PDF INTEGRAL DL 238

CLÉMENT BOUSCAREL,
PROFESSION : PAYSAN CONTEUR
Clément Bouscarel
a deux métiers. Le
premier, il l'a hérité
de ses ancêtres avec
la ferme familiale
où ont travaillé
plusieurs générations
avant lui. Il
élève des canards
et produit des noix,
mais aussi luzerne,
blé, orge, maïs et,
pour les besoins de
la consommation
courante, lapins, dindons,
abeilles pour le miel, légumes... "Toute la ferme
est en bio." précise-t-il.
Son second métier est le fruit de deux passions : son
Quercy natal et le conte, par lequel il partage l'histoire
de son pays et les traditions d'un passé transmis
par voie orale de génération en génération. Ses histoires
racontent la vie, la nature, et se peuplent parfois
de personnages magiques pour devenir légendes.
Et tout cela en français mêlé d'occitan, "pour la
musique" précise le conteur qui parle couramment les
deux langues, "et parce que ces histoires parlent d'un
temps où les gens d'ici ne parlaient pas français !".
Cela fait 5 ou 6 ans qu'il exerce sa double profession,
après des études en environnement et une expérience
de guide touristique. "J'organisais des randonnées de
découverte de la nature et du patrimoine. Un jour, pour
animer une soirée, j'ai raconté les histoires que j'entendais
dans ma famille quand j'étais petit." La passion
s'est conjuguée au talent et de conteur occasionnel,
Clément Bouscarel est devenu conteur professionnel.
Il se produit dans des festivals et fait vivre le
patrimoine par des visites contées. Ses histoires ont
plusieurs niveaux de lecture. Amoureux de la nature,
écologique dans l'âme bien sûr, il en profite pour distiller
quelques messages "de simple bon sens paysan".
Acteur touristique atypique, cet ambassadeur du
Quercy a su créer une passerelle entre agriculture,
culture et patrimoine. Un projet sommeille : restaurer
la maison du 18è siècle de ses ancêtres, l'"oustal
vielh", et en faire un lieu de transmission. "J'aimerais
y perpétuer la transmission orale par une scène
ouverte autour du conte ou encore des ateliers type
vannerie…" Le projet n’avance pas vite : "Je n'ai pas de
financement et je fais tout par moi-même." La valeur
que revendique avant tout Clément Bouscarel, c'est la
liberté. Cela dit, si un mécène a un coup de cœur pour
son projet, il lui ouvrira sa porte tout grand !
lées de la Dordogne et du Lot. Nous pouvons
en estimer les retombées économiques en extrapolant
les résultats observés par exemple
sur le canal du Midi." Œnotourisme, géotourisme
sont d'autres thématiques intéressantes.
Au sein de l'Occitanie, le Lot reste-t-il visible ?
Pierre Lagache est confiant : "Nous proposons
des grandes destinations -vallée du
Lot, de la Dordogne- à l'échelle de la région.
Notre patrimoine terrestre et souterrain est
renommé et labellisé : monuments historiques,
géoparcs, patrimoine de l’Unesco…
Le Parc naturel régional des causses du
Quercy nous donne accès au réseau régional
des parcs. Notre réseau d'offices de tourisme,
au nombre de 9, est bien structuré, et nous
sommes plutôt en avance dans ce domaine."
Le tourisme est l'un des piliers de l'économie
lotoise, renchérit Thomas Chardard,
et un rapprochement des forces vives des
départements d'Occitanie serait idéal pour
tisser une filière régionale forte de sa diversité.
UNE AGRICULTURE AUX
PRODUITS D'EXCELLENCE
La filière agricole et agro-alimentaire lotoise
s’est forgé une renommée. Aux côtés
d’une filière "gras" à Gourdon et Gramat
en belle progression, les produits "made
in Lot" sont marqués AOC, AOP, IGP ou Label
Rouge, et régulièrement récompensés
(57 médailles au dernier Salon de l'agriculture).
Vin, melons, truffes, safran, noix,
agneau fermier, Rocamadour... contribuent
à la réputation de la gastronomie, tirée vers
le haut avec la création -il y a 30 ans là encore
!- des Bonnes Tables du Lot, réseau de
restaurateurs engagés dans une démarche
qualité autour de la valorisation des pro-
/#238/NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2017 TERRITOIRE // Economie
35