Export02
Premier magazine de l'exportation au Saguenay-Lac-Saint-Jean!
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LE CALCUL DES<br />
RÈGLES D’ORIGINE<br />
Depuis plusieurs années, les exportateurs envoient<br />
leurs produits hors Canada où, dans certains cas, ils<br />
doivent fournir des certificats d’origine, certifiés ou<br />
non par la chambre de commerce. D’autres situations,<br />
quant à elles, nécessitent seulement une déclaration du<br />
fabricant qui signifie que l’origine canadienne est<br />
nécessaire. Dans tous ces cas, comment fait-on<br />
pour savoir si notre produit est originaire? Ce n’est<br />
pas une tâche aussi simple que ça en a l’air, dans<br />
un contexte où des matières premières ou des<br />
pièces détachées proviennent de partout dans<br />
le monde. Et ce n’est pas parce qu’un<br />
produit a subi un processus de fabrication au<br />
Canada qu’il est nécessairement d’origine<br />
canadienne.<br />
Qu’est-ce que les règles d’origine?<br />
Ce sont les critères permettant de déterminer le<br />
pays d’origine d’un produit, c’est-à-dire le lieu où<br />
les marchandises sont fabriquées ou produites.<br />
Cependant, il existe une grande diversité dans<br />
la pratique des gouvernements par rapport à<br />
cette gestion.<br />
Pourquoi les règles d’origine?<br />
Les règles d’origine sont utilisées à différentes fins,<br />
dont l’application des droits antidumping et d’autres<br />
mesures de protectionnisme. Elles sont aussi<br />
utilisées pour déterminer si les produits importés<br />
doivent bénéficier du traitement de la nation la<br />
plus favorisée (NPF) ou d’un traitement préférentiel.<br />
Finalement, on peut s’en servir à des fins statistiques<br />
pour l’application de prescription d’étiquetage et de<br />
marquage ou pour le marché public.<br />
Le calcul de l’origine<br />
Pour calculer l’origine de ses marchandises, on doit<br />
d’abord connaître son code harmonisé (code HS),<br />
c’est-à-dire à quel chapitre des tarifs douaniers le<br />
produit appartient. Par la suite, on doit considérer<br />
les matières provenant d’autres chapitres tels que<br />
les sucres, les fibres, les tissus, les pièces, etc.<br />
AECG<br />
Nadine<br />
Brassard,<br />
directrice générale<br />
et commissaire<br />
à l’international<br />
En ce qui concerne le calcul pour l’Accord économique<br />
et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union<br />
8 PAR SERDEX INTERNATIONAL<br />
européenne, dépendamment du type de<br />
produit, le pourcentage peut varier. Par<br />
exemple, s’il s’agit d’agroalimentaire, on va<br />
parler du pourcentage des sucres présents dans le<br />
produit, ce dernier variant entre 20 % et 50 % selon<br />
le code HS. Tandis que pour l’industriel, c’est<br />
majoritairement la valeur des matières non originaires<br />
qui ne doit pas dépasser 50 % de la valeur<br />
transactionnelle ou du prix de livraison au départ de<br />
l’usine. Les matières d’emballage et les contenants<br />
dans lesquels un produit est emballé pour expédition<br />
ne sont pas pris en considération lorsqu’il s’agit de<br />
déterminer l’origine d’un produit. Cependant, les<br />
accessoires, pièces de rechange et outils livrés avec<br />
le produit (non facturés séparément) sont considérés<br />
dans le calcul de la valeur des matières non originaires,<br />
même s’ils ne changent pas de classement tarifaire.<br />
Bien entendu, les opérations simples ne viennent pas<br />
changer le caractère originaire d’un produit, telles<br />
que l’embouteillage, la mise en sac ou la mise en<br />
boîte. Si la réalisation ne nécessite ni compétences<br />
particulières, ni machines, appareils ou outils<br />
spécialement fabriqués ou installés à cette fin ou<br />
encore si ces compétences ne contribuent pas à<br />
conférer au produit ses caractéristiques ou ses<br />
propriétés essentielles, elle est considérée comme<br />
simple.<br />
LES INCOTERMS<br />
En tant que logisticiens, on s’aperçoit souvent que<br />
les exportateurs autant que les importateurs ne sont<br />
pas suffisamment renseignés sur les réalités des<br />
termes de ventes commerciales internationales qu’ils<br />
réalisent, et sur la nécessité et les avantages d’en<br />
avoir une bonne compréhension.<br />
Dans les faits, en tant qu’exportateur (vendeur), vous<br />
êtes à même de « jongler » avec vos droits et vos<br />
devoirs en rapport avec la vente d’un bien ou d’un<br />
service à un acheteur étranger et de négocier avec cet<br />
acheteur le terme d’échange qui aura cours lors du<br />
processus d’envoi de la marchandise. Lorsqu’on parle<br />
d’une transaction de biens ou de services (propriété)<br />
en échange d’argent (paiement), il y a des lois qui<br />
entrent en ligne de compte et des obligations de la<br />
part du vendeur de bien connaître l’exercice<br />
commercial dans lequel il s’engage. Il est donc<br />
dans l’intérêt de l’exportateur de déterminer jusqu’où<br />
il souhaite être impliqué dans la chaîne d’expédition<br />
de sa marchandise.<br />
Que ce soit vers les États-Unis ou l’outre-mer, son<br />
implication sur le plan du transport devrait toujours<br />
être déterminée et codifiée sur la facture commerciale<br />
ALENA<br />
Pour les règles d’origine en lien avec l’ALENA, on<br />
prend le prix de vente, moins les matières non<br />
originaires, divisé par le prix de vente, multiplié<br />
par 100. Si le pourcentage est de moins de 60 %,<br />
le produit est non originaire. Il faut faire attention<br />
dans le cas où le contenant ou l’emballage va<br />
au consommateur puisqu’ils doivent être pris<br />
en considération dans le calcul du contenu<br />
nord-américain, bien qu’ils ne soient pas pris en<br />
considération dans le classement tarifaire. Les<br />
palettes et les cartons d’expédition ne sont pas<br />
considérés dans les deux cas.<br />
En conclusion, il est important de retenir qu’on doit<br />
considérer toutes les pièces ou tous les produits que<br />
contient la marchandise qu’on veut exporter. De plus,<br />
il faut s’informer des différentes manières dont les<br />
gouvernements traitent l’origine des produits. Ainsi,<br />
vous vous éviterez de possibles pénalités.<br />
en y inscrivant l’Incoterm entendu entre lui et le<br />
destinataire. Ainsi, pas de mauvaises surprises lors<br />
d’imprévus ou de réclamations (ex. : bris, perte, vol,<br />
retard, délai, etc.) ou lorsque l’une des deux parties se<br />
voit chargée pour un frais imprévu en cours de route.<br />
C’est qu’il y a plusieurs étapes dans le processus<br />
d’expédition d’une marchandise à l’international, et<br />
d’autant plus d’impondérables qui peuvent survenir.<br />
C’est donc à l’exportateur et à son client de décider<br />
jusqu’à quel point ils souhaitent demeurer responsables<br />
de la progression de la marchandise à travers les<br />
différentes manutentions et opérations qu’elle va subir.<br />
À cet effet, le vendeur peut décider de s’impliquer au<br />
minimum dans l’expédition de sa commande (Incoterm<br />
Ex Works ou FCA) ou encore de prendre le contrôle<br />
ou la responsabilité de l’entièreté de l’expédition<br />
jusqu’à ce qu’elle soit rendue chez son acheteur<br />
(Incoterm DDP ou DAP). Dans le dernier cas, il pourrait<br />
par exemple partager les frais avec son acheteur ou lui<br />
en imputer la totalité.<br />
Maxime Giard, directeur de comptes et<br />
responsable du développement des affaires