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Bulletin de la Recherche Agronomique Considérations économiques Les calculs statistiques ont prouvé qu'il n'y a pas de différence significative entre les parcelles traitées deux fois et celles traitées trois fois. Au-delà de la statistique, des considérations d'ordre économique ont permis d'envisager autrement le problème. En effet durant les campagnes 1992 et 1993 à Ina et en 1993 à Angaradébou (soit trois cas sur sept). les parcelles traitées trois fois ont donné 77, 50 et 73 kg de plus que les parcelles traitées deux fois. Ces surplus ont généré des valeurs monétaires variables selon les périodes où le producteur commercialise son niébé sur le marché (tableau 6a). Le ratio bénéfice/coût (tableau 6b) n'est intéressant que quand cette commercialisation est effectuée cinq à six mois après la récolte. DISCUSSION Sur les 2 sites les parcelles non traitées ont fourni des rendements significativement plus bas que celles traitées, à cause de l' activité alimentaire d'un complexe entomofaune parasitaire important et varié. De ce complexe parasitaire, la présente étude s'est consacrée entre autres aux plus importants ravageurs à savoir les thrips, la chenille foreuse des fleurs et des gousses, le tortricide et diverses espèces de punaises suceuses de gousses. Leur action néfaste ne peut être jugulée de 43 Numéro 23 - décembre 1998 manière efficace sans une protection chimique adéquate. En effet, plusieurs auteurs attestent que la lutte chimique est la plus efficace contre les ravageurs du niébé (DINA, 1979 ; FONDOHAN, 1982 ; TA'AMA, 1983 ; JACKAï et NDLOVU, 1988). Cette efficacité du traitement chimique est regle par d'importants facteurs: le mode d'action de l'insecticide, son activité résiduelle, c'est à dire sa rémanence, et son mode d'application (JACKAï et NDLOVU, 1988). « Kinikini Il, un binaire composé de Cyfluthrine-Malathion a permis de contrôler les déprédateurs, d'où les rendements élevés obtenus sur les parcelles traitées par rapport à celles non traitées (tableaux 6a et 6b). Son avantage réside dans le fait que Je mélange est constitué d'un pyréthrinoïde et d'un organo phosphoré (Laboratoire de Défense des Cultures (LDC), 1990). En ce qui concerne le mode d'application, les parcelles traitées deux fois ont fourni des résultats équivalents à celles traitées trois fois qui sont supposées avoir plus d'activités résiduelles, c'est à dire plus de rémanence. Sur le plan économique, le surplus de rendement quelque fois dégagé des parcelles 3 fois traitées par rapport à celle 2 fois traitées n'est rémunérateur qu'à la condition que le producteur attende 5 à 6 mois avant de commercialiser son niébé (tableau 6b).
Bulletin de la Recherche Agronomique Numéro 23 - décembre 1998 Tableau 6a : Gain de production de grain obtenu sur des parcelles traitées trois fois par rapport à celles traitées deux fois Surplus (kg/ha) Valeur monétaire (1) Bénéfice Valeur monétaire (2) (1) Vente aussitôt après récolte (2) Vente 5 - 6 mois plus tard Ina (1992) Ina 1993 Angaradébou 1993 77 50 73 (727 - 650) (910 - 860) (511 -438) 11550 FCFA 7500 FCFA 10.950 FCFA (77 x 150 F) (50 x 150 F) (73 x 150) 38500 FCFA 25000 FCFA 36.500 FCFA (77 x 500 F) (50 x 500 F) (73 x 500) Tableau 6b : Dépenses supplémentaires occasionnées par le 3e traitement chimique et rapport bénéfice/coût (B/C) Ina (1992) Ina Angaradébou (1993) 1993 Coût insecticide (FCFA/1) 14.400 14.400 14.000 Amortissement appareil de traitement 2.250 2.250 2.250 (FCFA) Coût de traitement de stock (FCFA) 900 450 900 total coût (C) 17.550 17.100 17.550 Rapport (B/C) (1) 0,66 0,44 0,62 (1) (B/C) aussitôt après récolte (2) (B/C) 5 - 6 mois plus tard (2) 2,19 1,46 2,07 44
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