Le pari de l'espérance. Dialogue entre une théologienne et un philosophe

Geneviève Comeau
Alain Cugno
LE PARI
DE L’ESPÉRANCE
Dialogue entre une théologienne
et un philosophe

Geneviève Comeau et Alain Cugno
Le pari de l’espérance
Dialogue entre une théologienne
et un philosophe

Au singulier, 28
Une collection dirigée par
Robert Myle s.j. et Annie Wellens
© 2016 Éditions jésuites
Belgique : 7, rue Blondeau, 5000 Namur
France : 14, rue d’Assas, 75006 Paris
www.editionsjesuites.com
ISBN 978-2-87299-293-5
DL 2016/4255/10

INTRODUCTION
L’espérance est de l’ordre d’un « pari ». Elle a la
structure même du pari : l’anticipation. Elle attend
la suite, sans savoir, sans escompter à la différence de
l’espoir, ce qui va venir, mais certaine qu’elle l’accueillera
avec sérieux et qu’il ouvrira encore d’autres
possibles. Tel a été notre point de départ.
Mais qu’est-ce qui peut pousser un être humain à
faire le pari d’espérer ? A-t-on besoin d’avoir de
« bonnes » raisons pour espérer ? Le « pari de l’espérance
» est-il le fruit d’une décision ? Décide-t-on de se
mettre à espérer ? Et qu’est-ce que cela change, au fond ?
Ces questions ont mis en route un séminaire avec
quinze étudiants 1 et deux enseignants (une théologienne
et un philosophe) au Centre Sèvres – Facultés
1. Qu’ils soient ici remerciés : Vincent de Beaucoudrey,
Catherine Billet, Mauro Bossi, Andrej Brozovic, Pawel Bucki, Hélène
Duquennoy, Isaac Fernandes, Anne Genolini, Jean de Dieu
Habarugira, Christel Koehler, Louis Lebrun, Christophe Lecomte,
Constance de la Martinière, Ignatius Padya, Erwan Rozier.

6 Introduction
jésuites de Paris. Le pari du séminaire était aussi d’essayer
de mener de front une recherche philosophique
et une recherche théologique, sans confondre les
deux démarches, sans refuser non plus ce qu’elles se
disaient l’une à l’autre.
Les séances étaient consacrées tantôt à un texte
philosophique tantôt à un texte théologique. Les
théologiens « en herbe » devaient se garder de « christianiser
» trop vite les textes philosophiques ; respecter
la spécificité de chaque démarche, de chaque
texte ; essayer d’entendre des résonances, en se gardant
de comparer ou d’assimiler. De temps en temps,
sont venues des questions comme : Quelle est la
source de l’espérance pour quelqu’un qui n’a pas la
foi ? Comment rendre compte de notre espérance à
quelqu’un qui n’est pas chrétien ? Mais dans le même
temps, l’espérance nous est apparue comme une expérience
universelle, que peut vivre tout être humain,
car c’est une expérience liée à la vie même.
Quelles sont les conditions de possibilité de l’espérance
? Et qu’est-ce que l’espérance rend possible ?
Voilà les questions qui ont été les véritables fils
conducteurs de notre recherche.

Introduction
7
Nous, la théologienne et le philosophe, ne sommes
pas ressortis de ce séminaire comme nous y étions
entrés. Nous y avons compris des choses neuves, ou
peut-être plutôt éprouvé la nouveauté de choses immémoriales,
à commencer par ceci : l’espérance est
d’abord la sensibilité à l’avènement de l’infini dans
le fini. C’est de cette expérience que nous voudrions
parler. Commencée dans le cadre d’un séminaire, elle
s’est poursuivie bien au-delà, car les pages qui suivent
n’ont pratiquement plus rien à voir avec le séminaire
lui-même — si ce n’est qu’il nous a mis en route et
nous a donné le goût de continuer notre réflexion à
deux voix. En effet, un événement initial — comme
celui du séminaire — contient infiniment plus de
possibilités que ce que l’on peut établir par la recherche
de « ce qui s’est réellement passé ». De cet
excès est né ce livre. Ou, pour le dire autrement, ce
que nous vivons est infiniment plus grand et plus
beau que nous ne le pensons. Dans le fini de nos vies
s’ouvre l’infini — et cela, en toutes circonstances,
nous dit l’espérance.
La structure en six méditations, réparties en six
journées, propose un cheminement de découverte :

8 Introduction
d’où vient l’espérance, et que fait-elle vivre ? Le livre
ne comporte pas de conclusion, afin que chacun
puisse s’approprier librement ce qui correspond au
point où il en est.
Celles et ceux qui liront ce livre y trouveront donc
encore bien autre chose que ce que nous pouvons
imaginer ! Espérons que cela les aide à vivre !

Première méditation
IL NE S’AGIT PAS
D’UN RAISONNEMENT
Geneviève
« Mais l’espérance, d’où vient-elle ?... »
Écho à la question de Job : « Mais la sagesse, d’où
provient-elle ?»(Jb 28, 12). Est-elle au bout d’une argumentation
? L’expérience semble nous dire que
non : les raisons d’espérer ne suffisent pas pour vivre
dans l’espérance. Inversement, « peut-on espérer,
alors que les raisons d’espérer sont insuffisantes ou
font même complètement défaut 1 » ? Pour répondre
à cette question, il faut réfléchir à ce qu’on appelle
les « raisons d’espérer ». En fait, ce ne sont pas des
réalités qui existent en dehors de la personne : là où
1. Gabriel Marcel, Homo viator : esquisse d’une phénoménologie
et d’une métaphysique de l’espérance (1949), Présence
de Gabriel Marcel, Paris, 1998, p. 81.

En lecture partielle…

TABLE DES MATIÈRES
Introduction ............................................................ 5
Première méditation : Il ne s’agit pas d’un raisonnement
................................................................ 9
Deuxième méditation : L’espérance est l’ouverture
des possibles................................................ 25
Troisième méditation : L’espérance opère un dé -
cloisonnement .................................................... 39
Quatrième méditation : L’espérance est détente 53
Cinquième méditation : En l’espérance, tu fais
tout et tu ne fais rien .......................................... 63
Sixième méditation : Une communauté ouverte 73

des mêmes auteurs
Geneviève Comeau :
Catholicisme et judaïsme dans la modernité : une compa -
raison, Cerf, 1998.
Juifs et chrétiens : le nouveau dialogue, Éditions de l’Atelier,
2001.
Grâce à l’autre : le pluralisme religieux, une chance pour la foi,
Éditions de l’Atelier, 2004.
Le dialogue interreligieux, Fidélité, 2008.
Peut-on donner sans condition ? Justice et amour, Bayard, 2010.
S’asseoir ensemble. Les religions : source de guerre ou de paix ?
Médiaspaul, 2015.
Alain Cugno :
Saint Jean de la Croix, Fayard, 1979.
Au cœur de la raison : raison et foi, Seuil, 1999.
L’air, Seuil, 1999.
La blessure amoureuse : essai sur la liberté affective, Seuil,
2004.
De l’angoisse à la liberté : apologie de l’indifférence, Salvator,
2009.
La libellule et le philosophe, L’Iconoclaste, 2011 ; rééd. Albin
Michel, 2014.
Comment faut-il s’y prendre pour vivre ?, L’Iconoclaste, 2014.

dans la même collection
Peter-Hans Kolvenbach, Fous pour le Christ. Sagesse de
Maître Ignace, 1998, 288 p.
Dominique Lambert, Un atome d’univers. La vie et l’œuvre
de Georges Lemaître, 2000, 376 p.
Jaime Castellón, Alberto Hurtado s.j. Les fondations du
Royaume, 2000, 152 p.
Susanne Batzdorff, Edith Stein, ma tante, 2000, 232 p.
Françoise Jacquin, Une amitié sacerdotale. Jules Monchanin
– Édouard Duperray, 1919-1990, 2003, 304 p.
Maria Amata Neyer, Edith Stein au Carmel, 2004, 136 p.
William W. Meissner, Ignace de Loyola. La psychologie d’un
saint, 2002, 548 p.
Nechama Tec, Dans la fosse aux lions. La vie d’Oswald
Rufeisen, 2003, 400 p.
Albert Chapelle, Au creux du rocher. Itinéraire spirituel et
intellectuel d’un jésuite. Mémorial, 2004, 184 p.
Marguerite Jean-Blain, Eugène Ionesco. Mystique ou mal
croyant?, 2005, 176 p.
Gustave Martelet, Teilhard de Chardin, prophète d’un
Christ toujours plus grand. Primauté du Christ et transcendance
de l’homme, 2005, 280 p.
Michaëlle Domain, La Vie en abondance, 2006, 221 p.
Tomáš Špidlík, Ignace de Loyola et la spiritualité orientale,
2006, 260 p.

Dominique Bertrand, Pierre Favre, un portrait, 2007, 352 p.
Ignace de Loyola, Journal des motions intérieures. Suivi
du « Papier des élections » et du « Feuillet de Madrid », édition
critique et nouvelle traduction des manuscrits autographes
par Pierre-Antoine Fabre, 2007, 286 p.
Dominique Lambert, L’Itinéraire spirituel de Georges
Lemaître. Suivi de « Univers et atome », conférence inédite
de G. Lemaître, 2007, 222 p.
Pierre Teilhard de Chardin et Lucile Swan, Correspondance,
avec les contributions de Pierre Leroy, Mary Wood
Gilbert, Thomas M. King et Gustave Martelet, 2009,
448 p.
Gianni La Bella (éd.), Pedro Arrupe, supérieur général des
Jésuites (1965-1983). Le gouvernement d’un prophète,
2009, 496 p.
Anne Khoudokormoff-Kotschoubey et sœur Elisabeth,
Élisabeth de Russie. Moniale, martyre et sainte, 2010, 256 p.
Pierre Teilhard de Chardin, Le Rayonnement d’une amitié.
Correspondance avec la famille Bégouën (1922-1955), 2011,
320 p.
Michel Farin, En enfer, il n’y a personne. Parole anonyme et
parole biblique, 2011, 144 p.
René-Claude Baud, Ce qui remonte de l’ombre. Itinéraire d’un
soignant, 2011, 144 p.
Jésuites hongrois sous le pouvoir communiste, témoignages
recueillis par Ferenc Szabó, 2012, 400 p.

Carole Dagher, Passion pour une terre délaissée. Nicolas
Kluiters, jésuite au Liban, 2013, 224 p.
Association des amis de Pierre Teilhard de Chardin, Défis
d’une évangélisation renouvelée. Les apports de Pierre
Teilhard de Chardin, 2013, 256 p.
Philippe Dupriez (éd.), Joseph Comblin, prophète et ami des
pauvres, 2014, 192 p.
Christophe Langlois, La dictature du partage. Éloge de
l’incommunicable, 2015, 112 p.
Geneviève Comeau et Alain Cugno, Le pari de l’espérance.
Dialogue entre une théologienne et un philosophe, 2016,
88 p.
Philippe Lécrivain, Les premiers siècles jésuites. Jalons pour
une histoire (1540-1814), 2016, 688 p.
Imprimé en Belgique
Juin 2016

Ce que nous vivons est infiniment plus grand et
plus beau que nous ne le pensons. Dans le fini de nos
vies s’ouvre l’infini – et cela, en toutes circonstances,
nous dit l’espérance.
Une théologienne et un philosophe en dialogue proposent
six méditations par un cheminement qui va de
découverte en découverte : D’où vient l’espérance, et
que fait-elle vivre ?
Le livre ne comporte pas de conclusion, afin que
chacun puisse s’approprier librement ce qui correspond
au point où il en est.
Geneviève COMEAU, religieuse xavière, spécialiste du
dia logue interreligieux, enseigne la théologie au Centre Sèvres
à Paris.
Alain CUGNO, philosophe, enseigne au Centre Sèvres
et au Collège des Bernardins, à Paris.
ISBN :978-2-87299-293-5
9782872 992935
Collection
Au singulier
8€
www.editionsjesuites.com
En couverture : Saint-Sacrement de la paix, MALEL.