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THÈME : LA PASSION - Bern

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MAGAZINE DE L’ÉCONOMIE, DES SCIENCES ET DE <strong>LA</strong> VIE DANS LE CANTON DE BERNE, SUISSE Edition 2008<br />

<strong>THÈME</strong> : <strong>LA</strong> <strong>PASSION</strong><br />

ÉCONOMIE<br />

Entretien avec Nicolas G. Hayek :<br />

« J’ai la curiosité de la vie »<br />

L’Euro 08 au Stade de Suisse :<br />

le miracle de <strong>Bern</strong>e<br />

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT<br />

Recherche climatique à <strong>Bern</strong>e :<br />

certains l’aiment chaud<br />

VIE<br />

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Page 3 Sommaire<br />

Économie :<br />

6–17<br />

8<br />

10<br />

12<br />

13<br />

14<br />

16<br />

17<br />

18–25<br />

20<br />

21<br />

22<br />

23<br />

24<br />

26–33<br />

28<br />

30<br />

31<br />

32<br />

34<br />

36<br />

38<br />

ce qui nous anime<br />

La passion du sport et de la précision<br />

« J’ai la curiosité de tout ce qui arrive dans la vie »<br />

Un entretien avec Nicolas G. Hayek senior<br />

la fièvre du ballon<br />

L’Euro 08 au Stade de Suisse<br />

« ce ne sont pas les buts qui comptent »<br />

Intersport Suisse dissémine le principe du plaisir<br />

« le temps est une source de bonheur »<br />

Swiss Timing aime la précision<br />

une boisson fait carrière<br />

Ovomaltine, boisson des sportifs<br />

moyeux et rayons<br />

Pièces de précision pour vélos<br />

nano dans le vent<br />

Schaublin sponsorise l’équipe Alinghi<br />

recherche et dÉVeloPPement :<br />

Vie :<br />

ce qui nous fait aller de l’avant<br />

La passion de la recherche et du développement<br />

du nouveau à l’horizon sud<br />

Innovations pour l’industrie solaire<br />

3s atouts gagnants<br />

Systèmes solaires intégrés aux bâtiments<br />

l’esprit sportif avant tout<br />

Performance irréprochable chez Swiss Olympic<br />

l’exercice à cœur Joie<br />

Macolin – le sport au plus haut niveau<br />

certains l’aiment chaud<br />

Recherche climatique à l’Université de <strong>Bern</strong>e<br />

ce qui nous émeut<br />

La passion de la vie dans le canton de <strong>Bern</strong>e<br />

un canadien à berne<br />

Chez soi à l’étranger<br />

l’emmental<br />

Source de force pour les sportifs<br />

le sens des plaisirs sensuels<br />

La passion de Camille Bloch pour le chocolat<br />

une passion à accrocher<br />

Johanna Bürgi-Bigler et sa collection Klee<br />

Promotion Économique du canton de <strong>Bern</strong>e :<br />

au service des entreprises<br />

Comment la PEB sélectionne ses bénéficiaires<br />

manifestations dans le canton de berne<br />

L’agenda de la région<br />

a gagner : week-end de rêve dans un hôtel de luxe<br />

Détente et art de vivre au Grandhotel Bellevue à <strong>Bern</strong>e<br />

Page 8-9 :<br />

engagement : « J’ai la curiosité de tout ce qui arrive<br />

dans la vie »<br />

Page 10-11 :<br />

euro 08 : la fièvre<br />

du ballon<br />

Page 24-25 :<br />

recherche climatique :<br />

certains l’aiment chaud<br />

Page 28-29 :<br />

expatrié :<br />

un canadien à berne


© 2008, KPMG Holding Ltd, a Swiss corporation and a member firm of the KPMG network of independent member firms affiliated with KPMG International, a Swiss cooperative. All rights reserved.<br />

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Page 5 Éditorial<br />

andreaS rickenBacher<br />

chère lectrice, cher lecteur,<br />

La passion – quel impérieux sentiment ! Elle peut vous combler ou vous précipiter dans la<br />

douleur. Mais qu’a-t-elle à voir avec la promotion et le développement économiques, la recherche<br />

et l’innovation ? Avec le Stade de Suisse vers lequel se tournent tous les regards pour<br />

l’Euro 08, avec l’Ovomaltine ou des montres de précision ? Et quel est le lien entre la passion et<br />

la recherche sur l’énergie solaire et le climat ?<br />

C’est tout simple : sans passion, rien ne va. L’enthousiasme est le moteur de nouvelles idées et<br />

d’un engagement au-dessus de la moyenne. L’un des événements les plus chargés d’émotion<br />

qui nous unira cet été dans la fièvre du sport est l’Euro 08 en Suisse et en Autriche. L’événement<br />

sportif numéro trois dans le monde fera de ces deux pays un immense stade et de tous les<br />

passionnés du foot une seule et même nation, celle du football.<br />

Or, la passion ne peut se développer que si des hommes et des femmes se prennent d’enthousiasme<br />

pour une cause. Des hommes et des femmes qui poursuivent leur vision, aussi extravagante<br />

soit-elle, en dépit de tous les sceptiques qu’ils rencontrent en chemin.<br />

Ce sont de telles personnalités, animées par une passion, que nous vous présentons dans ce<br />

numéro : Nicolas Hayek senior, fondateur du groupe Swatch et père de la Swatch-Mobil ;<br />

Stephan Ruggle, CEO d’Intersport Suisse, vendeur par passion et sportif par plaisir ; le professeur<br />

Heinz Wanner, chercheur à l’Université de <strong>Bern</strong>e, qui veut absolument déterminer<br />

la part de la nature et celle de l’homme au changement climatique ; ou encore Johanna Bürgi-<br />

Bigler, qui a envers et contre tous rassemblé l’une des plus impressionnantes collections<br />

privées d’œuvres de Paul Klee en Suisse.<br />

Laissez-vous surprendre par la richesse d’idées du canton de <strong>Bern</strong>e, gagner par l’engagement<br />

et l’enthousiasme de nos citoyennes et citoyens, emporter par les histoires qu’écrit la vie dans<br />

notre canton.<br />

Bien à vous,<br />

Andreas Rickenbacher<br />

Conseiller d’Etat<br />

Directeur de l‘économie publique du canton de <strong>Bern</strong>e


Économie Page 6<br />

ce qui nous anime<br />

Le canton de <strong>Bern</strong>e saisit la balle au bond : notre arène de<br />

succès et d‘émotion à l‘Euro 08 est le Stade de Suisse au<br />

Wankdorf. Place aux passions ! Dans le canton de <strong>Bern</strong>e,<br />

le fondateur de Swatch Nicolas G. Hayek s’engage pour les


énergies alternatives. On y produit des composants pour vélos<br />

et des chronomètres de précision… et la fameuse Ovomaltine.<br />

L‘un des grands producteurs mondiaux d‘articles de<br />

sport et l‘équipe Alinghi y ont aussi leurs racines.<br />

rencontre au sommet :<br />

Sur le jungfraujoch à<br />

3454 m d’altitude, Pour<br />

le couP d’enVoi de l’euro<br />

08 un an aVant le dÉ-<br />

But, l’amBiance Parmi leS<br />

joueurS et leS SPectateurS<br />

n’aVait rien<br />

de glacial. malgrÉ le<br />

Brouillard et l’air rare.


1<br />

Économie : ce qui nouS anime Page 8<br />

« J’ai la curiosité de tout ce qui arrive dans la vie »<br />

Un entretien avec Nicolas G. Hayek senior<br />

Nicolas G. Hayek est l’entrepreneur modèle de la Suisse. Il a assaini l’industrie horlogère<br />

dans les années 1980, développé la Smart, et s’engage dans divers domaines de la<br />

société, par exemple en faveur d’énergies alternatives. Dans cet entretien, Nicolas Hayek<br />

raconte d’où lui vient cette passion de tout ce qui est humain.<br />

Vous êtes né à Beyrouth, avez fait vos<br />

études à Lyon, et Hayek Engineering AG<br />

a son siège à Zurich. Pourquoi les sièges<br />

du groupe Swatch et de votre nouvelle<br />

entreprise high tech sont-ils à Bienne ?<br />

« Parce que Bienne est la ville absolument<br />

idéale en Suisse. Bienne propose bien des<br />

avantages, une main-d’œuvre qualifiée et<br />

plurilingue, souvent dotée d’une expérience<br />

à l’étranger. En outre, ni la ville ni le canton<br />

de <strong>Bern</strong>e n’ont de réticences envers<br />

l’entrepreneuriat – ils s’entendent à merveille<br />

avec tout entrepreneur. »<br />

Pourquoi avoir appelé George Clooney au<br />

conseil d’administration de votre nouvelle<br />

entreprise ? N’aurait-il pas mieux valu Al<br />

Gore ?<br />

« Pourquoi un acteur ne serait-il pas un<br />

bon conseiller d’administration ? Je ne<br />

voulais ni un technicien, ni un spécialiste<br />

du climat, ni un homme politique. George<br />

Clooney collabore à nos décisions et fait<br />

progresser la réalisation de produits dans<br />

le secteur « Clean Power ». Cela n’exige<br />

pas de vastes connaissances spécifiques,<br />

mais de l’intelligence, un esprit critique et<br />

une bonne capacité de décision. Il nous<br />

fallait quelqu’un qui veuille vraiment améliorer,<br />

sauver quelque chose, un homme,<br />

tout simplement. »<br />

Vous voyez-vous comme un artiste ?<br />

« Oui. Je suis entrepreneur, et tout véritable<br />

entrepreneur est aussi artiste et philosophe.<br />

On me connaît pour mes montres.<br />

Mais les montres ne sont pas tout mon<br />

univers. Je m’intéresse à bien d’autres<br />

choses encore dans la vie. »<br />

Avez-vous peu de sens du temps ? Ou<br />

pourquoi portez-vous toujours plusieurs<br />

montres au poignet ?<br />

« Pour moi, une montre est plus qu’un garde-temps.<br />

Elle est beauté. J’aime m’entourer<br />

de beauté condensée. Cela ne dérange<br />

guère les montres si j’en porte quatre. Je<br />

n‘en ai pas besoin pour lire l‘heure. »<br />

Qu’est-ce qui vous anime dans tout ce<br />

que vous faites ?<br />

« La curiosité, et le désir d’aider. J’ai la cu-<br />

riosité de tout ce qui arrive dans la vie. Et<br />

je veux résoudre les problèmes là où je le<br />

peux. »<br />

Quel concerto pour piano vous aide à<br />

surmonter la colère ou la déception ?<br />

« Pratiquement tous les concertos des<br />

classiques : Beethoven, Mozart, Chopin.<br />

Mais j’écoute également volontiers de la<br />

musique lorsque je ne suis – et c’est la<br />

plupart du temps – ni en colère ni déçu. »<br />

Pourquoi les énergies alternatives vous<br />

tiennent-elles tant à cœur ? Pourquoi cet<br />

engagement ?<br />

« Six milliards d‘habitants vivent sur cette<br />

terre minuscule dans cet immense univers.<br />

Si ce vaisseau spatial a une avarie<br />

quelque part, il faut la réparer. Nous ne<br />

pouvons pas rester sans bouger et dire :<br />

‹ Les autres s’en occuperont ›. J’ai les ressources<br />

et les moyens de contribuer à<br />

faire bouger les choses dans l’écologie.<br />

Donc, je le fais. Il y a déjà longtemps que<br />

les catastrophes déclenchées par le changement<br />

climatique surviennent, l’ONU en<br />

1 : Vaste horizon :<br />

nicolaS g. hayek Senior<br />

aime la Vie. maiS il eSt<br />

PluS qu’un SimPle ÉPicurien<br />

: il eSt animÉ Par<br />

le dÉSir d’aider et de<br />

rÉSoudre leS ProBlèmeS.<br />

2 : Doigté :<br />

« mr. Smart » a le SenS<br />

du dÉtail, maiS auSSi<br />

deS contexteS leS PluS<br />

VaSteS. c’eSt Pourquoi il<br />

rÉuSSit danS le PluPart<br />

de ce qu’il entrePrend.


fait état année après année. Comment<br />

peut-on fermer les yeux ? »<br />

Quels développements faut-il attendre en<br />

2008 de la part de Nicolas Hayek ? Y a-til<br />

une Smart numéro 2 en perspective ?<br />

« La Smart appartient à Mercedes. Mais il<br />

y aura peut-être une Swatch-Mobil. Cependant,<br />

nous ne fabriquons plus la voiture,<br />

mais uniquement le système moteur.<br />

Car les constructeurs automobiles sont de<br />

bons ingénieurs. Si on veut leur vendre une<br />

voiture, ils se rebiffent. Je leur proposerai<br />

donc uniquement le moteur. »<br />

Quand êtes-vous le plus créatif ?<br />

« Il n’y a pas de moment particulier où je<br />

suis plus créatif. Il arrive qu’une idée me<br />

vienne en voiture, ou au réveil. Je note<br />

alors mes idées. J’ai toujours un bloc-notes<br />

à portée de main. »<br />

Vous venez d’avoir 80 ans. Quand le calme<br />

se fera-t-il autour de Hayek senior ?<br />

« Un jour, il faudra bien que je meure. Mais<br />

tant que je peux bouger et penser, je continuerai<br />

à bouger et à penser. »<br />

Aimez-vous l’expérimentation ?<br />

« Oui. Toute la vie est une expérimentation.<br />

La première expérience, c’est bébé qui met<br />

son pied dans l’eau froide, rampe à quatre<br />

pattes sur un tapis, ou encore marche pour<br />

la première fois avec ses parents sur le sable<br />

de la plage – tout cela, ce sont des expériences.<br />

Toute la vie, il faut oser expérimenter,<br />

et ne jamais arrêter de le faire. »<br />

Avez-vous un rêve ?<br />

« J’en ai beaucoup. Notre société ne fête<br />

que les forts, les beaux et les gagnants.<br />

Dites-moi qui est le joueur de tennis numéro<br />

2 dans le monde. Personne ne le sait. Tout<br />

le monde connaît le numéro 1, Federer est<br />

un héros. Pour la plupart, le numéro 2 n’est<br />

rien. J’aimerais changer cela. Je rêve aussi<br />

que les hommes s’entendent et que nous<br />

puissions éliminer la brutalité et bien d’autres<br />

maladies de notre civilisation. »<br />

Pouvez-vous imaginer de vivre ailleurs<br />

qu’en Suisse ?<br />

« Non. La Suisse est très démocratique et<br />

humaine. Les pays de l’UE ne peuvent pas<br />

offrir la même qualité de vie que la Suisse.<br />

Chez nous, le peuple participe aux décisions.<br />

La Suisse est le seul pays du monde<br />

qui a réussi à intégrer plusieurs langues<br />

et cultures. Chacune des quatre régions<br />

linguistiques peut s’épanouir et chacun<br />

peut y parler sa langue. J’ai des maisons<br />

dans beaucoup de beaux endroits du<br />

monde – mais c’est en Suisse que je suis<br />

chez moi. »<br />

faits et chiffres<br />

Nicolas G. Hayek senior, né en 1928<br />

à Beyrouth, suit des études de<br />

mathématiques, de physique et de<br />

chimie à Lyon. En 1963, il fonde Hayek<br />

Engineering AG, qui conseille surtout<br />

des usines sidérurgiques, des fonderies,<br />

des constructeurs d’automobiles<br />

et d‘engins agricoles. En 1983, Hayek<br />

fusionne les entreprises Asuag et<br />

SSIH, qui vont devenir le groupe<br />

Swatch, et assainit ainsi l’industrie<br />

horlogère suisse. Aujourd’hui, Nicolas<br />

Hayek junior dirige le groupe Swatch à<br />

Bienne ; Hayek senior est resté<br />

président et délégué du conseil<br />

d’administration. L’action du groupe<br />

Swatch est aussi négociée à la Bourse<br />

de <strong>Bern</strong>e depuis 2007.<br />

Nicolas G. Hayek senior a obtenu de<br />

nombreuses distinctions : citoyen<br />

d’honneur de Bienne et de Meisterschwanden,<br />

« entrepreneur de<br />

l’année » en 1992, il est docteur<br />

honoraire des universités de Neuchâtel<br />

et de Bologne, et officier de la<br />

Légion d’honneur française. En 2007,<br />

il a obtenu le Swiss Lifetime Award –<br />

à suivre !<br />

2


1<br />

Économie : ce qui nouS anime Page 10<br />

la fièvre du ballon<br />

L’Euro 08 au Stade de Suisse<br />

L’Euro 08 – quelques mois nous séparent encore de l’événement de l’année. Mais les attentes<br />

sont immenses. Les préparatifs, de la recherche de bénévoles à l’organisation des trains<br />

spéciaux, battent leur plein. Au Stade de Suisse règne un calme mêlé d’impatience avant la<br />

tempête.<br />

Passe, tête, poteau, but ! 15 000 personnes<br />

bondissent de leurs sièges, c’est le<br />

délire dans les tribunes. Dans les loges, les<br />

managers sautent au cou de leurs assistants.<br />

Huées et sifflements dans la tribune<br />

d’en face. La scène est reprise sur l’écran<br />

géant. Puis : le but adverse. Egalisation. La<br />

courbe ouest rugit. Le foot. Le championnat<br />

d’Europe. La finale des émotions.<br />

Il suffit d’un peu d’imagination pour remplir<br />

de vie les sièges vides en plastique noir du<br />

Stade de Suisse. Car ce lieu respire le football.<br />

Même lorsqu’il n’y a pas de match.<br />

Même lorsque seul le silence habite le Stade<br />

de Suisse, quelques mois avant l’Euro<br />

08, vers 17 heures, au bloc B. A l’approche<br />

du coucher du soleil, les piliers jaunes sous<br />

la tribune baignent dans une lumière rouge.<br />

Sur le gazon courent les joueurs de la première<br />

équipe. Des enfants se regroupent<br />

pour la visite guidée du stade. Un employé<br />

déplace une armoire électrique sur un chariot<br />

élévateur, éclairé par les 1400 lux des<br />

projecteurs. A la tribune familiale : le silence.<br />

Une fois seulement, on entend d’en bas<br />

le sifflet de commandement. L’air est mystérieusement<br />

chargé de tension, de la joie<br />

et des larmes de matchs passés, de l’attente<br />

des bonheurs et malheurs futurs. « Je<br />

me sens fier lorsque je traverse le stade »,<br />

dit Stefan Niedermaier, CEO du Stade de<br />

Suisse, « qu’il soit vide ou plein à craquer ».<br />

Les 9, 13 et 17 juin, il accueillera trois<br />

matchs de groupe de l’Euro 08. Des événements<br />

hors du commun – dont nous serons<br />

les hôtes. Quelle chance ! »<br />

La passion du ballon rond<br />

Deux ou trois fois par an, on donne au<br />

Stade de Suisse de grands concerts.<br />

50 000 représentants d’entreprises utili-<br />

1+2 : homme De terrain :<br />

Stefan niedermaier, 45<br />

anS, fait à chaque match<br />

le tour du Stade Pour<br />

caPter l’amBiance Parmi<br />

leS fanS et le PerSonnel.<br />

ParfoiS, il n’a qu’une<br />

enVie : Se PrÉciPiter Sur<br />

le gazon Pour ParticiPer<br />

au match.<br />

sent tous les ans l’aile de bureaux du stade<br />

pour des conférences et des réunions d’affaires.<br />

« Ici, on ne joue pas seulement au<br />

foot », souligne Niedermaier. « Mais sur le<br />

gazon, c’est le sport qui règne. » Les préparatifs<br />

pour l’Euro 08 battent leur plein.<br />

Depuis septembre 2005, Niedermaier et<br />

son équipe préparent le stade pour le<br />

jour J en juin. Actuellement, on travaille à<br />

améliorer le guidage de la circulation autour<br />

du Stade de Suisse, à exécuter les consignes<br />

de sécurité et à aménager un espace<br />

pour environ 500 journalistes.<br />

Le stade peut accueillir 32 000 personnes.<br />

Autour du stade, dans la ville et dans les<br />

espaces pour fans, des dizaines de milliers<br />

de gens suivront également les matchs. «<br />

Je me réjouis de cette fête du sport », jubile<br />

Niedermaier. « Ce sera un festival du<br />

plaisir du jeu, de l’hospitalité et du divertissement.<br />

En outre, l’Euro 08 ouvre au canton<br />

et à la ville de <strong>Bern</strong>e une chance unique<br />

de se présenter à l’Europe. Bien des entrepreneurs<br />

se demanderont certainement si<br />

la région ne serait pas un bon site d‘implantation<br />

pour leur avenir. »<br />

L’esprit du Wankdorf<br />

Le Stade de Suisse a une histoire mouvementée.<br />

C’est à cet endroit qu‘avait été<br />

construit en 1925 le premier stade pour le<br />

club de foot BSC Young Boys. Il fut remplacé<br />

en 1954 par le stade du Wankdorf,<br />

lequel entra dans l’histoire avec le « Miracle<br />

de <strong>Bern</strong>e ». En 2005, le Stade de Suisse


ouvrait ici ses portes. Dans le nouvel édifice<br />

ultramoderne, seul le musée du stade<br />

rappelle ses origines. Si l’on excepte l’ancienne<br />

horloge du Wankdorf, réinstallée en<br />

décembre 2007, un rien de sentimentalité.<br />

« Avec l’horloge, c’est un peu de l‘histoire<br />

couronnée de succès de l‘ancien stade qui<br />

revient », dit Niedermaier. Bien sûr, certains<br />

appellent toujours le nouveau stade ‹ Wankdorf<br />

›, mais ce n’est plus le Wankdorf, ce<br />

n’est plus un stade de quartier. Nous avons<br />

” Jürgen Klinsmann et<br />

moi, nous sommes un<br />

bon trio. Pardon : un<br />

quatuor. ”<br />

Fritz WaLtEr, capitaiNE dE L’éqUipE NatioNaLE<br />

daNS LE « MiracLE dE BErNE »<br />

un nouveau stade avec un nouveau visage,<br />

et nous y accueillons avec l’Euro 08 un<br />

événement de niveau international. C’est<br />

cette ouverture sur le monde qu‘exprime<br />

aussi le nouveau nom : Stade de Suisse. »<br />

Bienvenue à l’Europe !<br />

faits et chiffres<br />

Le Stade de Suisse<br />

Histoire : Le Stade de Suisse, le<br />

troisième stade au même endroit.<br />

1er stade : 22 000 places assises,<br />

construit en 1925 pour BSC Young<br />

Boys<br />

2e stade : « Stade du Wankdorf »,<br />

64 000 places assises, construit en<br />

1954<br />

3e stade : « Stade de Suisse »,<br />

32 000 places assises, construit entre<br />

2001 et 2005<br />

Travaux : Les travaux ont nécessité<br />

jusqu‘à 50 camions par jour, 100 000<br />

m 3 de béton et 9000 tonnes d’acier<br />

d’armature – plus que pour la Tour<br />

Eiffel. Le complexe a coûté au total<br />

350 millions de francs. 110 millions ont<br />

été investis pour le stade, et 240<br />

millions pour l’aménagement d’une<br />

école et d’un centre commercial dans<br />

les bâtiments qui l’encadrent.<br />

Gazon : Depuis la saison 2006/2007,<br />

doté d’un gazon artificiel chauffable, le<br />

Stade de Suisse peut être utilisé<br />

régulièrement pour l’entraînement, ce<br />

qu’interdisait auparavant la lente<br />

régénération du gazon naturel. Ce<br />

gazon est accepté pour les matchs de<br />

la Champions League, de l‘UEFA Cup,<br />

les matchs internationaux et les tours<br />

de championnat de la Super Coupe.<br />

Mais pour l’Euro 08, on reposera au<br />

Stade de Suisse du gazon naturel,<br />

selon le règlement de l’UEFA.<br />

Photovoltaïque : Depuis 2005, la<br />

plus grande centrale photovoltaïque<br />

intégrée à un stade fonctionne au<br />

Stade de Suisse. Les 7000 collecteurs<br />

peuvent produire 1,2 million de kWh<br />

par an. Cela correspond au besoin<br />

annuel d’électricité de 400 ménages.<br />

Le Stade de Suisse utilise lui-même<br />

une partie du courant photovoltaïque<br />

produit.<br />

Club maison : BSCYB – BSC Young<br />

Boys. Le club a été fondé en 1898. Le<br />

Stade de Suisse est, avec 96 %,<br />

actionnaire majoritaire de la BSC YB<br />

Betriebs AG.<br />

Euro 08 : Trois matchs de groupe<br />

seront disputés au Stade de Suisse :<br />

9 juin : Hollande – Italie<br />

13 juin : Hollande – France<br />

17 juin : Hollande – Roumanie.<br />

Affaires : le stade loue des salles pour<br />

banquets et réunions, et cherche des<br />

partenaires de sponsoring pour les<br />

manifestations.<br />

Renseignements<br />

www.stadedesuisse.ch<br />

2


Économie : ce qui nouS anime Page 12<br />

« ce ne sont pas les buts qui comptent »<br />

intersport Suisse dissémine le principe du plaisir<br />

Stephan Ruggle, depuis 2003 CEO d’Intersport Suisse, est un vendeur par passion.<br />

Et il ne pratique le sport que lorsqu’il en a envie, sans essayer d’en faire trop. Car l’exercice<br />

doit tout simplement être un plaisir.<br />

Vous réjouissez-vous de l’Euro 08 ?<br />

« Oui, beaucoup. Non pas d’un match particulier,<br />

mais de l’événement. Une quantité<br />

de gens très divers viendront dans le pays,<br />

tous unis par la passion du football. Il ne<br />

s’agit pas tellement de buts, mais plutôt<br />

d’ambiance. M. et Mme Suisse auront de<br />

toute manière du mal à obtenir des billets<br />

pour assister à un match en direct. Les<br />

projections publiques seront d’autant plus<br />

importantes et passionnantes, permettant<br />

aussi à M. et Mme Tout-le-monde de vivre<br />

les matchs à fleur de peau, au cœur d’une<br />

foule enthousiaste. »<br />

Que signifie l’Euro 08 pour la Suisse ?<br />

« C’est ce qui pouvait nous arriver de mieux.<br />

Nous pouvons prouver que nous ne portons<br />

pas l’accent uniquement sur le tourisme,<br />

mais que nous ouvrons à l’Europe et sommes<br />

capables d’accueillir la troisième manifestation<br />

sportive du monde. Si nous parvenons<br />

à générer dans le pays une ambiance<br />

telle qu’elle a régné en Allemagne pour la<br />

Coupe du Monde 2006, ce sera précieux<br />

pour l’image de la Suisse à l’étranger. Ce<br />

que l’Allemagne a réussi en 2006, était phénoménal.<br />

Nous ne sommes pas obligés de<br />

faire mieux – aussi bien sera parfait. »<br />

Quelles sont les chances de la « Nati »<br />

suisse ?<br />

« Je pense qu’elle sera éliminée en huitième<br />

de finale. Certains joueurs sont remar-<br />

faits et chiffres<br />

Intersport International est présent<br />

dans 13 pays, dont la Suisse. L’entreprise<br />

regroupe 5000 magasins dans<br />

32 pays ; tous les franchisés sont des<br />

athlètes actifs de pointe, des sportifs<br />

de loisirs passionnés, ou s’engagent<br />

comme entraîneurs. En octobre 2007,<br />

Intersport a ouvert à Brigue le premier<br />

magasin européen d’articles de sports<br />

réservé aux femmes.<br />

quables, mais la performance d’équipe<br />

n’est pas convaincante. »<br />

Le sport a-t-il besoin de passion ?<br />

« Oui. Qui fait du sport doit y prendre plaisir.<br />

De plus en plus, faire du sport devient<br />

un idéal de performance, la compétition va<br />

jusque dans le domaine privé. Cela ne me<br />

plaît pas. Nous devrions voir les choses<br />

avec plus de sérénité. »<br />

Que pensez-vous de quelqu’un qui<br />

s’échine deux fois par semaine dans une<br />

salle de mise en forme ?<br />

« C’est très bien s’il va s’entraîner parce<br />

qu’il se sent mieux après. S’il ne monte sur<br />

les appareils que parce que son voisin le<br />

fait aussi, ou parce qu’il court derrière un<br />

idéal physique véhiculé par la publicité, je<br />

l’admets mal. »<br />

Faites-vous du sport vous-même ?<br />

« Oui, mais selon le principe du plaisir. Je<br />

n’ai pas de plan d’entraînement. Autrefois,<br />

je jouais au foot au FC St-Gall. Aujourd’hui,<br />

je vais volontiers courir. Le jogging me libère<br />

l’esprit. »<br />

Quelles sont les tâches d’Intersport<br />

Suisse pour l’Euro 08 ?<br />

« Sur mandat de l’UEFA, nous sommes<br />

présents dans les stades, les gares et les<br />

villes où ont lieu les matchs, et lors des<br />

projections publiques. Nous vendons des<br />

articles pour fans sous licence de l’UEFA<br />

et des articles de sport, et aménageons les<br />

zones pour fans. Intersport ne fait pas office<br />

de sponsor. »<br />

Jeux De mains :<br />

StePhan ruggle,<br />

43 anS, joue VolontierS<br />

au Ballon rond.


Page 13 Économie : ce qui nouS anime<br />

« le temps est une source de bonheur »<br />

Swiss timing aime la précision<br />

Christophe Berthaud gère l‘entreprise de chronométrage « Swiss Timing »<br />

qui opère sur tous les continents. Il nous parle des Jeux olympiques de Pékin<br />

et de son faible pour le temps et la précision.<br />

Quel est actuellement l’événement sportif<br />

majeur pour Swiss Timing ?<br />

« Les Jeux olympiques de Pékin en été<br />

2008, c’est-à-dire les 23e Jeux olympiques<br />

pour le fabricant horloger ‹ Omega ›<br />

et les 27e pour notre groupe, le groupe<br />

Swatch. Les Jeux sont pour nous le principal<br />

événement sportif, et déterminent<br />

une bonne partie de nos activités. »<br />

Swiss Timing est le leader du chronométrage.<br />

Avez-vous de la concurrence aux<br />

Jeux olympiques de Pékin ?<br />

« Non, nous sommes le leader incontesté<br />

du chronométrage pour les grandes manifestations<br />

internationales. Mais pour des<br />

disciplines telles que l’équitation ou l’athlétisme,<br />

nous avons effectivement des<br />

concurrents. Nous sommes toutefois la<br />

seule société à pouvoir accompagner efficacement<br />

dans le monde entier des com-<br />

pétitions sportives disputées simultanément<br />

sur de nombreux sites. »<br />

Qu’attendez-vous des Jeux olympiques<br />

pour l’industrie horlogère suisse et la<br />

Suisse en général ?<br />

« La Chine est un immense marché. Les<br />

Jeux olympiques sont une merveilleuse<br />

occasion de montrer au monde entier la<br />

qualité et la précision remarquables du travail<br />

que nous réalisons en Suisse, et tout<br />

particulièrement dans l’industrie horlogère<br />

suisse. »<br />

Swiss Timing est célèbre pour le chronométrage<br />

au centième et millième de<br />

seconde. Que représente le temps pour<br />

vous personnellement ?<br />

« Pour moi, le temps a toujours été une<br />

source de bonheur – mais aussi de frustration.<br />

Le temps est un bien rare, et donc<br />

très précieux. Le plus souvent, je n’en ai<br />

pas assez. »<br />

Comment se situe la Suisse en comparaison<br />

internationale pour la précision ?<br />

« Je voyage beaucoup et je pense que la<br />

précision, la qualité et la fiabilité restent<br />

l’image de marque de la Suisse. Si le chronométrage<br />

est assuré par une entreprise<br />

suisse, les organisateurs et les athlètes ont<br />

généralement toute confiance. Ils savent<br />

que la mesure des performances sera effectuée<br />

avec un maximum de précision. »<br />

Renseignements<br />

www.swisstiming.com<br />

Ligne D’arriVée :<br />

à l’œil nu, ilS Sont<br />

PreSque à ÉgalitÉ.<br />

maiS leS SyStèmeS de<br />

chronomÉtrage de SwiSS<br />

timing SaiSiSSent leS<br />

ÉcartS leS PluS minimeS<br />

entre leS athlèteS de<br />

comPÉtition.<br />

faits et chiffres<br />

Christophe Berthaud, 50 ans, gère<br />

l’entreprise « Swiss Timing » fondée en<br />

1972, avec siège à Corgémont.<br />

L’entreprise emploie 270 personnes et<br />

est spécialisée dans l’installation de<br />

systèmes de chronométrage pour<br />

manifestations sportives. Swiss<br />

Timing, qui appartient au groupe<br />

Swatch, conçoit, développe et produit<br />

en étroite coopération avec divers<br />

prestataires de services et les fédérations<br />

sportives des systèmes de<br />

chronométrage adaptés au client et à<br />

la discipline sportive. Christophe<br />

Berthaud est ingénieur et travaille<br />

depuis un an et demi chez Swiss<br />

Timing. Auparavant, il a travaillé dix<br />

ans pour le groupe Swatch.


1<br />

une boisson fait carrière<br />

ovomaltine, boisson des sportifs<br />

2<br />

Elle agit depuis plus d’un siècle « pas mieux, mais plus longtemps », a sa place dans<br />

toute famille suisse, est la première boisson sportive du monde et la boisson nationale des<br />

Thaïlandais. Ovomaltine, c’est de l’histoire – et des histoires.<br />

En Suisse, tout le monde la connaît. On l’a<br />

vue dans les tranchées, sur l’Everest avec<br />

Edmund Hillary et le sherpa Tensing, aux<br />

Jeux olympiques, à la finale de la Coupe du<br />

Monde, au Grand Prix du ski, au Tour de<br />

Suisse, aux compétitions de natation, de<br />

ski nautique et pendant les manœuvres.<br />

Elle a inauguré les spots télévisés en Suisse,<br />

posé des jalons sur le marché des produits<br />

convenience, été la première à aider<br />

les anémiques et a soutenu maint sportif :<br />

l’Ovomaltine de la société Wander S.A. à<br />

Neuenegg près de <strong>Bern</strong>e.<br />

Le mélange de lait, d’œuf, de malt et de<br />

cacao a fait une belle carrière. Le chimiste<br />

et pharmacien Albert Wander, fils du fondateur<br />

de l’entreprise Georg Wander, décida<br />

au tournant du siècle de développer<br />

un aliment nutritif et énergétique pour les<br />

malades et les faibles. Son idée de génie :<br />

le lait contient tout ce qu’il faut au veau<br />

pour devenir grand et fort ; un œuf recèle<br />

tout ce dont a besoin un poussin en bonne<br />

santé, et un grain possède toute la richesse<br />

de l‘épi. Un aliment réunissant tout cela<br />

serait donc une source de force par excellence.<br />

Mais parce que le malt, l’œuf et le<br />

lait n’ont pas beaucoup de goût, Albert<br />

Wander y ajouta du cacao. En 1904, l’Ovomaltine<br />

apparut sur le marché comme fortifiant<br />

pour anémiques, anorexiques, malades<br />

et femmes enceintes. D’abord vendue<br />

uniquement en pharmacie, la poudre fit en<br />

1922 son entrée dans les magasins d’alimentation.<br />

Les ventes atteignirent 20 000<br />

kg en 1905, 50 000 kg en 1906 et 100 000<br />

kg déjà en 1907. Aujourd’hui, on boit à travers<br />

le monde 3,2 milliards de tasses<br />

” Wander sans Ovo, c’est<br />

comme Bircher sans<br />

muesli. ”<br />

d’Ovomaltine par an. « Je bois mon Ovomaltine<br />

tous les matins », affirme Erland<br />

Bruegger, directeur de Wander AG. « Mais<br />

la première Ovomaltine dont je me souviens<br />

était quelque chose de spécial :<br />

j’étais tout petit, j’avais un chagrin, et mes<br />

parents ont voulu me consoler avec une<br />

Ovomaltine chaude, ce qui a réussi. Car<br />

chez nous, il n’y avait pas de l’Ovomaltine<br />

tous les jours. »<br />

Santé, force et joie de vivre<br />

L’Ovomaltine d’origine ne contient pas de<br />

sucre cristallisé, mais n’en est pas moins<br />

une bombe calorique. Parfaite pour les<br />

sportifs. Car qui fait du sport brûle des calories<br />

qu’il faut ensuite restituer à l’organisme<br />

– telle était l’idée d’Albert Wander<br />

dans les années 1920. D’innombrables<br />

sportifs de loisirs et bien des athlètes de<br />

compétition se laissèrent convaincre par<br />

cet argument. L’Ovomaltine allait devenir la<br />

boisson des sportifs, et Wander le premier<br />

sponsor suisse du sport, et l’un des premiers<br />

à l’échelle internationale. L’entreprise<br />

organisait diverses manifestations sportives<br />

et offrait gratuitement aux athlètes des<br />

produits Ovomaltine : ainsi, Wander fournissait<br />

jusqu’en 1977 l’alimentation pour le<br />

Tour de Suisse, approvisionnait les sportifs<br />

lors de la finale de Coupe du Monde, des<br />

championnats du monde de ski et bien sûr<br />

de son propre Grand Prix Ovo.<br />

Ovo Sport, la première barre énergétique<br />

de Suisse, a été développé peu avant la<br />

deuxième guerre mondiale sur demande<br />

du Conseil fédéral suisse : on souhaitait<br />

une barre pratique comme aliment com-


Page 15 Économie : ce qui nouS anime<br />

plet pour les soldats. Elle devait donner<br />

des forces et rassasier, même s‘ils devaient<br />

rester quelques jours dans les tranchées.<br />

« La barre allait à merveille dans la<br />

cartouchière », raconte Heinz Dürr, ancien<br />

directeur des ventes de Wander AG, qui<br />

s’occupe aujourd’hui comme bénévole<br />

des archives de la société. « Ovo Sport n’a<br />

pas changé depuis. » C’est pour cela que<br />

cette barre a passé de la cartouchière à<br />

l’équipement des skieurs, des cyclistes et<br />

des nageurs. Et qu’aucune ascension d’un<br />

sommet de 8000 mètres ne se fait sans<br />

Ovo Sport dans le sac à dos.<br />

” Bien avant de savoir<br />

ce qu’est un<br />

sponsor, je buvais de<br />

l’Ovomaltine.<br />

UELi kEStENHoLz ”<br />

Tradition oblige<br />

L’Ovomaltine à boire également est restée<br />

la même. « Il s’agit toujours encore d’énergie<br />

saine et savoureuse », dit Erland Bruegger.<br />

Certes, les charrettes chargées de lait<br />

ont disparu de la cour de l’entreprise. De<br />

même que les casseuses d’œufs qui libéraient<br />

quotidiennement des milliers d’œufs<br />

de leurs coquilles, ou les poules pondeuses<br />

qui, en fin de carrière, étaient vendues<br />

à des restaurants choisis. Mais l’Ovo reste<br />

composée de lait, d’œuf, de malt et de cacao.<br />

Dans les années 1930, on enrichit<br />

l’Ovomaltine de vitamines et de sels minéraux,<br />

adapta la formule au goût des différents<br />

pays – mais sans jamais abandonner<br />

l’idée de base. Ainsi, en Thaïlande, le plus<br />

grand marché de l’Ovomaltine, la part de<br />

cacao est très élevée. Là-bas, cette boisson<br />

a la réputation de rendre grand, fort et<br />

intelligent. Il arrive que l‘on en donne une<br />

boîte aux moines thaïlandais à titre d‘offrande.<br />

Les Anglais savourent l’Ovomaltine<br />

le soir, car le matin, les anglo-saxons sont<br />

des inconditionnels du thé. On boit donc<br />

l’Ovomaltine avant d’aller au lit.<br />

Mais Ovo reste Ovo, qu’il s’agisse d’Ovomaltine<br />

à boire, d’Ovo Sport ou du nouvel<br />

Ovo Bisquit en vente depuis le début de<br />

l’année. « Nous n’avons jamais essayé de<br />

réduire certains composants ou de les<br />

remplacer par des alternatives moins chères<br />

», déclare Heinz Dürr. « L’Ovomaltine<br />

est un produit honnête. » Et c’est pour<br />

cela qu’on l’aime.<br />

1 : immacuLé :<br />

erland Bruegger, 41 anS,<br />

directeur de wander ag,<br />

a toujourS Sa BlouSe<br />

Blanche à PortÉe de main,<br />

car il Vient oBSerVer de<br />

temPS à autre la Production.<br />

2 : coLoré:<br />

en automne, leS hêtreS<br />

Sur l’aire de la SociÉtÉ<br />

Se Parent deS couleurS<br />

de l’oVomaltine. erland<br />

Bruegger deVant la Villa<br />

wander.<br />

3 : Le passé :<br />

1936 – a la fête fÉdÉrale<br />

de gymnaStique à winterthour,<br />

leS athlèteS<br />

Prennent deS forceS aVec<br />

une oVomaltine. froide ou<br />

chaude, Selon leS goûtS.<br />

4 : Le présent :<br />

2008 – la Boîte d’oVomaltine<br />

telle que nouS la<br />

connaiSSonS aujourd’hui :<br />

jaune-orange et « Pleine<br />

de goût ».<br />

3 4


Économie : ce qui nouS anime Page 16<br />

moyeux et rayons<br />

pièces de précision pour vélos<br />

Marco G. Zingg aime la précision. Ce comptable de formation est donc le CEO idéal pour<br />

DT Swiss. Car que l’on roule à vélo, qu’on le pousse ou qu’on le porte – chaque gramme<br />

compte. Et une fabrication précise des composants permet de réduire le poids.<br />

Rayons, moyeux, écrous, jantes, fourches<br />

et amortisseurs – ce sont de tels composants<br />

pour vélos de course et V.T.T. que développe<br />

et produit DT Swiss. Leur atout :<br />

réalisés avec une extrême précision, les<br />

composants sont ultralégers et durables.<br />

Ainsi, un corps de moyeu de DT Swiss est<br />

en fibre de carbone. L’entreprise le fabrique<br />

avec une telle précision qu’il n’y a pas<br />

besoin de coquille pour le roulement à bille.<br />

Et le vélo pèse déjà quelques grammes de<br />

faits et chiffres<br />

A sa création en 1994, DT Swiss a<br />

bénéficié du soutien de la Promotion<br />

économique du canton de <strong>Bern</strong>e. En<br />

outre, la « Coopérative de cautionnement<br />

pour les arts et métiers » a porté<br />

caution et permis une exemption<br />

fiscale partielle. « Sans ces aides<br />

initiales, nous ne serions pas le leader<br />

des composants de vélos haut de<br />

gamme », souligne Marco G. Zingg.<br />

DT Suisse emploie 170 personnes à<br />

Bienne, 30 à Taïwan, 20 en Pologne,<br />

15 aux Etats-Unis et deux en France.<br />

moins. « Le poids joue un rôle important<br />

pour les vélos. Un vélo est propulsé par la<br />

force humaine, et moins il en faut, mieux<br />

cela vaut », explique Marco G. Zingg. « Ces<br />

pièces légères ne sont durables que si on<br />

les fabrique avec une grande précision.<br />

Nous avons développé à cet effet des procédés<br />

spéciaux. »<br />

Astucieux<br />

Chez DT Swiss, la précision commence<br />

avec le développement des pièces. « Nos<br />

dix développeurs conçoivent les composants<br />

de telle sorte que les produits finis se<br />

passent de tout traitement ultérieur », souligne<br />

Zingg. Le succès donne raison aux<br />

perfectionnistes. Les cyclistes de loisirs ne<br />

sont pas les seuls à apprécier la légèreté<br />

et la souplesse des vélos dotés de ces<br />

composants biennois. Des cyclistes de niveau<br />

mondial comme Lance Armstrong et<br />

Thomas Frischknecht misent également<br />

sur DT Swiss. La précision a son prix. « Un<br />

moyeu de chez nous peut coûter autant<br />

qu’un vélo entier à la Migros, entre 7500 et<br />

10 000 francs », dit Zingg. Mais l’effort en<br />

est nettement réduit – la moindre contraction<br />

musculaire vous fait avancer. DT Swiss<br />

ne passe pas sans raison pour être le Ro-<br />

lex du vélo. « Pour réaliser des performances<br />

de pointe, il faut du matériel de premier<br />

ordre », affirme Zingg. « Lance Armstrong<br />

a obtenu ses sept victoires du Tour de<br />

France sur des moyeux développés par<br />

nous, et l’équipe suisse de V.T.T. a conquis<br />

son titre de champion du monde sur des<br />

roues de DT Swiss. » Mais l’entreprise<br />

construit également des composants pour<br />

des vélos sur lesquels M. Tout-le-monde<br />

peut pédaler sans effort. « Nous avons essayé<br />

de produire aux Etats-Unis, à Taïwan<br />

et en Chine », raconte Zingg. Mais le CEO<br />

a fait l’expérience que la précision requise<br />

n’est atteinte que lorsque les ingénieurs de<br />

Bienne sont sur place. « A Bienne, c’est<br />

plus facile », dit Zingg. « Les gens d’ici ont<br />

le sens inné de la précision. Ceci est dû à<br />

la tradition de l’industrie de précision dans<br />

le canton. Nous restons donc attachés au<br />

site de Bienne. » D’ici 2010, DT Swiss va<br />

investir plus de 10 millions de francs pour<br />

l’agrandissement de sa nouvelle usine à<br />

Bienne.<br />

Renseignements<br />

www.dtswiss.ch<br />

Renseignements sur la promotion par la PEB : p. 34/35<br />

Ça rouLe :<br />

marco g. zingg, 51 anS, eSt<br />

Venu au V.t.t. SanS que rien<br />

ne l’y PrÉdeStine. en 1994,<br />

lorSqu’il fonde dt SwiSS aVec<br />

le directeur du marketing et<br />

deS VenteS franz Böckmann et<br />

le directeur technique maurizio<br />

d’alBerto, il n’a rien<br />

d’un cycliSte cheVronnÉ.<br />

aujourd’hui, il fait touS leS<br />

SamediS une Petite excurSion<br />

en V.t.t. Par exemPle danS leS<br />

gorgeS du tauBenloch directement<br />

derrière l’entrePriSe.


Page 17 Économie : ce qui nouS anime<br />

nano dans le vent<br />

Schaublin sponsorise l’équipe alinghi<br />

Rolf Muster, 52 ans, directeur de Schaublin Machines SA à Bévilard, est responsable non<br />

seulement des tours CNC et centres d’usinage de précision, mais aussi du sponsoring de<br />

l’équipe Alinghi à la Coupe de l’America 2007.<br />

0,5 µ – tout chez Schaublin Machines s’articule<br />

autour de ce chiffre. 0,5 µ sont 120<br />

fois moins que l’épaisseur d’un cheveu humain.<br />

Et les broches des tours de Schaublin<br />

Machines ont une concentricité de moins<br />

de 0,5 µ. Ces machines permettent donc<br />

de produire des pièces de haute précision<br />

qui se passent d’un traitement ultérieur.<br />

« Nous sommes les seuls sur le marché<br />

mondial à pouvoir garantir un usinage<br />

d‘une telle précision », affirme Rolf Muster.<br />

« Ici à Bévilard, dans la vallée de l’horlogerie<br />

et de l’industrie des machines-outils, les<br />

gens ont la précision dans le sang. Et nous<br />

pouvons compter sur leur savoir-faire sans<br />

égal. » Les machines Schaublin sont utilisées<br />

pour la fabrication d’instruments médicaux<br />

et optiques ultraprécis, ainsi que<br />

dans l’automobile, l’aéronautique et l’aérospatiale.<br />

Depuis sa création en 1935, la<br />

société Schaublin Machines a vendu à travers<br />

le monde plus de 100 000 tours de<br />

précision du type 102. L‘entreprise, qui<br />

emploie 130 personnes, construit environ<br />

500 machines par an et réalise un chiffre<br />

d‘affaires d‘environ 46 millions de francs.<br />

Muster : « Pour nous, c’est la précision qui<br />

prime. Nous ne produisons pas des produits<br />

de masse, mais fournissons un mar-<br />

ché de niche qui a besoin d’une précision<br />

élevée. »<br />

Nils, nano et la Coupe de l’America<br />

L’équipe Alinghi en tire profit pour la Coupe<br />

de l’America 2007. Schaublin Machines lui<br />

a prêté un tour CNC haute précision. Il a<br />

été en service tous les jours sur la base<br />

Alinghi à Valence, et c’est avec lui que<br />

l’atelier Alinghi a fabriqué des pièces spéciales,<br />

certaines en matériaux ultradurs<br />

jusqu’à 65 Rockwell – soit deux fois plus<br />

durs qu’une lame de couteau. « Le tour est<br />

très flexible et sa commande est aisée »,<br />

explique Rolf Muster. « L’équipe a ainsi mis<br />

moins de temps à fabriquer les pièces pour<br />

le bateau. Nous avions le sentiment d’être<br />

nous aussi à bord de l’Alinghi. C’était le<br />

mariage parfait de la technologie haute<br />

précision et de l’excellence sportive. » Le<br />

conseil d’administration de Schaublin Machines<br />

décidera prochainement si l’équipe<br />

Alinghi peut continuer à l’avenir à compter<br />

sur l’aide high tech de Bévilard.<br />

Renseignements<br />

www.smsa.ch<br />

Renseignements sur la promotion par la PEB : P. 34/35<br />

entretien avec nils frei<br />

Nils Frei, 35 ans, est régleur dans<br />

l’équipe Alinghi. Il vit à Bienne avec son<br />

épouse et ses trois enfants.<br />

Quelle est votre fonction sur<br />

l’Alinghi ?<br />

« Je suis régleur, c’est-à-dire que je<br />

règle les voiles selon la direction et la<br />

force du vent et la situation tactique.<br />

Ceci exige beaucoup de concentration<br />

et de précision, car le vent change en<br />

permanence, et je dois continuellement<br />

ajuster les voiles. »<br />

Quelle est l’importance de la<br />

précision ?<br />

« C’est très important. Les bateaux<br />

sont aujourd’hui si sophistiqués que<br />

les petites différences font toute la<br />

différence. C’est vrai pour la technologie<br />

– forme des voiles, ferrures,<br />

équipement high tech à bord – comme<br />

pour l’équipe. Pour les manœuvres, les<br />

17 personnes à bord doivent collaborer<br />

avec une grande précision. Le<br />

degré de précision décide de la<br />

victoire ou de la défaite. »<br />

Produisez-vous vous-mêmes les<br />

pièces de précision pour l’Alinghi ?<br />

« Oui, nous avons notre propre atelier où<br />

des spécialistes produisent les pièces<br />

pour le bateau. Les principales machines<br />

voyagent toujours avec nous. »<br />

Quel est le rôle de la précision<br />

dans votre vie quotidienne ?<br />

« Il est modeste. Ainsi, je ne suis pas<br />

toujours très ponctuel. »<br />

sous Le Vent :<br />

quand chaque centième de<br />

Seconde comPte, leS geSteS<br />

doiVent être PrÉciS. PaS<br />

Seulement ceux de nilS frei.


echerche et dÉVeloPPement Page 18<br />

ce qui nous fait aller de l’avant<br />

Dans le canton de <strong>Bern</strong>e, on a la passion des idées qui permettent<br />

de donner corps à l’avenir : des entreprises novatrices<br />

de notre région font progresser le développement mondial<br />

de l’industrie solaire, l’Office fédéral du sport à Macolin et la


Swiss Olympic Association à Ittigen luttent avec succès contre<br />

les réfractaires au sport et les coupables de dopage. Et<br />

les chercheurs de l’Université de <strong>Bern</strong>e sont les champions<br />

du climat.<br />

au carré :<br />

à 1200 m d’altitude<br />

– juSqu’en 2005, le<br />

mont-Soleil danS le jura<br />

<strong>Bern</strong>oiS Était la PluS<br />

grande centrale Solaire<br />

de SuiSSe. elle couVre<br />

leS BeSoinS en ÉlectricitÉ<br />

annuelS de 200 mÉnageS.<br />

Sur le mont-Soleil,<br />

on fait Surtout de la recherche,<br />

la Production de<br />

courant eSt Secondaire.


echerche et dÉVeloPPement : ce qui nouS fait aller de l’aVant Page 20<br />

du nouveau à l’horizon sud<br />

innovations pour l’industrie solaire<br />

Peter Pauli, depuis 2002 CEO de Meyer Burger, a une passion : il veut développer<br />

l’entreprise de Thoune qui invente et produit des machines spéciales destinées à scier dans<br />

des blocs durs et cassants de silicium, des plaques ultraminces destinées avant tout à<br />

l’industrie solaire.<br />

Qu’est-ce qui distingue les scies spéciales<br />

Meyer Burger ?<br />

« Nos scies à fil permettent une production<br />

efficace, sans gaspillage de matières premières.<br />

Et nous venons de développer une<br />

scie à ruban avec laquelle on peut scier<br />

des cristaux de deux mètres et demi de<br />

long, ainsi que des arêtes qu’il fallait autrefois<br />

rectifier. On peut ainsi récupérer et refondre<br />

la partie enlevée. »<br />

A quel rythme lancez-vous des innovations<br />

sur le marché ?<br />

Nous présentons chaque année au moins<br />

une nouvelle machine ou modification. En<br />

découpant des tranches minces avec des<br />

fils minces, on obtient davantage de tranches<br />

par kilo de silicium et épargne une<br />

Visionnaire :<br />

Par Souci d’Écologie, Peter<br />

Pauli, 48 anS, aimerait<br />

aVoir deS celluleS<br />

SolaireS deVant la fenêtre<br />

de Son Bureau. même<br />

S’il trouVe leS grandS<br />

Panneaux hideux. il Sait<br />

que la courBe de SuccèS<br />

de la PhotoVoltaïque monte<br />

en flèche.<br />

matière première précieuse. Nous développons<br />

des installations efficaces et augmentons<br />

la productivité. L’industrie solaire<br />

recèle encore un grand potentiel de développement.<br />

»<br />

Vous aimez les matières difficiles ?<br />

« Ma passion, c’est de développer une entreprise<br />

et de contribuer de façon déterminante<br />

à un nouveau marché. »<br />

A quel stade de développement se situe<br />

actuellement l‘industrie solaire ?<br />

« Nous venons de passer de la phase pionnière<br />

à la phase préindustrielle. A présent,<br />

il s’agit d’équiper de plus grandes usines,<br />

d’augmenter les volumes de production,<br />

d’industrialiser les technologies et de devenir<br />

encore plus rentable. »<br />

Quelle est votre vision pour le marché ?<br />

« Nous voulons devenir un contributeur solide<br />

de l’alimentation globale en énergie.<br />

Ceci suppose que nous arrivions à faire<br />

descendre le coût par watt nettement audessous<br />

de deux dollars. D’ici 2020, nous<br />

pourrions avoir 5 % du marché. »<br />

” Il faudra encore du<br />

temps avant que<br />

nous soyons compétitifs<br />

au Cap Nord. ”<br />

Vous avez des succursales en Allemagne,<br />

en Chine, au Japon et aux Philippines.<br />

Pourquoi le siège central à Thoune ?<br />

« C’est simple : nous parlons de technologie.<br />

Elle doit pouvoir être réalisée rapidement.<br />

Ici, nous avons le savoir-faire nécessaire.<br />

Pour délocaliser tout cela en Chine,<br />

il faudrait du temps et de l’argent. Nous<br />

n’avons ni l’un ni l’autre. »<br />

Où en est l’industrie solaire dans<br />

le canton ?<br />

« Malheureusement, la politique énergétique<br />

suisse constitue en soi une démonstration<br />

d’incompétence. Il nous faudrait<br />

quelque chose comme la loi allemande sur<br />

les énergies renouvelables (EEG). En revanche,<br />

la Suisse est un paradis pour les<br />

entrepreneurs. Nulle part ailleurs, ils ne<br />

jouissent d’une telle liberté. »<br />

Renseignements<br />

www.meyerburger.ch<br />

faits et chiffres<br />

Meyer Burger est un fournisseur des<br />

industries du solaire, de l’optique et des<br />

semi-conducteurs. Il développe et<br />

produit des machines spéciales<br />

permettant de découper comme avec<br />

un coupe-œuf des tranches ultrafines<br />

de matériaux durs et cassants. Elles ont<br />

150 à 200 µ d’épaisseur, soit deux fois<br />

l’épaisseur d’un cheveu. Ces « feuilles »<br />

rigides sont utilisées dans la production<br />

de modules solaires, de circuits intégrés<br />

ou de DEL haute performance.


Page 21 recherche et dÉVeloPPement : ce qui nouS fait aller de l‘aVant<br />

3s atouts gagnants<br />

Systèmes solaires intégrés aux bâtiments<br />

En 2001, Patrick Hofer-Noser et trois autres visionnaires voulaient produire des matériaux de<br />

construction producteurs de courant – mais il leur manquait les machines appropriées. Ils les<br />

développèrent donc eux-mêmes, posant ainsi la base de 3S. Aujourd’hui, cette entreprise est<br />

le leader technologique de la production de systèmes photovoltaïques intégrés au bâtiment.<br />

3S repose sur deux piliers : d’une part,<br />

l’entreprise construit des installations et<br />

lignes de production (laminateurs) pour<br />

panneaux solaires, et d’autre part des systèmes<br />

photovoltaïques que l’on peut monter<br />

comme éléments de toit, de façade ou<br />

de protection contre le soleil. Elle prouve<br />

ainsi que les systèmes photovoltaïques ne<br />

sont pas forcément laids. Si les panneaux<br />

ne sont pas rajoutés après coup, mais prévus<br />

dès la conception ou la rénovation du<br />

bâtiment, ils peuvent même lui conférer<br />

une touche hors du commun. « Notre toit<br />

solaire n’est pas monté sur un toit ordinaire,<br />

mais remplace les tuiles », explique<br />

Patrick Hofer-Noser, CEO de 3S. Ainsi,<br />

pour le « Water and Life Museum » en Californie,<br />

3S a créé une verrière dotée de<br />

cellules solaires qui non seulement produit<br />

68 000 kWh d’énergie par an, mais attire<br />

également tous les regards.<br />

Les modules solaires 3S n’ont pas de ca-<br />

dre. La pluie en élimine la saleté et la poussière.<br />

Les modules résistent au vent, à la<br />

neige et à la grêle. Pour un fonctionnement<br />

fiable pendant des dizaines d‘années, les<br />

components doivent être de qualité supérieure.<br />

« Nos machines garantissent une<br />

encapsulation sans faille et donc une grande<br />

longévité », déclare Hofer-Noser. « Un<br />

facteur central pour une liaison homogène<br />

sur toute la surface du module est la distribution<br />

régulière de la température pendant<br />

le laminage, comme dans un bain-marie. »<br />

3S a intégré à cet effet une plaque chauffante<br />

dans ses installations de production<br />

– un système éprouvé et breveté.<br />

Synergies solaires<br />

3S réunit sous un même toit la construction<br />

de machines et la production des panneaux.<br />

Ainsi, quant elle améliore la conception<br />

de ses panneaux solaires, cette<br />

entreprise peut-elle immédiatement adap-<br />

raDieux :<br />

le thème « Énergie Solaire »<br />

fait rayonner Patrick<br />

hofer-noSer, 42 anS – et PaS<br />

Seulement deVant la machine<br />

d’eSSai Pour Panneaux<br />

SolaireS danS la halle de<br />

faBrication de 3S à lySS.<br />

faits et chiffres<br />

3S Swiss Solar Systems AG construit<br />

des installations pour la production de<br />

modules solaires. Avec ces installations,<br />

l’entreprise fabrique ses propres<br />

systèmes photovoltaïques intégrés au<br />

bâtiment. 3S, qui a démarré il y a sept<br />

ans avec dix employés, en compte<br />

aujourd‘hui 80 et exporte dans le<br />

monde entier. Dès la première année<br />

d’exercice, 3S réalisait un chiffre<br />

d’affaires de plus d’un million de francs.<br />

En 2008, l’entreprise poursuivra son<br />

expansion sur le site de Lyss.<br />

ter ses machines. Cinq personnes travaillent<br />

à Lyss au développement de nouveaux<br />

produits, machines et procédés. 3S<br />

gère en outre un centre d’essai technique<br />

où les clients ou clients potentiels peuvent<br />

produire leurs modules solaires sur la machine<br />

de 3S. Ils constatent ainsi les avantages<br />

de la méthode de Lyss. Car l’achat<br />

de l’installation mérite réflexion : selon<br />

l’équipement, elle coûte entre 300 000 et<br />

500 000 euros. La plupart de ceux qui la<br />

testent l‘achètent effectivement ensuite. «<br />

Dans dix ans, on ne discutera plus si une<br />

maison doit être couverte de tuiles ou de<br />

collecteurs solaires », telle est la vision de<br />

Hofer-Noser. « Il y aura tout simplement un<br />

toit, et ce toit produira du courant. » Chez<br />

3S, l’avenir a déjà commencé.<br />

Renseignements<br />

www.3-s.ch


echerche et dÉVeloPPement : ce qui nouS fait aller de l‘aVant Page 22<br />

l’esprit sportif avant tout<br />

performance irréprochable à la Swiss olympic association<br />

La Swiss Olympic Association entend rehausser le prestige des sports de masse et de haut<br />

niveau. A cet effet, le CEO Marc-André Giger et ses collègues ne se contentent pas d’accorder<br />

un soutien financier aux fédérations sportives. Ils luttent également pour l’application<br />

de valeurs éthiques dans le sport et contre les abus du dopage.<br />

Qui veut réussir dans le sport de pointe a<br />

besoin d’endurance, de courage et de passion.<br />

Marc-André Giger, CEO de la Swiss<br />

Olympic Association, en est convaincu.<br />

L’association s’emploie à ce que les sportifs<br />

ne soient pas seulement passionnés,<br />

mais aussi fair-play, et traitent leurs adversaires<br />

avec respect. Par ailleurs, un bon<br />

sportif doit aussi savoir perdre, même si la<br />

défaite a un goût amer. « La passion est<br />

importante pour un sportif. Mais qui s’y<br />

abandonne devient incapable d’analyser<br />

son comportement et ses erreurs », dit Giger.<br />

« Un sportif doit être crédible et intègre.<br />

Car il est un exemple pour les jeunes. »<br />

Mais la noble façade du sport de pointe se<br />

sportsman :<br />

marc-andrÉ giger, 46 anS,<br />

aime le SPort d’endurance<br />

et leS marathonS de<br />

montagne. maiS il grimPe<br />

rarement leS murS de la<br />

« maiSon du SPort » à<br />

ittigen PrèS de <strong>Bern</strong>e<br />

– même PaS le mur d’eScalade<br />

danS la cantine.<br />

délabre. Régulièrement, on découvre des<br />

cas de dopage dans le cyclisme aussi bien<br />

qu’en athlétisme, raison pour laquelle<br />

Swiss Olympic investit 1,2 million de francs<br />

par an dans la lutte contre le dopage.<br />

« Sans aucun doute, le sport de compétition<br />

est possible sans dopage », dit Giger.<br />

« C’est précisément notre ambition. Si l’on<br />

veut être parmi les plus grands, de tout son<br />

cœur et avec chaque fibre de ses muscles,<br />

la défaite est très amère. Il faut de la grandeur<br />

pour l’assumer. Mais se doper pour<br />

éviter l’échec, c’est inacceptable. C’est<br />

une déclaration de faillite du sport. »<br />

« Le dopage est inéquitable »<br />

Swiss Olympic emploie quatre contrôleurs<br />

professionnels du dopage qui sont autorisés<br />

à faire passer des tests aux athlètes<br />

licenciés. Les sportifs de masse également<br />

sont contrôlés, par exemple lors du marathon<br />

annuel de Zurich. Mais cela ne suffit<br />

pas à Giger. Vers le milieu de l’année, l’association<br />

entend créer conjointement avec<br />

l’OFSPO une agence nationale antidopage,<br />

qui resserrera encore le filet autour<br />

des coupables de dopage. Mais les contrôles<br />

réguliers de dopage ne sont que l’une<br />

des mesures de Swiss Olympic contre les<br />

abus : « La commercialisation du sport a<br />

promu l’idée du ‹ succès à tout prix › »,<br />

” Pouvoir faire du sport<br />

est un droit humain<br />

fondamental sur cette<br />

planète. ”<br />

souligne Giger. « Nous aspirons nous aussi<br />

aux performances de pointe, mais pas<br />

‹ à tout prix ›. » Pour Swiss Olympic, les<br />

valeurs éthiques ont donc une grande importance<br />

dans le sport. Pour Giger, il s’agit<br />

d’équité, de responsabilité et d’esprit<br />

d’équipe. Il veut ranimer chez les sportifs<br />

la passion du sport en soi – une espèce de<br />

flamme olympique.<br />

faits et chiffres<br />

La Swiss Olympic Association à<br />

Ittigen près de <strong>Bern</strong>e est l’association<br />

faîtière des fédérations sportives<br />

suisses. Elle représente depuis 1997<br />

les disciplines olympiques et non<br />

olympiques du sport de haut niveau et<br />

de masse, et le mouvement olympique<br />

en Suisse. Swiss Olympic soutient les<br />

fédérations sportives avec des fonds<br />

provenant en majorité du Sport Toto,<br />

crée des conditions cadre propices au<br />

sport de compétition, effectue des<br />

contrôles de dopage et préconise<br />

l’application de valeurs éthiques dans<br />

le sport. L’association emploie 60<br />

personnes. Elle collabore étroitement<br />

avec l’Office fédéral du sport OFSPO à<br />

Macolin (voir p. 23).


Page 23 recherche et dÉVeloPPement : ce qui nouS fait aller de l‘aVant<br />

l’exercice à cœur Joie<br />

Macolin – le sport au plus haut niveau<br />

Matthias Remund, 44 ans, directeur de l’Office fédéral du<br />

sport OFSPO à Macolin, est fasciné par le sport et trouve<br />

son bonheur dans l’exercice.<br />

Avons-nous besoin de sport ?<br />

« Avons-nous besoin d’exercice, de joie de<br />

vivre, de passion ? Nous bougeons bien<br />

trop peu. Le sport peut pallier cette carence.<br />

Le sport ‹ passif › aussi a sa valeur :<br />

15 000 spectateurs affluent dans un stade<br />

parce qu’ils veulent passer des moments<br />

de joie et de suspense. Le sport unit les<br />

générations et les gens de couches sociales<br />

diverses. »<br />

Qu’est-ce qui vous tient le plus à cœur, le<br />

sport de performance ou de masse ?<br />

« L’un et l’autre ; ce qui compte, c’est que<br />

les visages rayonnent. Ainsi, au Grand Prix<br />

de <strong>Bern</strong>e, je reste souvent jusqu’à la fin,<br />

tellement j’aime voir les visages radieux<br />

des athlètes. Le plaisir de la chose en soi,<br />

c’est la force motrice. Quelle temps on a<br />

obtenu – peu importe ! »<br />

Cela ne vous fâche pas de perdre ?<br />

« Si, mais une fois la compétition terminée,<br />

je l’oublie. Le sport est une école pour la<br />

vie. On apprend aussi à respecter l’adversaire.<br />

Comme au championnat du monde<br />

de rugby. Après le match, les gagnants ont<br />

applaudi les perdants. C’était géant ! »<br />

L’OFSPO effectue de la recherche sur le<br />

sport. En quoi cela consiste-t-il ?<br />

« Nous voulons connaître l’effet du sport.<br />

Ainsi, nous avons publié une étude sur le<br />

sport comme pouvoir, et observons l’activité<br />

physique des enfants. »<br />

Combien de passion faut-il à un sportif ?<br />

« Beaucoup. Pour bien faire quelque chose,<br />

il faut de la passion. Il en est ainsi dans<br />

tous les métiers. Si le cœur n’y est pas, on<br />

n’arrive pas loin. C’est d’autant plus vrai là<br />

où la compétition est la plus rude. Dans le<br />

sport, il faut s’entraîner, s’entraîner et encore<br />

s’entraîner. Cela exige bien sûr de la<br />

discipline, mais surtout de la passion. »<br />

1<br />

faits et chiffres<br />

L’Office fédéral du sport OFSPO est<br />

l’institution de promotion du sport en<br />

Suisse. L’OFSPO promeut le sport et<br />

l’exercice pour l’ensemble de la<br />

population, en mettant l’accent sur les<br />

enfants et les jeunes. Par ailleurs, il<br />

forme à la Haute école de sport des<br />

entraîneurs et professeurs d’éducation<br />

physique, publie du matériel d’enseignement<br />

du sport, effectue des<br />

recherches scientifiques sur le sport<br />

et constitue un important centre de<br />

documentation et d’information sur le<br />

sport en Suisse.<br />

1 : perspectiVe Du tout :<br />

le ceo de l’ofSPo a un Point de Vue<br />

ÉleVÉ – de Son Bureau, Par exemPle,<br />

Sur le lac de Bienne.<br />

2 : L’expérience propre :<br />

matthiaS remund ne Peut PaS ViVre<br />

SanS SPort : l’ancien Skieur de<br />

fond fait du hockey Sur glace, du<br />

jogging et du cycliSme, et Vient<br />

ParfoiS jeter un couP d’œil au-deS-<br />

SuS deS largeS ÉPauleS deS gymnaSteS<br />

de macolin.<br />

2


1<br />

1 : Le cLimat à L’œiL :<br />

le ProfeSSeur heinz wanner,<br />

62 anS, Porte Son<br />

regard Sur le climat – et<br />

PaS Seulement dePuiS le<br />

Sommet, à 878.5 m d’altitude,<br />

de la tour de<br />

22 m de haut ÉrigÉe Sur<br />

le gurten. au dÉPart, il<br />

Voulait deVenir enSeignant<br />

ou journaliSte,<br />

maiS au dÉBut deS annÉeS<br />

1970, il a finalement<br />

oPtÉ Pour la recherche<br />

climatique.<br />

2 : La nature à cœur :<br />

wanner et Son ÉquiPe<br />

contriBuent aux raPPortS<br />

climatiqueS de l’onu. en<br />

2005, wanner a oBtenu le<br />

« Prix Vautrin lud »,<br />

conSidÉrÉ comme le Prix<br />

noBel de gÉograPhie.<br />

ParfoiS, il Prend tout<br />

SimPlement le funiculaire<br />

du gurten.<br />

certains l’aiment chaud<br />

recherche climatique à l’Université de <strong>Bern</strong>e<br />

<strong>Bern</strong>e est la capitale climatique de la Suisse. Ses chercheurs<br />

examinent des carottes de glace de l’Antarctique, des coraux<br />

et des stalagmites, pour déterminer le climat il y a des<br />

milliers d’années – et celui de demain. Une chaude affaire.<br />

Lorsque le professeur Heinz Wanner veut<br />

en avoir le cœur net, il étudie les archives<br />

climatiques ou des modèles informatiques.<br />

Il y trouve des renseignements sur le climat<br />

des siècles et millénaires passés. M. Wanner<br />

est professeur de climatologie et de<br />

météorologie à l’Université de <strong>Bern</strong>e, directeur<br />

du pôle national de recherche Climat et<br />

co-directeur de Past Global Changes, un<br />

réseau international de recherche avec siège<br />

à <strong>Bern</strong>e. Le professeur et son équipe de<br />

30 chercheurs s’interrogent sur les facteurs<br />

naturels et humains qui ont influencé le climat<br />

jusqu’à nos jours. « A cet effet, nous<br />

reconstruisons le climat en Suisse, dans les<br />

Alpes, en Europe et dans le monde, remontant<br />

jusqu‘à l‘époque glaciaire, et étudions<br />

ce qui a changé jusqu‘à ce jour », explique<br />

M. Wanner. « Les facteurs naturels du chan-<br />

gement climatique sont les variations de<br />

l’orbite terrestre et du rayonnement solaire,<br />

ou les grandes éruptions volcaniques tropicales,<br />

les facteurs d’origine humaine l’effet<br />

de serre, le déboisement, l’urbanisation et<br />

la pollution de l’air. » Les fluctuations climatiques<br />

font partie de l’évolution de la Terre,<br />

comme l’ont montré les glaciations. Mais ce<br />

qui n’est pas naturel, c’est la vitesse vertigineuse<br />

à laquelle ces changements interviennent<br />

ces dernières dizaines d’années.<br />

Un indice clair de l’intervention de l’homme<br />

dans le grand jeu cosmique.<br />

La vérité toute chaude se révèle à travers<br />

les anneaux des arbres, les coraux, les textes<br />

anciens – et l’air glacé. Dans les carottes<br />

de glace antarctique, les chercheurs<br />

trouvent des inclusions d’air datant d’il y a


Page 25 recherche et dÉVeloPPement : ce qui nouS fait aller de l‘aVant<br />

600 000 à 800 000 ans, dans son état<br />

d’origine. Il nous parle des précipitations et<br />

températures d’antan. Les coraux et les<br />

arbres également, du fait de leur réaction<br />

directe à la chaleur, au froid et aux précipitations,<br />

sont des témoins éloquents.<br />

” Si nous ne faisons rien<br />

maintenant, cela nous<br />

coûtera très cher. ”<br />

Froides conclusions<br />

Certes, la planète se réchauffe. Mais peu<br />

d’entre nous ont froid dans le dos lorsqu’on<br />

leur parle de « 3 degrés en 100 ans ». Cette<br />

moyenne peut faire croire que le changement<br />

climatique ne nous concerne guère<br />

dans l’immédiat. Une grave erreur : « Il y a<br />

longtemps que nous avons des étés<br />

chauds et secs et des crues », dit Wanner.<br />

« Si l’on mesure les changements dans les<br />

différentes régions et sur des périodes plus<br />

courtes, on en constate la vitesse inquiétante.<br />

» Avant 1970, les chercheurs pouvaient<br />

simuler le climat sur ordinateur sans<br />

tenir compte des influences humaines. Depuis<br />

1970, l’effet de serre est plus fort que<br />

les fluctuations naturelles. « Désormais,<br />

nous devons inclure dans nos calculs les<br />

données sur les gaz à effet de serre, le déboisement<br />

et la pollution de l’air », explique<br />

Wanner, « sans quoi la courbe de l’ordinateur<br />

et la réalité divergeront comme un V.<br />

C’est sans précédent dans l’histoire de la<br />

Terre. » Ce serait donc une négligence<br />

grave de considérer comme hystériques<br />

les avertissements des experts.<br />

Chaude alerte<br />

Le changement dramatique du climat n’a<br />

pas seulement un effet écologique : l’eau<br />

douce devient rare, et les réserves pétrolières<br />

pourraient être épuisées dans 30 ans. Le<br />

réchauffement a également un impact sur la<br />

migration. Wanner : « Quand, au Soudan, au<br />

Bangladesh, en Egypte et en Afrique du<br />

nord il faut approvisionner de plus en plus de<br />

personnes avec de moins en moins d’eau,<br />

et quand l’agriculture va s’effondre à cause<br />

de la chaleur et de la pénurie d’eau, les gens<br />

fuient vers d’autres régions. Il est difficile de<br />

déterminer dans quelle mesure le flux migratoire<br />

est dû à des facteurs économiques,<br />

politiques ou climatiques – mais le climat est<br />

une composante des migrations. »<br />

Changement coûteux<br />

Et maintenant ? Peut-on encore sauver le<br />

climat ? « Il faut agir », dit Wanner. La technologie<br />

est une grande chance, mais ne<br />

suffit pas à résoudre le problème. Même si<br />

nous réduisons immédiatement les émissions<br />

de CO2 et équipons nos voitures de<br />

moteurs hybrides, le dommage sera grand.<br />

Mais si nous ne faisons rien, cela va nous<br />

coûter très cher. Certains réassureurs ont<br />

déjà reconnu la gravité de la situation : ils<br />

n’assurent plus que rarement les régions<br />

menacées de catastrophes, telles que la<br />

Nouvelle-Orléans. « Le réchauffement planétaire<br />

ne provoque pas seulement des<br />

catastrophes, il coûte aussi des vies – et<br />

de l’argent », souligne Wanner. « L’écologie<br />

et l’économie sont étroitement liées. Il faut<br />

enfin le réaliser. »<br />

Wanner a renoncé à s’indigner, mais il s’inquiète<br />

pour l’environnement : « Petit-fils<br />

d’un paysan du Seeland, j’ai appris à res-<br />

pecter la nature. Nous ne sommes qu’un<br />

point infime dans l’univers, mais nous devons<br />

nous investir pour l’environnement. »<br />

C’est ainsi seulement que la vie sur la Terre<br />

aura un avenir.<br />

faits et chiffres<br />

Le climat est le résumé statistique de<br />

l’évolution météorologique dans<br />

l’espace et le temps. Il est déterminé<br />

par des facteurs naturels et humains,<br />

et est également sujet à des fluctuations<br />

dues au hasard. Pour décrire les<br />

changements du climat, il faut observer<br />

une période d’au moins 30 ans.<br />

Géographiquement, on peut aussi<br />

considérer le climat d’un lieu donné,<br />

mais la recherche climatique s’intéresse<br />

plutôt au climat de continents ou<br />

de la planète.<br />

2


Vie Page 26<br />

ce qui nous émeut<br />

Tout individu a une passion. L’un, comme Daniel Bloch, aime<br />

le chocolat, l’autre, comme Sébastien Bordeleau, peut en<br />

manger beaucoup, parce qu’il a fait du sport son métier. Le<br />

plaisir est aussi ce qui anime l’esthète qui collectionne des


tableaux afin d’en savourer les lignes et les couleurs.<br />

Comme la <strong>Bern</strong>oise Johanna Bürgi-Bigler, mécène de Paul<br />

Klee. Trois « passionnés » bien différents, mais avec un<br />

point commun : le canton de <strong>Bern</strong>e.<br />

LumiÈre Du soir :<br />

Sur la Patinoire naturelle<br />

« widi » PrèS de<br />

<strong>Bern</strong>e, grandS et PetitS<br />

S’adonnent aux joieS<br />

hiVernaleS du Patinage.


1<br />

1 : coup D’enVoi :<br />

SÉBaStien Bordeleau eSt<br />

rÉPutÉ Pour Sa ViteSSe et<br />

Sa force à l’engagement.<br />

2 : coup D’œiL :<br />

Pour le toPScorer Bordeleau,<br />

l’eSSentiel<br />

eSt d’aVoir Bien en Vue<br />

l’ÉquiPe adVerSe.<br />

un canadien à berne<br />

chez soi à l’étranger<br />

Le pro du hockey sur glace Sébastien Bordeleau a touché<br />

au but en venant s’installer à <strong>Bern</strong>e. La passion<br />

de son métier lui a ouvert le succès en pays étranger.<br />

Il est 8 h 40 du matin. Dans la patinoire<br />

de <strong>Bern</strong>e, le froid vous glace jusqu’aux<br />

os. Sébastien Bordeleau est encore tout<br />

seul. Il se dirige droit vers la surface de<br />

glace. Dès qu’il y pose le pied, son corps<br />

musclé de 1,80 m et de 83 kilos semble<br />

tout à coup merveilleusement libéré. Il se<br />

retrouve en terrain familier. Sur des lames<br />

acérées, il évolue sur la surface lisse<br />

comme s’il n’avait jamais appris à marcher.<br />

Agile comme un renard polaire, il<br />

décrit ses cercles d’échauffement. Dans<br />

le silence, on n’entend que le crissement<br />

des patins. Pendant que l’athlète<br />

de pointe et topscorer Bordeleau se met<br />

en condition, ses camarades d’équipe<br />

arrivent peu à peu pour l’entraînement<br />

matinal.<br />

Bonne décision<br />

Il y a cinq ans, le Québécois âgé de 32<br />

ans, professionnel de hockey sur glace<br />

du SC <strong>Bern</strong>e, est venu s’installer à <strong>Bern</strong>e<br />

avec sa femme Chantal et son fils Thomas<br />

alors âgé de six mois. Pas tout à fait de<br />

son plein gré, car Sébastien Bordeleau, à<br />

la suite d’un accident à Montréal, se retrouvait<br />

alors sans club et sans travail. La<br />

jeune famille venait d’acheter un terrain<br />

au Canada et s’apprêtait à construire une<br />

maison lorsque l’offre suisse vint changer<br />

ses plans. « Mon collègue Christian Dubé a<br />

vu à la télévision que Derek Armstrong avait<br />

inopinément quitté le SCB », dit Bordeleau.<br />

« Nous avons tout de suite posé notre candidature<br />

par téléphone – deux jours plus<br />

tard, j’avais le contrat en main. » Bordeleau


Page 29 Vie : ce qui nouS Émeut<br />

et sa femme avaient tout juste dix jours<br />

pour réfléchir au projet de déménagement<br />

de Montréal à <strong>Bern</strong>e. Et ce sans jamais<br />

avoir été dans la capitale suisse. Un contrat<br />

saisonnier répondait parfaitement aux besoins<br />

du jeune papa. Et il raconte : « C’est<br />

la chance ou le destin qui m’a conduit au<br />

SCB, et c’était en tout cas l‘une des meilleures<br />

décisions de ma vie ». Outre le Canada,<br />

Bordeleau a vécu en France et dans<br />

différents états des Etats-Unis. Ses premiers<br />

deux mois en Suisse ont néanmoins<br />

posé quelques problèmes d’adaptation.<br />

Le jeune couple a dû se familiariser avec<br />

la nouvelle langue et les détails de la vie<br />

quotidienne dans la nouvelle patrie. <strong>Bern</strong>e<br />

leur paraissait petit, un vrai village. Mais<br />

ils se sont vite sentis chez eux en Suisse.<br />

Le soutien des camarades d’équipe, la<br />

vie quotidienne familiale et les rencontres<br />

régulières avec la communauté québécoise<br />

de la région de <strong>Bern</strong>e y ont beaucoup<br />

contribué.<br />

Lorsqu’il parle de hockey, les yeux de Bordeleau<br />

brillent comme ceux d’un enfant qui<br />

déballe un cadeau. Le puissant attaquant<br />

du SCB sait tirer profit de ses atouts sur la<br />

glace. Et le public apprécie les résultats.<br />

Peu de villes d’Europe comptent autant de<br />

fans de hockey que <strong>Bern</strong>e. Les matchs du<br />

SCB attirent régulièrement près de 16 000<br />

spectateurs enthousiastes. Pas étonnant<br />

que les <strong>Bern</strong>ois adorent leur plus féroce<br />

attaquant, qui fait fureur avec son équipe.<br />

A l’heure actuelle, le SCB est en tête de<br />

faits et chiffres<br />

Sébastien Bordeleau, 33 ans, est né<br />

à Vancouver au Canada. Depuis 2002,<br />

il joue au SC <strong>Bern</strong>e (SCB) comme l’un<br />

des meilleurs joueurs de Suisse. Ses<br />

grands atouts sont la vitesse, l’habileté<br />

au maniement de la crosse et sa force<br />

à l’engagement. Le SCB, fondé en<br />

1930, a été onze fois champion de<br />

Suisse. C’est en 2004 qu’il a célébré<br />

avec 40 000 fans à <strong>Bern</strong>e son dernier<br />

titre de champion. En 2007, le SCB a<br />

battu pour la 5e fois consécutive, lors<br />

de la qualification, le record d’Europe<br />

des spectateurs : 15 917 fans en<br />

moyenne sont venus au stade de<br />

<strong>Bern</strong>e, d’une capacité maximale de<br />

16 340 spectateurs.<br />

la plus haute ligue nationale suisse. « Je<br />

n’obtiens de bons résultats que lorsque je<br />

joue avec passion », dit Bordeleau, révélant<br />

sa nature de joueur. « Mais si je prends<br />

le match trop au sérieux, je ne marque pas<br />

autant de buts. »<br />

La réussite par l’esprit d’équipe<br />

Bordeleau a toujours été plein d’énergie.<br />

Plus il passe de temps sur la glace, plus il<br />

est heureux. Mais le sport de compétition<br />

n’est pas toute sa vie. Il y a aussi la division<br />

des tâches familiales, qui lui permet<br />

d’être quotidiennement auprès de son fils<br />

et de sa fille âgée de deux ans et demi.<br />

Puisque sa femme travaille comme médecin<br />

à mi-temps, sa présence à la maison<br />

” <strong>Bern</strong>e fait désormais<br />

partie de notre vie. ”<br />

est essentielle. Il n’est donc pas étonnant<br />

que, chez les Bordeleau, l’on hume tôt le<br />

matin le parfum des toasts frais et du sirop<br />

d’érable. Avant d‘emmener ses enfants à<br />

l‘école, Bordeleau prend un copieux petitdéjeuner<br />

avec toute la famille. Il part ensuite<br />

à l’entraînement. Peu avant midi, il<br />

va chercher sa fille Jade. Après l’heure de<br />

la sieste, le père et la fille jouent ensemble.<br />

Plus tard, il va chercher son fils à l’école et<br />

l’emmène à l’entraînement de hockey.<br />

Un vrai bonheur<br />

Bordeleau réalise parfaitement ce que sa<br />

femme Chantal a accepté pour lui. Elle a<br />

quitté sa patrie et relégué ses aspirations<br />

professionnelles au second plan. Depuis<br />

ses débuts, Bordeleau peut s’appuyer<br />

comme pro sur un réseau professionnel<br />

qu’il a développé au fil des ans. Son<br />

épouse a dû repartir de zéro pour établir<br />

des contacts et des possibilités professionnelles.<br />

Pour Bordeleau, l’assimilation<br />

en Suisse a été plus facile. Son père était<br />

également joueur de hockey, et il a grandi<br />

avec sa famille dans la station de sports<br />

d’hiver française de Megève. Cela a marqué<br />

Bordeleau ; il a l’habitude de prendre<br />

pied rapidement. En Suisse, les Bordeleau<br />

ont pu se construire la vie qu’ils désiraient.<br />

« Nous réalisons que nous sommes chez<br />

nous ici lorsque nous nous réjouissons de<br />

revenir en Suisse après des vacances au<br />

Canada », affirme Bordeleau. « <strong>Bern</strong>e fait<br />

désormais partie de notre vie. Nous aimons<br />

cette ville et nous y sentons chez nous. »<br />

Si jamais la famille, qui adore la nature, se<br />

sent un peu à l‘étroit dans les ruelles de<br />

<strong>Bern</strong>e, elle part en excursion sur le Gurten<br />

ou à Grindelwald. Thoune est leur destination<br />

favorite. En été notamment, le lac<br />

de Thoune est une alternative agréable à<br />

l’Aar. Pour Bordeleau, la vie d’immigré ne<br />

signifie ni être privilégié ni être défavorisé.<br />

Il se sent citoyen du monde et apprécie<br />

l’enrichissement par une autre culture.<br />

Renseignements<br />

www.scb.ch<br />

2


Vie : ce qui nouS Émeut Page 30<br />

1<br />

l’emmental, c’est plus que du fromage<br />

L’Emmental : source de force pour les sportifs<br />

L’Emmental, l’un des « poumons verts » du canton de <strong>Bern</strong>e, est célèbre depuis longtemps<br />

pour son incomparable fromage. Autres « articles d’exportation » : des athlètes de renom<br />

mondial. Ils puisent leurs forces dans leur région : l’Emmental.<br />

L’Emmental incarne une qualité typiquement<br />

suisse : ils ont les pieds sur terre et<br />

de profondes racines. Les prairies et les<br />

pâturages marquent le caractère du paysage,<br />

les belles fermes dans la vallée ont<br />

d’immenses toits en croupe descendant<br />

jusqu’au sol. Les nombreux agriculteurs<br />

vivent avant tout de l‘élevage. Ils fournissent<br />

le lait pour le produit vedette de la<br />

région : le fromage d’Emmental. Avec expertise<br />

et passion, les fromagers villageois<br />

produisent l’emmental selon la recette traditionnelle.<br />

On le reconnaît dans le monde<br />

entier à ses fameux trous.<br />

« Mes racines sont ici »<br />

Mais l’Emmental ne se distingue pas seulement<br />

par ses vaches et son fromage.<br />

Beaucoup de jeunes sportifs qui ont grandi<br />

dans la vallée rurale font la une des journaux<br />

sportifs internationaux : Martin Gerber<br />

est gardien de l’équipe de hockey sur<br />

glace Ottawa Senators (Canada), Ben<br />

Roethlisberger joue pour l’équipe de football<br />

américain Pittsburgh Steelers. Aux<br />

Etats-Unis, ses performances et sa taille<br />

– il mesure 1,92 mètre – ont valu à Roeth-<br />

2<br />

lisberger le surnom de « Big Ben ». Citons<br />

également Beat Feuz, 21 ans, de Schangnau<br />

et skieur de compétition qui a obtenu<br />

l‘année dernière le titre de champion du<br />

monde des juniors en descente et la médaille<br />

de bronze en slalom.<br />

Ils sont tous originaires de l’Emmental, où<br />

ils puisent régulièrement force et énergie<br />

pour leurs prouesses sportives. Parmi ces<br />

cracks comptent également Tom Lüthi,<br />

coureur motocycliste, et Franziska Wolleb,<br />

coureuse d’orientation. Lüthi a obtenu son<br />

premier titre de champion de Suisse à 13<br />

ans, en petite catégorie. En 2002, le jeune<br />

homme aujourd’hui âgé de 21 ans débute<br />

en catégorie 125 cm 3 . La percée survient<br />

en 2005 : à Valence, il devient champion<br />

du monde. Pour lui, l’Emmental est vital :<br />

« C’est ici que j’ai mes racines, que je<br />

trouve paix et détente. Je me déplace 200<br />

jours par ans à travers le monde pour 17<br />

Grands Prix. Chez moi, dans l’Emmental,<br />

je suis tout simplement moi-même. On ne<br />

me juge pas d’après mes performances<br />

sportives. » Ce qui lui plaît le plus dans sa<br />

région : « son » village de Linden, et l’atta-<br />

1 : en action :<br />

Sur Sa moto, rien n’eSt<br />

troP raPide Pour tom<br />

lÜthi. danS Son PayS,<br />

l’emmental, il redÉcouVre<br />

la lenteur et PuiSe deS<br />

forceS ViVeS.<br />

2 : au repos :<br />

PrairieS VerdoyanteS,<br />

ciel d’azur et fermeS<br />

ruStiqueS – l’emmental<br />

tient ce qu’il Promet :<br />

la SÉrÉnitÉ.<br />

chement des habitants au terroir et à la<br />

nature.<br />

« Dans l’Emmental, je trouve la paix »<br />

La coureuse d’orientation Franziska Wolleb,<br />

25 ans, qui vit à Berthoud, est elle<br />

aussi profondément attachée à l’Emmental.<br />

En 2002, elle obtient la médaille d’or de<br />

championne du monde juniors en relais. En<br />

2006, elle devient championne de Suisse<br />

en course d’orientation nocturne. Tout<br />

comme Tom Lüthi, elle puise de l’énergie<br />

dans l’Emmental : « La course d’entraînement<br />

sur les belles collines de l’Emmental<br />

est parfois dure, mais la vue superbe compense<br />

tout. Cela me libère l’esprit, et je<br />

peux me motiver pour mes objectifs. »<br />

L’athlète de pointe est souvent loin de chez<br />

elle, pour des camps d’entraînement et de<br />

nombreuses compétitions. Mais elle revient<br />

toujours volontiers : « Je savoure le paysage<br />

varié et la paix dans l’Emmental. C‘est<br />

agréablement tranquille ici – et pourtant, la<br />

vie citadine de <strong>Bern</strong>e n’est pas loin. »<br />

Renseignements<br />

www.emmental.ch


Page 31 Vie : ce qui nouS Émeut<br />

le sens des plaisirs sensuels<br />

La passion de camille Bloch pour le chocolat<br />

Votre premier morceau de chocolat était-il tendre et sucré ? Dur et amer ? Poisseux, avec<br />

un parfum de grand-mère ? Le chocolat est chargé d’émotions. Grâce à Tobler et Camille<br />

Bloch, on le sait bien dans le canton de <strong>Bern</strong>e, berceau et avenir du chocolat suisse.<br />

Pour Daniel Bloch, CEO de Camille Bloch<br />

et petit-fils du fondateur, le chocolat est<br />

une constante de la nature. Mais il n’a pas<br />

désappris à le laisser fondre sur sa langue.<br />

« Le matin, je mange volontiers du chocolat<br />

au lait ou du Ragusa, le soir, je passe au<br />

chocolat à la liqueur – mais je n’accomplis<br />

pas la totalité du cycle tous les jours. »<br />

L’entreprise Camille Bloch doit son renom<br />

au Ragusa, une friandise née de la pénurie<br />

pendant la seconde guerre mondiale, il<br />

était difficile de se procurer du cacao. Camille<br />

Bloch importa des noisettes de Turquie,<br />

qui était neutre, et créa la première<br />

barre pralinée de Suisse. C’était en 1942.<br />

Ragusa n’a plus changé depuis.<br />

Cela fait partie de la philosophie Bloch.<br />

L’entreprise familiale produit une centaine<br />

de chocolats différents, de la fève au produit<br />

fini. Une fois qu’une spécialité est lancée<br />

sur le marché, la recette ne change<br />

faits et chiffres<br />

Consommation de chocolat en<br />

kilos par habitant (2005)<br />

Suisse: 11,9 (2006)<br />

Allemagne : 11,1<br />

Belgique : 11,0<br />

Royaume-Uni : 10,2<br />

Autriche : 9,4<br />

Irlande : 8,8<br />

Norvège : 8,5<br />

Danemark : 7,7<br />

France : 6,8<br />

Finlande : 6,8<br />

Suède : 6,8<br />

Etats-Unis : 5,6<br />

Australie : 5,3<br />

Italie : 4,3<br />

Espagne : 3,1<br />

Pays-Bas : 2,9<br />

Japon : 2,2<br />

Source: www.wikipedia.de<br />

plus. « Tout change », dit Daniel Bloch.<br />

« Le chocolat au moins doit rester pareil à<br />

lui-même. Nos clients ne veulent pas du<br />

nouveau en permanence. Ils tiennent à leur<br />

chocolat. » Ce qui n‘empêche pas Camille<br />

Bloch de nous réserver des surprises chocolatées.<br />

12 des 180 employés travaillent au<br />

développement de nouveaux délices, tels<br />

que les bouchées à la grappa ou les chocolats<br />

fourrés. La prochaine nouveauté : Ragusa<br />

au chocolat noir.<br />

Du chocolat auquel on tient<br />

Deux fois par an, Camille Bloch produit du<br />

chocolat cachère. La production ordinaire<br />

s’arrête alors pendant deux semaines.<br />

« Nous maîtrisons également de telles spécialités<br />

», dit Daniel Bloch. N’en déplaise<br />

aux adeptes de la vogue fitness, vers 1800,<br />

le chocolat était vendu comme fortifiant, on<br />

lui prête des effets antihypertenseurs et<br />

aphrodisiaques. Daniel Bloch : « Le choco-<br />

lat donne de l’énergie et met de bonne<br />

humeur. Mais c’est une denrée de luxe. Il<br />

ne faut pas en engloutir des quantités,<br />

mais lui préserver son caractère spécial en<br />

le dégustant de façon consciente. » Il est<br />

vrai qu’il est plus doux de pécher en toute<br />

conscience. Car la saveur du morceau de<br />

chocolat que l’on glisse dans la bouche<br />

sans réfléchir est vite oubliée, mais les remords<br />

persistent pendant des heures. Et<br />

les calories encore plus longtemps.<br />

Renseignements<br />

www.camillebloch.ch<br />

chocoLat pLaisir :<br />

« il faut SaVoir gÉrer le<br />

chocolat », dit daniel<br />

Bloch, 44 anS. on le Voit<br />

ici Pour une foiS non<br />

PaS deBout derrière leS<br />

chocolatS camille Bloch,<br />

maiS aSSiS au « reStaurant<br />

zum ÄuSSeren Stand »<br />

à <strong>Bern</strong>e.


Vie : ce qui nouS Émeut Page 32<br />

une passion à accrocher<br />

Johanna Bürgi-Bigler et sa collection klee<br />

Un mot en sept lettres pour « collection d’œuvres d’un artiste contemporain inconnu, considéré<br />

par les experts comme un « barbouilleur dérangé » ? Non, il n’est pas question<br />

de « démence », mais de « passion ». Et d‘ Olga Johanna Bürgi-Bigler, qui s’est prise de<br />

passion pour les tableaux de Paul Klee bien avant la percée de l’artiste.<br />

Johanna Bürgi-Bigler, dite Hanni, naît en<br />

1880 à <strong>Bern</strong>e. Elle grandit avec huit frères<br />

et sœurs dans une famille d’aubergistes,<br />

mais elle a le goût des arts. Le comptoir et<br />

le tablier de serveuse ne la tentent guère.<br />

A 18 ans, elle épouse l‘architecte et entrepreneur<br />

en bâtiment Alfred Bürgi et s‘élève<br />

ainsi dans les milieux de la grande bourgeoisie,<br />

où il est de bon ton de faire de la<br />

musique et de s‘intéresser à la littérature et<br />

aux beaux-arts. Lors de leçons de chant<br />

chez le professeur de musique Hans Klee,<br />

Hanni fait entre 1902 et 1904 la connaissance<br />

de son fils Paul Klee et de Lily sa<br />

belle-fille. Une profonde amitié se développe<br />

entre Hanni et le jeune couple. Paul<br />

a tout juste un an de plus que Hanni. Tous<br />

deux aiment la peinture, la musique et le<br />

théâtre. Même si Hanni et Paul se vouvoient<br />

(ils le feront toute leur vie), ils vivent<br />

dans le même univers des sens. En 1909,<br />

Hanni et son mari Alfred achètent le premier<br />

dessin de Klee. Six ans plus tard, elle<br />

acquiert trois aquarelles noires. Klee lui of-<br />

fre en plus un dessin – c’est son premier<br />

cadeau à sa mécène. Après la mort précoce<br />

de son mari en 1919, Hanni laisse<br />

libre cours à son amour de l’art de Klee.<br />

Lorsqu’elle dépense peu après la mort<br />

d’Alfred 700 francs pour trois aquarelles, le<br />

conseil de famille se réunit : il est question<br />

de mettre Hanni sous tutelle. Car elle a<br />

trois enfants mineurs à charge. Mais on<br />

s’en tient à un avertissement – et la collection<br />

continue.<br />

Le pouvoir des tableaux<br />

Comme membre de la société Klee fondée<br />

en 1925, Hanni Bürgi s’engage à verser à<br />

Klee tous les mois au moins 50 Reichsmark,<br />

soit environ 60 francs. En contrepartie,<br />

elle a droit à la fin de l’année à des œuvres<br />

de la valeur du montant versé. Le<br />

compte de Hanni est souvent à découvert,<br />

car les tableaux de Klee exercent sur elle<br />

un attrait magique : « […] le tableau m’intéresse<br />

à tel point que je ne pouvais absolument<br />

pas le remettre dans le carton », écritelle<br />

à Klee en janvier 1933. Elle achète la<br />

plupart des tableaux directement à l’artiste,<br />

qui lui accorde des conditions spéciales.<br />

« Pour Mme Bürgi, les anciens prix de 60<br />

francs le feuillet s’appliquent », note Klee en<br />

1921 à l’intention de sa sœur Mathilde.<br />

« Hanni Bürgi fréquentait régulièrement<br />

l’atelier de Klee », raconte Christoph Bürgi,<br />

son petit-fils. « Klee lui montrait certainement<br />

son travail en cours, surtout ce qu’il<br />

jugeait particulièrement réussi. » Les visites<br />

à l’atelier donnent souvent envie à Hanni de<br />

posséder les tableaux. En 30 ans environ,<br />

elle réunit ainsi 68 œuvres de l’artiste, la<br />

deuxième collection de Klee au monde.<br />

accrochée :<br />

Portrait de hanni BÜrgi<br />

Par Son amie alice<br />

Bailly. le taBleau,<br />

ProPriÉtÉ de la famille<br />

BÜrgi, n’a PaS ÉtÉ exPoSÉ<br />

PuBliquement à ce jour.


Page 33 Vie : ce qui nouS Émeut<br />

Pour Hanni Bürgi, un tableau n’est pas un<br />

placement. Il ne faut pas confondre son<br />

sens de la qualité artistique et son amour<br />

de la beauté avec le sens des affaires. Ce<br />

n’est qu’à partir des années 1950 que les<br />

œuvres de Paul Klee ont atteint des prix<br />

élevés. « Au début du XXe siècle, personne<br />

ne s’attendait à ce que ses tableaux prennent<br />

de la valeur », dit Christoph Bürgi. Certes,<br />

de son vivant, Klee participe déjà à<br />

plusieurs grandes expositions et enseigne<br />

au Bauhaus à Weimar et à Dessau. Mais il<br />

ne connaît ses premiers succès de vente<br />

qu’à partir de 1917. Jusqu’alors, c’est la<br />

pianiste Lily Klee qui subvient aux besoins<br />

du couple. Beaucoup de ses contemporains<br />

considèrent Klee comme un barbouilleur<br />

dérangé et un esprit malade. En<br />

1937, les nazis présentent ses tableaux<br />

dans le cadre de l’exposition des « Arts dégénérés<br />

». En Suisse également, Klee reste<br />

incompris : en 1940, la « Neue Zürcher<br />

Zeitung » qualifie son exposition de « jardin<br />

de schizophrène minable ».<br />

” Tel est le sens du moment<br />

heureux : la couleur<br />

et moi sommes un.<br />

Je suis peintre.<br />

paUL kLEE ”<br />

Mais Hanni Bürgi reste fidèle à Klee. « Un<br />

vrai collectionneur ne se laisse pas décourager<br />

», dit Christoph Bürgi, lui-même collectionneur<br />

d’art. « Il croit à ‹ son › artiste<br />

et fait confiance à ce qu’il ressent, envers<br />

et contre tous. » La passion alliée au courage<br />

– voilà ce qui anime Hanni Bürgi. Non<br />

seulement elle ose préférer les tableaux de<br />

Klee aux paysages traditionnels mais, au<br />

titre de membre des associations « Verein<br />

<strong>Bern</strong>er Kunsthalle » et « Association des<br />

amis du Musée des Beaux-Arts de <strong>Bern</strong>e<br />

», elle soutient son ami. Grâce à ses efforts,<br />

la Kunsthalle de <strong>Bern</strong>e présente en 1935<br />

la première grande exposition Klee en<br />

Suisse. Hanni ne se restreint pas à Klee :<br />

elle achète également des œuvres d’Alice<br />

Bailly et de Louis Moilliet, mais pas celles<br />

des amis de Klee – Franz Marc, August<br />

Macke et Vassily Kandinsky. « Son expressionniste<br />

», c’est Paul Klee. Lui seul. Lorsque<br />

Klee, attaqué par les nazis, revient en<br />

Suisse en 1933, Hanni et son fils Rolf<br />

s’emploient en faveur de Klee et de son<br />

épouse. Klee, de son côté, se soucie du<br />

bien-être de son amie. Dans une phase de<br />

dépression, il lui envoie pour Noël 1934,<br />

avec l’œuvre « entouré d’obscurité », un<br />

rayon de lumière. Brun-roux sur les bords,<br />

le tableau s’éclaire et s’égaye vers le centre,<br />

où virevoltent des touches de bleu, de<br />

rouge, de jaune et de vert. En y regardant<br />

de près, on découvre le phoenix dans ce<br />

tourbillon de couleurs. La victoire sur la<br />

tristesse.<br />

La puissance de la passion<br />

Qu’est-ce qui, dans les œuvres de Klee, a<br />

tellement fasciné Hanni Bürgi, l‘incitant à<br />

lui rester fidèle en dépit de toutes les critiques<br />

? Ni sa famille ni son éducation n’ont<br />

pu lui apprendre à apprécier l‘art, à situer<br />

une œuvre ou à se pencher sur de nouvelles<br />

formes d‘expression artistique. L’expertise<br />

était remplacée chez elle par un<br />

sens instinctif de l’art, guidé par l’émotion,<br />

le goût de la beauté. « Hanni ne s’intéressait<br />

pas seulement à la peinture. Elle donnait<br />

également à de jeunes musiciens l’occasion<br />

de se produire chez elle. C’était sa<br />

façon de participer à l’art », dit Christoph<br />

Bürgi. « On ne saurait dire d’où lui venait<br />

ce feu intérieur. » Mais il a fait de Hanni<br />

Bürgi l’une des rares clairvoyantes parmi<br />

des aveugles. Ou, pour paraphraser Paul<br />

Klee : elle était, avec son cœur, plus proche<br />

de la Création que d’autres.<br />

faits et chiffres<br />

accrocheur :<br />

le « zentrum Paul klee »<br />

à <strong>Bern</strong>e aBrite, aVec PrèS<br />

de 4000 œuVreS, la PluS<br />

grande collection klee au<br />

monde. ici, « inSula dulcamara<br />

», 1938, accroche<br />

le regard deS ViSiteurS.<br />

Paul Klee : * 1879 à Münchenbuchsee<br />

près de <strong>Bern</strong>e, † 1940 à<br />

Locarno ; Johanna Bürgi-Bigler :<br />

* 1880 à Waldegg près de <strong>Bern</strong>e,<br />

† 1938 à Ostermundingen près de<br />

<strong>Bern</strong>e ; Lily Klee : * 1876 à Munich,<br />

† 1946 à <strong>Bern</strong>e<br />

Hanna Bürgi a transmis sa passion à<br />

son fils cadet Rolf, le père de Christoph<br />

Bürgi. Il était un bon ami de Paul<br />

Klee et s’est fait un nom non seulement<br />

comme collectionneur, mais<br />

aussi au titre d’initiateur de la Fondation<br />

Paul Klee. Cette fondation<br />

constitue aujourd’hui la base du fonds<br />

du « Zentrum Paul Klee » à <strong>Bern</strong>e.


Vie : ce qui nouS Émeut Page 34<br />

au service des entreprises<br />

comment la promotion économique du canton de <strong>Bern</strong>e sélectionne ses bénéficiaires<br />

La Promotion économique du canton de <strong>Bern</strong>e (PEB) apporte<br />

soutien financier et expertise aux entreprises. Son directeur<br />

Denis Grisel explique les critères de l’aide.<br />

Quelle est l’idée fondamentale du soutien<br />

aux entreprises qui souhaitent s’engager<br />

dans le canton de <strong>Bern</strong>e ?<br />

« Par la promotion d’entreprises, la PEB<br />

entend soutenir le développement économique<br />

durable du canton de <strong>Bern</strong>e. L’axe<br />

principal de nos activités est le soutien<br />

d’entreprises bernoises. En outre, nous<br />

souhaitons encourager des entreprises<br />

étrangères à s’implanter dans le canton.<br />

La PEB veut être le guichet unique pour<br />

toutes les prestations au service des entreprises.<br />

Pour les services que nous ne pouvons<br />

pas offrir nous-mêmes, nous coopérons<br />

avec des partenaires. »<br />

Quel genre d’entreprises<br />

la PEB soutient-elle ?<br />

« Nos prestations de base, telles que l’assistance-conseil<br />

ou la médiation, sont<br />

ouvertes à toute entreprise. Pour les entreprises<br />

innovantes ou orientées vers l’exportation<br />

et qui souhaitent réaliser des<br />

projets ayant un impact économique important<br />

pour le canton, nous proposons en<br />

outre des services financiers, sous forme<br />

d’aide au financement et d’avantages fis-<br />

” Le canton de <strong>Bern</strong>e<br />

est un site idéal pour<br />

sièges centraux ou<br />

Shared Services européens.<br />

”<br />

caux. Nous nous intéressons tout particulièrement<br />

aux entreprises des secteurs industrie<br />

de précision, télématique, technique<br />

médicale, services, technologie environnementale<br />

et design. Le canton de <strong>Bern</strong>e est<br />

également un site idéal pour sièges centraux<br />

européens. »<br />

Peu importe donc d’où viennent les<br />

entreprises – à condition qu’elles veuillent<br />

s’installer dans le canton ?<br />

« Nous nous intéressons aux projets durables.<br />

Les entreprises n’ont pas en soi droit<br />

à une aide financière de la part du canton.<br />

Nous étudions les requêtes des entreprises<br />

en fonction de nos critères de promotion.<br />

Si ceux-ci sont satisfaits, nous pouvons<br />

établir une offre. »<br />

Votre offre de promotion comprend<br />

l’assistance-conseil. Exercez-vous une<br />

influence thématique ou stratégique sur<br />

les entreprises promues?<br />

« Non, nous ne nous ingérons pas dans la<br />

liberté d’entreprise. Notre assistanceconseil<br />

consiste surtout à aider à trouver<br />

des contacts, des immeubles et des terrains.<br />

Par ailleurs, nous ‹ ouvrons des portes<br />

› au sein de l‘administration. Pour les<br />

start-ups et les PME bernoises, notre partenaire<br />

innoBE AG propose une consultation<br />

initiale sur des questions de gestion et<br />

de technologie. Cette consultation est gratuite.<br />

»<br />

Comment une entreprise américaine saitelle<br />

s’il vaut mieux s’installer à Bienne ou<br />

à Thoune ?<br />

« Notre expérience montre que les entreprises<br />

ont une idée claire des conditions<br />

que doit remplir leur futur site d’implantation.<br />

Nous leur présentons dans le canton<br />

de <strong>Bern</strong>e divers sites répondant le mieux à<br />

ces critères. Mais c’est l’entreprise ellemême<br />

qui décide où elle va s’installer. »<br />

Aidez-vous les entreprises étrangères à<br />

recruter une main-d’œuvre qualifiée, à<br />

obtenir des autorisations, à élucider les<br />

questions juridiques ou fiscales ?<br />

« Oui, nous servons d‘intermédiaire, accompagnant<br />

et coordonnant des contacts<br />

avec des agences de placement, des juristes<br />

ou des experts-comptables, ou avec<br />

des administrations telles que l’Office fédéral<br />

des migrations ou l’administration<br />

fiscale. »<br />

Quels critères doit remplir une entreprise<br />

pour bénéficier de la promotion de<br />

la PEB ?<br />

« Pour l’aide au financement et les avanta-<br />

FLux perpétueL :<br />

celui de l’aar, maiS auS-<br />

Si celui deS fondS et deS<br />

informationS Pour entre-<br />

PriSeS innoVanteS. grÂce<br />

à la PeB.<br />

ges fiscaux, les conditions sont les suivantes<br />

: maintien et création d’emplois, investissements<br />

prévus et nouveauté de l’objet<br />

de l’entreprise. Par ailleurs, le financement<br />

d’ensemble doit être assuré, et l’entreprise<br />

doit viser des marchés nationaux ou internationaux,<br />

afin d’éviter une distorsion de la<br />

concurrence dans le canton. Depuis juillet<br />

2007, nos critères englobent également la<br />

gestion durable de l’entreprise, donc la<br />

responsabilité sociale et la gestion responsable<br />

des ressources naturelles. »<br />

” Nous vérifions<br />

également, si une<br />

entreprise assume<br />

une responsabilité<br />

sociale. ”<br />

De quel budget annuel disposez-vous<br />

pour la promotion d’entreprises ?<br />

« Notre budget pour la promotion d’entreprises<br />

individuelles s’élève en 2008 à quatre<br />

millions de francs. »<br />

Combien d‘entreprises aidez-vous<br />

par an ?<br />

« Le nombre des entreprises bénéficiaires<br />

varie d’une année à l’autre. En 2007, nous<br />

avons assisté 53 entreprises étrangères et<br />

bernoises. »<br />

Suivez-vous ultérieurement le développement<br />

des entreprises promues ?<br />

« Le canton de <strong>Bern</strong>e est l’un des rares<br />

cantons suisses qui informe tous les ans<br />

sur les impacts réels de ses contributions<br />

d’encouragement. Les entreprises qui ont<br />

bénéficié de notre aide financière nous<br />

soumettent annuellement un rapport sur<br />

l’évolution de leurs projets. Nous publions<br />

ces résultats dans notre bilan effectif. »<br />

Renseignements<br />

Que dois-je faire pour obtenir une promotion de<br />

la PEB ? Renseignements complémentaires sur<br />

www.berneinvest.com


Page 35 Vie : ce qui nouS Émeut<br />

contacts<br />

Promotion économique du canton<br />

de <strong>Bern</strong>e<br />

Denis Grisel<br />

Directeur PEB<br />

Münsterplatz 3<br />

CH-3011 <strong>Bern</strong>e<br />

Téléphone : +41 31 633 41 20<br />

Robert-Walser-Platz 7<br />

CH-2503 Bienne<br />

Téléphone : +41 32 321 59 50<br />

Internet : www.berneinvest.com<br />

info@berneinvest.com<br />

Représentant en Allemagne<br />

Trutzhard Matzen<br />

Am Hasengarten 40<br />

D-38126 Braunschweig<br />

Téléphone : +49 531 68 14 55<br />

trutzhard.matzen@berneinvest.com<br />

Représentant en France<br />

Thomas Bohn<br />

90 Avenue Lanessan<br />

F-69410 Champagne<br />

au Mont d‘Or (Lyon)<br />

Téléphone : + 33 4 37 49 13 59<br />

thomas.bohn@berneinvest.com<br />

Représentant en Italie<br />

Vincenzo Caci<br />

BEDA Milano<br />

Via Monza 59<br />

I-20096 Pioltello (MI)<br />

Téléphone : +39 2 92 16 56 79<br />

vincenzo.caci@berneinvest-agents.com<br />

Représentant aux Etats-Unis<br />

Côte Est :<br />

Alan Parter<br />

Parter International Inc.<br />

488 Madison Avenue, 23rd floor<br />

New York, NY 10022<br />

Téléphone : +1 212 867 17 17<br />

alan.parter@berneinvest-agents.com<br />

Côte Ouest :<br />

Mark White<br />

110 Newport Center Drive, Suite 200<br />

Newport Beach, CA 92660<br />

Téléphone : +1 949 395 06 42<br />

mark.white@berneinvest-agents.com<br />

www.berneinvest.com


agenda : manifeStationS danS le canton de <strong>Bern</strong>e Page 36<br />

manifestations dans le canton de berne<br />

2008<br />

MARS<br />

Interlaken : du 1er au 20 mars<br />

Interlaken Classics<br />

www.interlaken-classics.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : du 3 au 7 mars<br />

Journées de la télématique<br />

www.telematiktage.ch<br />

Bévilard : du 20 au 23 mars<br />

Festival USINESONORE<br />

www.usinesonore.ch<br />

Kleine Scheidegg : 29 mars<br />

11e SnowpenAir 2008<br />

www.snowpenair.ch<br />

AVRIL<br />

Thoune : du 3 au 6 avril<br />

Exposition internationale<br />

d’orchidées 2008<br />

www.orchideenausstellung.ch<br />

Bienne : 24 avril<br />

8e Marketing Event seelandais<br />

www.smc-biel.ch<br />

MAI<br />

<strong>Bern</strong>e : 5 mai<br />

<strong>Bern</strong>e Cluster Day<br />

www.berneinvest.com/bcd08<br />

<strong>Bern</strong>e : 10 mai<br />

27e Grand Prix de <strong>Bern</strong>e<br />

www.gpbern.ch<br />

Moutier : du 20 au 24 mai<br />

SIAMS 2007 –<br />

Salon de la microtechnique<br />

www.siams.ch<br />

Thoune : du 22 au 23 mai<br />

Swiss Economic Forum (SEF)<br />

www.swisseconomic.ch<br />

JUIN<br />

<strong>Bern</strong>e : 3 et 4 juin<br />

« <strong>Bern</strong>er Politgespräche »<br />

www.bernerpolitgespraeche.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : 9 juin<br />

Match de groupe de l’Euro 08 :<br />

Hollande – Italie<br />

www.stadedesuisse.ch<br />

Neuchâtel / Jura bernois : du 12 au 13 juin<br />

Watch Valley Bike Marathon<br />

www.watchvalley-bikemarathon.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : 13 juin<br />

Match de groupe de l’Euro 08 :<br />

Hollande – France<br />

www.stadedesuisse.ch<br />

Bienne : du 13 au 14 juin<br />

Courses de Bienne 2008<br />

www.100km.ch<br />

Interlaken : du 13 au 15 juin<br />

Greenfield Festival<br />

www.greenfieldfestival.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : 17 juin<br />

Match de groupe de l’Euro 08 :<br />

Hollande – Roumanie<br />

www.stadedesuisse.ch<br />

JUILLET<br />

Thoune / Interlaken : du 4 au 12 juillet<br />

Jungfrau Music Festival<br />

www.jungfrau-music-festival.ch<br />

Gstaad : du 5 au 13 juillet<br />

Allianz Suisse Open<br />

www.allianzsuisseopengstaad.com<br />

Thoune : du 15 juillet au 30 août<br />

Festival de Thoune – West Side Story<br />

www.thunerseespiele.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : du 17 au 20 juillet<br />

Gurtenfestival<br />

www.gurtenfestival.ch<br />

grand Prix de <strong>Bern</strong>e<br />

l’euro 08 au Stade de SuiSSe<br />

SwiSS economic forum<br />

gurtenfeStiVal, <strong>Bern</strong>e


Page 37 agenda : manifeStationS danS le canton de <strong>Bern</strong>e<br />

AOÛT<br />

Thoune : 8 et 9 août<br />

Fête de Thoune avec feu d’artifice<br />

www.thunfest.ch<br />

Grindelwald : 17 août<br />

Eiger Bike Challenge<br />

www.eigerbike.ch<br />

Mürren / Schilthorn : 22 et 23 août<br />

Inferno-Triathlon<br />

www.inferno.ch<br />

SEPTEMBRE<br />

Interlaken : 6 septembre<br />

16e marathon de la Jungfrau<br />

www.jungfrau-marathon.ch<br />

Moutier : 6 et 7 septembre<br />

Championnat du monde de vélo trial<br />

www.swisstrial.ch<br />

<strong>Bern</strong>e : du 13 au 19 septembre<br />

Biennale de <strong>Bern</strong>e 08<br />

www.berninfo.com<br />

OCTOBRE<br />

Ringgenberg : 12 octobre<br />

Tour du lac de Brienz<br />

www.brienzerseelauf.ch<br />

Langenthal : 18 octobre<br />

Marché du carnaval<br />

www.fasnachtsmarkt.ch<br />

impressum<br />

<strong>Bern</strong>e : octobre 2008<br />

International Business Cocktail <strong>Bern</strong>e<br />

www.berninvest.com/ibc08<br />

NOVEMBRE<br />

<strong>Bern</strong>e : 24 novembre<br />

Zibelemärit (marché aux oignons)<br />

www.berninfo.com<br />

<strong>Bern</strong>e : du 29 novembre au 29 décembre<br />

Marchés de Noël<br />

www.berninfo.com<br />

DÉCEMBRE<br />

Interlaken : décembre 2008<br />

Marché de Noël<br />

www.interlaken-gemeinde.ch/<br />

christchindlimaerit<br />

Soleure : décembre 2008<br />

Marché de la Saint-Nicolas<br />

www.friedhofplatz.ch/chlause.html<br />

Bienne : décembre 2008<br />

Marché de Noël<br />

www.weihnachtsmarkt-biel.ch<br />

Renseignements<br />

www.berneinvest.com<br />

www.be.ch<br />

www.berninfo.com<br />

www.biel-seeland.ch<br />

www.emmental.ch<br />

www.jurabernois.ch<br />

www.oberaargau.ch<br />

www.thun.ch<br />

marathon de la jungfrau<br />

joyeux carnaVal<br />

marchÉ de noël de Bienne<br />

Editeur : Promotion économique du canton de <strong>Bern</strong>e (PEB), Denis Grisel (directeur PEB), Virve Resta (cheffe de la communication), Münsterplatz 3, CH-3011 <strong>Bern</strong>e, téléphone :<br />

+41 31 633 41 20, Internet : www.berneinvest.com, courriel : info@berneinvest.com Réalisation : Denon Publizistik AG, Hauptplatz 5, CH-8640 Rapperswil-Jona, téléphone<br />

: +41 55 220 81 88, Internet : www.denon.ch Chef de projet : Christoph Hämmig, christoph.haemmig@denon.ch Rédactrice en chef : Anne-Friederike Wilhelm,<br />

friederike.wilhelm@denon.ch Direction artistique et maquette : Maya Schneeberger, maya.schneeberger@denon.ch ; Manuel Rohrer, manuel.rohrer@denon.ch Impression<br />

: Stämpfli Publications SA, Wölflistrasse 1, CH-3001 <strong>Bern</strong>e. Imprimé sur papier certifié FSC. Traduction: Team Übersetzer, Turmholzweg 3, CH-3173 Oberwangen.<br />

Tirage et mode de parution : « bernecapitalarea – magazine de l’économie, des sciences et de la vie dans le canton de <strong>Bern</strong>e, Suisse » est publié une fois l’an en allemand,<br />

français et anglais et tiré à 12 000 exemplaires. Crédits photographiques : © Christoph Grünig (S. 3, 5, 10, 11, 12, 14, 16, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 31, 36), © Marc Wetli<br />

(S. 3, 8, 9), © Marcus Gyger (Titelbild, S.6, 7), © Daniel Wenger (S. 3, 28, 29), © Alinghi (S. 17), © Photopress (S. 30), © Media Euro<br />

08 <strong>Bern</strong> (S. 30, 35), © Christoph Bürgi (S. 32), © Swiss Image (S. 37), © Swiss Economic Forum (S. 36), © <strong>Bern</strong> Tourismus (S. 36,<br />

37), © Tourismus Biel Seeland (S. 37), © Bellevue <strong>Bern</strong> (S. 38), © Getty Images (S. 13), © Keystone (S. 15, 18, 19, 26, 27, 33)<br />

SQS-COC-23903<br />

Tous droits réservés. Reproduction uniquement sur autorisation expresse de l’éditeur et de la rédactrice en chef.


jeu-concourS : gagner aVec PaSSion Page 38<br />

week-end de rêve dans un hôtel de luxe à gagner<br />

détente et art de vivre au Grandhotel Bellevue à <strong>Bern</strong>e<br />

Trouvez le mot caché et gagnez un merveilleux<br />

week-end pour deux personnes au<br />

Grandhotel Bellevue à <strong>Bern</strong>e (deux nuits<br />

en chambre double, du vendredi au dimanche,<br />

sauf jours de fête). Ce palace<br />

classique est situé au cœur de la ville, directement<br />

à côté du Palais fédéral.<br />

Le jour de votre arrivée, on vous accueillera<br />

avec une coupe de champagne. Depuis<br />

votre chambre tout confort, vous jouirez<br />

d’une vue superbe sur l’Aar et les Alpes<br />

bernoises. Un dîner quatre services au restaurant<br />

gastronomique « La Terrasse » et<br />

un petit-déjeuner équilibré vous mettront<br />

en forme pour partir à la découverte de<br />

<strong>Bern</strong>e. Directement devant l’hôtel, les arcades<br />

avec leurs possibilités de shopping<br />

vous attendent, et au bout de quelques<br />

pas, vous vous retrouvez en plein dans la<br />

vie culturelle de la ville.


Page 39 Jeu-concours : gagner avec Passion<br />

Comment gagner : chacune des définitions<br />

ci-dessous correspond à un terme qui représente<br />

l’un des thèmes de ce numéro de<br />

bernecapitalarea. Inscrivez tout simplement<br />

les mots cherchés dans la grille. Les<br />

cases numérotées donnent, dans l’ordre,<br />

la solution. Bonne chance !<br />

1. Une force irrésistible qui ne vous lâche<br />

plus.<br />

2. Sans elle, rien ne va. Et les ténèbres<br />

règnent.<br />

3. Le football en est un.<br />

4. Elle est la première boisson sportive du<br />

monde.<br />

5. Il est propulsé par la force humaine.<br />

Envoyez la solution par courriel à<br />

chance@berneinvest.com ou inscrivez-la<br />

sur la page-réponse<br />

www.berneinvest.com/chance. La<br />

date limite d’envoi est le 31 juillet<br />

2008.<br />

Le gagnant sera tiré au sort parmi toutes<br />

les bonnes réponses, et informé par écrit.<br />

4.<br />

3.<br />

3<br />

1 2 3 4 5<br />

dans le canton de <strong>Bern</strong>e.<br />

Le personnel de la Promotion économique du canton de <strong>Bern</strong>e et de Denon Publizistik AG est exclu de la participation. Un versement en espèces du prix n’est pas possible.<br />

La voie juridique est exclue.<br />

2<br />

1.<br />

2<br />

4<br />

5.<br />

1<br />

5<br />

2.


www.rado.com CERAMICA CHRONOGRAPH JUBILÉ

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