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Surf Session 2017

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SAINT-BRANDON<br />

L’ATOLL MANQUANT DES<br />

MASCAREIGNES<br />

L’HISTOIRE SE PASSE IL Y A DIX ANS QUAND LE SURFEUR ET EXPLORATEUR ERWAN SIMON<br />

SE REND EN PLEIN CŒUR DE L’OCÉAN INDIEN DANS L’ARCHIPEL PRESQUE INHABITÉ DE<br />

SAINT-BRANDON. AVEC QUELQUES PÊCHEURS, DES MILLIERS D’OISEAUX ET PRESQUE<br />

AUTANT DE REQUINS, LE BRETON NOUS LIVRE LE RÉCIT INÉDIT DE CE VOYAGE.<br />

TEXTE DE ERWAN SIMON<br />

Le navire maintient son cap vers le nord. Le<br />

moteur mugit à plein régime avec des relents<br />

d’huile, de fumées d’échappement et de métal<br />

rouillé. Au large, un liseré un peu flou semble<br />

se détacher de la ligne d’horizon. Est-ce une<br />

vision en trompe-l’œil, une illusion ? Une<br />

ombre légère se dévoile, une forme plate semble poindre peu<br />

à peu au milieu de l’océan. Certains membres de l’équipage<br />

commencent à s’agiter. Ils examinent la mer et je devine leurs<br />

exclamations malgré le vacarme de la machinerie digne d’une<br />

vieille locomotive. Après une longue traversée, l’île du Sud apparaît<br />

en plein milieu de l’océan Indien. C’est le premier îlot que<br />

l’on aperçoit en arrivant à Saint-Brandon par la mer depuis l’île<br />

Maurice. Qu’est-ce que je fais là, sur ce bateau ? La Réunion,<br />

Maurice, l’île Rodrigues, après avoir écumé toutes les îles des<br />

Mascareignes pendant des années, j’avais remarqué un archipel<br />

isolé et inhabité sur les cartes. J’ai mené l’enquête depuis la baie<br />

de Tamarin. Peu de gens connaissaient Saint-Brandon et rares<br />

sont ceux à avoir posé pied sur ces îlots mystérieux : trop loin,<br />

trop dangereux, l’endroit a mauvaise réputation et serait infesté<br />

de requins. En observant les cartes, j’avais estimé un potentiel<br />

pour y découvrir de nouvelles vagues. Je m’étais mis en tête<br />

d’explorer l’archipel, je voulais vivre l’expérience des pionniers<br />

du surf.<br />

PARTIR À LA DÉRIVE<br />

Au fil de mes recherches, j’avais appris qu’une compagnie de<br />

pêche envoyait chaque année quelques pêcheurs sur place<br />

pendant plusieurs mois. Une autorisation était obligatoire pour<br />

les accompagner mais se révéla impossible à obtenir. Mes<br />

démarches auprès des autorités avaient été inutiles. Avec des<br />

arguments fantasques, j’avais réussi à convaincre le patron de la<br />

compagnie de m’embarquer sur l’un de ses bateaux en partance.<br />

C’est ainsi que je me retrouve sur les quais de Port-Louis, embarquant<br />

avec une poignée de marins à bord de La Dérive, un navire<br />

d’une vingtaine de mètres qui ravitaille les pêcheurs de l’archipel<br />

et charge le poisson séché sur place. Faute de permission officielle,<br />

je m’étais planqué dans la cale des machineries pour éviter<br />

les douanes et les autorités en sortant du port. Une fois au large,<br />

le moteur s’arrête brusquement et nous dérivons pendant des<br />

heures. Je comprends mieux le nom du bateau et l’importance<br />

d’avoir un mécanicien à bord ! C’est donc après des semaines de<br />

recherches et d’investigations, des négociations abracadabrantes<br />

et un faux départ que je me retrouve sur ce bateau en plein<br />

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