PDF INTEGRAL DL 238
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HISTOIRE & PATRIMOINE // Patrimoine(s), le défi de la conservation<br />
14<br />
/#<strong>238</strong>/NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017<br />
AUTOIRE<br />
LE DEVENIR D’UN PAYSAGE<br />
« Autoire est un<br />
cas d’école et<br />
en même temps<br />
un site plutôt<br />
atypique dans<br />
le réseau des<br />
Espaces naturels<br />
sensibles<br />
du Département<br />
», précise<br />
Les ruines rénovées du cirque d’Autoire<br />
Maryline Bes.<br />
D’abord repéré en raison de sa « roque », cette ruine<br />
de fortification bâtie dans les falaises, le lieu a ensuite<br />
fait l’objet d’une attention plus large pour être pris<br />
en compte dans la globalité de son paysage : l’action<br />
du Département se mène aujourd’hui à l’échelle du<br />
cirque d’Autoire, de cette « reculée » emblématique des<br />
rebords orientaux du Causse.<br />
Le site d’Autoire, avec sa cascade, est renommé depuis<br />
longtemps, balade du dimanche des lotois comme lieu<br />
de visite touristique. Bien que faiblement signalé, il<br />
connaît chaque année une fréquentation importante<br />
et pâtit d’une circulation automobile vite chaotique au<br />
fil des petites routes d’accès. « Le souhait est de mieux<br />
gérer la fréquentation et d’amener à une autre façon<br />
de découvrir le site », explique Catherine Marlas, viceprésidente<br />
du Département. La redéfinition des cheminements<br />
et des aires de stationnement, ainsi que des<br />
garde-corps pour sécuriser les points de vue, ont été les<br />
premières mesures réalisées en ce sens. Il s’agira aussi<br />
de préserver la faune et la flore des milieux rupestres<br />
et d’accompagner la pratique de l’escalade. Comme sur<br />
d’autres sites ENS, le Département a acquis une partie<br />
du site pour en faciliter la gestion, notamment ici la<br />
parcelle comprenant la fortification.<br />
La roque d’Autoire n’est pas unique mais elle nécessitait<br />
d’être consolidée ici en raison de la fréquentation<br />
du site et de par son inscription dans le paysage.<br />
« La commande était de cristalliser les ruines, explique<br />
l’architecte Robin Annett, qui a conduit les travaux. Le<br />
but est de transmettre ce patrimoine sans danger, mais<br />
sans vouloir le reconstituer – il n’y avait pas de raison<br />
d’être de le reconstruire ni de traces historiques permettant<br />
de le faire. J’ai voulu laisser une part de rêve<br />
aux visiteurs, qui peuvent y entrer librement. »<br />
La stabilisation du bâti a nécessité l’ajout de rares<br />
pierres neuves et la fabrication d’un mortier de joint<br />
savamment étudié à partir des matériaux de maçonnerie<br />
d’origine. « La sauvegarde de ce patrimoine nécessitait<br />
un projet d’architecture, nourri des connaissances<br />
du site », résume l’architecte, qui se réjouit du fait de<br />
consacrer des moyens collectifs à rénover un paysage<br />
du passé, « inutile ». Pas tant que ça : la renommée du<br />
site amène des retombées économiques importantes, et<br />
cette restauration a fait redécouvrir le lieu aux habitants<br />
et aux élus.<br />
moigne Jean De Chalain, qui fut président<br />
de l’ASMPQ : « avant les années 80, les lotois<br />
et leurs élus étaient peu sensibilisés à leur<br />
patrimoine. Ce furent les gens venus d’ailleurs<br />
qui le mirent en valeur. Le patrimoine<br />
pose les mêmes questions qu’il y a quarante<br />
ans mais la prise de conscience est bien plus<br />
D’atypiques masonnettes à Quissac