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en toute<br />
FrANChISE<br />
Par Koné Sibirinan<br />
Ces demi-dieux<br />
sur terre<br />
Il a plu à Dieu Tout-Puissant de créer les anges,<br />
les génies et les humains. Selon les livres saints,<br />
le Créateur de l’Univers a demandé à ses créatures<br />
(anges, génies et humains) de L’adorer et de<br />
Le craindre. Mais parmi ces créatures, l’Eternel<br />
a préféré l’Homme. Pour le magnifier, le Tout-Puissant<br />
a dit aux autres créatures de se prosterner devant<br />
Adam. Seul Satan a refusé. A partir de ce<br />
moment-là, Dieu attribue une partie de ses pouvoirs<br />
à l’homme qui lui permettent de commander les autres<br />
forces de la nature. Toutefois, il ne saurait se substituer<br />
à Dieu à qui revient toute miséricorde et toute<br />
grâce.<br />
Par ailleurs, dans l’organisation de nos sociétés, les<br />
humains ont hiérarchisé les citoyens par rapport à<br />
leurs activités. Du coup, quand vous exercez un certain<br />
type d’activité, la société vous accorde des pouvoirs<br />
de demi-dieu. Et pour cause, vous avez un droit<br />
de vie et de mort sur vos semblables qui sont à votre<br />
merci. Je vais citer quelques exemples pour me faire<br />
comprendre. Dans la médecine, le praticien peut<br />
aider un patient à recouvrer la santé. Dans un autre<br />
cas de figure, s’il le veut, il peut supprimer une vie.<br />
L'avortement est dans ce registre-là.<br />
Au temple de Thémis, c’est-à-dire la justice, la société<br />
a donné pleins pouvoirs aux magistrats et autres<br />
hommes de loi. Ils peuvent donc condamner ou libérer<br />
des humains en faute vis-à-vis de leurs semblables.<br />
Comme on dit, ils ont le pouvoir discrétionnaire<br />
de décision. Selon ses humeurs et son bon vouloir et<br />
d’autres considérations, l'homme de loi a droit de vie<br />
ou de mort sur ses concitoyens.<br />
Ainsi, des coupables peuvent mourir en taule pour<br />
des fautes qui n’en valaient pas la peine. Par contre,<br />
d’autres prisonniers dangereux pour la société peuvent<br />
recouvrer la liberté après seulement quelques<br />
mois de détention. Quoi qu’on dise, c’est la société qui<br />
leur aura donné ces pouvoirs. Et c’est au peuple que<br />
ces lois doivent s’appliquer.<br />
Pareil au niveau de l’Assemblée nationale et du gouvernement.<br />
La prise d’une décision et son application<br />
peuvent aider à l’évolution ou à la régression d’un<br />
peuple.<br />
En tout état de cause, mieux vaut être l’ami du médecin,<br />
du magistrat, du député ou du ministre si on veut<br />
vivre longtemps. Car, dans l’exercice de leur fonction,<br />
aucun n’a une obligation de résultat en réalité. Ils essaient<br />
de faire le travail comme ils le peuvent avec les<br />
moyens qui sont mis à leur disposition. Il appartient<br />
au citoyen de recourir à Dieu quand il n’est pas satisfait<br />
de la gestion qui est faite de sa société.<br />
Alors, si j’ai une doléance à faire à ces demi-dieux sur<br />
terre, c’est qu’ils comprennent que tout pouvoir<br />
donné par l’Homme à l’Homme ne pourra être éternel.<br />
Raison pour laquelle, il faut que chacun fasse<br />
preuve d’humilité et de justice dans ce qu’il fait. Il ne<br />
faut pas chercher à écraser le faible parce qu’on est<br />
fort.<br />
Sinon, à croire qu’on est infaillible, à l’article de la<br />
mort, administrés et gouvernants, agonisent de la<br />
même manière. Et je reste convaincu que Seul Dieu<br />
le Tout miséricordieux a droit de vie et de mort sur<br />
ses créatures. Autant Il est clément, autant Il est redoutable<br />
en répression. Faisons donc tout ce qui est<br />
en notre pouvoir au moment où nous avons encore<br />
le souffle de vie, pour ne pas avoir à subir Sa colère.<br />
Elle est terrible!!! Les exemples des anciennes civilisations<br />
célèbres mais rebelles sont relatés dans les livres<br />
révélés. Le monde est un perpétuel recommencement.<br />
Et les mêmes causes produisent les mêmes effets.<br />
A nous de savoir faire le bon choix.<br />
Photo d’illustration<br />
Comment expliquer avec de<br />
simples mots ce que j’ai ressenti<br />
ce jour-là ? C’est pourtant<br />
ce que je vais essayer de<br />
faire. Je m’appelle Mariétou<br />
et j’ai 25 ans. J’ai grandi avec ma tante<br />
dans la commune d’Adjamé. Après la<br />
terminale, j’ai choisi de faire du marketing<br />
management. Aussi entreprenante,<br />
je vendais des dessous et des<br />
accessoires à mes amis d’école. Je tenais<br />
absolument à être indépendante car<br />
ma tante me saoulait.<br />
Ma mère vivait en France depuis mes<br />
13 ans. Bien qu’elle s’assure de ce que je<br />
ne manque de rien, ma tante à toujours<br />
œuvré pour que ses enfants et<br />
elle bénéficient de tout ce que ma mère<br />
me faisait parvenir. Je me tapais pratiquement<br />
toutes les corvées de la maison.<br />
Ma mère était au courant, mais<br />
elle me répétait que son souhait le plus<br />
ardent était que je la rejoigne. Pour<br />
elle, j’étais à l’école de la vie et je n’avais<br />
pas à m’en faire. Je sentais que je n’étais<br />
pas à ma place, mais j’ai fait avec en<br />
priant pour sortir un jour de cette galère.<br />
En première année de Bts, je me<br />
suis rendue un mardi matin avec ma<br />
tante à l’ambassade de France pour les<br />
démarches de ma demande de visa. Je<br />
me voyais déjà en France, j’avoue. Je<br />
vous laisse imaginer ma peine lorsque<br />
le visa m’a été refusé ; moi qui me<br />
voyais déjà libérée.<br />
J’ai fait plus tard, la rencontre de Marc,<br />
un Français venu à Abidjan pour les<br />
affaires. J’ai oublié de préciser que je<br />
me suis inscrite dans plusieurs agences<br />
de pub et de mannequinat. J’étais donc<br />
sollicitée pour mon joli teint clair et<br />
mes 1m74 pour des cérémonies et autres<br />
événements en qualité d’hôtesse.<br />
C’est dans ce cadre que j’ai fait la rencontre<br />
de Marc. Il était doux et affectueux.<br />
On se chamaillait souvent sur<br />
moins<br />
U N !!!<br />
Une frayeur<br />
peu commune<br />
nos divergences de points de vue sur<br />
les Africains et certaines de nos cultures.<br />
Malgré cela, on s’entendait plutôt<br />
bien et progressivement un amour<br />
est né. Son départ pour la France 3<br />
mois plus tard m’a un peu brisée le<br />
cœur. Nous sommes tout de même restés<br />
en contact et connaissant mon histoire,<br />
il me promettait de m’y faire<br />
venir un jour. Personnellement, j’étais<br />
un peu perplexe même si je gardais espoir.<br />
Finalement, un jour, il m’a demandé de<br />
commencer l’ouverture d’un nouveau<br />
dossier pour la demande de visa. Je<br />
l’avais mis pour la circonstance en<br />
contact avec ma mère et ensemble,<br />
nous avons coordonné tout. Il a usé de<br />
quelques-uns de ses contacts pour me<br />
faciliter l’obtention de ce fameux papier.<br />
Et le visa m’a finalement été accordé.<br />
Avec mes économies et j’ai pu<br />
aider ma mère à me prendre le billet.<br />
Marc avait déjà assez fait. Les jours qui<br />
ont précédé mon départ, ma tante était<br />
de plus en plus aigrie, j’en avais de plus<br />
en marre de ses simagrées mais je faisais<br />
profil bas. On est en Afrique on ne<br />
sait jamais. Mon départ était prévu le<br />
jour de la fête des pères.<br />
Deux heures avant l’embarquement<br />
qui était prévu à 22h, je me devais<br />
d’être sur les lieux pour l’embarquement.<br />
Ma mère qui m’appelait toutes<br />
les 30 secondes me répétait de ne pas<br />
être en retard. Et ma très chère tante a<br />
trouvé judicieux de m’envoyer à 19h30<br />
- au moment de mon départ - chercher<br />
de l’Apki, du poisson fumé et autres ingrédients<br />
qu’elle avait promis à ma<br />
mère. Elle disait les avoir oubliés chez<br />
une amie vivant un peu plus loin dans<br />
le quartier. Tout aussi pipelette que ma<br />
tante, c’est comme si un scénario avait<br />
été mis en place pour me faire manquer<br />
mon vol. Quand j’ai en fin de<br />
compte quitté ma sorcière de tante, il<br />
était un peu plus de 20h.<br />
Mais le pire m’attendait. Juste après le<br />
grand Carrefour de Koumassi, un<br />
énième embouteillage nous a accueillis<br />
le chauffeur de taxi et moi. J’étais<br />
horrifiée et apeurée car l’heure tournait<br />
et ma montre affichait 21h et<br />
quelques minutes. Un peu plus loin,<br />
l’embouteillage n’avançait plus au niveau<br />
du rond-point Akwaba. J’avais<br />
mal au ventre, tant j’étais stressée. Les<br />
coups de fil de Marc et de ma mère en<br />
rajoutaient d’avantage. Un vent de révolte<br />
m’a soufflée et j’ai ouvert la portière<br />
du taxi, puis le coffre et j’ai<br />
descendu mon trôlé.<br />
L’autre valise contenant les boules d’attiéké<br />
et autres ingrédients pouvaient<br />
aller au diable. Je les ai tout simplement<br />
offerts au chauffeur et j’ai pris<br />
mes jambes à mon cou. Je me suis engagée<br />
à pas de géant vers l’aéroport. Il<br />
n’était pas question de rater mon avion<br />
et pas question de galérer encore ici.<br />
J’entendais ma tante me ricaner au visage<br />
et me demander de lui faire sa lessive.<br />
Ah ça non ! J’y suis arrivée<br />
haletante à un peu plus de 21h30. Je<br />
me foutais bien de faire peine à voir,<br />
car oui, j’étais essoufflée et en sueur.<br />
J’ai pu de justesse enregistrer mes bagages<br />
pour regagner la salle d’embarquement.<br />
Aujourd’hui, j’en ris encore derrière la<br />
caisse du supermarché où je travaille.<br />
Un cousin, m’a fait découvrir ce journal<br />
lors de mon récent séjour à Abidjan.<br />
Il me tenait à cœur de vous faire<br />
partager cette frayeur peu commune<br />
qui m’a habitée ce jour-là. Ma vie est<br />
aujourd’hui comme je l’imaginais, sauf<br />
que Marc est marié. Je lui suis tout de<br />
même reconnaissante, rien de plus !<br />
Propos recueillis par Niamé Sako (Stg)<br />
Vous aussi, vous avez vécu une expérience où vous avez frolé de peu la mort ?<br />
Partagez votre témoignage en écrivant à oliviervalere@gmail.com<br />
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2 • ALLO POLICE ! N°<strong>389</strong> du <strong>03</strong> au 09 juillet <strong>2017</strong>