILVA FILHO<br />

Maître en théologie biblique, pasteur<br />

et journaliste<br />

La formation de l'adventisme en film<br />

Dis-le au monde<br />

Notes et références<br />

1. James Maxwell Anderson, Daily Life During<br />

the French Revolution, 2007. p. 11 ; Max Gallo,<br />

Revolução Francesa, v. 1, 2012. p. 148<br />

2. Mark Almond, Uprising! Mitchell Beazley,<br />

2002, p. 32<br />

3. E. J. Hobsbawm, The Age of Revolution: Europe<br />

1789-1848, 1996. p. 53<br />

4. George. R. Knight, William Miller and the Rise<br />

of Adventism, 2010. p.13<br />

5. Elhanan Winchester, The Three Woe Trumpets,<br />

1793, p. 37, 38<br />

6. Joseph Priestley, Present State of Europe<br />

Compared with Antient Prophecies, J. Johnson,<br />

1794, p. 25, 26<br />

7. S. T. Coleridge,& E. H. Coleridge (ed.), The<br />

Complete Poetical Works of Samuel Taylor<br />

Coleridge, v. 1, 1912, p. 108-123<br />

8. William Miller and the Rise of Adventism,<br />

p.13, 14<br />

9. Ernest Robert Sandeen, The Roots of Fundamentalism,<br />

1970, p. 7<br />

10. L. E. Froom, The Prophetic Faith of our<br />

Fathers, v. 2, 1948, p. 765-780<br />

11. E. King, Remarks on the Signs of the Times,<br />

1798, p. 16<br />

12. William Miller and the Rise of Adventism,<br />

p. 14<br />

13. L. E. Froom, The Prophetic Faith of our<br />

Fathers, v. 4, 1954, p. 403-405<br />

14. Alberto R. Timm, “The sanctuary and the<br />

three angels’ messages” [thèse de doctorat],<br />

1995. p. 1-4<br />

15. Joseph de Maistre, Considérations sur la<br />

France, 1844, p. 15, 16<br />

16 17


FEMMES<br />

200 ème<br />

« Partage<br />

au féminin »<br />

Au chapitre<br />

19 de l’évangile<br />

de Luc, Jésus<br />

utilise la parabole<br />

des talents pour affirmer<br />

que Dieu confie<br />

des dons différents et une<br />

mission à chacun de ses serviteurs<br />

qui composent l’Église. Si chaque chrétien<br />

est conscient de la mission que Jésus<br />

nous a laissé « Allez, faites de toutes<br />

les nations des disciples, les baptisant au<br />

nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit »<br />

(Matthieu 28.19), il est difficile pour certains<br />

d’entre nous de passer à l’action.<br />

Non pas par manque de motivation, mais<br />

parce qu’on ne sait pas par où ni comment<br />

commencer. La tâche est grande<br />

et on se méprend parfois sur le cœur de<br />

à Neuchâtel<br />

cette injonction<br />

d’aller. Il est très<br />

facile d’en arriver<br />

à penser que pour<br />

y répondre il faut aller<br />

de porte en porte distribuer<br />

de la littérature chrétienne<br />

ou inviter tous ses amis au culte<br />

du samedi matin. Pourtant, le texte de<br />

Paul « Je me suis fait tout à tous, afin d'en<br />

sauver de toute manière quelques-uns »<br />

(1 Corinthiens 9.22) ouvre la voie vers<br />

une nouvelle pensée... Il y a autant de<br />

manières de partager sa foi que de personnes<br />

différentes sur la planète. Le seul<br />

paramètre qui ne change pas est le message<br />

à transmettre, celui de Jésus qui se<br />

résume par : « Tu aimeras le Seigneur ton<br />

Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme,<br />

de tout ton esprit et de toute ta force.<br />

Et voici le second : Tu aimeras<br />

ton prochain comme<br />

toi-même » (Matthieu<br />

22). À partir de là,<br />

les méthodes<br />

peuvent varier.<br />

Elles n’ont de<br />

limite que notre<br />

créativité.<br />

Un exemple,<br />

celui des femmes<br />

de l’Église adventiste<br />

de Neuchâtel qui<br />

ont créé « Partage au<br />

féminin », un groupe qui se<br />

réunit mensuellement pour déjeuner, discuter,<br />

échanger. Elles fêtent actuellement<br />

leur 200 ème rencontre et Suzanne von<br />

Büren, participante et une des initiatrices<br />

du projet, témoigne.<br />

Témoignage<br />

C’est en 1997 que<br />

nous avons débuté,<br />

avec Christiana<br />

Benoit, ces rencontres<br />

du « Partage<br />

au féminin » dans les<br />

locaux du Trait d’Union<br />

de l’Église de Neuchâtel.<br />

Nous avons reçu le feu vert du<br />

comité et le pasteur de l’époque,<br />

David Jennah, nous a beaucoup soutenues<br />

dans cette démarche. Quelques<br />

groupes de maison existaient déjà, mais<br />

18 19


HOMMAGE<br />

nous avions envie de voir plus grand<br />

en invitant nos amies, les amies de nos<br />

amies, les voisines et connaissances.<br />

L’idée, c’était de partager un petit déjeuner,<br />

moment toujours très convivial qui<br />

permet de se mettre dans l’ambiance.<br />

Puis d’amener un court thème et d’ouvrir<br />

la discussion en toute liberté de<br />

pensée, de conscience et sans limite<br />

de confession, tout en incluant notre<br />

connaissance de Dieu. De faire connaissance<br />

les unes avec les autres, de mieux<br />

rencontrer Dieu et de voir comment<br />

Il agit dans nos vies. Ainsi que<br />

de nous faire connaître<br />

en tant qu’Église adventiste.<br />

Au début, avec<br />

Christiana, nous<br />

nous partagions<br />

la présentation.<br />

On se séparait en<br />

petits groupes pour<br />

la discussion. En fin<br />

de rencontre on faisait<br />

une mise en commun des<br />

réflexions et on terminait ensemble<br />

par un texte/prière avant l’au revoir.<br />

Les rencontres ont toujours eu lieu<br />

(et encore maintenant) le premier mercredi<br />

du mois de 9h à 11h (sauf janvier,<br />

août et septembre).<br />

En septembre 2004 Christiana a repris<br />

un travail à 100%. Je me suis retrouvée<br />

seule pour animer ces « Partages ». De<br />

faire tout moi-même devenait démotivant.<br />

Nous avons dû réorganiser les<br />

rencontres et redéfinir les motivations<br />

des participantes. C’est à partir de là que<br />

d’autres animatrices se sont investies et<br />

cela nous a permis de poursuivre cette<br />

activité.<br />

J’ai aussi repris le travail et cette responsabilité<br />

en parallèle avec mes diverses<br />

occupations devenait trop lourde. En<br />

septembre 2010 Graziella Burnier est<br />

devenue responsable de ce « Ministère<br />

Des Femmes » et a repris les rennes du<br />

« Partage » avec beaucoup d’enthousiasme<br />

et de brio jusqu’en février 2016.<br />

La vie passe, les besoins et disponibilités<br />

changent… Mais le « Partage au<br />

féminin » continue. J’ai repris la main,<br />

avec l’aide de Christiana et Graziella, et<br />

maintenant que nous sommes à la<br />

retraite, et avec la motivation<br />

de toutes les participantes,<br />

cela peut<br />

encore durer un<br />

moment… Seule on<br />

ne peut rien faire,<br />

mais à plusieurs<br />

et avec l’aide de<br />

Dieu, beaucoup<br />

de choses inimaginables<br />

deviennent<br />

possibles.<br />

C’est ainsi que ce matin<br />

automnal du premier mercredi<br />

de septembre <strong>2019</strong>, nous étions<br />

ensemble pour fêter cette 200 ème rencontre<br />

(après 22 ans 1/2 d’existence).<br />

C’est l’état d’esprit des convives qui nous<br />

aident à continuer car au fil des ans une<br />

magnifique confiance s’est installée.<br />

MERCI Seigneur de nous avoir accordé<br />

tant de moments magnifiques, de joies<br />

multipliées et aussi de peines partagées.<br />

C’est toujours un réel plaisir de se<br />

retrouver.<br />

AM<br />

A bientôt...<br />

François Perrin<br />

François Jacques Perrin est né le 11 février<br />

1937 à Saint-Imier. Il a été baptisé en 1959<br />

et fréquentait l’église adventiste de Genève.<br />

En 1990, marié à Arminda, ils partent à Oron<br />

travailler à l’EMS adventiste « le Flon ».<br />

Sens de l’accueil, consolidation des liens,<br />

optimisme, bienveillance et altruisme sont<br />

quelques caractéristiques de sa personnalité.<br />

Il s’intéressait à l’histoire, la politique,<br />

le sport, la musique… mais c’est la foi qui<br />

prenait le plus de place dans sa vie. En 2001,<br />

François et Arminda partent définitivement<br />

au Brésil profiter de leur retraite tout en<br />

étant très actifs au sein de l’église du Campus<br />

adventiste de Sao Paulo.<br />

En 2016, le couple part en Afrique en tant<br />

que missionnaires. Partir dans la brousse<br />

angolaise à 79 ans a été une grande aventure<br />

pour François. Il a pu accompagner son<br />

épouse pendant dix mois dans une clinique<br />

adventiste pour la formation de nouveaux<br />

soignants. De retour au Brésil, ils ont continué<br />

leurs activités : école du sabbat, cours<br />

de français, aide humanitaire, ... Ils ont aidé<br />

spirituellement et financièrement de nombreux<br />

étudiants.<br />

Lors de son dernier séjour en Suisse, en avril<br />

<strong>2019</strong>, François a été hospitalisé rapidement.<br />

Après trois semaines, il est décédé, le 6 mai<br />

<strong>2019</strong> dans l’espérance du retour de Jésus.<br />

François restera dans nos mémoires comme<br />

étant un chrétien exemplaire qui a vécu<br />

main dans la main avec Jésus jusqu’à son<br />

dernier souffle.<br />

20<br />

Myldred et Christophe Escolano<br />

Amis de François Perrin<br />

21


S U I S S E<br />

Affectations FSRT<br />

<strong>2019</strong>-2023<br />

LAUSANNE<br />

LATINOS<br />

RENENS<br />

Patrick<br />

MAEDER<br />

Andrey<br />

OSTROVSKY<br />

LAUSANNE<br />

FRANCOPHONE<br />

LAUSANNE<br />

ANGLOPHONE<br />

LAUSANNE<br />

LUSOPHONE<br />

Gilbert<br />

GREZET<br />

Le mot du<br />

président<br />

FSRT,<br />

Olivier<br />

Rigaud<br />

Au centre, à l’origine de lÉglise, il y a Jésus,<br />

le Christ, notre Chef, la tête du corps. De Lui<br />

viennent toutes les source de vie, de sagesse,<br />

de force et d’amour qui doivent animer le corps<br />

uni, l’église. Une mission nous est confiée :<br />

poursuivre et finaliser l’oeuvre qu’a commencé<br />

Jésus sur terre.<br />

Pour accomplir cette mission, il est essentiel,<br />

pour ne pas dire vital, de comprendre qu’au<br />

centre de toute vie spirituelle, il y a ce signe,<br />

celui de la croix du Christ. Cette croix est le<br />

lieu où Dieu s’est réconcilié avec l’humanité<br />

toute entière, avec chacun de nous. Cette croix<br />

exprime son pardon total, sa justice parfaite et<br />

son amour sans limite envers nous. Cette croix<br />

est au coeur de la prédication et de la mission<br />

de l’église.<br />

L’église chrétienne s’est ainsi constituée de tous<br />

les hommes et femmes qui ont fait l’expérience<br />

de la grâce infinie de Dieu.<br />

Par leur baptême, ils sont devenus participants<br />

d’une nouvelle humanité réconciliée, sauvée et<br />

libérée par Christ. L’aventure de la foi peut alors<br />

commencer !<br />

Pour faire vivre le corps du Christ et remplir<br />

sa mission, les églises de notre fédération se<br />

sont construites autour des ministères et de<br />

la prêtrise de tous les croyants, selon leurs<br />

dons et talents. Un corps structuré autour de<br />

quatre parties :<br />

1. Le ministère des croyants / laïcs, la base de<br />

tout.<br />

2. Le corps administratif<br />

3. Le corps pastoral<br />

4. Puis, les départements et institutions<br />

Le corps pastoral se compose aujourd’hui<br />

de 19 pasteurs et 3 bénévoles, tous répartis<br />

selon cette carte (voir page ci-contre).<br />

L'équipe fédérale et moi, malgré nos<br />

faiblesses et limites humaines, nous servirons<br />

le Seigneur de toute notre force, de tout notre<br />

coeur, de toute notre âme, et pour sa gloire.<br />

Avec chacun de vous, tout le corps bien<br />

coordonné tirera force, sagesse et amour de<br />

notre Père céleste pour aller de l’avant.<br />

Nous comptons beaucoup sur vos prières<br />

ferventes pour un réveil spirituel. Rassemblezvous,<br />

unissez-vous pour prier ensemble et<br />

avec un même esprit. Laissez de côté les<br />

divisions, ne nous dispersons pas, mais<br />

recentrons-nous autour du Christ. Il nous<br />

sauvera de nous-mêmes.<br />

Reprenons courage, le Seigneur nous le<br />

rappelle : « N’est-ce pas moi qui t’envoie ? »<br />

Amen !<br />

MEYRIN<br />

Daniel<br />

OLIVEIRA<br />

Dominik<br />

FRIKART<br />

Sergi<br />

TEJEL*<br />

Olivier<br />

RIGAUD<br />

GENÈVE<br />

HISPANIQUE<br />

VIVO<br />

Leandro<br />

LOPEZ<br />

Samuel<br />

SARPANING<br />

Bénévole<br />

Samuel<br />

CUNHA<br />

Pierrick<br />

AVELIN<br />

GLAND<br />

Clifford<br />

GIAMFY<br />

LA CHAUX-<br />

DE-FONDS<br />

GENÈVE<br />

GENÈVE<br />

LUSOPHONE<br />

YVERDON<br />

Nicolas<br />

WALTHER<br />

Étudiant FAT<br />

GENÈVE<br />

FRANCOPHONE<br />

GENÈVE<br />

ANGLOPHONE<br />

& TAGALOG<br />

LAUSANNE<br />

Freud<br />

BRAZ<br />

Rickson<br />

NOBRE<br />

NEUCHÂTEL<br />

CLARENS<br />

Gilbert<br />

GREZET<br />

Jean-Pierre<br />

RÉCHAL<br />

BIENNE<br />

NEUCHÂTEL<br />

LUSO-HISPANIQUE<br />

FRIBOURG<br />

SION<br />

David<br />

JENNAH<br />

DELÉMONT<br />

Raphaël<br />

GRIN<br />

Christian<br />

GOETSCHALCKX<br />

LOSONE<br />

Lucio<br />

ALTIN<br />

Matthias<br />

MAAG<br />

Daniello<br />

BARELLI<br />

ARBEDO<br />

CADEMPINO<br />

LUGANO<br />

23<br />

* Photographie non publiée à la demande de l’intéressé<br />

22 23


Une foule s’étant réunie -<br />

Baptêmes à Genève VIVO<br />

Samedi 28 septembre <strong>2019</strong>, en un début<br />

de soirée ensoleillé, près de 200 personnes<br />

s’agglutinent dans une petite église de la<br />

région genevoise. Du jamais vu pour la<br />

communauté locale, un record, moment de<br />

bonheur… C’est l’avis général des habitués de<br />

Vivo. Des 160 chaises installées, il n’en reste pas<br />

une de libre. Plein de monde se tient encore<br />

debout dans les couloirs et à l’entrée. Il faut se<br />

serrer pour que tout le monde puisse entrer.<br />

Nombres de caméra et d’appareil photo sont<br />

dégainés. Mais que s’est-il passé de si spécial<br />

pour que tant de gens soient présents<br />

? Des baptêmes, me direz-vous.<br />

OK, mais encore… Plus que la<br />

cérémonie en elle-même, la<br />

décoration soignée pour<br />

ce jour particulier, ou<br />

l’amitié qui fait certains<br />

se déplacer, c’est surtout<br />

l’expérience personnelle<br />

vécue par les 4 baptisés<br />

qui attire autant et ne laisse<br />

personne indifférent.<br />

On considère le baptême comme un<br />

nouveau départ. Symboliquement c’est vrai,<br />

on officialise son lien avec Jésus et on reçoit<br />

publiquement une nouvelle identité. Mais c’est<br />

aussi un aboutissement, celui d’un processus<br />

plus ou moins long au cours duquel Dieu<br />

nous a appelés et nous nous sommes laissés<br />

guider, au point d’être transformés. C’est cette<br />

transformation qui attise la curiosité.<br />

Ce samedi-là tous voulaient savoir ce qu’il s’était<br />

passé dans la vie de Sophie, Mélanie, Cécilia et<br />

Hervé. Car des changements bien particuliers<br />

ont été repérés.<br />

En effet, Mélanie n’avait pas le profil pour un<br />

jour en arriver là. Née dans une famille non<br />

croyante, elle ne reçoit aucune éducation<br />

religieuse. Et pourtant, petite, déjà elle croit<br />

en Dieu et échange avec lui de manière très<br />

personnelle. Elle le voit dans la nature, le cœur<br />

des gens et dans l’art. A 8 ans, à travers deux<br />

amis, elle découvre l’Église adventiste mais<br />

avec l’interdiction formelle de ses parents de<br />

participer aux activités. Alors sa manière à elle<br />

de louer Dieu, c’est à travers la danse, qu’elle<br />

lui offre comme une prière. Sa foi grandit et<br />

son besoin d’entrer en contact aussi. Elle<br />

cherche des rituels dans différentes<br />

églises. Mais c’est avec celui qui<br />

deviendra son époux, Alain, qui<br />

est adventiste, qu’elle trouvera<br />

ses réponses et c’est à l’Église<br />

Vivo qu’elle a proclamé, de<br />

vive voix et sans restriction,<br />

son amour pour Dieu.<br />

Dans un autre style, qui aurait<br />

aussi un jour imaginé Hervé être<br />

baptisé ? Certainement pas grand<br />

monde et surtout pas lui-même. Grand<br />

fêtard confirmé, sa vie était comblée par la<br />

folie des soirées, l’alcool, la drogue et les filles.<br />

Jamais il n’aurait pensé avoir besoin d’autre<br />

chose… jusqu’à ce qu’il rencontre une fille, LA<br />

fille qui a chamboulé son cœur et sa manière<br />

de penser. En même temps que Maëlys, Hervé<br />

découvre sa relation avec Dieu qui le fascine.<br />

Mais pointe cette question dérangeante : «<br />

Est-ce que je veux une vie de foi pour moi ou<br />

pour Maëlys ? » La réponse, c’est Dieu lui-même<br />

qui la lui a apportée en se faisant concrètement<br />

sentir lors d’un moment de prière d’Hervé. Sa<br />

présence s’est faite tellement forte qu’Hervé<br />

n’a plus jamais douté. Dieu existe, il est vivant<br />

et vivre avec lui vaut toutes les fêtes du monde<br />

entier. Il a donc changé de style de vie et<br />

l’a officialisé devant tous, en ce samedi 28<br />

septembre.<br />

Sophie, elle, a fait le chemin un peu inverse.<br />

Elle est née dans une famille adventiste, son<br />

père est pasteur. Elle connaît bien l’Église et<br />

ses bienfaits, notamment les camps d’été<br />

pour les jeunes et les camps humanitaires à<br />

l’étranger. Elle aime cet aspect de l’Église, cela<br />

influence même son orientation professionnelle.<br />

Pourtant, dans son for intérieur, Sophie vit un<br />

conflit qu’elle exprime parfois à ses parents.<br />

Des années auparavant, ils ont perdu un<br />

petit bébé et cet événement fait que Sophie<br />

remet en question la bonté et l’amour de<br />

Dieu… au point de s’éloigner de lui<br />

complètement. De fausse liberté<br />

en dépendances, Sophie sent<br />

bien que quelque chose ne<br />

va pas dans sa vie. Pour y<br />

remédier, elle se tourne<br />

vers une psychologueformatrice<br />

qui utilise des<br />

versets de la Bible dans ses<br />

cours. Cela incite Sophie à<br />

rouvrir sa Bible, ce qu’elle n’avait<br />

plus fait depuis18 ans. Le fruit de<br />

l’Esprit (Galates 5), c’est ce qu’elle veut.<br />

Accompagnée par sa mère et par le pasteur<br />

Léo, elle emprunte un nouveau chemin qui<br />

l’apaise et la réconcilie avec Dieu. D’ailleurs, elle<br />

le dit, elle ne veut plus vivre sans lui !<br />

Le pasteur Léo et son épouse Karen ont<br />

également été un élément-clé dans la vie de<br />

Cécilia, qui n’est autre que la sœur du pasteur.<br />

Cécilia vivait en Argentine, où tout n’était que<br />

souffrance pour elle. Se sentant prisonnière<br />

de sa vie qui stagnait, Cécilia ne voyait que ses<br />

échecs, au point de se dévaloriser et de perdre<br />

totalement confiance en elle. Elle ne croit pas<br />

un seul instant au bonheur. Dans un élan<br />

désespéré, elle s’adresse à Jésus, en pleurs,<br />

implorant une autre vie, un nouveau départ.<br />

Dieu répond et le changement s’annonce<br />

radical, car Léo et Karen lui proposent de venir<br />

s’installer en Suisse en tant que fille au pair<br />

et de s’occuper de leur bébé (et donc de sa<br />

nièce), Naomi. Changement de décor, mais<br />

à l’intérieur, Cécilia livre les mêmes luttes…<br />

jusqu’à l’occasion d’un baptême à l’église VIVO,<br />

durant lequel elle ressent la présence de Jésus,<br />

qui l’inonde d’une paix inexplicable. De fil en<br />

aiguille, elle décide de s’engager avec Dieu.<br />

Moment inoubliable pour elle et son frère Léo<br />

qui la baptise. Tous deux sont en pleurs, mais<br />

cette fois, ce sont des larmes de joie.<br />

En vrai, c’est toute l’assemblée qui a participé<br />

avec énormément d’émotion à cette cérémonie<br />

de baptême. Le témoignage de la présence de<br />

Dieu qui donne du sens à la vie humaine<br />

ne laisse personne indifférent. Si<br />

bien que lorsque le pasteur a<br />

demandé si d’autres voulaient<br />

apprendre à connaître Dieu à<br />

travers l’étude de la Bible, six<br />

personnes ont répondu par<br />

positivement.<br />

Alors voilà ce qui a attiré<br />

autant de monde, c’est que<br />

tout le monde peut s’identifier<br />

à Mélanie, Sophie, Hervé et<br />

Cécilia. Car au fond, comme<br />

chacun d’eux, nous avons tous en<br />

nous un manque, en forme de Jésus. Et leur<br />

témoignage nous rappelle qu’il y a autant de<br />

personnes sur cette terre que de manières que<br />

Dieu trouve pour toucher les cœurs et donner<br />

un vrai sens à la vie. Aucun cas n’est perdu.<br />

Aucune situation n’est trop particulière. Dieu<br />

peut t’atteindre là où tu es, comme tu es. A toi<br />

de choisir si tu veux t’ouvrir à lui. Si tu veux te<br />

faire ta propre opinion, l’Église Vivo se réunit<br />

chaque samedi à 18h à Chêne-Bourg, Rue de<br />

Genève 77. Viens et vois !<br />

Sur les propos de Mélanie, Sophie,<br />

Cécilia, Hervé, Daniel Oliveira, Fatima<br />

Reyes et Rickson Nobre<br />

24<br />

252525


Des limites de la maladie à la liberté en<br />

Christ : Baptême de Marco à Delémont<br />

Claudia Dala da Silva est épouse et mère de<br />

deux enfants. <strong>Adventiste</strong>, elle connaît Dieu<br />

mais cela ne l’empêche pas de connaître aussi<br />

de sérieux problèmes, qui la poussent à se<br />

séparer de son mari. Pour se protéger de la<br />

pression que lui met son ex-époux, Claudia fuit<br />

vers un abri où sa petite famille trouve refuge.<br />

Une vie difficile commence alors : c’est l’hiver,<br />

le temps est rude, le travail est précaire et<br />

élever deux enfants seule est une tâche qui ne<br />

lui laisse aucun moment de repos. L’envie de<br />

tout laisser tomber envahit souvent son cœur.<br />

Désemparée face à cette nouvelle et lourde vie,<br />

Claudia se lève un samedi matin et fait appel<br />

au Seigneur sous forme de pacte : « Si tu<br />

nous ne nous abandonnes pas, si<br />

tu es pour nous, je m’engage<br />

à amener mes deux enfants<br />

tous les samedis à l’Église.<br />

» Ce sabbat-là, très<br />

abattue, elle arrive tout<br />

de même à se rendre à<br />

l’Église mais elle ne fait<br />

que pleurer au point de<br />

ne pas arriver à chanter. En<br />

réponse à sa prière, Dieu n’a<br />

pas abandonné cette maman.<br />

Il a utilisé différentes manières<br />

pour la soutenir et se présenter à elle,<br />

notamment à travers des frères et sœurs qui<br />

ont été de véritables et infaillibles remparts<br />

pour elle et sa famille. C’est ainsi que cette<br />

famille avance dans la vie, bon gré mal gré, en<br />

suivant les préceptes religieux adventistes.<br />

L’aîné de ses enfants, c’est Marco. Il est venu<br />

au monde avec beaucoup de difficultés et<br />

de souffrance. À sa naissance, il connaît des<br />

problèmes respiratoires, notamment dû au fait<br />

qu’il a bu du liquide amniotique dans le ventre<br />

sa mère. La peau grise, sans quasiment aucun<br />

signe vital, il a toutefois été réanimé par les<br />

médecins, qui lui ont ainsi sauvé la vie. Il passe<br />

tout de même 2 mois à l’hôpital, mais pour<br />

Claudia, c’est Dieu qui l’a sauvé.<br />

Marco grandit sans aucun problème de<br />

santé. Il commence à marcher à 8 mois !<br />

Quelques temps plus tard, il sait déjà dire<br />

« papa », « maman », « non ». Il aime les<br />

legos, son petit piano, … Mais avec le temps,<br />

Claudia remarque que Marco cesse<br />

d’évoluer. À 3 ans, Marco ne dit<br />

plus un mot. Il rétrograde et<br />

ne communique plus que<br />

par gestes. Cela inquiète<br />

énormément sa mère. La<br />

pédiatre ne partageant pas<br />

son inquiétude, Claudia se<br />

tourne vers une assistante<br />

sociale qui l’oriente vers un<br />

pédopsychiatre. C’est la fin<br />

du tunnel pour cette famille<br />

qui obtient des réponses. Marco<br />

est diagnostiqué porteur du syndrome<br />

d’Asperger, une forme d’autisme. Pris en charge<br />

par un psychologue et un orthophoniste, et<br />

inscrit à la Villa Blanche de 5 à 9 ans – une<br />

école spécialisée dans l’accompagnement des<br />

enfants en difficulté – Marco fait des progrès et<br />

recommence notamment à apprendre à parler.<br />

Face à ses grandes évolutions, on change<br />

Marco d’école pour qu’il commence enfin sa<br />

scolarité.<br />

Dès 12 ans, Marco exprime son désir d’être<br />

baptisé. Il a toujours montré un certain amour<br />

pour Jésus. Il aimait regarder les films bibliques<br />

: Sanson, Jonas, Moïse et la mer Rouge, … Il<br />

était fasciné par ces héros de la foi. Mais sa<br />

maman estime qu’il est trop tôt. Elle essaie de<br />

retarder l’événement pour voir comment<br />

Dieu va utiliser son fils.<br />

Marco poursuit son chemin,<br />

miracle après miracle : il<br />

apprend à faire du vélo,<br />

à nager, … de manière<br />

autonome. L’école pensait<br />

qu’il développait toutes<br />

ses habilités en famille et<br />

sa mère pensait qu’on lui<br />

enseignait tout cela à l’école.<br />

Mais tous ont découvert plus tard<br />

que Marco a acquis ces compétences<br />

seul… et Claudia le sait, par la grâce de Dieu.<br />

Grâce à Lui, il est devenu un jeune homme<br />

intelligent, très poli et serviable.<br />

Durant un temps, l’église de Delémont a<br />

formé un groupe d’études bibliques, Marco<br />

y a participé fidèlement. Là, il a beaucoup<br />

appris. Claudia est passée de maman inquiète<br />

à maman confiante et fière de son fils.<br />

Elle sait que Dieu opère dans la vie de ses<br />

enfants. Toutefois, elle perçoit que son fils a<br />

besoin d’une présence masculine pour parler,<br />

s’ouvrir, se confier. Et Dieu envoie le pasteur<br />

David Jennah. Tous deux se lient d’amitié.<br />

Marco prévient régulièrement sa mère qu’il a<br />

rendez-vous avec le pasteur David. Sa mère se<br />

réjouit de ces échanges entre eux. Plus tard,<br />

elle découvre que Marco a repris des études<br />

bibliques avec le pasteur.<br />

Convaincu de l’importance du sabbat, Marco<br />

a confirmé son désir de s’engager avec le<br />

Seigneur. Et pour la plus grande joie<br />

de sa famille, Marco a scellé son<br />

amitié avec Jésus le 17 août<br />

<strong>2019</strong>. Ce jour-là, le visage<br />

de ce jeune homme timide<br />

s’est illuminé de manière<br />

spéciale. L’Église entière,<br />

émue, a accompagné<br />

Marco et sa famille dans<br />

cette cérémonie heureuse<br />

qui marque un nouveau début<br />

dans la vie de Marco, le plus<br />

important de tous, le début de sa vie<br />

dans le royaume de Dieu, où il n’existe aucune<br />

souffrance, aucune douleur, aucune larme,<br />

aucune maladie. Marco a revêtu sa nouvelle<br />

identité, celle d’enfant de de Dieu. C’est la seule<br />

qui compte désormais.<br />

Alors « Si Dieu est avec nous, qui sera contre<br />

nous ? ». Demandez à Marco et Claudia, ils<br />

répondront: rien ni personne !<br />

AM<br />

26<br />

27


Rentrée en beauté à Collonges :<br />

Inauguration de la résidence Jean Weidner<br />

La rentrée a été de toute beauté au Campus<br />

adventiste de Collonges-Sous-Salève. En effet,<br />

le 1er septembre a été inauguré la toute<br />

nouvelle résidence pour garçons Jean<br />

Weidner.<br />

Avec bientôt 100 ans d’existence,<br />

le Campus avait bien le droit<br />

de s’offrir cela : un nouveau<br />

bâtiment polyvalent avec<br />

une vue exceptionnelle !<br />

Le rez-de-chaussée est un<br />

espace commun au garçons<br />

et filles : il abrite l’accueil, une<br />

cuisine, une salle à manger,<br />

une salle de sport, une salle de<br />

prière, une salle polyvalente, une<br />

terrasse avec une magnifique vue, une<br />

buanderie, … Dans les étages, se trouvent les<br />

chambres doubles réservées aux garçons et<br />

adaptées aux personnes à mobilité réduite.<br />

Le sous-sol réserve une surprise avec une «<br />

auberge de jeunesse » permettant l’accueil<br />

de groupes avec 54 couchages, une salle<br />

polyvalente, un petit amphithéâtre extérieur…<br />

Sous un beau soleil, les 200<br />

invités ont pu découvrir et<br />

largement apprécier cette<br />

belle construction que<br />

Jean Philippe Lehmann,<br />

Directeur Général du<br />

Campus, a introduit<br />

avec enthousiasme.<br />

Pour l’occasion, plusieurs<br />

personnalités politiques se<br />

sont déplacées : le maire de<br />

Collonges-Sous-Salève, la députée<br />

de la circonscription et le sous-préfet<br />

de Haute-Savoie. Une délégation de la Division<br />

était également présente. Son président, Mario<br />

Brito, a d’ailleurs aidé à couper le ruban pour<br />

l’ouverture officielle du bâtiment au public.<br />

Maarten Eliasar de la Fondation Jean Weidner,<br />

est également intervenue lors de la cérémonie<br />

d’inauguration. Et pour cause, Jean Weidner est<br />

la personnalité qui a été choisie pour nommer<br />

ce nouveau bâtiment. Alors pourquoi ?<br />

Jean Weidner, Juste parmi les Nations, Chevalier<br />

de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre<br />

d’Orange-Nassau, fut à l’origine du réseau<br />

Dutch-Paris. Ce réseau, l’un des plus importants<br />

de la Seconde Guerre mondiale, permit à<br />

plus d’un millier de personnes d’échapper à la<br />

barbarie nazie en franchissant les frontières<br />

suisses, espagnoles et hollandaises.<br />

Ancien élève de l’école adventiste de Collonges-<br />

Sous-Salève dans les années 40, Jean Weidner<br />

a su mobiliser autour de lui plusieurs de ses<br />

camarades du Campus dans cette mission<br />

dangereuse.<br />

Une fresque présentant des morceaux de vie<br />

de Jean Weidner et affichée dans le hall du<br />

bâtiment a suscité l’intérêt des invités. Une<br />

fresque permanente que vous pourrez donc<br />

admirer si vous passez par Collonges-Sous-<br />

Salève.<br />

C’est donc le courage, l’altruisme, la lutte<br />

pacifique pour les Droits de l’Homme – les<br />

valeurs que défendaient ces hommes et ces<br />

femmes – qui ont été honorées lors de cette<br />

cérémonie.<br />

Cette inauguration a sonné le glas pour la<br />

résidence des Horizons qui hébergeait jusqu’à<br />

présent les garçons du Campus. Elle a surtout<br />

donné un élan de nouveauté et de modernisme<br />

au Campus pour cette nouvelle année scolaire,<br />

que nous lui souhaitons heureuse et bénie !<br />

Sur les propos de Gabriel Samperio<br />

pour <strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />

Responsable Communications du<br />

Campus adventiste du Salève<br />

Le choix de Jenny :<br />

Baptême à Losone<br />

Lors d’un sabbat ensoleillé, l’église<br />

de Losone a eu la joie de participer au<br />

baptême de son amie, Jenny Mainardi. De<br />

nombreux frères, dont plusieurs venant de<br />

l’Église de Lugano, étaient présents pour<br />

accompagner Jenny dans ce choix, lors<br />

d’une cérémonie solennelle et festive.<br />

Jenny vient de Schlesien (Allemagne) d’où<br />

elle a fui avec sa famille. Elle est devenue<br />

suisse en épousant un Tessinois. Elle a<br />

deux filles et trois petits-enfants.<br />

Durant la cérémonie, la prédication<br />

du pasteur Matthias Maag a touché le<br />

cœur de tous les présents. Avec cette<br />

prédication pleine d’amour et ce moment<br />

d’affection réciproque, c’est ainsi que<br />

l’assemblée a commencé sa nouvelle<br />

semaine.<br />

Nous félicitons Jenny pour son choix de<br />

suivre le Seigneur et lui souhaitons un<br />

chemin plein de foi.<br />

Conni Henck<br />

Membre de l’église adventiste<br />

de Losone<br />

28 29


Un sabbat nature,<br />

mémorial de la Création<br />

Mattia Benini, nouveau Directeur général de<br />

la Clinique La Lignière SA dès février 2020<br />

Les <strong>Adventiste</strong>s du Septième Jour sont très<br />

attachés au sabbat, cela fait partie de leur nom,<br />

de leur identité, de leur « ADN » pourrait-on<br />

presque dire.<br />

Il est beau d’imaginer que chaque samedi, des<br />

millions de personnes dans le monde entier,<br />

vont à la rencontre de leur Dieu que ce soit à<br />

l’Église, chez des amis en petit groupe, ou dans<br />

l’intimité de leur foyer via un culte retransmis en<br />

ligne, … Il existe plusieurs manières de vivre le<br />

sabbat, même si Dieu nous donne son cadre à<br />

travers plusieurs textes dans la Bible (Genèse 2,<br />

Esaïe 58, Marc 2, …).<br />

Mais il faut avouer qu’il y a des sabbats plus<br />

délicieux que d’autres, voire plus authentiques,<br />

comme ceux qu’on passe en pleine nature.<br />

En effet, chaque sabbat nous rappelle la<br />

Création : « Dieu, après avoir achevé son œuvre,<br />

se reposa le septième jour de tout son travail.<br />

Il fit de ce septième jour un jour béni, un jour<br />

qui lui est réservé, car il s’y reposa de tout son<br />

travail de Créateur. » Genèse 2.1-3<br />

Le sabbat nous rappelle que Dieu a créé des<br />

choses magnifiques : le ciel, les montagnes, les<br />

cours d’eau, les oiseaux, les fleurs…<br />

Et quoi de mieux que de célébrer le Créateur au<br />

milieu de Sa création ? C’est ce qu’a vécu l’Église<br />

lusophone de Lausanne dernièrement, au<br />

bord du lac de Tseuzier. Ce décor magnifique<br />

a apporté paix et repos au cœur et à l’esprit<br />

des participants de ce sabbat si spécial. C’est<br />

le pouvoir de Dieu au travers de la nature :<br />

apporter la paix aux cœurs angoissés, remplir<br />

l’âme de vraie beauté.<br />

Le sabbat est un don de grâce. Il nous parle<br />

de ce que Dieu a fait. Et au-delà de la nature,<br />

Il nous a fait nous, êtres humains, frères<br />

et sœurs, héritiers de la Parole et de la vie<br />

éternelle gagnée en Jésus. Peu importe où que<br />

vous soyez, il est bon de le célébrer. Oui, Dieu<br />

est digne d’être loué !<br />

Eunice Goi<br />

Membre de l’église adventiste<br />

lusophone de Lausanne<br />

Le Conseil d’administration de la Lignière<br />

Holding SA vient de nommer Mattia Benini<br />

nouveau Directeur général de la Clinique La<br />

Lignière et de ses entités soeurs dès le 1er<br />

février 2020. Il succèdera à Nicolas Walther qui<br />

garde ses fonctions jusqu’au 31 janvier 2020.<br />

Cette période de transition ainsi que le profil<br />

du nouveau directeur permettront d’assurer<br />

une continuité dans la stratégie de La Lignière<br />

et dans le développement des partenariats<br />

régionaux, nationaux et internationaux.<br />

Bénéficiant d’une formation en<br />

théologie et d’un bachelor en<br />

ingénierie de gestion des<br />

processus, Mattia Benini<br />

a été nommé, en mars<br />

2017, Responsable des<br />

opérations au sein de<br />

la Clinique La Lignière<br />

SA, du Centre Médical<br />

& Thérapeutique<br />

La Lignière SA et du<br />

Centre de Santé La<br />

Lignière SA. A ce titre,<br />

il gère tous les services<br />

transversaux tels qu’intendance,<br />

hôtellerie et accueil, entretiens et<br />

travaux, logistique et sécurité, informatique<br />

et admissions des patients. En tant que<br />

membre du Comité de direction, M. Benini<br />

travaille en très étroite collaboration avec la<br />

direction générale sur l’ensemble des projets<br />

transversaux, tout en étant impliqué dans les<br />

projets stratégiques de la Lignière.<br />

Le Comité de recherche et de sélection,<br />

spécialement mis en place par le Conseil<br />

d’administration de La Lignière Holding<br />

SA, a privilégié une candidature affichant<br />

une approche participative, transversale et<br />

interdisciplinaire. Le Conseil d’administration<br />

tient également à souligner les connaissances<br />

techniques et pratiques que M. Benini a<br />

développées et mises à profit de la Lignière<br />

depuis son arrivée. Le nouveau directeur<br />

a enfin convaincu par ses compétences<br />

humaines et sociales, et son profond sens des<br />

valeurs et de l’engagement.<br />

« Le fait d’être jeune, visionnaire, dynamique et<br />

d’aimer travailler en équipe sont autant d’atouts<br />

pour diriger notre institution dans un<br />

système sanitaire de plus en plus<br />

complexe », se réjouit Mario<br />

Brito, Président du Conseil<br />

d’administration.<br />

M. Nicolas Walther reste<br />

Directeur général de la<br />

Clinique La Lignière et<br />

de ses entités soeurs<br />

jusqu’au 31 janvier 2020.<br />

Il pourra ainsi transmettre<br />

à Mattia Benini l’ensemble<br />

des tâches de direction et<br />

l’impliquer progressivement dans<br />

les différents dossiers en cours. Le<br />

Conseil d’administration est persuadé de la<br />

grande capacité et du fort potentiel de Mattia<br />

Benini à assurer la continuité dans la stratégie<br />

mise en place au niveau de la clinique, du<br />

centre ambulatoire et du centre de santé<br />

et dans le développement des partenariats<br />

régionaux, cantonaux et internationaux établis<br />

ces dernières années.<br />

Clinique de La Lignière<br />

Communiqué de presse<br />

Gland, le 26 septembre <strong>2019</strong><br />

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POUR SOUTENIR CE PROJET<br />

3 POSSIBILITÉS<br />

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SPIRITUEL<br />

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FINANCIER<br />

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atteigne les objectifs<br />

que Dieu désire.<br />

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