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MONTRÉAL<br />
Le plan directeur du Parc-plage du Grand Montréal couvre l’ensemble<br />
de la digue de la Voie maritime du Saint-Laurent, un espace peu<br />
connu des Montréalais. Reliant les villes de Saint-Lambert et de<br />
Sainte-Catherine, du côté du Grand Bassin de La Prairie, les futurs<br />
aménagements permettront de doter la région d’une infrastructure<br />
récréative majeure se déployant sur près de 20 km en milieux riverain<br />
et naturel. Ces aménagements inciteront une réappropriation du<br />
fleuve par la population et une bonification de la Trame verte et<br />
bleue du Grand Montréal. Mené en étroite concertation avec les<br />
représentants de la Communauté métropolitaine de Montréal, le plan<br />
directeur propose des concepts originaux et des solutions novatrices<br />
pour des espaces qui deviendront des lieux de destination plutôt que<br />
des lieux uniquement de passage et, par la même occasion, auront un<br />
impact positif sur l’image et l’identité du Grand Montréal.<br />
Un lieu à découvrir<br />
Les enjeux<br />
En empruntant la digue de la Voie maritime, nous découvrons<br />
instantanément un nouveau paysage montréalais, un nouveau<br />
regard sur le Grand Montréal et son vaste plan d’eau, le Grand<br />
Bassin de La Prairie. Cette mince bande de terre qui sépare la Voie<br />
maritime du Grand Bassin de La Prairie s’étend sur près de 15<br />
kilomètres entre les villes de Saint-Lambert et de Sainte-Catherine.<br />
Ouvert aux cyclistes depuis les années 1980, ce parcours demeure<br />
méconnu du grand public. Quelques investissements ont déjà été<br />
réalisés pour faciliter l’accès à la digue et faire connaître ce lieu via<br />
les écluses de Saint-Lambert, les estacades du pont Champlain,<br />
et les écluses de Sainte-Catherine et le Récré-O-Parc, mais beaucoup<br />
reste à accomplir pour que ce lieu fasse partie d’un véritable<br />
réseau vert et bleu récréotouristique métropolitain.<br />
Le concept de parc-plage le long de la Voie maritime remonte au<br />
début des années 1980 avec le projet Archipel qui proposait une<br />
vision audacieuse sur le futur des plans d’eau de la région métropolitaine.<br />
L’objectif était de résoudre notamment les problèmes<br />
d’inondations et d’étiages, et de développer les potentiels liés aux<br />
usages sociaux, municipaux, écologiques et récréotouristiques.<br />
Parmi les interventions considérées, un énorme remblai, provenant<br />
de matériaux d’excavation du fleuve, était disposé tout au<br />
long de la digue, côté Grand Bassin de La Prairie, et formait une<br />
plage urbaine. Le projet a été abandonné en 1986, mais, en 2013, la<br />
Communauté métropolitaine de Montréal inscrit le développement<br />
d’un Parc-plage dans l’un des cinq projets métropolitains priorisés<br />
pour contribuer de manière significative à la mise en place de la<br />
Trame verte et bleue du Grand Montréal.<br />
Nos visites, nos analyses des lieux et nos rencontres avec les<br />
divers intervenants révèlent des potentiels et des contraintes<br />
qui ont dicté notre démarche de mise en valeur de la digue de<br />
la Voie maritime à des fins récréotouristiques et de conservation.<br />
Premièrement, le site offre peu ou pas d’infrastructures<br />
récréotouristiques actuellement, sauf une chaussée cyclable<br />
sur la partie supérieure de la digue et quelques aménagements<br />
de détente et d’accès à l’eau au début de la digue sur le territoire<br />
de Sainte-Catherine. Ce site présente cependant un potentiel<br />
remarquable grâce à ses magnifiques vues vers le plan d’eau du<br />
Grand Bassin de La Prairie, les îles aux Hérons, refuges d’oiseaux<br />
migrateurs, les rapides de Lachine, le nouveau pont Champlain<br />
et ses piles, le « skyline » du centre-ville de Montréal, la Voie<br />
maritime et le passage des bateaux, le Petit Bassin de La Prairie<br />
et ses îles et le Vieux-La Prairie. Deuxièmement, les berges le long<br />
de la digue, parfois naturalisées, parfois dénudées, font figure de<br />
grèves et de plages, et se prêtent favorablement à la promenade,<br />
à la détente, à la pêche et à plusieurs autres activités de plein air.<br />
Troisièmement, l’accès à la digue est limité. Trois points d’entrée<br />
terrestres, dont deux par le biais d’écluses, permettent d’accéder<br />
à la digue. Puis quelques quais, au bas de la digue dans le secteur<br />
Sainte-Catherine, donnent l’accès à des petits bateaux sur le Grand<br />
Bassin de La Prairie. Cependant, l’accès limité à la digue renforce<br />
la sensation d’être isolé du monde extérieur. Quatrièmement,<br />
malgré certains aspects limitatifs que nous venons d’évoquer, la<br />
digue permet d’accéder à un vaste plan d’eau, ignoré des Montréalais,<br />
qui a façonné la manière dont les communautés se sont<br />
développées en son pourtour. Enfin, il faut savoir que la digue est<br />
sous la juridiction fédérale de la Corporation de Gestion de la Voie<br />
Maritime du Saint-Laurent du Canada et que sa mise en valeur est<br />
assujettie à des règles strictes d’aménagement et d’opération. ≥<br />
Le Parc-plage du Grand Montréal – La Trame verte et bleue bonifiée<br />
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