You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
L’éducation et la formation<br />
au service de notre société<br />
« Le projet que l’on forme pour l’école est dès l’origine inséparable<br />
du projet que l’on forme pour la République. »<br />
Jean-Paul Delahaye,<br />
IGEN, prof associé à L’Université de Paris 6.<br />
Les sociétés modernes qui bâtissent des projets d’avenir, font une place<br />
capitale à la formation de leurs jeunes. En ce sens, le projet d’éducation et de<br />
formation constitue un outil opérationnel au service du projet de société. Pour<br />
nombre de nos concitoyens, il est difficilement acceptable, ainsi que cela se<br />
passe en Guyane, de considérer que le projet d’éducation et de formation<br />
puisse être détaché du projet de société, dont il doit être un élément fondateur<br />
et moteur.<br />
Lorsque Jules Ferry, dont certains <strong>choix</strong> étaient malgré tout fort<br />
contestables, décida avec ses contemporains de réformer l’école française en<br />
en faisant une institution laïque et obligatoire, c’était dans un contexte<br />
d’après-guerre et suivant un dessein purement politique. Il n’était pas<br />
philanthropique. L’objectif était de façonner un nouveau type d’individus<br />
capables de lire, écrire et compter en vue d’assumer leurs responsabilités de<br />
citoyens éclairés, et susceptibles de défendre les intérêts de leur patrie. Des<br />
voix se sont élevées pour dénoncer le côté coercitif d’une telle démarche,<br />
notamment sur le plan culturel. Soit !<br />
Mais qui pourrait prétendre aujourd’hui que cela n’a pas eu d’effets<br />
favorables sur le développement harmonieux de la société française ? Il ne<br />
s’agit pas de reproduire chez nous le même processus au détail près, mais plus<br />
simplement de nous en inspirer, tout en calquant se qui se fait de mieux<br />
ailleurs, afin de répondre aux nombreuses interrogations qui se posent à la<br />
Guyane dans sa diversité culturelle. En définitive, il conviendrait de faire en<br />
sorte que notre école nous comprenne davantage afin d’intégrer les exigences<br />
croissantes d’une société de plus en plus perturbée et en quête de sens.<br />
Cela dit, et en dépit des nombreux efforts réalisés, l’école à elle seule ne<br />
règlera pas tout. Notre projet ne réussira que si les médias d’information et de<br />
formation eux aussi acceptent de renforcer le travail de prise de conscience de<br />
nos vérités humaines, sociales et culturelles. Ce principe est déjà mis en<br />
œuvre au sein de nombreuses associations. Elles souhaitent ardemment qu’il<br />
soit mieux institutionnalisé à l’échelon politique.<br />
35