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Premier magazine de l'exportation au Saguenay-Lac-Saint-Jean!

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LE CALCUL DES<br />

RÈGLES D’ORIGINE<br />

Depuis plusieurs années, les exportateurs envoient<br />

leurs produits hors Canada où, dans certains cas, ils<br />

doivent fournir des certificats d’origine, certifiés ou<br />

non par la chambre de commerce. D’autres situations,<br />

quant à elles, nécessitent seulement une déclaration du<br />

fabricant qui signifie que l’origine canadienne est<br />

nécessaire. Dans tous ces cas, comment fait-on<br />

pour savoir si notre produit est originaire? Ce n’est<br />

pas une tâche aussi simple que ça en a l’air, dans<br />

un contexte où des matières premières ou des<br />

pièces détachées proviennent de partout dans<br />

le monde. Et ce n’est pas parce qu’un<br />

produit a subi un processus de fabrication au<br />

Canada qu’il est nécessairement d’origine<br />

canadienne.<br />

Qu’est-ce que les règles d’origine?<br />

Ce sont les critères permettant de déterminer le<br />

pays d’origine d’un produit, c’est-à-dire le lieu où<br />

les marchandises sont fabriquées ou produites.<br />

Cependant, il existe une grande diversité dans<br />

la pratique des gouvernements par rapport à<br />

cette gestion.<br />

Pourquoi les règles d’origine?<br />

Les règles d’origine sont utilisées à différentes fins,<br />

dont l’application des droits antidumping et d’autres<br />

mesures de protectionnisme. Elles sont aussi<br />

utilisées pour déterminer si les produits importés<br />

doivent bénéficier du traitement de la nation la<br />

plus favorisée (NPF) ou d’un traitement préférentiel.<br />

Finalement, on peut s’en servir à des fins statistiques<br />

pour l’application de prescription d’étiquetage et de<br />

marquage ou pour le marché public.<br />

Le calcul de l’origine<br />

Pour calculer l’origine de ses marchandises, on doit<br />

d’abord connaître son code harmonisé (code HS),<br />

c’est-à-dire à quel chapitre des tarifs douaniers le<br />

produit appartient. Par la suite, on doit considérer<br />

les matières provenant d’autres chapitres tels que<br />

les sucres, les fibres, les tissus, les pièces, etc.<br />

AECG<br />

Nadine<br />

Brassard,<br />

directrice générale<br />

et commissaire<br />

à l’international<br />

En ce qui concerne le calcul pour l’Accord économique<br />

et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union<br />

8 PAR SERDEX INTERNATIONAL<br />

européenne, dépendamment du type de<br />

produit, le pourcentage peut varier. Par<br />

exemple, s’il s’agit d’agroalimentaire, on va<br />

parler du pourcentage des sucres présents dans le<br />

produit, ce dernier variant entre 20 % et 50 % selon<br />

le code HS. Tandis que pour l’industriel, c’est<br />

majoritairement la valeur des matières non originaires<br />

qui ne doit pas dépasser 50 % de la valeur<br />

transactionnelle ou du prix de livraison au départ de<br />

l’usine. Les matières d’emballage et les contenants<br />

dans lesquels un produit est emballé pour expédition<br />

ne sont pas pris en considération lorsqu’il s’agit de<br />

déterminer l’origine d’un produit. Cependant, les<br />

accessoires, pièces de rechange et outils livrés avec<br />

le produit (non facturés séparément) sont considérés<br />

dans le calcul de la valeur des matières non originaires,<br />

même s’ils ne changent pas de classement tarifaire.<br />

Bien entendu, les opérations simples ne viennent pas<br />

changer le caractère originaire d’un produit, telles<br />

que l’embouteillage, la mise en sac ou la mise en<br />

boîte. Si la réalisation ne nécessite ni compétences<br />

particulières, ni machines, appareils ou outils<br />

spécialement fabriqués ou installés à cette fin ou<br />

encore si ces compétences ne contribuent pas à<br />

conférer au produit ses caractéristiques ou ses<br />

propriétés essentielles, elle est considérée comme<br />

simple.<br />

LES INCOTERMS<br />

En tant que logisticiens, on s’aperçoit souvent que<br />

les exportateurs autant que les importateurs ne sont<br />

pas suffisamment renseignés sur les réalités des<br />

termes de ventes commerciales internationales qu’ils<br />

réalisent, et sur la nécessité et les avantages d’en<br />

avoir une bonne compréhension.<br />

Dans les faits, en tant qu’exportateur (vendeur), vous<br />

êtes à même de « jongler » avec vos droits et vos<br />

devoirs en rapport avec la vente d’un bien ou d’un<br />

service à un acheteur étranger et de négocier avec cet<br />

acheteur le terme d’échange qui aura cours lors du<br />

processus d’envoi de la marchandise. Lorsqu’on parle<br />

d’une transaction de biens ou de services (propriété)<br />

en échange d’argent (paiement), il y a des lois qui<br />

entrent en ligne de compte et des obligations de la<br />

part du vendeur de bien connaître l’exercice<br />

commercial dans lequel il s’engage. Il est donc<br />

dans l’intérêt de l’exportateur de déterminer jusqu’où<br />

il souhaite être impliqué dans la chaîne d’expédition<br />

de sa marchandise.<br />

Que ce soit vers les États-Unis ou l’outre-mer, son<br />

implication sur le plan du transport devrait toujours<br />

être déterminée et codifiée sur la facture commerciale<br />

ALENA<br />

Pour les règles d’origine en lien avec l’ALENA, on<br />

prend le prix de vente, moins les matières non<br />

originaires, divisé par le prix de vente, multiplié<br />

par 100. Si le pourcentage est de moins de 60 %,<br />

le produit est non originaire. Il faut faire attention<br />

dans le cas où le contenant ou l’emballage va<br />

au consommateur puisqu’ils doivent être pris<br />

en considération dans le calcul du contenu<br />

nord-américain, bien qu’ils ne soient pas pris en<br />

considération dans le classement tarifaire. Les<br />

palettes et les cartons d’expédition ne sont pas<br />

considérés dans les deux cas.<br />

En conclusion, il est important de retenir qu’on doit<br />

considérer toutes les pièces ou tous les produits que<br />

contient la marchandise qu’on veut exporter. De plus,<br />

il faut s’informer des différentes manières dont les<br />

gouvernements traitent l’origine des produits. Ainsi,<br />

vous vous éviterez de possibles pénalités.<br />

en y inscrivant l’Incoterm entendu entre lui et le<br />

destinataire. Ainsi, pas de mauvaises surprises lors<br />

d’imprévus ou de réclamations (ex. : bris, perte, vol,<br />

retard, délai, etc.) ou lorsque l’une des deux parties se<br />

voit chargée pour un frais imprévu en cours de route.<br />

C’est qu’il y a plusieurs étapes dans le processus<br />

d’expédition d’une marchandise à l’international, et<br />

d’autant plus d’impondérables qui peuvent survenir.<br />

C’est donc à l’exportateur et à son client de décider<br />

jusqu’à quel point ils souhaitent demeurer responsables<br />

de la progression de la marchandise à travers les<br />

différentes manutentions et opérations qu’elle va subir.<br />

À cet effet, le vendeur peut décider de s’impliquer au<br />

minimum dans l’expédition de sa commande (Incoterm<br />

Ex Works ou FCA) ou encore de prendre le contrôle<br />

ou la responsabilité de l’entièreté de l’expédition<br />

jusqu’à ce qu’elle soit rendue chez son acheteur<br />

(Incoterm DDP ou DAP). Dans le dernier cas, il pourrait<br />

par exemple partager les frais avec son acheteur ou lui<br />

en imputer la totalité.<br />

Maxime Giard, directeur de comptes et<br />

responsable du développement des affaires

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