Protection phytosanitaire du niébé : nombre de traitements ... - Slire
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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
<strong>Protection</strong> <strong>phytosanitaire</strong> <strong>du</strong> <strong>niébé</strong> : <strong>nombre</strong> <strong>de</strong> <strong>traitements</strong><br />
Résumé:<br />
chimiques pour un bon ren<strong>de</strong>ment<br />
A. YEHOUENOU '<br />
Le <strong>niébé</strong>, Vigna unguiculata Walp (L) est une source importante <strong>de</strong> protéine dans l'alimentation <strong>de</strong>s populations<br />
au Bénin. Des programmes <strong>de</strong> recherche ont permis <strong>de</strong> sélectionner et <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong>s variétés à haut potentiel<br />
<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment qui, en raison notamment <strong>de</strong> la pression <strong>de</strong>s insectes ravageurs, ne peuvent exprimer toute leur<br />
potentialité en milieu paysan. En l'absence d'une résistance variétale adéquate, <strong>de</strong> bons ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> <strong>niébé</strong><br />
ne peuvent être obtenus sans protection <strong>phytosanitaire</strong>. Les premiers chercheurs ont recommandé six à huit<br />
<strong>traitements</strong> chimiques, <strong>nombre</strong> qui a été ensuite diminué à trois ou quatre. La présente étu<strong>de</strong> a été menée pour<br />
comparer la protection assurée par un, <strong>de</strong>ux et trois <strong>traitements</strong> chimiques comparés à un témoin non traité.<br />
Les observations ont été portées sur les ravageurs ci-après : les thrips (Megalurothrips sjostedtîï, les punaises<br />
suceuses <strong>de</strong> gousses, la chenille foreuse <strong>de</strong> fleurs et dè gousses (Maruca testulalis) et le tortrici<strong>de</strong> (Cydia<br />
ptychora). Les essais étaient con<strong>du</strong>its dans le Nord Bénin. Les résultats ont montré que les effets <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux et<br />
trois <strong>traitements</strong> chimiques sur les populations <strong>de</strong> ravageurs ne diffèrent pas significativement et il n'y a non<br />
plus <strong>de</strong> différence significative entre ces <strong>de</strong>ux <strong>traitements</strong> pour ce qui concerne le ren<strong>de</strong>ment grain (p : 0,05).<br />
Les considérations économiques ont montré que le surplus <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment quelquefois dégagé <strong>de</strong>s parcelles<br />
traitées trois fois par rapport à celles traitées <strong>de</strong>ux fois n'est rémunérateur qu'à la condition que le pro<strong>du</strong>cteur<br />
atten<strong>de</strong> cinq à six mois avant la commercialisation.<br />
Mots-clés: insectes ravageurs, <strong>traitements</strong> chimiques, <strong>niébé</strong>, Bénin.<br />
Abstract<br />
Cowpea. Vigna unguiculata (L) Walp is an important source of protein for the population in Benin. Research<br />
programs improved and released cowpea varieties of high yield potentiality, which, <strong>du</strong>e to insect pest<br />
constraints cannot express their potentiality in far mer fields. As a<strong>de</strong>quate levels of variety resistance against<br />
insect pests have yet to be found, high cowpea yield cannot be attained without the use of chemicals. Earlier<br />
researchers on cowpea insect pests recommen<strong>de</strong>d six to eight sprays. This number of spraying has been<br />
re<strong>du</strong>ced later to three or four. During this study, two and three chemical sprays have been compared and focus<br />
was on four insect pests: legume flower thrips (Megalurothrips sjostedtîï, pod sucking bugs, legume pod borer<br />
(Maruca testulalisl and the tortricid (Cydia ptychora). The trials were carried out at two locations in northern<br />
Benin. Results showed that the effects of two and three sprays on insect pest populations did not differ<br />
significantly; neither were there differences in their grain yield at. 0,05-probability level. Economic<br />
consi<strong>de</strong>rations showed that three sprays gives high profit value only wh en farmer store the harvest and wait<br />
for five or six months before sale.<br />
Key words: insect pests. chemical spray, cowpea, Benin<br />
Intro<strong>du</strong>ction<br />
Plante peu exigeante en eau et à valeur<br />
nutritive très élevée (BAL, 1990), le<br />
<strong>niébé</strong>. Vigna unguicu/ata Walp (L), joue<br />
un rôle important dans l'alimentation <strong>de</strong>s<br />
populations au Bénin (YEHOUENOU,<br />
1994). Les stations <strong>de</strong> recherche d'Ina<br />
et <strong>de</strong> Niaouli ont i<strong>de</strong>ntifié et diffusé <strong>de</strong>s<br />
variétés à haut potentiel <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment<br />
qui, en raison <strong>de</strong>s contraintes d'ordre<br />
1 A. YEHOUENOU est chercheur à la station <strong>de</strong> recherches sur les cultures vivrières <strong>de</strong> Niaouli<br />
32
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique<br />
entomologique ne peuvent exprimer leur<br />
potentialité en milieu paysan.<br />
En effet, le <strong>niébé</strong>, <strong>du</strong> semis à la récolte<br />
et <strong>du</strong>rant le stockage est victime<br />
d'attaque d'insectes (BAL, 1990). En<br />
absence d'une résistance variétale<br />
adéquate, un bon ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>niébé</strong> ne<br />
peut être obtenu sans protection<br />
<strong>phytosanitaire</strong> (LDC, 1990). Sans<br />
mesure <strong>phytosanitaire</strong>, le <strong>niébé</strong> pro<strong>du</strong>it<br />
entre 12 et 20% <strong>de</strong> son potentiel<br />
(JAKPASU, 1991).<br />
Les premiers chercheurs sur le <strong>niébé</strong> ont<br />
recommandé six à huit <strong>traitements</strong><br />
chimiques par semaine à partir <strong>de</strong><br />
quelques jours après le semis (BOOKER,<br />
1965 ; RAHEJA, 1976). Suivant ce<br />
calendrier <strong>de</strong> traitement conventionnel,<br />
les <strong>traitements</strong> chimiques se font<br />
systématiquement que les dégâts<br />
d'insectes soient importants ou non. Ces<br />
<strong>traitements</strong> donnent lieu à <strong>de</strong>s<br />
déversements <strong>de</strong> quantités non<br />
négligeables <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>its toxiques dans<br />
l'écosystème.<br />
A part les effets nocifs sur les insectes<br />
bénéfiques et les conséquences sur<br />
l'environnement, ces <strong>traitements</strong><br />
conventionnels sont très coûteux et<br />
appauvrissent considérablement les<br />
paysans, petits exploitants agricoles. La<br />
station d'Ina a alors, en tenant compte<br />
<strong>de</strong>s différents sta<strong>de</strong>s critiques <strong>de</strong> la<br />
végétation <strong>du</strong> <strong>niébé</strong>, expérimenté et<br />
préconisé trois à quatre <strong>traitements</strong><br />
suivant la pression parasitaire (SRCV<br />
Ina, 1992). Ne peut-on donc pas ré<strong>du</strong>ire<br />
davantage le <strong>nombre</strong> <strong>de</strong> <strong>traitements</strong><br />
33<br />
Numéro 23 - décembre 1998<br />
chimiques et garantir un bon<br />
ren<strong>de</strong>ment? La présente communication<br />
fait le point <strong>de</strong> cinq années<br />
d'investigation dans ce sens. La<br />
dimension économique d'une telle<br />
approche a également été prise en<br />
compte.<br />
Matériel et métho<strong>de</strong>s<br />
Dispositif expérimental:<br />
Cette expérimentation qui a débuté en<br />
1990 a été menée <strong>du</strong>rant les trois<br />
premières années sur la Station <strong>de</strong><br />
Recherche sur les Cultures Vivrières<br />
d'Ina qui est située dans la zone<br />
agroécologique Nord guinéenne. Elle a<br />
été ensuite éten<strong>du</strong>e au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong>rnières années au site d'Angaradébou<br />
(zone soudanienne).<br />
Les essais sont con<strong>du</strong>its dans un<br />
dispositif <strong>de</strong> bloc aléatoire complet à 4<br />
répétitions, sur <strong>de</strong>s parcelles<br />
élémentaires <strong>de</strong> 14 lignes <strong>de</strong> 16 mètres.<br />
La parcelle utile est constituée <strong>de</strong> 10<br />
lignes centrales avec <strong>de</strong>ux poquets<br />
éliminés à chaque extrémité. Ces<br />
parcelles sont séparées les unes <strong>de</strong>s<br />
autres par une ban<strong>de</strong> enherbée <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
mètres et on réalise la pulvérisation par<br />
temps calme pour limiter les pertes. Les<br />
blocs sont séparés par une ban<strong>de</strong><br />
enherbée <strong>de</strong> trois mètres. La pratique<br />
agricole utilisée est le semis à plat<br />
réalisé chaque campagne entre fin juillet<br />
et début août avec un écartement <strong>de</strong><br />
0,60 m entre les lignes et 0,20 m entre
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
les poquets. Le démariage à <strong>de</strong>ux plants<br />
par poquet a été réalisé 15 jours après la<br />
levée. Le premier sarclage a été fait 15<br />
jours après semis. Le <strong>de</strong>uxième sarclage<br />
et le binage ont été réalisés lorsqu'ils<br />
sont jugés nécessaires.<br />
La variété <strong>de</strong> <strong>niébé</strong> utilisée est TVX<br />
1850-01 F avec un cycle <strong>de</strong> 60 jours et<br />
un port semi-érigé.<br />
Modalités<br />
insectici<strong>de</strong>s<br />
L'insectici<strong>de</strong> utilisé est le «kinikini », un<br />
binaire composé <strong>de</strong> Cyfluthrine (9,6g/l<br />
<strong>de</strong> pro<strong>du</strong>it commercial à l'hectare) et<br />
Malathion (400g/l).<br />
d'application<br />
<strong>de</strong>s<br />
Trois régimes insectici<strong>de</strong>s ont été<br />
comparés à un témoin non traité:<br />
Sans traitement parcelle non<br />
pulvérisée (tO)<br />
Parcelle traitée une fois: dès<br />
l'initiation <strong>de</strong>s premières fleurs (t l ).<br />
Parcelle traitée <strong>de</strong>ux fois dès<br />
l'initiation <strong>de</strong>s premières fleurs et dès<br />
l'initiation <strong>de</strong>s premières gousses<br />
(t2).<br />
Parcelle traitée trois fois dès<br />
l'initiation <strong>de</strong>s premières fleurs, dès<br />
l'initiation <strong>de</strong>s premières gousses et<br />
<strong>de</strong>ux semaines après l'initiation <strong>de</strong>s<br />
premières gousses (t3).<br />
Suivi <strong>de</strong>s infestations et dégâts<br />
d'insectes<br />
L'effet <strong>de</strong>s <strong>traitements</strong> a été évalué en<br />
relation avec le contrôle <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong><br />
principaux insectes nuisibles cibles tels<br />
que:<br />
34<br />
Pucerons et insectes défoliateurs : en<br />
raison <strong>de</strong> leur manifestation sporadique,<br />
les parcelles (à l'exception <strong>de</strong> celles non<br />
traitées) ont reçu au cours <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
campagnes un traitement facultatif en<br />
cas <strong>de</strong> forte attaque.<br />
Thrips : l'évaluation <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong><br />
populations <strong>de</strong>s thrips a été assurée par<br />
la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> "drop board". Cette<br />
métho<strong>de</strong> consiste à secouer le plant <strong>de</strong><br />
<strong>niébé</strong> tôt le matin <strong>de</strong> manière à faire<br />
tomber les insectes sur une planche<br />
in<strong>du</strong>ite <strong>de</strong> colle. Elle a été complétée<br />
avant la floraison par <strong>de</strong>s prélèvements<br />
par parcelle <strong>de</strong> 10 bourgeons foliaires<br />
cueillis, au sommet, au milieu et à la<br />
base <strong>de</strong>s plants sur les lignes <strong>de</strong><br />
bor<strong>du</strong>re. A la floraison, à part les<br />
bourgeons foliaires, dix fleurs sont<br />
cueillies <strong>de</strong> la même manière. Ces<br />
bourgeons foliaires et fleurs conservés<br />
dans <strong>de</strong> l'alcool à 70 % ont été<br />
dépouillés au laboratoire et les thrips<br />
sont comptés sous loupe binoculaire.<br />
Punaises suceuses <strong>de</strong> gousses : les<br />
niveaux <strong>de</strong> populations ont été évalués<br />
par observation visuelle très tôt le matin.<br />
Leur dégât a été estimé par comptage<br />
<strong>de</strong>s gousses piquées (ou étranglées).<br />
• Foreuses <strong>de</strong> gousses : les larves <strong>de</strong><br />
Maruca et <strong>de</strong> Cydia sont comptées.<br />
Leurs dégâts ont été évalués par<br />
comptage <strong>de</strong>s gousses perforées.<br />
Pro<strong>du</strong>ction<br />
Le ren<strong>de</strong>ment grain a été calculé à partir<br />
<strong>de</strong>s parcelles utiles. Les données ont été<br />
analysées et une subséquente séparation<br />
<strong>de</strong>s moyennes par le test <strong>de</strong> Duncan a<br />
été réalisée.
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique<br />
Thrips:<br />
RESULTATS<br />
La population <strong>de</strong> Thrips, Magalurothrips<br />
sjostedti Tryb., reste plus <strong>de</strong>nse sur les<br />
parcelles non traitées que sur les autres<br />
parcelles (tableaux 1a et 1b). On<br />
observe plus <strong>de</strong> thrips sur les boutons<br />
floraux <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille et sur les fleurs.<br />
C'est aussi ce qu'a observé TAMO et al<br />
(1993) qui rapportent que les<br />
inflorescences avec <strong>de</strong>s fleurs ouvertes<br />
sont <strong>de</strong>s organes plus attractifs que les<br />
autres parties <strong>de</strong> la plante. La population<br />
<strong>de</strong> thrips décroît au fur et à mesure que<br />
le <strong>nombre</strong> <strong>de</strong> traitement chimique<br />
augmente. A Ina, la campagne 1991 a<br />
connu une plus forte pullulation <strong>de</strong> thrips<br />
que les autres années. On note que la<br />
pression <strong>de</strong> l'insecte reste plus forte à<br />
Angaradébou qu'à Ina.<br />
Punaises suceuses <strong>de</strong> gousses (PSG)<br />
Les tableaux 2a et 2b montrent, à<br />
l'exception <strong>de</strong> la campagne 1992, que<br />
les parcelles traitées ont <strong>de</strong> façon<br />
générale moins <strong>de</strong> PSG et que <strong>de</strong> façon<br />
particulière les parcelles traitées <strong>de</strong>ux et<br />
trois fois sont moins envahies par ces<br />
insectes. Toutes les espèces <strong>de</strong><br />
punaises sont rencontrées, ce qui<br />
confirme l'observation <strong>de</strong> JACKAI<br />
(1988) qui rapporte que toutes les<br />
espèces peuvent attaquer simultanément<br />
le <strong>niébé</strong>. Il s'agit entre autres <strong>de</strong><br />
35<br />
Numéro 23 - décembre 1998<br />
Clavigralla tomentosicollis (Stal), C.<br />
shadabi (Dolling) (syn. Acanthomia<br />
horrida (Germar), Riptortus <strong>de</strong>ntipes<br />
(Fabricius), Anoplocnemis curvipes<br />
(Fabricius). Dès l'apparition <strong>de</strong> jeunes<br />
gousses, on rencontre surtout les<br />
a<strong>du</strong>ltes PSG, responsables '<strong>de</strong>s dégâts.<br />
Les jeunes PSG ne font leur apparition<br />
que plus tard. Cette observation<br />
confirme celle <strong>de</strong> DREYER et al (1994)<br />
qui rapportent que les nymphes <strong>de</strong> PSG<br />
apparaissent généralement tard à la<br />
maturité <strong>de</strong>s gousses. Clavigralla<br />
tomentosicollis Stal reste l'espèce la<br />
plus rencontrée et la plus dommageable.<br />
Lépidoptères foreurs <strong>de</strong> gousses<br />
Les Lépidoptères cibles sont Maruca<br />
vitra ta (syn. M. testulalis) et Cydia<br />
ptychora. S'agissant <strong>de</strong> M. testulelis, la<br />
majorité <strong>de</strong>s larves était observée dans<br />
les boutons floraux et les fleurs. C.<br />
ptychora a été observé un peu plus tard<br />
quand les gousses étaient pratiquement<br />
mures. Il a été recensé plus <strong>de</strong> M.<br />
testulelis que C. ptychora. Les tableaux<br />
3a et 3b révèlent que la chute <strong>de</strong>s<br />
populations <strong>de</strong> lépidoptères est<br />
proportionnelle au <strong>nombre</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>traitements</strong> chimiques. Toutefois la<br />
campagne 1993, caractérisée par une<br />
forte pullulation <strong>de</strong> Maruca, marque une<br />
exception. Ce sont les parcelles 2 fois<br />
traitées qui ont été plus attaquées que<br />
celles traitées une fois.
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 7998<br />
Tableau1a : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> Thrips sous l'effet <strong>de</strong> différents régimes <strong>de</strong><br />
traitement chimique à Ina (1990, 1991, 1992, 1993, et 1994)<br />
Campagnes<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement 1990 1991 1992 1993 1994<br />
Parcelles non traitées n,OOa* 287,75a 11,00 40,54ab 14,00a<br />
Parcelles 1 fois traitées 51,00b 240,00ab 8,50 37,00b 8,50bc<br />
Parcelles 2 fois traitées 40,75b 185,75b 5,25 28,25c 14,50a<br />
Parcelles 3 fois traitées 46,25b 207,25b 7,75 31,37c 5,50c<br />
C.V. (%) 29,20 17,95 38,10 26,45 33,83<br />
PPDS** (5%) 15,18 57,28 3,57 4,75<br />
* Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (P= 0,05).<br />
* * Plus petite différence significative.<br />
Tableau 1b : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> Thrips sous l'effet <strong>de</strong> différents régimes <strong>de</strong><br />
traitement chimique à Angaradébou (1993, et 1994)<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement<br />
Parcelles non traitées<br />
Parcelles 1 fois traitées<br />
Parcelles 2 fois traitées<br />
Parcelles 3 fois traitées<br />
C.V. (%)<br />
PPDS (5%)<br />
Campagnes<br />
1993<br />
444,75 a*<br />
323,25 b<br />
183,50 c<br />
150,75 c<br />
10,96<br />
112,21<br />
1994<br />
259,00 a<br />
131,50 b<br />
47,00 c<br />
34,25 c<br />
11,50<br />
75,84<br />
* Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lèttres ne diffèrent pas<br />
significativement (P= 0,05).<br />
36
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
Tableau 2a : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> punaises suceuses <strong>de</strong> gousses sous l'effet <strong>de</strong><br />
différents régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong> chimiques à Ina.<br />
Campagnes<br />
Régimes <strong>de</strong> 1990 1991 1992 1993 1994<br />
traitement<br />
Parcelles non 48,75 a* 448,75a 15,75 48,12ab LO,OOa<br />
traitées<br />
Parcelles 1 fois 39,25 ab 245,25b 9,00 23,75b 15,25bc<br />
traitées<br />
Parcelles 2 fois 21,75 b 194,75bc 18,00 22,00b 11,25b<br />
traitées<br />
Parcelles 3 fois 22,75 b 144,50c 12,50 20,87b 11,25b<br />
traitées<br />
C.V. (0/0) 47,12 34,67 49,81 59,88 34,35<br />
PPDS (5%) 18,19 116,22 30,38 4,58<br />
* Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (P= 0,05).<br />
Tableau 2b : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> punaises suceuses <strong>de</strong> gousses sous l'effet <strong>de</strong><br />
différents régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong> chimiques à Angaradébou.<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement<br />
Parcelles non traitées<br />
Parcelles 1 fois traitées<br />
Parcelles 2 fois traitées<br />
Parcelles 3 fois traitées<br />
C.V. (%)<br />
PPDS (5%)<br />
Campagnes<br />
1993<br />
48,75 a*<br />
60,50 a<br />
23,75 b<br />
23,25 b<br />
21,98<br />
23,50<br />
1994<br />
15,00 b<br />
32,25 a<br />
1,50 c<br />
2,00 c<br />
29,44<br />
11,72<br />
* Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (P= 0,05).<br />
37
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
Tableau 3a : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> Maruca et Cydia sous l'effet <strong>de</strong> différents<br />
régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong> chimiques à Ina<br />
Campagnes<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement 1990 1991 1992 1993 1994<br />
Parcelles non traitées 8,50a* 21,25a 1,50 144,05a 13,50<br />
Parcelles une fois traitées 3,00b 17,50ab 1,00 93,25a 12,75<br />
Parcelles 2 fois traitées 2,25b 10,25b 1,00 117,50a 8,25<br />
Parcelles 3 fois traitées 5,50ab 9,50b 0,75 65,75b 5,25<br />
C.V. (%) 69,29 23,27 39,22 34,04 50,25<br />
PPOS (5%) 4,50 8,50 27,03<br />
,. Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (P= 0,05).<br />
Tableau 3b : Evolution <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> Maruca et Cydia sous l'effet <strong>de</strong> différents<br />
régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong> chimiques à Angaradébou (1993-1994).<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement<br />
Parcelles non traitées<br />
Parcelles 1 fois traitées<br />
Parcelles 2 fois traitées<br />
Parcelles 3 fois traitées<br />
C.V. (%)<br />
PPOS (5%)<br />
Campagnes<br />
1993 1994<br />
6,25<br />
9,25<br />
5,50<br />
5,00<br />
49,45<br />
_._---...---------------,---------------------<br />
38
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique<br />
Dégâts <strong>de</strong>s ravageurs<br />
On note une équivalence <strong>de</strong>s <strong>traitements</strong><br />
chimiques pour les dégâts <strong>de</strong>s papillons<br />
foreurs et <strong>de</strong>s PSG sur les gousses à<br />
l'exception <strong>de</strong> la campagne 1990 à Ina<br />
où les parcelles traitées trois fois ont<br />
significativement moins <strong>de</strong> gousses<br />
perforées que les autres (tableau 4a).<br />
Par contre, sur les <strong>de</strong>ux campagnes à<br />
Angaradébou, ce sont les parcelles<br />
traitées une fois qui ont été plus<br />
attaquées. Les parcelles <strong>de</strong>ux fois et<br />
trois fois traitées comportent moins <strong>de</strong><br />
dégâts sans cependant <strong>de</strong> différence<br />
significative (tableau 4b). Les parcelles<br />
non traitées ont peu ou pas <strong>du</strong> tout <strong>de</strong><br />
gousses attaquées. Ceci s'explique par<br />
le fait que ces parcelles ayant subi une<br />
forte attaque <strong>de</strong> thrips ont pro<strong>du</strong>it peu<br />
ou pratiquement pas <strong>de</strong> gousses.<br />
Sur les 2 sites, les dommages causés<br />
par les PSG ont été observés à tous les<br />
sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s gousses. Ceci<br />
est conforme à l'observation <strong>de</strong> DREYER<br />
et BAUMGÂRTNER (1995).<br />
Ren<strong>de</strong>ment en grains<br />
Le ren<strong>de</strong>ment grain varie considéra<br />
blement d'une année à l'autre. Sur les 2<br />
sites, les parcelles non traitées ont<br />
donné <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments significativement<br />
plus bas que celles traitées. Les<br />
parcelles 2 fois et 3 fois traitées ont<br />
donné les meilleurs ren<strong>de</strong>ments à Ina<br />
(tableau 5a). La même tendance<br />
s'observe à Angaradébou sur les 2<br />
années <strong>de</strong> culture (tableau 5b) où les<br />
39<br />
Numéro 23 - décembre 1998<br />
parcelles non traitées ont donné un<br />
ren<strong>de</strong>ment nul. Les parcelles traitées une<br />
fois ont aussi donné un ren<strong>de</strong>ment nul<br />
<strong>du</strong>rant la campagne 1994.<br />
A l'exception <strong>de</strong> 1992 à Angaradébou<br />
où les parcelles traitées trois fois ont<br />
donné un ren<strong>de</strong>ment plus élevé que les<br />
parcelles traitées <strong>de</strong>ux fois, dans tous<br />
les cas les ren<strong>de</strong>ments sur les parcelles<br />
traitées <strong>de</strong>ux fois et traitées trois fois<br />
restent équivalents. Ceci renforce la<br />
pensée <strong>de</strong> JAKPASU (1991) qui a<br />
rapporté qu'on n'a pas besoin <strong>de</strong> tuer<br />
tous les insectes avant d'avoir un<br />
ren<strong>de</strong>ment optimal sur le <strong>niébé</strong>. Les<br />
ren<strong>de</strong>ments grains restent plus élevés à<br />
Ina qu'à Angaradébou.<br />
La pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>niébé</strong> n'est stable ni<br />
dans le temps ni dans l'espace (figure 1<br />
et figure 2). Cette pro<strong>du</strong>ction est<br />
considérablement influencée entre autres<br />
factures par la pluviométrie qui a prévalu<br />
au cours <strong>de</strong>s campagnes. En effet les<br />
années <strong>de</strong> forte pluviométrie influencent<br />
dans le sens <strong>de</strong> la baisse le ren<strong>de</strong>ment<br />
grain dans la mesure où ces années<br />
favorisent la pullulation <strong>de</strong>s ravageurs<br />
redoutables tels que Maruca. Cette<br />
pensée est supportée par celle <strong>de</strong><br />
DREYER (1994). Selon lui, les relevés<br />
climatologiques <strong>de</strong> la station <strong>de</strong> l' liTA<br />
ont montré que la saison sèche <strong>de</strong><br />
1991/92 a reçu une inhabituelle<br />
abondante pluviométrie qui a permis <strong>de</strong>s<br />
conditions favorables pour la survie <strong>de</strong><br />
Maruca.
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
Tableau 4a : Evolution <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong>s ravageurs soue différents régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong><br />
chimiques à Ina<br />
Régimes <strong>de</strong><br />
<strong>traitements</strong><br />
Parcelles non<br />
traitées<br />
Parcelles traitées<br />
une fois<br />
Parcelles traitées<br />
<strong>de</strong>ux fois<br />
Parcelles traitées<br />
trois fois<br />
C.v. lOlo)<br />
Ppds (5%)<br />
Gousses<br />
piquées<br />
16,25<br />
8,75<br />
7,00<br />
6,50<br />
34,54<br />
1990<br />
Gousses<br />
perforées<br />
8,60a*<br />
4,60ab<br />
5,25ab<br />
0,50c<br />
33,14<br />
3,95<br />
Campagnes<br />
1992 1993 1994<br />
Gousses<br />
piquées<br />
17,25<br />
14,00<br />
16,25<br />
19,25<br />
13,41<br />
Gousses Gousses<br />
perforées attaquées<br />
6,75 59,14a<br />
5,00 65,00a<br />
5,75<br />
4,00<br />
23,82<br />
35,00b<br />
44,75ab<br />
34,04<br />
22,59<br />
Gousses<br />
attaquées<br />
* Dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (p= 0,05).<br />
Tableau 4b : Evolution <strong>de</strong>s dégâts <strong>de</strong>s ravageurs sous différents régimes <strong>de</strong> <strong>traitements</strong><br />
chimiques à Angaradébou (1993 et 1994)<br />
Régimes <strong>de</strong><br />
<strong>traitements</strong><br />
Campagnes<br />
1993 1994<br />
Gousses Gousses Gousses Gousses<br />
piquées perforées piquées perforées<br />
Parcelles non traitées 10,00b* O,OOb O,OOb O,OOb<br />
Parcelles traitées une 25,75a 20,25a 27,50a 37,75<br />
fois<br />
Parcelles traitées <strong>de</strong>ux 6,75c 0,75b 4,75b 5,OOb<br />
fois<br />
Parcelles traitées trois 5,75c O,75b 3,50b 5,25b<br />
fois<br />
C.v. (%) 14,24 28,79 38,68 26,49<br />
Ppds (5%) 3 17,22 21,36 29,54<br />
40<br />
40,75<br />
39,00<br />
24,75<br />
29,50<br />
26,61
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
Tableau 5a : Ren<strong>de</strong>ment en grains (kg/ha) <strong>de</strong> <strong>niébé</strong> à Ina au cours <strong>de</strong> 5 années.<br />
Campagne<br />
Régimes <strong>de</strong> 1990 1991 1992 1993 1994<br />
traitement<br />
Parcelles non 8b* 10b 246,21c 38Oc 132b<br />
traitées<br />
Parcelles traitées 290a 30b 552,76b 502b 466a<br />
une fois<br />
Parcelles traitées 340a 230a 650,35a 860a 540a<br />
<strong>de</strong>ux fois<br />
Parcelles traitées 250a 140a 727,35a 910a 466a<br />
trois fois<br />
C.v. (%) 29,95 44,22 20,11 18,01 32,92<br />
PPDS (5%) 128,96 91,56 95,72 105,24 78,06<br />
* dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (p = 0,05).<br />
Tableau 5b : Ren<strong>de</strong>ment en grains (kg/ha) <strong>de</strong> <strong>niébé</strong> à Angaradébou au cours <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
années.<br />
Campagnes<br />
Régimes <strong>de</strong> traitement 1993 1994<br />
Parcelles non traitées Od* Ob<br />
Parcelles traitées une fois 352c Ob<br />
Parcelles traitées <strong>de</strong>ux fois 438b 310a<br />
Parcelles traitées trois fois 511a 380a<br />
C.v. (%) 10,84 20,92<br />
PPDS (5%) 69,83 75,22<br />
* dans les colonnes, les moyennes suivies <strong>de</strong> mêmes lettres ne diffèrent pas<br />
significativement (p = 0,05).<br />
"-------------------.,--------------------<br />
41
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique<br />
Considérations économiques<br />
Les calculs statistiques ont prouvé qu'il<br />
n'y a pas <strong>de</strong> différence significative<br />
entre les parcelles traitées <strong>de</strong>ux fois et<br />
celles traitées trois fois. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> la<br />
statistique, <strong>de</strong>s considérations d'ordre<br />
économique ont permis d'envisager<br />
autrement le problème. En effet <strong>du</strong>rant<br />
les campagnes 1992 et 1993 à Ina et en<br />
1993 à Angaradébou (soit trois cas sur<br />
sept). les parcelles traitées trois fois ont<br />
donné 77, 50 et 73 kg <strong>de</strong> plus que les<br />
parcelles traitées <strong>de</strong>ux fois. Ces surplus<br />
ont généré <strong>de</strong>s valeurs monétaires<br />
variables selon les pério<strong>de</strong>s où le<br />
pro<strong>du</strong>cteur commercialise son <strong>niébé</strong> sur<br />
le marché (tableau 6a). Le ratio<br />
bénéfice/coût (tableau 6b) n'est<br />
intéressant que quand cette<br />
commercialisation est effectuée cinq à<br />
six mois après la récolte.<br />
DISCUSSION<br />
Sur les 2 sites les parcelles non traitées<br />
ont fourni <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />
significativement plus bas que celles<br />
traitées, à cause <strong>de</strong> l' activité alimentaire<br />
d'un complexe entomofaune parasitaire<br />
important et varié. De ce complexe<br />
parasitaire, la présente étu<strong>de</strong> s'est<br />
consacrée entre autres aux plus<br />
importants ravageurs à savoir les thrips,<br />
la chenille foreuse <strong>de</strong>s fleurs et <strong>de</strong>s<br />
gousses, le tortrici<strong>de</strong> et diverses espèces<br />
<strong>de</strong> punaises suceuses <strong>de</strong> gousses. Leur<br />
action néfaste ne peut être jugulée <strong>de</strong><br />
43<br />
Numéro 23 - décembre 1998<br />
manière efficace sans une protection<br />
chimique adéquate. En effet, plusieurs<br />
auteurs attestent que la lutte chimique<br />
est la plus efficace contre les ravageurs<br />
<strong>du</strong> <strong>niébé</strong> (DINA, 1979 ; FONDOHAN,<br />
1982 ; TA'AMA, 1983 ; JACKAï et<br />
NDLOVU, 1988). Cette efficacité <strong>du</strong><br />
traitement chimique est regle par<br />
d'importants facteurs: le mo<strong>de</strong> d'action<br />
<strong>de</strong> l'insectici<strong>de</strong>, son activité rési<strong>du</strong>elle,<br />
c'est à dire sa rémanence, et son mo<strong>de</strong><br />
d'application (JACKAï et NDLOVU,<br />
1988). « Kinikini Il, un binaire composé<br />
<strong>de</strong> Cyfluthrine-Malathion a permis <strong>de</strong><br />
contrôler les déprédateurs, d'où les<br />
ren<strong>de</strong>ments élevés obtenus sur les<br />
parcelles traitées par rapport à celles<br />
non traitées (tableaux 6a et 6b). Son<br />
avantage rési<strong>de</strong> dans le fait que Je<br />
mélange est constitué d'un pyréthrinoï<strong>de</strong><br />
et d'un organo phosphoré (Laboratoire<br />
<strong>de</strong> Défense <strong>de</strong>s Cultures (LDC), 1990).<br />
En ce qui concerne le mo<strong>de</strong><br />
d'application, les parcelles traitées <strong>de</strong>ux<br />
fois ont fourni <strong>de</strong>s résultats équivalents<br />
à celles traitées trois fois qui sont<br />
supposées avoir plus d'activités<br />
rési<strong>du</strong>elles, c'est à dire plus <strong>de</strong><br />
rémanence.<br />
Sur le plan économique, le surplus <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>ment quelque fois dégagé <strong>de</strong>s<br />
parcelles 3 fois traitées par rapport à<br />
celle 2 fois traitées n'est rémunérateur<br />
qu'à la condition que le pro<strong>du</strong>cteur<br />
atten<strong>de</strong> 5 à 6 mois avant <strong>de</strong><br />
commercialiser son <strong>niébé</strong> (tableau 6b).
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998<br />
Tableau 6a : Gain <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> grain obtenu sur <strong>de</strong>s parcelles traitées trois fois par<br />
rapport à celles traitées <strong>de</strong>ux fois<br />
Surplus (kg/ha)<br />
Valeur monétaire (1)<br />
Bénéfice<br />
Valeur monétaire (2)<br />
(1) Vente aussitôt après récolte<br />
(2) Vente 5 - 6 mois plus tard<br />
Ina (1992) Ina 1993 Angaradébou<br />
1993<br />
77 50 73<br />
(727 - 650) (910 - 860) (511 -438)<br />
11550 FCFA 7500 FCFA 10.950 FCFA<br />
(77 x 150 F) (50 x 150 F) (73 x 150)<br />
38500 FCFA 25000 FCFA 36.500 FCFA<br />
(77 x 500 F) (50 x 500 F) (73 x 500)<br />
Tableau 6b : Dépenses supplémentaires occasionnées par le 3e traitement chimique et<br />
rapport bénéfice/coût (B/C)<br />
Ina (1992) Ina Angaradébou<br />
(1993) 1993<br />
Coût insectici<strong>de</strong> (FCFA/1) 14.400 14.400 14.000<br />
Amortissement appareil <strong>de</strong> traitement 2.250 2.250 2.250<br />
(FCFA)<br />
Coût <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> stock (FCFA) 900 450 900<br />
total coût (C) 17.550 17.100 17.550<br />
Rapport (B/C) (1) 0,66 0,44 0,62<br />
(1) (B/C) aussitôt après récolte<br />
(2) (B/C) 5 - 6 mois plus tard<br />
(2) 2,19 1,46 2,07<br />
44
Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique<br />
Les considérations telles que le prix<br />
d'acquisition <strong>de</strong> l'insectici<strong>de</strong> (14.000<br />
FCFAlha), l'attente <strong>de</strong> 5 à 6 mois avant<br />
<strong>de</strong> livrer le pro<strong>du</strong>it <strong>de</strong> récolte sur le<br />
marché poussent à choisir <strong>de</strong> traiter 2<br />
fois le niéhé en cours <strong>de</strong> végétation.<br />
Traiter 2 fois nous semble le meilleur<br />
traitement surtout pour le petit<br />
exploitant agricole. Ce traitement<br />
présente aussi l'avantage <strong>de</strong> moins<br />
polluer l'environnement.<br />
CONCLUSION<br />
Sur les <strong>de</strong>ux sites et à travers les<br />
campagnes, les parcelles non traitées<br />
ont souffert plus d'attaque <strong>de</strong>s insectes<br />
ravageurs et ont pro<strong>du</strong>it les ren<strong>de</strong>ments<br />
les plus bas montrant ainsi qu'en<br />
absence <strong>de</strong> protection, il existe une<br />
menace certaine <strong>de</strong> cette culture par un<br />
complexe entomofaune parasitaire dont<br />
les plus dommageables sont les thrips,<br />
les punaises suceuses <strong>de</strong> gousses et les<br />
Lépidoptères foreurs <strong>de</strong> gousses.<br />
Il n'a été observé qu'une fois une<br />
différence significative entre les<br />
parcelles traitées <strong>de</strong>ux fois et celles qui<br />
le sont trois fois pour l'effet <strong>de</strong>s<br />
<strong>traitements</strong> sur les populations <strong>de</strong><br />
Maruca et <strong>de</strong> Cydia. Excepté ce cas on<br />
n'observe pas <strong>de</strong> différence significative<br />
entre les <strong>de</strong>ux <strong>traitements</strong> s'agissant <strong>de</strong>s<br />
autres ravageurs et le ren<strong>de</strong>ment grain.<br />
Les calculs économiques ont montré que<br />
le surplus <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment grain généré par<br />
le troisième traitement chimique n'est<br />
45<br />
Numéro 23 - décembre 7998<br />
rentable qu'à la condition que le <strong>niébé</strong><br />
soit livré sur le marché cinq à six moia<br />
après la récolte.<br />
Compte tenu <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, on peut<br />
affirmer que <strong>de</strong>ux <strong>traitements</strong> suffisent<br />
pour obtenir une bonne<br />
<strong>niébé</strong>.<br />
pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />
Traiter <strong>de</strong>ux fois le <strong>niébé</strong> au champ<br />
donnera un ren<strong>de</strong>ment encore plus<br />
intéressant si les considérations ci-après<br />
sont prises en compte:<br />
- la formation <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs à<br />
la reconnaissance <strong>de</strong>s principaux<br />
ravageurs <strong>du</strong> <strong>niébé</strong>,<br />
le respect <strong>de</strong>s doses<br />
recommandées <strong>de</strong> molécules chimiques<br />
à large spectre d'action,<br />
- l'utilisation <strong>de</strong> variétés <strong>de</strong> <strong>niébé</strong><br />
à floraison groupée,<br />
- l'utilisation <strong>de</strong> variétés <strong>de</strong> <strong>niébé</strong><br />
présentant une certaine résistance /<br />
tolérance vis-à-vis <strong>de</strong> certains<br />
insectes ou groupes d'insectes<br />
la connaissance <strong>du</strong> sta<strong>de</strong><br />
phénologique <strong>du</strong> <strong>niébé</strong> et la<br />
maîtrise <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> critique<br />
d'intervention pour les <strong>traitements</strong>.<br />
Références bibliographiques<br />
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Numéro 23 - décembre 7998<br />
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47<br />
Numéro 23 - décembre 1998<br />
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W 10 décembre 1994.