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Adventiste Magazine - Mars / Avril 2017

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ADVENTISTE MAGAZINE EST LA REVUE OFFICIELLE DE L’ÉGLISE ADVENTISTE DE LA SUISSE ROMANDE ET DU TESSIN - NUMÉRO 8 - MARS/ AVRIL <strong>2017</strong><br />

PRÉVENIR LE SUICIDE<br />

WWW.ADVENTISTEMAGAZINE.COM


ASSEMBLÉE<br />

Terrassé…oui, c’est peut-être le premier mot qui peut décrire<br />

le sentiment que nous ressentons quand nous apprenons que<br />

quelqu’un de notre entourage s’est donné la mort. S’en suit<br />

un sentiment de culpabilité : « Je n’ai rien fait pour l’aider,<br />

j’aurais pu… ». Pour les plus proches, c’est plutôt l’incompréhension<br />

ou bien la rage contre la « lâcheté » de l’être aimé<br />

qui n’est plus.<br />

Plus le temps passe, plus je me rends compte que tous ces<br />

sentiments qui entourent le suicide ne sont qu’un pâle reflet<br />

d’une situation difficile à vivre et à expliquer. Comment expliquer<br />

qu’elle soit la deuxième cause de mortalité chez les<br />

jeunes entre 15-29 ans, âge auquel normalement on a qu’une<br />

envie, vivre ! Comment expliquer que même les chrétiens ne<br />

sont pas épargnés par ce phénomène ? Plus étonnant encore,<br />

que depuis deux décennies, même s’ils sont peu nombreux,<br />

des pasteurs se donnent la mort.<br />

Le sous-titre du dossier de ce numéro « L’état d’urgence mondial<br />

» ainsi que les chiffres parlent d’eux-mêmes. Environ 800<br />

000 personnes se donnent la mort chaque année parmi, on<br />

suppose, les 16 millions qui ont essayé (1 sur 20 y parvient).<br />

Oui, c’est un fléau. Non, personne n’est à l’abri. Peu importe<br />

le pays. Le monde entier est concerné.<br />

Face à cela, nous pouvons détourner le regard et dire que<br />

cela ne nous concerne pas. Jusqu’au jour où nous découvrons<br />

que notre voisin, notre ami, un proche a essayé ou a<br />

réussi à se donner la mort. Même s’il est difficile voire tabou<br />

d’en parler, nous avons tenu à recueillir le témoignage de<br />

quelqu’un qui a voulu et tenté de mourir.<br />

Le but est d’essayer de comprendre pour essayer d’aider.<br />

Quels sont les signes qui permettraient de prévenir le passage<br />

à l’acte ? Comment faire pour ne pas stigmatiser les<br />

personnes et leurs sentiments ? Qu’il serait<br />

formidable de donner des réponses<br />

précises à toutes ces questions ! En interrogeant<br />

la Bible, peut-on trouver des<br />

exemples et des pistes de réflexion ? Ce<br />

numéro, qui aborde d’autres sujets d’ailleurs,<br />

n’a pas la prétention de donner<br />

des réponses toutes faites, mais se propose<br />

d’entamer la discussion sur la question,<br />

même dans notre église…<br />

Rickson Nobre<br />

Pasteur et secrétaire<br />

FSRT<br />

3<br />

5<br />

7<br />

12<br />

15<br />

17<br />

La Bible en chiffres<br />

Interview : François Scerba,<br />

militaire non armé<br />

Prévenir le suicide<br />

Témoignage : J'ai essayé de me<br />

suicider<br />

Les dessins des enfants<br />

À bientôt<br />

Journal bimestriel de la Fédération adventiste de la Suisse<br />

Romande et du Tessin (FSRT)<br />

N°8 /<strong>Mars</strong>-<strong>Avril</strong> <strong>2017</strong><br />

Revue gratuite<br />

Imprimé en Allemagne<br />

Rédacteur en chef : Rickson Nobre - Éditeur : Département<br />

des communications de la FSRT - Équipe de rédaction :<br />

Rickson Nobre, David Jennah, Eunice Goi, Yolande Grezet,<br />

Pierrick Avelin, Adriana Stasi - Maquettiste : Eunice Goi - Rédacteurs:<br />

Rickson Nobre, Bernard Davy, Carlos Fayard, Peter Landless,<br />

Richard Lehmann, Dominik Frikart - Collaborateurs : Jessica Merckx,<br />

Elena Zagara, Pierrick Avelin, Eunice Goi - Traductrices : Serena<br />

Zagara, Susan Jacquet, EleonoraRicciardo - Correctrices : Yolande<br />

Grezet, Geneviève Montégut.<br />

Crédit photos<br />

Couverture, pages 5, 7 : Adobe photos stock - page 2 : Jessica<br />

Merckx - page 3 : François Scerba - page 7 : pexels.com - page 9 :<br />

dollaphotoclub, freelyphotos.com - page 13 : Dominik Frikart.<br />

Les articles publiés et signés dans ADVENTISTE MAGAZINE n'engagent que<br />

leurs auteurs.<br />

SPIRITUELLE<br />

de la fédération des églises adventistes<br />

de la Suisse Romande et du Tessin<br />

RECETTE<br />

TRIO DE QUINOA À LA MEXICAINE (VEGAN)<br />

Une recette de Jessica Merckx / pinkcappuccino.ch<br />

SABBAT<br />

20 MAI <strong>2017</strong><br />

9H30 - 18H<br />

PALAIS DE<br />

BEAULIEU<br />

LAUSANNE<br />

1. Dorer un oignon émincé dans une<br />

poêle avec un peu d’huile.<br />

2. Ajouter un verre de trio de quinoa et<br />

millet. Mélanger.<br />

3. Ajouter rapidement 3 verres d’eau et<br />

du coulis de tomates. Mélanger.<br />

5. Laver de la coriandre fraîche et ciseler<br />

avec des ciseaux. Ajouter dans la poêle.<br />

6. Laisser cuire doucement.<br />

7. Ajouter des épices : coriandre en<br />

poudre, cumin, poivre, etc. (selon inspiration)<br />

i<br />

secretariat@adventiste.ch 021 632 50 20<br />

4. Ajouter du maïs et des haricots<br />

rouges. Mélanger et laisser mijoter à feu<br />

doux avec un couvercle.<br />

8. Ajouter le jus d’un citron.<br />

9. Bon appétit !


La Bible<br />

NSUR<br />

6 408<br />

VERSETS<br />

PROPHÉTIQUES<br />

3 268<br />

SONT DÉJÀ<br />

ACCOMPLIS<br />

EN CHIFFRES<br />

B 1<br />

LIVRE LE PLUS VENDU<br />

DE TOUS TEMPS AVEC<br />

4<br />

milliards<br />

D’EXEMPLAIRES<br />

fTRADUITE EN<br />

2300<br />

langues<br />

b<br />

VERSET<br />

LE PLUS COURT<br />

Jean 11.35<br />

b<br />

VERSET<br />

LE PLUS LONG<br />

Esther 8.9<br />

66 livres<br />

ANCIEN<br />

TESTAMENT<br />

27 NOUVEAU<br />

TESTAMENT<br />

B<br />

LIVRE LE PLUS<br />

GRAND<br />

Psaume<br />

150 CHAPITRES<br />

39<br />

B<br />

LIVRE LE PLUS<br />

PETIT<br />

2 Jean<br />

13 VERSETS<br />

CÉCRITE SUR<br />

+ de 1000<br />

Ans<br />

g<br />

5 millions<br />

DE CARACTÈRES<br />

1 100<br />

CHAPITRES<br />

31 700<br />

VERSETS<br />

EPREMIÈRE<br />

IMPRESSION EN<br />

1455<br />

LE CORAN<br />

3 milliards<br />

LE PETIT LIVRE<br />

ROUGE<br />

800 millions<br />

DON QUICHOTE<br />

500 millions<br />

LA SAGA HARRY<br />

POTTER<br />

450 millions<br />

LE SEIGNEUR DES<br />

ANNEAUX<br />

150 millions<br />

LE PETIT PRINCE<br />

140 millions<br />

DA VINCI CODE<br />

86 millions<br />

VINGT MILLE LIEUES<br />

SOUS LES MERS<br />

60 millions<br />

17 juin <strong>2017</strong><br />

b<br />

A<br />

3<br />

FÉDÉRATION ADVENTISTE DE LA SUISSE ROMANDE ET DU TESSIN<br />

WWW.ADVENTISTE.CH


INTERVIEW<br />

> FRANÇOIS SCERBA, MILITAIRE NON ARMÉ<br />

Propos recueillis par <strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />

Même si l’époque n’est pas la<br />

même, est-ce que comme Doss,<br />

tu as vécu des situations difficiles<br />

à cause de ton engagement pacifique<br />

?<br />

Journey<br />

The<br />

Qui est François<br />

Scerba ?<br />

Je suis pédiatre<br />

et j'ai<br />

effectué mon<br />

service militaire<br />

comme<br />

médecin militaire<br />

non armé.<br />

J’ai grandi dans<br />

une famille suisse<br />

ancrée dans une foi<br />

chrétienne adventiste. Apprendre<br />

toujours plus de la Bible est un des<br />

piliers de l'éducation que j'ai reçue.<br />

Des personnes comme Gandhi et<br />

d’autres héros de la non-violence ont<br />

aussi été des exemples pour moi.<br />

Depuis peu, le monde découvre<br />

Desmond Doss et son engagement<br />

pacifique dans l’armée pour défendre<br />

son pays. Le film "Tu ne tueras<br />

point" est même nommé pour<br />

six oscars. Toi-même tu as vécu un<br />

engagement non armé. Comment<br />

cela s’est-il passé pour toi ?<br />

La première décision fut de ne pas<br />

devenir un objecteur de conscience<br />

à condition de pouvoir servir dans<br />

des troupes sanitaires et surtout, sans<br />

arme. Me faire recruter comme soldat<br />

sanitaire fut chose aisée puisque l'armée<br />

cherche toujours de futurs médecins.<br />

Le refus de l'arme fut à peine<br />

plus complexe, grâce au soutien de<br />

la FSRT avec qui j'avais préparé un<br />

solide dossier. Je suis ensuite passé<br />

devant une commission qui m'a posé<br />

quelques questions. À l'issue de cet<br />

"interrogatoire", mon livret de service<br />

a été estampillé du tampon espéré<br />

: "Service sans arme".<br />

Une des questions qui m'avait été<br />

posées était de savoir ce que je ferais<br />

si quelqu'un menaçait ma famille<br />

avec une arme. J'avais répondu que<br />

si j'étais armé, j'augmenterais à coup<br />

sûr la probabilité d'un échange de<br />

coups de feu. Alors qu'en étant désarmé,<br />

c'est parfois plus facile de<br />

communiquer avec l'agresseur et<br />

peut-être éviter le pire.<br />

D’où t’es venue la conviction que<br />

tu ne devais pas porter d’arme ?<br />

Arrivé à l'âge de la majorité, j’ai reçu<br />

la convocation pour le recrutement<br />

de l’armée, et certaines questions se<br />

sont posées : peut-on être adventiste<br />

et servir dans une armée ? Est-ce cohérent<br />

avec ma foi, mes convictions ?<br />

Que dit la Bible à ce sujet ?<br />

Et bien, la Bible dit qu'il faut respecter<br />

la loi des hommes, car elle est bénie<br />

par Dieu. Bien sûr tant que la loi<br />

des hommes n'est pas directement<br />

en contradiction avec la loi de Dieu.<br />

La loi dit que je suis obligé de servir<br />

mon pays ? Ok ! Comment ? En étant<br />

armé ? En apprenant à se battre<br />

? En utilisant des armes ? Stop.<br />

Protéger et servir sont des valeurs<br />

parfaitement cohérentes<br />

avec les valeurs chrétiennes.<br />

Mais ôter la vie d'une personne<br />

pour protéger une autre pour<br />

seul motif que nous ne sommes<br />

pas de la même nationalité ?<br />

Je n’entrerai pas dans le débat<br />

de l’utilité d'une armée au<br />

XXIe siècle en Suisse ou de la<br />

nature asymétrique des conflits<br />

actuels. C'est là que la Bible<br />

transcende la vision séculaire :<br />

nous ne devons pas protéger la<br />

vie de nos concitoyens. Nous devons<br />

protéger toute vie humaine. Notre<br />

prochain.<br />

De l’extérieur nous pouvons penser<br />

que l’armée et la foi ne peuvent<br />

pas cohabiter. Comment vous vistu<br />

cela aujourd’hui au quotidien en<br />

tant que médecin et officier sans<br />

arme de l'armée suisse ?<br />

Dans notre pays avec une armée de<br />

milice, c'est assez facile d'oublier l'armée<br />

quand on est en civil ! Pendant<br />

mes jours de service, on prie que les<br />

jours se raccourcissent... Pendant les<br />

périodes longues de formation initiale,<br />

c'était parfois difficile. Surtout<br />

de ne pas du tout s'identifier à un<br />

"soldat". Je pense que l'armée suisse<br />

a fait des efforts ces dernières décennies<br />

pour intégrer toutes les cultures<br />

qui forment la Suisse actuelle.<br />

5<br />

Je pense que ça a été de façon bien<br />

moins dramatique que Doss ! Pendant<br />

l'école de recrues, j'ai subi des<br />

regards de travers de certains de mes<br />

supérieurs lorsque je partais systématiquement<br />

en "congé personnel"<br />

le vendredi soir, alors que le reste de<br />

la troupe restait jusqu'au samedi matin.<br />

Je revenais le dimanche quelques<br />

heures avant le reste de la troupe<br />

pour d'inutiles "travaux compensatoires",<br />

mais rien de méchant. Quant<br />

à mes camarades, soit ils ne posaient<br />

pas de question, soit ils étaient très<br />

compréhensifs. Ça a même déclenché<br />

quelques intéressantes discussions<br />

au sein de ma chambrée !<br />

Extrait du film "Tu ne tueras point" (Hacksaw Ridge,<br />

Mel Gibson, <strong>2017</strong>) narrant l'histoire de Desmond Doss<br />

Que pourrais-tu dire à de jeunes<br />

chrétiens qui hésitent à s’engager<br />

durablement ?<br />

Le service étant obligatoire, il n'y a<br />

pas d'hésitation quant au recrutement.<br />

Mais chacun doit se poser la<br />

question face à ses propres convictions,<br />

comment servir au mieux notre<br />

Dieu. De nos jours, l'accès à un service<br />

civil en alternative au service militaire<br />

est beaucoup plus facile qu'en<br />

1997. Les partis politiques de droite<br />

tentent d'ailleurs en ce moment d'entraver<br />

les jeunes qui font le choix du<br />

service civil. Si on décide de servir<br />

dans l'armée, j'invite sincèrement<br />

chaque jeune à se poser la question<br />

de la signification de porter une<br />

arme...<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

contact@adventistemagazine.com<br />

AYC <strong>2017</strong><br />

22 JUILLET - 06 AOÛT<br />

VALENCE | ESPAGNE<br />

www.aycongress.org<br />

www.jeunesse.adventiste.ch<br />

Le congrès Européen de la jeunesse adventiste<br />

Un rassemblement unique de plus de 3000 jeunes.<br />

Ne le manque pas !<br />

Louange · Community Impact · Amitié · Inspiration · TedTalks<br />

Seminaires · Workshops · Prière · Créativité · Engagement ·<br />

Principaux intervenants<br />

Gilbert Cangy Jeffrey Rosario Sam Leonor Ty Gibson


DOSSIER<br />

PRÉVENIR LE SUICIDE<br />

L’état d’urgence mondial<br />

Le 5 septembre 2014 – en présence de<br />

directeurs de Ministères de la santé,<br />

d’ambassadeurs, d’administrateurs et<br />

de professionnels de la santé – l’Organisation<br />

Mondiale de la Santé (l’OMS)<br />

de Genève a officiellement dévoilé son<br />

tout premier rapport complet sur le suicide.<br />

Le but annoncé de ce document<br />

était de faire réduire le taux de suicide<br />

de 10% d’ici 2020. Les recherches des<br />

auteurs et les statistiques ont montré<br />

que le suicide est un phénomène qui<br />

touche toutes les régions du monde,<br />

et peut se produire à n’importe quel<br />

âge. Parmi les jeunes, âgés de 15 à 29<br />

ans, le suicide est la deuxième cause<br />

de mortalité. Et pourtant les suicides<br />

peuvent être prévenus grâce à une<br />

stratégie multisectorielle. Celle-ci doit<br />

impliquer les législateurs, les travailleurs<br />

de la santé et les communautés, y<br />

compris nos propres Eglises, hôpitaux<br />

et cliniques adventistes.<br />

L’ampleur d’une tragédie mondiale<br />

Nos sociétés paient un lourd tribut aux suicides.<br />

Plus de 800’000 individus meurent ainsi<br />

chaque année, soit une personne toutes<br />

les quarante secondes. Pour chaque adulte<br />

qui meurt par suicide, il peut y en avoir plus<br />

de vingt autres qui ont tenté de le faire.<br />

Puisqu’il s’agit d’un sujet sensible et même<br />

illégal dans certains pays, il est probablement<br />

l’objet d’une sous-information. 75% des suicides<br />

ont lieu dans les pays aux revenus bas<br />

et moyens, les chiffres les plus élevés concernant<br />

des jeunes entre 15 et 29 ans.<br />

Proportionnellement, cependant, dans la<br />

plupart des régions du monde, les taux de<br />

suicide sont plus élevés parmi la population<br />

âgée de plus de 70 ans, que ce soit pour les<br />

hommes ou les femmes.<br />

Trois fois plus d’hommes que de femmes<br />

meurent par suicide dans les pays les plus<br />

riches (un rapport hommes/femmes de 3,5).<br />

Dans les pays à revenus bas et moyens, le<br />

rapport hommes/femmes est bien inférieur<br />

(1,6 plus d’hommes que de femmes).<br />

La bonne nouvelle est qu’entre 2000<br />

et 2012, le nombre de suicides a chuté<br />

de 9%, passant de 883’000 à 804'000.<br />

Une des explications possibles réside<br />

dans l’amélioration spectaculaire de la<br />

santé globale dans certains pays pendant<br />

cette dernière décennie. Cette<br />

réduction est la preuve qu’une amélioration<br />

est possible. Dans certaines<br />

régions cependant, le taux de suicide<br />

a augmenté. En Afrique, par exemple,<br />

il a crû de 38%.<br />

Conséquences de la stigmatisation<br />

et des mythes<br />

Etre confronté à quelqu’un ayant des<br />

idées suicidaires fait peur et crée un<br />

malaise. On a tendance à croire que<br />

parler de suicide est une mauvaise<br />

idée et peut être interprété comme<br />

une incitation.<br />

Malheureusement, ce mythe isole les<br />

personnes déprimées dans leur souffrance<br />

et leur quête de soulagement.<br />

Dans vingt-cinq pays du monde, le<br />

suicide est d’ailleurs considéré comme<br />

un crime, et ceux qui s’en sortent<br />

risquent la prison plutôt qu’un séjour<br />

à l’hôpital.<br />

Il est cependant bien connu qu’une<br />

des meilleures manières de prévenir le<br />

suicide est d’ouvrir un espace de dialogue.<br />

Des professionnels de la santé<br />

psychique posent souvent la question<br />

à des patients désemparés ou désespérés<br />

: « Pensez-vous à la mort ou au<br />

fait de mourir ? » Si la réponse est affirmative,<br />

ils enchaînent en demandant :<br />

« Pensez-vous au fait de vous donner<br />

la mort ? Qu’est-ce qui vous a permis<br />

de rester en vie jusqu’à maintenant ?<br />

Pourriez-vous prendre l’engagement<br />

d’appeler à l’aide en cas d’idée suicidaire<br />

pressante ? »<br />

Par une présence et un dialogue,<br />

des individus peuvent être amenés à<br />

prendre de la distance avec leur douleur<br />

et leur blessure, et à peser les<br />

conséquences d’un choix aussi radical.<br />

Cette approche a sauvé de nombreuses<br />

vies. 2<br />

Facteurs de risque et de protection<br />

Comme le montre le graphique ci-dessous,<br />

les recherches indiquent qu’il y<br />

a beaucoup de facteurs de risque et<br />

de protection liés au suicide. La présence<br />

de facteurs protecteurs accroît<br />

la santé psychique et réduit le risque<br />

du suicide.<br />

Restreindre l’accès aux moyens de se<br />

suicider fonctionne. Une stratégie efficace<br />

pour prévenir les suicides et les<br />

tentatives de suicide consiste à restreindre<br />

l’accès aux moyens les plus<br />

courants, y compris les pesticides, les<br />

armes à feu, ainsi que certains médicaments.<br />

Des services de soins de santé primaires<br />

doivent pouvoir évaluer le<br />

risque pendant des visites de routine,<br />

en intégrant la prévention du suicide<br />

comme composant de base des soins<br />

de santé de routine. Des troubles<br />

psychiques et un emploi nocif de l’alcool<br />

contribuent à bien des suicides à<br />

travers le monde. Une identification<br />

précoce et une gestion efficace sont<br />

cruciales afin de s’assurer que les personnes<br />

reçoivent les soins dont elles<br />

ont besoin.<br />

Les communautés jouent un rôle essentiel<br />

dans la prévention du suicide.<br />

Elles peuvent fournir un soutien social<br />

auprès d’individus vulnérables et<br />

s’engager dans le suivi des soins, lutter<br />

contre la stigmatisation et soutenir<br />

ceux qui sont endeuillés par le suicide.<br />

En Inde, les visites mensuelles de<br />

travailleurs de santé communautaire<br />

non-professionnels auprès d’individus<br />

ayant fait des tentatives de suicide ont<br />

Déclin de la santé mentale<br />

Facteurs de risque : perte d’emploi, problème financier, douleur<br />

chronique, abus d’alcool, trouble psychique, précédente tentative de<br />

suicide, conflit relationnel, isolement, manque de soutien social, traumatisme<br />

ou abus, accès aux moyens de se supprimer, stigmatisation,<br />

tabou, exposition inappropriée dans les médias.<br />

Amélioration de la santé mentale<br />

Facteurs protecteurs : relations personnelles, résilience vis-à-vis du<br />

stress et des traumatismes, sens de sa propre valeur, croyances religieuses<br />

ou spirituelles, communauté de soutien, identité personnelle,<br />

compétences dans la résolution de problèmes, choix de vie sains, activité<br />

physique régulière, sommeil en suffisance, régime nutritionnel<br />

approprié, soutien pour ceux qui cherchent une prise en charge.<br />

réduit de manière significative le taux<br />

de suicides. Imaginez ce qui se passerait<br />

si nos Eglises le faisaient !<br />

Nos opportunités d’agir en tant<br />

qu’Eglise<br />

La stigmatisation associée au suicide<br />

diminuerait avec une prise de<br />

conscience plus élevée au sein de la<br />

société, et plus particulièrement dans<br />

l’Eglise, ce qui permettrait aux gens<br />

de chercher de l’aide plus volontiers.<br />

Nous devons parler du suicide, et les<br />

gens doivent trouver dans l’Eglise un<br />

abri sûr. Si les gens se sentent sans espoir,<br />

ils peuvent venir vers nous pour<br />

trouver l’espoir en Jésus-Christ, ainsi<br />

que le sentiment renouvelé d’avoir un<br />

but dans la vie. C’est notre rôle en tant<br />

qu’Eglise.<br />

Les membres et les dirigeants peuvent<br />

soutenir l’effort en participant aux actions<br />

individuelles et collectives. Les<br />

hôpitaux et les cliniques adventistes<br />

devraient encourager à une reconnaissance<br />

précoce de la détresse émotionnelle<br />

dans des contextes de soins<br />

primaires. Ils devraient également<br />

offrir toute une panoplie de soins<br />

spécialisés, y compris de services de<br />

santé psychique comprenant des éléments<br />

relatifs aux questions de foi,<br />

ainsi que des facteurs propres à restaurer<br />

la santé mentale. Les universités<br />

adventistes qui forment des pasteurs,<br />

des travailleurs dans le domaine de la<br />

santé et des professionnels de la santé<br />

psychique doivent activement enseigner,<br />

ainsi qu’aux familles, les principes<br />

permettant de reconnaître et de<br />

soigner ceux qui souffrent de douleur<br />

émotionnelle, en puisant dans les enseignements<br />

des Ecritures, l’Esprit de<br />

prophétie, ainsi que dans la rigueur<br />

scientifique.<br />

Les individus peuvent apporter leur<br />

contribution en reconnaissant des facteurs<br />

de dépression et en identifiant<br />

des individus à risque. Ils peuvent également<br />

montrer l’exemple en ayant<br />

un mode de vie équilibré et en enjoignant<br />

les autres à éviter de consommer<br />

des substances « à usage récréatif<br />

», y compris l’alcool, afin de préserver<br />

la santé psychique et le bien-être<br />

émotionnel.<br />

Enfin, une communauté d’Eglise bienveillante<br />

peut considérer les pensées<br />

suicidaires non pas comme un manque<br />

de foi, mais comme un temps de<br />

8


auprès d’un psychothérapeute afin de<br />

gérer les éléments de culpabilité et de<br />

trouver la capacité émotionnelle de<br />

pardonner ceux dont elle a eu le sentiment<br />

qu’ils avaient contribué à la fin<br />

désespérée de son enfant. Partout où<br />

il y a de la grâce, il y a de l’espoir.<br />

répandant santé et force.” 6 “Le<br />

Christ n’admettait aucune distinction<br />

de nationalité, de rang ou de<br />

croyance” 7 “Il n’a considéré aucun<br />

être humain comme étant sans valeur,<br />

mais il cherchait toujours à offrir<br />

un remède apte à guérir chaque<br />

âme.” 8<br />

LE SUICIDE D'UN POINT DE<br />

VUE BIBLIQUE<br />

détresse spirituelle (voir encadré) et un<br />

appel au soutien et à la compassion.<br />

Comme l’a exprimé un rescapé d’une<br />

crise suicidaire : « La présence compassionnelle<br />

d’un ami a valu autant<br />

que dix ans de soins psychiatriques. »<br />

Lorsque nous faisons cela, nous poursuivons<br />

le ministère de guérison de<br />

Jésus.<br />

L’impact du suicide sur les survivants<br />

Ce ministère d’amour et de compassion<br />

doit être également mis au service<br />

de ceux qui restent, souvent plongés<br />

dans un abîme de douleur profonde,<br />

sombre et solitaire, endeuillés suite au<br />

départ subit de leurs proches. Malgré<br />

les meilleurs efforts des membres de<br />

la famille, d’amis, de prestataires de<br />

soins, un suicide peut se produire. Une<br />

lettre anonyme écrite par quelqu’un<br />

qui a frôlé de très près le suicide permet<br />

de mettre ceci en perspective : «<br />

J’avais une famille aimante, un médecin<br />

très bon et d’un excellent soutien,<br />

mais lorsque vous arrivez dans ce tunnel,<br />

il semble que rien n’importe. »<br />

Un de nos cliniciens expérimentés a<br />

vécu la perte d’un patient par le suicide.<br />

Bien que cela soit arrivé il y plus<br />

de dix ans, le souvenir demeure aussi<br />

vif que si c’était hier. C’était un jeudi,<br />

pendant la pause de midi. Le patient<br />

avait été en traitement pendant plus<br />

de trois ans avec des idées suicidaires<br />

chroniques, de multiples tentatives, et<br />

plusieurs séjours en hôpital psychiatrique.<br />

L’impact immédiat fut extrêmement<br />

douloureux. Une simple balade<br />

le long du lac devenait difficile pour<br />

le médecin, puisque la dernière boutique<br />

sur la rive s’appelait justement<br />

« The Last Stop » (la dernière halte).<br />

Il semblait que presque tout ravivait<br />

les souvenirs de la mort de ce patient.<br />

La famille l’a invité aux funérailles et<br />

MYTHES<br />

Parler du suicide est une mauvaise<br />

idée et peut être interprété<br />

comme une incitation.<br />

Les gens qui évoquent le suicide<br />

n’ont pas l’intention de<br />

passer à l’acte.<br />

La plupart des suicides arrive<br />

brusquement, donc sans<br />

avertissement.<br />

Quelqu’un qui est suicidaire<br />

est déterminé à mourir.<br />

Une fois que quelqu’un est<br />

suicidaire, la personne restera<br />

toujours suicidaire.<br />

Seules les personnes présentant<br />

des troubles psychiques<br />

sont suicidaires.<br />

FAITS<br />

lui a demandé d’être un des porteurs<br />

du cercueil. A chaque pas le médecin<br />

pensait : « Ici, je vous amène vers votre<br />

repos final. » La reconnaissance de la<br />

famille, pour le travail clinique fourni,<br />

fut cependant source de consolation.<br />

« Vous lui avez donné – ainsi qu’à nous<br />

– encore trois ans », ont-ils dit.<br />

Mais la peine ressentie par le médecin<br />

traitant ne saurait être comparée<br />

à celle éprouvée par la famille. Dans<br />

l’année qui a suivi, les parents âgés<br />

du patient sont décédés, profondément<br />

endeuillés. La mère a refusé<br />

d’être traitée et n’a accepté que des<br />

soins palliatifs. Les deux sœurs ont été<br />

submergées par le deuil et la dépression.<br />

Après l’événement, pendant des<br />

années, elles n’ont plus pu travailler.<br />

Une des sœurs a lutté avec un sentiment<br />

déchirant de culpabilité, ce qui<br />

l’a mise elle-même dans un état suicidaire.<br />

Tous ceux qui étaient concernés<br />

ont souffert. Leur foi a été un des seuls<br />

éléments à leur apporter une consolation.<br />

Des années de traitement ont<br />

fini par restaurer les sœurs survivantes<br />

dans leur capacité à travailler et les ont<br />

rendues à leurs familles.<br />

Combien même la guérison est difficile,<br />

il y a pourtant de l’espoir. Le rôle<br />

des amis, des pasteurs, des conseillers,<br />

ainsi que la foi des survivants, ne<br />

peuvent être sous-estimés. La mère<br />

survivante d’un enfant adulte qui<br />

s’était suicidé a renouvelé sa foi dans<br />

la grâce du Seigneur pour accepter<br />

ce qui lui était arrivé. Elle a trouvé refuge<br />

dans l’amour et le soin constant<br />

de ses filles. Elle a cherché de l’aide<br />

Parler ouvertement peut offrir à un individu<br />

d’autres options ou du temps pour repenser<br />

sa décision, en prévenant ainsi le suicide.<br />

Bon nombre de ceux qui pensent au suicide<br />

sont anxieux, déprimés, désespérés et ont<br />

l’impression qu’il n’y a pas d’autre choix.<br />

La plupart des suicides sont précédés de<br />

signes d’avertissement, qu’ils soient verbaux<br />

ou comportementaux. Certains suicides<br />

arrivent sans préavis.<br />

Des personnes suicidaires sont parfois ambivalentes<br />

par rapport au fait de vivre ou mourir.<br />

Certains suicides arrivent sans préavis.<br />

Un risque de suicide accru est souvent un<br />

phénomène de courte durée et relié à une<br />

situation spécifique.<br />

Un comportement suicidaire indique une<br />

profonde tristesse mais pas forcément un<br />

trouble psychique.<br />

Le ministère de guérison de Jésus<br />

En tant qu’Eglise, nous n’avons peutêtre<br />

pas été aussi constants dans<br />

notre manière de répondre à la douleur<br />

émotionnelle que nous l’avons<br />

été dans d’autres domaines concernant<br />

la santé et le mode de vie. Peutêtre<br />

n’avons-nous pas lu la Bible aussi<br />

clairement que nous aurions dû.<br />

Ecoutons les mots du prophète dans<br />

Esaïe 61.1-3. Le langage employé est<br />

teinté d’une invitation à manifester de<br />

la bienveillance envers ceux qui sont<br />

dans la détresse émotionnelle :<br />

“L'esprit du Seigneur, l'Eternel, est sur<br />

moi, Car l'Eternel m'a oint pour porter<br />

de bonnes nouvelles aux malheureux;<br />

Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont<br />

le coeur brisé, Pour proclamer aux<br />

captifs la liberté, Et aux prisonniers la<br />

délivrance; Pour publier une année de<br />

grâce de l'Eternel, Et un jour de vengeance<br />

de notre Dieu; Pour consoler<br />

tous les affligés; Pour accorder aux affligés<br />

de Sion, Pour leur donner un diadème<br />

au lieu de la cendre, Une huile<br />

de joie au lieu du deuil, Un vêtement<br />

de louange au lieu d'un esprit abattu,<br />

Afin qu'on les appelle des térébinthes<br />

de la justice, Une plantation de l'Eternel,<br />

pour servir à sa gloire.”<br />

Ellen White décrit la façon dont Jésus<br />

a exercé son ministère. De nouveau,<br />

remarquez les mots qui dénotent<br />

l’attention que portait le Sauveur aux<br />

besoins émotionnels de ceux qui entraient<br />

en contact avec lui :<br />

“Restaurer totalement l’homme, telle<br />

était sa mission. Il vint pour lui rendre<br />

la bonté, la paix et la perfection du<br />

caractère.” 3 “Pendant son ministère,<br />

Jésus passa plus de temps à soigner<br />

les malades qu’à prêcher. ” 4 “Chaque<br />

guérison était, pour le Sauveur, une<br />

occasion d’implanter des principes<br />

divins dans l’âme et l’esprit. Tel était<br />

le but de son oeuvre. Il offrait des bénédictions<br />

terrestres, afin d’incliner le<br />

coeur des hommes à recevoir l’Evangile<br />

de sa grâce.” 5 “Avec tendresse,<br />

une grâce courtoise, il oeuvrait en<br />

faveur des âmes malades du péché,<br />

Que nous puissions, en tant que<br />

disciples de Dieu, manifester l’Esprit<br />

du Christ et "que l'humilité<br />

vous fasse regarder les autres<br />

comme étant au-dessus de vousmêmes.<br />

Que chacun de vous, au<br />

lieu de considérer ses propres intérêts,<br />

considère aussi ceux des<br />

autres. Ayez en vous les sentiments<br />

qui étaient en Jésus-Christ" (Philippiens<br />

2.3-5)<br />

Ecrit par Bernard Davy,<br />

M.D., M.P.H., médecin<br />

chef du service de psychiatrie,<br />

à la clinique La Lignière,<br />

à Gland, en Suisse.<br />

Carlos Fayard, Ph.D., professeur<br />

associé au département<br />

de psychiatrie, à<br />

l’Ecole universitaire de médecine<br />

de Loma Linda, et directeur<br />

adjoint des affaires<br />

de santé psychique au département<br />

des ministères de<br />

la santé de la Conférence<br />

générale des adventistes du<br />

septième jour.<br />

Peter Landless, M.D., directeur<br />

des ministères adventistes<br />

de la santé à la<br />

Conférence générale des<br />

adventistes du septième<br />

jour.<br />

1<br />

Organisation Mondiale de la Santé,<br />

« Prévenir le suicide : l’état d’urgence<br />

mondial » (2014). Le rapport complet peut<br />

être consulté sur le site internet de l’OMS<br />

<br />

2<br />

Voir « Mythes et faits autour du suicide »,<br />

adapté du rapport de l’OMS de 2014.<br />

3<br />

Ellen White, Le ministère de la guérison<br />

(Mountain View, Calif.: Pacific Press Pub.<br />

Assn., 1905), p. 17.<br />

4<br />

Ibid., p. 19.<br />

5<br />

Ibid., p. 20.<br />

6<br />

Ibid., p. 24.<br />

7<br />

Ellen White, Evangeliser (Washington,<br />

D.C.: Review and Herald Pub. Assn., 1946),<br />

p. 568.<br />

8<br />

Ellen White, Reflecting Christ<br />

(Hagerstown, Md.: Review and Herald Pub.<br />

Assn., 1985), p. 27.<br />

Lorsqu’on apprend qu’une connaissance<br />

s’est suicidée, on reçoit la<br />

nouvelle comme un choc. Pourquoi ?<br />

Comment ? Cela n’aurait-il pas pu<br />

être évité ? Nombre d’interrogations<br />

viennent à l’esprit. Nous tenons tellement<br />

à la vie que nous supposons immédiatement<br />

qu’une cause externe,<br />

une raison impérieuse, une pression<br />

insupportable est à l’origine de ce<br />

drame.<br />

Le suicide n’a pas toujours été considéré<br />

comme une faute morale. La<br />

Bible rapporte quelques suicides<br />

sans porter de jugement sur ce genre<br />

de mort. Abimélek se suicide pour<br />

échapper à la honte qu’une femme<br />

ait pu lui provoquer une fracture du<br />

crâne (Juges 9.53, 54) ; le roi Saül,<br />

blessé, se suicide pour échapper à la<br />

torture que ses ennemis pourraient lui<br />

infliger s’il était pris par eux (1 Samuel<br />

31.3, 4) ; Zimri se suicide par le feu<br />

pour échapper à la vengeance de son<br />

crime (1 Rois 16.18) ; le suicide de Judas<br />

est probablement le plus connu.<br />

Il n’est rapporté que par l’évangéliste<br />

Matthieu (27.3-5) comme un geste de<br />

désespoir. La mort de Judas est aussi<br />

évoquée par Luc (Actes 1.16-20) pour<br />

justifier son remplacement parmi les<br />

douze, sans préciser qu’il s’est suicidé.<br />

Il faudra attendre le IVe siècle pour<br />

que Saint Augustin déclare que le<br />

suicide est un homicide, le VIe pour<br />

que l’on refuse les obsèques à un suicidé,<br />

et la fin du VIIe siècle pour que<br />

le concile de Tolède jette l’excommunication<br />

contre ceux qui se suicident.<br />

Aujourd’hui, les Eglises veulent tenir<br />

compte des motivations du suicidé et<br />

lui accordent de dignes obsèques.<br />

Le suicide peut, en effet, avoir des<br />

motivations très variées. Il se décide<br />

le plus généralement lorsque le malheureux<br />

est arrivé à un point critique,<br />

une sorte d’impasse, dont il ne voit<br />

d’autre issue que de se supprimer.<br />

9<br />

10


Le suicide représente alors un geste<br />

d’espérance. Ne pouvant supprimer<br />

la cause de son mal, le malheureux<br />

se supprime lui-même, pensant trouver<br />

par ce moyen, la paix à laquelle il<br />

aspire. Un jeune qui se suicide lance<br />

un appel, sans se rendre compte que<br />

son acte est irréversible. Tel autre vit<br />

un enfer dans son travail, se trouve<br />

devant des dettes insurmontables, se<br />

voit confronté à la honte d’un échec.<br />

Certains prennent des médicaments<br />

sans savoir qu’ils induisent des pensées<br />

suicidaires.<br />

Le suicide génère le plus souvent un<br />

sentiment de sympathie ou de pitié. Le<br />

suicidé est perçu comme une victime.<br />

Une victime de son environnement<br />

professionnel, familial,<br />

sociétal. On considère<br />

qu’il est tombé dans<br />

un état psychologique<br />

pathologique<br />

qui le dédouane<br />

de toute responsabilité.<br />

La<br />

culpabilité de<br />

l’acte n’est pas<br />

portée sur celui ou<br />

celle que l’on considère<br />

comme une victime,<br />

mais sur la cause<br />

possible du geste. Il est<br />

difficile, en effet, d’imaginer qu’une<br />

personne ait mis fin à ce auquel nous<br />

tenons le plus, la vie.<br />

S’il s’agit d’un proche, alors le suicide<br />

génère un sentiment indéfinissable<br />

de culpabilité. D’où les remarques du<br />

genre : « Comment ne l’ai-je pas perçu<br />

? » ; « J’ai bien perçu quelque chose,<br />

mais jamais je n’aurais imaginé ! » ; «<br />

Il m’en avait parlé, mais il paraissait si<br />

fort. » Il semble que l’on ait manqué<br />

une occasion d’agir.<br />

Toutes ces remarques nous laissent<br />

croire que le destin de ceux qui nous<br />

entourent nous appartient, que notre<br />

action peut déterminer leurs choix.<br />

C’est vrai dans une certaine mesure,<br />

mais dans une certaine mesure seulement.<br />

Le libre arbitre qui nous permet<br />

de vivre ensemble demeure la limite<br />

des rapports humains. Nous pouvons<br />

agir, mais non décider à la place des<br />

autres.<br />

L’acte étant posé, il nous appartient<br />

surtout d’apporter aide et réconfort<br />

aux proches qui portent une culpabilité.<br />

Le suicide d’une femme jette<br />

le doute sur son conjoint, celui d’un<br />

enfant sur les parents, d’un employé<br />

sur l’employeur, etc. Ce sentiment de<br />

culpabilité tient pour l’essentiel au<br />

regard que la société porte sur eux.<br />

La sympathie, l’amitié, l’affection et<br />

éventuellement l’aide d’un psychologue<br />

leur seront plus utile que le jugement<br />

perçu au travers d’une forme<br />

de silence, pour se libérer de ce lourd<br />

sentiment.<br />

Dieu seul connaît les circonstances et<br />

les causes profondes qui conduisent<br />

une personne à mettre fin à sa souffrance<br />

en se suicidant. On ne sait<br />

pas à quel moment une<br />

personne peut passer<br />

à l’acte. Chacun a sa<br />

propre limite à ce qu’il<br />

peut supporter.<br />

Mais il est des<br />

causes sociétales<br />

contre lesquelles<br />

le chrétien<br />

peut porter son<br />

combat : la ségrégation,<br />

la violence familiale<br />

physique et psychologique,<br />

le harcèlement<br />

des enfants à l’école, des employés<br />

dans leur travail, de l’employeur dans<br />

sa gestion, le manque de considération,<br />

la misère, en une phrase, tous les<br />

maux qui affectent le vivre ensemble<br />

et rendent les gens malheureux. Une<br />

attitude proprement chrétienne sera<br />

d’être vigilant aux souffrances de ceux<br />

qui nous entourent et de manifester<br />

sans cesse bienveillance, attention et<br />

compréhension.<br />

Dans notre société très individualiste,<br />

le suicide constitue un appel à plus de<br />

fraternité, de douceur, de bienveillance.<br />

S’il peut avoir un sens, c’est celui de<br />

nous interpeller sur le regard que nous<br />

portons sur les autres et sur la façon<br />

dont nous leur prêtons attention.<br />

Richard Lehmann<br />

Professeur à la FAT,<br />

Dr ès Sciences religieuses<br />

En 1990, il y a eu un avant et<br />

un après. Avant, j’étais une<br />

femme mariée qui faisait semblant<br />

d’être heureuse. Après,<br />

j’étais divorcée et tout ce qui vous<br />

paraît banal est devenu pour moi une<br />

montagne à gravir : m’habiller, cuisiner,<br />

faire mes courses... Je n’avais<br />

plus envie de rien. Je suis entrée dans<br />

ce que j’appelle la maladie de la volonté,<br />

la dépression. Mon quotidien<br />

est devenu douleur et culpabilité à<br />

une vitesse exponentielle.<br />

J’ai cherché désespérément de l’aide,<br />

à la fois auprès d’un psychiatre qui<br />

me proposait comme seule solution<br />

des médicaments, et dans les livres<br />

chrétiens. Je voulais comprendre ma<br />

maladie pour la contrer. Mais mes lectures<br />

me renvoyaient que la dépression<br />

était due à un manque de Dieu<br />

dans ma vie. Or je m’accrochais à lui<br />

tant bien que mal. Alors plus je lisais,<br />

plus je culpabilisais et plus je souffrais.<br />

A cause de la honte et des phobies<br />

que j’ai développées, j’ai commencé<br />

à me couper du monde extérieur, de<br />

mes amis, de mon Eglise. Mes seules<br />

activités étaient d’aller manger chez<br />

mes parents et de m’occuper de mon<br />

chien. Le sentiment d’inutilité s’est<br />

ajouté à tout le reste. Cela a duré 3<br />

ans.<br />

En 1993, tout est devenu trop. Trop<br />

lourd, trop difficile, trop inutile, trop<br />

douloureux, trop honteux. Face à ce<br />

trop-plein, aucun espoir. J’ai donc<br />

pris la décision d’en finir, pour ne<br />

plus penser et pour ne plus être une<br />

source de malheur pour mes parents.<br />

Pendant deux semaines j’ai mis de<br />

côté des médicaments. Puis le jour<br />

J, j’ai écrit une lettre pour m’excuser.<br />

J’ai sorti mon chien une dernière fois.<br />

Sur le chemin du retour, j’ai dit à Dieu<br />

sans vraiment savoir pourquoi : « Si<br />

tu as encore besoin de moi, si tu as<br />

une bénédiction pour moi, alors manifeste-toi.<br />

»<br />

Je suis rentrée chez moi, je me suis<br />

TÉMOIGNAGE<br />

dirigée vers la salle de bain, j’ai levé<br />

le bras vers la boîte à pharmacie et...<br />

la main encore en l’air, le téléphone<br />

a sonné. Il était environ 22 heures.<br />

Personne ne m’appelait à une heure<br />

si tardive. Je suis allée répondre en<br />

sanglots et mon amie a accouru pour<br />

me réconforter. Je crois que si j’avais<br />

eu le temps de prendre la boîte de<br />

médicaments, l’engrenage aurait été<br />

lancé et je n’aurais pas répondu à<br />

l’appel. Ce fut un premier élément de<br />

réponse de Dieu à ma prière. Ce soirlà,<br />

j’ai clairement ressenti que Dieu<br />

me voulait et avait besoin de moi.<br />

Cette bouffée d’espoir ne m’a plus<br />

quittée. Pour autant je n’étais pas<br />

guérie et ma lutte a continué.<br />

Petit à petit, Dieu a mis sur mon chemin<br />

des gens et des opportunités<br />

jusqu’à me redonner des amis et un<br />

travail. Mon mental était encore instable<br />

et fragile. J’avançais avec Dieu<br />

mais je savais que je marchais sur un<br />

fil. A la moindre difficulté, tout pouvait<br />

basculer.<br />

Et effectivement, une épreuve au travail<br />

m’a jetée à nouveau au fond du<br />

trou. J’ai dû renoncer à mon emploi.<br />

Je me suis vue rétrograder, retourner<br />

à ma situation d’avant. Cette idée<br />

m’était insupportable. J’ai à nouveau<br />

décidé d’en finir avec ma vie et cette<br />

fois, je suis passée à l’acte. A Noël<br />

2006, j’ai emballé mes cadeaux, j’ai<br />

écrit une nouvelle lettre d’excuses à<br />

mes parents, j’ai avalé les médicaments<br />

qui ont provoqué une mauvaise<br />

réaction et j’ai tout régurgité.<br />

Complètement sonnée, je suis restée<br />

affalée chez moi. Sans nouvelle de<br />

ma part, mon père est venu me voir.<br />

En ouvrant la porte, nos regards se<br />

sont croisés, il a vite compris ce que<br />

j’avais fait. Moi j’ai compris que je ne<br />

voudrais plus jamais faire souffrir mes<br />

parents en essayant de m’ôter la vie.<br />

Les années suivantes j’ai été à nouveau<br />

suivie par un médecin, un autre<br />

psychiatre aux méthodes plus adaptées<br />

à mon cas. J’ai trouvé la paix en<br />

11<br />

12


ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ<br />

recopiant tous les psaumes. L’expérience<br />

de David me parle et me fait<br />

du bien. Puis j’ai compris le verset qui<br />

dit que lorsque je suis faible, alors je<br />

suis forte. A chaque situation angoissante<br />

pour moi, je demande à Dieu<br />

d’être avec moi et de me guider. Et<br />

il le fait ! Je sens sa présence. Par<br />

exemple, quand je dois parler avec<br />

une personne mais que je ne trouve<br />

pas la force de prendre mon téléphone,<br />

Dieu fait en sorte que je la<br />

croise dans la rue tout à fait par hasard.<br />

C’est arrivé plein de fois. Dieu<br />

est ma force, il agit en ma faveur.<br />

Dix ans après, tous mes problèmes ne<br />

sont pas réglés. Mais j’ai beaucoup<br />

progressé, car Dieu est ma force.<br />

De mon expérience, si je pouvais donner<br />

un conseil, ce serait de prendre au<br />

sérieux chaque tentative de suicide.<br />

Elles sont toutes la manifestation<br />

d’une douleur intense, insupportable.<br />

Les personnes qui cherchent à se supprimer<br />

ne « jouent » pas. Au contraire,<br />

elles cherchent une échappatoire,<br />

une libération. Certains peuvent avoir<br />

tendance à cataloguer les TS comme<br />

un « simple » appel au secours. Cette<br />

appellation peut blesser la personne<br />

en souffrance et la plonger dans un<br />

abîme plus profond car elle est réductrice<br />

et minimise le mal-être ressenti.<br />

Le fossé se creuse alors encore plus<br />

entre elle et le reste de la société.<br />

Apprenons à reconnaître et nommer<br />

la souffrance. Parfois, c’est le premier<br />

pas vers la guérison.<br />

« Voici, je vais faire une chose nouvelle,<br />

sur le point d'arriver : ne la<br />

connaîtrez-vous pas ? Je mettrai un<br />

chemin dans le désert, et des fleuves<br />

dans la solitude. » Esaïe 43.19<br />

䄀 吀 䔀 䰀 䤀 䔀 刀 䐀 䔀 䰀 ᤠ준 䌀 伀 䰀 䔀 䐀 唀 匀 䄀 䈀 䈀 䄀 吀<br />

伀 刀 䄀 吀 䔀 唀 刀<br />

䰀 唀 䌀 䄀 䴀 䄀 刀 唀 䰀 䰀 䤀<br />

䐀 漀 礀 攀 渀 攀 琀 倀 爀 漀 昀 攀 猀 猀 攀 甀 爀<br />

氀 愀 䘀 䄀 吀 䌀 漀 氀 氀 漀 渀 最 攀 猀<br />

倀 刀 준 倀 䄀 刀 䄀 吀 䤀 伀 一 쀀 䰀 ᤠ준 吀 唀 䐀 䔀 䐀 唀<br />

㈀ 저 䴀 䔀<br />

吀 刀 䤀 䴀 䔀 匀 吀 刀 䔀 ㈀ 㜀<br />

昀 搀 爀 愀 琀 椀 漀 渀 愀 搀 瘀 攀 渀 琀 椀 猀 琀 攀 搀 攀 氀 愀 匀 甀 椀 猀 猀 攀 爀 漀 洀 愀 渀 搀 攀 攀 琀 搀 甀 吀 攀 猀 猀 椀 渀<br />

匀 䄀 䴀 䔀 䐀 䤀 쀀 㔀 䠀 준 䜀 䰀 䤀 匀 䔀 䄀 䐀 嘀 䔀 一 吀 䤀 匀 吀 䔀 䐀 䔀<br />

ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ<br />

ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ ⴀ<br />

䴀 䄀 刀 匀 䘀 刀 䤀 䈀 伀 唀 刀 䜀<br />

㈀ 㜀 刀 甀 攀 䰀 漀 甀 椀 猀 ጠ 䌀 栀 漀 氀 氀 攀 琀 㐀<br />

圀 圀 圀 ⸀ 䄀 䐀 嘀 䔀 一 吀 䤀 匀 吀 䔀 ⸀ 䌀 䠀<br />

L’église adventiste de Delémont a encore besoin d’une<br />

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<strong>2017</strong><br />

18 th March<br />

15 th April<br />

20 th May<br />

17 th June<br />

15 th July<br />

À L’OCCASION DES 500 ANS DE LA RÉFORME PROTESTANTE<br />

LES ÉGLISES ADVENTISTES DU CANTON DE NEUCHÂTEL<br />

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Av. du 14-<strong>Avril</strong> 26<br />

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12:30 PM<br />

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079 / 279 1436<br />

L'auteur a tenu à rester anonyme.<br />

Propos recueillis par<br />

<strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong><br />

CONFÉRENCES


Après un grand succès en 2016, vu par plus de 1 000 spectateurs en deux jours, Jésus le musical revient à Genève !<br />

BRAVO<br />

à tous les enfants qui ont répondu<br />

aux énigmes et envoyé leurs<br />

jolis dessins.<br />

AGABRIELE<br />

ANDREA<br />

Je suis bien embêté !<br />

J'ai reçu 2 dessins sans<br />

le nom de leurs auteurs.<br />

Si tu reconnais ton dessin<br />

ci-dessous, s'il te plaît,<br />

envoie-moi un message à<br />

enfants@adventiste.ch<br />

pour me dire ton nom et<br />

ton adresse.<br />

Comme ça, je pourrai<br />

t'envoyer l'objet qui te<br />

permettra de répondre<br />

aux énigmes des<br />

prochains numéros !<br />

L’histoire de Jésus de sa naissance à sa mort et résurrection, ses rencontres, ses enseignements…<br />

racontés à travers une mise en scène et des chansons de type contemporain.<br />

Elena Zagara<br />

Ministère auprès<br />

des enfants FSRT<br />

POUR RÉAGIR À L’ARTICLE<br />

elena.melzi.zagara@adventiste.ch<br />

Salle Frank-Martin<br />

18, 19, 25 et 26 mars <strong>2017</strong><br />

Avec 65 acteurs sur scène !<br />

Salle Frank-Martin (Collège Calvin)<br />

Rue de la Vallée 3 – Genève<br />

jesuslemusical.com<br />

Entrée gratuite<br />

(chapeau à la sortie)<br />

Samedis 18 et 25 à 19h<br />

Dimanche 19 à 15h<br />

(horaire spécial familles)<br />

Dimanche 26 à 18h<br />

(séance adaptée pour sourds et malentendants)<br />

15<br />

Un projet de l’Eglise <strong>Adventiste</strong> hispanique de Genève soutenu par la FSRT, et avec la collaboration des Églises <strong>Adventiste</strong>s : francophone et Vivo de Genève, Collonges-sous-Salève et Saint-Julien.<br />

Résérvez vos places


24 000 CONNEXIONS ET 57 000 CLICS<br />

MERCI !<br />

Ça y est, <strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong> a fêté sa première<br />

année d’existence.<br />

La version online du magazine cherche tous les jours<br />

à vous présenter une nouvelle intéressante, une info<br />

en rapport avec l’église adventiste, un article sur les<br />

chrétiens en général, une réflexion spirituelle, une<br />

recette, … bref, de l’information en continu pour<br />

permettre aux lecteurs d’être informés et reliés entre<br />

eux. Les premiers paramètres de notre vision sont<br />

notre foi et notre langue – française ou italienne, selon<br />

la version.<br />

Tous les jeudis, vous recevez dans votre boîte aux<br />

lettres électronique les « posts » les plus pertinents<br />

selon la rédaction. Et vous êtes nombreux à les lire,<br />

très nombreux même pour un si jeune moyen de<br />

communication. Pendant les douze derniers mois,<br />

vous avez été 24 300 à se connecter à notre site.<br />

Vous avez cliqué 57 000 fois sur nos liens. Un internaute<br />

qui surfe sur adventistemagazine.com lit<br />

en moyenne 1,7 articles. Le mois de janvier dernier<br />

a été le « meilleur » depuis le lancement du site :<br />

3 600 connexions et 9 000 clics.<br />

Nous avons publié près de 300 articles en français et<br />

150 en italien. Notre objectif est de garder ce cap,<br />

mais aussi de vous proposer petit à petit plus d’un<br />

article par jour et de continuer à être le plus réactif<br />

possible face à l’actualité de notre église et du<br />

monde chrétien en général.<br />

Ce rêve est devenu réalité grâce à tous les collaborateurs,<br />

les correspondants locaux, les équipes bénévoles<br />

de traducteurs en italien et en français ainsi<br />

qu’aux sites partenaires d’information. C’est grâce<br />

à cette belle équipe qu’<strong>Adventiste</strong> <strong>Magazine</strong> online<br />

vous accompagne quotidiennement, non seulement<br />

pour vous informer, mais pour vous faire réfléchir<br />

sur l’impact de notre foi dans la réalité pratique de<br />

la vie.<br />

Reste l’appel que nous faisons aux francophones et<br />

italophones qui souhaiteraient collaborer à la mission<br />

de communication, que cela soit pour :<br />

• transmettre de l’info,<br />

• partager la publicité d’activités dans les églises,<br />

• traduire des articles de l’anglais, espagnol, portugais,<br />

allemand (ou autre) vers le français ou<br />

l’italien<br />

• ou tout simplement relayer notre canal d’information.<br />

À BIENTÔT<br />

Hommage à Esther Etienne par Dominik Frikart,<br />

aumônier de l’EMS le Flon, à Oron<br />

Esther Etienne est née le 4<br />

avril 1926 à Lyon et a été<br />

élevée par ses grands-parents<br />

à Essertes, près<br />

d’Oron. Son amour pour<br />

eux était grand.<br />

A partir de 14 ans, elle vit<br />

dans le Jura, aux Reussilles.<br />

Elle rencontre son<br />

mari Georges à Tramelan,<br />

lieu où a vu le jour la première<br />

église adventiste en<br />

Europe, et elle l’épouse en<br />

1945.<br />

La famille pour Esther était<br />

très importante. Ses enfants,<br />

Anne-Marie, Jean-<br />

Paul, Michèle, Claude et<br />

Chantal, ont à leur tour<br />

donné vie à neuf petits-enfants<br />

et à quinze petits-enfants.<br />

La belle-maman d’Esther<br />

lui a appris le métier de régleuse<br />

en horlogerie, métier<br />

qu’elle a exercé durant<br />

la majeure partie de sa vie<br />

professionnelle. Esther a<br />

également travaillé au service<br />

des autres, auprès des<br />

personnes âgées.<br />

Esther aimait entreprendre<br />

beaucoup de choses. Elle<br />

était très courageuse, travailleuse<br />

et possédait un<br />

état d’esprit résolument<br />

positif. Elle faisait preuve<br />

d’une grande douceur envers<br />

tous ses proches.<br />

Dans sa famille on aime<br />

dire que c’est une grande<br />

dame.<br />

Esther et Georges avaient<br />

une grande foi et aimaient<br />

leur Dieu. Ils ont constamment<br />

cherché la vérité et la<br />

spiritualité. Ils étaient très<br />

engagés dans l’Eglise. Ils<br />

furent membres de l’Eglise<br />

adventiste de Clarens durant<br />

de nombreuses années<br />

avant d’aller vivre<br />

un temps dans un appartement<br />

protégé près de<br />

la Clinique la Lignière à<br />

Gland. Ils ont ensuite passé<br />

ensemble environ huit<br />

mois à l’EMS le Flon à<br />

Oron.<br />

Son mari Georges décède<br />

voici trois ans. Esther est<br />

restée presque quatre<br />

ans au Flon à Oron. Nous<br />

avons senti qu’Esther aimait<br />

la vie et qu’elle était<br />

une battante.<br />

Une infirmière du Flon a dit<br />

d’elle : « Esther ne veut pas<br />

partir pour ne pas faire de<br />

peine à sa famille ».<br />

Son texte favori était Esaïe<br />

43 et plus particulièrement<br />

les versets 4-5 : «<br />

Oui parce que tu m’es précieux,<br />

et que tu as du prix<br />

pour moi, et que je t’aime,<br />

je donnerai des hommes<br />

en échange de toi, et des<br />

nations contre ta vie. Sois<br />

donc sans crainte, car je<br />

suis avec toi »<br />

Vivement le retour du<br />

Christ !<br />

Pour collaborer avec adventistemagazine.com,<br />

contactez-nous : contact@adventistemagazine.com<br />

Tout simplement, merci de votre compagnie !<br />

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