Les premiers siècles jésuites. Jalons pour une histoire (1540-1814)

Philippe Lécrivain
Les premiers siècles
jésuites
Jalons pour une histoire
(1540-1814)
au singulier

Philippe LÉCRIVAIN
Les premiers siècles
jésuites
Jalons pour une histoire
(1540-1814)

Au singulier, n° 29
Une collection dirigée par
Robert Myle s.j. et Annie Wellens
Du même auteur
Les missions jésuites. Pour une plus grande gloire de Dieu, Gallimard, coll. Découvertes
Gallimard. Histoire n° 110, Paris, 1991, 2 2005, 176 p.
Paris au temps d’Ignace de Loyola (1528-1535), Éditions facultés jésuites de
Paris, Paris, 2006, 180 p.
Les Jésuites. Une synthèse d’introduction et de référence qui éclaire l’histoire, la
pensée et l’actualité de l’ordre jésuite, Eyrolles, Paris, 2013, 166 p.
Des jésuites en quête d’identité. Suppression, survie et rétablissement de la province
de France (1750-1850), Médiasèvres, Paris, 2014, 233 p.
© 2016 Éditions jésuites
7, rue Blondeau, 5000 Namur (Belgique)
14, rue d’Assas, 75006 Paris (France)
www.editionslessius.be
ISBN : 978-2-87299-251-5
DL 2016/4255/12

PRÉFACE
Mettant à profit plusieurs années d’immobilisation relative, j’ai décidé
de rassembler dans un même volume des papiers rédigés au fi l des années
et publiés dans de nombreuses revues. Je les ai repris, amendés, corrigés
parfois et je leur ai adjoint des textes inédits, écrits pour des cours ou des
conférences, afi n qu’ensemble, ils constituent un tout cohérent.
L’objet de cet ouvrage est donc la Compagnie de Jésus, du xvi e au
xviii e siècle, mais, ne pouvant traiter de celle-ci dans son universalité, j’ai
privilégié une approche française de l’ordre jésuite, sans omettre toutefois
de l’insérer dans le vaste réseau de ses extensions missionnaires. La Compagnie
de Jésus n’est pas faite d’entités autarciques — les provinces, voire
les assitances —, c’est un ensemble cohérent aux relations multiples. Au gré
de mes lectures, j’ai toujours été surpris de constater par exemple qu’un
Ruiz de Montoya, de la vice-royauté de Lima, connaissait ce que Matteo
Ricci avait accompli dans l’empire de Chine, ou qu’un Jean-François Régis,
l’apôtre du Vivarais, désirait partir au Canada pour y rejoindre Isaac Jogues
et Jean de Brébeuf. Certes, à la demande d’Ignace de Loyola lui-même, les
Relations et la correspondance aident beaucoup à l’unité, mais il y a aussi
le principe de « l’union des cœurs » qui donne à la Compagnie de Jésus
d’être un seul corps pour un même esprit, celui des Exercices spirituels qui
façonnent tout jésuite.
Mais d’autres paramètres ont guidé ma relecture. Sans m’opposer aux
historiens contemporains qui ont choisi de prendre la Compagnie de Jésus
pour objet de leurs recherches en mettant à profit la richesse de ses archives

6
Préface
bien classées, je les suis dans leur désir de « désenclaver » les études ignatiennes
et jésuites — leurs travaux m’ont beaucoup apporté — et je me réjouis
de ce qu’ils écrivent sur les jeux du pouvoir exercés dans et par la
Compagnie, sur le rôle des Jésuites dans la pédagogie et la culture, sur la
capacité de ceux-ci à apprendre les langues et à « s’adapter » à la culture et
aux coutumes de ceux auprès de qui ils se rendent. Toutefois, selon l’adage
d’Émile Durkheim qui voulait que le social soit interprété par le social, il
me semble que s’il est tout à fait justifié de recourir à des grilles politiques,
pédagogiques ou anthropologiques pour étudier la Compagnie de Jésus, on
ne doit pas oublier cependant qu’elle est avant tout un ordre religieux habité
par une spiritualité, voire une mystique, et que son désir le plus cher est
de servir l’Église dont elle fait partie, même si parfois elle le fait avec une
certaine liberté. Pour ces raisons, dans cet ouvrage, je veillerai à ce que mes
interprétations se fassent à la croisée de l’histoire et de la théologie dans le
respect de leurs différences.
Ceci clairement posé, je vais, dans les pages qui suivent, présenter la
Compagnie de Jésus de sa fondation en 1540 à son rétablissement en 1814.
C’est là un défi, mais aussi un choix délibéré. Tout en reconnaissant que,
dans et hors de l’ordre, on n’hésite pas, encore aujourd’hui, à parler d’une
ancienne Compagnie, celle d’avant 1773, et d’une nouvelle, celle d’après 1814,
il faut admettre que cette façon de parler est en réalité liée à l’historiographie
« libérale » du xix e siècle qui faisait de la Révolution une césure profonde
entre l’Ancien et le Nouveau Régime. N’est-ce pas dans cet horizon que se
situait Jean Lacouture dans sa suggestive « multibiographie », en intitulant
son premier volume « les conquérants » et le second « les revenants » ?
Dans l’historiographie contemporaine d’autres choix sont faits. Ainsi,
dans la monumentale Histoire du christianisme des origines à nos jours, le
tome VIII, dirigé par Bernard Plongeron, propose une autre approche et
considère la période qui court de 1740 à 1840, des premières aux secondes
Lumières, comme un tout où les Révolutions ont pleinement leur place.
Pour ces raisons, à propos de la période que nous étudions ici, j’aimerais
présenter la Compagnie de Jésus selon trois « siècles » : 1540-1640, le temps
des origines et des héritiers ; 1640-1740, le temps de l’établissement souvent
contrasté et contesté ; 1740-1840, le temps des crises.
Pour des raisons de commodité, dans cet ouvrage je diviserai en deux le
premier « siècle » : « le temps des origines » autour d’Ignace de Loyola et des
premiers compagnons et « le temps des héritiers » avec Claudio Aquaviva
et Mutio Vitelleschi, deux préposés généraux ; puis je traiterai du deuxième
« siècle » : « le temps des réalisations » avec un regard particulier sur les

Préface 7
missions proches et lointaines ; j’aborderai enfi n le troisième « siècle » : « le
temps des crises et des hésitations » en mettant en perspective la dissolution
de la Compagnie de Jésus (1773) et son rétablissement (1814).
philippe lécrivain, s.j.,
en la fête d’Ignace de Loyola

SIGLES ET ABRÉVIATIONS
AHSI Archivum historicum Societatis Iesu, Rome.
AFSJ Archives françaises de la Compagnie de Jésus (Vanves).
ARSI Archives romaines de la Compagnie de Jésus (Rome).
BCS Bibliothèque du Centre Sèvres (Paris).
DS Dictionnaire de spiritualité, Beauchesne, Paris, 1932-1995.
DTC Dictionnaire de théologie catholique, 15 tomes, Letouzey & Ané, Paris,
1923-1972.
Écrits Ignace de Loyola, Écrits, édités par Maurice Giuliani, DDB, coll.
Christus n° 76, Paris, 1991.
Ex Ignace de Loyola, Exercices spirituels.
Fouqueray = Henri Fouqueray, Histoire de la Compagnie de Jésus en France des
origines à la suppression (1528-1762), 5 tomes, Alphonse Picard, Paris,
1910-1925.
MHSI Monumenta Historica Societatis Iesu.
NRT Nouvelle revue théologique.
RAM Revue d’ascétique et de mystique.
RSR Recherches de science religieuse.
S.C. Sources chrétiennes.
Sommervogel = Carlos Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus,
12 tomes, Bruxelles-Paris, 1890-1932.
Xavier, Correspondance = François Xavier, Correspondance 1535-1552. Lettres
et documents, traduction, annotation et présentation par Hugues Didier,
DDB, coll. Christus n° 64, Paris, 1987.

Introduction
IGNACE DE LOYOLA
ET L’AVENTURE JÉSUITE

Iñigo López de Oñaz y Loyola (1491-1556) est envoyé à quinze ans au
château d’Arévalo, chez Juan Velázquez de Cuéllar, un parent, grand argentier
de Castille et membre du Conseil royal. Après avoir passé dix ans dans
l’administration auprès de ce fonctionnaire, il devient diplomate au service
de Manrique de Laras, duc de Nájera et vice-roi de Navarre, un autre parent.
En 1521, il est blessé durant le siège de Pampelune. Reconduit à Loyola,
il se convertit. Il se rend à Montserrat, un foyer de la Devotio moderna,
puis à Manresa, où sa vie prend un tour mystique, enfi n à Jérusalem sur
les traces du Christ. À son retour, souhaitant « aider les âmes », il étudie à
Barcelone, Alcalá et Salamanque. Mais certains excès le font prendre pour
un alumbrado (illuminé hérétique) et il doit se justifi er devant l’Inquisition.
En 1528, à Paris, il acquiert rapidement au collège de Montaigu le niveau
requis en latin, grammaire et rhétorique pour s’inscrire à la faculté des arts.
Il entre ensuite à Sainte-Barbe, un collège novateur où il croise Calvin. Il est
reçu maître ès arts en mars 1534. Au 15 août suivant, à Montmartre, avec
six amis qui ont fait les Exercices spirituels, il s’engage à vivre l’Évangile
dans la chasteté et la pauvreté, à aller à Jérusalem ou, si cela est impossible,
à demander au pape à être envoyé chez les infi dèles. Peu après, lors de
l’affaire des Placards et de la répression royale, les compagnons travaillent à
la réconciliation des luthériens tout en étudiant la théologie chez les Dominicains
et les Franciscains, ainsi qu’au collège de Navarre et en Sorbonne.
Ils s’intéressent alors à l’Écriture ainsi qu’aux Pères et certains d’entre eux,
férus de grec, vont écouter les lecteurs royaux.
En 1537, tous sont à Venise pour y attendre un bateau pour Jérusalem.
Ceux d’entre eux qui ne sont pas prêtres se font alors ordonner. Ne parvenant

12
Introduction
pas à s’embarquer, les compagnons se rendent près du pape, qui les envoie
missionner en Italie : les uns donnent les Exercices (ils proposent aux fi -
dèles des retraites à la manière d’Ignace de Loyola), les autres prêchent ou
enseignent les Écritures, mais tous s’adonnent aux œuvres de miséricorde.
En 1539, après une longue délibération, ils choisissent de devenir religieux.
L’originalité de leur propos est de se présenter comme un corps international
bien structuré, uni par une profonde amitié et une forte spiritualité,
celle des Exercices, de manière à pouvoir se disperser à la demande du pape
ou de leurs supérieurs. L’empreinte des Exercices spirituels, édités en 1548,
est telle que, bientôt, cette méthode d’accès à la vie spirituelle devient l’une
des caractéristiques du catholicisme moderne. Pour Ignace et ses compagnons,
il s’agit d’un itinéraire que l’on suit à la lumière de l’Évangile, tout
en étant guidé discrètement par une personne qui les a déjà pratiqués. En
faisant les Exercices, chacun est ainsi invité, en toute liberté, à s’unir à Dieu
et à trouver sa vocation propre, dans la société comme dans l’Église.
Les Jésuites sont approuvés en 1540 par Paul III. En 1546, ils décident
d’ouvrir des collèges et de donner à leur apostolat un quadruple visage :
l’enseignement universitaire, l’accompagnement spirituel, les prédications
missionnaires et les œuvres de miséricorde.
En France, l’entrée des Jésuites est diffi cile. On leur reproche la nouveauté
de leur institut, son ultramontanisme (ou son allégeance exclusive au
pape) et son caractère international. Malgré l’appui de plusieurs cardinaux,
leur désir de fonder des collèges est mal reçu. On estime suffi sante la présence
des mendiants dans les universités et on juge exorbitante leur souhait
d’enseigner les arts et les lettres. Ils obtiennent un statut légal en 1561,
mais il leur faudra vingt ans encore pour s’implanter vraiment. En 1582,
ils sont trois cents, répartis en trois provinces. Leurs fondations, décidées
par le seul préposé général, sont motivées par le désir d’accomplir le « bien
le plus universel » avec un maximum d’efficacité. Dans cette stratégie, la
lutte contre les hérésies est loin d’être le seul objectif et plusieurs raisons
poussent les Jésuites vers les universités : leur désir humaniste d’unir fortement
la culture et la religion et leur volonté d’être présents en ces lieux d’où
se propagent les réformes. Mais ils ont d’autres motifs encore, comme celui
de recruter des étudiants.
En 1594, le Parlement de Paris, toujours hostile, met à profit l’attentat
contre Henri III pour expulser les Jésuites de son ressort, sans toutefois
parvenir à décider les parlements de Toulouse et de Bordeaux à le suivre.
En 1603, Henri IV rétablit la Compagnie et s’institue son protecteur.
Louis XIII et Louis XIV suivront la même politique. En 1616, l’assistance de
France compte cinq provinces. Désormais, la Compagnie ne connaît plus
de modifications substantielles. En 1762, les Jésuites sont 3 049, répartis en

Ignace de Loyola et l’aventure jésuite 13
161 maisons, dont 91 collèges et 20 séminaires où résident les régents et les
professeurs, les écrivains et les savants, mais aussi les prédicateurs et les
missionnaires.
Durant le premier tiers du xvii e siècle, les Jésuites français saisissent le
relais mystique fourni par leurs compagnons espagnols et italiens. La spiritualité
ignatienne connaît alors de grands développements non seulement
dans l’ordre, en Bretagne, dans le Bordelais et dans les missions, mais aussi,
à l’extérieur, dans les congrégations mariales et les associations d’amis (AA),
liées aux résidences ou aux collèges. Les théologiens jésuites soulignent dans
les débats de l’époque l’importance de l’Écriture et des Pères, mais certains
d’entre eux s’engagent aussi dans les discussions sur la grâce et la liberté
laissées pendantes par le concile de Trente. Formés par les Exercices, ils ne
peuvent admettre que les hommes n’aient pas part à leur salut. Ces positions
leur vaudront des déboires avec les Dominicains, les Augustiniens et, plus
précisément, avec Pascal et Port-Royal. Les savants jésuites font preuve de
moins d’audace, en tentant avec Tycho Brahé un compromis entre Ptolémée
et Copernic.
Les Jésuites français sont en Amérique du Nord, dans les pays du Levant
et en Extrême-Orient. De ces missions lointaines, ils s’entretiennent souvent
dans leur correspondance avec les savants de Paris, Londres et Moscou.
Mais, en 1685, alors qu’une dizaine d’entre eux s’embarquaient pour le Siam
et la Chine, à la demande de Louis XIV, leur situation redevient difficile
en France, le roi supportant mal leur soumission au pape. Une fois cette
affaire réglée par le P. François de la Chaise, le confesseur royal, une autre
se déclare.
Au moment où elle éclate, en 1730, la Compagnie ne perçoit pas sa fragilité.
Ses collèges sont peu adaptés au moment où l’État-nation cherche à
prendre en main l’enseignement. Leur fonctionnement financier se fragilise
aussi. La fi n du système bénéficiaire marque le début des difficultés fi nancières
de la Compagnie, d’autant plus que les municipalités, elles-mêmes en
difficulté, veulent s’emparer de ses biens. La faillite de Lavalette, à la Martinique,
est un exemple de ses inadaptations. L’assaut est donné aux Jésuites
sur le principe de la « solidarité » fi nancière. Or, si les magistrats savent
qu’en droit chaque maison de la Compagnie est autonome et ne peut être
propriétaire, ils savent aussi que, dans les faits, cette structure juri-dique
n’est pas appliquée. La maladresse des Jésuites a été de s’en remettre au Parlement,
mais surtout de ne pas s’en tenir aux faits.
Un mot d’ordre retentit alors : « Il faut détruire les Jésuites ! » Les Extraits
des assertions dangereuses, une « machine de guerre », sont édités, mais,
plus subtilement, certains veulent transférer à l’intérieur de l’État ce qui
avait opposé Jésuites et jansénistes dans l’Église. À la différence de Pascal,

14
Introduction
Le Paige, le janséniste qui mène l’affaire, ne s’en prend ni au laxisme ni
au régicide ; il veut dénoncer le principe même des Constitutions de la
Compagnie : leur despotisme. Après avoir hésité, le Parlement de Paris
rédige en 1762 un projet d’édit dénonçant la Compagnie comme l’exemple
même du despotisme dans l’Église et l’État. Son désir n’est pas de s’en
prendre aux Jésuites, mais au gouvernement dont ils sont prisonniers. Tous
les parlements et toutes les cours souveraines adoptent la même démarche
et, en 1764, la Compagnie n’a plus d’existence légale en France, malgré les
protestations de Clément XIII et des évêques. Finalement, pressé par les
Bourbons, Clément XIV supprime l’ordre en 1773. Mais, la tzarine ayant
refusé cet acte, la Compagnie subsiste en Russie où elle est reconnue par
Pie VII en 1801, avant de l’être universellement par celui-ci en 1814. Peu à
peu, clandestinement ou non, la Compagnie revient alors dans ses terres
d’origine.

Ignace de Loyola et l’aventure jésuite 15
Le pape Paul III confirme la création de la Compagnie de Jésus,
le 27 septembre 1540 (gravure de Pierre Paul Rubens).

Première partie
LE TEMPS DES ORIGINES

Chapitre 1
SEPT ANNÉES À PARIS 1
Le 2 février 1528, Ignace de Loyola franchit par la porte Saint-Jacques les
hautes murailles de Paris. Il vient de Barcelone par Orléans. Il est immédiatement
happé par cette foule grouillante du Quartier latin où les maîtres, les
régents et étudiants, les moines de tout froc se mêlent aux badauds et aux
marchands. Nul ne fait attention à ce claudiquant, qui ressemble à tant de
pèlerins harassés.
Mais cet homme, lui, sait ce qu’il vient faire à Paris : reprendre par la
base les études menées de façon anarchique à Barcelone, à Alcala et à Salamanque,
depuis qu’en 1525, à son retour de Jérusalem, il s’est décidé, pour
« aider les âmes », à pousser jusqu’au cours de théologie.
Ignace est si bien déterminé à travailler sérieusement qu’il a renoncé à la
mendicité. Il a en poche une lettre de change de vingt-cinq écus 2 que lui ont
donnée des amis de Barcelone. Il peut donc s’installer dans une chambre
d’étudiant et s’inscrire comme externe [martinet] à Montaigu. Mais, avant
de le suivre dans ce collège, découvrons Paris 3 avec lui.
1. Tout ceci est développé dans mon livre, Paris au temps d’Ignace de Loyola (1528-
1535), Éditions des Facultés jésuites de Paris, Paris, 2006.
2. De quoi vivre pendant un an.
3. Cf. Jean-Pierre Barbelon, Nouvelle histoire de Paris. Paris au xvi e siècle, Hachette,
Paris, 1986.

En lecture partielle…

TABLE DES MATIÈRES
Préface ............................................................................................................................. 5
Sigles et abréviations .................................................................................................... 8
Introduction. Ignace de Loyola et l’aventure jésuite .............................................. 9
Première partie
le temps des origines
Chapitre 1. Sept années à Paris ................................................................................ 19
1. Une ville qui devient capitale royale .......................................................... 20
2. Une Université très agitée ............................................................................ 24
Ignace à Sainte-Barbe ................................................................................. 25
L’incubation luthérienne ............................................................................ 26
L’aff aire des Placards ................................................................................... 28
3. Au-delà des tumultes, Ignace et ses compagnons ................................... 29
Chapitre 2. Le vœu de Montmartre......................................................................... 31
1. Chacun avait fait les Exercices spirituels .................................................. 33
2. Ils devinrent des amis ................................................................................... 34
3. Chacun s’en retourna chez lui ..................................................................... 36
Chapitre 3. Les étapes de la fondation à Rome ..................................................... 38
1. La délibération des premiers compagnons ............................................... 38
Le discernement des compagnons ............................................................ 38

672
Table des matières
La première Somme de l’Institut ............................................................... 39
2. L’approbation verbale du pape ..................................................................... 39
Cum ex plurium… ..................................................................................... 40
Le discernement pontifical ......................................................................... 41
Une approbation circonstanciée ................................................................ 42
3. Les lenteurs de l’approbation officielle....................................................... 43
Une lecture erronée du Mémorial de Câmara ......................................... 43
L’intervention du cardinal Bartolomeo Guidiccioni .............................. 45
Annexe. Approbation Cum ex plurium (1539) ............................................. 47
Chapitre 4. Ignace, Pierre et François Xavier, trois visages d’un même désir .... 49
1. L’espace du désir selon les Exercices spirituels ......................................... 49
Dieu toujours plus grand ! ......................................................................... 49
Trouver Dieu et le chercher encore ........................................................... 51
2. Le désir qui animait Pierre et François ..................................................... 56
Pierre ou la diffi cile « stabilité du cœur » ................................................. 57
François, un homme au cœur de feu ........................................................ 59
Chapitre 5. L’amitié spirituelle selon François Xavier, un long chemin… ..... 63
1. Un cœur tendre dans une pâte bien rude ................................................. 64
2. S’éveiller, dans la nuit, à une autre présence ............................................ 66
3. Former une « Compagnie d’amour » ......................................................... 69
Chapitre 6. Les « commencements » missionnaires de la Compagnie de Jésus .. 73
1. Trouver Dieu en toutes choses… ................................................................ 74
Chercher Dieu « davantage » ..................................................................... 74
Le long chemin d’Ignace ............................................................................ 75
Vers la fondation d’un ordre religieux ..................................................... 75
2. Quand l’expérience devient Constitutions… ........................................... 77
Les réflexions d’Ignace sur les missions ................................................... 77
Les Constitutions, une œuvre commune et ouverte ............................... 78
Un projet fondateur dynamique ................................................................ 79
3. Et la Compagnie devint un ordre missionnaire… .................................. 81
La manière de procéder d’Ignace .............................................................. 81
Missions aux Indes orientales et occidentales ......................................... 83
Chapitre 7. Avoir le vrai sens de l’Église, qu’est-ce à dire ? ................................ 88
1. La force des images ........................................................................................ 88
Un anti-Luther ? .......................................................................................... 88
Un anti-Érasme ? ......................................................................................... 90

Table des matières 673
Un anti-alumbrado ? ................................................................................... 90
2. Le travail des sources .................................................................................... 92
Un texte diffi cile à dater ............................................................................. 92
L’atmosphère parisienne ............................................................................. 94
Le procès romain ......................................................................................... 95
3. La force d’une expérience ............................................................................. 96
L’Esprit et l’Église ne peuvent pas se contredire ..................................... 96
L’usage des Règles selon les « directoires » ............................................... 98
Sentir et parler ........................................................................................... 100
Chapitre 8. Les Règles du discernement : pertinence et impertinence de leurs
« sources » ............................................................................................................. 102
1. Les Exercices dans l’histoire et la théologie ............................................ 104
Conjuguer la théologie et l’histoire ........................................................ 104
Les enjeux du débat ................................................................................... 107
Le retour en force de la théologie ............................................................ 108
2. Comprendre le texte dans une histoire ................................................... 110
Les leçons de la nouvelle histoire ............................................................ 110
Exercitia et discretio .................................................................................. 113
Les « spirituels » et les autres .................................................................... 117
Que dire alors d’Ignace de Loyola ? ........................................................ 121
3. Un texte qui « fait » histoire ....................................................................... 124
Quand le lecteur devient premier ........................................................... 125
Faire l’expérience de Dieu ........................................................................ 127
Une histoire à faire et à écrire .................................................................. 129
À nouveau texte, sources nouvelles ........................................................ 130
Deuxième partie
le temps des héritiers
Chapitre 9. Un défi lancé aux héritiers : inventer le présent ! .......................... 141
1. En des temps tourmentés ........................................................................... 141
2. Des Jésuites en quête d’un présent ........................................................... 143
3. Des malentendus sur la manière de prier ............................................... 146
Chapitre 10. Des temps difficiles pour « l’union des cœurs » ......................... 149
1. Repli sur l’intérieur ou ouverture ? .......................................................... 149
L’action d’Éverard Mercurian ................................................................. 150
Les orientations de Claudio Aquaviva ................................................... 151

674
Table des matières
2. Les risques de la politique .......................................................................... 152
Turbulences en Espagne ........................................................................... 152
Turbulences en France .............................................................................. 153
3. Chercher Dieu dans ses frères ................................................................... 155
L’union des cœurs, un sujet souvent repris ............................................ 156
La 5 e Congrégation générale .................................................................... 157
Les insistances de Claudio Aquaviva pour maintenir l’union ............ 158
4. De grandes transformations en cours ..................................................... 159
Revenons aux lettres d’Aquaviva ............................................................. 161
L’enquête De detrimentis Societatis ......................................................... 163
Chapitre 11. Des réformes prometteuses qui se sont figées… ......................... 166
1. Une présentation renouvelée de la Compagnie ..................................... 166
Des réponses circonstanciées .................................................................. 166
Veiller à être compris de tous .................................................................. 167
Quelques déplacements importants ....................................................... 168
2. Les choix nouveaux de la Compagnie ..................................................... 169
La fondation des collèges ......................................................................... 169
Quand une intuition se « pétrifi e » ......................................................... 170
L’apparition du Sommaire des Constitutions ......................................... 171
Chapitre 12. Maldonado et le collège de Paris dans la tempête ...................... 174
1. Maldonado entre Rome et Paris ................................................................ 175
Les tergiversations du Parlement et du clergé de Paris ........................ 176
Le collège de Clermont, un pion sur un échiquier ............................... 178
Maldonado prisonnier d’une querelle qui le dépasse .......................... 182
2. Maldonado sur des frontières plus subtiles ............................................ 186
Les traces d’un nouvel imaginaire catholique ....................................... 187
Une diffi cile entreprise de discernement ............................................... 190
Un visiteur aux premières heures de la Ligue ....................................... 197
3. Maldonado, sur les rives d’une autre théologie ..................................... 199
L’attraction des centres urbains et universitaires ................................. 200
Le « discours de la méthode » selon Maldonado .................................. 202
Le nunc dimittis d’un grand exégète ....................................................... 206
Chapitre 13. Fronton du Duc, entre patristique et controverses .................... 210
1. Une longue préparation très ordinaire (1577-1591) .............................. 211
Du collège de Bordeaux au noviciat de Verdun .................................... 211
Régent de rhétorique à Pont-à-Mousson et à Paris ............................... 213
Étudiant en théologie au collège de Clermont ...................................... 214

Table des matières 675
2. Des années mouvementées (1591-1605) .................................................. 215
Professeur et chercheur à Pont-à-Mousson ........................................... 215
Quelques mois tragiques à Paris et le retour en Lorraine ................... 216
Professeur, missionnaire et controversiste en Guyenne ...................... 219
3. Des années presque paisibles (1605-1624) ............................................... 221
Dans les bonnes grâces du Roi Très Chrétien ....................................... 222
De malheureux débats sur le tyrannicide et sur le pouvoir pontifical ... 224
Bibliothécaire et écrivain au collège de Clermont ................................ 227
4. Fronton du Duc un maillon essentiel ! .................................................... 237
Annexe. Les écrits de Fronton du Duc ......................................................... 239
Chapitre 14. Théologie et politique selon Robert Bellarmin ........................... 245
1. Aux antipodes du Prince de Machiavel ................................................... 246
2. La doctrine de Robert Bellarmin .............................................................. 248
3. Bellarmin entre Paris, Rome et Londres ................................................. 252
4. Le grand embarras des jésuites parisiens................................................ 258
5. En guise de conclusion ................................................................................ 263
Chapitre 15. L’« affaire Galilée »............................................................................. 266
1. Galilée et les Jésuites au temps de Clavius .............................................. 267
L’aristotélisme éclectique des Jésuites ..................................................... 267
Les premières années d’enseignement de Galilée ................................. 270
L’invention de la lunette astronomique .................................................. 272
2. L’opinion se divise au sujet de Galilée ..................................................... 277
Les Jésuites et Tycho Brahé ...................................................................... 277
Les déplacements de la polémique .......................................................... 281
Le premier procès de Galilée ................................................................... 286
3. Galilée sous le pontifi cat d’Urbain VIII .................................................. 289
L’élection d’Urbain VIII, un heureux moment pour Galilée .............. 289
Le retournement d’Urbain VIII .............................................................. 292
4. En guise de conclusion : la mort et la réhabilitation de Galilée ......... 299
Chapitre 16. Grâce et liberté, la part des Jésuites dans ce débat ..................... 301
1. Penser autrement la grâce et la liberté ..................................................... 302
Les apories d’une méthode....................................................................... 302
Dans la mouvance d’une nouvelle représentation de Dieu ................. 303
Mais de quel « concours » s’agit-il ? ........................................................ 304
2. Des chemins qui ne menaient nulle part ................................................ 305
Les étroites inquiétudes de Baïus ............................................................ 305

676
Table des matières
Des débats qui ne se sont point finis ....................................................... 306
Et les querelles devinrent françaises ....................................................... 310
3. Les recherches de la théologie positive .................................................... 312
La méthode de Petau dans son contexte ................................................ 313
La théorie petavienne du savoir théologique ........................................ 315
Les apports de Petau à la théologie de la grâce ...................................... 317
Chapitre 17. Les Jésuites, entre probabilisme et rigorisme............................... 321
1. L’instauration d’un nouveau régime ........................................................ 321
2. La querelle des Jésuites et des jansénistes ............................................... 322
3. Le triomphe du rigorisme ........................................................................... 324
Troisième partie
le temps des réalisiations
Chapitre 18. Les premières missions jésuites dans la vice-royauté de Lima
(1568-1604) ............................................................................................................ 331
1. Une « composition de lieu » nécessaire ................................................... 331
Une conquête tumultueuse ...................................................................... 332
Un système colonial .................................................................................. 333
Les nouvelles frontières ............................................................................ 335
2. Les Jésuites dans la vice-royauté de Lima ............................................... 336
Dans l’archidiocèse de Lima et chez ses suff ragants ............................ 337
La pastorale près des Noirs et des Indiens ............................................. 339
Les missions contrastées près des Indiens ............................................. 342
3. Les missions jésuites au risque de l’interprétation ............................... 345
Deux nouvelles figures : Mogrovejo et Acosta ...................................... 346
La mise en place d’un nouvel imaginaire .............................................. 349
Chapitre 19. Les missions de l’intérieur, un ministère privilégié de la Compagnie
de Jésus, sous Ignace de Loyola et Claudio Aquaviva .................... 353
1. Au temps d’Ignace et de ses premiers successeurs................................ 354
L’instruction à ceux qui sont envoyés à Billom ..................................... 355
Une triade fondamentale .......................................................................... 356
2. Au temps de Claudio Aquaviva ................................................................ 362
Les principaux textes d’Aquaviva............................................................ 362
Conseils pratiques sur les missions ......................................................... 364
Dernière lettre et règles défi nitives ......................................................... 367
Quelle interprétation donner à ces textes ? ........................................... 369

Table des matières 677
Chapitre 20. Dans « les Indes d’ici », Jean-François Régis et Julien Maunoir .... 373
1. Les missions en France sous Vitelleschi (1615-1645) ............................ 373
Un cadre chronologique ........................................................................... 373
Les recommandations des supérieurs majeurs ..................................... 374
Les missions sur le terrain ........................................................................ 376
2. Le bref apostolat de Jean-François Régis ................................................ 381
Ses années de formation ........................................................................... 381
Une activité débordante ........................................................................... 382
Des rumeurs jansénistes ........................................................................... 383
3. Les missions du milieu du xvii e au milieu du xviii e siècle................. 384
Trois figures de la province de France .................................................... 385
Comment caractériser ces itinéraires ? .................................................. 387
4. Le long apostolat de Julien Maunoir ........................................................ 389
L’héritier de Michel le Nobletz ................................................................ 389
Un excellent catéchiste de terrain ........................................................... 390
La mission au cœur de l’apostolat ........................................................... 391
« Miracles et sabbats »............................................................................... 394
Quand la retraite se substitue à la mission ............................................ 396
Chapitre 21. Jean de Brébeuf, missionnaire et mystique en Nouvelle-France ... 398
1. Les grandes étapes d’une vie ...................................................................... 398
Une première expérience qui tourne court ........................................... 399
Quelques notes sur la nation huronne ................................................... 400
Le second séjour de Jean de Brébeuf en Huronie ................................. 402
Les Iroquois et leurs guerres d’extermination ...................................... 405
L’ultime séjour de Jean de Brébeuf en Huronie .................................... 409
2. Une ascension spirituelle progressive ...................................................... 411
Un homme de discernement ................................................................... 411
Un enracinement dans la spiritualité ignatienne ................................. 412
« Résolument, il prit le chemin de Jérusalem » ..................................... 414
Chapitre 22. Jean-Baptiste Saint-Jure, un spirituel pour des « gens ordinaires
» ................................................................................................................... 419
1. Une vie tout en contraste ............................................................................ 420
Un homme de collège très sollicité ......................................................... 420
Saint-Jure est aussi un Parisien… ........................................................... 421
2. Au cœur du réseau dévot ............................................................................ 422
Au service des instituts nouveaux et de quelques autres ..................... 422
Deux directions d’exception mais fort différentes ............................... 423

678
Table des matières
3. Une production littéraire très unifi ée ...................................................... 425
Une dynamique fortement christologique ............................................. 425
La docilité à l’Esprit .................................................................................. 427
Chapitre 23. Nicolas Caussin, d’un confl it d’influence à une affaire d’État ... 430
1. Un homme qu’à tort l’on crut dominer ................................................... 431
Trente ans d’enseignement et de prédication ........................................ 431
Une plongée inattendue dans les intrigues de la Cour ........................ 433
Travailler pour la paix et la concorde du monde chrétien .................. 434
2. Le pot de fer et le pot de terre .................................................................... 436
Le courage est une chose, la diplomatie une autre ............................... 436
La victoire de Richelieu n’est pas la défaite de la Compagnie ............. 437
Le duel final et l’abandon de Nicolas Caussin par les siens ................. 439
3. Les plaidoyers de Caussin replacés dans leur contexte théologique . 441
Une défense abondante mais qui tourne court ..................................... 441
Par-delà les « bons sentiments », une théologie solide ......................... 443
Les nouvelles relations du politique et du religieux ............................. 445
Chapitre 24. Jean-Joseph Surin et les Missions étrangères de Paris .............. 449
1. Rencontre de Jean-Joseph Surin et de Vincent de Meur ..................... 449
L’itinéraire de Vincent de Meur .............................................................. 450
Qui était Jean-Joseph Surin ..................................................................... 451
2. Diff usion et édition des œuvres de Surin ............................................... 451
L’édition du Catéchisme spirituel .......................................................... 452
Les multiples travaux de Vincent de Meur ............................................ 452
Une partie des Dialogues spirituels ....................................................... 453
3. L’influence ignatienne à l’origine des Missions étrangères de Paris . 453
L’horizon de Surin : une relation à Dieu ................................................ 454
Le même horizon spirituel pour les premiers Missions étrangères
de Paris ................................................................................................... 454
Les raisons d’une mise en veilleuse ........................................................ 455
Chapitre 25. Les missions jésuites en Chine et sur son pourtour .................. 457
1. Mathématiciens jésuites et savants chinois ............................................ 458
2. L’accommodation et les querelles qui s’en suivirent ............................. 460
Accommodation entre inclusivisme et exclusivisme ........................... 460
De la « querelle » européenne à la conversion des Chinois ................. 462
3. Une implantation très différenciée du christianisme .......................... 465
Échecs et succès de l’évangélisation sur le pourtour chinois .............. 465
L’implantation des communautés chrétiennes en Chine .................... 466
Pour conclure, revenons à Jacques Gernet ............................................. 468

Table des matières 679
Chapitre 26. Une « terre heureuse », les missions du Paraguay ...................... 469
1. Le lent déploiement d’un mythe ............................................................... 470
2. La vie quotidienne dans les réductions ................................................... 471
Les réductions mises en demeure de se défendre ................................. 472
L’organisation des réductions .................................................................. 472
3. La « manière de procéder » de la Compagnie ........................................ 476
Quatrième partie
le temps des crises et des hésitations
Chapitre 27. La physique au xviii e siècle : les hésitations de la Compagnie
de Jésus .................................................................................................................. 481
1. L’enseignement de la physique ................................................................... 481
Un cursus académique complexe ............................................................ 481
L’importance des expériences .................................................................. 482
Des mises en situation historiques .......................................................... 485
2. Un aristotélisme éclectique récurrent (1640-1690) ............................... 486
Les premiers effets de la pensée cartésienne .......................................... 487
Les mises au point de François Piccolomini ......................................... 488
L’ouvrage « type » de Pierre Gautruche .................................................. 489
3. Un relatif accueil de Descartes (1690-1740) ............................................ 491
Les Jésuites cessent de rejeter totalement Descartes ............................ 492
Les avis contrastés des Congrégations générales .................................. 495
4. Comment expliquer ce ralliement à Descartes ? ................................... 500
Chapitre 28. Pierre d’Incarville, botaniste à la Cour de Pékin ....................... 506
1. L’arrivée en Chine .................................................................................... 506
2. Une situation diffi cile à Pékin ................................................................ 507
3. Les relations d’Incarville avec l’Europe ................................................ 509
4. L’entrée dans le jardin impérial .............................................................. 510
Chapitre 29. Les Jésuites et le parlement d’Aix au xviii e siècle ....................... 511
1. Les inadaptations de la Compagnie de Jésus .......................................... 511
La présence de la Compagnie en Provence ............................................ 511
Deux crises hautement symboliques ...................................................... 513
Des escarmouches avant la grande offensive ........................................ 515
2. Le « grand procès » mis en situation ....................................................... 516
L’ombre portée d’une éminence grise ..................................................... 516
L’opposition de deux « constitutionnalismes » ...................................... 518
Des « comptes rendus » très inspirés ....................................................... 519

680
Table des matières
3. La destruction de la Compagnie en Provence ....................................... 520
Les premiers arrêts du parlement d’Aix ................................................. 521
Le roi pris à témoin et son retournement .............................................. 522
La suppression des Jésuites et ses lendemains ...................................... 523
Chapitre 30. La suppression de l’ordre tout entier ............................................. 528
1. Les Bourbons contre la Compagnie de Jésus ......................................... 529
Le bannissement du Portugal .................................................................. 530
La suppression en France ......................................................................... 534
L’expulsion d’Espagne ............................................................................... 545
L’expulsion de Naples et de Parme .......................................................... 548
2. La suppression des Jésuites par Rome ..................................................... 550
Le conclave de 1769 ................................................................................... 550
Les hésitations de Clément XIV .............................................................. 551
Le bref Dominus ac Redemptor noster .................................................... 552
Annexe. Bref de Clément XIV : Dominus ac Redemptor noster (21 juillet
1773) .......................................................................................................... 555
Chapitre 31. Le rétablissement de la Compagnie ............................................... 571
1. La Compagnie de Jésus en Prusse et en Russie ...................................... 572
Un sursis éphémère en Prusse ................................................................. 572
La survie de la Compagnie de Jésus en Russie ...................................... 574
2. Des signes de renaissance en Europe ....................................................... 576
La restauration de la Compagnie à Parme ............................................. 577
Une tentative avortée en Autriche........................................................... 578
3. Deux restaurations partielles mais significatives .................................. 579
Le bref Catholicae fidei (7 mars 1801) ..................................................... 579
Le bref Per alias (30 juillet 1804) ............................................................. 581
4. Dans l’attente de cet événement ............................................................. 583
Retour des Jésuites en Angleterre, en Irlande et aux États Unis ........ 583
La restauration se prépare aussi en France ............................................ 584
5. Le rétablissement universel de la Compagnie ........................................ 587
L’échec de l’aventure russe ....................................................................... 588
Les recommencements de la Compagnie en Europe ........................... 589
Annexe. Bulle de Pie VII : Sollicitudo omnium Ecclesiarum (7 août
1814) ................................................................................................................ 591
Chapitre 32. Jean-Nicolas Grou, un spirituel oublié… ..................................... 596
1. De Platon à Jésus sous la Révolution ........................................................ 596
2. L’abandon à Dieu dans le moment présent ............................................. 599

Table des matières 681
3. Une génération de « convertis » ................................................................ 602
4. Un appel incessant au « risque de l’aventure » ...................................... 603
Chapitre 33. Pierre Picot de Clorivière, une fidélité sous la Révolution ....... 606
1. Pierre de Clorivière dans la Compagnie ................................................. 606
Le rêve américain ...................................................................................... 608
Suivre le Crucifi é selon les Exercices ....................................................... 610
2. À la veille de la Révolution ......................................................................... 613
Un observateur social attentif .................................................................. 614
L’inspiration du 19 juillet 1790 ................................................................ 616
3. Une vie dangereuse sous la Révolution ................................................... 619
Des jugements sévères portés sur la Révolution ................................... 620
Pierre de Clorivière, le Carmel et la Visitation ..................................... 623
5. Pierre de Clorivière dans l’opposition à l’Empire ................................. 625
Pierre de Clorivière, un homme d’« entreprise » .................................. 627
Une autre compréhension de l’histoire .................................................. 629
6. Pierre de Clorivière de nouveau dans la Compagnie ........................... 632
Restaurateur ou fondateur ? ..................................................................... 633
Pierre de Clorivière fut-il moderne ? ...................................................... 637
Conclusion. L’anti-jésuitisme, un mythe toujours prêt à renaître
1. Quand la satire devient fable ..................................................................... 643
2. Un inlassable « bricolage » ......................................................................... 644
3. Des images virtuelles et une image réelle ............................................... 646
Origine des articles ................................................................................................... 651
Index des personnes citées ....................................................................................... 655
Table des matières ..................................................................................................... 671

dans la même collection
La plus universelle des paroles fut aussi la plus singulière : celle du Christ de Dieu. À sa
suite, des hommes et des femmes rendent témoignage, au singulier.
Dans la collection « Au singulier » se dessinent des visages d’hommes et de femmes
passionnés de Dieu. À toutes les époques et selon des voies différentes, des croyants ont
engagé leur vie entière pour répondre à la Parole du Christ, la plus singulière et la plus
universelle qui soit. Chaque titre manifeste la diversité et la singularité des engagements
pour le Royaume de Dieu : folie pour le Christ d’Ignace de Loyola ; vie dansée pour le
Verbe fait chair de Michaëlle Domain ; œuvre romanesque d’Eugène Ionesco bâtie en
écho à une expérience mystique ; itinéraire spirituel et intellectuel des jésuites Teilhard de
Chardin et Albert Chapelle ; baptême, vie au carmel et martyre d’une Juive, Edith Stein…
Figures d’Évangile, ces hommes et ces femmes de tous les horizons témoignent au singulier.
Toute leur vie a été la mise en actes d’une Parole toujours bonne et toujours nouvelle.
Peter-Hans Kolvenbach, Fous pour le Christ. Sagesse de Maître Ignace, 1998, 288 p.
Dominique Lambert, Un atome d’univers. La vie et l’œuvre de Georges Lemaître, 2000,
376p.
Jaime Castellón, Alberto Hurtado s.j. Les fondations du Royaume, 2000, 152 p.
Susanne Batzdorff, Edith Stein, ma tante, 2000, 232 p.
Françoise Jacquin, Une amitié sacerdotale. Jules Monchanin – Édouard Duperray, 1919-
1990, 2003, 304 p.
Maria Amata Neyer, Edith Stein au Carmel, 2004, 136 p.
William W. Meissner, Ignace de Loyola. La psychologie d’un saint, 2002, 548 p.
Nechama Tec, Dans la fosse aux lions. La vie d’Oswald Rufeisen, 2003, 400 p.
Albert Chapelle, Au creux du rocher. Itinéraire spirituel et intellectuel d’un jésuite.
Mémorial, 2004, 184 p.
Marguerite Jean-Blain, Eugène Ionesco. Mystique ou mal croyant ?, 2005, 176 p.
Gustave Martelet, Teilhard de Chardin, prophète d’un Christ toujours plus grand.
Primauté du Christ et transcendance de l’homme, 2005, 280 p.
Michaëlle Domain, La Vie en abondance, 2006, 221 p.
Tomáš Špidlík, Ignace de Loyola et la spiritualité orientale, 2006, 260 p.
Dominique Bertrand, Pierre Favre, un portrait, 2007, 352 p.
Ignace de Loyola, Journal des motions intérieures. Suivi du « Papier des élections » et
du « Feuillet de Madrid », édition critique et nouvelle traduction des manuscrits
autographes par Pierre-Antoine Fabre, 2007, 286 p.
Dominique Lambert, L’Itinéraire spirituel de Georges Lemaître, suivi de « Univers et
atome », conférence inédite de G. Lemaître, 2007, 222 p.
Pierre Teilhard de Chardin et Lucile Swan, Correspondance, avec les contributions
de Pierre Leroy, Mary Wood Gilbert, Thomas M. King et Gustave Martelet, 2009,
448 p.

Gianni La Bella (éd.), Pedro Arrupe, supérieur général des Jésuites (1965-1983). Le gouvernement
d’un prophète, 2009, 496 p.
Anne Khoudokormoff-Kotschoubey et sœur Élisabeth, Élisabeth de Russie.
Moniale, martyre et sainte, 2010, 256 p.
Pierre Teilhard de Chardin, Le Rayonnement d’une amitié. Correspondance avec la
famille Bégouën (1922-1955), 2011, 320 p.
Michel Farin, En enfer, il n’y a personne. Parole anonyme et parole biblique, 2011, 144 p.
René-Claude Baud, Ce qui remonte de l’ombre. Itinéraire d’un soignant, 2011, 144 p.
Collectif, Jésuites hongrois sous le pouvoir communiste, témoignages recueillis par
Ferenc Szabó, 2012, 400 p.
Carole Dagher, Passion pour une terre délaissée. Nicolas Kluiters, jésuite au Liban,
2013, 224 p.
Association des amis de Pierre Teilhard de Chardin, Défis d’une évangélisation renouvelée.
Les apports de Pierre Teilhard de Chardin, textes du Colloque international
de Rome (2012) réunis par Marie-Anne Roger, Marie Bayon de La Tour et Itala
Ménard, 2013, 256 p.
Philippe Dupriez (éd.), Joseph Comblin, prophète et ami des pauvres, 2014, 192 p.
Christophe Langlois, La dictature du partage. Éloge de l’incommunicable, 2015, 112 p.
Geneviève Comeau et Alain Cugno, Le pari de l’espérance. Dialogue entre une théologienne
et un philosophe, 2016, 88 p.
Philippe Lécrivain, Les premiers siècles jésuites. Jalons pour une histoire (1540-1814),
2016, 688 p.

Achevé d’imprimer en France
en juin 2016

Le remarquable ouvrage de John W. O’Malley,
Les Premiers Jésuites (1540-1565), appelait à prolonger
la perspective ouverte et à proposer un
nouveau livre sur les premiers siècles jésuites.
L’étendue du sujet a conduit l’auteur à procéder par
grands sondages montrant la Compagnie de Jésus à
l’œuvre en Europe, mais aussi en Asie et en
Amérique.
Le but de cet ouvrage est de montrer que si les Jésuites sont des
éducateurs, toute leur activité ne se réduit pas à l’enseignement, fût-il
excellent. Nombreux sont ceux qui s’adonnent aux sciences, à la
théologie et à la spiritualité. Plus nombreux encore ceux qui sont
missionnaires dans leur pays ou ailleurs. Durant les premiers siècles de
leur existence, les Jésuites rencontrent beaucoup de difficultés et
relèvent bien des défis. Leur ordre sera même supprimé en 1773, avant
d’être rétabli en 1814.
Cette fresque historique émaillée des figures de jésuites déterminants
nous emmène aux quatre coins de la terre où le destin de la
Compagnie s’est joué en lien étroit avec la société civile et aux prises
avec le pouvoir.
Philippe LÉCRIVAIN sj, historien et théologien, est professeur émérite
d’histoire du christianisme aux Facultés jésuites de Paris (Centre Sèvres)
et ancien maître de conférence à l’Institut de sciences politiques de Paris. Il
a également publié chez Lessius Une manière de vivre, les religieux
aujourd’hui (2009).
ISBN 978-2-87299-251-5
9782872 992515
59,00 €
www.editionsjesuites.com
Illustration de couverture : Le triomphe de saint Ignace, Andrea Pozzo, fresque de la nef centrale de l’église Saint-Ignace, Rome.