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Adventiste Magazine Nº 15 - Mai / Juin 2018

3 - Interview Jean-Luc Rolland, une mission d’ensei- gnement et de recherche au service de la vie pastorale 5 - Dossier Quarante jours de prière, le défi ! 6 - La prière : 5 promessess d'intervention divine 9 -Focus End it now - Non à la violence ! 10 - Santé Un cerveau disposé à glorifier Dieu 11 - Témoignage Philippe Monnard - Des richissimes banques suisses au Campus adventiste de Collonges-sous-Salève 13 - A bientôt / Carnet rose Journal bimestriel de la Fédération adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT) © FSRT - Tous droits réservés pour tous pays. N° ISSN 2571-6859 N°15 /Mai-Juin 2018 Revue gratuite - Imprimée en Allemagne

3 - Interview Jean-Luc Rolland, une mission d’ensei- gnement et de recherche au service de la vie pastorale
5 - Dossier Quarante jours de prière, le défi !
6 - La prière : 5 promessess d'intervention divine
9 -Focus End it now - Non à la violence !
10 - Santé Un cerveau disposé à glorifier Dieu
11 - Témoignage Philippe Monnard - Des richissimes banques suisses au Campus adventiste de Collonges-sous-Salève
13 - A bientôt / Carnet rose

Journal bimestriel de la Fédération adventiste de la Suisse Romande et du Tessin (FSRT)
© FSRT - Tous droits réservés pour tous pays. N° ISSN 2571-6859 N°15 /Mai-Juin 2018
Revue gratuite - Imprimée en Allemagne

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TÉMOIGNAGE<br />

PHILIPPE MONNARD, DES RICHISSIMES BANQUES SUISSES<br />

AU CAMPUS ADVENTISTE À COLLONGES<br />

Qu’est-ce qui pousse une personne en<br />

plein essor dans un poste réputé et<br />

très bien rémunéré à tout quitter pour<br />

un travail plus prenant et largement<br />

moins bien payé, non pas pour profiter<br />

d'une île paradisiaque à l'autre bout du<br />

monde, mais à quelques à seulement<br />

quelques kilomètres de chez elle ? C’est<br />

l’histoire de Philippe Monnard.<br />

Né d’une mère serbe et d’un père<br />

suisse, j’ai grandi à Gland où j’ai<br />

fréquenté l’Église de la Lignière<br />

pendant toute mon enfance et mon<br />

adolescence. L’Église et la foi ont toujours<br />

une place dans ma vie, même si, comme<br />

beaucoup, j’ai pu passer par des moments<br />

de questionnements profonds. Toutefois,<br />

la prière a toujours été un<br />

moyen par lequel je me suis<br />

connecté à Dieu dans des<br />

moments-clés de ma vie,<br />

avant de prendre une<br />

grande décision. Ma<br />

route n’a pas toujours<br />

été toute droite, il y a<br />

eu quelques passages<br />

sinueux, par lesquels<br />

Dieu m’a accompagné<br />

et guidé. C’est le cas notamment<br />

pour mes études.<br />

Après sept ans d’études scientifiques,<br />

alors que je préparais un doctorat en<br />

chimie, je me suis rendu compte que cette<br />

voie n’était pas la mienne. Je n’étais pas<br />

fait pour être chercheur en chimie. Alors<br />

à 25 ans, au grand étonnement de ma famille<br />

et de mes amis, j’ai tout arrêté. Ce fut<br />

un de ces moments où j’ai prié Dieu pour<br />

savoir quoi faire. J’ai d’abord envisagé de<br />

travailler dans des cabinets d’audit mais le<br />

rythme effréné et l’exigence de nombreux<br />

et fréquents voyages à l’étranger m’ont<br />

fait changer de cadre. Cela ne collait pas<br />

avec mon désir de fonder une famille.<br />

Après avoir réfléchi à ce que je voulais<br />

pour moi et donc avoir prié à ce sujet, je<br />

me suis finalement réorienté dans le domaine<br />

de la finance. Rien à voir en apparence<br />

avec ce que j’avais étudié pendant<br />

de si nombreuses années, mais à l’époque<br />

le monde de la banque recherchait des<br />

profils scientifiques pouvant travailler sur<br />

des modèles de contrôle des risques.<br />

On peut s’étonner que, étant chrétien,<br />

j’aie choisi ce domaine, sachant que le<br />

monde financier est souvent associé au<br />

désir du profit, au stress et à un milieu<br />

de «requins». Des valeurs contradictoires<br />

avec la Bible et les enseignements de<br />

Jésus. Pourtant, ma foi et mon engagement<br />

envers Dieu ont guidé mon choix, et<br />

je suis persuadé que c’est bien Dieu qui<br />

m’a fait entrer dans cette voie. En effet,<br />

bien que le domaine bancaire n’ait pas un<br />

lien évident avec la spiritualité, j’ai toujours<br />

trouvé du sens en y travaillant et une<br />

manière de mettre en avant mes valeurs<br />

personnelles et religieuses. En me spécialisant<br />

dans le contrôle des risques, j’ai<br />

choisi un domaine qui vise à protéger les<br />

banques, leurs clients et la stabilité économique<br />

du pays.<br />

C’est ainsi que j’ai suivi une formation<br />

continue et obtenu un diplôme d’analyste<br />

financier.<br />

J’ai alors été amené à côtoyer<br />

le milieu très huppé des<br />

grandes banques suisses<br />

pendant de longues<br />

années. Ce furent des<br />

années qui m’ont fait<br />

acquérir une grande<br />

expérience, avec beaucoup<br />

de plaisir. J’aimais<br />

ce que je faisais. J’ai travaillé<br />

plusieurs années à<br />

Zurich puis un an et demi<br />

à New-York pour finalement<br />

revenir dans la région genevoise<br />

en 2007. Un métier à haute responsabilité<br />

que j’aimais exercer. Du fait que les enjeux<br />

financiers sous ma responsabilité et celle<br />

de mes collègues étaient grands, j’étais<br />

très bien rémunéré. Cela nous permettait<br />

à ma famille et moi-même de vivre une vie<br />

confortable, mais sans excès.<br />

Après un an et demi à New York en pleine<br />

crise financière, j’ai voulu changer de<br />

poste et d’employeur. Toujours en quête<br />

de sens et de respect de mes valeurs, j’ai<br />

intégré un poste dans une banque privée<br />

genevoise qui m’a permis de me réorienter<br />

dans la gestion de portefeuilles. Cela<br />

me correspondait et me convenait totalement,<br />

car il s’agissait de gérer les retraites<br />

d’une partie de la population suisse et<br />

donc d’assurer à nos anciens de bonnes<br />

rentes. J’ai travaillé à cela pendant 6 ans.<br />

Au fil des années, mon travail a légèrement<br />

glissé en passant de la gestion des<br />

fonds de pension à des portefeuilles de<br />

particuliers très fortunés. Petit à petit, mon<br />

travail perdait une partie de son sens. En<br />

y ajoutant une certaine routine qui s’installait,<br />

l’envie de relever de nouveaux défis<br />

a germé.<br />

Deux ou trois ans plus tôt, mon épouse et<br />

moi-même cherchions où scolariser nos<br />

deux enfants. Nous avons<br />

rencontré une enseignante<br />

dont la philosophie<br />

éducative nous a convaincus<br />

de scolariser nos enfants<br />

à l’école adventiste<br />

de Collonges-sous-Salève,<br />

l’Ensemble Scolaire<br />

Maurice Tièche. Cela<br />

soulevait plusieurs autres<br />

questions puisque nous<br />

habitions vers Nyon et<br />

n’envisagions pas de faire<br />

autant de kilomètres tous<br />

les jours pour amener et<br />

récupérer nos petits à<br />

l’école. Encore une fois,<br />

en soumettant le projet<br />

et ces limites à Dieu,<br />

nous avons obtenu des<br />

réponses. En effet, mon<br />

épouse a trouvé du travail<br />

sur le campus. Nous avons accueilli cette<br />

embauche comme une réponse venant<br />

de Dieu. Mon épouse travaillant dans le<br />

même établissement où seraient scolarisés<br />

nos enfants, la logistique était facilitée.<br />

Les choses s’emboîtaient et nous avons vu<br />

que Dieu nous guidait dans ce processus.<br />

Nous nous sommes vraiment sentis guidés<br />

vers le campus de Collonges. Toutefois, ce<br />

point ne réglait pas le problème des kilomètres.<br />

<strong>Mai</strong>s là encore, Dieu avait un plan<br />

et Il nous a aidés à trouver un logement<br />

sur Genève à une époque où le marché<br />

immobilier était très figé. Malgré le loyer<br />

élevé, Genève nous rapprochait considérablement<br />

du campus. Mon épouse et<br />

moi-même trouvions que tout se calait<br />

d’une manière extraordinaire. Nous avons<br />

donc déménagé et les enfants ont intégré<br />

l’Ensemble Scolaire Maurice Tièche.<br />

Jusqu’à ce jour, nous sommes ravis de<br />

ce choix. C’est une vraie bénédiction. Ce<br />

fut un choix pertinent de mettre nos enfants<br />

dans une telle école. Et c’est donc<br />

très heureux que pendant trois ans, nous<br />

avons vécu ainsi, moi travaillant dans une<br />

banque en Suisse et mon épouse et mes<br />

enfants se rendant en France chaque jour.<br />

<strong>Mai</strong>s cela n’allait pas durer. Un nouveau<br />

virage allait s’opérer dans notre vie, bien<br />

plus important que<br />

tous les précédents.<br />

En 2012, j’ai appris<br />

que le campus<br />

cherchait un directeur<br />

financier, en<br />

un instant l’idée de<br />

postuler m’a traversé<br />

l’esprit. L’idée<br />

a vraiment creusé<br />

sa place dans ma<br />

tête en sachant que<br />

l’existence même<br />

de l’école était remise<br />

en question en raison de problèmes<br />

financiers. Je me suis posé pas mal de<br />

questions pour arriver à cette dernière<br />

: pourquoi ne pas essayer d’aider cette<br />

école qui me tient tant à cœur, qui fait tant<br />

de bien à mes enfants ? C’est alors que<br />

j’ai franchi le pas en envoyant ma candidature.<br />

Je savais que si j’étais recruté, cela<br />

allait changer beaucoup de choses dans<br />

ma vie et celle de ma famille, surtout financièrement.<br />

J’avais étudié le coût de la<br />

vie en France et je m’étais fixé un salaire<br />

minimum sous lequel je n’accepterais pas<br />

le poste. J’étais en paix avec l’idée et ai attendu<br />

de voir ce que Dieu voulait de moi.<br />

Quelques jours plus tard, en rendez-vous<br />

avec les responsables du campus, une<br />

proposition m’a été faite. Le campus m’a<br />

proposé un salaire correspondant exactement<br />

au minimum que je m’étais fixé.<br />

Ni plus ni moins ! Pile ce que j’avais en<br />

tête. J’y ai vu la réponse de Dieu. Alors<br />

j’ai accepté le poste. Une nouvelle vie a<br />

commencé.<br />

Comme à chaque étape importante de<br />

notre vie, chacune de nos décisions (déplacement<br />

à New-York, changement de<br />

banque, inscription des enfants à l’école<br />

de Collonges, ...) a été prise dans la prière<br />

pour consulter Dieu, connaître et suivre Sa<br />

Ensemble Scolaire Maurice Tièche sur le campus adventiste de Collonges-sous-Salève<br />

volonté. A chaque fois, «les planètes se<br />

sont alignées», facilitant notre prise de décision<br />

et l’action. <strong>Mai</strong>s en ce qui concerne<br />

mon arrivée à Collonges, au contraire, les<br />

événements n’ont pas tous été en notre<br />

faveur dès le départ. Avec mon nouveau<br />

salaire, nous n’étions plus du tout en mesure<br />

d’assurer le loyer de notre maison<br />

à Genève. Nous devions déménager en<br />

France avant de changer de poste. <strong>Mai</strong>s<br />

nous étions engagés dans un bail de 5 ans<br />

qui expirait seulement deux ans plus tard.<br />

Nous devions donc trouver un nouveau<br />

locataire avant de pouvoir déménager. Or<br />

le contexte immobilier s’était assoupli et<br />

notre loyer était désormais parmi les plus<br />

élevés du marché. Cela a pris environ 6<br />

mois avant de trouver quelqu’un qui reprenne<br />

la location. Autant de mois où nous<br />

avons vécu sans savoir à quoi s’attendre<br />

par la suite. Malgré cette embûche, nous<br />

avions la conviction que nous avions la vie<br />

que Dieu voulait pour nous. Cette expérience<br />

montre que même lorsque Dieu dirige<br />

les choses, la vie n’est pas forcément<br />

parsemée de roses. Même si Dieu ouvre<br />

une porte, ce qui se trouve derrière peut<br />

aussi être un chemin rocailleux. Même si<br />

Dieu donne son aval pour un projet, Il demandera<br />

peut-être encore des efforts, des<br />

renoncements, de la patience de notre<br />

part... pour notre plus grand bien.<br />

On peut s’étonner de mon changement<br />

de vie à cause de la différence de salaire<br />

que j’ai connu en allant travailler à Collonges.<br />

On pourrait se dire que j’ai troqué<br />

le gros salaire pour un rythme de vie plus<br />

tranquille. Et c’est vrai que le fait d’habiter<br />

tout près de mon lieu de travail, entouré<br />

de personnes partageant mes convictions<br />

et mes valeurs, disposant de plus de<br />

temps à partager avec ma famille est une<br />

bénédiction et un vrai plaisir. <strong>Mai</strong>s contrairement<br />

à ce que l’on peut penser, je n’ai<br />

pas quitté le monde de la finance par dégoût.<br />

Je n’ai pas vécu cet univers comme<br />

un poids ou un stress, même si mon poste<br />

impliquait de grandes responsabilités.<br />

Quand je quittais le bureau, j’arrivais à me<br />

déconnecter du travail.<br />

Dans le cadre de Collonges, c’est un peu<br />

différent. Mon investissement ne s’arrête<br />

pas à mes horaires de travail. Je ne déconnecte<br />

pas. L’enjeu humain est parfois<br />

beaucoup plus lourd à gérer que les portefeuilles<br />

des clients des banques. Mon<br />

poste au campus n’est donc pas forcément<br />

plus tranquille que mon poste à la<br />

banque.<br />

Cependant, à chaque fin d’année scolaire,<br />

lors de la remise des diplômes, j’entends<br />

les étudiants témoigner de tout ce que le<br />

campus leur a apporté. Moi qui suis sans<br />

cesse en recherche de sens, là je suis comblé.<br />

Je croise beaucoup d’étudiants qui<br />

ont à peu près mon âge et qui ont renoncé<br />

à tout pour se former au service. Je les admire<br />

vraiment, car moi j’ai tâché de m’assurer<br />

un salaire me permettant de vivre<br />

avec un certain confort. <strong>Mai</strong>s la plupart<br />

d’entre eux n’ont même pas ce minimum.<br />

C’est inspirant.<br />

C’est là, la vraie leçon à retenir. En confiant<br />

sa vie à Dieu, en le consultant avant de<br />

faire chacun de nos pas, nous Lui permettons<br />

de nous amener sur des chemins insoupçonnés<br />

où vous pourrez trouver du<br />

sens pour votre vie... sur un campus adventiste<br />

ou dans une banque privée en<br />

Suisse ! Dieu n’a pas une seule manière<br />

de bénir Ses enfants. Il n’y a pas un seul<br />

et unique modèle à suivre. En prenant<br />

compte de vos dons et de vos aspirations,<br />

Dieu créera un chemin pour vous utiliser et<br />

vous rendre heureux car une seule chose<br />

est certaine : Il veut nous donner la vie et<br />

la vie en abondance !<br />

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