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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011La rédaction et la publication du bulletin <strong>de</strong> la recherche agronomique du Bénin<strong>de</strong> l’Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin01 B.P. 884 Recette PrincipaleTél. : (229) 21 30 02 64 /21 35 00 70 - Fax : (229) 21 30 07 36E-mail: inrabdg4@bow.intnet.bj/craagonkanmey@yahoo.fr/brabinrab@yahoo.frCoton<strong>ou</strong> 01 – République du Bénin___________________SommaireInformations généralesIndications aux auteursBulletin d’abonnementPerceptions et adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> lutte contre les insectes <strong>de</strong>s culturesmaraichères en zone urbaine et péri urbaine au Bénin et au GhanaS. A<strong>de</strong>tonah, E. Koffi-Tessio, O. C<strong>ou</strong>libaly E. Sess<strong>ou</strong> et G. A. MensahImpact <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles sur la vulnérabilité <strong>de</strong>s populations rurales auVIH/SIDA au Bénin: Cas <strong>de</strong> la Société sucrière du Bénin et <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong>Hag<strong>ou</strong>meyR. Adéoti, B. J. Gbaguidi, O. N. C<strong>ou</strong>libaly, J.U. I. Agbahey, A. Kormawa et R. Agboh-NoameshieImpact du VIH/SIDA sur les facteurs <strong>de</strong> production et la productivité <strong>de</strong>s ménages agricoles auSud-BéninJ. U. I. Agbahey, B. J. Gbaguidi, O. N. C<strong>ou</strong>libaly et G. Bia<strong>ou</strong>Local response to HIV/AIDS: coping strategies <strong>de</strong>veloped by affected h<strong>ou</strong>seholds to adapttheir farming systems to AIDS context in S<strong>ou</strong>thern-BeninJ. U. I. Agbahey, B. J. Gbaguidi, G. Bia<strong>ou</strong> and O. N. C<strong>ou</strong>libalyI<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> production adaptées aux conditions <strong>de</strong>s ménages agricolesaffectés par le VIH/SIDA au Sud-Bénin et prédisposition <strong>de</strong> ces ménages à les adopterJ. U. I. Agbahey, G. Bia<strong>ou</strong>, B. J. Gbaguidi et O. N. C<strong>ou</strong>libalySubstitution partielle du lait en p<strong>ou</strong>dre par le lait <strong>de</strong> soja p<strong>ou</strong>r la production du ya<strong>ou</strong>rtI. Bokossa Ya<strong>ou</strong>, C.K.C. Tchekessi, P. Doss<strong>ou</strong>-Yovo, M. Eg<strong>ou</strong>nlety et R.M. Dossaiiiiivii11117263648______________________Dépôt légal N° 5493 du 06/12/2011, 4 ème trimestre 2011, Bibliothèque National (BN) du BéninISSN 1025-2355i


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Informations généralesLe Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB) édité par l'Institut National <strong>de</strong>s RecherchesAgricoles du Bénin (INRAB) est un organe <strong>de</strong> publication créé p<strong>ou</strong>r offrir aux chercheurs béninois etétrangers un cadre p<strong>ou</strong>r la diffusion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> leurs travaux <strong>de</strong> recherche. Il accepte <strong>de</strong>s articlesoriginaux <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> synthèse, <strong>de</strong>s contributions scientifiques, <strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> revue, <strong>de</strong>s notes etfiches techniques, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas, <strong>de</strong>s résumés <strong>de</strong> thèse, <strong>de</strong>s analyses bibliographiques, <strong>de</strong>s revues <strong>de</strong>livres et <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> conférence relatifs à t<strong>ou</strong>s les domaines <strong>de</strong> l’agronomie et <strong>de</strong>s sciencesapparentées, ainsi qu’à t<strong>ou</strong>tes les disciplines du développement rural. La publication du Bulletin est assuréepar un comité <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication appuyés par un conseil scientifique qui réceptionne les articleset déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'opportunité <strong>de</strong> leur parution. Ce comité <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication est appuyé par <strong>de</strong>scomités <strong>de</strong> lecture qui sont chargés d'apprécier le contenu technique <strong>de</strong>s articles et <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>ssuggestions aux auteurs afin d’assurer un niveau scientifique adéquat aux articles. La composition ducomité <strong>de</strong> lecture dépend du sujet abordé par l'article proposé. Rédigés en français <strong>ou</strong> en anglais, lesarticles doivent être assez informatifs avec un résumé présenté dans les <strong>de</strong>ux langues, dans un style clairet concis. Une note d'indications aux auteurs est disponible dans chaque numéro et peut être obtenue sur<strong>de</strong>man<strong>de</strong> adressée au secrétariat du BRAB. P<strong>ou</strong>r recevoir la version électronique pdf du BRAB, il suffit <strong>de</strong>remplir la fiche d'abonnement et <strong>de</strong> l'envoyer au comité <strong>de</strong> rédaction avec les frais d'abonnement. La fiched'abonnement peut être obtenue à la Direction Générale <strong>de</strong> l'INRAB, dans ses Centres <strong>de</strong> RecherchesAgricoles <strong>ou</strong> à la page vii <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>s les numéros. Le BRAB publie <strong>de</strong>ux (2) numéros par an mais aussi <strong>de</strong>snuméros spéciaux. P<strong>ou</strong>r les auteurs, une contribution <strong>de</strong> vingt mille (20.000) FCFA est <strong>de</strong>mandée pararticle s<strong>ou</strong>mis et accepté p<strong>ou</strong>r publication. L’auteur principal reçoit la version électronique pdf du numéro duBRAB contenant son article.Comité <strong>de</strong> Rédaction et <strong>de</strong> Publication du Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin01 BP: 884 Coton<strong>ou</strong> – Tél.: (+229) 21 30 02 64 / 21 13 38 70 / 21 03 40 59inrabdg4@intnet.bj / craagonkanmey@yahoo.fr / brabinrab@yahoo.frEditeur : Institut National <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB)Comité <strong>de</strong> Rédaction et <strong>de</strong> Publication :Directeur <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication : Prof. Dr Ir. Guy Apollinaire MENSAH, Maître <strong>de</strong> Recherche (CAMES)Secrétaire <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication : MSc. Ir. KPERA-MAMA SIKA G. NathalieMembres : Prof. Dr Ir. Gualbert GBEHOUNOU, Maître <strong>de</strong> Recherche (CAMES), Prof. Dr Olor<strong>ou</strong>nto Delphin KOUDANDE,Maître <strong>de</strong> Recherche (CAMES) et Dr Ir. Attanda M<strong>ou</strong>in<strong>ou</strong> IGUE, Chargé <strong>de</strong> Recherche (CAMES)Conseil Scientifique : Prof. Dr. Ir. Brice A. SINSIN (Ecologie, Foresterie, Faune, PFNL, Bénin), Prof. Dr Michel BOKO(Climatologie, Bénin), Prof. Dr. Ir. Nestor SOKPON (Sciences Forestières, Bénin), Prof. Dr Ir. Joseph D. HOUNHOUIGAN (Scienceset biotechnologies alimentaires, Bénin), Prof. Dr. Ir. Abd<strong>ou</strong>rahamane BALLA (Sciences et biotechnologies alimentaires, Niger), Prof.Dr Jeanne ZOUNDJIHEKPON (Génétique, Bénin), Prof. Dr Agathe FANTODJI (Biologie <strong>de</strong> la reproduction, Elevage <strong>de</strong>s espècesgibier et non gibier, Côte d’Ivoire), Prof. Dr. Ir. Jean T. Clau<strong>de</strong> CODJIA (Zootechnie, Zoologie, Faune, Bénin), Prof. Dr. Ir. Euloge K.AGBOSSOU (Hydrologie, Bénin), Prof. Dr Sylvie M. HOUNZANGBE-ADOTE (Parasitologie, Physiologie, Bénin), Prof. Dr. Ir. JeanC. GANGLO (Agro-Foresterie), Prof. Dr. Ir. Guy Apollinaire MENSAH (Zootechnie, Faune, Elevage <strong>de</strong>s espèces gibier et non gibier,Bénin), Prof. Dr Ir. Gualbert GBEHOUNOU (Malherbologie, Protection <strong>de</strong>s végétaux, Bénin), Dr. M<strong>ou</strong>ssa BARAGÉ(Biotechnologies végétales, Niger), Dr. Ir. Attanda M<strong>ou</strong>in<strong>ou</strong> IGUE (Sciences du sol, Bénin), Prof. Dr. Olor<strong>ou</strong>nto Delphin KOUDANDE(Génétique, Sélection et Santé Animale, Bénin), Prof. Dr. Ir. Aimé H. BOKONON-GANTA (Agronomie, Entomologie, Bénin), Dr Ir.Anne FLOQUET (Socio-économie, Allemagne), Dr. Ir. André KATARY (Entomologie, Bénin), Prof. Dr Ir. Hess<strong>ou</strong> AnasthaseAZONTONDE (Sciences du sol, Bénin), Prof. Dr. Ir. Clau<strong>de</strong> ADANDEDJAN (Zootechnie, Pastoralisme, Agrostologie, Bénin), Dr Ir.Paul HOUSSOU (Technologies agro-alimentaires, Bénin), Prof. Dr Ir. Kakaï Romain GLELE (Biométrie et Statistiques, Bénin), Dr. Ir.Adolphe ADJANOHOUN (Agro-foresterie, Bénin), Dr. Ir. Isidore T. GBEGO (Zootechnie, Bénin), Dr Ir. Françoise ASSOGBA-KOMLAN (Maraîchage, Sciences du sol, Bénin), Dr Ir. André B. BOYA (Pastoralisme, Agrostologie, Association Agriculture-Elevage), Dr Ousmane COULIBALY (Agro-économie, Mali), Dr. Ir. Luc O. SINTONDJI (Hydrologie, Génie Rural, Bénin), Dr Ir.Vincent Joseph MAMA (Foresterie, SIG, Sénégal)Comité <strong>de</strong> lecture : Les évaluateurs (referees) sont <strong>de</strong>s scientifiques choisis selon leurs domaines et spécialités.ii


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Indications aux auteursTypes <strong>de</strong> contributions et aspects générauxLe Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin (BRAB) accepte <strong>de</strong>s articles scientifiques, <strong>de</strong>sarticles <strong>de</strong> synthèse, <strong>de</strong>s résumés <strong>de</strong> thèse <strong>de</strong> doctorat, <strong>de</strong>s analyses bibliographiques, <strong>de</strong>s notes et<strong>de</strong>s fiches techniques, <strong>de</strong>s revues <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> conférences, d’ateliers et <strong>de</strong> séminaires,<strong>de</strong>s articles originaux <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> synthèse, puis <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas sur <strong>de</strong>s aspectsagronomiques et <strong>de</strong>s sciences apparentées produits par <strong>de</strong>s scientifiques béninois <strong>ou</strong> étrangers. Laresponsabilité du contenu <strong>de</strong>s articles incombe entièrement à l’auteur.S<strong>ou</strong>mission <strong>de</strong> manuscritsLes articles doivent être envoyés par voie électronique et/<strong>ou</strong> en trois (3) exemplaires en version papierau comité <strong>de</strong> rédaction et <strong>de</strong> publication <strong>de</strong> la Recherche Agronomique (voir adresse à la pageprécé<strong>de</strong>nte). Les manuscrits doivent être écrits en français <strong>ou</strong> en anglais, tapé/saisi s<strong>ou</strong>s Winword <strong>ou</strong>Word 97-2003 <strong>ou</strong> Word docx avec la police Arial taille 10 en interligne simple sur du papier A4 (21,0cm x 29,7 cm). L’auteur doit f<strong>ou</strong>rnir <strong>de</strong>s fichiers électroniques <strong>de</strong>s illustrations (tableaux, figures etphotos) en <strong>de</strong>hors du texte. Les figures doivent être réalisées avec un logiciel p<strong>ou</strong>r les graphiques.Les données ayant servi à élaborer les figures seront également f<strong>ou</strong>rnies. Les photos doivent êtresuffisamment contrastées. Les articles sont s<strong>ou</strong>mis par le comité <strong>de</strong> rédaction à <strong>de</strong>s lecteurs,spécialistes du domaine. P<strong>ou</strong>r qu’un article soit accepté par le comité <strong>de</strong> rédaction, il doit respectercertaines normes d’édition et règles <strong>de</strong> présentation et d’écriture. Ne pas <strong>ou</strong>blier que les trois (3)qualités fondamentales d’un article scientifique sont la précision (supprimer les adjectifs etadverbes creux), la clarté (phrases c<strong>ou</strong>rtes, mots simples, répétition <strong>de</strong>s mots à éviter, phrasesactives, ordre logique) et la brièveté (supprimer les expressions creuses).TitreOn doit y retr<strong>ou</strong>ver l’information principale <strong>de</strong> l’article et l’objet principal <strong>de</strong> la recherche. Le titre doitcontenir 6 à 10 mots (22 mots au maximum <strong>ou</strong> 100 caractères et espaces) en position forte, décrivantle contenu <strong>de</strong> l’article, assez informatifs, <strong>de</strong>scriptifs, précis et concis. Il comporte les mots <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>xMedicus p<strong>ou</strong>r faciliter la recherche sur le plan mondial. Il est recommandé d’utiliser <strong>de</strong>s s<strong>ou</strong>s-titresc<strong>ou</strong>rts et expressifs p<strong>ou</strong>r subdiviser les sections longues du texte. Ils doivent être écrits enminuscules, à part la première lettre et non s<strong>ou</strong>lignés. T<strong>ou</strong>tefois, il faut éviter <strong>de</strong> multiplier les s<strong>ou</strong>stitres.Le titre doit être suivi par les prénoms et noms, puis les adresses complètes (structure, BP, Tél.,e-mail, etc.) <strong>de</strong>s auteurs. Il ne faut retenir que les noms <strong>de</strong>s chercheurs et autres ayant effectivementparticipé au programme et à la rédaction <strong>de</strong> l’article. L’auteur principal est celui qui a assuré ladirection <strong>de</strong> la recherche et le plus en mesure d’assumer la responsabilité <strong>de</strong> l’article.RésuméUn bref résumé dans la langue <strong>de</strong> l’article est nécessaire. Ce résumé doit être précédé d’un résumédétaillé dans la secon<strong>de</strong> langue (français <strong>ou</strong> anglais selon le cas) et le titre sera traduit dans cettesecon<strong>de</strong> langue. Le résumé est : un compte rendu succinct ; une représentation précise et abrégée ;une vitrine <strong>de</strong> plusieurs mois <strong>de</strong> dur labeur ; une compression en volume plus réduit <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s idées développées dans un document ; etc. Il doit contenir l’essentiel en un seul paragraphe <strong>de</strong>200 à 350 mots. Un bon résumé a besoin d’une bonne structuration. La structure apporte nonseulement <strong>de</strong> la force à un résumé mais aussi <strong>de</strong> l’élégance. Il faut absolument éviter d’enrober lelecteur dans un amalgame <strong>de</strong> mots juxtaposés les uns après les autres et sans ordre ni structurelogique. Un résumé doit contenir essentiellement : une c<strong>ou</strong>rte Introduction (Contexte), un Objectif,la Méthodologie <strong>de</strong> collecte et d’analyse <strong>de</strong>s données (Type d’étu<strong>de</strong>, Echantillonnage, Variableset Outils statistiques), les principaux Résultats obtenus en 150 mots (Résultats importants etn<strong>ou</strong>veaux p<strong>ou</strong>r la science), une c<strong>ou</strong>rte discussion et une Conclusion (Implications <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> entermes <strong>de</strong> généralisation et <strong>de</strong> perspectives <strong>de</strong> recherches). La sagesse recomman<strong>de</strong> d’êtreefficacement économe et d’utiliser <strong>de</strong>s mots justes p<strong>ou</strong>r dire l’essentiel.Mots-clésLes mots clés suivront chaque résumé et l’auteur retiendra 3 à 5 mots qu’il considère les plus<strong>de</strong>scriptifs <strong>de</strong> l’article. On doit retr<strong>ou</strong>ver le pays (<strong>ou</strong> la région), la problématique <strong>ou</strong> l’espèce étudiée, ladiscipline et le domaine spécifique, la méthodologie, les résultats et les perspectives <strong>de</strong> recherche. Ilest conseillé <strong>de</strong> choisir d’autres mots/gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> mots autres que ceux contenus dans le titre.iii


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011P<strong>ou</strong>r les livres :Zryd, J.P., 1988: Cultures <strong>de</strong>s cellules, tissus et organes végétaux. Fon<strong>de</strong>ments théoriques et utilisationspratiques. Presses Polytechniques Roman<strong>de</strong>s, Lausanne, Suisse.Stuart, S.N., R.J. Adams, M.D. Jenkins, 1990: Biodiversity in sub-Saharan Africa and its islands. IUCN–The WorldConservation Union, Gland, Switzerland.P<strong>ou</strong>r les communications :Viera da Silva, J.B., A.W. Naylor, P.J. Kramer, 1974: Some ultrastructural and enzymatic effects of water stress incotton (Gossypium hirsutum L.) leaves. Proceedings of Nat. Acad. Sc. USA, 3243-3247.Lamachere, J.M., 1991 : Aptitu<strong>de</strong> du ruissellement et <strong>de</strong> l’infiltration d’un sol sableux fin après sarclage. Actes <strong>de</strong>l’Atelier sur Soil water balance in the Sudano-Sahelian Zone. Niamey, Niger, IAHS n° 199, 109-119.P<strong>ou</strong>r les abstracts :Takaiwa, F., Tnifuji, S., 1979: RNA synthesis in embryo axes of germination pea seeds. Plant Cell Physiologyabstracts, 1980, 4533.Thèse <strong>ou</strong> mémoire :Valero, M., 1987: Système <strong>de</strong> reproduction et fonctionnement <strong>de</strong>s populations chez <strong>de</strong>ux espèces <strong>de</strong>légumineuses du genre Lathyrus. PhD. Université <strong>de</strong>s Sciences et Techniques, Lille, France, 310 p.P<strong>ou</strong>r les sites web :http:/www.iucnredlist.org, consulté le 06/07/2007 à 18 h. - http:/www.cites.org, consulté le 12/07/2008 à 09 h.Equations et formulesLes équations sont centrées, sur une seule ligne si possible. Si on s’y réfère dans le texte, un numérod’i<strong>de</strong>ntification est placé, entre crochets, à la fin <strong>de</strong> la ligne. Les fractions seront présentées s<strong>ou</strong>s laforme « 7/25 » <strong>ou</strong> « (a+b)/c ».Unités et conversionSeules les unités <strong>de</strong> mesure, les symboles et équations usuels du système international (SI) commeexpliqués au chapitre 23 du Mémento <strong>de</strong> l’Agronome, seront acceptés.AbréviationsLes abréviations internationales sont acceptées (OMS, DDT, etc.). Le développé <strong>de</strong>s sigles <strong>de</strong>sorganisations <strong>de</strong>vra être complet à la première citation avec le sigle en majuscule et entreparenthèses (FAO, RFA, IITA). Eviter les sigles reconnus localement et inconnus <strong>de</strong> la communautéscientifique. Citer complètement les organismes locaux.Nomenclature <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s noms d’espèces végétales et animalesLes noms commerciaux seront écrits en lettres capitales, mais la première fois, ils doivent être suivispar le(s) nom (s) communs(s) <strong>de</strong>s matières actives, tel que acceptés par « International Organizationfor Standardization (ISO) ». En l’absence du nom ISO, le nom chimique complet <strong>de</strong>vra être donné.Dans la page <strong>de</strong> la première mention, la société d’origine peut être indiquée par une note en bas <strong>de</strong> lapage, p .e. PALUDRINE (Proguanil). Les noms d’espèces animales et végétales seront indiqués enlatin (genre, espèce) en italique, complètement à la première occurrence, puis en abrégé (exemple :Oryza sativa = O. sativa). Les auteurs <strong>de</strong>s noms scientifiques seront cités seulement la première foisque l’on écrira ce nom scientifique dans le texte.Tableaux, figures et illustrationsChaque tableau (avec les colonnes rendus invisibles mais seules la première ligne et la <strong>de</strong>rnière lignesont visibles) <strong>ou</strong> figure doit avoir un titre. Les titres <strong>de</strong>s tableaux seront écrits en haut <strong>de</strong> chaque tableauet ceux <strong>de</strong>s figures/photographies seront écrits en bas <strong>de</strong>s illustrations. Les légen<strong>de</strong>s seront écritesdirectement s<strong>ou</strong>s les tableaux et autres illustrations. En ce qui concerne les illustrations (tableaux,figures et photos) seules les versions électroniques bien lisibles et claires, puis mises en extension jpegavec haute résolution seront acceptées. Seules les illustrations <strong>de</strong>ssinées à l’ordinateur et/<strong>ou</strong> scannées,puis les photographies en extension jpeg et <strong>de</strong> bonne qualité donc <strong>de</strong> haute résolution sont acceptées.Les places <strong>de</strong>s tableaux et figures dans le texte seront indiquées dans un cadre sur la marge. Lestableaux sont numérotés, appelés et commentés dans un ordre chronologique dans le texte. Ilsprésentent <strong>de</strong>s données synthétiques. Les tableaux <strong>de</strong> données <strong>de</strong> base ne conviennent pas. Lesfigures doivent montrer à la lecture visuelle suffisamment d’informations compréhensibles sans rec<strong>ou</strong>rsau texte. Les figures sont en Excell, Havard, Lotus <strong>ou</strong> autre logiciel p<strong>ou</strong>r graphique sans grisés et sansrelief. Il faudra f<strong>ou</strong>rnir les données correspondant aux figures afin <strong>de</strong> p<strong>ou</strong>voir les reconstruire si c’estnécessaire.vi


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Bulletin d’abonnement N°……………………………………………………………………. .Nom :……………………………………………………………..………….…………………..…………………….Prénoms :……………………………..…………………..……………….………………………………………….Organisme :………………………………….…………………………….………………………………………….………………………………………………………….………………………………………….……………………Adresse :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………….…………………………………………Ville :………………………………………..Pays :……………………….………………………………………….désire s<strong>ou</strong>scrire……………abonnement(s) au Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique <strong>de</strong> l’InstitutNational <strong>de</strong>s Recherches Agricoles du Bénin (INRAB)Date :………………………………………..Signature :………………………….………………………………...Paiement par (cocher la case) :Chèque à l’ordre du CRA-Agonkanmey/INRABVirement à effectuer au compte bancaire du CRA-Agonkanmey/INRAB établi comme suit :Nom :N° <strong>de</strong> compte bancaire :Banque <strong>de</strong> paiementSwift co<strong>de</strong>CRA–AGONKANMEY/INRAB – 01 BP 884 RP – Coton<strong>ou</strong> - BéninCo<strong>de</strong> bancaire Position du co<strong>de</strong> Compte N° RIB0062 01018 011720001108 66ECOBANK - Agence Etoile - 01 BP 1280 Recette Principale – COTONOU - BéninECOC BJ BJRet<strong>ou</strong>rner ce bulletin accompagné <strong>de</strong> votre règlement à :CRA-Agonkanmey/INRAB01 B.P. 884 Recette PrincipaleCOTONOU 01 (République du Bénin)E-mail : inrabdg4@bow.intnet.bj / craagonkanmey@yahoo.frTarifs p<strong>ou</strong>r un abonnement annuel donnant droit à 2 numéros pdf par voie électronique :Bénin :Hors du Bénin :Abonnement <strong>de</strong> s<strong>ou</strong>tien :Individu :Institution :Individu :Institution :4.000 F CFA (# 6 euros)15.000 F CFA (# 23 euros)30.000 F CFA (# 46 euros)50.000 F CFA (# 77 euros)70.000 F CFA (# 107 euros)vii


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Keywords: Vegetables, Alternative control methods, Logit, Pests, Diseases, Benin, GhanaINTRODUCTIONL’accroissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alimentaire en Afrique sub-saharienne dû à la croissancedémographique entraîne le développement <strong>de</strong> l’agriculture urbaine et périurbaine (M<strong>ou</strong>stier, 2004). Lemaraîchage constitue la principale activité <strong>de</strong> cette agriculture. Les productions maraîchères sontsensibles aux maladies cryptogamiques, telluriques, et aux insectes et sont <strong>de</strong> fortes consommatrices<strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s chimiques en milieu subtropical (Desvals et al., 2004). Les pestici<strong>de</strong>s chimiques sontutilisés p<strong>ou</strong>r obtenir <strong>de</strong> meilleurs ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> production. T<strong>ou</strong>tefois, ils constituent une menacep<strong>ou</strong>r l’environnement et la santé <strong>de</strong>s populations. Des effets cancérigènes, neurotoxiques <strong>ou</strong> <strong>de</strong>stypes <strong>de</strong> perturbateurs endocriniens sont mis en évi<strong>de</strong>nce chez l'animal (INRA, 2005). La question<strong>de</strong>s risques p<strong>ou</strong>r l'homme (applicateurs <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s et leurs familles, ruraux non agricoles exposés,consommateurs) reste posée. Même si elle continue <strong>de</strong> faire l'objet <strong>de</strong> vives controverses, elle resteinscrite comme une priorité dans t<strong>ou</strong>s les rapports et plans Santé-Environnement, qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s épidémiologiques sur ce point. Les pestici<strong>de</strong>s sont fréquemment mis en cause dans lacontamination <strong>de</strong>s eaux superficielles et s<strong>ou</strong>terraines, dans la réduction <strong>de</strong> la biodiversité terrestreconstatée dans les zones agricoles et dans les milieux "naturels" contaminés <strong>ou</strong> bien encore dans <strong>de</strong>scas <strong>de</strong> surmortalité <strong>de</strong>s abeilles et <strong>de</strong> baisse <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ruches (INRA, 2005).Ces différents impacts négatifs <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s chimiques sur la santé et sur l’environnement sont lesrésultats directs <strong>de</strong> leur utilisation non contrôlée. Certaines étu<strong>de</strong>s ayant examiné ce comportement(Huan et al., 2000; Dung et Dung, 1999; Dung et al., 1999) ont montré que les abus dans l’utilisation<strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s sont s<strong>ou</strong>vent dus au mauvais étiquetage <strong>de</strong>s produits et à un manque d’information(Dasgupta et al., 2005) et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s producteurs sur les métho<strong>de</strong>s alternatives que sont lesextraits botaniques et les biopestici<strong>de</strong>s. Les risques sur la santé et l’environnement <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>schimiques en production maraîchère peuvent être réduits par la sensibilisation, l’information etl’augmentation du niveau <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>s maraîchers sur les bonnes pratiques <strong>de</strong> protectionphytosanitaire. Une meilleure compréhension <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong>s maraîchers sur les risques liés auxpestici<strong>de</strong>s chimiques et les alternatives disponibles s’avère nécessaire p<strong>ou</strong>r un changement <strong>de</strong>comportement. Le but <strong>de</strong> la présente étu<strong>de</strong> est d’analyser les perceptions <strong>de</strong>s maraîchers du Bénin etdu Ghana en Afrique <strong>de</strong> l’<strong>ou</strong>est sur les métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> protection phytosanitaire ainsi queles déterminants <strong>de</strong> la diffusion et <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong> ces métho<strong>de</strong>s.METHODOLOGIEZone d’étu<strong>de</strong>Les enquêtes se sont dér<strong>ou</strong>lés au Bénin dans la zone <strong>de</strong>s bas-fonds à Grand Popo, dans la zonepéri-urbaine à Coton<strong>ou</strong> et à Porto-Novo, et dans la zone du Cordon littoral à Sèmè et à Grand Popo.Au Ghana la région <strong>de</strong> Kumassi est prise en compte. Les raisons suivantes ont motivé le choix <strong>de</strong> ceszones :Ces zones sont les zones d’intervention du projet « Vegetable » financé par l’Agence <strong>de</strong>Développement Autrichienne « ADA » et dans lequel s’inscrivait la présente étu<strong>de</strong>.Ces zones offrent <strong>de</strong>s conditions climatiques favorables au maraîchage. En effet, le climat estsubéquatorial avec un régime assez tempéré. Dans ces zones existent différentes saisonspluvieuses qui déterminent les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fortes productions maraîchères et la disponibilité <strong>de</strong>l’eau.La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en produits maraîchers en raison <strong>de</strong> la croissance démographique crée <strong>de</strong>smarchés potentiels. Cette situation fait du Bénin et du Ghana, <strong>de</strong> grands producteurs <strong>de</strong>légumes. Grâce au Projet ADA (Agence Autrichienne <strong>de</strong> Développement), ces zones ontbénéficié <strong>de</strong> la diffusion <strong>de</strong>s n<strong>ou</strong>velles technologies <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s cultures maraîchères.Par conséquent, t<strong>ou</strong>tes ces raisons justifiaient la nécessité et l’importance d’appréhen<strong>de</strong>r lesperceptions <strong>de</strong>s maraîchers sur les n<strong>ou</strong>velles technologies, notamment les métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong>lutte contre les insectes et les maladies <strong>de</strong>s cultures maraîchères.Collecte <strong>de</strong>s données et échantillonnageLes données sont collectées entre juillet et août 2007 par <strong>de</strong>s interviews structurées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>questionnaires. Un échantillon <strong>de</strong> 136 maraîchers au Bénin et 139 au Ghana constitué <strong>de</strong> femmes et2


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011<strong>de</strong> jeunes est interviewé. Les maraîchers interviewés sont retenus <strong>de</strong> façon raisonnée et aléatoire. Lepremier choix est raisonné sur la base d’une liste <strong>de</strong> maraîchers choisis dans le projet ADA et lesecond choix tiré à partir du premier est aléatoire.Métho<strong>de</strong> d’analyseLes données sont traitées à l’ai<strong>de</strong> du tableur Excel et du logiciel Stata. Le tableur Excel a permis <strong>de</strong>faire les statistiques <strong>de</strong>scriptives basées sur le calcul <strong>de</strong>s paramètres statistiques tels que lesmoyennes, les fréquences, les écarts-types et la construction <strong>de</strong>s graphes, <strong>de</strong>s histogrammes ettableaux. La régression logistique, précisément le modèle Logit multinomial, est utilisée p<strong>ou</strong>rdéterminer les facteurs affectant le choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives par les maraîchers. Le logicielStata a permis <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>rner le modèle Logit multinomial.Modèle empiriqueDans le modèle Logit multinomial, on suppose que les exploitants agricoles prennent <strong>de</strong>s décisionsd’adoption basées sur un objectif <strong>de</strong> maximisation <strong>de</strong> leur utilité. La fonction Logit introduite parBerkson (1944), appliquée par Maddala (1983) et par CIMMYT (1993), s’écrit comme suit :∑( ) = P( Y )( eα+ βXi)( 1+eα+ βX)Y =(1)iiiLe modèle Logit est utilisé p<strong>ou</strong>r estimer les déterminants <strong>de</strong> l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong>traitement phytosanitaire. Ainsi, p<strong>ou</strong>r un maraîcher "i", la probabilité <strong>de</strong> l'adoption d'une technologieselon le modèle Logit est donnée par la formule suivante :P(adoption)exp(βΖi)1+exp(βΖi)= (2) etP(non - adoption)=1- P(adoption)1=1+exp(βΖi)(3), où :β est un vecteur <strong>de</strong> coefficients inconnus. Z i est un vecteur <strong>de</strong>s variables explicatives permettant <strong>de</strong>prédire le comportement d’adoption du 1 er au i ième maraîcher.Le modèle Logit suppose que, p<strong>ou</strong>r lutter contre les ravageurs et maladies, le maraîcher doit faire faceà plusieurs alternatives disjointes et exhaustives représentées par la variable dépendante Yi qui est lechoix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s plantes. Ainsi ici quatre alternatives disjointes et exhaustivess’offrant à un maraîcher, Yi prend les valeurs i = 1, 2, 3 et 4 tels que :Y = 1 si le maraîcher choisit d’utiliser exclusivement les métho<strong>de</strong>s alternatives à based’extraits botaniques ;Y = 2 si le maraîcher choisit d’utiliser exclusivement les métho<strong>de</strong>s alternatives à base <strong>de</strong>microorganismes ;Y = 3 si le maraîcher choisit d’utiliser simultanément les métho<strong>de</strong>s alternatives à based’extraits botaniques et les pestici<strong>de</strong>s chimiques <strong>de</strong> synthèse. L’utilisation simultanée <strong>de</strong>sextraits aqueux <strong>de</strong> neem et <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s chimiques se fait non pas en mélangeant ces <strong>de</strong>uxtypes <strong>de</strong> produits, mais plutôt par l’application successive (pestici<strong>de</strong>s chimiques commetraitement <strong>de</strong> choc p<strong>ou</strong>r diminuer le taux d’infestation et suivi <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> neem).Y = 4 si le maraîcher utilise exclusivement les pestici<strong>de</strong>s chimiques <strong>de</strong> synthèse.Les variables explicatives introduites dans le modèle Logit ont été les suivantes :SEXE : C’est le sexe du chef d’exploitation <strong>ou</strong> <strong>de</strong> l’exploitant agricole. Cette variable prend lavaleur 0 si le chef d’exploitation est une femme et 1 s’il est un homme. Les hommes ont plusaccès à l’information et aux intrants que les femmes (Dey, 1981). Les hommes ayant une plusgran<strong>de</strong> probabilité d’utiliser les pestici<strong>de</strong>s que les femmes, le signe positif est attendu p<strong>ou</strong>r lecoefficient <strong>de</strong> la variable SEXE sur les différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lutte contre les ravageurs.EXPERIM : Cette variable désigne le nombre d’années d’expérience dans le maraîchage etest une variable continue. Les producteurs agricoles ayant plusieurs années d’expériencesont eu le temps <strong>de</strong> se rendre compte <strong>de</strong> l’apport positif <strong>de</strong>s traitements phytosanitaires sur lesren<strong>de</strong>ments. Le signe positif est attendu <strong>de</strong> la variable EXPERIM.3


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011FOMBIO : Cette variable désigne la formation <strong>de</strong> la maraîchère <strong>ou</strong> du maraîcher sur lesbiopestici<strong>de</strong>s. La variable FOMBIO prend la valeur 1 si le maraîcher est formé sur l’utilisation<strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s et 0 s’il n’a pas reçu <strong>de</strong> formation sur l’utilisation <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s. Laformation permet à l’exploitant d’être non seulement informé sur les biopestici<strong>de</strong>s, mais aussid’en assimiler les conditions <strong>de</strong> préparation et d’utilisation. Les maraîchers qui sont formés surles biopestici<strong>de</strong>s et qui perçoivent leurs avantages vont beauc<strong>ou</strong>p plus choisir ce type <strong>de</strong>pestici<strong>de</strong> au détriment <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s non biologiques. Cette variable peut avoir un effet positifsur l’utilisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> biopestici<strong>de</strong>s et négatif sur les pestici<strong>de</strong>s chimiques si lesmaraîchers sont informés au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> la formation sur les dangers <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s chimiques<strong>de</strong> synthèse.NACCESS : Cette variable désigne la non accessibilité où t<strong>ou</strong>tes les contraintes liées àl’accessibilité aux différents types <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s. Elle prend la valeur 1 si l’exploitant n’a pasaccès aux pestici<strong>de</strong>s et 0 s’il a accès. Cette variable aura un effet négatif sur le choix <strong>de</strong>stypes <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s donc son coefficient sera négatif.INSTRU : Cette variable désigne le niveau d’instruction <strong>de</strong> l’exploitant. N<strong>ou</strong>s considéronscomme instruit, t<strong>ou</strong>t individu qui a fréquenté une classe d’école formelle <strong>ou</strong> d’école informelledonc celui qui sait au moins lire <strong>ou</strong> écrire en français <strong>ou</strong> en anglais. La variable INSTRU prendla valeur 0 si l’exploitant n’est pas instruit et 1 s’il est instruit. Le niveau d’instruction peut êtreune variable déterminante dans l’adoption <strong>de</strong>s innovations, en ce sens que la capacitéintellectuelle <strong>de</strong> l’individu instruit lui permet <strong>de</strong> mieux assimiler les conditions d’utilisation <strong>de</strong>sdifférents pestici<strong>de</strong>s (Nkamleu et C<strong>ou</strong>libaly, 2000). Le niveau d’instruction accroît le sensd’adopter l’innovation, l’habileté et la facilité d’apprécier les n<strong>ou</strong>velles technologies. Le signepositif est attendu p<strong>ou</strong>r le coefficient <strong>de</strong> cette variable, même si au lieu <strong>de</strong> la mesurer ennombre d’années ses modalités sont réduites dans notre étu<strong>de</strong> aux valeurs 0 et 1.EFFIC : Cette variable représente l’efficacité du type <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong> que le maraîcher utilise surson exploitation. Elle prend la valeur 1 si le maraîcher tr<strong>ou</strong>ve le pestici<strong>de</strong> efficace et 0 si lemaraîcher ne tr<strong>ou</strong>ve le pestici<strong>de</strong> efficace. L’efficacité du pestici<strong>de</strong> aura un effet positif sur lechoix <strong>de</strong> l’utiliser et le signe <strong>de</strong> la variable EFFIC sera positif.Après l’estimation <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> corrélation entre ces variables indépendantes, il est procédé àl’élimination <strong>de</strong>s variables présentant une multicolinéarité avec d’autres variables.RESULTATS ET DISCUSSIONPerceptions <strong>de</strong>s maraîchers sur les principaux insectes <strong>de</strong>s culturesLes perceptions <strong>de</strong>s maraîchers sur l’importance <strong>de</strong>s insectes <strong>de</strong>s cultures maraîchères variaientselon les pays (Tableau 1).Tableau 1.Importance relative <strong>de</strong>s principaux nuisibles (insectes et maladies) <strong>de</strong>s culturesmaraîchères au Bénin et au Ghana selon les maraîchersRavageurs et maladies <strong>de</strong>sSeuil <strong>de</strong>Bénin (N =136) Ghana (N=139) N moyen Xcultures maraîchères(2d.f)significationChenille 100 66 83 55,4 ***Criquet 34 44 39 2,9 nsM<strong>ou</strong>che 24 7 16 16,8 ***Champignon 40 0 20 68,6 ***Acarien 59 0 30 1,1 ***Puceron 5 35 20 40,8 ***Coléoptère 2 8 5 4,6 nsAutres ravageurs 45 24 35 13,6 ******p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011qui attaquent les cultures maraîchères, en particulier le piment, le ch<strong>ou</strong> et la gran<strong>de</strong> morelle. A part leschenilles, les acariens sont cités par 59% <strong>de</strong>s maraîchers, les champignons par 40% et les criquetspar 34% <strong>de</strong>s maraîchers au Bénin. Au Ghana, <strong>ou</strong>tre les chenilles, les criquets sont cités par 44% <strong>de</strong>smaraîchers et 35% ont cité les pucerons. Les maraîchers au Bénin font majoritairement face auxattaques <strong>de</strong> chenilles, d’acariens, <strong>de</strong> champignons et <strong>de</strong> m<strong>ou</strong>ches, tandis que ceux du Ghana setr<strong>ou</strong>vent beauc<strong>ou</strong>p plus confrontés non seulement aux chenilles, mais aussi aux pucerons et auxcoléoptères.Différentes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s insectes au Bénin et au GhanaP<strong>ou</strong>r contrôler la pression parasitaire, les maraîchers <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux pays faisaient usage <strong>de</strong> plusieursmoyens <strong>de</strong> lutte (Tableau 2). Les moyens chimiques sont restés les plus utilisés par ces maraîchersau Bénin et au Ghana. Au Bénin, presque t<strong>ou</strong>s les maraîchers (77%) ont utilisé les pestici<strong>de</strong>schimiques <strong>de</strong> synthèse. Au Ghana seulement la moitié <strong>de</strong>s maraîchers (53%) l’ont utilisé. Cettepratique reste beauc<strong>ou</strong>p plus l’apanage <strong>de</strong>s hommes au Ghana (66% <strong>de</strong>s cas contre seulement 25%<strong>de</strong>s cas au niveau <strong>de</strong>s femmes). Ces résultats sont conformes à ceux <strong>de</strong> Allogni et al. (2009) quiaffirment que la lutte chimique est la métho<strong>de</strong> la plus pratiquée par les maraîchers dans la lutte contreles pucerons au Sud du Bénin. Néanmoins, les étu<strong>de</strong>s sur le maraîchage ont montré que les produitschimiques sont plus disponibles et leur métho<strong>de</strong> d’application plus pratique avec <strong>de</strong>s équipementsmo<strong>de</strong>rnes disponibles (Adéoti et al., 2002 ; A<strong>de</strong>tonah et al., 2005). Selon les maraîchers interviewésau Bénin, les pestici<strong>de</strong>s chimiques s<strong>ou</strong>vent utilisés dans la lutte contre les ravageurs et/<strong>ou</strong> maladiesétaient l’Endosulfan, le Cypercal et le Décis, tandis qu’au Ghana, les maraîchers interviewés faisaientusage <strong>de</strong> beauc<strong>ou</strong>p plus du Karate, <strong>de</strong> Zineb et du Koci<strong>de</strong> (tableau 3). Une différence significative(p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Les autres maraîchers utilisaient les extraits botaniques et/<strong>ou</strong> <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s dans leur lutte contreles maladies causées par les pathogènes. De façon générale et dans les <strong>de</strong>ux pays, l’utilisation <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s alternatives en particulier les biopestici<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> micro-organismes reste faible. Cesrésultats sont conformes à ceux <strong>de</strong> Adékambi et Adégbola (2008) qui ont tr<strong>ou</strong>vé que le tauxd’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives aux pestici<strong>de</strong>s chimiques est encore faible au Bénin. Environ6% <strong>de</strong>s maraîchers appliquent les métho<strong>de</strong>s alternatives au Bénin (8% <strong>de</strong>s hommes et seulement 2%<strong>de</strong>s femmes) et 3% au Ghana (2% <strong>de</strong>s hommes et 4% <strong>de</strong>s femmes). Un peu moins <strong>de</strong> la moitié (43%)<strong>de</strong>s maraîchers au Bénin utilisent les extraits botaniques contre 4% au Ghana. T<strong>ou</strong>tefois, comme l’ontsignalé au Bénin certains auteurs (Djinad<strong>ou</strong> et al., 2008a, 2008b ; Djinad<strong>ou</strong> et al., 2009), les extraitsaqueux <strong>de</strong> neem ont la tendance à entraîner une meilleure contribution <strong>de</strong>s femmes chefs <strong>de</strong> ménageque <strong>de</strong>s hommes p<strong>ou</strong>r les biens alimentaires comme les condiments et p<strong>ou</strong>r les dépenses <strong>de</strong>scolarisation et <strong>de</strong> santé, bien que la perception <strong>de</strong> l’inégalité à ce niveau soit à peine perceptible.Perceptions <strong>de</strong>s maraîchers sur les pestici<strong>de</strong>s chimiquesLes pestici<strong>de</strong>s chimiques utilisés variaient suivant les pays mais les raisons <strong>de</strong> leurs utilisationsrestaient pratiquement i<strong>de</strong>ntiques au Bénin et au Ghana (tableau 4). Aucune différence significative(p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Ghana pensent que les consommateurs sont <strong>de</strong>s victimes <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s chimiques <strong>de</strong> synthèseutilisés dans la production maraîchère.Contraintes et Opportunités liées à l’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong>s insectes et maladies <strong>de</strong> légumes au Bénin et au GhanaPlusieurs contraintes entravaient l’utilisation <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives au Bénin et au Ghana(Tableau 5). Les contraintes liées à l’utilisation <strong>de</strong>s extraits botaniques restaient les mêmes au Béninet au Ghana car les différences entre les proportions <strong>de</strong>s maraîchers n’étaient pas statistiquementsignificatives (p>0,05). Les principales contraintes se résument essentiellement à la pénibilité <strong>de</strong>l’extraction citée par la majorité (83%) et la non disponibilité <strong>de</strong>s espèces végétales requises p<strong>ou</strong>r lafabrication <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong> neem (77%). P<strong>ou</strong>r les biopestici<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> microorganismes, lescontraintes majeures étaient la très faible disponibilité sur les marchés béninois et ghanéens et lacherté en comparaison avec les pestici<strong>de</strong>s chimiques. T<strong>ou</strong>tefois, les perceptions <strong>de</strong>s maraîchers parrapport à l’ampleur <strong>de</strong> ces contraintes liées à l’utilisation <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s varient suivant les pays.Les valeurs du test <strong>de</strong> Chi-<strong>de</strong>ux obtenues sont hautement significatives à 5 et 1% respectivementp<strong>ou</strong>r la contrainte« non disponibilité » et la contrainte « prix élevé ». Par conséquent, <strong>de</strong>s différencesexistent entre les proportions <strong>de</strong>s maraîchers ayant évoqué chaque type <strong>de</strong> contraintes dans les <strong>de</strong>uxpays. Les résultats révèlent que ces contraintes sont beauc<strong>ou</strong>p plus vécues au Bénin (88% <strong>de</strong>sinterviewés respectivement p<strong>ou</strong>r la non disponibilité et le prix élevé) qu’au Ghana où seulement 13%ont notifié leur non disponibilité et 25% leur prix élevé. La facilité à utiliser le large spectre d’actionsont les opportunités liées à l’utilisation <strong>de</strong>s extraits aqueux tandis que le spectre d’action spécifiqueest l’opportunité lié à l’utilisation <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s cité par 75% <strong>de</strong>s béninois et 38% <strong>de</strong>s ghanéens.Tableau 5.ContraintesExtraits aqueux <strong>de</strong> neemBiopestici<strong>de</strong>sOpportunitésExtraits aqueuxBiopestici<strong>de</strong>sContraintes et opportunités à l’utilisation <strong>de</strong>s extraits aqueux et biopestici<strong>de</strong>s au Béninet au GhanaCaractéristiquesProportion <strong>de</strong> répondants auBénin (%) Ghana (%)X 2 (2d.f)Seuil <strong>de</strong>significationPénibilité à l’extraction 76 89 2,147 nsNon disponibilité <strong>de</strong>sespèces végétales80 74 0,366 nsNon disponibilité 88 13 9 ***Prix élevé 88 25 6,349 **Action rapi<strong>de</strong> 54 91 13,984 ***Large spectre 88 86 0,116 nsFacilité à utiliser 97 80 7,001 **Action rapi<strong>de</strong> 13 75 6,349 **Spectre d’actionspécifique75 38 2,286 ns** p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011L’analyse <strong>de</strong>s résultats permet <strong>de</strong> constater que l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> traitementpar les maraîchers est différemment influencée par les facteurs présumés au Bénin <strong>ou</strong> au Ghana. AuBénin, l’adoption <strong>de</strong>s extraits botaniques est significativement affectée par la superficie emblavée, laparticipation à une formation sur l’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives en production maraîchère, lacontrainte d’accès aux extraits botaniques (tableau 6). Au Ghana, l’adoption <strong>de</strong>s extraits botaniquesreste uniquement déterminée par le niveau d’instruction <strong>de</strong>s maraîchers. Quant à l’adoption <strong>de</strong>sbiopestici<strong>de</strong>s, elle est significativement affectée au Bénin par l’accès au crédit, les superficiesemblavées et leur niveau <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong> ces biopestici<strong>de</strong>s. La participation à une quelconqueformation sur l’utilisation <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s, le nombre d’années d’expérience du maraîcher dans laproduction maraîchère et la disposition d’autres s<strong>ou</strong>rces <strong>de</strong> revenus par les maraîchers sont <strong>de</strong>sfacteurs déterminant l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> contrôle au Bénin et au Ghana.Tableau 6.Facteurs déterminants l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s insectesBéninGhanaVariablesErreur Seuil <strong>de</strong>Erreur Seuil <strong>de</strong>CoefficientCoefficientstandard significationstandard significationExtraits BotaniquesSUPERF -0,61 0,3580558 0,087* -0,474199 1,698181 0,780FOMBIO 4,58 1,238855 0,000*** 2,362794 1,75405 0,178NACCESS 3,31 1,446642 0,022** -1,639786 1,91835 0,393INSTRU -1,608625 1,317802 0,222 15,515 6,57747 0,018**Biopestici<strong>de</strong>sASCREM 2,02729 1,140929 0,076* -38,157 1,06 1,000FOMBIO 1,44927 1,02226 0,156 2,383098 1,2246447 0,052**MSTATUT 16,48334 9,513896 0,083* 0,584871 0,459465 0,203SUPERF -0,986641 0,4618313 0,033** 0,2884831 0,274292 0,293EXPERIM 0,3258656 0,837334 0,697 1,05394 0,6255 0,092*NACCESS 2,476541 1,217761 0,042** 0,708548 0,9951 0,476OTRREV 0,6314985 1,042513 0,545 21,2083 8,6572 0,014**Extrait botaniques et pestici<strong>de</strong> chimiquesEFFIC 1,733708 0,6489253 0,008*** 0,91536 0,4464 0,040**MSTATUT -0,500044 1,578132 0,751 0,7532 0,4271 0,078*Nombre d’observations 136 139LR chi2(ddl) 85,83 (39) 55,64 (36)Prob > chi2 0,0000 0,0193Log likelihood -81,491 -53,173Pseudo R2 0,3450 0,3435*** : significatif à 1% ** : significatif à 5% * : Significatif à 10%Les coefficients <strong>de</strong> la variable superficie emblavée sont négatifs mais seulement significatif à 10% auBénin. Ce qui implique que les gran<strong>de</strong>s superficies influencent négativement l’adoption <strong>de</strong>s extraitsbotaniques en production maraîchère. Ce résultat confirme les contraintes <strong>de</strong> pénibilité d’extraction<strong>de</strong>s extraits botaniques et la non disponibilité <strong>de</strong>s espèces végétales qui entrent dans la production<strong>de</strong>s extraits botaniques. En effet, les gran<strong>de</strong>s superficies emblavées nécessiteront <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>smaraîchers <strong>de</strong> plus gran<strong>de</strong>s quantités d’extraits botaniques et donc plus d’effort physique p<strong>ou</strong>r lafabrication. Cette variable est aussi déterminante dans l’adoption <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s. En effet, lasuperficie emblavée affecte négativement et significativement (au seuil <strong>de</strong> 5%) le comportement <strong>de</strong>smaraîchers béninois à adopter les biopestici<strong>de</strong>s. Cependant, son influence reste positive mais nonsignificative sur le comportement <strong>de</strong>s maraîchers ghanéens. La majorité <strong>de</strong>s maraichers interviewésau Bénin pense que les biopestici<strong>de</strong>s ne sont pas disponibles et que leur prix est élevé, contre laplupart <strong>de</strong>s maraîchers du Ghana qui partage <strong>de</strong>s avis parce que les produits sont plus disponibles.Les coefficients <strong>de</strong> la variable « participation à une formation » sont positifs dans les <strong>de</strong>ux s<strong>ou</strong>séquations(adoption <strong>de</strong>s extraits botaniques et <strong>de</strong> biopestici<strong>de</strong>s) mais seulement significatifs dans la8


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011s<strong>ou</strong>s-équation d’adoption <strong>de</strong>s extraits botaniques au Bénin (significatifs au seuil <strong>de</strong> 1%) et celle <strong>de</strong>sbiopestici<strong>de</strong>s au Ghana (significatifs au seuil <strong>de</strong> 5%). De tels résultats indiquent que l’instruction <strong>de</strong>smaraîchers favorise en partie l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> traitement alternatives aux pestici<strong>de</strong>schimiques. Le niveau <strong>de</strong> disponibilité <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives influence leur adoption au Bénin. Le<strong>de</strong>gré d’influence reste le même (signification à 5%) aussi bien p<strong>ou</strong>r l’adoption <strong>de</strong>s extraits botaniquesque celle <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s. Le signe positif indique que les maraîchers qui rencontrent <strong>de</strong>s difficultésà accé<strong>de</strong>r aux produits alternatifs <strong>de</strong> traitement sont ceux qui les adoptent. En d’autres termes, la nondisponibilité <strong>de</strong>s produits alternatifs affecte plus les maraîchers ayant déjà adopté que ceux n’ayantpas adopté.CONCLUSIONLes maraîchers au Bénin et au Ghana restent confrontés à une forte pression <strong>de</strong>s maladies etinsectes. La lutte chimique à base <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s chimiques <strong>de</strong> synthèse est la métho<strong>de</strong> la plus utiliséepar les maraîchers. Les raisons possibles sont la disponibilité <strong>de</strong>s produits chimiques et <strong>de</strong>s appareils<strong>de</strong> traitement et la bonne accessibilité due aux subventions du g<strong>ou</strong>vernement. La majorité <strong>de</strong>smaraîchers connaît les dangers <strong>de</strong> l’utilisation <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s chimiques. Cependant, ils ne sont passuffisamment conscients <strong>de</strong>s conséquences. Par contre les pratiques <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>s parcelles <strong>de</strong>légumes intégrant les extraits botaniques et/<strong>ou</strong> les biopestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>meurent encore faiblementadoptées. Les arguments contre l’utilisation <strong>de</strong>s extraits aqueux <strong>de</strong> neem sont essentiellement lapénibilité <strong>de</strong> l’extraction et la non disponibilité <strong>de</strong>s espèces <strong>de</strong> plantes utilisées. En <strong>ou</strong>tre, les résultatsmontrent que l’adoption <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives <strong>de</strong> traitement (extraits botaniques et/<strong>ou</strong>biopestici<strong>de</strong>s) reste déterminée au Bénin par les superficies emblavées <strong>de</strong>s maraîchers, leurparticipation à une formation sur l’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives en production maraîchère,leur accessibilité aux produits alternatifs et à l’accessibilité au crédit. Au Ghana, l’adoption <strong>de</strong>smétho<strong>de</strong>s alternatives dépend du niveau d’instruction <strong>de</strong>s maraîchers, <strong>de</strong> la participation <strong>ou</strong> non à unequelconque formation sur l’application <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s alternatives en production maraîchère, dunombre d’années d’expérience du maraîcher dans la production maraîchère et <strong>de</strong> la dispositiond’autres s<strong>ou</strong>rces <strong>de</strong> revenus par les maraîchers. La superficie cultivée est une contrainte à l’utilisation<strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s dans les conditions actuelles <strong>de</strong> fabrication artisanale <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s. Lestechniques <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s extraits aqueux <strong>de</strong> neem doivent être mo<strong>de</strong>rniséesdans les <strong>de</strong>ux pays. En <strong>ou</strong>tre, les g<strong>ou</strong>vernements dans leurs politiques agricoles doivent se baser surl’amélioration à l’accessibilité aux biopestici<strong>de</strong>s à travers les subventions et les crédits auxproducteurs. Le renforcement <strong>de</strong>s capacités <strong>de</strong>s femmes s’impose en termes d’activité génératrice <strong>de</strong>revenus p<strong>ou</strong>r faire face aux coûts <strong>de</strong>s biopestici<strong>de</strong>s.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESA<strong>de</strong>kambi, S., A<strong>de</strong>gbola, Y.P., 2008 : Analyse <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong> légumes au Bénin. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Djinad<strong>ou</strong>, K.A., O.N. C<strong>ou</strong>libaly, A.A. Adégbidi, 2008b : Genre, Champ-école paysan et diffusion <strong>de</strong>s technologies amélioréesdu niébé au Bénin. Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin N° 60. INRAB. Bénin. pp. 51–59.Djinad<strong>ou</strong>, K. A., P. Y. Adégbola, A. A. A<strong>de</strong>gbidi, O. N. C<strong>ou</strong>libaly, C. R. Toss<strong>ou</strong>, V. A. Agbo, 2009 : Genre et impact <strong>de</strong>sextraits aqueux <strong>de</strong> neem sur le revenu et l’allocation <strong>de</strong>s dépenses <strong>de</strong>s producteurs <strong>de</strong> niébé au sud-<strong>ou</strong>est du Bénin. Bulletin<strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin, N° 64, pp. 19-26.Dung, N. H., Dung T.T., 1999: Economic and Health Consequences of Pestici<strong>de</strong> Use in Paddy Production in the MekongDelta, Vietnam. EEPSEA Research Report Series. pp. 1-39.Dung, N. H., T.C. Thien, N.V. Hong, N.T. Loc, D.V. Minh, T.D. Thau, H.T. Nguyen, N.T. PHONG, T.T. SON, 1999: Impact ofAgro-Chemical Use on Productivity and Health in Vietnam. EEPSEA Research Report Series. pp. 1-34.Huan, N. H., Van Thiet, L.E., 2000: Results of survey for confi<strong>de</strong>nce, attitu<strong>de</strong> and practices in safe and effective use ofpestici<strong>de</strong>s. Agro-Chemicals Report 2(1):1-19.INRA (Institut National <strong>de</strong> Recherches Agronomiques), 2005 : Pestici<strong>de</strong>s, agriculture et environnement : Réduire l’utilisation<strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s et en limiter les impacts environnementaux. Edition Cemagref, 68 p.Maddala, G.S., 1983: Limited Depen<strong>de</strong>nt and Qualitative Variables. In Econometrics Cambridge University Press, London.Nkamleu, G.B., C<strong>ou</strong>libaly, O. 2000: Le choix <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lutte contre les pestes dans les plantations <strong>de</strong> cacao et <strong>de</strong>café au Camer<strong>ou</strong>n. J<strong>ou</strong>rnal Economie Rurale: 1-10.M<strong>ou</strong>stier, P., Fall, A. S., 2004: Les dynamiques <strong>de</strong> l’agriculture urbaine : Caractérisation et évaluation. CRDI. 23 p.Ryckewart, P., Fabre, J., 2001: Lutte intégrée contre les ravageurs <strong>de</strong>s cultures maraîchères à la Réunion. Food andAgriculture Research C<strong>ou</strong>ncil, Réduit, Mauritius.Vod<strong>ou</strong>he, G., 2007 : Genre et production durable <strong>de</strong> légume sains en zones urbaines et péri urbaines du Sud-Bénin. Thèsed’ingénieur Agronome, Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomiques, Université d’Abomey Calavi, Bénin, 146 p.10


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Impact <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles sur la vulnérabilité <strong>de</strong>s populationsrurales au VIH/SIDA au Bénin: Cas <strong>de</strong> la Société Sucrière du Bénin et <strong>de</strong> l’usined’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>meyR. Adéoti 4 , B. J. Gbaguidi 4 , O. N. C<strong>ou</strong>libaly 4 , J.U. I. Agbahey 4 , A. Kormawa 5 et R.Agboh-Noameshie 5RésuméAu Bénin, une étu<strong>de</strong> est axée sur les causes <strong>de</strong> la vulnérabilité et les risques <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> lapandémie du VIH/SIDA liés à l’existence <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles au sein <strong>de</strong>s communautésrurales. La Société sucrière du Bénin et l’usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey sont les <strong>de</strong>uxentreprises ciblées. Des enquêtes sont faites auprès <strong>de</strong> 190 personnes sélectionnées au sein <strong>de</strong>scommunautés riveraines <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux usines. Une analyse <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>s données collectées est faiteavec le logiciel SPSS et le tableur Excel. Les résultats montrent que les jeunes ruraux sont les plusexposés au VIH/SIDA, selon 88% <strong>de</strong>s répondants. La vulnérabilité à la pandémie augmente pendantla pério<strong>de</strong> active <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong>s <strong>ou</strong>vriers occasionnels <strong>de</strong>s usines. Elle correspondant aux fluxmigratoires vers les localités d’emplacement <strong>de</strong>s usines et au développement d’activités comme letravail du sexe (prostitution) et l’<strong>ou</strong>verture <strong>de</strong>s débits <strong>de</strong> boissons. Ces activités engendrent <strong>de</strong>srisques <strong>de</strong> propagation du VIH/SIDA au sein <strong>de</strong> la communauté. Les actions <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong>formation réalisées dans le milieu ont entraîné une multiplication <strong>de</strong>s postes <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s préservatifset une disparition progressive <strong>de</strong>s travailleuses <strong>de</strong> sexe. P<strong>ou</strong>r une réduction <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>scommunautés rurales au VIH/SIDA dans les localités d’installation <strong>de</strong>s usines agro-industrielles, cesusines doivent mettre en place une stratégie <strong>de</strong> sensibilisation et <strong>de</strong> lutte contre la pandémie aussibien à l’endroit <strong>de</strong> leur personnel occasionnel qu’au sein <strong>de</strong> la communauté entière.Mots clé : VIH/SIDA, entreprises agro-industrielles, communautés rurales, sociologie, Bénin.Impact of agribusinesses on the rural communities’ vulnerability to HIV/AIDS inBenin: case study of the Benin sugar company and the cotton shelling factoryof Hag<strong>ou</strong>meyAbstractIn Benin, a study is focused on the causes of the vulnerability and the risks of the potential spread ofthe pan<strong>de</strong>mia the HIV/AIDS due to the existence of agribusinesses in the rural communities. TheBenin sugar company and the cotton shelling factory of Hag<strong>ou</strong>mey are the two selected factories. Thesurvey was conducted with 190 respon<strong>de</strong>nts selected within the resi<strong>de</strong>nt community living ar<strong>ou</strong>nd thetarget factories. The collected data are computed, processed and analyzed with Excel and SPSS 16.Results showed that the rural y<strong>ou</strong>th are the most vulnerable to HIV/AIDS, according to 88% of therespon<strong>de</strong>nts. The vulnerability to HIV/AIDS increased during the active period of the factories’operation. During this active period, the casual workers are recruited. Then, this period corresponds tothe migratory flows from the others regions to the place where the factories are located. With this flowthere are some news activities such as sex work and the opening of pubs which come up into theresi<strong>de</strong>nt communities. Such activities induce the risk of HIV/AIDS spread within these communities.However, we notice that awareness on HIV/AIDS in the study area has led to the increase of thecondom use and the progressive reduction of the number of sex workers. Finally, the agribusinessesestablished within the rural communities have to <strong>de</strong>velop a strategy to permanently raise the4 MSc. Ir. Razack Adéoti, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)95 42 94 48. E-mail : r.a<strong>de</strong>oti@cgiar.orgMSc. Ir. Brice J. Gbaguidi, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale. 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)95 95 97 72. E-mail : b.gbaguidi@cgiarg.orgDr Ir. Ousmane N. C<strong>ou</strong>libaly, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. :(+229) 95 34 96 84. E-mail : o.c<strong>ou</strong>libaly@cgiar.orgIr. Johanes U. I. Agbahey, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)97 18 61 88 E-mail : johanesagbahey@gmail.com5 MSc. Anne Marie Kormawa, Sociologue, Africa Rice Center (AfricaRice), 01 BP 2031 Coton<strong>ou</strong>. Tél. : (+229) 93 14 55 48,E-mail : akormawa@hotmail.comDr Rita Agboh-Noameshie, Sociologue, Africa Rice Center (AfricaRice), 01 BP 2031 Coton<strong>ou</strong>. Tél. : (+229) 93 14 55 48, E-mail : a.agboh-noameshie@cgiar.org11


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011awareness of their workers and of the whole rural community on HIV/AIDS, in or<strong>de</strong>r to reduce thevulnerability to HIV/AIDS in rural areas.Key words: HIV/AIDS, agricultural factories, rural communities, sociology, Benin.INTRODUCTIONL’Afrique subsaharienne reste la région <strong>de</strong> la planète la plus t<strong>ou</strong>chée par le VIH/SIDA. En 2010, lesestimations révèlent que sur les 33,4 millions <strong>de</strong>s personnes vivant avec le VIH dans le mon<strong>de</strong>, 22,4millions, soit 67%, vivent en Afrique au Sud du Sahara (UNAIDS, 2010). Dans cette région du mon<strong>de</strong>,la pandémie du VIH/SIDA est désormais considérée comme une menace p<strong>ou</strong>r le développementdurable et social (Nombo, 2007). T<strong>ou</strong>t comme les autres pays d’Afrique Subsaharienne, le Bénin n’estpas épargné par la pandémie. Cependant, contrairement au Bénin qui a un taux <strong>de</strong> prévalence <strong>de</strong> 2%,les pays limitrophes ont une prévalence plus élevée comme suit (Obey et al., 2010 ; Tagba, et al.,2010 ; Idoko, et al., 2010 ; Guella et al., 2010 ; El Adas et al., 2010) : Nigeria (3,6%) ; Togo (3,0%),Ghana (2,9%) ; Côte d’Ivoire (4,7%). Du fait <strong>de</strong>s nombreux m<strong>ou</strong>vements migratoires aussi bien àl’intérieur du Bénin qu’entre le Bénin et ses voisins, il est à craindre une propagation <strong>de</strong> la maladie.L’une <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> ces m<strong>ou</strong>vements migratoires est l’existence <strong>de</strong>s agro-industries. A ce sujet,plusieurs étu<strong>de</strong>s conduites dans différents pays ont démontré l’importance <strong>de</strong>s migrations dans lapropagation <strong>de</strong> la pandémie et plus précisément l’influence <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong>s industries surl’inci<strong>de</strong>nce du VIH/SIDA dans leur environnement immédiat (Crush, 2006 ; Kim, 2004 ; Körner, 2005 ;Cissé et al., 2008).C’est dans le cadre d’évaluer l’impact <strong>de</strong>s agro-industries sur la propagation du VIH/SIDA en milieurural au Bénin que la présente étu<strong>de</strong> est initiée. L’objectif visé est d’amener à une prise <strong>de</strong> conscienced’une part <strong>de</strong> la situation du VIH/SIDA en milieu rural et d’autre part <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> responsabilité <strong>de</strong>sentreprises agro-industrielles dans la propagation <strong>de</strong> la maladie dans ce milieu sensible. Le milieurural est en effet d’autant plus sensible qu’il constitue le lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 60% <strong>de</strong> lapopulation béninoise et qu’il <strong>de</strong>meure la zone <strong>de</strong> production agricole par excellence. Laquelleproduction agricole reste le principal secteur d’activité dans le pays, contribuant à plus <strong>de</strong> 35% au PIBet à hauteur <strong>de</strong> 88% aux recettes d’exportation. L’étu<strong>de</strong> s’est intéressée aux cas <strong>de</strong> la SociétéSucrière du Bénin (commune <strong>de</strong> Savè) et <strong>de</strong> l’Usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey (commune <strong>de</strong>Djakotomey), <strong>de</strong>ux entreprises industrielles installées au sud du Bénin.MATERIEL ET METHODESZone d’étu<strong>de</strong>Deux départements du Sud et du Centre Bénin à savoir le C<strong>ou</strong>ffo et les Collines sont choisis p<strong>ou</strong>r laprésente étu<strong>de</strong>. Le critère qui a conduit au choix <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux départements repose sur leurs taux <strong>de</strong>prévalence respectifs qui font partie <strong>de</strong>s plus élevés dans le pays. A l’intérieur <strong>de</strong> ces départements,le choix <strong>de</strong>s zones d’étu<strong>de</strong> s’est fait en fonction <strong>de</strong> l’existence d’une agro-industrie dans un rayon <strong>de</strong>10 km. Ainsi la commune <strong>de</strong> Savè, abritant la Société Sucrière du Bénin, est choisie dans ledépartement <strong>de</strong>s Collines et la commune <strong>de</strong> Djakotomey, abritant une usine d’égrenage <strong>de</strong> coton estretenue dans le département du C<strong>ou</strong>ffo.Echantillonnage et Collecte <strong>de</strong>s donnéesAu total, 190 personnes vivant dans les communautés riveraines <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux usines ciblées sontéchantillonnées p<strong>ou</strong>r cette enquête. L’échantillon est constitué <strong>de</strong> façon raisonnée, afin d’avoir <strong>de</strong>sreprésentants issus <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>tes les catégories sociales présentes à savoir : jeunes et adultes ; hommeset femmes. P<strong>ou</strong>r la collecte <strong>de</strong>s données, les <strong>de</strong>ux types d’<strong>ou</strong>tils suivants sont élaborés : i) un gui<strong>de</strong>d’entretien p<strong>ou</strong>r les discussions <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pe avec les différents gr<strong>ou</strong>pes sociaux existants dans lesvillages et avec les agents et responsables <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles ; ii) un questionnairep<strong>ou</strong>r les entretiens individuels <strong>de</strong>s riverains sélectionnés.Analyse <strong>de</strong>s donnéesLes données collectées sont saisies et apurées avec le tableur Excel. L’analyse <strong>de</strong>s données est faiteavec le logiciel SPSS 16. L’analyse a essentiellement consisté en une analyse <strong>de</strong>scriptive <strong>de</strong>sdonnées collectées à travers les entretiens individuels et en une analyse <strong>de</strong>s opinions et perceptionsp<strong>ou</strong>r les données collectées lors <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pe.12


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011RESULTATS ET DISCUSSIONInfluence <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles sur le développement <strong>de</strong>s activitésà risqueDans le tableau 1 sont présentées les perceptions <strong>de</strong>s enquêtés par rapport au développement <strong>de</strong>sactivités à risques dans les localités d’implantation <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey et <strong>de</strong>la Société sucrière <strong>de</strong> Savè respectivement. Les populations environnantes <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong>coton (Djakotomey) ont la plus mauvaise perception <strong>de</strong> l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> cette agro-industrie surdéveloppement <strong>de</strong>s activités à risques dans leur localité (tableau 1). Ce résultat s’explique par le faitque contrairement à la Société sucrière du Bénin (Savè), où l’activité est permanente avec la majoritédu personnel qui est permanent sur le site, l’activité <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey estplutôt saisonnière. En effet, c’est seulement durant la saison sèche, après la récolte du coton, quel’usine d’égrenage t<strong>ou</strong>rne à plein régime. Par conséquent, c’est durant cette pério<strong>de</strong> que du personnelest recruté p<strong>ou</strong>r travailler. Les occasionnels affluent, et avec leur arrivée se mettent en place <strong>de</strong>sactivités parallèles. Ainsi, 6% <strong>de</strong>s enquêtés aut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey estimaientque durant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte activité <strong>de</strong> l’usine (saisons sèches), les Travailleuses <strong>de</strong> sexe <strong>ou</strong>prostituées font leur apparition. Tandis que 12% <strong>de</strong>s enquêtés <strong>de</strong> cette localité estiment que durantles pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte activité <strong>de</strong> l’usine s’<strong>ou</strong>vrent les débits <strong>de</strong> boissons. Le revenu relativement élevédu personnel occasionnel <strong>de</strong> l’usine favorise la fréquentation <strong>de</strong>s Travailleuses <strong>de</strong> sexe et <strong>de</strong>sbuvettes créées. Ce qui fait augmenter dans la localité les risques <strong>de</strong> contamination aux infectionsdont le VIH/SIDA et les infections <strong>ou</strong> maladies sexuellement transmises (IST <strong>ou</strong> MST).Tableau 1.EntreprisesindustriellesUsine d’égrenage <strong>de</strong>coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey(Djakotomey)Société sucrière du Bénin(Savè)Perception <strong>de</strong>s populations locales sur le développement <strong>de</strong>s activités à risquesProportion <strong>de</strong>s enquêtés liant ledéveloppement <strong>de</strong>s activités à risques àl’existence <strong>de</strong>s agro-industriesProportion <strong>de</strong>s enquêtés estimantque la présence <strong>de</strong>s agroindustriesest sans inci<strong>de</strong>nce54% 46%12% 88%Au Camer<strong>ou</strong>n, <strong>de</strong> tels résultats sont également observés par Malsan (2007) qui estime que laprésence <strong>de</strong>s entreprises agricoles <strong>ou</strong> forestières augmente les risques <strong>de</strong> propagation du VIH dansles communautés riveraines. En effet, cet auteur juge que la présence <strong>de</strong>s entreprises agricolesfavorise l’activité sexuelle à l’extérieur <strong>de</strong> leurs sites sans véritable mesure du risque. Il aj<strong>ou</strong>te que leniveau élevé <strong>de</strong> risques résulte <strong>de</strong> l’organisation même <strong>de</strong> ces entreprises, notamment du rec<strong>ou</strong>rs àune main-d’œuvre migrante et temporaire installée dans <strong>de</strong>s logements précaires à proximité <strong>de</strong>slieux <strong>de</strong> prostitution. Quant à Hunt (1989), San<strong>de</strong>rs et Sambo (1991), Packard et Epstein (1992), ilsestiment <strong>de</strong> façon générale que la migration <strong>de</strong> travail est un important facteur favorable à lacontamination par le VIH. P<strong>ou</strong>r ces <strong>de</strong>rniers, la migration du travail favorise la séparation <strong>de</strong>sménages, entretient la précarité sociale et économique du migrant et suscite en conséquence, etcomme exutoire, <strong>de</strong>s comportements sexuels à risque : relations avec <strong>de</strong>s partenaires sexuelsmultiples et avec <strong>de</strong>s prostituées. En ce qui concerne la présence <strong>de</strong>s prostituées dans les localitésrurales au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> forte activité <strong>de</strong>s agro-industries, Lal<strong>ou</strong> et Piché (1994) révèlent qu’ily a <strong>de</strong>s prostituées itinérantes, se déplaçant en milieu rural au gré <strong>de</strong>s activités économiques(marchés et saisons <strong>de</strong> récoltes).Au sujet <strong>de</strong> l’importance dans la zone d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Travailleuses <strong>de</strong> sexe, les avis <strong>de</strong>s enquêtés sontpartagés (figure 1). Ainsi, 93% <strong>de</strong>s enquêtés sont restés indifférents par rapport au nombre <strong>de</strong>sTravailleuses <strong>de</strong> sexe au sein <strong>de</strong> la population pendant que 3% estimaient qu’elles étaient déjànombreuses. Ces professionnelles <strong>de</strong> sexe sont majoritairement <strong>de</strong>s immigrantes avec <strong>de</strong> raresautochtones. Leur présence se fait remarquer surt<strong>ou</strong>t pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pleine activité <strong>de</strong>susines comme les pério<strong>de</strong>s d’égrenage <strong>de</strong> coton et <strong>de</strong> production du sucre.13


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 20113% 2% 2%93%NombreuxPeu NombreuxMoins nombreuxIndifférentsFigure 1.Perceptions <strong>de</strong>s populations riveraines sur l’importance <strong>de</strong>s Travailleuses <strong>de</strong> sexePar contre 30% <strong>de</strong>s enquêtés estimaient que l’existence <strong>de</strong>s agro-industries dans les différenteslocalités a par ailleurs engendré un problème chronique <strong>de</strong> manque <strong>de</strong> main d’œuvre p<strong>ou</strong>r les travauxchampêtres (tableau 2). D’après ces enquêtés, la plupart <strong>de</strong>s membres actifs du village préfèrentdésormais travailler dans les usines p<strong>ou</strong>r s’assurer un revenu, à s’investir dans les activitéschampêtres. Cette situation favorise l’accroissement <strong>de</strong> la déscolarisation et le manque d’intérêt p<strong>ou</strong>rles activités champêtres.Tableau 2. Causes <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la main-d’œuvre dans les localités abritant les usinesPotentielles causes <strong>de</strong> diminution <strong>de</strong> la mainProportion <strong>de</strong>s enquêtés évoquant la caused’œuvreindiquéePrésence <strong>de</strong>s Usines 30%Exo<strong>de</strong> rural 64%VIH/SIDA 6%Impact <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles sur la vulnérabilité <strong>de</strong>s populationsLes entreprises agro-industrielles ciblées constituent <strong>de</strong>s pôles d’attraction <strong>de</strong> la populationenvironnante et <strong>de</strong>s travailleurs migrants en provenance <strong>de</strong>s autres départements du pays et <strong>de</strong>spays limitrophes tels que le Togo et le Nigeria. Ce potentiel attractif <strong>de</strong>s entreprises, associé auxmigrations engendrées et aux n<strong>ou</strong>velles activités créées, augmentent les risques <strong>de</strong> propagation duVIH/SIDA au sein <strong>de</strong> la population riveraine. Ceci témoigne d’une vulnérabilité plus accrue <strong>de</strong>spopulations riveraines <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles. Cependant, aucune disposition en matière<strong>de</strong> sensibilisation n’est prise par les dirigeants <strong>de</strong> ces entreprises p<strong>ou</strong>r lutter contre les risques <strong>de</strong>propagation <strong>de</strong> la pandémie. Maf<strong>ou</strong>ta Ouatin<strong>ou</strong> (2004), au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> son étu<strong>de</strong> sur l’inci<strong>de</strong>nceéconomique du Sida sur les entreprises au Congo Brazzaville, a également relevé qu’aucune <strong>de</strong>squinze entreprises étudiées (dont cinq agro-industries), ne dispose d’un programme <strong>de</strong> lutte contre leSIDA. Daly (2002) aj<strong>ou</strong>te que t<strong>ou</strong>te stratégie <strong>de</strong> lutte contre le SIDA à développer par les entreprisesne doit se limiter à leurs employés. En effet, p<strong>ou</strong>r cet auteur, une stratégie non étendue auxcommunautés riveraines est inadéquate, car, la maladie se transmet facilement <strong>de</strong> la communautéélargie aux employés et vice-versa. En <strong>ou</strong>tre, parce que la propagation <strong>de</strong> la maladie est influencéepar les comportements et les pressions socio-économiques existant dans les communautésd’implantation <strong>de</strong>s entreprises.Impact <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> sensibilisation sur la vulnérabilité au VIH/SIDAVu la forte vulnérabilité <strong>de</strong>s populations riveraines <strong>de</strong>s entreprises agro-industrielles, le ProgrammePlurisectoriel <strong>de</strong> Lutte contre le SIDA (PPLS) et l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) ontorganisé une série <strong>de</strong> séances <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong>s populations. Suite à ces séances, <strong>de</strong>schangements sont intervenus dans le comportement <strong>de</strong> populations. En effet, 81% <strong>de</strong>s répondantsont noté un changement <strong>de</strong> comportement, pendant que 16% expriment un avis contraire (figure 2).Ces changements sont surt<strong>ou</strong>t marqués par la disparition progressive <strong>de</strong>s Travailleuses <strong>de</strong> sexe dansla zone d’étu<strong>de</strong> selon la quasi-totalité <strong>de</strong>s répondants. Selon ces répondants, la prise <strong>de</strong> conscience<strong>de</strong>s travailleurs occasionnels <strong>de</strong>s usines, potentiels clients <strong>de</strong>s Travailleuses <strong>de</strong> sexe, est à la base du14


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011retrait <strong>de</strong> ces Travailleuses <strong>de</strong> sexe <strong>de</strong>s localités étudiées. D’autres métho<strong>de</strong>s préventives telles quel’utilisation <strong>de</strong>s préservatifs sont adoptées, selon 85% <strong>de</strong>s enquêtés. T<strong>ou</strong>tefois, 83% <strong>de</strong>s enquêtésestiment que les jeunes sont les premiers utilisateurs <strong>de</strong> préservatifs et que les femmes sont plusnombreuses à se procurer <strong>de</strong>s préservatifs au niveau <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vente que les hommes. A ceteffet, il faut signaler que dans le cadre <strong>de</strong>s actions du PPLS, les postes <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s préservatifs ontété multipliés. Enfin, 13%<strong>de</strong>s femmes enquêtées affirment utiliser les fémidons (préservatifsféminins).Au Congo Brazzaville, <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> sensibilisation similaires aut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s entreprises, conduites parle Programme National <strong>de</strong> Lutte contre le SIDA ont également permis <strong>de</strong> réduire la vulnérabilité auVIH/SIDA au sein <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong> ces entreprises et <strong>de</strong>s communautés riveraines. Ces actions ontpermis <strong>de</strong> mieux informer les gr<strong>ou</strong>pes cibles sur la question du VIH et ont aussi consisté en ladistribution <strong>de</strong> préservatifs (Maf<strong>ou</strong>ta Ouatin<strong>ou</strong>, 2004). Le succès <strong>de</strong> ces interventions pr<strong>ou</strong>ve laprédisposition <strong>de</strong>s employés <strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s populations riveraines à adopter <strong>de</strong> bonscomportements à condition qu’une stratégie efficace <strong>de</strong> sensibilisation soit mise en place.16%3%Changement <strong>de</strong>comportementPas <strong>de</strong> changement81%IndifférentsFigure 2. Perception <strong>de</strong>s enquêtés sur le changement <strong>de</strong> comportement au sein <strong>de</strong> la populationCONCLUSIONLa mise en place d’infrastructures telles que les entreprises agro-industrielles induit <strong>de</strong>s implicationsaussi bien positives que négatives au nombre <strong>de</strong>squelles l’accroissement <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>spopulations riveraines au VIH/SIDA. La présente étu<strong>de</strong> montre à travers les cas <strong>de</strong> la Société sucrièredu Bénin et <strong>de</strong> l’usine d’égrenage <strong>de</strong> coton <strong>de</strong> Hag<strong>ou</strong>mey, que ces infrastructures économiquesengendrent <strong>de</strong>s m<strong>ou</strong>vements migratoires vers leurs lieux d’implantation et la création dans le milieu<strong>de</strong> n<strong>ou</strong>velles activités que sont la prostitution et la profusion <strong>de</strong>s buvettes. Ces diverses implicationsont p<strong>ou</strong>r conséquence la hausse <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong>s populations riveraines au VIH/SIDA. T<strong>ou</strong>tefois,la mise en œuvre d’actions ponctuelles <strong>de</strong> sensibilisation participe à réduire cette vulnérabilité <strong>de</strong>spopulations. Cependant, l’inexistence au niveau <strong>de</strong>s entreprises étudiées d’un plan <strong>de</strong> prévention et<strong>de</strong> sensibilisation contre le VIH/SIDA doit être déplorée. Dans ce contexte, il urge <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>smesures hardies p<strong>ou</strong>r renforcer <strong>de</strong> façon permanente les connaissances <strong>de</strong>s populations riveraines et<strong>de</strong>s travailleurs <strong>de</strong> ces entreprises sur le VIH/SIDA. A cet effet, les entreprises agro-industriellesdoivent mettre en place une stratégie <strong>de</strong> sensibilisation sur les IST/VIH/SIDA aussi bien à l’intention<strong>de</strong> leur personnel que <strong>de</strong> la communauté entière. P<strong>ou</strong>r ce faire, les structures et ONGs impliquéesdans la lutte contre la pandémie peuvent être associées, afin d’apporter leur expérience en matière <strong>de</strong>sensibilisation <strong>de</strong> masse p<strong>ou</strong>r la réduction effective <strong>de</strong> la vulnérabilité VIH/SIDA <strong>de</strong>s communautésrurales.15


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESCissé, Y., B. Macal<strong>ou</strong>, A. Sylla, 2008 : Impact socio-économique du VIH/SIDA en milieu rural : cas <strong>de</strong> l’usine sucrière <strong>de</strong>Siribala : 190-206. In: Kormawa A., Beks B., Agboh-noameshie A., (eds.), HIV/AIDS & AGRICULTURE: implications for foodsecurity in west and central Africa. WARDA Press, Accra.Crush, J., B. Frayne, M. Grant, 2006: Linking migration, HIV/AIDS and urban food security in S<strong>ou</strong>thern and Eastern Africa.RENEWAL, IFPRI and SAMP. Addis Ababa, Ethiopia. 55 p.Daly, K., 2002: Riposte <strong>de</strong>s entreprises au VIH/SIDA, Impact et leçons tirées. ONUSIDA, Genève, Suisse, 88 p.El Adas, A., R. Amenyah, M. Addo, N. Addo, K. Asante, 2010: Ghana’s progress report on the United Nations GeneralAssembly special session (UNGASS) <strong>de</strong>claration of commitment on HIV and AIDS. Ghana AIDS Commission, Accra,Ghana, 116 p.Guella, M., E. Eby, J. Son, K. Kra, L. Essis, 2010 : Rapport National UNGASS 2010 (Côte d’Ivoire). Secrétariat Technique duConseil National <strong>de</strong> Lutte contre le Sida, Abidjan, Côte d’Ivoire, 66 p.Hunt, C., 1989: Migrant Labor and Sexually Transmitted Disease: AlDS in Africa. J<strong>ou</strong>rnal of Health and Social Behavior, 4,353-373.Idoko, J., W. Naamara, A. Azeez, M. Muhammad, C. Suzuki, 2010: United Nations General Assembly special session(UNGASS) c<strong>ou</strong>ntry progress report Nigeria. National Agency for the Control of AIDS, Abuja, Nigeria, 109 p.Kim, H.S., 2004: Migration and HIV: vulnerability assessment among foreign migrants in S<strong>ou</strong>th Korea. Korea UNAIDSInformation Support Center. Se<strong>ou</strong>l, Republic of Korea, 70 p.Körner, H., 2005: HIV and migration: two major uncertainties for people from culturally and linguistically diversebackgr<strong>ou</strong>nds. Social Research issues paper, 4, 1-4.Lal<strong>ou</strong>, R., Piché, V., 1994: Migration et SIDA en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, un état <strong>de</strong>s connaissances. Les Dossiers du CEPED, 28,1-48.Maf<strong>ou</strong>ta Ouatin<strong>ou</strong>, S. B., 2004 : Inci<strong>de</strong>nce économique du sida sur les entreprises au Congo Brazzaville. Actes du ColloqueDéveloppement Durable : Leçons et Perspectives. Ouagad<strong>ou</strong>g<strong>ou</strong>, Burkina-Faso, 133-139.Malsan, S., 2007:Gran<strong>de</strong>s entreprises, le temps <strong>de</strong> la prise <strong>de</strong> conscience. Le j<strong>ou</strong>rnal du SIDA, 196, 11-13.Nombo, C., 2007: When AIDS meets poverty: implications for social capital in a village in Tanzania. PhD. WageningenUniversity, Wageningen, Netherlands, 280 p.Packard, R.M., Epstem, P., 1992: Medical Research on AIDS in Africa, a historical perspective: 346-376. In: Fee, E., Fox,D.M., (eds), AIDS, The Making of a Chronic Disease, University of California Press.Obey, A., E. Akinocho, P. Baruanni, C. Ah<strong>ou</strong>ssin<strong>ou</strong>, K. Ekanmian, 2010: Rapport <strong>de</strong> situation nationale à l’intention <strong>de</strong>l’UNGASS (Bénin). ONUSIDA-CNLS, Coton<strong>ou</strong>, Bénin, 76 p.San<strong>de</strong>rs, D., Sambo A., 1992: AIDS in Africca, the implications of economic recession and structural adjustment. HealthPolicy and Plannig, 2, 157-165.Tagba A., K. Am<strong>ou</strong>ss<strong>ou</strong>, V. Pitche, F. Awok<strong>ou</strong>, E. Gnaore, 2010: Suivi <strong>de</strong> la Déclaration d’Engagement sur le VIH et le SIDA,Rapport 2010. UNGASS Togo, Lomé, Togo, 85 p.United Nations Programme on AIDS (UNAIDS), 2010: UNAIDS OUTLOOK Report 2010. Geneva, Switzerland, 152 p.16


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011RésuméImpact du VIH/SIDA sur les facteurs <strong>de</strong> production et le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>sménages agricoles au Sud-BéninJ. U. I. AGBAHEY 6 , B. J. GBAGUIDI 6 , O. N. COULIBALY 6 et G. BIAOU 7L’objectif <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est d’évaluer l’impact du VIH/SIDA sur les facteurs <strong>de</strong> production et le ren<strong>de</strong>ment<strong>de</strong>s ménages agricoles au Sud-Bénin. P<strong>ou</strong>r ce faire, l’étu<strong>de</strong> a été conduite dans quatre <strong>de</strong>s localitésles plus t<strong>ou</strong>chées par la pandémie au Sud-Bénin (Lokossa, Lalo, Abomey et Saval<strong>ou</strong>). Laméthodologie a consisté en une analyse comparative <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> production et <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>mentsagricoles <strong>de</strong>s ménages affectés par le VIH/SIDA à ceux <strong>de</strong>s ménages non affectés, avant et aprèsl’affection par le VIH/SIDA. Au total 288 ménages ont été échantillonnés <strong>de</strong> façon aléatoire à raison <strong>de</strong>144 p<strong>ou</strong>r chaque gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong> ménages. Les <strong>ou</strong>tils d’analyse utilisés sont les tests t et Chi-<strong>de</strong>ux. Lesrésultats obtenus indiquent que le VIH a <strong>de</strong> multiples impacts sur les facteurs <strong>de</strong> production <strong>de</strong>sménages. Aussi, a t-il été noté au niveau <strong>de</strong>s ménages affectés une baisse hautement significative auseuil <strong>de</strong> 1% du temps <strong>de</strong> travail, une baisse significative au seuil <strong>de</strong> 5% <strong>de</strong>s investissements agricoleset une baisse significative au seuil <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong>s superficies emblavées. En ce qui concerne laproductivité <strong>de</strong>s ménages, les tests effectués n’ont pas permis <strong>de</strong> relever une différence significativeentre les ren<strong>de</strong>ments moyens <strong>de</strong>s ménages affectés et ceux <strong>de</strong>s ménages non affectés. Au regard <strong>de</strong>ces résultats qui révèlent l’étendue <strong>de</strong> l’impact du SIDA sur les ménages agricoles, il y a lieud’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s systèmes alternatifs <strong>de</strong> production intégrant les contraintes spécifiques auxquelles fontface ces ménages.Mots clés : VIH/SIDA, Facteurs <strong>de</strong> production, Ménages, Bénin, Socioéconomie.AbstractImpact of HIV/AIDS on farm h<strong>ou</strong>seholds’ production assets and yield inS<strong>ou</strong>thern-BeninThe study aims at assessing the impact of HIV/AIDS on farm h<strong>ou</strong>seholds’ production assets and yield.It was conducted on 288 h<strong>ou</strong>seholds randomly selected in f<strong>ou</strong>r of the most affected districts ofS<strong>ou</strong>thern-Benin, namely Lokossa, Lalo, Abomey and Saval<strong>ou</strong>. The methodology consisted ofcomparative analysis of the target gr<strong>ou</strong>p (HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds) with the control gr<strong>ou</strong>p (nonaffectedh<strong>ou</strong>seholds). By consi<strong>de</strong>ring the production assets and the productivity of the h<strong>ou</strong>seholds ofthese two gr<strong>ou</strong>ps during pre-affection and affection periods, the impact of the pan<strong>de</strong>mic was <strong>de</strong>duced.For the comparison, 144 h<strong>ou</strong>seholds were selected in each gr<strong>ou</strong>p. The main tools used were t-statisticand Chi square test. The study showed that, the duration of the daily work of affected h<strong>ou</strong>sehold’smembers significantly <strong>de</strong>creased at 1% significance level. In addition, the size of affected h<strong>ou</strong>seholds’farm land significantly <strong>de</strong>creased at 10% significance level. The investment in farm activities byaffected h<strong>ou</strong>seholds also significantly <strong>de</strong>creased at 5% significance level. Finally, on farm yield, thetests implemented did not show a significant difference between the yields of affected h<strong>ou</strong>seholds andthe ones of non-affected h<strong>ou</strong>seholds. In short, the study showed how <strong>de</strong>ep the impact of HIV/AIDS onfarm h<strong>ou</strong>seholds is. With regard to these results, it is important to find sustainable alternatives forHIV/AIDS affected farm h<strong>ou</strong>seholds. To this end, the agricultural research has an important role toplay, by i<strong>de</strong>ntifying appropriate farming systems which might meet the special characteristics of thisvulnerable gr<strong>ou</strong>p of h<strong>ou</strong>seholds.Key words: HIV/AIDS, Production assets, farm h<strong>ou</strong>seholds, socioeconomics, Benin.INTRODUCTIONAvec 67% <strong>de</strong>s cas d’infection au VIH dans le mon<strong>de</strong> et 72% <strong>de</strong>s cas <strong>de</strong> décès dus au SIDA, l’Afriquesubsaharienne est incontestablement l’épicentre <strong>de</strong> la pandémie (Samuels et Drinkwater, 2011). Danscette région du mon<strong>de</strong>, les recherches sur le VIH/SIDA se sont pendant longtemps confinées aux6 Ir. Johanes U. I. Agbahey, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)97 18 61 88, E-mail : johanesagbahey@gmail.com, République du BéninMSc. Ir. Brice J. Gbaguidi, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale. 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)95 95 97 72, E-mail : b.gbaguidi@cgiarg.org, République du BéninDr Ir. Ousmane N. C<strong>ou</strong>libaly, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. :(+229) 95 34 96 84, E-mail : o.c<strong>ou</strong>libaly@cgiar.org, République du Bénin7 Prof. Dr Ir. Gauthier BIAOU, Université d’Abomey-Calavi (UAC), BP 90 Abomey-Calavi, Tél. : (+229) 97 58 78 80, E-mail:gbia<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin17


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011zones urbaines, ignorant les zones rurales (Nkendah, 2010). T<strong>ou</strong>tefois, les enquêtes <strong>de</strong>séroprévalence révèlent que les milieux ruraux sont t<strong>ou</strong>t autant affectés. Sachant la situation <strong>de</strong>pauvreté et <strong>de</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s populations rurales, l’impact du VIH/SIDA dans ces milieux estpotentiellement catastrophique. Au Bénin, la pandémie du VIH/SIDA constitue un problème <strong>de</strong> plus enplus inquiétant en milieu rural. Bien que le taux national <strong>de</strong> prévalence soit relativement faible etstable aut<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> 2%, le taux en milieu rural est plutôt à la hausse. De 2008 à 2009, ce taux est passé<strong>de</strong> 1,1% à 1,5% (Obey et al., 2010). Cette tendance est d’autant plus inquiétante que plus <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong> la population rési<strong>de</strong> en milieu rural et que ce milieu est la zone <strong>de</strong> production agricole parexcellence ; laquelle production reste le principal secteur d’activité économique contribuant à hauteur<strong>de</strong> 38,2% au Produit Intérieur Brut et occupant 50,6% <strong>de</strong> la population active (Obey et al., 2010).Au Bénin, comme dans la plupart <strong>de</strong>s pays d’Afrique subsaharienne, la production agricole restefortement tributaire <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> travail humaine, laquelle subit les premiers effets en cas d’infectionpar le VIH/SIDA. En effet, la mortalité et la morbidité liées au SIDA engendrent la réduction <strong>de</strong> la maind’œuvre disponible p<strong>ou</strong>r <strong>de</strong> longues pério<strong>de</strong>s (Naidu et Harris, 2005). En <strong>ou</strong>tre, afin <strong>de</strong> s<strong>ou</strong>tenir lescoûts médicaux <strong>de</strong> la maladie, les ménages en arrivent à vendre leurs biens productifs (terre etéquipements). Il en résulte une baisse <strong>de</strong> productivité, une baisse <strong>de</strong>s revenus et le renforcement <strong>de</strong>la pauvreté et <strong>de</strong> l’insécurité alimentaire (Oyekale et Oyekale, 2009). Au regard <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> lamaladie sur l’ensemble du ménage, le VIH/SIDA ne saurait être juste considéré comme le problème<strong>de</strong> santé d’un individu, mais bien comme un problème socio-économique p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t le ménage et unfar<strong>de</strong>au p<strong>ou</strong>r l’activité agricole (Thangata et al., 2007).Depuis la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> l’impact du VIH/SIDA en milieu rural et sur le secteur agricole,diverses étu<strong>de</strong>s ont été conduites dans différents pays d’Afrique au Sud du Sahara, afin d’évaluer cetimpact. Il s’agit entre autres <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> conduite au Kenya par Nguthi (2008), en Ouganda parTumwine (2006), en Zambie par Baylies (2002), en Ethiopie par Gebreselassie et al. (2008) auMozambique par Müller (2010) et en Afrique du Sud par Booysen (2004). Mais au Bénin, cet impactest encore mal connu. Ceci a conduit l’Institut International d’Agriculture Tropicale (IITA) et la Faculté<strong>de</strong>s Sciences Agronomiques à initier un programme <strong>de</strong> recherche sur la problématique du VIH/SIDAen milieu rural. Le présent article est tiré d’une étu<strong>de</strong> (Agbahey, 2010) menée dans le cadre duditprogramme <strong>de</strong> recherche. Cette étu<strong>de</strong> vise à cerner l’impact <strong>de</strong> la pandémie sur les facteurs <strong>de</strong>production <strong>de</strong>s ménages affectés et sur leur productivité. Elle a été mise en œuvre dans quatre <strong>de</strong>slocalités les plus affectées par la pandémie au Sud-Bénin à savoir Lokossa, Lalo, Abomey et Saval<strong>ou</strong>.ZONE D’ETUDEPlusieurs critères ont prévalu au choix <strong>de</strong>s localités <strong>de</strong>vant constituer la zone d’étu<strong>de</strong>. Le Sud-Béninest composé <strong>de</strong> huit départements (Collines, Z<strong>ou</strong>, Mono, C<strong>ou</strong>ffo, Atlantique, Littoral, Ouémé etPlateau). Le critère relatif à la prédominance <strong>de</strong> l’activité agricole et au caractère rural <strong>de</strong>s localités<strong>de</strong>vant composer la zone d’étu<strong>de</strong> a amené à écarter le département du Littoral qui est essentiellementurbain et non agricole. La prévalence du VIH/SIDA a conduit au choix <strong>de</strong>s départements et <strong>de</strong>slocalités d’étu<strong>de</strong>. Les résultats <strong>de</strong> l’enquête <strong>de</strong> séroprévalence indiquent une prévalence <strong>de</strong> 4,3% p<strong>ou</strong>rle département du C<strong>ou</strong>ffo, 2,3% p<strong>ou</strong>r le département <strong>de</strong> l’Atlantique, 2,2% p<strong>ou</strong>r le département duMono, 1,6% p<strong>ou</strong>r le département <strong>de</strong> l’Ouémé, 1,5% p<strong>ou</strong>r le département du Plateau, 1,5% p<strong>ou</strong>r ledépartement <strong>de</strong>s Collines et 1,4% p<strong>ou</strong>r le département du Z<strong>ou</strong>.En <strong>de</strong>hors du critère <strong>de</strong> la prévalence départementale – qui est une prévalence agrégée – les critèresà savoir la prévalence par commune, l’ancienneté <strong>de</strong> la localité en tant que foyer <strong>de</strong> VIH, l’existenced’associations actives <strong>de</strong> personnes vivant avec le VIH/SIDA et la facilité d’accès aux ménagesaffectés ont amené à retenir les localités que sont : Lokossa (Département du Mono), Lalo(Département du C<strong>ou</strong>ffo), Abomey (Département du Z<strong>ou</strong>) et Saval<strong>ou</strong> (Département <strong>de</strong>s Collines). Lescommunes ainsi indiquées servent <strong>de</strong> point <strong>de</strong> départ p<strong>ou</strong>r c<strong>ou</strong>vrir les localités rurales environnantes,en fonction du lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s ménages agricoles affectés. La prévalence du VIH/SIDA parcommune p<strong>ou</strong>r les 34 communes dont les données sont disponibles est présentée dans le Tableau 1.Tableau 1.Prévalence du VIH/SIDA dans 34 communes du BéninN° Commune Prévalence N° Commune Prévalence1. Porto Novo 2,7 2. H<strong>ou</strong>eyogbe 1,83. Abja-Ouere 2,4 4. Ifangni 1,55. Abomey 1 6. Kandi 0,47. Abomey-Calavi 1,4 8. Kari-Mama 09. Adjoh<strong>ou</strong>n 0,8 10. Ket<strong>ou</strong> 0,711. Alpah<strong>ou</strong>e 4,5 12. Kl<strong>ou</strong>ekanme 1,818


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011N° Commune Prévalence N° Commune Prévalence13. Bante 0,2 14. Coton<strong>ou</strong> 2,415. Bassila 2,9 16. Malanville 1,717. Bopa 1,3 18. Materi 0,519. B<strong>ou</strong>k<strong>ou</strong>mbe 0,7 20. Natiting<strong>ou</strong> 2,921. Come 5,2 22. N'Dali 1,423. Copargo 1,1 24. Ouidah 4,325. Dangbo 1 26. Ouinhi 027. Dassa 1,6 28. Parak<strong>ou</strong> 6,429. Dj<strong>ou</strong>g<strong>ou</strong> 1,4 30. Perere 0,331. Dogbo 3,5 32. Saval<strong>ou</strong> 1,833. Ze 0,8 34. Zogbodomey 1,8MATERIELS ET METHODESUnités d’étu<strong>de</strong> et EchantillonnageS<strong>ou</strong>rce: UNAIDS, 2006L’unité d’étu<strong>de</strong> est le ménage agricole. Il a été procédé à une catégorisation <strong>de</strong>s ménages agricolesen <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes : les ménages non affectés et les ménages affectés. Les ménages non affectés sontceux n’ayant aucun membre déclaré infecté par le VIH, ni ne s<strong>ou</strong>ffrant d’une autre maladie chronique(tuberculose, diabète, cancer, etc.). Cette précision tient du fait qu’un ménage abritant un membres<strong>ou</strong>ffrant <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>te autre maladie chronique serait t<strong>ou</strong>t aussi affecté dans ses caractéristiques socioéconomiquesqu’un ménage abritant une personne vivant avec le VIH. Quant aux ménages affectés, ils’agit <strong>de</strong>s ménages ayant au moins un membre actif infecté par le VIH <strong>ou</strong> étant décédé du SIDA.L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s ménages affectés est faite à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong>s personnes vivant avec le VIH(PVVIH) disponibles au niveau <strong>de</strong>s associations communales <strong>de</strong> PVVIH. Quant aux ménages nonaffectés, ils sont choisis <strong>de</strong> façon aléatoire, dans le même milieu que les ménages affectéssélectionnés. Cette approche a été retenue car étant pris dans le même milieu et s<strong>ou</strong>mis aux mêmesfacteurs environnementaux, t<strong>ou</strong>s les ménages sont supposés avoir pendant la pério<strong>de</strong> pré-affection<strong>de</strong>s caractéristiques similaires. Ainsi, en les comparant après l’affection par le VIH/SIDA, l’impact <strong>de</strong> lapandémie peut être déduit.Il a été procédé à un échantillonnage stratifié. Le critère <strong>de</strong> stratification étant la présence <strong>ou</strong> non d’aumoins une personne infectée par le VIH <strong>ou</strong> décédé <strong>de</strong>s suites du SIDA au sein du ménage. Ondistingue ainsi <strong>de</strong>ux strates à savoir les ménages affectés et les ménages non affectés. Au niveau <strong>de</strong>chacune <strong>de</strong> ces strates, un même effectif <strong>de</strong> ménages a été échantillonné p<strong>ou</strong>r les besoins <strong>de</strong>scomparaisons. L’effectif <strong>de</strong>s s<strong>ou</strong>s-échantillons a été déterminé en appliquant la formule proposée parLe Maux (2007) :Où: n est la taille <strong>de</strong> l'échantillon; z une constante issue <strong>de</strong> la loi normale selon un seuil <strong>de</strong> confiance<strong>de</strong> 95%, soit z = 1,96; p le p<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong> gens qui présentent le caractère observé (taux <strong>de</strong>prévalence au VIH en milieu rural p = 0.015); e la marge d'erreur d'échantillonnage (e = 0,02). Enintégrant les valeurs sus-indiquées dans la formule, il est obtenu n = 142. En somme, chaque s<strong>ou</strong>séchantillondoit avoir une taille minimale <strong>de</strong> 142 ménages. La taille minimale p<strong>ou</strong>r l’ensemble <strong>de</strong>l’échantillon est donc <strong>de</strong> 284 ménages agricoles ruraux. La taille <strong>de</strong> l’échantillon final a été majorée etportée à 288 ménages à raison <strong>de</strong> 144 ménages par s<strong>ou</strong>s-échantillon et <strong>de</strong> 72 ménages (36 ménagesnon affectés et 36 ménages affectés) par localité.La sélection <strong>de</strong>s ménages à enquêter a été faite suivant la technique d’échantillonnage systématique.Cette technique consiste à utiliser un "pas" entre <strong>de</strong>ux unités sélectionnées incluses dansl’échantillon. Ainsi, à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> personnes infectées enregistrées au niveau <strong>de</strong>s associationscommunales <strong>de</strong> PVVIH, le "pas" (effectif <strong>de</strong> l’association / nombre <strong>de</strong> ménages affectés à retenir auniveau <strong>de</strong> cette association) a été appliqué. Au niveau <strong>de</strong> chaque liste, un travail préliminaire a étéeffectué p<strong>ou</strong>r regr<strong>ou</strong>per s<strong>ou</strong>s une seule personne <strong>de</strong> référence t<strong>ou</strong>tes les personnes infectées issuesd’un même ménage. Ceci a évité le risque <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>ux personnes <strong>de</strong> référence issues d’un mêmeménage.19


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011MéthodologieCollecte et analyse <strong>de</strong>s donnéesLes données collectées ont respectivement porté sur le temps <strong>de</strong> travail moyen <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong>sménages, les superficies emblavées, les revenus annuels et le montant <strong>de</strong>s investissements agricoleseffectués par les ménages. Ces données primaires ont été collectées sur <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> référenceà savoir : la pério<strong>de</strong> pré-affection par le VIH/SIDA et la pério<strong>de</strong> d’affection. P<strong>ou</strong>r la plupart <strong>de</strong>sménages affectés, les effets du VIH/SIDA sur leur existence ont commencé à être ressentis au c<strong>ou</strong>rs<strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années. La pério<strong>de</strong> pré-affection a donc été située à la pério<strong>de</strong> antérieure aux cinq<strong>de</strong>rnières années et la pério<strong>de</strong> d’affection à celle <strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années. Aussi, la référence <strong>de</strong>cinq ans a-t-elle été prise p<strong>ou</strong>r fixer les <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s sur lesquelles les données ont été collectéesauprès <strong>de</strong>s ménages non affectés.Quant à l’impact du SIDA sur les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s ménages, les données collectées ont porté sur lesproductions brutes <strong>de</strong>s ménages et les superficies emblavées p<strong>ou</strong>r les principales cultures que sont :le Maïs, le Niébé, le Manioc, l’Igname, l’Arachi<strong>de</strong>, la Tomate et le Piment. Ces données primaires ontété collectées p<strong>ou</strong>r les ménages appartenant à chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes aussi bien p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong>pré-affection que la pério<strong>de</strong> d’affection. Sur la base <strong>de</strong>s données collectées, les ren<strong>de</strong>ments moyens<strong>de</strong>s ménages ont été déterminés en faisant le rapport <strong>de</strong>s productions sur les superficies emblavéesp<strong>ou</strong>r chaque spéculation par ménage. Les ren<strong>de</strong>ments moyens par spéculation ont ensuite étédéterminés p<strong>ou</strong>r les <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> ménages.Les données ont été collectées à travers <strong>de</strong>s entretiens structurés auprès <strong>de</strong>s chefs <strong>de</strong> ménages.Après la phase <strong>de</strong> collecte, les données ont été saisies et dép<strong>ou</strong>illées avec Access, puis analyséesavec SPSS 16.L’analyse <strong>de</strong>s données collectées a essentiellement consisté en une comparaison <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s ménages affectés à celles <strong>de</strong>s ménages non affectés. Cette approchecomparative a permis <strong>de</strong> déduire les éléments d’impact attribuables au VIH/SIDA. Les tests t et Chi<strong>de</strong>ux ont été utilisés p<strong>ou</strong>r tester les différences entre les <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> ménages.Mesures éthiquesAvant la mise en œuvre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un protocole <strong>de</strong> recherche a été s<strong>ou</strong>mis au Comité d’éthique duMinistère <strong>de</strong> la Santé Publique et un avis favorable a été obtenu. Au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> l’enquête, le sujet a étéclairement présenté aux participants et leur consentement a été reçu avant l’administration <strong>de</strong>squestionnaires. A cette fin, une fiche <strong>de</strong> consentement a été annexée au questionnaire et a été signéepar chaque enquêté avant t<strong>ou</strong>t entretien. T<strong>ou</strong>tes les données personnelles collectées ont été gardéesconfi<strong>de</strong>ntielles. P<strong>ou</strong>r la prise <strong>de</strong> contact avec les ménages affectés, les associations <strong>de</strong> PVVIH ont étésollicitées et seuls les membres <strong>de</strong>sdites associations ont été sélectionnés comme gui<strong>de</strong>s, afin <strong>de</strong>faciliter le contact avec les ménages affectés.RESULTATSImpact du VIH/SIDA sur l’investissementCet impact a été évalué à travers le temps <strong>de</strong> travail consacré en moyenne par j<strong>ou</strong>r par les membres<strong>de</strong>s ménages aux activités agricoles, le revenu moyen <strong>de</strong>s ménages et leurs dépenses agricoles.Impact sur le temps <strong>de</strong> travailDans le but <strong>de</strong> vérifier si la durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier par ménage varie en fonction du type<strong>de</strong> ménage, l’hypothèse suivante a été posée :H 0 : la durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier par ménage ne varie pas en fonction du type <strong>de</strong> ménage,contreH 1 : la durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier par ménage varie en fonction du type <strong>de</strong> ménage.Tableau 2.Durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier par ménage pendant la pério<strong>de</strong> pré-affectionMénagesaffectés non affectésDurée moyenne <strong>de</strong> travail/j<strong>ou</strong>r/ménage 7,402 heures 7,051 heuresDifférence entre les ménages affectés et les ménages non affectés -0,351 heuret 1,740Probabilité <strong>de</strong> t (p) 0,08320


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Tableau 3.Durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier par ménage pendant la pério<strong>de</strong> d’affectionMénagesaffectés non affectésDurée moyenne <strong>de</strong> travail/j<strong>ou</strong>r/ménage (en heures) 4,975 heures 6,527 heuresDifférence entre les ménages affectés et les ménages non affectés -1,552 heurest -7,26Probabilité <strong>de</strong> t (p) 0,0001P<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection, la durée moyenne <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s ménages affectés n’a pas étéstatistiquement différente <strong>de</strong> celle <strong>de</strong>s ménages non affectés au seuil <strong>de</strong> 5% (Tableau 2). L’hypothèseH 0 a donc été acceptée au seuil <strong>de</strong> 5% p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection. Ce résultant a confirméqu’initialement, t<strong>ou</strong>s les ménages avaient les mêmes caractéristiques. Par contre, p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong>d’affection, la durée <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s ménages non affectés a été très significativement différente <strong>de</strong>celle <strong>de</strong>s ménages affectés au seuil <strong>de</strong> 0,01% (Tableau 3). Par conséquent, p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong>d’affection, l’hypothèse H 0 a été rejetée au seuil <strong>de</strong> 0,01%. Ce résultat p<strong>ou</strong>vait s’expliquer par l’effet <strong>de</strong>la morbidité liée à la maladie sur les membres infectés qui ne peuvent travailler longtemps sanss’épuiser et risquer une rechute.T<strong>ou</strong>tefois, il a été observé une baisse <strong>de</strong> la durée moyenne <strong>de</strong> travail j<strong>ou</strong>rnalier aussi bien au niveau<strong>de</strong>s ménages affectés que <strong>de</strong>s ménages non affectés. En effet, au sein <strong>de</strong>s ménages non affectés, ladurée moyenne <strong>de</strong> travail a baissé <strong>de</strong> 0,52 heure. Cette variation est significative au seuil <strong>de</strong> 1% (t =5,875 et p < 0,01). Au sein <strong>de</strong>s ménages affectés, la réduction <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> travail a été beauc<strong>ou</strong>pplus importante (2,42 heures) et est hautement significative au seuil <strong>de</strong> 0,01% (t = 13,99 et p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Tableau 7.Investissement agricole annuel moyen <strong>de</strong>s ménages pendant la pério<strong>de</strong> d’affectionMénages affectés Ménages non affectésInvestissement agricole annuel moyen/ménage 73.500 Fcfa 97.400 FcfaDifférence entre ménages affectés et ménages non affectés-23.900 Fcfat -2,219Probabilité <strong>de</strong> t (p) 0,027P<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection il a été noté que le revenu annuel moyen <strong>de</strong>s ménages affectés et celui<strong>de</strong>s ménages non affectés n’étaient pas significativement différents au seuil <strong>de</strong> 10% (Tableau 4). Demême, la différence au niveau <strong>de</strong>s dépenses agricoles p<strong>ou</strong>r les <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> ménages avantl’affection était non significative au seuil <strong>de</strong> 10% (Tableau 5). Ainsi donc p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection,l’hypothèse H 0 a été acceptée, aussi bien p<strong>ou</strong>r la variable revenu annuel moyen que p<strong>ou</strong>r la variableinvestissement agricole moyen. Ce résultat a à n<strong>ou</strong>veau confirmé qu’à l’instant initial, t<strong>ou</strong>s lesménages considérés avaient <strong>de</strong>s caractéristiques similaires.Par contre p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> d’affection, le revenu annuel moyen <strong>de</strong>s ménages affectés a été trèssignificativement différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s ménages non affectés au seuil <strong>de</strong> 1% (Tableau 6). En ce quiconcerne les dépenses agricoles moyennes <strong>de</strong>s ménages p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> d’affection, elles ontégalement été significativement différentes entre les ménages affectés et les ménages non affectésau seuil <strong>de</strong> 5% (Tableau 7). Ainsi donc p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> d’affection, l’hypothèse H 0 a été rejetée auseuil <strong>de</strong> 1% p<strong>ou</strong>r la variable revenu annuel moyen <strong>de</strong>s ménages et au seuil <strong>de</strong> 5% p<strong>ou</strong>r la variableinvestissement agricole moyen <strong>de</strong>s ménages. Ces résultats p<strong>ou</strong>vaient s’expliquer par la morbidité dueau VIH faisant que les membres infectés n’étaient plus à même <strong>de</strong> travailler à leur meilleur niveau etpar conséquent qu’ils contribuaient moins au revenu du ménage. Le revenu diminuant, la capacité <strong>de</strong>sménages à injecter <strong>de</strong>s ress<strong>ou</strong>rces dans la production agricole était réduite et par conséquent, lesdépenses agricoles diminuaient.Par ailleurs, aussi bien p<strong>ou</strong>r le revenu annuel moyen que p<strong>ou</strong>r les dépenses agricoles annuellesmoyennes, il a été relevé une légère hausse – non significative - respectivement <strong>de</strong> 19.000 Fcfa (t = -0,908 et p > 0,1) et <strong>de</strong> 1.800 Fcfa (t = -1,125 et p >0,1) au niveau <strong>de</strong>s ménages non affectés. Parcontre, au niveau <strong>de</strong>s ménages affectés, une baisse très significative au seuil <strong>de</strong> 0,1% du revenumoyen annuel <strong>de</strong> 151.000 Fcfa (t = 3,969 et p < 0,0001) et une baisse non significative <strong>de</strong>s dépensesagricoles <strong>de</strong> 5.400 Fcfa ont été relevées (t = 0,480 et p > 0,1). Cette tendance à la hausse du revenuet <strong>de</strong>s dépenses agricoles <strong>de</strong>s ménages non affectés indique la situation à laquelle on aurait assistéen cas d’absence <strong>de</strong> l’affection par le SIDA. La tendance à la baisse au niveau <strong>de</strong>s ménages affectésa confirmé les difficultés <strong>de</strong> ces ménages à maintenir leurs niveaux <strong>de</strong> revenu et d’investissement.Impact sur les superficies emblavéesL’hypothèse testée était la suivante :H 0 : la superficie moyenne emblavée annuellement par ménage ne varie pas en fonction du type <strong>de</strong>ménage, contreH 1 : la superficie moyenne emblavée annuellement par ménage varie en fonction du type <strong>de</strong> ménage.Tableau 8.Superficies moyennes emblavées annuellement par les ménages pendant la pério<strong>de</strong> préaffectionMénages affectés Ménages non affectésSuperficie moyenne emblavée/an/ménage 3,474 ha 3,586 haDifférence entre ménages affectés et ménages non affectés-0,112 hat -0,253Probabilité <strong>de</strong> t (p) 0,8Tableau 9.Superficies moyennes emblavées annuellement par les ménages pendant la pério<strong>de</strong>d’affectionMénages affectés Ménages non affectésSuperficie moyenne emblavée/an/ménage 2,886 ha 3,735 haDifférence entre ménages affectés et ménages non affectés-0,849 hat -1,957Probabilité <strong>de</strong> t (p) 0,05122


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011P<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection, les superficies emblavées annuellement par les ménages affectés et lesménages non affectés n’étaient pas significativement différentes au seuil <strong>de</strong> 10% (Tableau 8). Parconséquent, p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection, l’hypothèse H 0 a été acceptée ; ce qui a à n<strong>ou</strong>veau confirméqu’à l’instant initial t<strong>ou</strong>s les ménages avaient les mêmes caractéristiques. Par contre, p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong>d’affection, les ménages non affectés ont emblavé une superficie significativement différente <strong>de</strong> celle<strong>de</strong>s ménages affectés au seuil <strong>de</strong> 10% (Tableau 9). Au regard <strong>de</strong> ce résultat, l’hypothèse H 0 a étérejetée au seuil <strong>de</strong> 10%. Cette différence significative s’expliquait d’une part par la faible disponibilitéen main-d’œuvre <strong>de</strong>s ménages affectés, ce qui ne leur permettait plus <strong>de</strong> parvenir à emblaver <strong>de</strong>gran<strong>de</strong>s superficies. s. D’autre part, ce résultat p<strong>ou</strong>vait s’expliquer par la baisse <strong>de</strong> la disponibilité enterre, suite à la vente du patrimoine foncier p<strong>ou</strong>r subvenir aux frais liés aux soins, <strong>ou</strong> au nonren<strong>ou</strong>vellement <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> location.Par ailleurs, il a été noté une hausse non significative (t = 1,269 et p > 0,1) <strong>de</strong> la superficie emblavéeen moyenne <strong>de</strong> 0,149 ha au niveau <strong>de</strong>s ménages non affectés, contre une importante baisse <strong>de</strong> 0,588ha <strong>de</strong> la superficie emblavée en moyenne au niveau <strong>de</strong>s ménages affectés. Cette baisse a été trèssignificative au seuil <strong>de</strong> 1% (t = 3,503 et p < 0,001). Ce résultat indiquaitqu’en l’absence <strong>de</strong> lamaladie, on aurait assisté à une tendance à la hausse <strong>de</strong> la superficie moyenne emblavée par lesménages. Ceci a renforcé le résultat précé<strong>de</strong>nt, en ce qui concerne l’impact du SIDA sur la superficiemoyenne emblavée annuellement par les ménages agricoles.Impact sur les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s ménagesLe ren<strong>de</strong>ment moyen <strong>de</strong>s ménages a baissé dans l’ensemble, quel que soit le gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong> ménagesconsidéré et quelle que soit la spéculation (Figure 2). Cette baisse du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s ménagesp<strong>ou</strong>vait s’expliquer par la baisse <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols transversale à t<strong>ou</strong>s les ménages et les aléasliés aux variations climatiques. Les tests t renseignaient aussi bien p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection quep<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> d’affection qu’aucune différence significative n’existait entre les ren<strong>de</strong>ments moyens<strong>de</strong>s ménages affectés et ceux <strong>de</strong>s ménages non affectés par le VIH/SIDA (Tableau 10). Ce résultatp<strong>ou</strong>vait s’expliquer par le fait qu’en réduisant les superficies emblavées, les ménages affectés arriventà maintenir un niveau <strong>de</strong> productivité convenable.Ren<strong>de</strong>ment avantRen<strong>de</strong>ment après70006000500040003000200010000Ménages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMénages affectésMénages non affectésMaïsManioc Niébé Arachi<strong>de</strong> Tomate PimentIgnameFigure 2.Tableau 10.Ren<strong>de</strong>ment par spéculation en fonction du type <strong>de</strong> ménages et <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>Résultats <strong>de</strong>s tests t <strong>de</strong> comparaison <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments moyensSpéculations Pério<strong>de</strong>s t Probabilité <strong>de</strong> tMaïsNiébéArachi<strong>de</strong>Pério<strong>de</strong> pré-affectionPério<strong>de</strong> pré-affectionPério<strong>de</strong> pré-affection0,7191,1361,2960,4730,2570,204pério<strong>de</strong> d’affectionpério<strong>de</strong> d’affectionpério<strong>de</strong> d’affection1,1891,0401,580,1120,3020,1623


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011DISCUSSIONSpéculations Pério<strong>de</strong>s t Probabilité <strong>de</strong> tManiocPério<strong>de</strong> pré-affection 1,776 0,080pério<strong>de</strong> d’affection 1,604 0,092IgnamePério<strong>de</strong> pré-affection 0,658 0,517pério<strong>de</strong> d’affection 1,426 0,168TomatePério<strong>de</strong> pré-affection 0,77 0,497pério<strong>de</strong> d’affection 2,841 0,215PimentPério<strong>de</strong> pré-affection -0,331 0,767pério<strong>de</strong> d’affection 1,15 0,455L’analyse <strong>de</strong>s résultats démontre dans l’ensemble que le SIDA a un impact significatif sur les facteurs<strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménages. Les contraintes liées au SIDA sont notamment relatives à la disponibilitéen main-d’œuvre <strong>de</strong>s ménages. En effet, l’état <strong>de</strong> morbidité <strong>de</strong>s membres infectés crée un déficit <strong>de</strong>main-d’œuvre disponible du ménage ; lequel déficit induit <strong>de</strong>s transformations profon<strong>de</strong>s dans lessystèmes <strong>de</strong> production mis en œuvre par ces ménages. P<strong>ou</strong>r Slater et Wiggins (2005), la baisse <strong>de</strong>la main-d’œuvre disponible engendre une baisse <strong>de</strong>s superficies emblavées, <strong>de</strong>s changements dansles cultures et moins d’attention à la conservation du sol. Les résultats obtenus par Rau (2007) enZambie traduisent la même tendance avec les chefs <strong>de</strong> ménages affectés qui ont réduit <strong>de</strong> moitié lasuperficie <strong>de</strong> terrain qu’ils cultivaient, ce qui s’est traduit par une réduction <strong>de</strong> la production agricole etune faible disponibilité en n<strong>ou</strong>rriture.Les résultats <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> n’ont pas permis <strong>de</strong> relever une différence significative entre lesren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s ménages affectés et ceux <strong>de</strong>s ménages non affectés. Par contre, Kwaramba (1997)au Zimbabwe a noté une baisse <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments due au VIH/SIDA <strong>de</strong> plusieurs cultures : l’arachi<strong>de</strong>,le coton et les légumes, entre autres. Selon l’auteur, cette baisse <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment peut s’expliquer parplusieurs facteurs au nombre <strong>de</strong>squels la rupture dans le transfert <strong>de</strong>s connaissances. Contrairementà cette opinion, Hadju et al. (2011) ont montré qu’une hypothétique rupture intergénérationnelle <strong>de</strong>connaissances n’est pas t<strong>ou</strong>t à fait vérifiée, car les enfants issus <strong>de</strong> ménages affectés acquièrentleurs connaissances beauc<strong>ou</strong>p plus auprès <strong>de</strong> tierces personnes que <strong>de</strong> leurs parents. A ce propos,Fagbémissi et al. (2008) ont également montré que les enfants issus <strong>de</strong> ménages affectés maîtrisentmieux les itinéraires techniques agricoles que les enfants issus <strong>de</strong> ménages non affectés. Leursrésultats sont également parvenus aux conclusions que les ménages affectés maîtrisaient mieux lesitinéraires techniques que les ménages non affectés. Ce point <strong>de</strong> vue corrobore les résultats <strong>de</strong> cetteétu<strong>de</strong> en ce qui concerne le maintien <strong>de</strong>s niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments par les ménages affectés.Quant à Mutangadura et al. (1999), ils ont relevé que la morbidité liée au SIDA a un impact négatif surles systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménages aussi bien à travers la baisse <strong>de</strong> la disponibilité en maind’œuvre,qu’à travers la baisse du temps <strong>de</strong> travail consacré aux activités champêtres, le revenu <strong>de</strong>sménages et l’adoption <strong>de</strong> techniques non indiquées. Au sujet <strong>de</strong> la baisse du temps <strong>de</strong> travailagricole, la réduction significative (33%) du temps <strong>de</strong> travail consacré par les ménages aux activitéschampêtres a été notée. Sur le capital financier, l’impact <strong>de</strong> la maladie s’est traduit par une baissesignificative <strong>de</strong> 33% du revenu au niveau <strong>de</strong>s ménages affectés, avec p<strong>ou</strong>r corollaire une baisse <strong>de</strong>leur investissement agricole <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10%. A ce sujet, Jayne et al. (2004) estiment que le SIDAaffecte la capacité <strong>de</strong>s ménages à investir dans la production et dans l’achat <strong>de</strong>s matériels,équipements et intrants nécessaires. Ces résultats ne sont t<strong>ou</strong>tefois pas concordants avec la théorie<strong>de</strong> l’économie paysanne. Selon cette théorie, les ménages ayant un ratio C/W (du nombre <strong>de</strong>consommateurs C) par rapport au nombre d’actifs W) élevé <strong>de</strong>vraient procé<strong>de</strong>r à une intensification<strong>de</strong> leur production, soit en augmentant la superficie emblavée par actif, soit en augmentant le temps<strong>de</strong> travail et en investissant plus dans les intrants agricoles (Leinbach et Bowen, 1992).CONCLUSIONLa santé est une préoccupation fondamentale p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>te forme <strong>de</strong> développement socioéconomique.Inversement, la pathologie présente un défi important p<strong>ou</strong>r le développement, car elle a un effetdévastateur, systémique et cumulatif sur t<strong>ou</strong>s les aspects du développement humain. Elle représenteune sérieuse menace p<strong>ou</strong>r l’agriculture et le développement rural, surt<strong>ou</strong>t dans les communautéspauvres, car elle réduit la main-d’œuvre, perturbe les moyens d’existence, b<strong>ou</strong>leverse l’échange <strong>de</strong>connaissances agricoles entre les générations et augmente la vulnérabilité <strong>de</strong>s ménages et <strong>de</strong> lacommunauté face à la pauvreté. Afin <strong>de</strong> mieux cerner les interactions qui existent entre l’agriculture etla santé, la présente étu<strong>de</strong> a été conduite dans quatre localités du Sud-Bénin. Dans chacune <strong>de</strong> ceslocalités, l’impact du SIDA sur les facteurs <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménages, ainsi que sur leur ren<strong>de</strong>ment a24


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011été évalué. Au terme <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, il a été noté que la morbidité et la mortalité liées au SIDA induisent<strong>de</strong>s changements dans les systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménages. Aussi les ménages affectés sont-ilsconfrontés à <strong>de</strong>s pénuries <strong>de</strong> main-d’œuvre adéquate, à l’incapacité d’investir dans l’activité agricoleet d’emblaver les superficies escomptées. Dans ce contexte, il est opportun que la rechercheagronomique i<strong>de</strong>ntifie <strong>de</strong>s techniques alternatives p<strong>ou</strong>vant permettre aux ménages affectés t<strong>ou</strong>t enrestant dans l’agriculture <strong>de</strong> p<strong>ou</strong>rvoir à leurs besoins alimentaires et monétaires.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAgbahey, J. U. 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Agboh-noameshie (eds) HIV/AIDS and AGRICULTURE: implications for food security inWest and Central Africa. WARDA – Africa Rice Center, Coton<strong>ou</strong>, Bénin.25


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Local responses to HIV/AIDS: Coping strategies <strong>de</strong>veloped by affectedh<strong>ou</strong>seholds to adapt their farming systems to AIDS context in S<strong>ou</strong>thern BeninAbstractJ. U. I. Agbahey 8 , B. J. Gbaguidi 8 , G. Bia<strong>ou</strong> 9 and O. N. C<strong>ou</strong>libaly 8HIV pan<strong>de</strong>mic seen before as an urban concern has become a great problem in rural areas andspecifically for agricultural sector. In response to the pan<strong>de</strong>mic, the affected h<strong>ou</strong>seholds have<strong>de</strong>veloped vari<strong>ou</strong>s coping strategies. Thus, it was important to i<strong>de</strong>ntify and analyze these strategies, inor<strong>de</strong>r to improve them and help the affected h<strong>ou</strong>seholds to attain food security. To this end, thisresearch was conducted in S<strong>ou</strong>thern-Benin and involved two gr<strong>ou</strong>ps of h<strong>ou</strong>seholds: HIV/AIDSaffected h<strong>ou</strong>seholds and non-affected h<strong>ou</strong>seholds (control gr<strong>ou</strong>p). 144 h<strong>ou</strong>seholds were selected foreach gr<strong>ou</strong>p, so a total of 288 h<strong>ou</strong>seholds. The methodology consisted of comparative analysis of theadjustments ma<strong>de</strong> by the h<strong>ou</strong>seholds of the two gr<strong>ou</strong>ps, as well for pre-affection period and foraffection period. From these comparisons, the adjustments ma<strong>de</strong> by the two gr<strong>ou</strong>ps were i<strong>de</strong>ntifiedand those related to HIV/AIDS were <strong>de</strong>duced. Chi square test and t-statistic were used to check thedifferences between the two gr<strong>ou</strong>ps of h<strong>ou</strong>seholds. The results showed that the main copingstrategies <strong>de</strong>veloped by the AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds were: the social reorganization of the farmwork, the rec<strong>ou</strong>rse to hired labor, the priority given to home gar<strong>de</strong>ns, the sale of farm land and laterthe borrowing of land from thirds, the diversification of their activities with a focus on livestockproduction.Key words: farming systems, HIV/AIDS, local responses, sociology, Benin.Réponses locales au HIV/SIDA : Adaptations apportées par les ménagesaffectés à leurs systèmes <strong>de</strong> production au Sud-BéninRésuméLe VIH/SIDA considéré comme un problème essentiellement urbain t<strong>ou</strong>che <strong>de</strong> plus en plus le milieurural. Ce milieu étant la principale zone <strong>de</strong> production, les répercussions <strong>de</strong> la pandémie sur lesecteur agricole et sur les ménages agricoles sont énormes. Ces ménages, en réponse à lapandémie, ont développé diverses stratégies d’adaptation qu’il est fondamental d’analyser, en vue <strong>de</strong>les améliorer et <strong>de</strong> renforcer la capacité <strong>de</strong>sdits ménages à subvenir à leurs besoins <strong>de</strong> façonautonome. C’est dans ce but que la présente étu<strong>de</strong> a été initiée. Elle a été conduite au Sud-Béninauprès <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes <strong>de</strong> ménages à savoir les ménages affectés et les ménages non affectés(gr<strong>ou</strong>pe témoin). Au total, 288 ménages ont été sélectionnés à raison <strong>de</strong> 144 par gr<strong>ou</strong>pe. Laméthodologie adoptée a essentiellement consisté en une analyse comparative <strong>de</strong>s ajustementsopérés par les ménages <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes, aussi bien p<strong>ou</strong>r la pério<strong>de</strong> pré-affection que p<strong>ou</strong>r lapério<strong>de</strong> d’affection. De cette comparaison, les ajustements communs aux <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes ont étéi<strong>de</strong>ntifiés et ceux imputables au SIDA déduits. Les tests t et Chi <strong>de</strong>ux ont été utilisés p<strong>ou</strong>r tester lesdifférences entre les <strong>de</strong>ux gr<strong>ou</strong>pes. Il ressort que les ajustements spécifiques aux ménages affectéspar le SIDA étaient notamment : la réorganisation sociale du travail, le rec<strong>ou</strong>rs à la main-d’œuvresalariée, la priorité accordée aux champs <strong>de</strong> case, la diversification <strong>de</strong>s activités avec une place <strong>de</strong>plus en plus importante à l’élevage, la vente <strong>de</strong> terre et puis le rec<strong>ou</strong>rs à l’emprunt auprès <strong>de</strong>s tiers.Mots clés : HIV/SIDA, systèmes <strong>de</strong> production, adaptations endogènes, sociologie, Bénin.INTRODUCTIONIn Benin, HIV pan<strong>de</strong>mic has become an important concern. Alth<strong>ou</strong>gh the national prevalence rate isrelatively low (2%), there is a greater concern in rural areas. In<strong>de</strong>ed, the prevalence rate in rural areashas been increasing constantly. Over the last two years, it increased from 1.1% in 2008 to 1.5% in8 Ir. Johanes U. I. Agbahey, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)97 18 61 88, E-mail : johanesagbahey@gmail.com, République du BéninMSc. Ir. Brice J. Gbaguidi, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale. 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)95 95 97 72, E-mail : b.gbaguidi@cgiarg.org, République du BéninDr Ir. Ousmane N. C<strong>ou</strong>libaly, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. :(+229) 95 34 96 84, E-mail : o.c<strong>ou</strong>libaly@cgiar.org, République du Bénin9 Prof. Dr Ir. Gauthier BIAOU, Université d’Abomey-Calavi (UAC), BP 90 Abomey-Calavi, Tél. : (+229) 97 58 78 80, E-mail:gbia<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin26


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 20112009 (Obey et al., 2010). This situation has seri<strong>ou</strong>s consequences on agriculture sector whichremains the main economic hub in rural areas and in the c<strong>ou</strong>ntry (WTO, 2010).HIV/AIDS has several effects on agricultural production. The loss of labor induced <strong>de</strong>lays inagricultural operations, the shift to less intensive and less profitable crops, the reduction of the rangeand the diversity of grown crops, the move from cash to subsistence crops (Samuels, 2011; Agbaheyet al., 2011; Thangata et al., 2007). These effects result in a loss of income while the h<strong>ou</strong>sehol<strong>de</strong>xpenses related to health care increased (Naidu, 2005). This creates a vici<strong>ou</strong>s cycle of poverty andHIV/AIDS in which affected h<strong>ou</strong>seholds are caught up (Booysen, 2004). To cater for the expensesrelated to health care problems caused by AIDS and other opportunistic infections, the affectedh<strong>ou</strong>seholds start selling their productive assets, including farm land and farm equipment (Wiegers,2008). In short, because of the pan<strong>de</strong>mic, the available labor is reduced, the income is reduced andthis limits the h<strong>ou</strong>sehold’s capacity to invest, and as result, the farmed land <strong>de</strong>creases, as well as theh<strong>ou</strong>sehold’s production. Finally, the affected h<strong>ou</strong>seholds are driven into food insecurity andmalnutrition, which increase their vulnerability (Oyekale and Oyekale, 2009).To cope with the negative effects of HIV/AIDS, the affected h<strong>ou</strong>seholds <strong>de</strong>veloped vari<strong>ou</strong>s localcoping strategies. These strategies sh<strong>ou</strong>ld be i<strong>de</strong>ntified and analyzed by agricultural researchinstitutions before suggesting alternatives for HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds. The i<strong>de</strong>ntification and theanalysis of these local strategies are the focus of this paper structured along the following lines: thefirst section provi<strong>de</strong>s a <strong>de</strong>scription of the conceptual framework. The second section is ab<strong>ou</strong>t the<strong>de</strong>scription of the study zone, followed by the methodology used to collect and analyze data. Thef<strong>ou</strong>rth section shows the main results of the study, followed by the fifth section in which the resultswere discussed. Finally, the sixth section draws on the conclusions and formulates some suggestionsfor future actions.CONCEPTUAL FRAMEWORK OF THE RESEARCHThe framework <strong>de</strong>veloped for this research is based on the sustainable livelihoods approach. Thisapproach consi<strong>de</strong>rs the holistic environment of the h<strong>ou</strong>sehold. One important characteristic of thisapproach is its dynamic feature. In<strong>de</strong>ed, the h<strong>ou</strong>sehold is not regar<strong>de</strong>d as a passive victim, but as anactive agent, which is living in a dynamic environment and is <strong>de</strong>veloping livelihood strategies toovercome his poverty state (Adato et al., 2002). The sustainable livelihoods approach is composed offive main subsets, namely: the vulnerability context, the livelihood assets, the policies, institutions andprocesses, the livelihood strategies and the livelihood <strong>ou</strong>tcomes.The vulnerability context inclu<strong>de</strong>s shocks, trends and seasonality. The shocks refer to sud<strong>de</strong>nchanges: economic changes, health issues, natural disasters and conflicts. With regard to this study,an emphasis is ma<strong>de</strong> on health issues, namely the HIV/AIDS pan<strong>de</strong>mic. The livelihood assets inclu<strong>de</strong>a portfolio of a five different assets available to people upon which they can build their livelihoods.These are: the natural capital, the human capital, the social capital, the financial capital and thephysical capital. The natural capital refers to natural res<strong>ou</strong>rces: land, forest, water, air and biodiversity.The human capital is the set of skills and knowledge <strong>de</strong>veloped or acquired thr<strong>ou</strong>gh education. It alsoinclu<strong>de</strong>s the power labor and the health state. The social capital inclu<strong>de</strong>s the social network, the abilityto work in gr<strong>ou</strong>ps, to access opportunities and informal safety nets. The financial capital refers to cashsavings, livestock owned, credit, transfers and remittances, while the physical capital refers toproduction equipments, communication facilities, transportation, buildings, etc. The policies,institutions and processes are <strong>de</strong>veloped at h<strong>ou</strong>sehold, village, national or global levels. They inclu<strong>de</strong>formal and informal institutions, public and private sectors, laws and cultures. The livelihood strategiesare the set of activities and choices ma<strong>de</strong> by the h<strong>ou</strong>sehold to reach a sustainable livelihood. Thelivelihood <strong>ou</strong>tcomes result from the livelihood strategies <strong>de</strong>veloped. They inclu<strong>de</strong> food security,income, well-being, self-esteem, health care, etc.Figure 1 presents the original sustainable livelihoods framework. As one can notice, all thecomponents of the framework are interlinked. The vulnerability context is <strong>ou</strong>tsi<strong>de</strong> the h<strong>ou</strong>sehold’scontrol and the way it perceived this vulnerability influences how it uses its assets (link1) and thelivelihood strategies it will <strong>de</strong>velop. Policies, institutions and processes are interlinked with thelivelihood assets. On the first hand, policies influence the way the h<strong>ou</strong>sehold uses its assets (link 2).On the second hand, the way h<strong>ou</strong>seholds use their assets can lead policy-makers to <strong>de</strong>velop newpolicies (link 3). In addition, the policies <strong>de</strong>veloped can help in limiting the effects of the vulnerabilitycontext (link 4). The livelihoods strategies are built upon the livelihood assets, in response to thevulnerability context and taking into acc<strong>ou</strong>nt the policies, institutions and processes (link 5). Thelivelihood <strong>ou</strong>tcomes are the results of the livelihood strategies (link 6). These <strong>ou</strong>tcomes canstrengthen or weaken the livelihood assets (link 7).27


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011As this study is related to the coping strategies <strong>de</strong>veloped by HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds, the mainfocus is on the livelihood strategies <strong>de</strong>veloped to cope with the vulnerability context. In the conceptualframework <strong>de</strong>veloped for this research, an emphasis is put on the production factors. In<strong>de</strong>ed, in thisstudy it is assumed that the main assets available to the farm h<strong>ou</strong>seholds to cope with theirvulnerability context are their production factors, namely: land, labor and capital. The <strong>de</strong>velopedframework is sketched on Figure 2.Figure 1.The sustainable livelihoods framework (adapted from DFID, 2001)Figure 2. Conceptual framework of the studySTUDY ZONEBenin is divi<strong>de</strong>d into eight agro-ecological zones. The f<strong>ou</strong>r zones existing in the S<strong>ou</strong>thern part of thec<strong>ou</strong>ntry were selected for the study. These are: zones V, VI, VII and VIII according to thecategorization adopted by the Ministry of Agriculture (MEPN, 2008) (see the map on figure 3). In eachzone, a district was selected as starting point for the study. The choice of these communes is basedon HIV prevalence. The selected districts are respectively: Saval<strong>ou</strong> in zone V, Abomey in zone VI,Lalo in zone VII and Lokossa in zone VIII.28


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Figure 3. Map of Benin with the eight agro-ecological zones (s<strong>ou</strong>rce: MEPN, 2008)MATERIALS AND METHODSStudy unitsThe study unit is the farm h<strong>ou</strong>sehold. A h<strong>ou</strong>sehold is <strong>de</strong>fined as a gr<strong>ou</strong>p of people related or not, livingun<strong>de</strong>r the same roof and who recognize the authority of one person as the head of the h<strong>ou</strong>sehold.They also share the same meals, have a common s<strong>ou</strong>rce of income or gather their means in or<strong>de</strong>r tosatisfy the h<strong>ou</strong>sehold needs (Ellis, 2000). Two gr<strong>ou</strong>ps of h<strong>ou</strong>seholds are consi<strong>de</strong>red: non-affectedh<strong>ou</strong>seholds and affected h<strong>ou</strong>seholds. Non-affected h<strong>ou</strong>seholds are h<strong>ou</strong>seholds where there is nomember known as HIV/AIDS infected, or suffering from any other chronic disease (tuberculosis,diabetes, cancer, etc.). This specification was ma<strong>de</strong> in or<strong>de</strong>r to avoid consi<strong>de</strong>ring as non-affectedh<strong>ou</strong>seholds, h<strong>ou</strong>seholds with a chronically sick member, because such h<strong>ou</strong>sehold has similarcharacteristics like HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>sehold. Affected h<strong>ou</strong>seholds are h<strong>ou</strong>seholds having at leastone active member suffering from HIV/AIDS or <strong>de</strong>ceased from AIDS.The sampling frame used to sample the affected h<strong>ou</strong>seholds was based on the list of People Livingwith HIV/AIDS (PLHAs) provi<strong>de</strong>d by their association in each district. The non-affected h<strong>ou</strong>seholdswere randomly selected in the same area with the affected h<strong>ou</strong>seholds. By doing so, it was assumedthat all h<strong>ou</strong>seholds had initially (before the affection by HIV/AIDS) the same characteristics, since theyare living in the same area and are all exposed to the same environmental factors.29


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011SamplingThe sample was built using a stratified random sampling method, based on the two gr<strong>ou</strong>ps ofh<strong>ou</strong>seholds, namely non-affected farm h<strong>ou</strong>seholds and affected ones. Within each category, 144h<strong>ou</strong>seholds were selected, according to the formula suggested by Le Maux (2007).Where: n is the sample size; z a value from the normal distribution (z = 1.96 at 95% significance level);p is the proportion of people who represent the studied character (p = 1.5% is the prevalence rate ofHIV in rural areas); e is the confi<strong>de</strong>nce interval (e = 0.02).The computation of the size of each gr<strong>ou</strong>p by using the numbers mentioned above leads to aminimum size of 142 units. The final size of the sample was 288 h<strong>ou</strong>seholds, with 144 h<strong>ou</strong>seholds perh<strong>ou</strong>sehold gr<strong>ou</strong>p. In each selected agro-ecological zone, 72 h<strong>ou</strong>seholds (36 non-affected h<strong>ou</strong>seholdsand 36 affected h<strong>ou</strong>seholds) were surveyed. Each h<strong>ou</strong>sehold involved in the study was selectedaccording to the systematic random sampling method. This technique suggests the use of the sameinterval between two selected units. This interval was <strong>de</strong>termined by applying the ratio size of thePLHAs’ association / number of affected h<strong>ou</strong>seholds to survey in this association. The computedinterval was applied to the sampling frame to select the h<strong>ou</strong>seholds to survey.MethodologyData collectionThe collected data were related to the components of the farming system. The data were collected ontwo periods: the pre-affection and the affection periods. For most of affected h<strong>ou</strong>seholds, the effects ofHIV/AIDS on their lives were felt during the last five years. So, the pre-affection period covers theperiod up to five years ago and the affection period goes back to five years ago. Then, the five yearsreference was used to <strong>de</strong>terminate the two periods on which data were collected with non-affectedh<strong>ou</strong>seholds. The data were collected thr<strong>ou</strong>gh focus gr<strong>ou</strong>p discussions and individual interviews. Withregard to the gr<strong>ou</strong>p discussions, f<strong>ou</strong>r focus gr<strong>ou</strong>ps were organized in each agro-ecological zone: i)with men from HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds, ii) with women from HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds, iii)with men from non-affected h<strong>ou</strong>seholds, iv) with women from non-affected h<strong>ou</strong>seholds. At eachdiscussion session, 8 to 12 persons participated. With regard to the individual interviews, they tookplace with the heads of the 288 selected h<strong>ou</strong>seholds.Data analysisThe methodology followed consisted of two instances. In the first instance, the farming techniques setup by each gr<strong>ou</strong>p of h<strong>ou</strong>seholds during pre-affection and affection periods were compared and theadjustments operated by each gr<strong>ou</strong>p of h<strong>ou</strong>seholds were <strong>de</strong>ducted. In the second instance, theadjustments operated by affected h<strong>ou</strong>seholds were compared to those operated by non-affectedh<strong>ou</strong>seholds. This comparison enabled to categorize all the strategies <strong>de</strong>veloped into three gr<strong>ou</strong>ps: i)the strategies common to affected and non-affected h<strong>ou</strong>seholds, ii) the strategies specific for the nonaffectedh<strong>ou</strong>seholds and iii) the strategies specific to affected h<strong>ou</strong>seholds which can be consi<strong>de</strong>red ascoping strategies <strong>de</strong>veloped to cope with the HIV/AIDS effects. The t-statistic and the Chi square testwere used to test the difference between the two gr<strong>ou</strong>ps of h<strong>ou</strong>seholds.EthicsAs this study focused on a sensitive issue (HIV/AIDS), before starting the study, a proposal wassubmitted to the Ethic Committee of the Ministry of Public Health and an approval was granted. Duringthe survey, the objective of the study was explained to the participants and their consent was grantedbefore administering the questionnaires. A consent form attached to each questionnaire was signedby the respon<strong>de</strong>nt before the interview. All the collected data was kept confi<strong>de</strong>ntial. In addition, tofacilitate contact with the affected h<strong>ou</strong>seholds, the gui<strong>de</strong>s were selected from the PLWHAs’associations.30


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011RESULTSAdjustments adopted with regard to “Labor”Proportion of hired laborFrom pre-affection period to affection period, hired labor was significantly used by the affectedh<strong>ou</strong>seholds at 1% significance level (Table 1). Conversely, the proportion of hired labor did notsignificantly change for the non-affected h<strong>ou</strong>seholds (Table 1). With regard to the difference betweenthe uses of hired labor between the two gr<strong>ou</strong>ps, during pre-affection period, this difference was notsignificant (p > 0.1) (Table 2). But during the affection period, this difference became highly significantat 1% (Table 2). This result implicitly translated an adjustment ma<strong>de</strong> by the affected h<strong>ou</strong>seholds. So,to compensate the reduction in family labor due to AIDS, the rec<strong>ou</strong>rse to hired labor constituted analternative, in or<strong>de</strong>r to attenuate the fall of the production.Table 1. Comparison of the percentage of hired labor within gr<strong>ou</strong>psPre-affection period Affection period t-statistic Probability of t (p)Affected h<strong>ou</strong>seholds 33% 42% 3.849 0.0001Non-affected h<strong>ou</strong>seholds 32% 34% 1.449 0.149Table 2: Comparison of the percentage of hired labor between gr<strong>ou</strong>psAffected h<strong>ou</strong>seholds Non-affected h<strong>ou</strong>seholds t-statistic Probability of t (p)Pre-affection period 33% 32% -0.414 0.679Affection period 42% 34% -2.743 0.006Location of the farmsThe Chi2 test showed that the distribution of h<strong>ou</strong>seholds according to the location of their preferredfarms during pre-affection period is similar for the two gr<strong>ou</strong>ps of h<strong>ou</strong>seholds (p > 0.1) (Table 3). But,with regard to the affection period, this distribution is no longer the same for the two gr<strong>ou</strong>ps at 1%significance level (Table 4). This is an implicit adjustment ma<strong>de</strong> by the affected h<strong>ou</strong>seholds. In<strong>de</strong>ed,they favored farms close to their h<strong>ou</strong>ses in or<strong>de</strong>r to save their energy instead of covering longdistances, before reaching the farms, alth<strong>ou</strong>gh the most fertile farms are distant ones.Table 3. Proportion of h<strong>ou</strong>seholds according to the location of the farms during the pre-affection periodProportion of h<strong>ou</strong>seholds which favor: Chi2 Probability of Chi2 (p)Distant farms Closest farms No choiceAffected h<strong>ou</strong>seholds 32% 32% 36%Non-affected h<strong>ou</strong>seholds 26% 34% 40%2.55 0.464Table 4. Proportion of h<strong>ou</strong>seholds according to the location of the farms during the affection periodProportion of h<strong>ou</strong>seholds which favor: Chi2 Probability of Chi2 (p)Distant farms Closest farms No choiceAffected h<strong>ou</strong>seholds 29% 51% 20% 20.602 0.0001Non-affected h<strong>ou</strong>seholds 27% 30% 43%Social organization of the farm workConcerning the social organization of the farm work, from the discussions sessions, it resulted thatwithin affected h<strong>ou</strong>seholds, children who in the past were just involved in sowing, harvesting andpartially in weeding, were more and more involved in all farming activities. The infected adults wereless and less involved in farm activities. Their main role was limited to following-up the activitiesimplemented by the children.Adjustments related to the “Capital”During pre-affection period, the average income of the two gr<strong>ou</strong>ps was not significantly different (p >0.1) (Table 5). But during the affection period, the average income of affected h<strong>ou</strong>seholds wassignificantly different from the one of the non-affected h<strong>ou</strong>seholds at 1% significance level (Table 6).To cope with this <strong>de</strong>crease of their revenue, one adjustment operated by the affected h<strong>ou</strong>seholds was31


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011the diversification of their activities. The study showed that 67% of the affected h<strong>ou</strong>seholds haddiversified their income-generating activities. One activity gaining importance in their eyes waslivestock production, mainly goats, grasscutter and p<strong>ou</strong>ltry production.Table 5. Average income of h<strong>ou</strong>seholds during pre-affection periodAffected H<strong>ou</strong>seholds Non-Affected H<strong>ou</strong>seholdsAverage income (Fcfa) 463 000 461 000t 0.018Probabilité of t (p) 0.985Table 6. Average income of h<strong>ou</strong>seholds during affection periodAffected H<strong>ou</strong>seholds Non-Affected H<strong>ou</strong>seholdsAverage income (Fcfa) 312 000 480 000t -3.446Probability of t (p) 0.001During the pre-affection period, the two gr<strong>ou</strong>ps had similar shares of income generated by livestockproduction in the total income (p > 0.1) (Table 7). But during the affection period, the shares of thelivestock production in their total income are different at 10% significance level (Table 8).Table 7. Average income of h<strong>ou</strong>seholds during pre-affection periodAffected H<strong>ou</strong>seholds Non-Affected H<strong>ou</strong>seholdsAverage income (Fcfa) 10.56% 12.83%t -1.148Probabilité of t (p) 0.253Table 8. Average income of h<strong>ou</strong>seholds during affection periodAffected H<strong>ou</strong>seholds Non-Affected H<strong>ou</strong>seholdsAverage income (Fcfa) 21.12% 15.9%t 1.611Probability of t (p) 0.10Adjustments operated on “Farm Land”The study showed that 8.6% of the affected h<strong>ou</strong>seholds sold farm land during the last five years.During the same period, only 2.8% of the non-affected h<strong>ou</strong>seholds sold farm land. The sale of farmland by the affected h<strong>ou</strong>seholds can be seen as a coping strategy <strong>de</strong>veloped in or<strong>de</strong>r to meet healthcare expenses related to HIV/AIDS. With regard to the land tenure status, in the affection period, theproportion of affected h<strong>ou</strong>seholds borrowing land is almost three times greater than the one duringpre-affection period (Tables 9 and 10). Conversely, the proportion of this gr<strong>ou</strong>p of h<strong>ou</strong>seholds holdinginherited land, purchased land and leased land became lower. Consi<strong>de</strong>ring the non-affectedh<strong>ou</strong>seholds, the ten<strong>de</strong>ncy with regard to the land tenure status did not really change from the preaffectionperiod to the affection period. From these results, it was inferred that after the sale of theirlands, the affected h<strong>ou</strong>seholds referred to parents and friends to borrow farm land. This was also akind of strategy they <strong>de</strong>veloped to cope with the effects of the pan<strong>de</strong>mic.Table 9. Proportion of affected h<strong>ou</strong>seholds with regard to the land tenure statusLand tenure status Pre-affection period Affection periodInheritance 81% 78%Purchase 25% 21%Lease 26% 21%Gift 10% 12%Borrow 5% 13%32


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Table 10. Proportion of non-affected h<strong>ou</strong>seholds with regard to the land tenure statusLand tenure status Pre-affection period Affection periodInheritance 88% 88%Purchase 27% 30%Lease 21% 22%Gift 12% 14%Borrow 6% 6%Adjustments on the farming practicesThe focus gr<strong>ou</strong>p discussions showed that both affected and non-affected h<strong>ou</strong>seholds br<strong>ou</strong>ght vari<strong>ou</strong>sadjustments to their farming systems. These adjustments inclu<strong>de</strong>d the abandonment of the slash andburn practice, the frequent use of rotation between cereals and legumin<strong>ou</strong>s plants, and the regular useof manure to improve soil fertility. To mitigate the drop of soil fertility, some farmers increased theseedlings spacing, in or<strong>de</strong>r to increase the sunstroke and the ventilation in the field. Conversely, otherh<strong>ou</strong>seholds increased seedlings <strong>de</strong>nsity. These h<strong>ou</strong>seholds, by doing so, hope to have at least someharvest whatever the risks and the hazards that might occur. Concerning the agricultural calendar, thesurveyed h<strong>ou</strong>seholds explained that they did not have a typical calendar anymore, because of theclimate change effects. So, they have to adapt permanently their farm activities to the context. Forinstance, as there was no more a predictable time for the beginning of the raining season, farmh<strong>ou</strong>seholds used to prepare several times their farms, in or<strong>de</strong>r to be ready anytime the rainfall starts.In addition to the changes listed above, it was noted that some affected h<strong>ou</strong>seholds practicing directsowing, instead of using hoes to make the holes, <strong>de</strong>alt with simple stakes, in or<strong>de</strong>r to reduce thepainfulness of the sowing.DISCUSSIONAmong the adjustments ma<strong>de</strong> by the affected h<strong>ou</strong>seholds, it was noted that an increasing number ofy<strong>ou</strong>ng people and children taking adult responsibilities with regard to their involvement in farmactivities. However, this adjustment is not really effective. In<strong>de</strong>ed, on the first hand, these y<strong>ou</strong>ngpeople and children do not have all the required physical force and the required knowledge to lead thevari<strong>ou</strong>s operations in an optimal way (CVG, 2004). On the second hand, the shift of adults from farmactivities creates a break in the transmission of knowledge to y<strong>ou</strong>ng people and children. This impliesthe erosion of farming knowledge (Loevinsohn and Gillespie, 2003). Moreover, Umeha et al. (2001)apprehend that the reorganization of the work within the farm c<strong>ou</strong>ld be a s<strong>ou</strong>rce of inefficiency,because inexperienced y<strong>ou</strong>ng people are implied more and more in the agricultural activities.To compensate for the loss of family labor, the affected h<strong>ou</strong>seholds hire more labor. Such adjustmentwas also f<strong>ou</strong>nd by Slater and Wiggins (2005). But, as they noticed, this strategy is not sustainable.In<strong>de</strong>ed, to hire en<strong>ou</strong>gh labor, h<strong>ou</strong>seholds need substantial income. But, as most of the affectedh<strong>ou</strong>seholds are low-income h<strong>ou</strong>seholds, they can just hire few paid laborers and this cannot beconsi<strong>de</strong>red as an efficient adjustment.This study also showed that affected h<strong>ou</strong>seholds preferred home gar<strong>de</strong>ns to distant farms. Akrofi(2008) also noticed the same adjustment with Ghanaian HIV-affected h<strong>ou</strong>seholds and he observedthat when these home gar<strong>de</strong>ns are <strong>de</strong>voted to legumes, they can help the affected h<strong>ou</strong>seholds toenhance their nutritional status and income. He ad<strong>de</strong>d that this adjustment is suitable for femalehea<strong>de</strong>dh<strong>ou</strong>seholds. The first reason was that home gar<strong>de</strong>ns require small area. In addition, in thecase of female-hea<strong>de</strong>d h<strong>ou</strong>seholds, after the <strong>de</strong>cease of the husband, the widow generally hasdifficult access to land (Müller, 2004). The second reason was that men are mostly involved in cashcrops growing, while women <strong>de</strong>vote much time for subsistence food and home gar<strong>de</strong>ns (Asfaw, 2002;Trinh et al., 2003). Also, after the loss of male labor, female-hea<strong>de</strong>d h<strong>ou</strong>seholds with home gar<strong>de</strong>nscan <strong>de</strong>al with their scarce res<strong>ou</strong>rces. However, this strategy, in or<strong>de</strong>r to be efficient and sustainablerequires large am<strong>ou</strong>nts of manure and fertilizers. In<strong>de</strong>ed, as home gar<strong>de</strong>ns are located close toh<strong>ou</strong>ses and are continu<strong>ou</strong>sly exploited, they quickly become exhausted.With regard to the sale of farm lands, Bia<strong>ou</strong> (1993) indicated that some h<strong>ou</strong>seholds in S<strong>ou</strong>th-WestBenin come to this option in or<strong>de</strong>r to mitigate financial problems. But, when the sale of farm landoccurs with vulnerable and poor h<strong>ou</strong>seholds, it implies an increase in the number of “landless people”.As mentioned by Nguthi (2008), this is also the case of Kenyan AIDS-affected h<strong>ou</strong>seholds. Theseh<strong>ou</strong>seholds often selld their farm land in the early moments when the infected member was sufferingfrom HIV/AIDS related diseases. Then, the h<strong>ou</strong>sehold’s availability of farm land <strong>de</strong>creases and to33


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011cope with this situation, they often refer to parents and friends to borrow lands. But, as noticed byMutangadura et al. (1999), the lands they are given are most of the time marginal lands. In addition,Bia<strong>ou</strong> (1996) emphasized that land borrowing as land tenure system is not secure for the borrower,because the land owner can end the contract at any time, especially if he/she gets a betterarrangement (lease or sharecropping systems for example) from someone else. In that case, sale offarm land to borrow from others later is not an efficient and sustainable option for affected h<strong>ou</strong>seholds.Unlike to the study of Haddad and Gillespie (2001), this study did not show an explicit abandonment ofgood farming practices. Also, it was observed that affected h<strong>ou</strong>seholds were likely to diversify theiractivities. They seem to <strong>de</strong>velop a greater interest for livestock production. Another kind of strategyobserved by Gebresselasie (2008) in Ethiopia is the ten<strong>de</strong>ncy of the remaining active members of theaffected h<strong>ou</strong>sehold to work on others’ farms as laborers in or<strong>de</strong>r to get income and supply to theneeds of their h<strong>ou</strong>seholds.CONCLUSIONHIV pan<strong>de</strong>mic represents nowadays a significant challenge for the <strong>de</strong>velopment, because of itsseri<strong>ou</strong>s effects on all livelihoods assets. In rural zones, it affects h<strong>ou</strong>sehold’s available labor, farmedland, yields and income. To mitigate these effects, the affected h<strong>ou</strong>seholds did not remain passive.They <strong>de</strong>veloped vari<strong>ou</strong>s local responses in or<strong>de</strong>r to enhance their farming system and cope with thenew situation. Some of the adjustments they <strong>de</strong>veloped weere: the social reorganization of the farmwork, the rec<strong>ou</strong>rse to hired labor, the favor of home gar<strong>de</strong>ns, the diversification of the activities with afocus on livestock production and the borrowing of farm land. Alth<strong>ou</strong>gh these local responses enablethe affected h<strong>ou</strong>seholds to cope with the situation, they are not actually effective. So, the affectedh<strong>ou</strong>seholds continue to face <strong>de</strong>creasing agricultural production and income. Then, it is necessary toi<strong>de</strong>ntify or <strong>de</strong>velop more appropriate and efficient alternatives, in or<strong>de</strong>r to help these h<strong>ou</strong>seholds toreach sustainable livelihoods. Such work sh<strong>ou</strong>ld be a challenge for agricultural research centers an<strong>de</strong>xtension services.ACKNOWLEDGEMENTSWe are grateful to the International Institute of Tropical Agriculture (IITA) which hosted the research.Thanks to Mr. SHITAWA Francis and Mr. KUPABADO Moses Mananyi for their support during thedrafting of this paper. Finally, <strong>ou</strong>r thanks go to all people involved in this study and particularly theAIDS-affected h<strong>ou</strong>seholds.REFERENCESAdato, M., Meinzen-Dick, R., 2002: Assessing the impact of agricultural research on poverty using the sustainable livelihoodsframework. FNCD Discussion paper 128. International Food Policy Research Institute (IFPRI), Washington, USA.Agbahey, J. U. I., B. J. Gbaguidi, O. N. C<strong>ou</strong>lialy, G. Bia<strong>ou</strong>, 2011: Impact du VIH/SIDA sur les facteurs <strong>de</strong> production et leren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s ménages agricoles au Sud-Bénin. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011I<strong>de</strong>ntification d’activités agricoles adaptées aux ménages affectés par leVIH/SIDA au Sud-Bénin et analyse <strong>de</strong> leur prédisposition à adopterRésuméJ. U. I. AGBAHEY 10 , G. BIAOU 11 , B. J. GBAGUIDI 10 et O. N. COULIBALY 10Le VIH/SIDA est désormais reconnu comme un problème <strong>de</strong> développement en Afriquesubsaharienne. En milieu rural, les réponses à la pandémie nécessitent l’i<strong>de</strong>ntification d’activitésgénératrices <strong>de</strong> revenus adéquates p<strong>ou</strong>r les ménages affectés. Dans le but d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> tellesactivités, la présente étu<strong>de</strong> a été conduite auprès <strong>de</strong> 144 ménages agricoles échantillonnés <strong>de</strong> façonaléatoire dans les quatre zones agro-écologiques du Sud-Bénin. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces activités s’estfaite à travers la revue documentaire, les discussions <strong>de</strong> gr<strong>ou</strong>pe avec les ménages affectés et lesentretiens avec <strong>de</strong>s personnes-ress<strong>ou</strong>rce. Afin d’évaluer la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés àadopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées, <strong>de</strong>s entretiens individuels ont eu lieu avec les chefs <strong>de</strong>s ménageséchantillonnés. L’analyse <strong>de</strong>s déterminants <strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter ces activitésa été effectuée à l’ai<strong>de</strong> d’un modèle logit binomial. A l’issue <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, les activités i<strong>de</strong>ntifiées sontp<strong>ou</strong>r la zone agro-écologique V l’agroforesterie et la production animale, p<strong>ou</strong>r la zone VI, la productionanimale, et p<strong>ou</strong>r les zones VII et VIII, le maraîchage et la production animale. Les taux <strong>de</strong>prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter ces activités varient <strong>de</strong> 80% (zone VIII) à 95% (zoneVI). Les déterminants <strong>de</strong> la prédisposition à adopter sont : la taille du ménage, la durée moyenne <strong>de</strong>travail j<strong>ou</strong>rnalier <strong>de</strong>s membres du ménage et l’âge du chef <strong>de</strong> ménage. Les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>mettent à la disposition <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> vulgarisation et <strong>de</strong>s projets intervenant sur le VIH/SIDA enmilieu rural <strong>de</strong>s activités p<strong>ou</strong>vant être promues auprès <strong>de</strong>s ménages agricoles affectés.Mots clés : VIH/SIDA, systèmes <strong>de</strong> production, ménages agricoles, socioéconomie, Bénin.AbstractAlternative farming activities for HIV/AIDS affected farm h<strong>ou</strong>seholds inS<strong>ou</strong>thern-Benin and their willingness to adoptRecently, HIV/AIDS has been consi<strong>de</strong>red as a <strong>de</strong>velopment problem in Sub-Saharan Africa. The mainissue now is the i<strong>de</strong>ntification of suitable activities which c<strong>ou</strong>ld enable the affected h<strong>ou</strong>seholds tomaintain appropriate livelihoods. In or<strong>de</strong>r to i<strong>de</strong>ntify such activities, this study was conducted in thef<strong>ou</strong>r agro-ecological zones of S<strong>ou</strong>thern-Benin and involved 144 affected h<strong>ou</strong>seholds, sampledrandomly. The study consisted of three main instances: a literature review, gr<strong>ou</strong>p discussions with theaffected h<strong>ou</strong>seholds and discussions with key-informants. A logit regression was used to test theh<strong>ou</strong>seholds’ willingness to adopt the i<strong>de</strong>ntified activities. In Zone V, the activities i<strong>de</strong>ntified wereagroforestry and livestock production. In zone VI, the most promising activity was livestock production.Concerning zones VII and VIII, the activities suggested were horticulture and livestock production. Thewillingness to adopt test showed that 80% to 95% of the affected h<strong>ou</strong>seholds were willing to adopt thei<strong>de</strong>ntified activities, according to the agro-ecological zones. The <strong>de</strong>terminants of their willingness toadopt were: the size of the h<strong>ou</strong>sehold, the duration of the daily work of the h<strong>ou</strong>sehold’s members andthe age of the head of the h<strong>ou</strong>sehold. These results sh<strong>ou</strong>ld be taken into acc<strong>ou</strong>nt by extensionservices and organizations involved in the struggle against HIV/AIDS in rural areas in or<strong>de</strong>r to addresseffectively the needs of the HIV/AIDS affected h<strong>ou</strong>seholds.Key-words: HIV/AIDS, farming systems, farm h<strong>ou</strong>seholds, socioeconomics, Bénin.INTRODUCTIONLe nombre <strong>de</strong> Personnes Vivant avec le VIH (Virus d’Immunodéficience Humaine) dans le mon<strong>de</strong> necesse <strong>de</strong> s’accroître atteignant 33,4 millions en 2009 (UNAIDS, 2010). Ce nombre est 20% supérieurà l’effectif estimé <strong>de</strong>s PVVIH en 2000 et est le triple <strong>de</strong> ce même effectif en 1990 (UNAIDS, 2009). Au10 Ir. Johanes U. I. Agbahey, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. :(+229) 97 18 61 88, E-mail : johanesagbahey@gmail.com, République du BéninMSc. Ir. Brice J. Gbaguidi, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale. 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. : (+229)95 95 97 72, E-mail : b.gbaguidi@cgiarg.org, République du BéninDr Ir. Ousmane N. C<strong>ou</strong>libaly, Agroéconomiste, Institut International d’Agriculture Tropicale, 08 BP 0932 Coton<strong>ou</strong>, Tél. :(+229) 95 34 96 84, E-mail : o.c<strong>ou</strong>libaly@cgiar.org, République du Bénin11 Prof. Dr Ir. Gauthier BIAOU, Université d’Abomey-Calavi (UAC), BP 90 Abomey-Calavi, Tél. : (+229) 97 58 78 80, E-mail:gbia<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin36


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Bénin, bien que la situation nationale ne soit pas alarmante, celle en milieu rural est inquiétante. Eneffet, <strong>de</strong> 2008 à 2009, la prévalence rurale est passée <strong>de</strong> 1,1% à 1,5% pendant que celle urbaine estrestée stable aut<strong>ou</strong>r 2,6% (Obey et al., 2010).Vu l’importance du secteur agricole dans l’économie béninoise (38% du PIB selon l’OMC, 2010), il estimpérieux <strong>de</strong> se préoccuper <strong>de</strong> l’impact que le VIH/SIDA peut avoir en milieu rural et sur le secteuragricole. Selon Oyekale et Oyekale (2009), du fait <strong>de</strong> la morbidité liée au VIH/SIDA, les ménagesagricoles font face à une baisse <strong>de</strong> la disponibilité en main-d’œuvre avec p<strong>ou</strong>r conséquence la baissesensible <strong>de</strong> leur production. En effet, les adultes infectés, autrefois actifs, ne sont plus en mesure <strong>de</strong>participer activement à la production et <strong>de</strong>viennent désormais <strong>de</strong>s personnes à charge p<strong>ou</strong>r le restedu ménage. Cette morbidité <strong>de</strong>s personnes adultes occasionne une baisse <strong>de</strong>s revenus du ménage,t<strong>ou</strong>t en augmentant les dépenses notamment p<strong>ou</strong>r les soins <strong>de</strong> santé (Booysen, 2004). En <strong>ou</strong>tre, avecles décès engendrés par le VIH/SIDA, il y a une rupture dans le transfert intergénérationnel <strong>de</strong>sconnaissances (Samuels et Drinkwater, 2011). De plus, les décès liés au SIDA engendrent <strong>de</strong> plus enplus d’orphelins dont il faut prendre soin (Naidu et Harris, 2005). Ainsi, le VIH/SIDA entretient uncercle vicieux avec la pauvreté, la malnutrition et la sécurité alimentaire (Nombo, 2007). Afin <strong>de</strong>rompre ce cercle vicieux, il est <strong>de</strong> plus en plus évi<strong>de</strong>nt que la recherche agronomique a un rôle <strong>de</strong>premier plan à j<strong>ou</strong>er. Ce qui peut se faire à travers l’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités alternatives p<strong>ou</strong>r lesménages affectés.A cette fin, l’Institut International d’Agriculture Tropicale et la Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomiques ontinitié un programme <strong>de</strong> recherche qui a consisté en une série d’étu<strong>de</strong>s. Les premières étu<strong>de</strong>s ontmontré que le VIH/SIDA avait <strong>de</strong> nombreux effets sur la productivité <strong>de</strong>s ménages agricoles, ainsi quesur leurs conditions d’existence. Aussi a t-il été observé une stigmatisation <strong>de</strong>s ménages affectés etune dégradation <strong>de</strong> leurs relations avec le reste <strong>de</strong> la communauté (Agbahey, 2009), la baissesignificative du temps <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s ménages affectés <strong>de</strong> 33%, la baisse <strong>de</strong> leurs superficiesemblavées <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 17%, celle <strong>de</strong> leurs revenus <strong>de</strong> 32% et celle <strong>de</strong> l’investissement dans lesopérations agricoles <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10% (Agbahey et al., 2011a). En <strong>ou</strong>tre, ces étu<strong>de</strong>s ont permisd’i<strong>de</strong>ntifier les ajustements opérés par les ménages p<strong>ou</strong>r faire face à ces effets. Entre autresajustements, il a été relevé le rec<strong>ou</strong>rs à la main-d’œuvre salariée, l’emprunt <strong>de</strong> terre, le priorisation<strong>de</strong>s champs <strong>de</strong> cases et l’implication plus active <strong>de</strong>s enfants dans les opérations culturales (Agbaheyet al., 2011b). Cependant, ces ajustements endogènes ne sont pas assez efficaces, ni durables et nepermettent pas aux ménages <strong>de</strong> faire face à leurs besoins aussi bien alimentaires que financiers. D’oùle besoin d’i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>s alternatives plus appropriées. Vu que ces ménages sont agricoles, la prioritédoit être accordée aux activités agricoles susceptibles <strong>de</strong> générer plus <strong>de</strong> revenus et qui ne font pasencore partie <strong>de</strong> l’éventail <strong>de</strong>s activités actuelles <strong>de</strong>s ménages <strong>ou</strong> sont peu exploitées par ces<strong>de</strong>rniers.La présente étu<strong>de</strong> vise à i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong> telles activités et à tester la prédisposition <strong>de</strong>sménages affectés à les adopter.CADRE THEORIQUE DE LA RECHERCHEDans cette étu<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ux principales théories ont servi <strong>de</strong> cadre <strong>de</strong> référence : la théorie <strong>de</strong> laprédisposition à adopter <strong>ou</strong> théorie du "willingness to adopt" et la théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne <strong>de</strong>Chayanov.Théorie <strong>de</strong> la prédisposition à adopterLa théorie <strong>de</strong> la prédisposition à adopter est basée sur les modèles intentionnels du comportementhumain et vise à prédire le comportement d’adoption d’une innovation non encore vulgarisée, commec’est le cas <strong>de</strong>s activités i<strong>de</strong>ntifiées par la présente étu<strong>de</strong> et par rapport auxquelles la prédisposition àadopter <strong>de</strong>s ménages a été testée. Elle considère l’intention comme étant la variable prédictive ducomportement d’adoption (Ajzen, 1991). L’intention est déterminée par la valeur perçue, laperformance espérée, l’effort prévu, l’influence sociale, les conditions facilitatrices et la prédispositiontechnologique (El Batti et al., 2007). Selon Zeithaml (1988), la valeur perçue peut être définie commeétant : «Une évaluation globale <strong>de</strong> l’utilité d’un produit basée sur la perception <strong>de</strong> ce qui est reçu et <strong>de</strong>ce qui est donné». La performance espérée est définie comme étant le <strong>de</strong>gré jusqu’auquel un individucroit que l’utilisation du système va l’ai<strong>de</strong>r à atteindre <strong>de</strong>s gains en terme <strong>de</strong> performance au travail(Venkatesh et al., 2003). L’effort prévu est défini comme étant «Le <strong>de</strong>gré jusqu’auquel une innovationest perçue comme relativement difficile à comprendre et à utiliser» (Thompson et al., 1991). Quant àl’influence sociale, elle est définie comme «Le <strong>de</strong>gré jusqu’auquel une innovation est perçue commeétant capable d’améliorer l’image <strong>de</strong> soi <strong>ou</strong> le statut dans un système social» (Moore et Benbasat1991). Les conditions facilitatrices représentent «le <strong>de</strong>gré jusqu’auquel un individu croit qu’il existeune infrastructure technique <strong>ou</strong> organisationnelle p<strong>ou</strong>r l’ai<strong>de</strong>r à l’utilisation du système» (Venkatesh etal., 2003). Enfin, la prédisposition technologique est «un état d’esprit» global <strong>de</strong>s freins et <strong>de</strong>s moteurs37


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011cognitifs dont la combinaison détermine la prédisposition d’un individu à utiliser les n<strong>ou</strong>vellestechnologies (Lijan<strong>de</strong>r et al., 2006).Performance espéréeEffort prévuInfluence socialeValeur perçueIntention d’adoption<strong>de</strong> l’innovationConditions facilitatricesPrédispositiontechnologiqueFigure 1. Modèle d’intention d’adoption <strong>de</strong>s innovations (Adapté <strong>de</strong> El Batti et al., 2007)Théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne <strong>de</strong> ChayanovLa théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne suppose que le volume <strong>de</strong> la production du petit paysan ne sedétermine pas sur la base <strong>de</strong> considérations <strong>de</strong> maximisation <strong>de</strong> profit. Au contraire, le petit exploitant,considère la pénibilité marginale <strong>de</strong> chaque unité <strong>de</strong> travail supplémentaire qu’il compare à lasatisfaction marginale que lui procure le produit accru. Le volume <strong>de</strong> la production est celui quicorrespond à l’équilibre entre pénibilité marginale et satisfaction marginale. Ceci implique que lorsqu’ily a plus <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>ches à n<strong>ou</strong>rrir par membre actif <strong>de</strong> l’unité domestique <strong>de</strong> production, les travailleurs <strong>de</strong>l’unité s’efforcent plus p<strong>ou</strong>r produire que dans les cas où il y a moins <strong>de</strong> b<strong>ou</strong>ches à n<strong>ou</strong>rrir partravailleur. Soit, plus le ratio C/W (du nombre <strong>de</strong> consommateurs C par rapport au nombre d’actifs W)dans une unité domestique <strong>de</strong> production est grand, plus le ratio S/W (<strong>de</strong> la superficie cultivée S parrapport au nombre d’actifs) est grand (Leinbach et Bowen, 1992). Dans le cadre <strong>de</strong> la présenterecherche, cette théorie permettra <strong>de</strong> comprendre la logique qui s<strong>ou</strong>tend la prédisposition <strong>de</strong>sménages affectés à adopter les activités suggérées.ZONE D’ETUDEL’étu<strong>de</strong> a été conduite dans la région du Sud-Bénin. Le choix <strong>de</strong> cette région répond d’une part aucritère <strong>de</strong> proximité et d’autre part à celui relatif à la présence dans cette région d’associations <strong>de</strong>Personnes vivant avec le VIH bien structurées et disposées à coopérer dans le cadre <strong>de</strong> la recherche.Suivant la nomenclature retenue par le Ministère <strong>de</strong> l’Agriculture, <strong>de</strong> l’Elevage et <strong>de</strong> la Pêche (MAEP)le Bénin dispose <strong>de</strong> huit zones agro-écologiques (MEPN, 2008). Sur ces 8 zones, 4 sont présentes auSud-Bénin. Il s’agit <strong>de</strong>s zones V, VI, VII et VIII (Figure 2). Un accent particulier est mis sur les zonesagro-écologiques, car le but <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est d’i<strong>de</strong>ntifier en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques agronomiqueset écologiques <strong>de</strong>s ménages affectés les activités les plus appropriées. P<strong>ou</strong>r ce faire, dans chacune<strong>de</strong>s zones retenues, une commune a été sélectionnée comme point <strong>de</strong> départ <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>. Le choix <strong>de</strong>ces communes est basé sur la prévalence du VIH et l’existence d’associations <strong>de</strong> personnes vivantavec le VIH p<strong>ou</strong>vant faciliter l’accès aux ménages affectés. La prévalence du VIH/SIDA par communep<strong>ou</strong>r les 34 communes dont les données sont disponibles est présentée dans le Tableau 1. Lescommunes retenues au regard <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux critères énumérés sont : Saval<strong>ou</strong> dans la zone V, Abomeydans la zone VI, Lalo dans la zone VII et Lokossa dans la zone VIII.La zone V à laquelle appartient la commune <strong>de</strong> Saval<strong>ou</strong> correspond à la zone <strong>de</strong>s sols ferrugineuxfertiles avec une disponibilité assez élevée en terre cultivable. Cette zone est caractérisée par uneseule saison pluvieuse relativement longue (4-5 mois). Le relief est caractérisé par la présence <strong>de</strong>collines, mais est peu acci<strong>de</strong>nté dans l’ensemble. La zone VI, incluant la commune d’Abomey, estcaractérisée par <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> barre (sols ferralitiques) appauvris et peu fertiles. La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> lapopulation y est forte et la disponibilité en terre cultivable faible. Le relief est caractéristique <strong>de</strong>splateaux et est non acci<strong>de</strong>nté. Cette zone bénéficie <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux saisons <strong>de</strong> pluie. Notons que dans ces<strong>de</strong>ux zones, la pratique la plus répandue est le billonnage. Quant à la zone VII comprenant lacommune <strong>de</strong> Lalo, il s’agit d’une zone <strong>de</strong> dépression, dominée par <strong>de</strong>s vertisols, sols très argileux,profonds, fertiles mais très difficiles à travailler parce que gonflant en saison <strong>de</strong>s pluies et craquelanten saison sèche. Le relief est peu acci<strong>de</strong>nté et la disponibilité en terre faible. Enfin, la zone VIII (zone<strong>de</strong>s pêcheries), incluant la commune <strong>de</strong> Lokossa est une zone alluviale argileuse, dominée par <strong>de</strong>ssols hydromorphes, assez fertiles. La région bénéficie d’un régime à <strong>de</strong>ux saisons pluvieuses. Ladisponibilité en terre y est faible ; le relief est non acci<strong>de</strong>nté. Les zones VII et VIII sont dominées par lapratique du semis direct.38


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Figure 2. Carte du Bénin présentant les zones agro-écologiques (S<strong>ou</strong>rce : MEPN, 2008)Tableau 1.Prévalence du VIH/SIDA dans 34 communes du BéninN° Commune Prévalence N° Commune Prévalence1. Porto Novo 2,7 2. H<strong>ou</strong>eyogbe 1,83. Abja-Ouere 2,4 4. Ifangni 1,55. Abomey 1 6. Kandi 0,47. Abomey-Calavi 1,4 8. Kari-Mama 09. Adjoh<strong>ou</strong>n 0,8 10. Ket<strong>ou</strong> 0,711. Alpah<strong>ou</strong>e 4,5 12. Kl<strong>ou</strong>ekanme 1,813. Bante 0,2 14. Coton<strong>ou</strong> 2,415. Bassila 2,9 16. Malanville 1,717. Bopa 1,3 18. Materi 0,519. B<strong>ou</strong>k<strong>ou</strong>mbe 0,7 20. Natiting<strong>ou</strong> 2,921. Come 5,2 22. N'Dali 1,423. Copargo 1,1 24. Ouidah 4,325. Dangbo 1 26. Ouinhi 027. Dassa 1,6 28. Parak<strong>ou</strong> 6,429. Dj<strong>ou</strong>g<strong>ou</strong> 1,4 30. Perere 0,331. Dogbo 3,5 32. Saval<strong>ou</strong> 1,833. Ze 0,8 34. Zogbodomey 1,8S<strong>ou</strong>rce: UNAIDS, 200639


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011MATERIELS ET METHODESUnités d’étu<strong>de</strong> et EchantillonnageL’unité d’observation est le ménage agricole affecté par le VIH/SIDA. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces ménagesest faite à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong>s PVVIH disponibles au niveau <strong>de</strong>s associations communales <strong>de</strong> PVVIH.L’effectif <strong>de</strong> notre échantillon a été déterminé en appliquant la formule proposée par Le Maux (2007) :Où : n est la taille <strong>de</strong> l'échantillon ; z une constante issue <strong>de</strong> la loi normale selon un seuil <strong>de</strong> confiance<strong>de</strong> 95%, soit z = 1,96 ; p le p<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong> gens qui présentent le caractère observé (taux <strong>de</strong>prévalence au VIH en milieu rural = 1,5%) ; e la marge d'erreur d'échantillonnage (e = 2%). Enintégrant les valeurs indiquées dans la formule, on obtient n = 142. La taille <strong>de</strong> l’échantillon final a étémajorée et portée à 144 ménages à raison <strong>de</strong> 36 par zone agro-écologique.La sélection <strong>de</strong>s ménages enquêtés a été faite suivant la technique d’échantillonnage systématique(Le maux, 2007). Cette technique consiste à utiliser un "pas" entre <strong>de</strong>ux unités sélectionnées inclusesdans l’échantillon. Ainsi, à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> personnes infectées enregistrées au niveau <strong>de</strong>sassociations communales <strong>de</strong> PVVIH, le "pas" (effectif <strong>de</strong> l’association / nombre <strong>de</strong> ménages affectés àretenir au niveau <strong>de</strong> cette association) est appliqué. Au niveau <strong>de</strong> chaque liste, un travail préliminaireest effectué p<strong>ou</strong>r regr<strong>ou</strong>per s<strong>ou</strong>s une seule personne <strong>de</strong> référence t<strong>ou</strong>tes les personnes infectéesissues d’un même ménage. Ceci a évité le risque <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>ux personnes <strong>de</strong> référence issues d’unmême ménage.MéthodologieCollecte <strong>de</strong>s donnéesL’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités alternatives a été opérée en trois phases. La première a consisté en lacollecte <strong>de</strong> données secondaires à travers la revue <strong>de</strong> littérature. Ainsi, les activités alternatives et lesexpériences <strong>de</strong>s autres pays en matière d’amélioration <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménagesaffectés par le SIDA ont été répertoriées. La <strong>de</strong>uxième phase a consisté en <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong>gr<strong>ou</strong>pe avec les ménages affectés. Deux séances <strong>de</strong> discussion ont été tenues par zone agroécologique: une avec le gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong>s femmes et la secon<strong>de</strong> avec le gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong>s hommes. Cesdiscussions ont permis <strong>de</strong> collecter les propositions d’alternatives émanant <strong>de</strong>s ménages affectés.Quant à la troisième phase, elle a consisté en <strong>de</strong>s entretiens individuels qui ont eu lieu avec <strong>de</strong>spersonnes-ress<strong>ou</strong>rce (responsables d’associations <strong>de</strong> PVVIH, RCPA et chercheurs). P<strong>ou</strong>r l’analyse<strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les activités alternatives i<strong>de</strong>ntifiés, <strong>de</strong>s entretiensindividuels ont été tenus avec les chefs <strong>de</strong>s 144 ménages échantillonnés.Modèle d’analyse <strong>de</strong> la prédisposition à adopterAfin d’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs déterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter les activitésagricoles qui ont été proposés, différents modèles économiques peuvent être utilisés. T<strong>ou</strong>tefois, lechoix du modèle à utiliser repose sur la nature <strong>de</strong> la variable dépendante. Cette variable étantnominale, les modèles linéaires reposant sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés ne sont plus valables.Seuls sont valables les modèles non linéaires opérant sur la base du maximum <strong>de</strong> vraisemblance. Ils’agit <strong>de</strong>s modèles Logit et Probit. Ces <strong>de</strong>ux modèles diffèrent <strong>de</strong> par la fonction <strong>de</strong> probabilitéutilisée. Le Logit est fondé sur la loi logistique, tandis que le Probit repose sur la loi normale.T<strong>ou</strong>tefois, les effets marginaux obtenus en utilisant ces <strong>de</strong>ux modèles sont sensiblement les mêmeset donc le choix <strong>de</strong> l’un <strong>ou</strong> <strong>de</strong> l’autre est optionnel (Zeller et Keil, 2011). Dans le cadre <strong>de</strong> la présenteétu<strong>de</strong>, n<strong>ou</strong>s avons développé un modèle logit. Vu que la variable dépendante a <strong>de</strong>ux modalités (soitl’enquêté est prédisposé à adopter les activités agricoles proposées p<strong>ou</strong>r sa zone agro-écologique,soit il ne l’est pas), le modèle utilisé a été un Logit binomial. L’équation du modèle se présente s<strong>ou</strong>s laforme suivante :e X ik β ikY=1+ e ikβikAvec : Y = variable dépendante (prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter <strong>ou</strong> non les activitésproposées) ; Xi = vecteur <strong>de</strong>s variables explicatives ; e = erreur logistique <strong>de</strong> la distribution ; k: in<strong>de</strong>xdu milieu d’étu<strong>de</strong> ; β : vecteur du paramètre estimé au sein <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> (K). La variable40


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011dépendante du modèle prend la valeur un (1) si le ménage est prédisposé à adopter les activitéssuggérées p<strong>ou</strong>r sa zone agro-écologique et la valeur zéro (0) dans le cas contraire. Les variablesexplicatives sont les suivants (tableau 2) :Tableau 2.Définition <strong>de</strong>s variables du modèle et signes attendusVariable Type Co<strong>de</strong> ModalitésSignes attendus <strong>de</strong> la ZoneV VI VII VIIIAge du chef <strong>de</strong> ménage Métrique AGE Non applicable - - - -Longueur <strong>de</strong> la j<strong>ou</strong>rnée <strong>de</strong> Métrique LONG Non applicabletravail+ + + +Revenu moyen du ménage Métrique REVENU Non applicable + + + +Taille moyenne du ménage Métrique TAILL Non applicable + + + +Superficie moyenne <strong>de</strong> terre Métrique SUP Non applicableemblavée par le ménage- - - -Sexe du chef <strong>de</strong> ménage Nominal SEXE 1= hommedichotomique2= femme- - - -Prédisposition à adopter lesactivités agricoles suggéréesNominaldichotomique1 si l’enquêté est prédisposé à adopter les activitéssuggérées et 0 sinon.AGE : âge du chef <strong>de</strong> ménage. Daane et al. (1992), se fondant sur la théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne<strong>de</strong> Chayanov, estiment que les ménages dont les chefs sont jeunes ont un ratio C/W (du nombre <strong>de</strong>consommateurs C par rapport au nombre d’actifs W) plus élevé que ceux dont les chefs sont vieux.Signalons que le paramètre C mis p<strong>ou</strong>r consommateurs inclut aussi bien les individus qui sontuniquement <strong>de</strong>s consommateurs tels que les enfants et les vieux que les individus qui sont à la foisconsommateurs et actifs. En effet, les jeunes chefs <strong>de</strong> ménages ont moins <strong>de</strong> femmes et la majorité<strong>de</strong> leurs enfants, encore en bas âge, ne peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s actifs. De plus, lesjeunes disposent en moyenne <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> terre, car les terres qu’ils p<strong>ou</strong>rraient hériter n’ont pasencore été partagées, soit parce que leurs pères sont encore vivants, soit fraîchement décédés.Même quand ils ont accès à ce patrimoine foncier, cet accès est limité. Ce mo<strong>de</strong> d’accès à la terre aété i<strong>de</strong>ntifié par Bia<strong>ou</strong> (1996) comme "l’héritage non partagé". Fort <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>t ceci, les jeunes sont pluss<strong>ou</strong>vent contraints à l’intensification que les vieux et par conséquent ils adoptent plus facilement lesinnovations. Par ailleurs, selon Ben-Salem et al. (2006), les producteurs âgés, malgré <strong>de</strong>s revenusplus élevés, sont loin d’être <strong>de</strong>s adoptants précoces, car ont une aversion p<strong>ou</strong>r le risque et ne sontpas disposés à changer d’activités, contrairement aux jeunes. Par conséquent, l’âge seraitnégativement corrélé avec la prédisposition à adopter les activités alternatives suggérées.LONG : durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage. Par hypothèse, cette variableserait positivement corrélée avec la prédisposition à adopter les alternatives suggérées. En référenceà la variable "effort prévu" <strong>de</strong> la théorie "willingness to adopt" (El Batti et al., 2007), les ménages quitravaillent plus longtemps perçoivent un moindre effort à déployer p<strong>ou</strong>r mettre en application lesalternatives suggérées. Par conséquent ils seraient plus enclins à adopter lesdites innovations.REVENU : revenu du ménage enquêté. Il est supposé une corrélation positive entre cette variable etla prédisposition à adopter les alternatives suggérées. En effet, plus le revenu est élevé, plus l’individuest favorable aux innovations, car p<strong>ou</strong>vant supporter les coûts qui y sont liés (A<strong>de</strong>oti et al., 2002).TAILL : taille <strong>de</strong>s ménages. Il s’agit d’une variable importante dans la décision d’adopter lesinnovations (Kébédé, 1990). Il est formulé l’hypothèse d’une relation positive entre cette variable et laprédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les alternatives suggérées. Conformément à la variable"performance espérée" <strong>de</strong> la théorie "willingness to adopt", l’atteinte <strong>de</strong> l’autosuffisance alimentaire etl’obtention d’un surplus commercialisable p<strong>ou</strong>rraient amener les ménages à gran<strong>de</strong> taille à adopter lesinnovations, afin d’augmenter leur production. En <strong>ou</strong>tre, suivant la variable "effort prévu" <strong>de</strong> la théorie"willingness to adopt", les ménages à gran<strong>de</strong> taille au regard <strong>de</strong> leur plus gran<strong>de</strong> disponibilité en maind’œuvrep<strong>ou</strong>rraient être plus favorables aux innovations, car disposant <strong>de</strong> la main-d’œuvre nécessairep<strong>ou</strong>r les mettre en application, du fait que l’agriculture dans la zone d’étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> type familial.SUP : superficie <strong>de</strong> terre emblavée par le ménage. Par hypothèse, cette variable serait négativementcorrélée avec la prédisposition à adopter les alternatives suggérées, car ces activités sont adresséesaux ménages affectés par le SIDA, disposant habituellement <strong>de</strong> petites superficies. Donc cesalternatives suggérées intègrent déjà la contrainte <strong>de</strong> la superficie.41


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011SEXE : sexe du chef <strong>de</strong> ménage. Le régime patrilinéaire en vigueur dans la zone d’étu<strong>de</strong> fait qued’une part, ce sont les hommes qui prennent les décisions au sein <strong>de</strong>s ménages et d’autre part que cesont eux qui détiennent le monopole sur les biens productifs <strong>de</strong>s ménages. Au regard <strong>de</strong>s cesfacteurs, les innovations agricoles ont, par le passé, le plus s<strong>ou</strong>vent ciblé les hommes comme gr<strong>ou</strong>pecible (Gog<strong>ou</strong>a, 2005 ; Toléqué, 2004). De ce fait, les hommes seraient plus prédisposés à adopter lesinnovations agricoles que les femmes. Par conséquent, il est supposé que la variable "Sexe"influencera négativement la probabilité d’adopter les alternatives suggérées.Le modèle a été t<strong>ou</strong>rné avec le logiciel SPSS 16.Mesures éthiquesAvant la mise en œuvre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un protocole <strong>de</strong> recherche a été s<strong>ou</strong>mis au Comité d’éthique duMinistère <strong>de</strong> la Santé Publique et un avis favorable a été obtenu. Au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> l’enquête, le sujet a étéclairement présenté aux participants et leur consentement a été reçu avant l’administration <strong>de</strong>squestionnaires. A cette fin, une fiche <strong>de</strong> consentement a été annexée au questionnaire et a été signéepar chaque enquêté avant t<strong>ou</strong>t entretien. T<strong>ou</strong>tes les données personnelles collectées ont été gardéesconfi<strong>de</strong>ntielles. P<strong>ou</strong>r la prise <strong>de</strong> contact avec les ménages affectés, les associations <strong>de</strong> PVVIH ont étésollicitées et seuls les membres <strong>de</strong>sdites associations ont été sélectionnés comme gui<strong>de</strong>s, afin <strong>de</strong>faciliter le contact avec les ménages affectés.RESULTATS ET DISCUSSIONI<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités agricoles susceptibles d’améliorer les conditions d’existence <strong>de</strong>sménages affectésLes activités i<strong>de</strong>ntifiées ont pris en compte <strong>de</strong>s réalités pédologiques, climatiques, écologiques etsocio-économiques <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s localités composant notre milieu d’étu<strong>de</strong>. Au regard <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s zones agro-écologiques, les alternatives suggérées à l’endroit <strong>de</strong>s ménagesaffectés <strong>de</strong> la zone V (Saval<strong>ou</strong>), ont été l’agroforesterie et la production animale. En effet, cette zonebénéficie d’une bonne pluviométrie et d’une meilleure disponibilité en terre. De plus, <strong>de</strong>s essencesforestières telles que l’acacia et l’anacardier, ainsi que les fruitiers se prêtent bien aux sols présents etaux conditions climatiques locales. De plus, l’installation <strong>de</strong>s cultures pérennes nécessite peu <strong>de</strong>travaux en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’installation et assure la j<strong>ou</strong>issance d’une s<strong>ou</strong>rce régulière <strong>de</strong>revenu, en partant d’un seul investissement <strong>de</strong> base. Les produits et s<strong>ou</strong>s-produits quel’agroforesterie génère (bois, d’œuvre, bois <strong>de</strong> chauffe, fruits, etc.) peuvent substantiellementcontribuer à l’amélioration <strong>de</strong> la situation économique <strong>de</strong>s ménages affectés par le VIH/SIDA(Thangata et al., 2007).En <strong>ou</strong>tre, dans les allées <strong>de</strong>s essences pérennes, les cultures annuelles peuvent être développées.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s essences forestières et fruitières qui seront implantées, <strong>de</strong>s essences médicinales(Moringa, neem) <strong>de</strong>vront être également introduites dans le plan <strong>de</strong> l’exploitation agricole afin <strong>de</strong>répondre aux besoins médicinaux <strong>de</strong>s ménages eux-mêmes. Signalons que dans le systèmed’agroforesterie proposé, les arbres pérennes vont servir <strong>de</strong> tuteurs à la production d’igname, une <strong>de</strong>scultures les plus pratiquées dans la localité. En ce qui concerne la production animale, il est surt<strong>ou</strong>tquestion <strong>de</strong>s petits ruminants et <strong>de</strong>s volailles. L’élevage <strong>de</strong> ces animaux requiert relativement peu <strong>de</strong>main d’œuvre et est rentable (Ekunwe, 2007 ; Ahuya et al., 2005).Dans la zone VI (Abomey), l’activité suggérée a été la production <strong>de</strong> volailles et <strong>de</strong> petits ruminants,compte tenu <strong>de</strong> la faible disponibilité <strong>de</strong>s terres dans cette zone et <strong>de</strong>s faibles ren<strong>de</strong>ments liés à lafaible fertilité <strong>de</strong>s sols, suite à une exploitation intensive prolongée (Br<strong>ou</strong>tin et al., 2005). T<strong>ou</strong>tefois, laproduction végétale ne <strong>de</strong>vra pas être délaissée. En ce qui concerne cette production, la mise enœuvre <strong>de</strong>s techniques dites "d’agriculture <strong>de</strong> conservation" peut permettre à ces ménages <strong>de</strong>p<strong>ou</strong>rsuivre la production végétale. Les techniques d’agriculture <strong>de</strong> conservation consistent en la miseen œuvre simultanée <strong>de</strong> trois principes à l’échelle <strong>de</strong> la parcelle : le travail minimal du sol ; lesassociations et les rotations culturales et la c<strong>ou</strong>verture permanente du sol. P<strong>ou</strong>r la c<strong>ou</strong>verturepermanente du sol, l’engrais vert peut être enf<strong>ou</strong>i au sta<strong>de</strong> végétatif, <strong>ou</strong> maintenu jusqu’à sa récolte.Les variétés <strong>de</strong> niébé à grand port végétatif peuvent servir d’engrais verts à l’enf<strong>ou</strong>issement.Signalons que dans cette zone, la plupart <strong>de</strong>s producteurs disposent <strong>de</strong> plusieurs pieds <strong>de</strong> palmiers àhuile qui constituent déjà une s<strong>ou</strong>rce <strong>de</strong> revenu, et qui sont généralement intégrés dans un dispositifagroforestier <strong>de</strong> production associé aux cultures annuelles. Au nombre <strong>de</strong>s cultures annuelles, ilfaudra mettre l’accent sur la rotation <strong>de</strong>s céréales avec les légumineuses, notamment le niébé et lesoja. P<strong>ou</strong>r le contrôle <strong>de</strong>s ravageurs, l’accent sera mis sur l’utilisation <strong>de</strong>s extraits botaniques <strong>de</strong> neemnon nocifs et préservant la qualité <strong>de</strong> la production.42


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Qualité <strong>de</strong>s modèles et p<strong>ou</strong>voir <strong>de</strong> prédictionLes modèles estimés p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>tes les zones agro-écologiques concernées par l’étu<strong>de</strong> ont étéglobalement significatifs à au moins 1%. T<strong>ou</strong>s les coefficients <strong>de</strong>s variables incluses dans les modèlesn’ont donc pas été t<strong>ou</strong>s simultanément égaux á zéro.Analyse <strong>de</strong>s résultats du modèleLes variables déterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter les activités suggéréesont été : la taille du ménage au niveau <strong>de</strong> la zone V, la longueur <strong>de</strong> la j<strong>ou</strong>rnée <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s membresdu ménage dans la zone VI, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membresdu ménage dans la zone VII, l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong>travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage au sein <strong>de</strong> la zone VIII. Dans la suite, il a été procédé à uneanalyse <strong>de</strong>s résultats du modèle zone agro-écologique par zone agro-écologique, en ne considérantque les variables qui se sont révélées significatives.Zone V (Saval<strong>ou</strong>) : Dans cette zone, seule la taille <strong>de</strong>s ménages a été la variabledéterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les activités suggérées. P<strong>ou</strong>r cettevariable, le signe obtenu a été positif comme attendu ; ce qui explique que plus les ménagesont <strong>de</strong> membres, plus ils sont prédisposés à adopter les alternatives suggérées. Ce résultats’expliquait par une meilleure disponibilité en main-d’œuvre au niveau <strong>de</strong> ces ménages(Nkamleu et al., 2000).Zone VI (Abomey) : La variable déterminante <strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés <strong>de</strong>cette zone à adopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées a été la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>smembres du ménage. Le signe négatif obtenu a été contraire au signe attendu et traduit quemoins est la durée <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, plus ils sont prédisposés àadopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées. Ce résultat traduisait la tendance générale au niveau <strong>de</strong>sménages affectés <strong>de</strong> cette zone à réduire <strong>de</strong> plus en plus leur temps <strong>de</strong> travail, à cause <strong>de</strong> lamorbidité liée au SIDA. Ces ménages estimaient en effet que les activités suggérées sontmoins pénibles.Zone VII (Lalo) : Dans cette zone, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail parj<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage ont déterminé <strong>de</strong> manière significative la prédisposition <strong>de</strong>sménages á adopter les activités suggérées. En ce qui concerne la taille du ménage, le signepositif obtenu correspondait à ce qui était attendu et traduisait que plus les ménages ont <strong>de</strong>membres, plus ils sont prédisposés à adopter les alternatives suggérées p<strong>ou</strong>r cette zone.Quant à la variable durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, le signeobtenu a été positif et correspondait au signe attendu. En d’autres termes, plus longtemps lesmembres <strong>de</strong>s ménages travaillaient en moyenne, plus ils étaient disposés à adopter lesactivités proposées, comptant sur leur capacité à les mettre en œuvre.Zone VIII (Lokossa) : Les variables déterminantes <strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménagesaffectés à adopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées dans cette zone étaient l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, lataille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage. A propos<strong>de</strong> la variable âge du chef <strong>de</strong> ménage, le signe négatif obtenu était celui attendu. Ainsi donc,plus jeunes étaient les chefs <strong>de</strong> ménage, plus ils étaient prédisposés à adopter les activitéssuggérées. Ce résultat est conforme à la théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne <strong>de</strong> Chayanov, quistipule que les chefs <strong>de</strong> ménage jeunes, compte tenu <strong>de</strong> leur horizon <strong>de</strong> planification, <strong>de</strong> lafaible disponibilité en terre et en main-d’œuvre, sont plus <strong>ou</strong>verts aux innovations. Au sujet <strong>de</strong>la variable taille du ménage, le signe positif obtenu correspondait également au signe attenduet indiquait que les ménages ayant plus <strong>de</strong> membres sont plus favorables aux alternativessuggérées. Ce qui s’expliquait par une meilleure disponibilité en main-d’œuvre et unemeilleure capacité à faire face aux exigences <strong>de</strong> l’innovation. Quant à la variable duréemoyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, le signe positif obtenu indiquait que cesont les ménages travaillant plus longtemps qui étaient plus prédisposés à adopter lesactivités suggérées, car s’estimant à même <strong>de</strong> les mettre convenablement en œuvre.Discussion <strong>de</strong>s résultats du modèleDans chacune <strong>de</strong>s zones agro-écologiques concernées par l’étu<strong>de</strong>, les activités agricoles suggéréesont reçu <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s ménages affectés par le VIH/SIDA une forte prédisposition à être adoptées. EnTanzanie, <strong>de</strong>s activités comme celles suggérées par cette étu<strong>de</strong> (agroforesterie, production animale,maraîchage) ont été mises en œuvre avec succès par les ménages affectés. A l’évaluation, il a étérelevé que les ménages concernés ont significativement amélioré leurs revenus et conditionsd’existence (White, 2002). De même, au Brésil la mise en œuvre <strong>de</strong> telles activités par les ménages44


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011UNAIDS, 2009: AIDS epi<strong>de</strong>mic update (December 2009). UNAIDS – United Nations Programme on HIV/AIDS, Geneva,Switzerland.UNAIDS, 2010: Outlook Report 2010. UNAIDS – United Nations Programme on HIV/AIDS, Geneva, Switzerland.Venkatesh V., Morris M., Davis G., Davis F., 2003: User Acceptance Of Information Technology: Toward A Unified View. MISQuarterly Vol., 27 (3), 425-478.White, J., 2002: Facing the Challenge, NGO Responses to the impacts of HIV/AIDS. Natural Res<strong>ou</strong>rces Institute, Greenwich,UK.Zeithaml, V., 1988: Consumer perceptions of price, quality and value: a means-end mo<strong>de</strong>l and synthesis of evi<strong>de</strong>nce.J<strong>ou</strong>rnal of marketing, 52, 2-22.Zeller, M., Keil, A., 2011: Quantitative methods in economics. Lecture script, University of Hohenheim.47


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Figure 2. Carte du Bénin présentant les zones agro-écologiques (S<strong>ou</strong>rce : MEPN, 2008)Tableau 1.Prévalence du VIH/SIDA dans 34 communes du BéninN° Commune Prévalence N° Commune Prévalence1. Porto Novo 2,7 2. H<strong>ou</strong>eyogbe 1,83. Abja-Ouere 2,4 4. Ifangni 1,55. Abomey 1 6. Kandi 0,47. Abomey-Calavi 1,4 8. Kari-Mama 09. Adjoh<strong>ou</strong>n 0,8 10. Ket<strong>ou</strong> 0,711. Alpah<strong>ou</strong>e 4,5 12. Kl<strong>ou</strong>ekanme 1,813. Bante 0,2 14. Coton<strong>ou</strong> 2,415. Bassila 2,9 16. Malanville 1,717. Bopa 1,3 18. Materi 0,519. B<strong>ou</strong>k<strong>ou</strong>mbe 0,7 20. Natiting<strong>ou</strong> 2,921. Come 5,2 22. N'Dali 1,423. Copargo 1,1 24. Ouidah 4,325. Dangbo 1 26. Ouinhi 027. Dassa 1,6 28. Parak<strong>ou</strong> 6,429. Dj<strong>ou</strong>g<strong>ou</strong> 1,4 30. Perere 0,331. Dogbo 3,5 32. Saval<strong>ou</strong> 1,833. Ze 0,8 34. Zogbodomey 1,8S<strong>ou</strong>rce: UNAIDS, 200639


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011MATERIELS ET METHODESUnités d’étu<strong>de</strong> et EchantillonnageL’unité d’observation est le ménage agricole affecté par le VIH/SIDA. L’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong> ces ménagesest faite à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong>s PVVIH disponibles au niveau <strong>de</strong>s associations communales <strong>de</strong> PVVIH.L’effectif <strong>de</strong> notre échantillon a été déterminé en appliquant la formule proposée par Le Maux (2007) :Où : n est la taille <strong>de</strong> l'échantillon ; z une constante issue <strong>de</strong> la loi normale selon un seuil <strong>de</strong> confiance<strong>de</strong> 95%, soit z = 1,96 ; p le p<strong>ou</strong>rcentage <strong>de</strong> gens qui présentent le caractère observé (taux <strong>de</strong>prévalence au VIH en milieu rural = 1,5%) ; e la marge d'erreur d'échantillonnage (e = 2%). Enintégrant les valeurs indiquées dans la formule, on obtient n = 142. La taille <strong>de</strong> l’échantillon final a étémajorée et portée à 144 ménages à raison <strong>de</strong> 36 par zone agro-écologique.La sélection <strong>de</strong>s ménages enquêtés a été faite suivant la technique d’échantillonnage systématique(Le maux, 2007). Cette technique consiste à utiliser un "pas" entre <strong>de</strong>ux unités sélectionnées inclusesdans l’échantillon. Ainsi, à partir <strong>de</strong>s listes <strong>de</strong> personnes infectées enregistrées au niveau <strong>de</strong>sassociations communales <strong>de</strong> PVVIH, le "pas" (effectif <strong>de</strong> l’association / nombre <strong>de</strong> ménages affectés àretenir au niveau <strong>de</strong> cette association) est appliqué. Au niveau <strong>de</strong> chaque liste, un travail préliminaireest effectué p<strong>ou</strong>r regr<strong>ou</strong>per s<strong>ou</strong>s une seule personne <strong>de</strong> référence t<strong>ou</strong>tes les personnes infectéesissues d’un même ménage. Ceci a évité le risque <strong>de</strong> choisir <strong>de</strong>ux personnes <strong>de</strong> référence issues d’unmême ménage.MéthodologieCollecte <strong>de</strong>s donnéesL’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités alternatives a été opérée en trois phases. La première a consisté en lacollecte <strong>de</strong> données secondaires à travers la revue <strong>de</strong> littérature. Ainsi, les activités alternatives et lesexpériences <strong>de</strong>s autres pays en matière d’amélioration <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> production <strong>de</strong>s ménagesaffectés par le SIDA ont été répertoriées. La <strong>de</strong>uxième phase a consisté en <strong>de</strong>s discussions <strong>de</strong>gr<strong>ou</strong>pe avec les ménages affectés. Deux séances <strong>de</strong> discussion ont été tenues par zone agroécologique: une avec le gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong>s femmes et la secon<strong>de</strong> avec le gr<strong>ou</strong>pe <strong>de</strong>s hommes. Cesdiscussions ont permis <strong>de</strong> collecter les propositions d’alternatives émanant <strong>de</strong>s ménages affectés.Quant à la troisième phase, elle a consisté en <strong>de</strong>s entretiens individuels qui ont eu lieu avec <strong>de</strong>spersonnes-ress<strong>ou</strong>rce (responsables d’associations <strong>de</strong> PVVIH, RCPA et chercheurs). P<strong>ou</strong>r l’analyse<strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les activités alternatives i<strong>de</strong>ntifiés, <strong>de</strong>s entretiensindividuels ont été tenus avec les chefs <strong>de</strong>s 144 ménages échantillonnés.Modèle d’analyse <strong>de</strong> la prédisposition à adopterAfin d’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs déterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter les activitésagricoles qui ont été proposés, différents modèles économiques peuvent être utilisés. T<strong>ou</strong>tefois, lechoix du modèle à utiliser repose sur la nature <strong>de</strong> la variable dépendante. Cette variable étantnominale, les modèles linéaires reposant sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s moindres carrés ne sont plus valables.Seuls sont valables les modèles non linéaires opérant sur la base du maximum <strong>de</strong> vraisemblance. Ils’agit <strong>de</strong>s modèles Logit et Probit. Ces <strong>de</strong>ux modèles diffèrent <strong>de</strong> par la fonction <strong>de</strong> probabilitéutilisée. Le Logit est fondé sur la loi logistique, tandis que le Probit repose sur la loi normale.T<strong>ou</strong>tefois, les effets marginaux obtenus en utilisant ces <strong>de</strong>ux modèles sont sensiblement les mêmeset donc le choix <strong>de</strong> l’un <strong>ou</strong> <strong>de</strong> l’autre est optionnel (Zeller et Keil, 2011). Dans le cadre <strong>de</strong> la présenteétu<strong>de</strong>, n<strong>ou</strong>s avons développé un modèle logit. Vu que la variable dépendante a <strong>de</strong>ux modalités (soitl’enquêté est prédisposé à adopter les activités agricoles proposées p<strong>ou</strong>r sa zone agro-écologique,soit il ne l’est pas), le modèle utilisé a été un Logit binomial. L’équation du modèle se présente s<strong>ou</strong>s laforme suivante :e X ik β ikY=1+ e ikβikAvec : Y = variable dépendante (prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter <strong>ou</strong> non les activitésproposées) ; Xi = vecteur <strong>de</strong>s variables explicatives ; e = erreur logistique <strong>de</strong> la distribution ; k: in<strong>de</strong>xdu milieu d’étu<strong>de</strong> ; β : vecteur du paramètre estimé au sein <strong>de</strong> la zone d’étu<strong>de</strong> (K). La variable40


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011dépendante du modèle prend la valeur un (1) si le ménage est prédisposé à adopter les activitéssuggérées p<strong>ou</strong>r sa zone agro-écologique et la valeur zéro (0) dans le cas contraire. Les variablesexplicatives sont les suivants (tableau 2) :Tableau 2.Définition <strong>de</strong>s variables du modèle et signes attendusVariable Type Co<strong>de</strong> ModalitésSignes attendus <strong>de</strong> la ZoneV VI VII VIIIAge du chef <strong>de</strong> ménage Métrique AGE Non applicable - - - -Longueur <strong>de</strong> la j<strong>ou</strong>rnée <strong>de</strong> Métrique LONG Non applicabletravail+ + + +Revenu moyen du ménage Métrique REVENU Non applicable + + + +Taille moyenne du ménage Métrique TAILL Non applicable + + + +Superficie moyenne <strong>de</strong> terre Métrique SUP Non applicableemblavée par le ménage- - - -Sexe du chef <strong>de</strong> ménage Nominal SEXE 1= hommedichotomique2= femme- - - -Prédisposition à adopter lesactivités agricoles suggéréesNominaldichotomique1 si l’enquêté est prédisposé à adopter les activitéssuggérées et 0 sinon.AGE : âge du chef <strong>de</strong> ménage. Daane et al. (1992), se fondant sur la théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne<strong>de</strong> Chayanov, estiment que les ménages dont les chefs sont jeunes ont un ratio C/W (du nombre <strong>de</strong>consommateurs C par rapport au nombre d’actifs W) plus élevé que ceux dont les chefs sont vieux.Signalons que le paramètre C mis p<strong>ou</strong>r consommateurs inclut aussi bien les individus qui sontuniquement <strong>de</strong>s consommateurs tels que les enfants et les vieux que les individus qui sont à la foisconsommateurs et actifs. En effet, les jeunes chefs <strong>de</strong> ménages ont moins <strong>de</strong> femmes et la majorité<strong>de</strong> leurs enfants, encore en bas âge, ne peuvent être considérés comme <strong>de</strong>s actifs. De plus, lesjeunes disposent en moyenne <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> terre, car les terres qu’ils p<strong>ou</strong>rraient hériter n’ont pasencore été partagées, soit parce que leurs pères sont encore vivants, soit fraîchement décédés.Même quand ils ont accès à ce patrimoine foncier, cet accès est limité. Ce mo<strong>de</strong> d’accès à la terre aété i<strong>de</strong>ntifié par Bia<strong>ou</strong> (1996) comme "l’héritage non partagé". Fort <strong>de</strong> t<strong>ou</strong>t ceci, les jeunes sont pluss<strong>ou</strong>vent contraints à l’intensification que les vieux et par conséquent ils adoptent plus facilement lesinnovations. Par ailleurs, selon Ben-Salem et al. (2006), les producteurs âgés, malgré <strong>de</strong>s revenusplus élevés, sont loin d’être <strong>de</strong>s adoptants précoces, car ont une aversion p<strong>ou</strong>r le risque et ne sontpas disposés à changer d’activités, contrairement aux jeunes. Par conséquent, l’âge seraitnégativement corrélé avec la prédisposition à adopter les activités alternatives suggérées.LONG : durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage. Par hypothèse, cette variableserait positivement corrélée avec la prédisposition à adopter les alternatives suggérées. En référenceà la variable "effort prévu" <strong>de</strong> la théorie "willingness to adopt" (El Batti et al., 2007), les ménages quitravaillent plus longtemps perçoivent un moindre effort à déployer p<strong>ou</strong>r mettre en application lesalternatives suggérées. Par conséquent ils seraient plus enclins à adopter lesdites innovations.REVENU : revenu du ménage enquêté. Il est supposé une corrélation positive entre cette variable etla prédisposition à adopter les alternatives suggérées. En effet, plus le revenu est élevé, plus l’individuest favorable aux innovations, car p<strong>ou</strong>vant supporter les coûts qui y sont liés (A<strong>de</strong>oti et al., 2002).TAILL : taille <strong>de</strong>s ménages. Il s’agit d’une variable importante dans la décision d’adopter lesinnovations (Kébédé, 1990). Il est formulé l’hypothèse d’une relation positive entre cette variable et laprédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les alternatives suggérées. Conformément à la variable"performance espérée" <strong>de</strong> la théorie "willingness to adopt", l’atteinte <strong>de</strong> l’autosuffisance alimentaire etl’obtention d’un surplus commercialisable p<strong>ou</strong>rraient amener les ménages à gran<strong>de</strong> taille à adopter lesinnovations, afin d’augmenter leur production. En <strong>ou</strong>tre, suivant la variable "effort prévu" <strong>de</strong> la théorie"willingness to adopt", les ménages à gran<strong>de</strong> taille au regard <strong>de</strong> leur plus gran<strong>de</strong> disponibilité en maind’œuvrep<strong>ou</strong>rraient être plus favorables aux innovations, car disposant <strong>de</strong> la main-d’œuvre nécessairep<strong>ou</strong>r les mettre en application, du fait que l’agriculture dans la zone d’étu<strong>de</strong> est <strong>de</strong> type familial.SUP : superficie <strong>de</strong> terre emblavée par le ménage. Par hypothèse, cette variable serait négativementcorrélée avec la prédisposition à adopter les alternatives suggérées, car ces activités sont adresséesaux ménages affectés par le SIDA, disposant habituellement <strong>de</strong> petites superficies. Donc cesalternatives suggérées intègrent déjà la contrainte <strong>de</strong> la superficie.41


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011SEXE : sexe du chef <strong>de</strong> ménage. Le régime patrilinéaire en vigueur dans la zone d’étu<strong>de</strong> fait qued’une part, ce sont les hommes qui prennent les décisions au sein <strong>de</strong>s ménages et d’autre part que cesont eux qui détiennent le monopole sur les biens productifs <strong>de</strong>s ménages. Au regard <strong>de</strong>s cesfacteurs, les innovations agricoles ont, par le passé, le plus s<strong>ou</strong>vent ciblé les hommes comme gr<strong>ou</strong>pecible (Gog<strong>ou</strong>a, 2005 ; Toléqué, 2004). De ce fait, les hommes seraient plus prédisposés à adopter lesinnovations agricoles que les femmes. Par conséquent, il est supposé que la variable "Sexe"influencera négativement la probabilité d’adopter les alternatives suggérées.Le modèle a été t<strong>ou</strong>rné avec le logiciel SPSS 16.Mesures éthiquesAvant la mise en œuvre <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, un protocole <strong>de</strong> recherche a été s<strong>ou</strong>mis au Comité d’éthique duMinistère <strong>de</strong> la Santé Publique et un avis favorable a été obtenu. Au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong> l’enquête, le sujet a étéclairement présenté aux participants et leur consentement a été reçu avant l’administration <strong>de</strong>squestionnaires. A cette fin, une fiche <strong>de</strong> consentement a été annexée au questionnaire et a été signéepar chaque enquêté avant t<strong>ou</strong>t entretien. T<strong>ou</strong>tes les données personnelles collectées ont été gardéesconfi<strong>de</strong>ntielles. P<strong>ou</strong>r la prise <strong>de</strong> contact avec les ménages affectés, les associations <strong>de</strong> PVVIH ont étésollicitées et seuls les membres <strong>de</strong>sdites associations ont été sélectionnés comme gui<strong>de</strong>s, afin <strong>de</strong>faciliter le contact avec les ménages affectés.RESULTATS ET DISCUSSIONI<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s activités agricoles susceptibles d’améliorer les conditions d’existence <strong>de</strong>sménages affectésLes activités i<strong>de</strong>ntifiées ont pris en compte <strong>de</strong>s réalités pédologiques, climatiques, écologiques etsocio-économiques <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s localités composant notre milieu d’étu<strong>de</strong>. Au regard <strong>de</strong>scaractéristiques <strong>de</strong>s zones agro-écologiques, les alternatives suggérées à l’endroit <strong>de</strong>s ménagesaffectés <strong>de</strong> la zone V (Saval<strong>ou</strong>), ont été l’agroforesterie et la production animale. En effet, cette zonebénéficie d’une bonne pluviométrie et d’une meilleure disponibilité en terre. De plus, <strong>de</strong>s essencesforestières telles que l’acacia et l’anacardier, ainsi que les fruitiers se prêtent bien aux sols présents etaux conditions climatiques locales. De plus, l’installation <strong>de</strong>s cultures pérennes nécessite peu <strong>de</strong>travaux en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’installation et assure la j<strong>ou</strong>issance d’une s<strong>ou</strong>rce régulière <strong>de</strong>revenu, en partant d’un seul investissement <strong>de</strong> base. Les produits et s<strong>ou</strong>s-produits quel’agroforesterie génère (bois, d’œuvre, bois <strong>de</strong> chauffe, fruits, etc.) peuvent substantiellementcontribuer à l’amélioration <strong>de</strong> la situation économique <strong>de</strong>s ménages affectés par le VIH/SIDA(Thangata et al., 2007).En <strong>ou</strong>tre, dans les allées <strong>de</strong>s essences pérennes, les cultures annuelles peuvent être développées.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s essences forestières et fruitières qui seront implantées, <strong>de</strong>s essences médicinales(Moringa, neem) <strong>de</strong>vront être également introduites dans le plan <strong>de</strong> l’exploitation agricole afin <strong>de</strong>répondre aux besoins médicinaux <strong>de</strong>s ménages eux-mêmes. Signalons que dans le systèmed’agroforesterie proposé, les arbres pérennes vont servir <strong>de</strong> tuteurs à la production d’igname, une <strong>de</strong>scultures les plus pratiquées dans la localité. En ce qui concerne la production animale, il est surt<strong>ou</strong>tquestion <strong>de</strong>s petits ruminants et <strong>de</strong>s volailles. L’élevage <strong>de</strong> ces animaux requiert relativement peu <strong>de</strong>main d’œuvre et est rentable (Ekunwe, 2007 ; Ahuya et al., 2005).Dans la zone VI (Abomey), l’activité suggérée a été la production <strong>de</strong> volailles et <strong>de</strong> petits ruminants,compte tenu <strong>de</strong> la faible disponibilité <strong>de</strong>s terres dans cette zone et <strong>de</strong>s faibles ren<strong>de</strong>ments liés à lafaible fertilité <strong>de</strong>s sols, suite à une exploitation intensive prolongée (Br<strong>ou</strong>tin et al., 2005). T<strong>ou</strong>tefois, laproduction végétale ne <strong>de</strong>vra pas être délaissée. En ce qui concerne cette production, la mise enœuvre <strong>de</strong>s techniques dites "d’agriculture <strong>de</strong> conservation" peut permettre à ces ménages <strong>de</strong>p<strong>ou</strong>rsuivre la production végétale. Les techniques d’agriculture <strong>de</strong> conservation consistent en la miseen œuvre simultanée <strong>de</strong> trois principes à l’échelle <strong>de</strong> la parcelle : le travail minimal du sol ; lesassociations et les rotations culturales et la c<strong>ou</strong>verture permanente du sol. P<strong>ou</strong>r la c<strong>ou</strong>verturepermanente du sol, l’engrais vert peut être enf<strong>ou</strong>i au sta<strong>de</strong> végétatif, <strong>ou</strong> maintenu jusqu’à sa récolte.Les variétés <strong>de</strong> niébé à grand port végétatif peuvent servir d’engrais verts à l’enf<strong>ou</strong>issement.Signalons que dans cette zone, la plupart <strong>de</strong>s producteurs disposent <strong>de</strong> plusieurs pieds <strong>de</strong> palmiers àhuile qui constituent déjà une s<strong>ou</strong>rce <strong>de</strong> revenu, et qui sont généralement intégrés dans un dispositifagroforestier <strong>de</strong> production associé aux cultures annuelles. Au nombre <strong>de</strong>s cultures annuelles, ilfaudra mettre l’accent sur la rotation <strong>de</strong>s céréales avec les légumineuses, notamment le niébé et lesoja. P<strong>ou</strong>r le contrôle <strong>de</strong>s ravageurs, l’accent sera mis sur l’utilisation <strong>de</strong>s extraits botaniques <strong>de</strong> neemnon nocifs et préservant la qualité <strong>de</strong> la production.42


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Qualité <strong>de</strong>s modèles et p<strong>ou</strong>voir <strong>de</strong> prédictionLes modèles estimés p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>tes les zones agro-écologiques concernées par l’étu<strong>de</strong> ont étéglobalement significatifs à au moins 1%. T<strong>ou</strong>s les coefficients <strong>de</strong>s variables incluses dans les modèlesn’ont donc pas été t<strong>ou</strong>s simultanément égaux á zéro.Analyse <strong>de</strong>s résultats du modèleLes variables déterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter les activités suggéréesont été : la taille du ménage au niveau <strong>de</strong> la zone V, la longueur <strong>de</strong> la j<strong>ou</strong>rnée <strong>de</strong> travail <strong>de</strong>s membresdu ménage dans la zone VI, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membresdu ménage dans la zone VII, l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong>travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage au sein <strong>de</strong> la zone VIII. Dans la suite, il a été procédé à uneanalyse <strong>de</strong>s résultats du modèle zone agro-écologique par zone agro-écologique, en ne considérantque les variables qui se sont révélées significatives.Zone V (Saval<strong>ou</strong>) : Dans cette zone, seule la taille <strong>de</strong>s ménages a été la variabledéterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages à adopter les activités suggérées. P<strong>ou</strong>r cettevariable, le signe obtenu a été positif comme attendu ; ce qui explique que plus les ménagesont <strong>de</strong> membres, plus ils sont prédisposés à adopter les alternatives suggérées. Ce résultats’expliquait par une meilleure disponibilité en main-d’œuvre au niveau <strong>de</strong> ces ménages(Nkamleu et al., 2000).Zone VI (Abomey) : La variable déterminante <strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés <strong>de</strong>cette zone à adopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées a été la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>smembres du ménage. Le signe négatif obtenu a été contraire au signe attendu et traduit quemoins est la durée <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, plus ils sont prédisposés àadopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées. Ce résultat traduisait la tendance générale au niveau <strong>de</strong>sménages affectés <strong>de</strong> cette zone à réduire <strong>de</strong> plus en plus leur temps <strong>de</strong> travail, à cause <strong>de</strong> lamorbidité liée au SIDA. Ces ménages estimaient en effet que les activités suggérées sontmoins pénibles.Zone VII (Lalo) : Dans cette zone, la taille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail parj<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage ont déterminé <strong>de</strong> manière significative la prédisposition <strong>de</strong>sménages á adopter les activités suggérées. En ce qui concerne la taille du ménage, le signepositif obtenu correspondait à ce qui était attendu et traduisait que plus les ménages ont <strong>de</strong>membres, plus ils sont prédisposés à adopter les alternatives suggérées p<strong>ou</strong>r cette zone.Quant à la variable durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, le signeobtenu a été positif et correspondait au signe attendu. En d’autres termes, plus longtemps lesmembres <strong>de</strong>s ménages travaillaient en moyenne, plus ils étaient disposés à adopter lesactivités proposées, comptant sur leur capacité à les mettre en œuvre.Zone VIII (Lokossa) : Les variables déterminantes <strong>de</strong> la prédisposition <strong>de</strong>s ménagesaffectés à adopter les activités i<strong>de</strong>ntifiées dans cette zone étaient l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, lataille du ménage et la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage. A propos<strong>de</strong> la variable âge du chef <strong>de</strong> ménage, le signe négatif obtenu était celui attendu. Ainsi donc,plus jeunes étaient les chefs <strong>de</strong> ménage, plus ils étaient prédisposés à adopter les activitéssuggérées. Ce résultat est conforme à la théorie <strong>de</strong> l’économie paysanne <strong>de</strong> Chayanov, quistipule que les chefs <strong>de</strong> ménage jeunes, compte tenu <strong>de</strong> leur horizon <strong>de</strong> planification, <strong>de</strong> lafaible disponibilité en terre et en main-d’œuvre, sont plus <strong>ou</strong>verts aux innovations. Au sujet <strong>de</strong>la variable taille du ménage, le signe positif obtenu correspondait également au signe attenduet indiquait que les ménages ayant plus <strong>de</strong> membres sont plus favorables aux alternativessuggérées. Ce qui s’expliquait par une meilleure disponibilité en main-d’œuvre et unemeilleure capacité à faire face aux exigences <strong>de</strong> l’innovation. Quant à la variable duréemoyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>s membres du ménage, le signe positif obtenu indiquait que cesont les ménages travaillant plus longtemps qui étaient plus prédisposés à adopter lesactivités suggérées, car s’estimant à même <strong>de</strong> les mettre convenablement en œuvre.Discussion <strong>de</strong>s résultats du modèleDans chacune <strong>de</strong>s zones agro-écologiques concernées par l’étu<strong>de</strong>, les activités agricoles suggéréesont reçu <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s ménages affectés par le VIH/SIDA une forte prédisposition à être adoptées. EnTanzanie, <strong>de</strong>s activités comme celles suggérées par cette étu<strong>de</strong> (agroforesterie, production animale,maraîchage) ont été mises en œuvre avec succès par les ménages affectés. A l’évaluation, il a étérelevé que les ménages concernés ont significativement amélioré leurs revenus et conditionsd’existence (White, 2002). De même, au Brésil la mise en œuvre <strong>de</strong> telles activités par les ménages44


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011affectés s’est traduite par une diminution <strong>de</strong>s besoins en main-d’œuvre pendant les pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>semis. Cette diminution a permis à ces ménages <strong>de</strong> diversifier leurs activités et <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong>srevenus parallèles (FAO, 2003).Les variables déterminant la prédisposition <strong>de</strong>s ménages affectés à adopter les activités i<strong>de</strong>ntifiéesont été l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, la taille du ménage et la durée effective <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r. Parrapport à l’âge du chef <strong>de</strong> ménage, dans la zone VIII, les jeunes chefs <strong>de</strong> ménage se sont révélésplus prédisposés à adopter les alternatives suggérées que les vieux. Ce qui rejoint la théorie <strong>de</strong>l’économie paysanne qui stipule que les chefs <strong>de</strong> ménage ayant un ratio C/W élevé, dans le casprésent les jeunes, sont plus <strong>ou</strong>verts aux innovations. Par ailleurs, les travaux <strong>de</strong> Nkamleu et al.(2000) sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> lutte contre les pestes dans les plantations <strong>de</strong> caco et <strong>de</strong> café auCamer<strong>ou</strong>n et ceux <strong>de</strong> Ben Salem et al. (2006) sur le semis direct en Tunisie ont également montréque l’âge <strong>de</strong> l’exploitant était une variable déterminante <strong>de</strong> la décision d’adoption <strong>de</strong>s innovations.Quant à la variable taille <strong>de</strong>s ménages, il s’est avéré dans les zones V, VII et VIII que les ménagesayant une taille plus gran<strong>de</strong> sont plus prédisposés à adopter les alternatives suggérées que lesménages ayant une taille plus réduite. Ces résultats sont conformes à la théorie <strong>de</strong> l’économiepaysanne. De plus les travaux <strong>de</strong> Nkamleu et al. (2000) et ceux <strong>de</strong> A<strong>de</strong>oti et al. (2002) sur lestechnologies du niébé en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest ont également montré que la taille <strong>de</strong>s ménages était unevariable déterminante <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong>s ménages à adopter les innovations.P<strong>ou</strong>r ce qui est <strong>de</strong> la durée effective <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r, les résultats <strong>de</strong> l’analyse logistique ont montrédans les zones VII et VIII que les ménages travaillant plus longtemps sont ceux qui sont favorablesaux alternatives suggérées, contrairement à la zone VI, où c’est plutôt les ménages travaillant moinslongtemps qui sont les plus prédisposés à adopter. Les résultats dans les zones VII et VIII vérifient lathéorie <strong>de</strong> l’économie paysanne, en ce qui concerne l’intensification du travail au niveau <strong>de</strong>s ménagesayant un ratio C/W (du nombre <strong>de</strong> consommateurs C sur le nombre d’actifs W) élevé (ménagesaffectés par le SIDA). Par contre les résultats <strong>de</strong> la zone VI ne vérifient pas cette théorie. T<strong>ou</strong>tefois,dans cette zone, il a été observé que les ménages avaient tendance à travailler moins et leurprédisposition à adopter les alternatives suggérées s’explique par l’espoir que ces systèmesnécessiteraient moins d’effort. Par conséquent, ce résultat est conforme au concept d’effort prévu <strong>de</strong>la théorie "willingness to adopt".CONCLUSIONLa problématique <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> est relative aux activités agricoles p<strong>ou</strong>vant être proposées auxménages agricoles affectés par le VIH/SIDA. A l’issue <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, diverses activités ont étéproposées en fonction <strong>de</strong>s zones agro-écologiques étudiées. Ces activités sont l’agroforesterie, lemaraîchage et la production animale. Les résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> montrent que les ménages enquêtéssont en majorité prédisposés à adopter les activités qui ont été proposées. Les principales variablesdéterminant cette prédisposition sont la taille du ménage, la durée moyenne <strong>de</strong> travail par j<strong>ou</strong>r <strong>de</strong>smembres du ménage et l’âge du chef <strong>de</strong> ménage. Au regard <strong>de</strong> ces résultats, la principale suggestionà l’endroit <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> vulgarisation est <strong>de</strong> réorienter les programmes <strong>de</strong> vulgarisation, <strong>de</strong> manièreà p<strong>ou</strong>voir répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’alternatives manifestée par les ménages affectés. P<strong>ou</strong>r ce faire, ilfaut segmenter le gr<strong>ou</strong>pe cible <strong>de</strong>s interventions, <strong>de</strong> façon à cibler les ménages agricoles affectés parle VIH/SIDA, afin <strong>de</strong> leur apporter les innovations propices à leurs conditions. Ainsi, en partenariatavec les associations <strong>de</strong> PVVIH, les services <strong>de</strong> vulgarisation peuvent élaborer <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong>vulgarisation basés sur les résultats <strong>de</strong> la présente recherche.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESA<strong>de</strong>oti, R., O. 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Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Substitution partielle du lait en p<strong>ou</strong>dre par le lait <strong>de</strong> soja p<strong>ou</strong>r la production duya<strong>ou</strong>rtI. Bokossa Ya<strong>ou</strong> 12 , C.K.C. Tchekessi 12 , P. Doss<strong>ou</strong>-Yovo 13 , M. Eg<strong>ou</strong>nlety 14 et R.M.Dossa 14RésuméLe ya<strong>ou</strong>rt, un lait fermenté à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bactéries spécifiques (Lactobacillus bulgaricus etStreptococcus thermophilus) était produit à 40 °C pendant 4 h à partir du lai t en p<strong>ou</strong>dre reconstituécontenant 15 <strong>ou</strong> 20% du lait <strong>de</strong> soja. Le lait <strong>de</strong> soja était préparé suivant le processus ci-après : lesgraines <strong>de</strong> soja ont été trempées dans <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> robinet (P/V= 1/5) pendant 18 h, blanchies dans <strong>de</strong>l’eau chau<strong>de</strong> à 100 °C pendant 20 secon<strong>de</strong>s puis m<strong>ou</strong>l ues au m<strong>ou</strong>lin à disque avant d’êtrehomogénéisées et lessivées dans <strong>de</strong> l’eau b<strong>ou</strong>illante (P/V=1/7) p<strong>ou</strong>r y extraire le lait <strong>de</strong> soja etpréparer les ya<strong>ou</strong>rts correspondants. Le ren<strong>de</strong>ment en lait était <strong>de</strong> 71,1% et celui en ya<strong>ou</strong>rt <strong>de</strong> 110%.Les résultats <strong>de</strong>s analyses physico-chimiques <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts à 15 et à 20% au lait <strong>de</strong> soja révélaient queleur acidité et leur pH étaient similaires à ceux du ya<strong>ou</strong>rt témoin à 100% au lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué.Les teneurs en protéines et en azote <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts à 15 et à 20% au lait <strong>de</strong> soja étaient plus élevés,contre celles <strong>de</strong>s cendres plus faibles. Des analyses sensorielles montraient que les ya<strong>ou</strong>rts au lait <strong>de</strong>soja ont reçu les mêmes appréciations que le ya<strong>ou</strong>rt témoin en ce qui concerne l’arôme, le goût et latexture. Cependant, les ya<strong>ou</strong>rts au lait <strong>de</strong> soja étaient plus appréciés en c<strong>ou</strong>leur et globalementacceptés par les panélistes <strong>de</strong> la dégustation. Ainsi, le ya<strong>ou</strong>rt <strong>de</strong> bonne qualité peut être produit parl’incorporation jusqu’à 20% du lait <strong>de</strong> soja.Mots clés : soja, lait <strong>de</strong> soja, lait en p<strong>ou</strong>dre, ferments, ya<strong>ou</strong>rtPartial substitution of pow<strong>de</strong>red milk with soymilk in the production of yoghurtAbstractYoghurt, a dairy food fermented with specific bacteria of Lactobacillus bulgaricus and Streptococcusthermophilus was processed at 40 °C for 4 h<strong>ou</strong>rs from reconstitu ted pow<strong>de</strong>red milk containing up to15 or 20% soymilk. Yoghurts were obtained from soymilk prepared as followed : Beans were soakedin tap water (P/V= 1/5) for 18 h<strong>ou</strong>rs, preheated by soaking for 20 seconds in hot water (100 °C),gr<strong>ou</strong>nd and homogenized in boiling water (P/V= 1/7). The resulted slurry was filtered with 0.18 mmsieve to obtain soymilk and to prepare corresponding yoghurts. Physicochemical characteristics, yield,sensory evaluation and statistical analysis were performed. Obtained results showed that soymilk andyoghurt percentage yields were 71.1 and 110 respectively. Physicochemical analysis showed thatyoghurts containing soymilk were comparable with reconstituted pow<strong>de</strong>red milk yoghurt in titratableacidity, in pH and richer in protein, ash and nitrogen than reconstituted pow<strong>de</strong>red milk yoghurt.Sensory evaluation showed no significant difference between yoghurts containing soymilk andreconstituted pow<strong>de</strong>red milk yoghurt in aroma, in texture and in taste, but the yoghurt containing thesoymilk had the best col<strong>ou</strong>r and was overall accepted by panellists. Thus, good quality yoghurt can beproduced with 20% soymilk as substitutes for reconstituted pow<strong>de</strong>red milk.Key words: soy beans, pow<strong>de</strong>red milk, soymilk, ferment, yoghurt12 Dr. Ir. I. Bokossa Ya<strong>ou</strong>, Laboratoire <strong>de</strong> Microbiologie et <strong>de</strong>s Technologies Alimentaires, Département <strong>de</strong> Biologie Végétale<strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s Sciences et Techniques (FAST), Université d’Abomey-Calavi (UAC), 04 BP 1107 Coton<strong>ou</strong>,Tél. :(+229)95962942, E-mail : innobokos@yahoo.fr, République du Bénin ;12 C.K.C. Tchekessi, Laboratoire <strong>de</strong> Microbiologie et <strong>de</strong>s Technologies Alimentaires, Département <strong>de</strong> Biologie Végétale <strong>de</strong> laFaculté <strong>de</strong>s Sciences et Techniques (FAST), Université d’Abomey-Calavi (UAC), 04 BP 1107 Coton<strong>ou</strong>,Tél. :(+229)97810040, E-mail : tchecokice@yahoo.fr, République du Bénin ;13 Dr. P. Doss<strong>ou</strong>-Yovo, Laboratoire <strong>de</strong> Recherche en Traitement et Conservation <strong>de</strong>s Produits Halieutiques du Département<strong>de</strong> Chimie, FAST/UAC, BP 1270 Abomey-Calavi, Tél. :(+229)93797239, E-mail : pidam57@uacyahoo.fr, République duBénin ;14 Prof. Dr. Ir. M. Eg<strong>ou</strong>nlety, Laboratoire <strong>de</strong> Microbiologie et <strong>de</strong> Biotechnologie Alimentaire, Département <strong>de</strong> Nutrition,Sciences et Technologies Alimentaires, Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomiques (FSA/UAC), 01 BP 526 Abomey-Calavi,Tél. :(+229)98313789, E-mail : em<strong>ou</strong>tair<strong>ou</strong>@yahoo.fr, République du Bénin ;14 Prof. Dr. Ir. A.R.M. Dossa, Laboratoire <strong>de</strong> Microbiologie et <strong>de</strong> Biotechnologie Alimentaire, Département <strong>de</strong> Nutrition,Sciences et Technologies Alimentaires, Faculté <strong>de</strong>s Sciences Agronomiques (FSA/UAC), 01 BP 526 Abomey-Calavi, E-mail : ansromarc@yahoo.fr, République du Bénin.48


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011INTRODUCTIONLe lait est une excellente s<strong>ou</strong>rce <strong>de</strong> nutriments tels que les vitamines, les aci<strong>de</strong>s aminés, les matièresgrasses, les sels minéraux, les protéines et les sucres formant ainsi un excellent milieu <strong>de</strong> proliférationmicrobienne (Akinyele et al., 1999). Dans les pays en développement et surt<strong>ou</strong>t dans les régionstropicales <strong>de</strong> l’Afrique au Sud <strong>de</strong> Sahara (excepté l’Afrique <strong>de</strong> l’Est), la production du lait et <strong>de</strong>sproduits laitiers est limitée et onéreuse (Fashakin et Unokiwedi, 1992).Le ya<strong>ou</strong>rt fait partie <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s laits fermentés obtenus par le développement <strong>de</strong>s bactérieslactiques thermophiles spécifiques Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus qui doiventêtre ensemencées simultanément et se tr<strong>ou</strong>ver vivantes dans le produit à raison d’au moins 10millions <strong>de</strong> bactéries par gramme <strong>de</strong> produits (Apfelbaum, et al., 2004). Le ya<strong>ou</strong>rt a une excellentedigestibilité, comparativement au lait, même chez les sujets qui manifestent une intolérance au lactosedu lait, car le ya<strong>ou</strong>rt contient moins <strong>de</strong> lactose et exerce une action bénéfique sur la flore intestinale(Apfelbaum et al., 2004). T<strong>ou</strong>tefois <strong>de</strong> nos j<strong>ou</strong>rs, plusieurs pays moins avancés, s<strong>ou</strong>ffrent <strong>de</strong> manque<strong>de</strong> lait frais ce qui est largement dû, selon certains auteurs, aux conditions climatiques, aux pratiquesd’élevage et aux maladies causées par <strong>de</strong>s parasites (Fashakin et Unokiwedi, 1992). Cette pénurie aaffecté, dans une gran<strong>de</strong> mesure, la quantité <strong>de</strong> protéines <strong>de</strong>stinées à l’alimentation <strong>de</strong>s enfants et<strong>de</strong>s adultes (Fashakin et Unokiwedi, 1992).Dans un contexte mondial caractérisé par une crise alimentaire se traduisant par la haussesignificative <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> première nécessité, l’approvisionnement en lait en p<strong>ou</strong>dre p<strong>ou</strong>r laproduction du ya<strong>ou</strong>rt est <strong>de</strong>venu très difficile et peu rentable. Face à t<strong>ou</strong>tes ces difficultés, il s’avèrenécessaire d’explorer d’autres horizons p<strong>ou</strong>r parvenir à une solution acceptable. Il s’impose alors larecherche d’autres s<strong>ou</strong>rces <strong>de</strong> laits p<strong>ou</strong>vant remplacer valablement le lait <strong>de</strong> vache. D’ailleurs, le laitd’origine végétale moins cher peut être extrait <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> soja et d’autres légumineuses et utilisécomme un substitut du lait <strong>de</strong> vache (Fashakin et Unokiwedi, 1992). De plus, la consommation du sojaet <strong>de</strong> ses dérivés a <strong>de</strong>s effets bénéfiques sur la santé (Setchell et al., 1998 ; Messina, 1999). Parconséquent, la combinaison du lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué et du lait <strong>de</strong> soja dans <strong>de</strong> très bonnesconditions d’hygiène peut faire du ya<strong>ou</strong>rt, un produit <strong>de</strong> bonne qualité. La mise au point <strong>de</strong> tels ya<strong>ou</strong>rtsse justifie par un univers commercial concurrentiel évolutif et particulièrement exigeant où larecherche et le développement <strong>de</strong> produits n<strong>ou</strong>veaux et la démarche qualité sont <strong>de</strong>s moteurs <strong>de</strong>l’expansion <strong>de</strong>s entreprises (Luquet, 1986). Ainsi, la présente étu<strong>de</strong> s’inscrivant dans cette logique sepropose <strong>de</strong> substituer partiellement le lait en p<strong>ou</strong>dre par le lait <strong>de</strong> soja p<strong>ou</strong>r la production du ya<strong>ou</strong>rt.L’objectif <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est la mise au point d’un ya<strong>ou</strong>rt à forte teneur en protéines à base d’un laitcomposé avec les mêmes caractéristiques que le ya<strong>ou</strong>rt témoin produit au lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué.MATERIEL ET METHODESMatérielsLe matériel végétal était composé <strong>de</strong> soja, (Glycine max) <strong>de</strong> la variété Jupiter, <strong>de</strong> c<strong>ou</strong>leur jaune, qui aété achetée au marché <strong>de</strong> Glaz<strong>ou</strong>é dans le Département <strong>de</strong>s Collines au centre du Bénin. Ce soja aété conservé dans une salle aérée à température ambiante (28 – 30°C) dans un sac en polyéthylène.Le lait <strong>de</strong> soja a été extrait dans l’atelier <strong>de</strong> transformation <strong>de</strong>s produits agricoles <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>sSciences Agronomiques (FSA) <strong>de</strong> l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). Ce lait a servi <strong>de</strong> matièrepremière p<strong>ou</strong>r la production du ya<strong>ou</strong>rt à la Société <strong>de</strong> Transformation <strong>de</strong>s Produits Alimentaires(STPA) <strong>de</strong> Cocotomey, une entreprise productrice du ya<strong>ou</strong>rt au Sud-Bénin.Le matériel <strong>de</strong>s ferments lactiques spécifiques au ya<strong>ou</strong>rt obtenus s<strong>ou</strong>s forme lyophilisée étaitconstitué <strong>de</strong> Lactobacillus bulgaricus et <strong>de</strong> Streptococcus thermophilus. Ces ferments lyophilisés ontété importés du Danemark dans <strong>de</strong> petites amp<strong>ou</strong>les et conservés au frais dans un congélateur <strong>de</strong>marque BOSCHER à -18°C.L’eau utilisée est celle f<strong>ou</strong>rnie par la Société Nationale <strong>de</strong>s Eaux du Bénin (SONEB). Le lait en p<strong>ou</strong>drecommercial <strong>de</strong> marque INCOLAC a été reconstitué p<strong>ou</strong>r le travail tandis que le sucre et la vanille p<strong>ou</strong>rleur goût et leur arôme ont été utilisés comme ingrédients <strong>ou</strong> additifs.Métho<strong>de</strong>sLa métho<strong>de</strong> adoptée a été basée sur l’expérimentation, les analyses physico-chimiques, sensorielleset statistiques.Expérimentation : L’expérimentation a porté sur la reconstitution du lait en p<strong>ou</strong>dre, la production dulait <strong>de</strong> soja, la reconstitution du ferment lyophilisé et la production du ya<strong>ou</strong>rt.49


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Reconstitution du lait en p<strong>ou</strong>dre : 150 g <strong>de</strong> lait en p<strong>ou</strong>dre sont versés dans 1.000 mL d’eau chau<strong>de</strong>à 45 °C. Ce mélange est homogénéisé jusqu’à la diss olution complète et laissé refroidir à 40 °C (FAO,2008).Production du lait <strong>de</strong> soja (Aworh et al., 1987) : 1 kg <strong>de</strong> graines <strong>de</strong> soja pesées, triées et lavées aété trempé pendant 18 heures à la température ambiante (28-30°C)dans 5 litres d’eau <strong>de</strong> robinet.Ensuite, les graines trempées ont été ég<strong>ou</strong>ttées, lavées et blanchies dans <strong>de</strong> l’eau chau<strong>de</strong> à 100 °Cpendant 20 secon<strong>de</strong>s puis m<strong>ou</strong>lues au m<strong>ou</strong>lin à disque. Enfin, 6 litres <strong>de</strong> lait a été extrait par filtrationavec un tissu m<strong>ou</strong>sseline après aj<strong>ou</strong>t <strong>de</strong> 7 litres d’eau b<strong>ou</strong>illante (P/V = 1/7) au soja m<strong>ou</strong>lu puis affinéavec une toile blanche propre <strong>de</strong> maille 180 µm (Figure 1).Graines <strong>de</strong> sojaTriageDéchets (grains <strong>de</strong> sable, débris)Eau <strong>de</strong> robinetEau <strong>de</strong> robinet (P/V=1/5)Graines triéesLavageEau saleTrempage pendant 18 heuresEau chau<strong>de</strong> (100 °C)Blanchiment (20 secon<strong>de</strong>s)M<strong>ou</strong>tureEau b<strong>ou</strong>illante (P/V=1/7)Extraction du laitT<strong>ou</strong>rteauFigure 1.Lait <strong>de</strong> sojaDiagramme technologique <strong>de</strong> production du lait <strong>de</strong> sojaReconstitution <strong>de</strong> ferment lyophilisé : P<strong>ou</strong>r reconstituer le ferment lyophilisé, 1,5 kg du lait écréméen p<strong>ou</strong>dre ont été diss<strong>ou</strong>ts et homogénéisés dans 10 litres d’eau à 70 °C. Après avoir refroidi ce laitjusqu’à 42 °C, le contenu d’une amp<strong>ou</strong>le <strong>de</strong> ferment lyophilisé lui a été aj<strong>ou</strong>té. Une amp<strong>ou</strong>le contient àla fois Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus en proportions égales. Le mélange aété homogénéisé jusqu’à la dissolution complète du ferment. Ainsi, les 10 L <strong>de</strong> ferments préparés ontété partagés dans <strong>de</strong> petits pots <strong>de</strong> capacité un litre, puis incuber à 43 °C pendant 5 heures. Enfin,ces pots ont été refroidis à 4 °C dans un réfrigéra teur.Production du ya<strong>ou</strong>rt : Le ya<strong>ou</strong>rt a été produit après le mélange à diverses proportions du lait <strong>de</strong>soja extrait et du lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué et après les différents traitements thermiques (Tableau I).Plusieurs combinaisons ont été réalisées avant <strong>de</strong> choisir la proportion convenable (15 <strong>ou</strong> 20%). Cetteproportion a été utilisée p<strong>ou</strong>r la suite <strong>de</strong>s travaux. Ainsi, après l’aj<strong>ou</strong>t du sucre (120 g p<strong>ou</strong>r 1 litre) danschaque type <strong>de</strong> lait, le lait <strong>de</strong> soja a été préchauffé à 100 °C pendant 5 minutes et le lait en p<strong>ou</strong>drereconstitué pasteurisé à 72 °C pendant 15 secon<strong>de</strong>s dans une cocotte minute. Après ces différentstraitements thermiques, ces laits ont été refroidis à 45 °C et mélangés en utilisant 15 <strong>ou</strong> 20% du lait <strong>de</strong>soja, soit 150 <strong>ou</strong> 200 mL <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja p<strong>ou</strong>r 850 <strong>ou</strong> 800 mL <strong>de</strong> lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué. Il a étéaj<strong>ou</strong>té à ce mélange 2 mL d’arôme (la vanille) et 33,4 mL <strong>de</strong> ferment reconstitué contenant 50% <strong>de</strong>50


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Lactobacillus bulgaricus et 50% <strong>de</strong> Streptococcus thermophilus. Chaque mélange a été incubé à 40°C pendant 4 heures puis refroidi à 4 °C (Figure 2) .Tableau I.Formulation <strong>de</strong>s différents types <strong>de</strong> milieux <strong>de</strong> fermentation <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rtsLait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué (mL) 1.000 950 900 850 800 750 700 650 600 550 500 0Lait <strong>de</strong> soja extrait (mL) 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 1.000Taux <strong>de</strong> lait reconstitué (%) 100 95 90 85 80 75 70 65 60 55 50 0Taux <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja (%) 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 100Quantité <strong>de</strong> lait mélangé (L) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1Lait <strong>de</strong> soja extraitLait en p<strong>ou</strong>dreEau chau<strong>de</strong> (45 °C)SucreLait reconstituéPréchauffage (à 100 °C et pendant 5 minutes)SucrePasteurisation (à 72 °C et pendant 15 secon<strong>de</strong>s)Refroidissement (45 °C)Refroidissement (45 °C)Lait MélangéHomogénéisationArômeEnsemencementFerment reconstitué contenant50% <strong>de</strong> Lactobacillus bulgaricus et50% <strong>de</strong> Streptococcus thermophilusMise en pot <strong>ou</strong> en b<strong>ou</strong>teilleIncubation (fermentation à 40 °C et pendant 4 heures)Ya<strong>ou</strong>rt fermeRefroidissement (4 °C)Figure 2.Diagramme technologique <strong>de</strong> production du ya<strong>ou</strong>rt à base du lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué etdu lait <strong>de</strong> soja51


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Ren<strong>de</strong>ment : Les ren<strong>de</strong>ments du lait <strong>de</strong> soja et <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts ont été calculés comme suit sur la basedu poids (Aworh et al., 1987) où le purin a été le mélange formé par les graines <strong>de</strong> soja m<strong>ou</strong>lues etl’eau b<strong>ou</strong>illante (P/V= 1/7) aj<strong>ou</strong>tée : ren<strong>de</strong>ment du lait <strong>de</strong> soja (%) = [(poids du lait) x 100] x (poids du purin) -1 ; ren<strong>de</strong>ment du ya<strong>ou</strong>rt (%) = [(poids du ya<strong>ou</strong>rt) x 100] x (poids du lait mélangé) -1 .Analyses physico-chimiques : Les analyses physico-chimiques ont été faites afin <strong>de</strong> connaître lepH, les teneurs en eau, en cendres, en protéines brutes et en acidité titrable. Ainsi, la teneur en eau etle taux <strong>de</strong> matière sèche ont été déterminés, par la métho<strong>de</strong> AOAC (1984) à partir <strong>de</strong> 5 g <strong>de</strong> produit,par <strong>de</strong>ssiccation et par pesée différentielle. La teneur en cendres a été déterminée à partir <strong>de</strong> lamatière sèche par calcination à 550 °C pendant 12 h eures. La teneur en protéines brutes (N x 6,25) aété déterminée par la micro métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Kjeldahl. Le pH a été mesuré à l’ai<strong>de</strong> d’un pH-mètre à son<strong>de</strong>électronique préalablement étalonné avec <strong>de</strong>s solutions tampons <strong>de</strong> pH 7 et pH 4 à la température <strong>de</strong>28 °C. Cette mesure a été prise sur 25 mL <strong>de</strong> l’écha ntillon. L’acidité titrable a été déterminée par lamétho<strong>de</strong> modifiée <strong>de</strong> N<strong>ou</strong>t et al. (1989). T<strong>ou</strong>tes les analyses ont été répétées trois fois et la moyenne<strong>de</strong>s valeurs obtenues a été considérée.Analyses sensorielles : L’analyse sensorielle a été effectuée p<strong>ou</strong>r évaluer les différentescaractéristiques organoleptiques <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts. Les attributs sensoriels appréciés sont: la c<strong>ou</strong>leur, legoût, l’arôme (l’o<strong>de</strong>ur), la texture et l’acceptabilité globale sur une échelle <strong>de</strong> 1 à 9 avec 1 =extrêmement désagréable, 5 = i<strong>de</strong>ntique à l’échantillon <strong>de</strong> référence et 9 = extrêmement agréable(Larmond, 1977). Un panel <strong>de</strong> dégustateurs <strong>de</strong> 20 personnes choisies au hasard et formées p<strong>ou</strong>r lacirconstance a été constitué.Analyses statistiques : Le Microsoft Excel XP a été utilisé p<strong>ou</strong>r effectuer les calculs. L’analyse <strong>de</strong>variance univariée (ANOVA) par le logiciel Statistique SPSS 12.0 a permis <strong>de</strong> comparer les moyennesrelatives aux différentes variables <strong>de</strong> la qualité organoleptique <strong>de</strong>s trois types <strong>de</strong> ya<strong>ou</strong>rt. Le niveau <strong>de</strong>signification retenu est <strong>de</strong> 5 % (p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011Tableau III. Caractéristiques physico-chimiques <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rtsEchantillons <strong>de</strong> Ya<strong>ou</strong>rts pH à 28 °CAcidité titrableEn % <strong>de</strong> matière sècheTauxen % d’aci<strong>de</strong>Cendres Protéinesd’humidité en %lactiquetotales BrutesYa<strong>ou</strong>rt à 15% au lait <strong>de</strong> soja 4,15 ± 0,07 0,66 ± 0,02 77,14 ± 0,26 2,28 ± 0,37 13,8 ± 0,6Ya<strong>ou</strong>rt à 20% au lait <strong>de</strong> soja 4,1 ± 0,14 0,69 ± 0,03 77,93 ± 0,32 2,49 ± 0,71 13,93 ± 2,26Ya<strong>ou</strong>rt témoin(100% au lait reconstitué)4,25 ± 0,07 0,64 ± 0,013 76,33 ± 0,25 2,73 ± 0,6 13,09 ± 2,67Norme <strong>de</strong> ya<strong>ou</strong>rt(Co<strong>de</strong>x Alimentarius, 1976)≤ 4,5 minimum = 0,6 maximum = 90,5 ≤ 4,7 minimum = 2,8Comparaison du pH et <strong>de</strong> l’acidité <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts en fonction <strong>de</strong> la quantité du lait<strong>de</strong> soja et caractéristiques sensorielles <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rtsDans les trois types <strong>de</strong> ya<strong>ou</strong>rt, les pH à chaud (40 °C) étaient plus élevés que les pH à froid (4 °C)(Figure 3) ce qui impliquait que t<strong>ou</strong>tes les acidités à chaud (40 °C) étaient plus faibles que celles àfroid (4 °C). De même, t<strong>ou</strong>tes les valeurs <strong>de</strong> pH chu taient en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la quantitédu lait <strong>de</strong> soja introduite dans le Ya<strong>ou</strong>rt.valeur du pH4,64,54,44,34,24,143,93,83,70 15 2040 °C4 °CQuantité <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja (%)Figure 3.Variation du pH en fonction <strong>de</strong> la température et <strong>de</strong> la quantité du lait <strong>de</strong> sojaLes scores <strong>de</strong> chaque type <strong>de</strong> ya<strong>ou</strong>rt par rapport aux attributs sensoriels testés par les dégustateurs<strong>de</strong>s différents ya<strong>ou</strong>rts ne montraient aucune différence significative entre l’arôme, le goût et la texture,tandis que les ya<strong>ou</strong>rts à 15 % et à 20 % au lait <strong>de</strong> soja avaient une c<strong>ou</strong>leur mieux appréciée que celuià 100% au lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué (Tableau IV).Tableau IV. Caractéristiques sensorielles <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rtsAliments C<strong>ou</strong>leur Arôme Goût TextureAcceptabilitéglobaleYa<strong>ou</strong>rt témoin 5,00 ± 0,00 a 5,00 ± 0,00 a 5,00 ± 0,00 a 5,00 ± 0,00 a 5,00 ± 0,00 aYa<strong>ou</strong>rt à 15% au lait <strong>de</strong> soja 5,62 ± 1,23 b 4,85 ± 1,74 a 4,72 ± 1,33 a 5,07 ± 1,50 a 5,07 ± 1,27 aYa<strong>ou</strong>rt à 20% au lait <strong>de</strong> soja 5,77 ± 1,25 b 4,87 ± 1,37 a 5,30 ± 1,03 a 5,25 ± 1,07 a 5,4 ± 1,30 aPlus petite différence significative 0,40 0,71 0,58 0,62 0,97Les valeurs moyennes portant les mêmes lettres dans la même colonne ne sont pas significativementdifférentes (p


Bulletin <strong>de</strong> la Recherche Agronomique du Bénin Numéro 69 – Juin 2011à 20% au lait <strong>de</strong> soja était le plus accepté par les dégustateurs avec un score <strong>de</strong> 0,4 et 0,33 supérieurà celui du ya<strong>ou</strong>rt témoin et du ya<strong>ou</strong>rt à 15% au lait <strong>de</strong> soja respectivement (Tableau IV).DISCUSSIONLe ren<strong>de</strong>ment en ya<strong>ou</strong>rt obtenu est supérieur à 100% (110%, p/v) car les microorganismesLactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus utilisés se sont multipliés et font augmenterpar leur biomasse le poids du ya<strong>ou</strong>rt. Ce ren<strong>de</strong>ment est similaire à celui obtenu à l’usine <strong>de</strong> la Société<strong>de</strong> Transformation <strong>de</strong>s Produits Alimentaires (STPA). Par contre, les 71,1% comme ren<strong>de</strong>ment en lait<strong>de</strong> soja sont supérieurs aux 57,8% obtenus par Aworh et al. (1987). Cette différence s’explique parl’utilisation d’une presse au c<strong>ou</strong>rs <strong>de</strong>s présentes expérimentations qui a permis d’extraire plus <strong>de</strong> lait<strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> soja et <strong>de</strong> ses t<strong>ou</strong>rteaux. Cet écart se justifie également par les conditions <strong>de</strong> cultures<strong>de</strong> la matière première qu’est le soja. Le pH du lait <strong>de</strong> soja est légèrement inférieur au pH du lait enp<strong>ou</strong>dre reconstitué qui correspond au pH (6,6) normal du lait (Veisseyre, 1979). L’acidité et le pHpresque semblables du lait <strong>de</strong> soja et du lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué s<strong>ou</strong>lignent que le lait extrait <strong>de</strong>sgraines <strong>de</strong> soja est proche du lait <strong>de</strong> vache. Le taux d’humidité (94,18%) du lait <strong>de</strong> soja estlégèrement supérieur à 91,4% qui correspon<strong>de</strong>nt au taux obtenu par Leung et al. (1972). Cettedifférence provient <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> soja utilisées. De même la teneur élevée en protéines(46,63%) du lait <strong>de</strong> soja par rapport au lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué (31,5%) s’explique par le fait que lagraine <strong>de</strong> soja est une s<strong>ou</strong>rce potentielle <strong>de</strong> protéines avec une teneur <strong>de</strong> 44,6% obtenue par Aworhet al. (1987).Le pH du ya<strong>ou</strong>rt témoin est similaire au pH (4,2) obtenu par Laye et al. (1993) mais légèrementsupérieur aux pH <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts à 15% et à 20% au lait <strong>de</strong> soja. Ces <strong>de</strong>rniers ya<strong>ou</strong>rts ont cependant <strong>de</strong>spH qui se rapprochent davantage du pH (≤4) fixé p<strong>ou</strong>r les ya<strong>ou</strong>rts (Alais, 1984). Malgré les faiblesdifférences observées au niveau <strong>de</strong>s pH et <strong>de</strong>s acidités titrables <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts, le ya<strong>ou</strong>rt à 20% au lait<strong>de</strong> soja est plus aci<strong>de</strong> que les ya<strong>ou</strong>rts à 15% au lait <strong>de</strong> soja et le témoin. Cela s’explique par le faitque le lait <strong>de</strong> soja utilisé p<strong>ou</strong>r la production <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts est légèrement plus aci<strong>de</strong> que le lait enp<strong>ou</strong>dre reconstitué (Tableaux II et III). Le lait <strong>de</strong> soja contient moins <strong>de</strong> matières grasses que le lait <strong>de</strong>vache (Pennington et Church, 1986), ce qui favorise le développement <strong>de</strong>s ferments et ainsi acidifientplus le milieu ya<strong>ou</strong>rt contenant le soja (Figure 3). Cette acidification empêche la croissance <strong>de</strong> laplupart <strong>de</strong>s germes pathogènes basidophiles et assure ainsi la conservation du ya<strong>ou</strong>rt.La forte teneur en protéines du ya<strong>ou</strong>rt à 20% au lait <strong>de</strong> soja s’explique par l’aj<strong>ou</strong>t d’une plus gran<strong>de</strong>quantité <strong>de</strong> lait <strong>de</strong> soja qui est un produit plus riche en protéines (46,63%) dans ce ya<strong>ou</strong>rt. Cependant,les trois types <strong>de</strong> ya<strong>ou</strong>rts préparés ont t<strong>ou</strong>s les mêmes caractéristiques organoleptiques, excepté lac<strong>ou</strong>leur. Ceci résulte <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> d’extraction du lait <strong>de</strong> soja utilisée. En effet, cette métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>m<strong>ou</strong>ture à chaud <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong> soja, mise au point par Aworh et al. (1987) améliore lescaractéristiques organoleptiques du lait <strong>de</strong> soja et, par conséquent, <strong>de</strong>s ya<strong>ou</strong>rts. Cette amélioration semanifeste par la réduction <strong>de</strong> l’o<strong>de</strong>ur causée par les lipoxygénases (Wilkens et al., 1967), ce quiamène les dégustateurs à porter massivement leur choix sur le ya<strong>ou</strong>rt à 20% au lait <strong>de</strong> soja.CONCLUSIONLes résultats obtenus <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> montrent que le lait en p<strong>ou</strong>dre reconstitué peut être substitué par20% du lait <strong>de</strong> soja afin <strong>de</strong> produire du ya<strong>ou</strong>rt sans compromettre l’acceptabilité du produit final. Ainsile ya<strong>ou</strong>rt à forte teneur en protéines produit et dont la technologie <strong>de</strong> production est mise au point,peut améliorer non seulement la vie socio-économique <strong>de</strong>s producteurs, mais aussi peut satisfaire<strong>de</strong>s besoins en protéines <strong>de</strong>s consommateurs. T<strong>ou</strong>tefois, <strong>de</strong>s paramètres comme les caractéristiquesmicrobiologiques, doivent être ultérieurement étudiés, t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs dans le sens <strong>de</strong> l’amélioration duya<strong>ou</strong>rt à base <strong>de</strong> mélange <strong>de</strong> lait, afin d’assurer la sécurité sanitaire <strong>de</strong>s consommateurs.REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUESAkinyele, S.J., M.O. Fawole, E.A. Akinyosoye, 1999: Microorganisms associated with fresh cow milk “wara” and “nono”, twolocal milk products by Fulani woman in Ilorin, Kwara State, Nigeria. Niger. Food J. 17: 10-15.Alais, C., 1984: Science du lait. Principes <strong>de</strong>s techniques laitières. Société d’édition et <strong>de</strong> promotion agro-alimentairesindustrielles et commerciales, Edition sepaic. 4 e édition, Paris, 814 p.AOAC, 1984: Association of Official Agricultural Chemists. Official Methods of Analysis 10th Edn. Washington, D.C., U.S.A.Apfelbaum, M., M. 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BULLETIN DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE DU BENINNuméro 69 - Juin 2011Réalisation et mis en ligne sur Site Web <strong>de</strong> l’Inrab : http://www.inrab.bj.refer.orgService Informatique Scientifique et Biométrique (PIS-B) du CRA-Agonkanmey/INRAB01 BP 884 Recette Principale, Coton<strong>ou</strong>, République du BéninTél.: (229) 21 30 02 64 / 21 13 38 70 / 21 03 40 59 ; E-mail : inrabdg4@intnet.bj / craagonkanmey@yahoo.fr

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