Protection phytosanitaire du niébé : nombre de traitements ... - Slire

Bulletin de la Recherche Agronomique
entomologique ne peuvent exprimer leur
potentialité en milieu paysan.
En effet, le niébé, du semis à la récolte
et durant le stockage est victime
d'attaque d'insectes (BAL, 1990). En
absence d'une résistance variétale
adéquate, un bon rendement de niébé ne
peut être obtenu sans protection
phytosanitaire (LDC, 1990). Sans
mesure phytosanitaire, le niébé produit
entre 12 et 20% de son potentiel
(JAKPASU, 1991).
Les premiers chercheurs sur le niébé ont
recommandé six à huit traitements
chimiques par semaine à partir de
quelques jours après le semis (BOOKER,
1965 ; RAHEJA, 1976). Suivant ce
calendrier de traitement conventionnel,
les traitements chimiques se font
systématiquement que les dégâts
d'insectes soient importants ou non. Ces
traitements donnent lieu à des
déversements de quantités non
négligeables de produits toxiques dans
l'écosystème.
A part les effets nocifs sur les insectes
bénéfiques et les conséquences sur
l'environnement, ces traitements
conventionnels sont très coûteux et
appauvrissent considérablement les
paysans, petits exploitants agricoles. La
station d'Ina a alors, en tenant compte
des différents stades critiques de la
végétation du niébé, expérimenté et
préconisé trois à quatre traitements
suivant la pression parasitaire (SRCV­
Ina, 1992). Ne peut-on donc pas réduire
davantage le nombre de traitements
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Numéro 23 - décembre 1998
chimiques et garantir un bon
rendement? La présente communication
fait le point de cinq années
d'investigation dans ce sens. La
dimension économique d'une telle
approche a également été prise en
compte.
Matériel et méthodes
Dispositif expérimental:
Cette expérimentation qui a débuté en
1990 a été menée durant les trois
premières années sur la Station de
Recherche sur les Cultures Vivrières
d'Ina qui est située dans la zone
agroécologique Nord guinéenne. Elle a
été ensuite étendue au cours des deux
dernières années au site d'Angaradébou
(zone soudanienne).
Les essais sont conduits dans un
dispositif de bloc aléatoire complet à 4
répétitions, sur des parcelles
élémentaires de 14 lignes de 16 mètres.
La parcelle utile est constituée de 10
lignes centrales avec deux poquets
éliminés à chaque extrémité. Ces
parcelles sont séparées les unes des
autres par une bande enherbée de deux
mètres et on réalise la pulvérisation par
temps calme pour limiter les pertes. Les
blocs sont séparés par une bande
enherbée de trois mètres. La pratique
agricole utilisée est le semis à plat
réalisé chaque campagne entre fin juillet
et début août avec un écartement de
0,60 m entre les lignes et 0,20 m entre