La passion du goût - Hotellerie et Gastronomie Verlag
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luxe<br />
Un hors-série de <strong>Hotellerie</strong> <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Hebdo, octobre 2012<br />
Reportages | Informations | Réflexions | Pro<strong>du</strong>its | Rec<strong>et</strong>tes
Impressum<br />
Editeur<br />
Hotel & Gastro Union<br />
Adligenswilerstrasse 22<br />
6002 Lucerne<br />
Tél. 041 418 22 22 (Lucerne)<br />
Tél. 021 616 27 07 (<strong>La</strong>usanne)<br />
info@hotelgastrounion.ch<br />
www.hotelgastrounion.ch<br />
Rédaction<br />
Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> <strong>Verlag</strong><br />
Adligenswilerstrasse 29/27<br />
6006 Lucerne<br />
Tél. 041 418 24 40<br />
Fax 041 418 24 71<br />
jörg.ruppelt@hotellerie-<strong>et</strong>-gastronomie.ch<br />
www.hotellerie-<strong>et</strong>-gastronomie.ch<br />
Direction<br />
Philipp Bitzer, Michael Gollong (Directeur adjoint)<br />
Rédacteurs en chef<br />
Jörg Ruppelt, Ruth Marending (Rédactrice<br />
en chef adjointe), Christian Greder (Rédacteur<br />
en chef Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Zeitung)<br />
Rédaction de Lucerne<br />
Bernad<strong>et</strong>te Bissig, Riccarda Frei, Mario Gsell,<br />
Sarah Sidler, Rosaria Pasquariello (online),<br />
Giuseppe Pennisi (page italienne)<br />
Rédaction de <strong>La</strong>usanne<br />
Patrick Claud<strong>et</strong>, Blaise Guignard (Directeur de la<br />
rédaction Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Hebdo),<br />
<strong>La</strong>urent Schlittler<br />
Vente<br />
Jörg Greder (Chef des ventes),<br />
Gabriel Tinguely, Josef Wolf<br />
Correcteur<br />
Blaise Guignard<br />
Tra<strong>du</strong>ction<br />
Bertrand Denzler<br />
Conception graphique <strong>et</strong> maqu<strong>et</strong>te<br />
Spot Werbung, St. Moritz<br />
Impression<br />
AVD Goldach, Goldach<br />
Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Hebdo<br />
Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Hebdo est une publication<br />
de Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Edition, dont le siège<br />
est à Lucerne. Il s’agit de l’hebdomadaire le plus lu de<br />
la branche de l’hôtellerie-restauration suisse. Selon<br />
l’institut Recherches <strong>et</strong> études des médias publicitaires<br />
REMP, son tirage certifié est de plus de 25 000<br />
exemplaires <strong>et</strong> il totalise plus de 100 000 lecteurs<br />
par semaine.<br />
«Bookl<strong>et</strong>s» hors-série<br />
De temps à autre, Hôtellerie <strong>et</strong> <strong>Gastronomie</strong> Hebdo<br />
publie également des hors-série sous forme de<br />
«bookl<strong>et</strong>s». Ce hors-série, intitulé «luxe», s’intéresse<br />
aux pro<strong>du</strong>its de luxe. D’autres publications de<br />
ce genre, consacrées à d’autres suj<strong>et</strong>s, suivront.<br />
Tous droits réservés. Toute utilisation des contenus<br />
rédactionnels doit préalablement faire l’obj<strong>et</strong> d’une<br />
autorisation écrite de la rédaction. Les annonces figurant<br />
dans c<strong>et</strong>te publication ne peuvent en aucun<br />
cas être copiées, r<strong>et</strong>ravaillées ou utilisées de quelque<br />
manière que soit, intégralement ou partiellement, par<br />
des tiers.<br />
Imprimé<br />
en Suisse<br />
Editorial<br />
Les fêtes de fin d’année approchent. Pour de nombreux<br />
restaurateurs <strong>et</strong> hôteliers, c<strong>et</strong>te période est<br />
idéale pour célébrer les fastes <strong>du</strong> luxe. Mais qu’est-ce<br />
au juste que le luxe? Les pro<strong>du</strong>its de luxe ont deux<br />
caractéristiques: ils sont rares <strong>et</strong> très prisés.<br />
Dans ce hors-série, nous nous intéressons notamment<br />
aux incroyables fromages de Maître Bernard<br />
Antony. Depuis 30 ans, au cœur de l’Alsace, il élève<br />
avec amour des fromages au lait cru non pasteurisé provenant des meilleurs pro<strong>du</strong>cteurs<br />
de France <strong>et</strong> de Navarre. Il propose quelque 120 variétés différentes, que<br />
s’arrachent la fine fleur de l’aristocratie européenne <strong>et</strong> le gratin de la haute cuisine<br />
hexagonale.<br />
Nous vous faisons par ailleurs découvrir une p<strong>et</strong>ite sélection d’eaux-de-vie d’exception.<br />
Aujourd’hui, la vodka est l’un des spiritueux les plus consommés au monde.<br />
Mais il y a vodka <strong>et</strong> vodka. Nous nous sommes concentrés sur les vodkas Premium,<br />
des nectars irrésistibles présentés avec le plus grand soin.<br />
En matière de luxe, l’or n’est jamais loin. C’est ainsi que vous ferez aussi la connaissance<br />
d’eaux-de-vie où dansent des paill<strong>et</strong>tes d’or <strong>et</strong> de corn<strong>et</strong>s enveloppés dans <strong>du</strong><br />
papier doré.<br />
Sans huîtres ni champagne, le luxe ne serait rien. Nous m<strong>et</strong>tons donc le cap sur les<br />
rives de l’île de Sylt, dans la mer des Wadden, où la Dittmeyer’s Austern-Compagnie<br />
cultive des Sylter Royal, que l’on peut déguster dans son Bistro Austermeyer. Et<br />
pour finir, nous sablons le champagne, roi des vins <strong>et</strong> vins des rois, un élixir qui fait<br />
rêver depuis la nuit des temps les amoureux <strong>du</strong> luxe.<br />
Jörg Ruppelt<br />
Rédacteur en chef des magazines<br />
Sommaire<br />
2 Quoi de neuf?<br />
6 Champagne, le vin des rois<br />
10 Maître Antony<br />
14 Ruée vers l’or dans l’Entlebuch<br />
18 Le champignon qui aimait la viande<br />
22 Soleil en bouteille<br />
24 Délices de l’estran<br />
28 Cuisiner en salle<br />
32 Golden Cones pour les buff<strong>et</strong>s de fête<br />
34 Une eau-de-vie sensuelle<br />
38 Advertorials<br />
40 Concours / A venir<br />
LUXE // Editorial & Sommaire<br />
1
01<br />
Culture<br />
japonaise<br />
Ofuro, forme de politesse de furo, désigne<br />
le bain en japonais. Au pays <strong>du</strong> soleil levant,<br />
la toil<strong>et</strong>te est un rituel qui a toujours fait<br />
partie de la vie sociale <strong>et</strong> qui irrigue toute<br />
la culture nippone. C’est ainsi que les baignoires<br />
traditionnelles sont aussi faites pour<br />
se détendre <strong>et</strong> méditer. <strong>La</strong> firme bâloise<br />
Wohngeist propose désormais aux particuliers<br />
<strong>et</strong> aux hôtels de luxe une baignoire<br />
baptisée Ofuro en mélèze sibérien, dessinée<br />
par Matteo Thun. De très belle facture,<br />
elle est longue de 144 cm, large de 80 cm<br />
<strong>et</strong> haute de 59 cm. <strong>La</strong> baignoire Ofuro a<br />
notamment reçu le Design Award 2010<br />
<strong>du</strong> magazine Wallpaper.<br />
www.wohngeist.ch<br />
Quoi de neuf?<br />
<strong>La</strong> cuisine de haut vol, la vraie, suscite l’adhésion totale des<br />
convives <strong>et</strong> ravit tous leurs sens. C’est dans c<strong>et</strong> esprit que,<br />
depuis peu, CCA propose les délices haut de gamme de<br />
la maison Dubno, pionnière en la matière. Il y a là tout ce<br />
dont rêvent les gourm<strong>et</strong>s: saumon frais, caviar, tromp<strong>et</strong>tes<br />
de la mort, bœuf US ou foie gras. <strong>La</strong> gamme Dubno peut<br />
être commandée en toute simplicité auprès de CCA <strong>et</strong> est<br />
livrée sans frais supplémentaires. Avec c<strong>et</strong>te nouvelle Box,<br />
l’assortiment de CCA compte désormais plus de 1500 pro<strong>du</strong>its<br />
de premier choix. Elle vient s’ajouter aux autres<br />
Boxes CCA: FrischFischBox, GeflügelGourm<strong>et</strong>Box,<br />
CanapéGenussBox <strong>et</strong> KaninchenGourm<strong>et</strong>Box.<br />
04<br />
Les beaux bocaux<br />
Très appréciées, les confitures Hero en p<strong>et</strong>its bocaux ont fait peau neuve. Sur<br />
le couvercle <strong>et</strong> l’étiqu<strong>et</strong>te, le fruit est encore plus visible. Et son nom figure en<br />
cinq langues pour une meilleure communication. Avec leur contenance de<br />
28,3 g, ces jolis p<strong>et</strong>its pots sont parfaits pour les hôteliers <strong>et</strong> les restaurateurs qui<br />
accordent de l’importance à la présentation irréprochable de leurs buff<strong>et</strong>s ou<br />
plateaux de p<strong>et</strong>it-déjeuner. Ces confitures de qualité sont déclinées en de<br />
nombreuses variétés auxquelles viennent s’ajouter des nouveautés comme<br />
Miel <strong>et</strong> Nois<strong>et</strong>te-Cacao.<br />
www.fr.gastro.hero.ch<br />
LUXE // Quoi de neuf?<br />
2<br />
02<br />
www.cca-angehrn.ch<br />
03 Crev<strong>et</strong>tes géantes<br />
d’élevage <strong>du</strong>rable<br />
Croquantes de prime abord <strong>et</strong> tendres<br />
à l’intérieur, les crev<strong>et</strong>tes géantes Black Tiger labellisées<br />
Krista proviennent d’élevages traditionnels situés dans les mangroves<br />
<strong>du</strong> Sud-Est asiatique. Elles grandissent dans un environnement naturel<br />
<strong>et</strong> ne reçoivent aucun complément alimentaire. Les fermes aquacoles sont toutes<br />
certifiées FOS <strong>et</strong> satisfont les exigences des plus grandes organisations de protection de<br />
l’environnement en matière de <strong>du</strong>rabilité. Les crev<strong>et</strong>tes sont «récoltées» deux fois par<br />
mois selon un cycle immuable, à la pleine lune <strong>et</strong> à la nouvelle lune, lorsque les courants<br />
des marées sont les plus forts. Elles sont alors immédiatement préparées <strong>et</strong> congelées.<br />
Dyhrberg propose notamment des crev<strong>et</strong>tes géantes Black Tiger entières avec tête,<br />
crues non décortiquées sans tête <strong>et</strong> crues décortiquées avec queue.<br />
www.dyhrberg,ch<br />
Le rêve des gourm<strong>et</strong>s
05<br />
06<br />
Gin aux herbes sauvages<br />
The Botanist, tel est le nom d’un gin Islay pro<strong>du</strong>it en<br />
série limitée par la distillerie Bruichladdich. Outre<br />
des ingrédients traditionnels comme des racines d’iris,<br />
de l’écorce de cannelle ou des graines de coriandre,<br />
le pro<strong>du</strong>cteur utilise pour sa fabrication un mélange<br />
de 22 plantes sauvages autochtones, récoltées à la<br />
main sur les collines venteuses, dans les tourbières <strong>et</strong><br />
le long des côtes de l’île d’Islay, la plus méridionale de<br />
l’archipel des Hébrides. Ce mélange exotique de saison<br />
est ensuite distillé dans un alambic Lomond surnommé Ugly B<strong>et</strong>ty. «B<strong>et</strong>ty<br />
travaille lentement, à son rythme», dit-on chez Bruichladdich. «Elle parvient<br />
ainsi à convaincre en douceur les plantes de libérer leurs extraordinaires arômes.»<br />
Résultat: un gin unique en son genre, complexe <strong>et</strong> sophistiqué, avec<br />
une finale exceptionnelle.<br />
www.lateltin.com<br />
Jambon paradisiaque<br />
«Bienvenue au Paradis» est la devise de Jamones Blázquez, une entreprise<br />
familiale sise à Guijuelo (Salamanque) qui pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong> jambon ibérico depuis<br />
75 ans. Immédiatement reconnaissables à leur long museau, leurs p<strong>et</strong>its yeux<br />
<strong>et</strong> leur couleur foncée, les porcs ibériques appartiennent à la seule race porcine<br />
européenne ayant conservé ses caractéristiques d’origine, contribuant ainsi à la<br />
protection de la biodiversité. Animaux privilégiés, les cerdos ibéricos grandissent<br />
en semi-liberté <strong>et</strong> ne mangent que des aliments naturels. A l’âge a<strong>du</strong>lte, ils<br />
consomment quotidiennement jusqu’à 10 kg de glands chacun <strong>et</strong> chaque bête<br />
a ainsi besoin d’un territoire d’environ 1,5 à 2 hectares pour se nourrir. Afin de<br />
trouver leur bonheur, ils ne cessent de se déplacer, ce qui a un impact positif<br />
sur la qualité de leur viande.<br />
www.casadeljamon.ch<br />
LUXE // Quoi de neuf?<br />
3<br />
07 Finition<br />
luxueuse<br />
Inspirée par le rituel des baristi<br />
professionnels, la marque Nespresso<br />
lance une nouvelle gamme de<br />
machines baptisées Maestria. Hautement<br />
fonctionnelles, elles arborent un<br />
design résolument original dont les<br />
élégantes formes arrondies <strong>et</strong> les boutons<br />
saillants évoquent les percolateurs<br />
des légendaires cafés italiens. Avec leur<br />
finition en aluminium massif, les modèles<br />
Maestria <strong>et</strong> Gran Maestria sont<br />
parfaits pour les bars chics <strong>et</strong><br />
les établissements à la décoration<br />
contemporaine.<br />
www.nestle-nespresso.com
08<br />
Chefs-d’œuvre<br />
en verre<br />
Dans la région <strong>du</strong> Waldviertel, en Basse-<br />
Autriche, la verrerie est une tradition qui<br />
remonte au 14 e siècle. Aujourd’hui encore,<br />
on y crée de très beaux obj<strong>et</strong>s soufflés à<br />
la bouche, prisés des amateurs <strong>du</strong> monde<br />
entier. <strong>La</strong> manufacture Zalto a un principe<br />
des plus simples: la perfection. Ses pro<strong>du</strong>its<br />
affichent un design filigrane qui constitue<br />
un véritable défi pour les souffleurs de verre,<br />
dont le savoir-faire provient en droite<br />
ligne des maîtres-verriers vénitiens de la<br />
Renaissance. Les chefs-d’œuvre de la maison<br />
Zalto se distinguent d’emblée par la<br />
douceur <strong>du</strong> verre au toucher <strong>et</strong> l’équilibre<br />
de leur dessin très élégant. Malgré la finesse<br />
de leurs parois, les verres <strong>et</strong> carafes de la<br />
gamme Denk’Art sont faits pour notre époque:<br />
lavables en machine, ils peuvent être<br />
utilisés tous les jours pendant de longues<br />
années. Ils sont fabriqués sans adjonction<br />
d’oxyde de plomb <strong>et</strong> ne s’opacifient pas.<br />
www.berndorf.ch<br />
Quoi de neuf?<br />
09<br />
Des jus à se damner<br />
<strong>La</strong> nouvelle ligne Turmix Platinum a été développée par des ingénieurs <strong>et</strong> designers<br />
de premier plan. Disponible depuis c<strong>et</strong>te année, elle comprend un mixeur,<br />
un mixeur-plongeur, un mixeur à main <strong>et</strong> un extracteur de jus. Sobres, sans<br />
fonction inutile, ces appareils suisses de toute première qualité se distinguent<br />
par un superbe design. Grâce à son couteau à trois lames<br />
<strong>et</strong> à son puissant moteur, le mixeur-plongeur est<br />
le champion de la purée. Avec son récipient en<br />
verre en forme de trèfle, le mixeur avec couteau<br />
spécial à six lames s’inspire <strong>du</strong> modèle Turmix de<br />
1943. Eminemment pratique, le mixeur à main<br />
est très polyvalent. Quant à l’extracteur de jus,<br />
il est doté d’une râpe circulaire en acier extra<br />
<strong>du</strong>r avec des dents décalées qui perm<strong>et</strong>tent de<br />
préparer de délicieux jus de fruits <strong>et</strong> de légumes<br />
en un temps record.<br />
www.dkbrands.com<br />
10 Grands crus<br />
sud-américains<br />
Aurelio Montes Senior est une légende de la viticulture<br />
chilienne. A la fin des années 1980, il fut licencié par<br />
son employeur car il refusait de continuer à pro<strong>du</strong>ire<br />
des vins de piètre qualité. En 1988, il planta donc<br />
sa propre vigne afin d’élever des crus d’exception.<br />
Aujourd’hui, la maison Montes, désormais dirigée par<br />
Aurelio Junior, est l’une des sociétés viticoles les plus<br />
en vue <strong>du</strong> pays. Elle vend des vins haut de gamme<br />
dans plus de 100 pays <strong>et</strong> exploite des vignobles en<br />
Argentine <strong>et</strong> dans la Nappa Valley.<br />
Son fer de lance est le Montes Alpha M, un grand cru proche<br />
des Bordeaux dont le millésime 2007 s’est vu attribuer 94 points<br />
par Robert Parker. Mais il est utile de préciser qu’il est ven<strong>du</strong> au<br />
prix de 62,80 francs par l’importateur. Nous vous recommandons<br />
aussi le Kaiken Ultra Cabern<strong>et</strong> Sauvignon – Malbec 2009, une excellente<br />
cuvée argentine proposée au prix de 18,70 francs.<br />
LUXE // Quoi de neuf?<br />
4<br />
www.haecky.ch
<strong>La</strong> bière des princes<br />
1598 Fürst Wallerstein Edition Privée était autrefois une boisson réservée aux Princes<br />
d’O<strong>et</strong>tingen-Wallerstein, l’une des plus anciennes familles de l’aristocratie <strong>du</strong> sud de<br />
l’Allemagne. Aujourd’hui, la bière 1598 est proposée aux afficionados <strong>du</strong> monde entier. Brassée<br />
à la main dans le plus pur respect de la rec<strong>et</strong>te originale, elle n’est pro<strong>du</strong>ite qu’une fois par<br />
an, en série limitée, sous la houl<strong>et</strong>te <strong>du</strong> Prince en personne. Reconnaissable à<br />
sa belle robe ambrée, elle est douce, parfaitement charpentée <strong>et</strong> associe des<br />
notes de baies rouges <strong>et</strong> de cerises. <strong>La</strong> 1598 fait merveille comme apéritif<br />
ou pour accompagner le foie gras, le poisson fumé, le gibier, les fromages<br />
affinés, le chocolat ou le café. <strong>La</strong> brasserie princière recommande de la servir à une température<br />
de 6° C dans des verres à vin doux. Le prix de la 1598 varie en fonction de la quantité commandée. Si l’on en<br />
commande moins de cinq, il faut compter 90 euros par bouteille de 0,75 l <strong>et</strong> 46 euros par bouteille de 0,375 l.<br />
A partir de 24 bouteilles, ces prix sont respectivement de 75 <strong>et</strong> de 43,50 euros.<br />
www.1598.fuerst-wallerstein.de<br />
13<br />
11<br />
Neft est une vodka de premier choix qui ne laisse personne indifférent, notamment grâce à son<br />
conditionnement en forme de baril de pétrole. Elle a le mordant que l’on est en droit d’attendre d’une<br />
eau-de-vie de seigle haut de gamme, mais surprend par une finale très douce qui la distingue des a<br />
utres alcools d’origine russe. L’histoire de Neft est étonnante. Au milieu des années 1970, d’immenses<br />
gisements pétrolifères furent découverts en Sibérie, ce qui prom<strong>et</strong>tait un avenir radieux. Toute la<br />
Russie était en effervescence <strong>et</strong> on assista à une véritable ruée vers l’or noir. Ayant accepté l’un des<br />
jobs les plus <strong>du</strong>rs au monde, le forage de puits de pétrole, quelques ingénieurs se r<strong>et</strong>rouvèrent<br />
ainsi dans l’une des régions les plus isolées <strong>du</strong> pays. Ils étaient régulièrement approvisionnés, mais<br />
ne nageaient pas dans l’opulence. Et bien qu’acceptable, l’eau-de-vie qu’on leur fournissait n’était pas<br />
à leur <strong>goût</strong>. Convaincus qu’ils méritaient la meilleure vodka <strong>du</strong> monde, ils décidèrent de pro<strong>du</strong>ire la<br />
leur: la vodka par excellence, faite par des pionniers de l’or noir pour les pionniers de l’or noir, de qualité<br />
supérieure, pure <strong>et</strong> distillée à l’ancienne. Ils l’appelèrent Neft, qui signifie pétrole en russe, en l’honneur de c<strong>et</strong>te huile minérale<br />
qui leur perm<strong>et</strong>tait de prospérer. Aujourd’hui, la vodka Neft est pro<strong>du</strong>ite en Autriche selon les principes de ces ingénieurs russes,<br />
avec <strong>du</strong> seigle autrichien de premier choix <strong>et</strong> de l’eau de source fraîche.<br />
www.z-hk.com<br />
12<br />
Le nectar plus ultra<br />
Facile à utiliser, l’Impressa Z9 One Touch affiche un design fascinant. Dotée d’un écran couleur<br />
TFT haute définition, elle distille silencieusement son nectar: expresso, café allongé, latte<br />
macchiato ou cappuccino, elle sait tout faire. Il est possible de nommer jusqu’à six pro<strong>du</strong>its<br />
différents <strong>et</strong> de les placer librement sur l’écran. Deux blocs thermiques, le premier pour le<br />
café <strong>et</strong> l’eau chaude, l’autre pour la vapeur, garantissent des conditions de préparation optimales.<br />
Un thermostat préchauffe automatiquement la machine lorsque sa température chute<br />
alors qu’elle n’est pas utilisée. Les buses à café sont réglables en hauteur <strong>et</strong> en largeur. Et les<br />
tasses sont éclairées afin que l’utilisateur puisse juger <strong>du</strong> résultat. Bref, ce percolateur innovant<br />
comble les amateurs de café les plus exigeants en quête d’arômes purs <strong>et</strong> de plaisir sensuel.<br />
www.jura.com<br />
<strong>La</strong> vodka des pionniers<br />
LUXE // Quoi de neuf?<br />
5
CHAMPAGNE<br />
Le vin des rois, des champions<br />
- <strong>et</strong> des anonymes<br />
TEXTE Philipp Bitzer PHOTOS Salvatore Vinci<br />
Autrefois, les rois de France sablaient le champagne à<br />
l’occasion de leur couronnement. Aujourd’hui, les champions<br />
de F1 les imitent, s’aspergeant à tout va avec ce précieux<br />
nectar pour célébrer leur victoire. Mais on peut aussi con-<br />
sommer le roi des vins de manière plus sobre, comme nous<br />
le montre Pernod Ricard à la veille des fêtes de Noël.<br />
LUXE // Champagne<br />
6
Spécialiste de la fabrication <strong>et</strong> de la distribution de vins<br />
<strong>et</strong> de spiritueux, la multinationale française Pernod Ricard<br />
a eu en c<strong>et</strong>te fin d’année deux idées lumineuses. Tandis que<br />
la marque G. H. Mumm surprend sa jeune clientèle avec une<br />
jolie appli consacrée au champagne, Perrier-Jouët a, c<strong>et</strong> automne,<br />
demandé au grand chef <strong>et</strong> spécialiste <strong>du</strong> homard P<strong>et</strong>er<br />
Nöthel de concocter un dîner au champagne sous les lambris<br />
de l’hôtel Schweizerhof, à Lucerne.<br />
Dans les deux cas, l’objectif était clair. A la veille des fêtes<br />
de fin d’année, il s’agissait d’informer les ach<strong>et</strong>eurs afin qu’ils<br />
soient en mesure de raconter à leurs clients <strong>et</strong> consommateurs<br />
de belles histoires ayant trait au plus célèbre des vins effervescents.<br />
Mais les initiateurs de ces proj<strong>et</strong>s voulaient aussi simplifier<br />
un peu ce suj<strong>et</strong> d’une complexité rare <strong>et</strong> proposer aux<br />
cuisiniers des outils leur perm<strong>et</strong>tant d’associer les bons arômes<br />
<strong>et</strong> les bons ingrédients aux différents champagnes lorsqu’ils<br />
composent un menu de gala (voir celui de P<strong>et</strong>er Nöthel à la<br />
fin de c<strong>et</strong> article).<br />
«Dans notre branche, le mot «luxe» définit en fait notre<br />
capacité à faire rêver les gens <strong>et</strong> à leur dévoiler un univers<br />
qu’ils ne connaissent pas bien», explique Didier Mariotti qui,<br />
à 35 ans, est chef de caves chez G. H. Mumm. Certes, sous nos<br />
latitudes, nous avons déjà presque tous consommé <strong>du</strong> champagne.<br />
Mais cela ne signifie aucunement que nous connaissions<br />
vraiment c<strong>et</strong>te boisson très convoitée pro<strong>du</strong>ite dans<br />
la région de Reims. Au contraire: le champagne fait l’obj<strong>et</strong><br />
de toutes sortes de légendes urbaines. Or, il semblerait que<br />
Pernod Ricard ait décidé de tordre le coup à la rumeur <strong>et</strong> aux<br />
fantasmes. Et on ne peut que s’en féliciter.<br />
LUXE // Champagne<br />
7<br />
G. H. Mumm, la marque de Pernod Ricard destinée aux<br />
jeunes a<strong>du</strong>ltes, a développé une appli pour iPhone à la fois<br />
ludique <strong>et</strong> informative qui évoque les us <strong>et</strong> coutumes des<br />
buveurs de champagne. Elle comprend une centaine de<br />
«protocoles» par le biais desquels les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>du</strong> célèbre<br />
Cordon Rouge nous offrent une multitude d’anecdotes,<br />
d’histori<strong>et</strong>tes, de faits <strong>et</strong> de chiffres à la fois <strong>passion</strong>nants <strong>et</strong><br />
divertissants. Ici, tout tourne autour <strong>du</strong> champagne <strong>et</strong> les<br />
informations sont réparties de manière claire en dix chapitres.<br />
Choix <strong>du</strong> type de champagne <strong>et</strong> des verres adéquats, température<br />
idéale de dégustation, ouverture de la bouteille dans les<br />
règles de l’art, sabrage, rien ne manque. A cela viennent s’ajouter<br />
des conseils concernant le service <strong>et</strong> le stockage des bouteilles.<br />
Didier Mariotti, chef de caves chez G. H. Mumm
Alors qu’avec sa nouvelle appli, Mumm propose aux novices<br />
une initiation détaillée <strong>et</strong> amusante, Perrier-Jouët<br />
s’adresse aux vrais connaisseurs. Marque «premium» de Pernod<br />
Ricard, c<strong>et</strong>te dernière est en eff<strong>et</strong> depuis la nuit des temps très<br />
prisée des professionnels de la restauration haut de gamme,<br />
dans le monde entier. Ses responsables se devaient donc de<br />
s’adresser directement aux cuisiniers pour les aider à préparer<br />
des menus de fête dignes de ce nom. «Il y a énormément de<br />
champagnes différents <strong>et</strong> les possibilités sont innombrables»,<br />
précise Mariotti qui, bien que Corse de naissance, a passé une<br />
partie de sa jeunesse en Suisse romande. Lorsqu’il évoque les<br />
aliments à éviter, il est catégorique: «Par exemple le chocolat.<br />
Ça, ce n’est vraiment pas possible. Ou les b<strong>et</strong>teraves, encore<br />
pire. Par contre, le champagne accompagne à merveille le<br />
poisson. Ou les viandes blanches. <strong>La</strong> liste est interminable. A<br />
mon sens, le mariage idéal est celui qui associe vin de champagne<br />
<strong>et</strong> cuisine japonaise. Car celle-ci est aussi raffinée qu’un<br />
bon champagne.»<br />
Le chef étoilé allemand P<strong>et</strong>er Nöthel, qui a imaginé un succulent<br />
menu au champagne pour Perrier-Jouët, partage c<strong>et</strong><br />
avis – même s’il a choisi une voie légèrement différente: «J’ai<br />
vécu longtemps en Asie <strong>et</strong> j’adore la cuisine de ce continent.<br />
Mais, il y a bientôt 30 ans, il était très difficile de l’importer à<br />
Düsseldorf. Chez nous, elle n’existait pas. Surtout pas dans les<br />
établissements qui se consacraient à la cuisine française.» Au<br />
fil des ans, il a donc appris à s’adapter aux <strong>goût</strong>s <strong>et</strong> aux envies<br />
de ses clients. Avec beaucoup de succès.<br />
Depuis un bon quart de siècle, Nöthel dirige à Düsseldorf<br />
le Hummer-Stübchen, un restaurant où le homard est roi.<br />
«Le homard m’a vraiment porté chance. Car en 27 ans, contrairement<br />
aux collègues qui se sont spécialisés dans le bœuf,<br />
le veau, le foie ou d’autres m<strong>et</strong>s raffinés, il n’y a jamais eu de<br />
scandale sanitaire. L’explication? Le homard ne peut pas être<br />
élevé. En captivité, il se nourrit de sa propre chair <strong>et</strong> rétrécit<br />
peu à peu jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la carapace.»<br />
Poissons, crustacés, truffes ou crev<strong>et</strong>tes: de nos jours, on élève<br />
tout – mais pas le homard. Sans doute aussi parce qu’il s’agit<br />
d’un pro<strong>du</strong>it de niche, sauf aux USA. Dans la région de<br />
Boston, le homard est aussi commun que les côtel<strong>et</strong>tes de veau<br />
chez nous. Dans son restaurant, Nöthel transforme en délices<br />
gastronomiques quelque 3,5 tonnes de homard par an. Autant<br />
dire qu’il a acquis une certaine expérience <strong>et</strong> un savoir-faire<br />
inégalé.<br />
Pour vous m<strong>et</strong>tre appétit, nous repro<strong>du</strong>isons ci-contre le<br />
menu au champagne qu’il a servi c<strong>et</strong> automne aux convives <strong>du</strong><br />
Schweizerhof de Lucerne.<br />
LUXE // Champagne<br />
8<br />
L’appli pour fans de champagne<br />
G. H. Mumm a développé une appli perm<strong>et</strong>tant de découvrir les 100 principales<br />
règles à respecter en matière de consommation de champagne.<br />
Proposée en français <strong>et</strong> en anglais, elle a été lancée à Paris en septembre<br />
dernier lors d’une grande soirée. Elle peut être téléchargée gratuitement<br />
via iTunes. Les responsables de Martell Mumm Perrier-Jouët ne savent<br />
pas encore si elle sera disponible en allemand.
Le menu au champagne de P<strong>et</strong>er Nöthel*<br />
*****<br />
Salade de homard, croquant au sésame <strong>et</strong> au<br />
piment, melon charentais <strong>et</strong> salade d’herbes<br />
sur sauce au curry<br />
Champagne: Perrier-Jouët Grand Brut**<br />
Arômes primaires: monarde <strong>et</strong> brioche (prédominants), prune,<br />
tilleul. Arômes complémentaires: citron, pamplemousse, pêche<br />
blanche, poire verte, abricot, mangue, pomme ancienne, nois<strong>et</strong>te<br />
verte, fleur d’arbre fruitier, chèvrefeuille, beurre frais, madeleine<br />
à la vanille.<br />
M<strong>et</strong>s recommandés: cabillaud, flétan, maigre, sandre, baudroie,<br />
calamars, carré de veau, ris de veau, volailles, tof.<br />
Ingrédients recommandés: pommes granny smith, citrons, zeste<br />
de citron, yuzus, amandes fraîches, pêches blanches, abricots<br />
grillés, nectarines grillées, mirabelles, vanille de Tahiti, nois<strong>et</strong>tes<br />
fraîches, citronnelle fraîche, gingembre, fleurs de tilleul, miso<br />
blanc, agarics champêtres, champignons enokis, mini carottes,<br />
min choux-raves, yogourt grec, beurre brun, fromage frais,<br />
courges, miel de tilleul, fleurs de capucine, riz, brioche, algues<br />
shiro tosaka nori, huile d’olive verte, topinambours.<br />
*****<br />
Bisque de homard au champagne<br />
*****<br />
Homard cuit sur jarr<strong>et</strong> de veau braisé,<br />
girolles, épinards <strong>et</strong> pommes mousseline<br />
Champagne: Perrier-Jouët<br />
Belle Epoque Millésimé 2004**<br />
Arômes primaires: mirabelle en conserve, poire verte, bergamote<br />
fraîche, brioche. Arômes complémentaires: fleur d’aubépine,<br />
trèfle des prés, ananas, fruit de la <strong>passion</strong>, fleur de lim<strong>et</strong>tier,<br />
gingembre frais, fenouil, fève tonka.<br />
M<strong>et</strong>s recommandés: cabillaud, sole, plie, barbue, turbot, saintpierre,<br />
brème, bar <strong>et</strong> maigre frais, calamars, flétan, maquereau,<br />
coquille Saint-Jacques, crev<strong>et</strong>tes, veau de lait, cuisseau de veau,<br />
ris de veau, caille, pigeon, poule égyptienne, coucou, foie gras.<br />
LUXE // Champagne<br />
9<br />
Ingrédients recommandés: radis, pommes de terre, pommes de<br />
mer, fenouil, panais, topinambours, pois, haricots verts, chouxfleurs,<br />
fenouils marins, mirabelles, raisins, pêches blanches,<br />
poires, oranges vertes, amandes fraîches, ananas, noix de coco,<br />
citrons, groseilles blanches, mimosa, jasmin, cardamome, baies<br />
de sureau, roses, feuilles de figuier, foin, thé vert, fève tonka,<br />
grains de café vert, gingembre, oignons de printemps, oignons<br />
blancs, cresson d’eau, feuilles <strong>et</strong> fleurs de fenouil, persil plat,<br />
estragon, clous de girofle, œufs moll<strong>et</strong>s, fromage frais, double<br />
crème fraîche, beurre salé, huile d’olive, huile de colza.<br />
*****<br />
Cappuccino glacé à la crème de cerises<br />
*****<br />
Crème catalane au ra<strong>goût</strong> de prunes, pesto<br />
sucré <strong>et</strong> riz à la fève tonka<br />
Champagne: Perrier-Jouët Blason Rosé**<br />
Arômes primaires: cassis <strong>et</strong> orange sanguine (prédominants),<br />
poire, mirabelle, abricot, liqueur de groseilles, framboise, rose.<br />
Arômes complémentaires: orange, gâteau aux groseilles, crème<br />
de cassis, mûre, griotte, grenade, fleur de tilleul, chèvrefeuille,<br />
passiflore, biscuit, brioche.<br />
M<strong>et</strong>s recommandés: saumon, brème de la mer Rouge, thon<br />
bonite, rascasse, roug<strong>et</strong> barb<strong>et</strong>, coquille Saint-Jacques, oursins,<br />
crev<strong>et</strong>tes, langouste, fil<strong>et</strong> d’agneau, fil<strong>et</strong> de bœuf (cru, mariné),<br />
fil<strong>et</strong> de canard (cru ou cuit), p<strong>et</strong>it coq de bruyère, pintade, œuf<br />
moll<strong>et</strong>.<br />
Ingrédients recommandés: cerises, framboises, fraises, mûres,<br />
myrtilles, groseilles rouges, cassis, grenades, pêches, oranges<br />
sanguines, tomates, pastèques, oseille, persil japonais, basilic<br />
rouge, roses fraîches, coriandre, poivre rouge frais, safran,<br />
échalotes, b<strong>et</strong>teraves, carottes, vitelottes, pois, radis, parmesan,<br />
beurre, perles de tapioca, yogourt grec, noix de macadamia,<br />
burratta, mozzarella, crème aigre, chocolat blanc, miel de tilleul,<br />
huile d’olive mûre.<br />
* Grand chef allemand, dirige depuis 27 ans le Hummer-Stübchen à Düsseldorf. 2 étoiles au Michelin <strong>et</strong> 18 points GaultMillau depuis<br />
de longues années. ** Champagne choisi par P<strong>et</strong>er Nöthel / Source des arômes <strong>et</strong> des ingrédients: Perrier-Jouët.
Maitre<br />
Antony<br />
TEXTE Jörg Ruppelt PHOTOS Christoph Läser<br />
Les pros de la restauration s’arrachent le fromage au lait cru<br />
de Bernard Antony. Mais attention: aujourd’hui, l’illustre roi<br />
<strong>du</strong> fromage choisit lui-même ses clients.<br />
Le roi <strong>du</strong> fromage vit à Vieux-Ferr<strong>et</strong>te, un hameau paisible avec de jolies maisons<br />
à colombages entourées de jardins propr<strong>et</strong>s. Niché au cœur <strong>du</strong> Sundgau, en<br />
Alsace, ce village bucolique est à seulement une demi-heure de Bâle en voiture.<br />
Mais une fois sur place, l’affaire se corse: trouver le 5, rue de la Montagne, où réside<br />
Bernard Antony, n’est pas chose facile. Nous nous arrêtons pour nous orienter <strong>et</strong> les<br />
autochtones rient sous cape. Un monsieur d’un certain âge nous demande: «Vous<br />
cherchez le fromager?». S’il l’a deviné, c’est qu’ici, au fin fond de la province, l’étranger<br />
se rend forcément chez Maître Antony. «Continuez tout droit, tournez à droite<br />
dans la rue de l’Eglise puis, au bout de deux cent mètres, à gauche dans la rue de<br />
la Montagne.»<br />
Ça y est, nous sommes arrivés chez le célèbre affineur. Ici, on parle aussi l’allemand,<br />
ou plutôt l’alsacien, comme en témoigne au-dessus de l’entrée une plaque<br />
en bois sombre sur laquelle on peut lire «Sundgäuer Chäschaller» – ou cave à fromages<br />
<strong>du</strong> Sundgau dans la langue de Molière. Bernard Antony, le Maître Fromager, le roi<br />
incontesté de l’or blanc, nous accueille avec un large sourire. Vêtu de jeans, d’une<br />
chemise <strong>et</strong> d’un tablier clair, il respire la modestie. Sa maison est à l’unisson. Il ne<br />
LUXE // Maître Antony<br />
10<br />
Tel père, tel fils: Jean-François Antony est lui aussi un expert ès fromages
Deux chèvres au lait cru:<br />
Picodon (Ardèche), Gal<strong>et</strong> de Bigorre (Pyrénées)<br />
s’agit pas d’un palais somptueux, mais bien d’une ferme<br />
typique de la région, qui abrite une p<strong>et</strong>ite boutique, un caveau<br />
de dégustation évoquant les années 1980 dans lequel les amateurs<br />
peuvent participer à une exceptionnelle «Cérémonie<br />
des fromages» pour 59 euros, sept caves d’affinage modernes<br />
<strong>et</strong> une cave dans laquelle sont conservés les vins qui se marient<br />
le mieux aux fromages proposés.<br />
Les certificats qui ornent les murs <strong>et</strong> le panneau d’affichage<br />
qui se trouve dans l’entrée laissent cependant deviner que<br />
Maître Antony est un homme <strong>du</strong> monde. On y découvre en<br />
eff<strong>et</strong> des photos <strong>et</strong> des cartes envoyées par des artistes <strong>et</strong> des<br />
aristocrates de haut vol pour lui exprimer leur reconnaissance.<br />
Il y a là le Prince Albert de Monaco <strong>et</strong> son épouse Charlène,<br />
la Reine Elisab<strong>et</strong>h II, qui lui répond personnellement afin de<br />
le remercier de ses vœux pour son jubilé de diamant <strong>et</strong> de<br />
nombreuses photos d’Otto de Habsbourg, écrivain, politicien<br />
<strong>et</strong> dernier Prince héritier de l’Empire austro-hongrois. Au total,<br />
Bernard Antony <strong>et</strong> l’archi<strong>du</strong>c viennois récemment décédé<br />
ont échangé une cinquantaine de l<strong>et</strong>tres, dans lesquelles ils<br />
ne parlaient pas seulement de fromage, mais abordaient aussi<br />
des suj<strong>et</strong>s sociaux, politiques <strong>et</strong> culturels. «Nous étions amis»,<br />
dit simplement le fromager.<br />
Outre la noblesse de sang, le gratin de la haute cuisine<br />
se fournit également chez Maître Antony. Parmi ses clients,<br />
il compte 19 restaurants trois étoiles, 27 deux étoiles <strong>et</strong> 30<br />
LUXE // Maître Antony<br />
11<br />
une étoile. <strong>La</strong> liste se lit comme un who’s who de la gastronomie<br />
<strong>et</strong> on y r<strong>et</strong>rouve Alain Ducasse, Alain Passard, Pierre<br />
Gagnaire, Harald Wohlfahrt, Jean-Claude Bourgueil ou Jean-<br />
Georges Klein. «J’ai bien sûr aussi d’éminents clients suisses»,<br />
souligne-t-il. C’est ainsi qu’il était en contact avec Philippe<br />
Rochat <strong>et</strong> qu’il se rend souvent dans notre pays. Même si les<br />
formalités douanières ont tendance à l’irriter, ses fromages <strong>et</strong><br />
ses talents de créateur de buff<strong>et</strong> sont en eff<strong>et</strong> très demandés<br />
chez nous, si bien qu’il travaille notamment avec l’hôtel Les<br />
Trois Rois à Bâle, Benoît Violier à Crissier, Roland Schmid de<br />
l’Aebtestube à Bad Ragaz, R<strong>et</strong>o Mathis à Saint-Moritz ou le<br />
Waldhaus à Flims.<br />
On comprend soudain pourquoi Bernard Antony peut se<br />
perm<strong>et</strong>tre de choisir ses clients. Lorsque quelqu’un l’appelle<br />
simplement pour lui demander un tarif, il répond gentiment,<br />
mais fermement: «Je n’ai ni fromages, ni prix.» Par contre, si<br />
son interlocuteur semble avoir la <strong>passion</strong> <strong>du</strong> fromage au lait<br />
cru <strong>et</strong> si, de surcroît, il se révèle être un chef exigeant, il a<br />
quelques chances de devenir un nouveau client <strong>du</strong> Maître.<br />
Dans ses caves, ce dernier élève quelque 120 fromages au<br />
lait cru. <strong>La</strong> plupart sont français, à l’exception d’un parmigianoreggiano,<br />
d’un gruyère AOC, d’un vacherin fribourgeois <strong>et</strong><br />
d’un stilton. Il va de soi qu’ils sont au lait cru non pasteurisé.<br />
«<strong>La</strong> différence entre un fromage au lait cru pasteurisé <strong>et</strong> un<br />
fromage au lait cru non pasteurisé est à peu près la même
Aux murs de la boutique,<br />
des mots de remerciements<br />
de personnalités de<br />
toute l‘Europe<br />
Fromages au lait<br />
cru traditionnels<br />
Bonde en Gâtine<br />
(Poitou-Charentes)<br />
Maître Bernard Antony<br />
teste la consistance <strong>et</strong><br />
le <strong>goût</strong> d’un cantal fermier<br />
que celle qu’il y a entre un clavier numérique <strong>et</strong> un piano<br />
de concert», a-t-il récemment expliqué à une journaliste allemande.<br />
«On peut aussi le dire plus crûment: un fromage<br />
pasteurisé, c’est comme un homme castré», nous confie-t-il.<br />
Mais toutes les variétés ne sont pas proposées en permanence.<br />
Comme les légumes, les fromages sont des pro<strong>du</strong>its de saison:<br />
«Les fromages à pâte <strong>du</strong>re sont disponibles entre le printemps<br />
<strong>et</strong> l’automne. Et quand les chèvres sont en congé maternité, il<br />
n’y a pas de fromage de chèvre en janvier <strong>et</strong> en février.»<br />
Lorsqu’on l’interroge sur ses pro<strong>du</strong>cteurs préférés <strong>et</strong> sur la<br />
manière dont il les choisit, il reste évasif. «Vous pouvez mentionner<br />
le nom des fromages <strong>et</strong> leur région d’origine. Pour le<br />
reste, il s’agit d’un secr<strong>et</strong> professionnel.» D’une manière générale,<br />
il ne travaille qu’avec des pro<strong>du</strong>cteurs qui respectent<br />
les animaux. Il abhorre l’élevage intensif <strong>et</strong> les compléments<br />
alimentaires. Car le <strong>goût</strong> des fromages au lait cru dépend<br />
directement de ce que mangent les bêtes. Dans les régions de<br />
montagne par exemple, il est capital que le bétail se nourrisse<br />
d’herbes des alpages en été <strong>et</strong> de foin en hiver. <strong>La</strong> qualité de<br />
l’air est importante elle aussi, tout comme la nature des terres<br />
sur lesquelles les vaches, les chèvres <strong>et</strong> les brebis grandissent.<br />
Mais au final, ce sont bien les bactéries qui déterminent la<br />
saveur <strong>du</strong> fromage. Dans le cas des fromages au lait cru, le lait<br />
frais n’est jamais chauffé à plus de 40° C. Aux yeux de Maître<br />
Antony, les températures plus élevées sont un sacrilège.<br />
LUXE // Maître Antony<br />
12<br />
Le lait cru cher aux amateurs de fromages est considéré<br />
comme une substance dangereuse par les autorités des<br />
USA, où il est interdit. Dans l’UE, il est décrit par les bureaucrates<br />
comme «le lait pro<strong>du</strong>it par la sécrétion de la<br />
glande mammaire d‘animaux d‘élevage» qui n’a subi aucun<br />
traitement ultérieur. Par ailleurs, la fabrication de fromages<br />
au lait cru est soumise à des prescriptions d’hygiène<br />
strictes. Si les fromages au lait cru n’ont pas disparu, c’est<br />
aussi grâce à Bernard Antony. Au début des années 1990,<br />
une vaste controverse enflamme les esprits en France <strong>et</strong> en<br />
Allemagne, d’aucuns considérant qu’ils contiennent des<br />
micro-organismes dangereux pour l’homme. En 1992, certains<br />
politiciens tentent de les faire interdire dans toute<br />
l’UE. Antony monte au créneau <strong>et</strong> se bat aux côtés <strong>du</strong><br />
Prince Charles, qui pèse de tout son poids pour empêcher<br />
leur disparition annoncée. <strong>La</strong> même année, le Syndicat des<br />
Fromages organise un grand buff<strong>et</strong> à Strasbourg <strong>et</strong> est à la<br />
recherche d’ambassadeurs. Le fromager décide alors d’appeler<br />
son ami, l’ancien Président de la République Valéry<br />
Giscard d’Estaing. «Lorsque je l’ai appelé, sa secrétaire m’a<br />
expliqué que Monsieur le Président n’avait pas le temps.<br />
Je lui ai alors répon<strong>du</strong> que je n’avais pas le temps non plus,<br />
mais que le fromage au lait cru avait besoin de lui! Un peu<br />
plus tard, elle m’a rappelé pour me dire que Monsieur le<br />
Président avait bien sûr le temps.»
Vingt ans ont passé <strong>et</strong> il évoque ces souvenirs en souriant.<br />
A vrai dire, il n’aurait jamais pensé devenir le maître<br />
fromager affineur le plus célèbre de son temps <strong>et</strong> rien ne le<br />
laissait penser. Revenons en arrière. Bernard Antony naît<br />
dans une famille d’agriculteurs alsaciens modestes, où l’on<br />
parle encore le dialecte. Ses parents possèdent trois vaches<br />
<strong>et</strong> quelques champs. A 14 ans, il quitte l’école <strong>et</strong> commence<br />
à travailler pour un salaire minuscule dans une usine qui fabrique<br />
des couverts de table. Après son service militaire, il<br />
est engagé par une épicerie <strong>du</strong> village voisin de Riespach <strong>et</strong>,<br />
un peu plus tard, il se m<strong>et</strong> à son compte en tant qu’épicier<br />
ambulant. Avec son p<strong>et</strong>it camion, il parcourt la campagne<br />
<strong>et</strong> ravitaille en beurre, en café voire même en vêtements les<br />
villages isolés. En 1978, il épouse Jeanine qui, jusqu’à sa mort<br />
survenue il y a quelques années, sera son soutien le plus précieux.<br />
En 1979, il rencontre Maître Pierre Androuët, grand<br />
prophète de l’or blanc, qui l’encourage à devenir affineur.<br />
Lorsque nous lui demandons pourquoi il ne s’est pas lancé<br />
dans la fabrication de fromage, il nous répond: «Oh, vous<br />
savez, c’est comme avec les enfants: les m<strong>et</strong>tre au monde,<br />
c’est facile, mais les élever c’est difficile!» Dès lors, on comprend<br />
mieux pourquoi il se considère comme un «éleveur de<br />
fromages». A ses débuts, Maître Antony vend même <strong>du</strong> fro-<br />
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la région <strong>du</strong> Léman <strong>et</strong> d’une huile de tournesol à 100% suisse de première qualité.<br />
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«Une pro<strong>du</strong>ction régionale <strong>et</strong> de<br />
saison. Parfait!»<br />
Jean-Pierre Widmer, <strong>La</strong> Rippe VD<br />
Plus d’informations sous: www.kaditerroir.ch<br />
mage pasteurisé – une erreur qu’il ne comm<strong>et</strong>tra plus jamais.<br />
Un jour, Alain Ducasse découvre ses talents, ce qui lui ouvre<br />
des portes dans le monde de la haute gastronomie. Très vite,<br />
Alain Passard, Harald Wohlfahrt <strong>et</strong> le critique gastronomique<br />
allemand Wolfram Siebeck deviennent eux aussi des inconditionnels<br />
de ses délices, lui apportant une aide précieuse. En<br />
Suisse, les premiers à lui avoir fait confiance sont les responsables<br />
<strong>du</strong> Teufelhof <strong>et</strong> <strong>du</strong> Stucki, à Bâle.<br />
Aujourd’hui, son fils Jean-François lui a emboîté le pas.<br />
Comme son père, il est accueillant, ouvert <strong>et</strong> polyglotte. Et,<br />
en vrai représentant de la famille Antony, il se montre lui<br />
aussi très discr<strong>et</strong> lorsque l’on tente d’en apprendre plus sur<br />
les pro<strong>du</strong>cteurs. Nous voudrions savoir s’il arrive encore au<br />
Maître d’être bouleversé par un fromage qu’il ne connaîtrait<br />
pas. «Bien sûr», nous répond-il. C’est ainsi que la veille, au<br />
Pré Catelan, un restaurant trois étoiles parisien, il a <strong>goût</strong>é un<br />
saint-nectaire au lait cru qui l’a littéralement sidéré. Et luimême,<br />
ici, à Vieux-Ferr<strong>et</strong>te, a-t-il dans ses caves de nouvelles<br />
spécialités dont personne n’aurait jamais enten<strong>du</strong> parler? Il<br />
fronce les sourcils: «Si vous voulez des scoops, lisez les journaux.<br />
Personnellement, ce qui m’intéresse, c’est la tradition.»<br />
«Soutenir des pro<strong>du</strong>its de la région –<br />
une démarche formidable!»<br />
Alain Urben, Apples VD<br />
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valorisation <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it s’élève.»<br />
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Ruée vers l’or<br />
dans l’Entlebuch<br />
TEXTE Gabriel Tinguely PHOTOS mises à disposition<br />
Paill<strong>et</strong>tes d’or, spiritueux de luxe <strong>et</strong> diplômes dorés au mur – on pourrait penser qu’Ivano Friedli-Studer<br />
est grisé par le succès. Mais il garde les pieds sur terre.<br />
à gauche <strong>La</strong> Villa Studer d’Escholzmatt est en Suisse l’une des sept dernières villas<br />
manufacturières <strong>du</strong> 19 e siècle encore en activité<br />
à droite Les propriétaires Käthi <strong>et</strong> Ivano Friedli-Studer dirigent la distillerie depuis 1990<br />
LUXE // Ruée vers l’or dans l’Entlebuch<br />
14
Escholzmatt dans l’Entlebuch. A la lisière <strong>du</strong> village, entourée<br />
d’une belle pelouse, voici la distillerie Studer. <strong>La</strong> villa<br />
des propriétaires <strong>et</strong> deux bâtiments annexes délimitent une<br />
cour. <strong>La</strong> grille en fer forgé est grande ouverte <strong>et</strong> les graviers de<br />
l’allée semblent briller tels des pralinés dans la vitrine d’une<br />
confiserie. C<strong>et</strong>te comparaison n’est pas aussi étrange qu’il n’y<br />
paraît. Car notre histoire commence bel <strong>et</strong> bien avec des<br />
bonbons <strong>et</strong> des dragées. Nous sommes à la fin <strong>du</strong> 19 e siècle.<br />
Jeunes confiseurs de leur état, les quatre frères Studer partent<br />
sur les routes pour parfaire leur formation. Leurs pérégrinations<br />
les mènent à Bordeaux <strong>et</strong> dans la région de Cognac.<br />
Chez Marie Brizard, ils apprennent l’art de la distillation. De<br />
r<strong>et</strong>our au pays, ils fondent en 1883 une fabrique de confiseries<br />
<strong>et</strong> de spiritueux <strong>et</strong> inventent dans la foulée le caramel mou <strong>et</strong><br />
le Fireball, une liqueur à l’orange dont le titre alcoolémique<br />
est de 50% vol. Idéal pour préparer les plats flambés puisqu’il<br />
brûle même s’il fait -18° C, le Fireball n’a pas changé depuis<br />
70 ans. «Les Esquimaux pourraient s’en servir», plaisante<br />
Ivano Friedli-Studer.<br />
<strong>La</strong> cinquantaine élancée, portant des vêtements à l’élégance<br />
sportive, Friedli est, aux côtés de son épouse Käthi<br />
Studer, propriétaire <strong>et</strong> PDG de la distillerie Studer. «Depuis<br />
que nous avons rach<strong>et</strong>é leurs parts aux cinq familles qui en<br />
possédaient, nous pourrions organiser les séances <strong>du</strong> Conseil<br />
d’administration au p<strong>et</strong>it-déjeuner», s’amuse-t-il. C’était il y a<br />
22 ans <strong>et</strong> le marché suisse des spiritueux était un paradis:<br />
87% des alcools consommés dans la Confédération étaient<br />
pro<strong>du</strong>its dans le pays. En 1990, une distillerie était donc<br />
considérée comme une affaire en or. Mais la décision ne fut<br />
pas facile à prendre: typographe de formation, Friedli était<br />
copropriétaire d’une agence de pub en plein essor. Il finit par<br />
se j<strong>et</strong>er à l’eau <strong>et</strong> reprit la distillerie. Son épouse Käthi ne<br />
connaissait pas non plus le métier. Née Studer, elle avait<br />
certes grandi dans la maison qui abrite l’entreprise, mais elle<br />
n’y avait jamais travaillé.<br />
Depuis, les choses ont bien changé. <strong>La</strong> part de marché des<br />
spiritueux suisses est passée sous la barre des 12% <strong>et</strong>, avec<br />
l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> taux d’alcoolémie limite de 0,5% pour les<br />
automobilistes, les ventes ont encore chuté. Pourtant, Ivano<br />
Friedli-Studer n’a encore accepté aucune des offres de rachat<br />
qui lui ont été faites. L’explication? «Il se passe pour les spiritueux<br />
ce qui s’est passé pour la bière il y a dix ans. A l’instar<br />
des micro-brasseries, les distilleries artisanales comme la<br />
nôtre ont beaucoup de succès», dit-il. C’est ainsi que des<br />
LUXE // Ruée vers l’or dans l’Entlebuch<br />
15<br />
<strong>La</strong> maison Studer<br />
utilise exclusivement<br />
des fruits suisses<br />
entreprises <strong>et</strong> des banques renommées<br />
offrent des bouteilles griffées Studer à<br />
leurs meilleurs clients. Et que les pro<strong>du</strong>its de la<br />
maison s’exportent dans de<br />
nombreux pays.<br />
«Sur le marché international, dominé par le whisky, la<br />
vodka <strong>et</strong> le gin, nos eaux-de-vie de fruits comme le Kirsch <strong>et</strong><br />
la Williams peinent un peu», précise Friedli. C’est pourquoi,<br />
depuis 2005, Studer pro<strong>du</strong>it également de la vodka – l’une<br />
des meilleures au monde. <strong>La</strong> Swiss Vodka Studer a en eff<strong>et</strong><br />
remporté une médaille d’or à la Distisuisse en 2006 <strong>et</strong> 2008,<br />
un Master Award européen en 2011 <strong>et</strong> une médaille d’or aux<br />
Vodka Awards de Londres en 2012. Désormais, la distillerie<br />
propose aussi un gin aromatique, tandis que, dans ses caves,<br />
<strong>du</strong> rhum est en train de vieillir dans des fûts en chêne suisse.<br />
«Nos pro<strong>du</strong>its internationaux ouvrent la voie à nos alcools<br />
de fruits.» Ces derniers sont également de toute première<br />
qualité. Depuis plus de dix ans, la Williams de la gamme «Les<br />
Traditionnelles» gagne régulièrement la médaille d’or à la<br />
Spirit Comp<strong>et</strong>ition de l’ISW en Allemagne. Et, dans le cadre<br />
de divers concours, les eaux-de-vie Studer ont remporté au<br />
total 27 distinctions en 2012. Ce succès est en grande partie<br />
dû à la qualité des matières premières. Et au travail de toute<br />
l’équipe. Les diagrammes de distillation, qui déterminent la<br />
température <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> processus, ont été élaborés par<br />
P<strong>et</strong>er Dürr, de l’institut de recherche Agroscope. Ils sont appliqués<br />
par le maître-distillateur Bruno Limacher, qui a pris<br />
la succession de son père à ce poste il y a 22 ans. Quant au<br />
maître de chai Fritz Wüthrich, il se charge de faire vieillir <strong>et</strong><br />
d’assembler les précieux élixirs.<br />
Outre la saveur des fruits suisses utilisés, qu’il s’agisse de<br />
poires, de cerises, de pommes, de prunes ou d’abricots <strong>et</strong> le<br />
savoir-faire des collaborateurs, le conditionnement contribue<br />
lui aussi grandement à la réussite de la firme. Or celui-ci est<br />
l’œuvre de Käthi Friedli-Studer, qui est graphiste <strong>et</strong> designer<br />
indépendante. Les concurrents valaisans de la maison Studer<br />
s’arrachent les cheveux. Car c’est bien Käthi qui a eu avant<br />
eux l’idée de déposer un p<strong>et</strong>it Cervin au fond des bouteilles,<br />
un packaging qu’elle s’est empressée de faire brev<strong>et</strong>er. «L’envie<br />
<strong>et</strong> la jalousie se méritent», s’exclame Ivano Friedli-Studer<br />
en riant. Les paill<strong>et</strong>tes d’or de certaines bouteilles sont aussi<br />
une trouvaille de son épouse. «C’est un hommage aux centaines<br />
de chercheurs d’or qui viennent tenter leur chance sur<br />
les pentes de la colline située de l’autre côté <strong>du</strong> village.»
Williams «Les Traditionnelles»<br />
Eau-de-vie à base de poires Williams valaisannes gorgées de soleil, cueillies à la<br />
fin de l’été. Mûrissant sous haute surveillance dans des cageots ajourés, elles se<br />
distinguent par une saveur incomparable. 100 kg de poires donnent environ 4 l<br />
d’eau-de-vie à 100% vol. En bouteille, son titre alcoolémique est de 41% vol.<br />
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vieillissement, il arrondit les angles pour rendre l’eau-de-vie plus harmonieuse. Ce<br />
processus est appelé bonification. <strong>La</strong>ncée en 1991, c<strong>et</strong>te spécialité maison est une<br />
exclusivité mondiale. Le nombre de bouteilles pro<strong>du</strong>ites chaque année est limité.<br />
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dans la célèbre station grisonne ainsi que dans les aéroports. Avec Omega, les<br />
Champagnes Dampierre <strong>et</strong> les Domaines Barons de Rothschild (Château <strong>La</strong>fite),<br />
Studer est l’une des rares marques qui a le droit d’utiliser le nom de Saint-Moritz<br />
à des fins commerciales.<br />
LUXE // Ruée vers l’or dans l’Entlebuch<br />
16<br />
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Le champignon<br />
qui aimait la viande<br />
TEXTE Sarah Sidler PHOTOS Filipa Peixeiro<br />
Deux jeunes novices de la branche alimentaire ont atteint en deux<br />
ans ce dont certains spécialistes rêvent toute leur vie: Lucas Oechslin <strong>et</strong><br />
Marco Tessaro livrent leur viande Luma à 200 restaurants suisses de<br />
catégorie supérieure. Un succès qu’ils doivent à une moisissure.
L’histoire commence il y a quatre ans. Amateurs de viande,<br />
Marco Tessaro <strong>et</strong> Lucas Oechslin découvrent que la plupart<br />
des grands cuisiniers suisses servent <strong>du</strong> bœuf d’importation.<br />
Mais pourquoi diable? «Tout le monde nous a dit la même<br />
chose: la qualité de la viande suisse n’est pas assez constante»,<br />
explique Oechslin. C’est là qu’il se souvient que, pendant ses<br />
études de biotechnologie, il avait eu affaire à des micro-organismes<br />
perm<strong>et</strong>tant de stabiliser la qualité de la viande, un<br />
procédé utilisé notamment pour le salami.<br />
Avec son ami d’enfance Marco Tessaro, gestionnaire en entreprise,<br />
il se m<strong>et</strong> au travail. Ensemble, ils se plongent dans la<br />
littérature spécialisée, à la recherche d’une moisissure inoffensive<br />
pour l’homme dont le <strong>goût</strong> ressemble à celui de la<br />
viande. Ils font des expériences en laboratoire <strong>et</strong> identifient<br />
ainsi 40 champignons répondant à leurs attentes. Ils décident<br />
donc de louer à Kilchberg une vieille chambre froide de deux<br />
mètres carrés où, pendant un an, ils testent ces moisissures<br />
afin de déterminer laquelle perm<strong>et</strong> d’obtenir la viande la plus<br />
tendre <strong>et</strong> la plus savoureuse, en notant à chaque fois le taux<br />
d’humidité, la température <strong>et</strong> la <strong>du</strong>rée d’affinage. Le boucher<br />
qui leur loue la chambre froide leur apprend les rudiments <strong>du</strong><br />
métier, afin qu’ils puissent découper eux-mêmes les différents<br />
morceaux de viande qu’ils exposent à ce traitement. Mais les<br />
débuts sont difficiles. «Nous ne gagnions presque rien <strong>et</strong> travaillions<br />
14 heures par jour, six jours sur sept.»<br />
<strong>La</strong> viande perd la moitié de son poids<br />
En 2011, nos deux pro<strong>du</strong>cteurs en herbe font brev<strong>et</strong>er<br />
leurs moisissures <strong>et</strong> leur procédé. Aujourd’hui, ils se sont installés<br />
dans le canton de Schaffhouse, d’où ils sont tous deux<br />
originaires, ce qui leur a permis d’obtenir des subventions.<br />
Dans les locaux de la Luma Dry Aging Company, sise à Neuhausen,<br />
les spores de la moisissure sélectionnée sont soigneusement<br />
réparties sur des morceaux de viande à l’aide d’un<br />
pistol<strong>et</strong> à air comprimé fonctionnant sans huile. Ensuite, la<br />
viande est mûrie sur l’os pendant quatre à huit semaines, à<br />
une température variant entre 1 <strong>et</strong> 3° C. <strong>La</strong> température <strong>et</strong> le<br />
taux d’humidité sont en eff<strong>et</strong> essentiels pour que la viande ne<br />
sèche <strong>et</strong> ne pourrisse pas. Au bout d’une semaine, le mycélium<br />
est visible <strong>et</strong>, une semaine plus tard, le sporophore fait son<br />
LUXE // Le champignon qui aimait la viande<br />
19<br />
apparition, recouvrant de manière uniforme le muscle. «L’enzyme<br />
de la moisissure modifie le <strong>goût</strong> de la viande <strong>et</strong> élimine<br />
la rigidité cadavérique ainsi que le collagène, ce qui lui<br />
confère une tendr<strong>et</strong>é incomparable», précise Oechslin. Par<br />
ailleurs, le champignon combat notamment les bactéries. Une<br />
fois que la viande est arrivée à maturité, les bouchers de la<br />
Luma Dry Aging Company ôtent la couche de moisissure <strong>et</strong><br />
découpent des morceaux de la taille souhaitée. Au cours de ce<br />
processus baptisé Luma Dry Aging, la viande perd environ la<br />
moitié de son poids, ce qui explique son prix élevé: 100 g de<br />
fil<strong>et</strong> de Luma Beef coûtent 17 francs.<br />
Afin de garantir la traçabilité de chaque morceau, Oechslin<br />
<strong>et</strong> Tessaro ont mis au point un programme informatique, appelé<br />
Beef Manager, qui leur perm<strong>et</strong> de mémoriser le sexe de<br />
l’animal, son élevage d’origine, sa race <strong>et</strong> le nom de sa génitrice.<br />
«Au début, le Beef Manager nous a été très utile, car il<br />
nous a permis de constater que les bêtes âgées de 14 à 30 mois<br />
étaient celles qui convenaient le mieux, surtout les angus, les<br />
limousines, les charolaises, les hereford, les simmental <strong>et</strong> les<br />
brunes», nous dit Oechslin. Seules trois pour cent des bêtes<br />
abattues en Suisse satisfont les exigences de qualité de l’entreprise,<br />
qui n’achète que de la viande charnue au marbrage parfait.<br />
Au départ, les deux patrons sélectionnaient eux-mêmes<br />
la viande. Désormais, ils ont confié c<strong>et</strong>te tâche à Traitafina SA.<br />
<strong>La</strong> révolution porcine<br />
Chaque semaine, les deux bouchers de la société transforment<br />
entre 200 <strong>et</strong> 300 kg de viande en Luma Beef ou Luma<br />
Pork. Oechslin est très fier <strong>du</strong> succès fulgurant rencontré par<br />
sa viande de porc. En vente depuis l’automne 2011, elle représente<br />
déjà un tiers <strong>du</strong> chiffre d’affaires: «Je crois bien que<br />
nous avons déclenché une p<strong>et</strong>ite révolution.» Dans la<br />
branche, on pensait en eff<strong>et</strong> qu’il n’était pas possible de faire<br />
mûrir à sec la viande de porc. Mais grâce à leur procédé, nos<br />
deux compères ont réussi à changer la donne, si bien que<br />
des cuisiniers de renom ont remplacé le Pata Negra par <strong>du</strong><br />
Luma Pork. Dario Ranza, chef <strong>du</strong> Principe Leopoldo, crédité<br />
de 16 points GaultMillau, ne tarit pas d’éloges: «Le Luma<br />
Pork a une saveur <strong>et</strong> une consistance parfaites, un <strong>goût</strong><br />
évoquant délicatement la nois<strong>et</strong>te, proche de celui <strong>du</strong> porc
PHOTOS mises à disposition<br />
Pata Negra, mais il est plus tendre. Et puis c’est un pro<strong>du</strong>it<br />
suisse.» Oechslin nous apprend que lors de tests à l’aveugle,<br />
des consommateurs ont même cru qu’ils mangeaient <strong>du</strong> veau:<br />
«Notre porc ne ressemble en rien à de la cochonnaille. Par<br />
contre, grâce aux graines de lin consommées par les bêtes, il<br />
est aussi riche en oméga-3 que <strong>du</strong> poisson.»<br />
Le hamburger parfait<br />
Récemment, Oechslin <strong>et</strong> Tessaro ont également lancé le<br />
Luma Burger. «Huit bouchers ont essayé pendant un an de<br />
créer un hamburger qui nous convienne. Pour finir, un collaborateur<br />
de Catering Segantini y est parvenu», explique<br />
Oechslin. «Goût <strong>et</strong> consistance, il est parfait.» Ils ont également<br />
travaillé avec des experts pour leur sauce bolognaise de<br />
luxe, qui a été mise au point par la star <strong>du</strong> p<strong>et</strong>it écran René<br />
Schudel, <strong>du</strong> Funky Kitchen Club. Bientôt, des saucisses suivront.<br />
Deux tiers des pro<strong>du</strong>its de la Luma Dry Aging Company<br />
sont distribués par Hugo Dubno SA <strong>et</strong> certains d’entre<br />
eux sont en vente chez Globus. Mais on peut aussi les commander<br />
sur leur site web.<br />
Actuellement, ils sont en train d’agrandir leurs locaux<br />
pour passer de 120 à quelque 500 mètres carrés. Mais ils<br />
veulent aussi étendre leur champ d’action. Aujourd’hui, ils<br />
vendent chaque mois environ 50 kg de viande en Allemagne.<br />
«Mais nos pro<strong>du</strong>its sont trop chers pour être exportés. Le<br />
prix d’achat de notre viande est aussi élevé que le prix de<br />
vente à l’étranger. Et comme les formalités douanières sont<br />
extrêmement compliquées, nous avons décidé de pro<strong>du</strong>ire en<br />
Allemagne pour l’Europe», tempère Oechslin. «Début septembre,<br />
nous avons reçu une autorisation provisoire <strong>et</strong> c’est<br />
une étape importante. Car, à l’étranger, les premières démarches<br />
sont encore plus compliquées que chez nous, même<br />
si le jeu en vaut la chandelle», ajoute-t-il.<br />
LUXE // Le champignon qui aimait la viande<br />
20<br />
à gauche Lucas Oechslin est né en 1982 <strong>et</strong><br />
il a grandi à Löhningen, près de Schaffhouse.<br />
Après un apprentissage de polymécanicien,<br />
il a étudié la biotechnologie. Amateur de sport<br />
<strong>et</strong> de champignons, il habite à Zurich<br />
à droite Marco Tessaro est né en 1981<br />
à Schaffhouse <strong>et</strong> il a également fait un<br />
apprentissage de polymécanicien. Il a obtenu<br />
son Bachelor in Tourism and Hospitality en<br />
2007, avant de travailler dans la distribution.<br />
Il vit lui aussi à Zurich<br />
Leur partenaire en Allemagne est la société Otto Gourm<strong>et</strong>,<br />
qui va pro<strong>du</strong>ire non loin de Cologne de la viande Luma <strong>et</strong> la<br />
vendre sous licence. <strong>La</strong> firme allemande utilisera la moisissure<br />
d’origine <strong>et</strong>, dans la mesure <strong>du</strong> possible, de la viande en<br />
provenance de RFA, même si le processus de sélection des<br />
éleveurs n’est pas encore achevé. Otto Gourm<strong>et</strong> est en mesure<br />
de garantir à Luma de nombreux débouchés en Autriche, en<br />
France <strong>et</strong> aux Pays-Bas. A terme, l’objectif déclaré est de<br />
vendre chaque semaine 500 kg de viande à l’étranger. <strong>La</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />
en Allemagne devrait démarrer dans environ six<br />
mois. «A l’échelle européenne, le potentiel est énorme, même<br />
si notre viande reste bien sûr un pro<strong>du</strong>it de niche.»<br />
A l’assaut <strong>du</strong> monde<br />
«Nous avons toujours rêvé de faire de Luma une marque<br />
mondiale», dit Lucas Oechslin. «Marco a toujours été persuadé<br />
que nous y parviendrions. Au début, j’étais plutôt sceptique,<br />
mais maintenant j’y crois.» Il faut dire qu’ils ont réussi à<br />
convaincre certains des meilleurs chefs suisses en un rien de<br />
temps, comme dans un conte de fées: un jour, Marco Tessaro<br />
rencontre par hasard le directeur de la restauration d’Ivo<br />
Adam, qui décide sur-le-champ de commander <strong>du</strong> Luma Beef.<br />
«Il nous en a demandé de telles quantités, que nous avons pu<br />
lancer la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> jour au lendemain», se souvient<br />
Oechslin. Peu de temps après, Marcus Lindner, 18 points<br />
GaultMillau <strong>et</strong> alors en poste au Mesa, a lui aussi opté pour<br />
leurs pro<strong>du</strong>its. Ce qu’il en pense? «De la toute première qualité.»<br />
Les perspectives sont donc au beau fixe pour la Luma Dry<br />
Aging Company <strong>et</strong>, avec de telles références, elle ne devrait<br />
pas avoir trop de mal à s’imposer sur le marché allemand.<br />
D’ailleurs, si la distribution en Europe se passe bien, Oechslin<br />
<strong>et</strong> Tessaro ne comptent pas s’arrêter là. Ils prévoient en eff<strong>et</strong><br />
d’appliquer leur procédé à l’agneau <strong>et</strong> au gibier, afin de combler<br />
les gourm<strong>et</strong>s avec de nouveaux délices de premier choix.<br />
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Exemple de préparation:<br />
– Sortir le morceau de Luma Beef/Pok/Veal <strong>du</strong> sach<strong>et</strong> sous vide<br />
– L’essuyer avec <strong>du</strong> papier absorbant <strong>et</strong> le laisser reposer<br />
30 minutes à l’air libre<br />
– Faire chauffer 2 cuillères à soupe de beurre ou<br />
d’huile dans une poêle<br />
– Quand la matière grasse est chaude,<br />
saisir la viande pendant 1 minute de chaque côté.<br />
– Ré<strong>du</strong>ire le feu, laisser cuire la viande<br />
pendant 2 minutes de chaque côté<br />
– <strong>La</strong> r<strong>et</strong>irer de la poêle<br />
– <strong>La</strong> laisser reposer 2 à 3 minutes<br />
– L’assaisonner avec <strong>du</strong> gros sel<br />
– <strong>La</strong> couper perpendiculairement aux fibres <strong>et</strong> la servir<br />
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Soleil en<br />
bouteille<br />
TEXTE Gabriel Tinguely PHOTOS Österreich Wein<br />
Lorsque le brouillard dépose son voile cotonneux sur le paysage, rien ne vaut<br />
un p<strong>et</strong>it verre de vin liquoreux pour se réchauffer le cœur.
Doré <strong>et</strong> lumineux, le vin liquoreux a un bouqu<strong>et</strong> intense<br />
qui marie abricots secs, oranges confites, dattes <strong>et</strong> safran. En<br />
bouche, il révèle un bel équilibre entre moelleux <strong>et</strong> acidité. Il<br />
s’écoule lentement dans la gorge <strong>et</strong> soudain, une douce chaleur<br />
nous envahit. Un seul verre suffit pour chasser la froi<strong>du</strong>re<br />
de l’hiver.<br />
Les vins liquoreux peuvent être pro<strong>du</strong>its avec tous les<br />
cépages, dans toutes les régions. Les meilleurs <strong>du</strong> monde sont<br />
les sauternes <strong>du</strong> Bordelais (sémillon, sauvignon blanc), les<br />
tokays hongrois (furmint, hárslevelü, muscat blanc), les<br />
rieslings liquoreux allemands, les chenins blancs de la vallée<br />
de la Loire <strong>et</strong> les «Grains Nobles Confidentiels» valaisans<br />
(amigne, arvine, ermitage, malvoisie). Mais la liste exhaustive<br />
serait interminable. Nous avons donc décidé de nous concentrer<br />
sur les crus des rives <strong>du</strong> lac de Neusiedl, dans le Burgenland, en<br />
Autriche. Ici, on pro<strong>du</strong>it différents vins liquoreux baptisés<br />
Spätlesen (vendanges tardives), Beerenauslesen (sélections de<br />
grains nobles), Schilfweine (vins passerillés), Trockenbeeren-<br />
auslesen (sélections de grains nobles secs), Eisweine (vins de<br />
glace) ou Ruster Ausbruch. Ils sont issus de nombreux cépages<br />
ou d’assemblages. Des cépages comme le bouvier, le scheurebe<br />
<strong>et</strong> le welschriesling donnent des vins moins connus qui<br />
peuvent être d’excellente qualité.<br />
Entre le lac <strong>et</strong> la frontière hongroise, l’air humide favorise le<br />
développement <strong>du</strong> Botrytis cinerea, un champignon plus connu<br />
sous le nom de pourriture noble. Il perfore les grains de raisin<br />
<strong>et</strong> perm<strong>et</strong> ainsi à l’eau de s’évaporer sous l’eff<strong>et</strong> <strong>du</strong> soleil, si<br />
bien que les fruits sont gorgés de sucre, d’acides <strong>et</strong> d’agents<br />
aromatiques. Mais les viticulteurs doivent veiller à ce que le<br />
champignon ne se transforme pas en pourriture grise, qui<br />
pourrait ruiner la récolte. Selon le stade de maturité <strong>du</strong> raisin,<br />
les vins sont classés en différentes catégories que nous vous<br />
présentons ici.<br />
Spätlesen. En Autriche, il s’agit d’une appellation con-<br />
trôlée. Les raisins doivent avoir une teneur en sucre d’au moins<br />
19° sur l’échelle KMW (Klosterneuburger Mostwaage),<br />
1° KMW correspondant à 5° Oechsle ou 11,5 g de sucre par litre.<br />
Les baies passerillées <strong>du</strong> Schilfwein, des grappes surmaturées sur souche <strong>et</strong> le village de Rust dans le Burgenland<br />
LUXE // Soleil en bouteille<br />
23<br />
Schilfwein. Les fruits mûrs sont déposés pendant au<br />
moins trois mois sur des claies en roseaux avant d’être pressés.<br />
Les grains sèchent, ce qui leur perm<strong>et</strong> d’atteindre le minimum<br />
requis de 25° KMW, soit 127° Oechsle, pour un vin à 9%<br />
vol. contenant 120 g de sucres rési<strong>du</strong>els.<br />
Beerenauslesen. Ces vins sont issus d’une sélection de<br />
grains atteints de pourriture noble, passerillés sur souche,<br />
dont la densité doit atteindre au moins 25° KMW.<br />
Ruster Ausbruch. Il s’agit d’une spécialité à base de raisins<br />
desséchés atteints de pourriture noble. <strong>La</strong> législation autrichienne<br />
exige une densité d’au moins 27° NKW.<br />
Trockenbeerenauslesen (TBA). Vins d’appellation con-<br />
trôlée issus d’une sélection de grains desséchés <strong>et</strong> atteints de<br />
pourriture noble dont la densité est d’au moins 30° NKW, ce<br />
qui correspond à 400 g de sucre par litre de moût.<br />
Eiswein. Ce vin de glace n’est pro<strong>du</strong>it que lorsque l’automne<br />
a été très sec. Il exige des raisins sains, qui ne sont pas<br />
atteints de pourriture noble. Les vendanges ont lieu fin décembre,<br />
voire début janvier, une fois que les fruits ont gelés<br />
naturellement, c’est-à-dire lorsque la température extérieure se<br />
situe entre -6° C <strong>et</strong> -10° C. Sa densité minimale est de 25° KMW.<br />
Les vins liquoreux fermentent pendant plusieurs mois,<br />
dans des bonbonnes, des cuves ou des tonneaux. Les levures<br />
transforment d’abord le glucose en alcool, puis le fructose.<br />
Une fois que le titre alcoolémique a atteint 9 à 10% vol., elles<br />
meurent, si bien qu’il reste, pour les Trockenbeerenauslesen,<br />
200 à 250 g de fructose dans le vin. Contenant 7 à 10 g d’acides<br />
par litre, ces crus ne sont ni trop doux ni trop épais. Le fructose<br />
a en eff<strong>et</strong> un <strong>goût</strong> moins sucré que le glucose <strong>et</strong>, en p<strong>et</strong>ites<br />
quantités, il peut même être consommé par les diabétiques.<br />
Nous déconseillons le vin liquoreux à l’apéritif, car il<br />
peut paraître un peu lourd. Les Spätlesen accompagnent à<br />
merveille le foie gras ou les crustacés. Les Beerenauslesen <strong>et</strong> le<br />
Schilfwein sont parfaits avec les desserts à base de fruits, tandis<br />
que les Trockenbeerenauslesen <strong>et</strong> le Eiswein apportent un<br />
contraste bienvenu lorsqu’ils sont servis avec <strong>du</strong> fromage ou<br />
des m<strong>et</strong>s au <strong>goût</strong> relevé.
DELICES<br />
de l’estran<br />
TEXTE Riccarda Frei PHOTOS mises à disposition<br />
Les <strong>goût</strong>s <strong>et</strong> les couleurs évoluent au fil <strong>du</strong> temps. Mais l’huître résiste<br />
à toutes les modes depuis l’âge de la pierre. En Allemagne, on en élève une<br />
variété qui a ses particularités.<br />
A l’instar <strong>du</strong> caviar, les huîtres divisent les esprits. Il y a ceux qui en raffolent <strong>et</strong> ceux qui les<br />
abhorrent. Pour sa part, le célèbre aventurier <strong>et</strong> sé<strong>du</strong>cteur vénitien Giacomo Casanova les<br />
adorait. Les considérant comme «un aiguillon de l’esprit <strong>et</strong> de l’amour», il en consommait<br />
semble-t-il au moins cinquante par jour. Avant lui, le Roi-Soleil Louis XIV en personne était <strong>du</strong><br />
même avis <strong>et</strong> mangeait lui aussi des huîtres avant de recevoir ses favorites <strong>et</strong> autres cour-<br />
tisanes. Tandis que ces messieurs engloutissaient ces précieux mollusques pour stimuler leur<br />
virilité, leurs compagnes les gobaient pour être belles, pensant sans doute que si Vénus était<br />
sortie d’un coquillage, ces fruits de mer feraient l’affaire.<br />
LUXE // Délices de l’estran<br />
24
Plaisir <strong>et</strong> santé<br />
Personne ne sait si les huîtres sont aphrodisiaques <strong>et</strong> si elles<br />
subliment le teint. Mais d’un point de vue nutritionnel, elles<br />
ont des vertus incontestables <strong>et</strong> incontestées. Peu caloriques,<br />
elles sont aussi saines que le lait maternel. 100 grammes de<br />
chair d’huître contiennent jusqu’à 86% d’eau, 10% de pro-<br />
téines, un à deux pour cent de lipides, quatre pour cent de<br />
glucides <strong>et</strong> un à deux pour cent de minéraux, dont <strong>du</strong> fer, de<br />
l’iode, <strong>du</strong> calcium <strong>et</strong> <strong>du</strong> magnésium, ainsi que des vitamines<br />
à profusion.<br />
Les hommes préhistoriques le savaient-ils? Toujours est-il<br />
que des fouilles archéologiques ont montré que nos ancêtres<br />
en mangeaient déjà des quantités importantes. Plus tard, il y<br />
a 2500 ans, les Romains ne se contentaient pas de les apprécier,<br />
ils les élevaient, notamment car elles valaient de l’or, au<br />
sens propre.<br />
Aux 18 e <strong>et</strong> 19 e siècle, les huîtres étaient si prisées que, sur<br />
les côtes européennes, des villages entiers se consacraient à<br />
leur pêche. A tel point que l’espèce était menacée. En eff<strong>et</strong>, au<br />
fil <strong>du</strong> temps, les techniques d’ostréiculture des Romains<br />
étaient tombées dans l’oubli. Pour faire face à la demande, les<br />
pêcheurs n’hésitaient donc pas à piller les mers. Dès le 13 e<br />
siècle, ils avaient équipé leurs voiliers de chaluts de fond<br />
LUXE // Délices de l’estran<br />
25<br />
lourdement lestés qui leur perm<strong>et</strong>taient de capturer des<br />
bancs entiers en raclant le fond marin. Afin de m<strong>et</strong>tre un<br />
terme à ces pratiques, le roi Frédéric II réglementa en 1587 la<br />
pêche intensive des huîtres.<br />
Les huîtres <strong>du</strong> parc naturel<br />
De nos jours, environ 96% des huîtres consommées proviennent<br />
d’élevages. En Asie, les plus gros pro<strong>du</strong>cteurs sont la<br />
Chine, le Japon <strong>et</strong> la Corée <strong>du</strong> Nord, où ellessont généralement<br />
mangées cuites ou sous forme de sauce. En Europe, les<br />
amateurs les dévorent plutôt crues <strong>et</strong> elles sont le plus souvent<br />
originaires de France, d’Irlande ou des Pays-Bas. <strong>La</strong> pro<strong>du</strong>ction<br />
allemande est plus modeste, mais de qualité. Sur l’île<br />
de Sylt, dans la mer <strong>du</strong> Nord, la Dittmeyer’s Austern-Compagnie<br />
cultive en exclusivité depuis 25 ans la «Sylter Royal»,<br />
une variété qui bénéficie de la haute teneur en minéraux de<br />
la mer des Wadden. Eloignée des grandes régions in<strong>du</strong>strielles<br />
<strong>et</strong> des voies maritimes, c<strong>et</strong>te mer épicontinentale<br />
peu polluée <strong>et</strong> très riche en nutriments a été inscrite sur<br />
la Liste <strong>du</strong> patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009. Les<br />
huîtres filtrant en permanence l’eau pour se nourrir, ces<br />
conditions sont parfaites pour leur culture. Ici, au cœur <strong>du</strong><br />
parc national <strong>du</strong> Schleswig-Holstein, elles profitent en outre<br />
de marées idéales. «<strong>La</strong> qualité d’une huître reflète directe-
ment celle de l’eau dans laquelle elle vit», nous explique Bine<br />
Pöhner, directrice de la Dittmeyer’s Austern-Compagnie. A<br />
chaque marée, la crique où se situe l’élevage est inondée <strong>et</strong><br />
réapprovisionnée en plancton frais. Par ailleurs, grâce à la<br />
forme allongée de l’île de Sylt, le site est assez bien protégé<br />
des tempêtes, ce qui perm<strong>et</strong> aux huîtres de croître <strong>et</strong> de se<br />
multiplier en toute quiétude.<br />
Du moins en été. Car pendant la saison froide, les mollusques<br />
sont menacés par des blocs de glace à la dérive. Afin<br />
d’éviter tout accident, les ostréiculteurs les transfèrent donc,<br />
dès le mois de novembre, dans un bassin d’hiver alimenté en<br />
eau de mer fraîche enrichie en oxygène.<br />
«Il ne faut jamais blesser les huîtres <strong>et</strong> c’est pourquoi nous<br />
n’utilisons pas de machines», poursuit Bine Pöhner. L’élevage<br />
à proprement parler est assuré par trois à quatre ostréiculteurs<br />
qui connaissent les marées comme leur poche. «Mes<br />
gars vivent au rythme de la lune. A marée basse <strong>et</strong> quand la<br />
lumière est suffisante, ils travaillent même lorsqu’il fait très<br />
froid ou par grand vent.» A vrai dire, ils n’ont pas le choix, car<br />
ils ne peuvent arpenter l’estran, la partie <strong>du</strong> littoral balayée<br />
par les marées, que quatre heures par jour au maximum.<br />
R<strong>et</strong>ournées <strong>et</strong> secouées<br />
Les «Sylter Royal» restent pendant trois ans sous la responsabilité<br />
des éleveurs. Elles vivent dans des poches en grillage<br />
qui pèsent environ 15 kg chacune <strong>et</strong> qui sont fixées sur<br />
l’estran à l’aide de structures métalliques appelées tables. A<br />
chaque marée, l’eau pénètre dans les poches <strong>et</strong> apporte des<br />
nutriments aux mollusques. Les ostréiculteurs sont chargés<br />
d’enlever les algues qui s’accrochent aux poches <strong>et</strong> obstruent<br />
le grillage, afin que les huîtres aient suffisamment d’oxygène<br />
<strong>et</strong> de nourriture. Ils doivent aussi empêcher les coquilles de<br />
s’agglutiner les unes aux autres. Pour ce faire, ils r<strong>et</strong>ournent <strong>et</strong><br />
secouent les poches très régulièrement.<br />
L’eau de la mer <strong>du</strong> Nord étant froide, les «Sylter Royal»<br />
n’atteignent leur poids final de 70 à 90 g qu’au bout de trois<br />
ans, alors que leurs congénères françaises arrivent à maturité<br />
en 15 à 18 mois.<br />
Chaque année, la Dittmeyer’s Austern-Compagnie vend un<br />
million de «Sylter Royal». Seuls 20% de la pro<strong>du</strong>ction sont<br />
proposés dans les commerces de détail ou ach<strong>et</strong>és par des particuliers<br />
sur place. Les principaux clients de la firme sont en<br />
eff<strong>et</strong> des grossistes qui fournissent les restaurateurs. «Certaines<br />
de nos huîtres sont expédiées en Suisse, où nous travaillons<br />
avec la société Bianchi, à Zufikon», souligne Bine Pöhner.<br />
Pour déguster des «Sylter Royal» d’une fraîcheur incomparable,<br />
le mieux est évidemment de s’attabler dans la salle ou<br />
sur la terrasse <strong>du</strong> Bistro Austermeyer, qui appartient à l’élevage<br />
<strong>et</strong> peut accueillir jusqu’à 110 convives. «Les promeneurs<br />
n’arrêtaient pas de nous demander quelles étaient ces pierres<br />
étranges que nous stockions dans des fil<strong>et</strong>s. Une fois que nous<br />
leur avions expliqué qu’il s’agissait d’huîtres, ils voulaient<br />
bien sûr les <strong>goût</strong>er. C’est pourquoi nous avons décidé de créer<br />
le Bistro», dit Bine Pöhner. Selon la saison, le restaurant emploie<br />
entre deux <strong>et</strong> six personnes qui assurent le service <strong>et</strong><br />
LUXE // Délices de l’estran<br />
26
montrent aux novices comment ouvrir la coquille sans se blesser d’un geste élégant<br />
ou comment déguster ces exquis fruits de mer dans les règles de l’art. Le Bistro<br />
Austermeyer organise aussi des p<strong>et</strong>its cours sur les mollusques <strong>et</strong> l’ostréiculture<br />
locale qui se terminent comme il se doit par la dégustation de m<strong>et</strong>s à base d’huîtres.<br />
Bine Pöhner est une puriste. Elle déguste les «Sylter Royal» sans rien, nature.<br />
Avec ces huîtres dont le <strong>goût</strong> évoque la noix, elle boit habituellement <strong>du</strong> champagne<br />
ou un blanc sec. Mais elle a tenté d’autres mariages: «Je les ai déjà mangées<br />
avec différents rosés <strong>et</strong> vins rouges – <strong>et</strong> c’était vraiment excellent. Je recommande<br />
particulièrement les cabern<strong>et</strong>s sauvignons puissants ou les pinots noirs bien structurés.»<br />
Par contre, en matière de qualité, elle se montre intraitable. «Une huître<br />
sèche n’est pas bonne. Au plus tard quand on a coupé le muscle, elle devrait être<br />
remplie de liquide, sentir la mer <strong>et</strong> avoir une belle consistance», précise-t-elle. Il<br />
faut ouvrir les huîtres juste avant de les consommer <strong>et</strong> couper le muscle de manière<br />
à ce que la chair puisse être mangée directement dans la coquille sans qu’il soit nécessaire<br />
de recourir à un quelconque ustensile. Pour conclure, notre experte en<br />
mollusques nous donne deux derniers conseils: «Les huîtres ne doivent pas être<br />
trop froides. Et il faut bien les mâcher – surtout pas les gober d’un coup!»<br />
Des idées originales<br />
Gratin de «Sylter Royal»<br />
Etaler un morceau de beurre aux herbes non salé (ail, herbes de Provence, ciboul<strong>et</strong>te<br />
<strong>et</strong> herbes fraîches au choix) sur des «Sylter Royal» cuites à la vapeur. Saupoudrer avec<br />
des mi<strong>et</strong>tes de pain. Glisser le tout dans un four préchauffé <strong>et</strong> faire gratiner pendant<br />
5 à 10 minutes.<br />
«Sylter Royal» Rockemeyer<br />
Déposer 16 «Sylter Royal» cuites à la vapeur dans des coquilles d’huître profondes.<br />
Confectionner une crème avec 200 g de fromage frais granuleux <strong>et</strong> 100 g de bol<strong>et</strong>s.<br />
Blanchir des épinards en branches <strong>et</strong> les déposer sur les huîtres. Ajouter dans chaque<br />
coquille une cuillère à thé de crème au fromage frais <strong>et</strong> aux bol<strong>et</strong>s <strong>et</strong> saupoudrer de<br />
parmesan râpé. M<strong>et</strong>tre le tout au four <strong>et</strong> faire gratiner à 160° C pendant 3 minutes.<br />
Garnir avec un peu de caviar.<br />
LUXE // Délices de l’estran<br />
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Cuisiner<br />
en salle<br />
LUXE // PUBLIREPORTAGE / Cuisiner en salle<br />
28
TEXTE Ruth Marending PHOTOS René Frauenfelder, mises à disposition<br />
Championne <strong>du</strong> monde 2011 <strong>du</strong> service en restauration, Sabrina Keller a un nouvel outil de travail préféré:<br />
le PowerFire de Kisag.<br />
Lorsque Sabrina Keller, spécialiste en restauration, est en<br />
déplacement professionnel, elle n’oublie jamais sa p<strong>et</strong>ite valise<br />
métallique. «Souvent, on me demande si c’est mon attaché-<br />
case», dit-elle en souriant. Mais en fait, sa mystérieuse mall<strong>et</strong>te<br />
argentée dissimule son nouvel outil de travail: le PowerFire de<br />
Kisag, un réchaud professionnel pour cuisiner à la table <strong>du</strong> client,<br />
disponible avec de nombreux accessoires. «Ce réchaud est<br />
très polyvalent. On peut presque tout faire, comme avec une<br />
cuisinière.» Et il lui rend de précieux services en toute situa-<br />
tion. Le quotidien de Sabrina est en eff<strong>et</strong> loin d’être monotone,<br />
puisqu’elle passe plus de la moitié de son temps par monts <strong>et</strong><br />
par vaux, afin d’animer des formations, des séminaires, des<br />
conférences <strong>et</strong> des séances de coaching.<br />
Elle a découvert le PowerFire lors d’un cours consacré au<br />
flambage. Son premier PowerFire lui a été offert par la société<br />
Kisag après son titre de Championne <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> service en<br />
restauration, qu’elle a remporté au ter-<br />
KISAG<br />
Emulsionneurs, réchauds<br />
<strong>et</strong> ustensiles: depuis<br />
1945, Kisag fabrique à<br />
Bellach (SO) des appareils<br />
de cuisine pour les<br />
particuliers <strong>et</strong> les pros.<br />
me de quatre jours de compétition à<br />
Londres en octobre dernier. Depuis, elle<br />
ne peut plus s’en passer: «Les possibilités<br />
sont quasi illimitées. Je l’utilise pour<br />
flamber des menus entiers. L’eff<strong>et</strong> est<br />
spectaculaire <strong>et</strong>, dans un même temps,<br />
cela me perm<strong>et</strong> de présenter le savoir-<br />
faire traditionnel de ma profession.»<br />
Aujourd’hui, elle fait une démonstration à l’hôtel Balsthal,<br />
dans la ville <strong>du</strong> même nom. Elle commence par préparer <strong>du</strong><br />
fil<strong>et</strong> de lapin flambé, accompagné d’un velouté au maïs <strong>et</strong> de<br />
fils de piment. <strong>La</strong> cuisine de l’hôtel lui a fourni les ingrédients<br />
nécessaires: <strong>du</strong> velouté de maïs, maintenu au chaud dans un iSi<br />
Thermo Whip System Kisag, <strong>du</strong> beurre, des fils de piment <strong>et</strong><br />
<strong>du</strong> fil<strong>et</strong> de lapin découpé en lamelles. Sur son réchaud, elle fait<br />
chauffer de l’huile dans une poêle, saisit rapidement<br />
les lamelles de fil<strong>et</strong> <strong>et</strong> les flambe avec de la<br />
vodka. Une superbe flamme bleue jaillit. Elle<br />
dépose ensuite les morceaux de viande dans une<br />
assi<strong>et</strong>te à soupe, les recouvre de velouté à l’aide<br />
de l’iSi Thermo Whip <strong>et</strong> décore le tout avec les<br />
fils de piment. «J’ai été étonnée d’apprendre que<br />
la plupart de mes collègues n’aimaient pas flamber. Pourtant,<br />
c’est si facile. Et puis, par rapport à un chariot de flambage, le<br />
PowerFire perm<strong>et</strong> de gagner de la place <strong>et</strong> de faire des économies»,<br />
remarque-t-elle. Puis elle ajoute: «Quand on flambe en<br />
salle, tout le restaurant nous regarde faire <strong>et</strong> cela suscite souvent<br />
des commandes supplémentaires.» Or, en tant que pro de<br />
Le PowerFire de Kisag<br />
LUXE // PUBLIREPORTAGE / Cuisiner en salle<br />
29<br />
Sabrina Keller, championne <strong>du</strong> monde en titre<br />
<strong>du</strong> service en restauration.<br />
«De nombreux collègues me disent qu’ils n’ont pas<br />
assez de place pour flamber. Le réchaud de Kisag<br />
résout ce problème: il est compact, empilable,<br />
propre <strong>et</strong> facile à manier. J’aime tellement mon<br />
PowerFire que je l’utilise tout le temps, même à la<br />
maison quand je reçois des amis. Il suffit d’avoir<br />
de bons ingrédients <strong>et</strong> c’est parti!»<br />
la restauration, elle sait que le client est roi: «Même lorsque<br />
l’on est concentré sur ce que l’on fait, il ne faut pas perdre le<br />
contact visuel avec le client, il faut continuer à communiquer<br />
avec lui <strong>et</strong> ne jamais lui tourner le dos.»<br />
Le PowerFire de Kisag est un réchaud qui diffère clairement<br />
des appareils conventionnels. Voici ce qu’en dit Urs<br />
Brüngger, directeur de l’entreprise: «C<strong>et</strong> appareil a une puissance<br />
élevée. De plus, la chaleur <strong>et</strong> la flamme sont réglables en<br />
continu. Il est compatible avec les recharges Kisag, si bien que<br />
l’on n’est jamais à court de combustible.» <strong>La</strong> p<strong>et</strong>ite bouteille de<br />
recharge peut être rangée dans la valise <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> de<br />
remplir le réservoir en seulement 20 secondes. Selon<br />
la taille de la flamme, le réchaud peut dès lors être<br />
utilisé pendant deux heures d’affilée. En outre, une<br />
fois dans le réservoir, le gaz ne s’évapore pas. «Ce système<br />
présente un avantage majeur: avant de commencer,<br />
on peut faire le plein, même s’il reste <strong>du</strong> gaz<br />
dans le réservoir. Ce n’est pas le cas avec les cartouches, qui<br />
doivent être vides avant d’être remplacées, ce qui peut poser<br />
un réel problème lorsque l’on est en plein travail », précise Urs<br />
Brüngger. Avant de conclure: «Le système Kisag est aussi très<br />
sûr: plus on cuisine longtemps, plus la température <strong>du</strong> réservoir<br />
diminue.»
Médaillons de fil<strong>et</strong> de bœuf<br />
flambés <strong>et</strong> mousseline de<br />
pommes de terre<br />
01 02<br />
Ingrédients:<br />
100 g de beurre<br />
100 g de fil<strong>et</strong> de bœuf découpé en médaillons<br />
1 dl de fond de veau brun lié<br />
0,5 dl de vin rouge<br />
0,5 dl de crème<br />
10 g d’oignons finement hachés<br />
30 g de poivrons découpés en lamelles<br />
poivre vert en grains<br />
garniture adaptée<br />
4 cl de cognac<br />
sel <strong>et</strong> poivre <strong>du</strong> moulin<br />
Préparation<br />
Faire chauffer le beurre dans une poêle, assaisonner les<br />
médaillons, les saisir <strong>et</strong>, juste avant qu’ils aient atteint<br />
le degré de cuisson souhaité, les flamber avec le cognac.<br />
R<strong>et</strong>irer la viande de la poêle <strong>et</strong> la maintenir au chaud.<br />
Faire chauffer le beurre dans une poêle <strong>et</strong> y ajouter les<br />
oignons, les poivrons <strong>et</strong> les grains de poivre. Déglacer<br />
avec le vin rouge. Ajouter le fond <strong>et</strong> la crème. Ré<strong>du</strong>ire<br />
rapidement. Servir le tout.<br />
Mousseline de pommes de terre pour<br />
deux personnes:<br />
150 g de pommes de terre à purée<br />
75 ml de lait 3,5%<br />
25 ml d’eau de cuisson des pommes de terre<br />
15 g de beurre<br />
sel<br />
poivre blanc<br />
noix de muscade<br />
Préparation<br />
Cuire les pommes de terre dans de l’eau salée, les passer<br />
au moulin à légumes. Porter à ébullition le lait <strong>et</strong> l’eau<br />
de cuisson en y ajoutant le beurre <strong>et</strong> les épices, puis<br />
incorporer le tout à la purée. Une fois qu’elle est lisse <strong>et</strong><br />
fluide, verser c<strong>et</strong>te masse dans l’iSi Gourm<strong>et</strong> Whip, y<br />
intro<strong>du</strong>ire deux cartouches Kisag, secouer trois fois.<br />
LUXE // PUBLIREPORTAGE / Cuisiner en salle<br />
30<br />
Crev<strong>et</strong>tes géantes flambées au<br />
curry <strong>et</strong> espuma coco-ananas<br />
Ingrédients<br />
30 g de beurre<br />
6 scampis de taille moyenne<br />
10 g d’oignons finement hachés<br />
1/2 ct de curry en poudre<br />
1 dl de crème<br />
un peu de vin blanc<br />
4 cl de cognac<br />
sel <strong>et</strong> poivre en moulin<br />
Préparation<br />
Faire chauffer le beurre <strong>et</strong> les oignons. Assaisonner les<br />
crev<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> les saisir des deux côtés jusqu’à ce qu’elles<br />
soient rougeâtres.<br />
Les saupoudrer de curry <strong>et</strong> les flamber avec le cognac.<br />
Ajouter le vin blanc <strong>et</strong> la crème. Servir avec l’espuma<br />
coco-ananas.<br />
Espuma coco-ananas<br />
Ingrédients pour l’iSi Gourm<strong>et</strong> Whip 0,5 l<br />
250 g de fromage frais double crème<br />
(mascarpone)<br />
200 ml de lait de coco<br />
1 à 2 cs de jus d’ananas<br />
25 ml de crème<br />
sel <strong>et</strong> poivre<br />
copeaux de coco grillés pour la décoration<br />
Préparation<br />
Mixer tous les ingrédients, à l’exception de la crème, à<br />
l’aide d’un mixeur-plongeur. Incorporer la crème. M<strong>et</strong>tre<br />
la préparation au frais au moins 30 minutes puis la verser<br />
dans l’iSi Gourm<strong>et</strong> Whip 0,5 l, y intro<strong>du</strong>ire une capsule<br />
Kisag <strong>et</strong> secouer vigoureusement. M<strong>et</strong>tre au frais au<br />
moins une heure. Pour l’iSi Gourm<strong>et</strong> Whip 0,25 l, utiliser<br />
la moitié des ingrédients. Servir avec <strong>du</strong> riz.<br />
Vous trouverez de plus<br />
amples informations <strong>et</strong><br />
d’autres rec<strong>et</strong>tes sur<br />
www.kisag.ch
03<br />
Fraises poivrées flambées <strong>et</strong><br />
espuma basilic-vanille<br />
Ingrédients<br />
30 g de beurre<br />
30 g de sucre en poudre<br />
2 port. de fraises coupées en deux<br />
1 gousse de vanille<br />
2 à 3 feuilles de basilic<br />
4 cl de rhum<br />
Préparation<br />
M<strong>et</strong>tre le beurre <strong>et</strong> le sucre dans une poêle. Dès<br />
que le beurre a fon<strong>du</strong>, ajouter les fraises <strong>et</strong> chauffer<br />
rapidement.<br />
Flamber avec le rhum. Servir avec l’espuma basilicvanille<br />
<strong>et</strong> décorer avec la gousse de vanille <strong>et</strong> les feuilles<br />
de basilic.<br />
Espuma basilic-vanille<br />
Ingrédients<br />
1 / 2 gousse de vanille<br />
75 ml de vin blanc<br />
25 ml de jus de pomme<br />
1/2 cs de sucre en poudre<br />
1 cs de liant pour sauces blanches<br />
75 ml de crème<br />
1 grand bouqu<strong>et</strong> de basilic<br />
1 pincée de sel <strong>et</strong> de poivre<br />
Ouvrir la gousse de vanille <strong>et</strong> en r<strong>et</strong>irer les graines en<br />
grattant. Verser le vin blanc, le jus de pomme, le sucre,<br />
les graines <strong>et</strong> la gousse de vanille dans une casserole,<br />
couvrir <strong>et</strong> laisser frémir deux à trois minutes.<br />
Incorporer le liant pour sauces <strong>et</strong> laisser cuire une<br />
minute. Enlever la gousse de vanille. R<strong>et</strong>irer la<br />
casserole <strong>du</strong> feu.<br />
Verser la crème. Rincer le basilic, l’égoutter <strong>et</strong> garder<br />
quelques feuilles pour la décoration. Hacher finement<br />
les autres.<br />
Ecraser le basilic dans la crème au vin blanc. Passer le<br />
tout au tamis fin <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre au frais.<br />
A l’aide d’une poche à douille, remplir votre émulsionneur<br />
Kisag, y intro<strong>du</strong>ire une capsule Kisag <strong>et</strong><br />
secouer vigoureusement. M<strong>et</strong>tre au frais.<br />
LUXE // PUBLIREPORTAGE / Cuisiner en salle<br />
31<br />
Sabrina Keller<br />
Agée de 22 ans, Sabrina<br />
Keller est née à Heiden<br />
(AR). En août 2006, elle a<br />
commencé son apprentissage<br />
de spécialiste en restauration<br />
CFC à l’hôtel quatre étoiles<br />
Heiden, connu pour ses<br />
espaces congrès <strong>et</strong> bien-être.<br />
Elle l’a terminé trois ans<br />
plus tard avec la meilleure<br />
note <strong>du</strong> canton: 5,5. Après<br />
un séjour linguistique de six<br />
mois à Brisbane, en Australie,<br />
elle a travaillé au restaurant<br />
Gentile à Saint-Gall puis à<br />
la Kronenhalle à Zurich. En<br />
novembre 2010, elle a été<br />
sacrée Championne suisse<br />
<strong>du</strong> service en restauration.<br />
Au terme d’une préparation<br />
de neuf mois, elle a ensuite<br />
remporté le titre de<br />
Championne <strong>du</strong> monde de<br />
la discipline à Londres en<br />
octobre 2011. Actuellement,<br />
elle suit une formation de responsable<br />
de la restauration<br />
<strong>et</strong> représente sa profession au<br />
sein de la Société profession-<br />
nelle de la Restauration.<br />
Par ailleurs, elle travaille<br />
en indépendante à 60 %,<br />
animant des formations, des<br />
séminaires, des conférences<br />
<strong>et</strong> des séances de coaching.<br />
Elle participe aussi à des<br />
manifestations de sponsoring<br />
<strong>et</strong> à des événements<br />
internes organisés par des<br />
entreprises. En mai 2012, elle<br />
a représenté la Suisse <strong>et</strong> son<br />
métier au YouthForum des<br />
Worldskills International en<br />
Corée <strong>du</strong> Sud.
Golden Cones<br />
pour les buff<strong>et</strong>s de f<strong>et</strong>e<br />
TEXTE Jörg Ruppelt PHOTOS Hug<br />
Enveloppés dans <strong>du</strong> papier doré, ces nouveaux<br />
corn<strong>et</strong>s en pâte attirent tous les regards.<br />
En matière de desserts <strong>et</strong> de snacks, Hug<br />
a <strong>du</strong> flair. C’est ainsi que l’entreprise lucernoise<br />
lance ses Cones pour préparations<br />
salées ou sucrées juste à temps pour la saison<br />
froide <strong>et</strong> les fêtes de fin d’année. Il s’agit<br />
de délicieux corn<strong>et</strong>s en pâte à bricel<strong>et</strong>s,<br />
recouverts d’une fine couche de graisse<br />
végétale non hydrogénée, ce qui perm<strong>et</strong> de<br />
les garnir une à deux heures avant de les servir.<br />
Outre leur jolie forme, ils se distinguent<br />
par une présentation luxueuse. Chaque corn<strong>et</strong><br />
est en eff<strong>et</strong> enveloppé dans une feuille<br />
de papier doré qui confère à vos buff<strong>et</strong>s un<br />
air de fête.<br />
Les Cones peuvent être remplis <strong>et</strong> servis<br />
dans leur blister ou sur un présentoir en<br />
carton. Hug propose aussi de très beaux<br />
présentoirs en plastique transparent.<br />
Vous trouverez des idées de rec<strong>et</strong>tes sur<br />
www.hug-rezepte.ch ainsi que dans la p<strong>et</strong>ite<br />
brochure gratuite <strong>et</strong> richement illustrée<br />
qui a été rédigée par Hug en collaboration<br />
avec des cuisiniers <strong>et</strong> pâtissiers de la trempe<br />
de Pascal Schmutz, Daniel Schmidlin <strong>et</strong><br />
Sonja Hänni-Hallenbarter.<br />
www.hug-luzern.ch<br />
LUXE // Golden Cones pour les buff<strong>et</strong>s de fête<br />
32
01<br />
Snack-Cones au tartare de bœuf<br />
Ingrédients pour 40 Snack-Cones 7,5 cm<br />
200 g d’oignons hachés<br />
30 g d’huile de tournesol<br />
sel<br />
80 g de bière<br />
200 g de QimiQ Classic<br />
50 g de crème fou<strong>et</strong>tée<br />
200 g de céleri en branches<br />
20 g d’huile d’olive<br />
10 g de vinaigre balsamique blanc<br />
sel<br />
200 g de fil<strong>et</strong> ou de rumpsteak de bœuf<br />
café en poudre<br />
sel<br />
huile d’olive<br />
10 œufs de caille<br />
40 Snack-Cones<br />
Préparation<br />
Faire dorer à p<strong>et</strong>it feu les oignons dans l’huile, déglacer<br />
avec la bière, ré<strong>du</strong>ire <strong>et</strong> mixer. Battre le QimiQ jusqu’à<br />
ce qu’il soit bien lisse, y ajouter la purée d’oignons puis<br />
la crème fou<strong>et</strong>tée en mélangeant bien, saler. Verser le tout<br />
dans une poche à douille <strong>et</strong> la m<strong>et</strong>tre au frais pendant<br />
30 minutes. Découper le céleri en p<strong>et</strong>its dés <strong>et</strong> ajouter les<br />
autres ingrédients.<br />
LUXE // Golden Cones pour les buff<strong>et</strong>s de fête<br />
33<br />
02<br />
Lemon Dessert-Cones<br />
Ingrédients pour 40 Dessert-Cones 7,5 cm<br />
100 g de QimiQ Whip<br />
50 g de yogourt nature Emmi<br />
50 g de mascarpone Emmi<br />
50 g de jus de citron vert <strong>et</strong> un peu de zeste<br />
20 g de sucre<br />
40 Dessert-Cones<br />
40 Dobla Twister<br />
Préparation<br />
Battre le QimiQ Whip en y ajoutant le sucre. Ajouter le<br />
yogourt, le mascarpone, le jus <strong>et</strong> le zeste de citron vert<br />
<strong>et</strong> continuer à battre pendant trois minutes. Verser la<br />
crème obtenue dans une poche à douille <strong>et</strong> remplir<br />
les Dessert-Cones. Décorer avec les Dobla Twister <strong>et</strong> des<br />
tranches de citron vert.<br />
Découper la viande en p<strong>et</strong>its dés <strong>et</strong> l’assaisonner avec<br />
une pincée de café en poudre, le sel <strong>et</strong> l’huile d’olive. M<strong>et</strong>tre<br />
un peu de crème aux oignons au fond des Snack-Cones,<br />
y déposer la salade de céleri <strong>et</strong> le tartare de bœuf puis<br />
garnir avec des tranches d’œufs de caille <strong>et</strong> des chips de<br />
purée de pommes de terre.
Une eau-de-vie tres<br />
sensuelle<br />
TEXTE Bernad<strong>et</strong>te Bissig PHOTOS mises à disposition<br />
<strong>La</strong> vodka est l’un des alcools les plus consommés. En dix ans, elle est devenue<br />
un pro<strong>du</strong>it haut de gamme très prisé des connaisseurs en raison de son caractère.<br />
LUXE // Une eau-de-vie très sensuelle<br />
34
De gauche à droite: vodka Beluga, Fabergé <strong>et</strong> Kauffman<br />
<strong>La</strong> vodka est-elle originaire de Russie ou de Pologne? Nous<br />
n’allons pas refaire le match, car les faits sont loin d’être clairs.<br />
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a une longue histoire. Au 15 e siècle,<br />
la jachère fut intro<strong>du</strong>ite dans la Grande-Principauté de<br />
Moscou, entraînant une augmentation de la pro<strong>du</strong>ction de<br />
céréales. Contrairement aux autres pays d’Europe de l’Est, la<br />
Russie put dès lors utiliser une partie de ses récoltes pour<br />
fabriquer de la vodka, qui devint rapidement la boisson nationale,<br />
généralement consommée à température ambiante.<br />
Les pauvres la buvaient pour oublier temporairement les<br />
conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient. Les aristocrates<br />
en revanche la savouraient avec raffinement. L’an 1765<br />
allait marquer un tournant dans l’histoire de la vodka, lorsque<br />
la tsarine Catherine II choisit de séparer la pro<strong>du</strong>ction en<br />
deux circuits distincts. D’un côté, les nobles avaient le privilège<br />
de distiller leur propre vodka. En contrepartie, ils<br />
devaient s’engager à fournir de l’eau-de-vie à leurs fermiers.<br />
De l’autre côté, l’impératrice créa des distilleries d’Etat pour<br />
couvrir les besoins <strong>du</strong> reste de la population.<br />
C’est suite à c<strong>et</strong>te décision que la vodka devint un alcool<br />
haut de gamme. Car les aristocrates fortunés faisaient tout<br />
pour pro<strong>du</strong>ire de la meilleure eau-de-vie que leurs voisins. Ils<br />
s’inspirèrent des méthodes des brasseurs russes, qui, avant<br />
même l’intro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> procédé de distillation, avaient développé<br />
des techniques de filtrage <strong>et</strong> de purification. Ils employaient<br />
<strong>du</strong> sable, <strong>du</strong> feutre ou <strong>du</strong> charbon de bois de bouleau<br />
pour filtrer la bière <strong>et</strong> <strong>du</strong> lait, <strong>du</strong> blanc d’œuf ou de la<br />
colle de poisson pour la purifier. Comme matière première,<br />
les nobles utilisaient les meilleures céréales récoltées sur leurs<br />
terres, en général <strong>du</strong> seigle. Vers la fin <strong>du</strong> 18 e siècle, la vodka<br />
russe avait atteint sa maturité gustative <strong>et</strong> elle était très demandée,<br />
même en Europe de l’Ouest. Originellement boisson<br />
<strong>du</strong> peuple, elle était devenue une eau-de-vie culte.<br />
LUXE // Une eau-de-vie très sensuelle<br />
35<br />
<strong>La</strong> bouteille qui valait un million d’euros<br />
Depuis, la demande n’a cessé de croître <strong>et</strong> la vodka est aujourd’hui<br />
l’un des alcools les plus consommés, devenant au<br />
cours des dix dernières années un pro<strong>du</strong>it haut de gamme. On<br />
imagine que les aristocrates russes de l’époque auraient été<br />
ravis d’assister à c<strong>et</strong>te évolution. En général, on associe certes<br />
c<strong>et</strong>te boisson au cocktail vodka-Red Bull <strong>et</strong> aux beuveries des<br />
jeunes. Mais elle n’en est pas moins un article de luxe. Il existe<br />
ainsi des bouteilles agrémentées de pierres précieuses, comme<br />
celles de la marque Diva, leur prix n’étant bien sûr pas tout à<br />
fait le même si elles sont parsemées de cristaux Swarovski, de<br />
paill<strong>et</strong>tes d’or ou de vrais diamants. Il faut également citer la<br />
bouteille de vodka White Sun en or fin, or blanc <strong>et</strong> rhodium,<br />
garnie de diamants <strong>et</strong> de perles Swarovski <strong>et</strong> dotée d’un bouchon<br />
en or pur, qui vaut un million d’euros. Ou la vodka Imperial<br />
Collection de <strong>La</strong>doga, qui a choisi de proposer son nectar<br />
dans une carafe en verre vénitien, elle-même dissimulée<br />
dans un écrin évoquant en tous points l’un des œufs de Fabergé,<br />
ces chefs-d’œuvre de la joaillerie créés par Karl Fabergé<br />
entre 1883 <strong>et</strong> 1917 pour la famille impériale de Russie à l’occasion<br />
des fêtes de Pâques. L’aigle qui trône au somm<strong>et</strong> de<br />
l’œuf ainsi que tous les éléments décoratifs sont en or 24 carats<br />
<strong>et</strong> la carafe est accompagnée de quatre p<strong>et</strong>its verres.<br />
«C’est une très bonne vodka, mais est-ce bien utile de vendre<br />
un obj<strong>et</strong> de luxe <strong>et</strong> de prestige en lieu <strong>et</strong> place d’une boisson?»<br />
se demande Wolfgang Bogner, Bar Manager de l’Onyx,<br />
à l’hôtel Park Hyatt de Zurich. Il faut en eff<strong>et</strong> savoir que l’obj<strong>et</strong><br />
en question coûte la bagatelle de 1400 francs, la carafe<br />
pouvant cependant être ach<strong>et</strong>ée seule pour 175 francs.<br />
Il semblerait bien qu’ici, l’essentiel est dans l’accessoire <strong>et</strong><br />
non dans le contenu. S’agit-il dès lors de luxe ou de décadence?<br />
A chacun sa réponse.
Wolfgang Bogner, directeur <strong>du</strong> Onyx Bar au Park Hyatt de Zurich<br />
Le vrai luxe<br />
Les marques de vodka précitées misent donc sur des conditionnements<br />
luxueux <strong>et</strong> un budg<strong>et</strong> mark<strong>et</strong>ing important.<br />
Mais les vodkas qui nous intéressent sont plutôt les meilleures<br />
<strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> <strong>goût</strong>, celles qui accordent la prio-<br />
rité à la qualité.<br />
Mark Kauffman, président de la Whitehall Company, l’un<br />
des plus grands importateurs de vins <strong>et</strong> de spiritueux de Russie,<br />
veut faire revivre l’âge d’or de la vodka russe. En 2000, il a<br />
donc créé sa propre marque, baptisée Kauffman, pour pro<strong>du</strong>ire<br />
des vodkas de luxe. Ce faisant, il a, selon Wolfgang<br />
Bogner, été à l’origine de l’engouement des consommateurs<br />
pour les vodkas haut de gamme, des marques comme Grey<br />
Goose ou Belvedere lui emboîtant le pas. «<strong>La</strong> marque Kauffman<br />
a révélé le vrai caractère de la vodka. Pendant longtemps, tout<br />
le monde voulait qu’elle soit aussi neutre que possible, afin de<br />
pouvoir la mélanger à d’autres ingrédients. Kauffman a été le<br />
premier pro<strong>du</strong>cteur à proposer une vodka immédiatement<br />
identifiable. Ce qui me plaît beaucoup aussi, c’est que c<strong>et</strong>te<br />
entreprise cultive l’art de l’understatement. Ses dirigeants<br />
commercialisent des pro<strong>du</strong>its de luxe, mais ils ont su garder<br />
les pieds sur terre», poursuit Bogner.<br />
A l’instar des aristocrates russes d’antan, la maison Kauffman<br />
utilise les meilleures céréales disponibles. Et elle a opté<br />
pour le blé d’hiver. Sa vodka Private Collection Luxury Vintage,<br />
dont la bouteille coûte 259 francs, est exclusivement<br />
fabriquée avec <strong>du</strong> blé d’une même année, ce qui ne s’était<br />
jamais fait à ce jour. Il s’agit donc de la première vodka millésimée<br />
de l’histoire – <strong>et</strong> la seule au monde. Le blé provient de<br />
six régions différentes <strong>et</strong> il est trié à la main juste après la<br />
récolte, avant d’être stocké pendant un an. Ce procédé s’inspire<br />
bien sûr de ce qui se fait pour le vin, un domaine où,<br />
comme on le sait, le terroir joue un rôle majeur. Du reste,<br />
lorsque le blé de l’année ne satisfait pas les exigences de la<br />
marque en termes de qualité, Kauffman ne distille pas de<br />
vodka. Après la distillation, l’eau-de-vie obtenue est purifiée<br />
en quatre étapes. Libérée des sels <strong>et</strong> des rési<strong>du</strong>s organiques<br />
qu’elle contient, elle est mélangée à de l’eau peu calcaire. Ensuite,<br />
elle passe deux fois par un filtre en sable de quartz <strong>et</strong> est<br />
intro<strong>du</strong>ite dans une colonne remplie de charbon de bois de<br />
bouleau, ce qui lui confère son arôme caractéristique. <strong>La</strong><br />
Private Collection Luxury Vintage est mise en bouteilles une<br />
fois par an, en un jour. Le nombre de bouteilles est donc<br />
strictement limité <strong>et</strong> ne dépasse jamais les 25 000 unités.<br />
Chaque bouteille, d’une contenance d’un litre, est numérotée<br />
<strong>et</strong> porte fièrement son millésime. Sa forme signée Saint-<br />
Gobain est particulièrement élégante <strong>et</strong> elle est présentée<br />
dans un coffr<strong>et</strong> de luxe d’excellente qualité – noblesse oblige.<br />
Il va de soi qu’outre la Private Collection Luxury Vintage,<br />
Kauffman pro<strong>du</strong>it aussi d’autres vodkas plus modestes.<br />
Place à la sobriété<br />
Dans la même catégorie, il faut également mentionner la<br />
Beluga Gold Line. Proposée au prix de 180 francs la bouteille,<br />
elle est pro<strong>du</strong>ite par la maison russe Synergy, qui accorde<br />
beaucoup d’importance au fait-main <strong>et</strong> utilise aussi <strong>du</strong> blé<br />
d’hiver, auquel elle ajoute <strong>du</strong> malt, ce qui donne à sa vodka<br />
une profondeur <strong>et</strong> une complexité rares. Le filtrage constitue<br />
ici aussi une étape importante, puisqu’il s’agit d’atteindre une<br />
pur<strong>et</strong>é exemplaire. Au terme <strong>du</strong> processus de distillation,<br />
l’eau-de-vie repose pendant 90 jours, avant de se r<strong>et</strong>rouver<br />
dans de très belles bouteilles qui se distinguent par une<br />
sobriété remarquable. L’étiqu<strong>et</strong>te, ornée d’un esturgeon, est<br />
en métal <strong>et</strong> collée à la main. Le bouchon est recouvert d’un<br />
cach<strong>et</strong> de cire que l’on r<strong>et</strong>ire à l’aide d’un p<strong>et</strong>it marteau livré<br />
LUXE // Une eau-de-vie très sensuelle<br />
36
avec la bouteille, présentée dans un très bel écrin en cuir.<br />
Wolfgang Bogner tient à préciser que Synergy n’a pratiquement<br />
pas fait de publicité pour lancer sa vodka, avant d’at-<br />
tirer notre attention sur l’esturgeon de l’étiqu<strong>et</strong>te pour nous<br />
inviter à marier c<strong>et</strong>te eau-de-vie d’exception à un autre pro<strong>du</strong>it<br />
de luxe: le caviar. Car il n’y a pas que le champagne dans<br />
la vie!<br />
Dans les règles de l’art<br />
Mais comment consomme-t-on au juste une vodka de luxe?<br />
Contrairement à ce qui se passe pour d’autres spiritueux, la<br />
fabrication de la vodka ne comporte pour ainsi dire pas de<br />
phase de maturation <strong>et</strong> elle doit donc son <strong>goût</strong> <strong>et</strong> sa profondeur<br />
à ses seuls ingrédients ainsi qu’à la technique de distillation<br />
employée. Son nez neutre <strong>et</strong> son arôme raffiné en font<br />
une excellente base pour de nombreux drinks <strong>et</strong> cocktails.<br />
Cependant, les vodkas haut de gamme devraient être bues<br />
telles quelles. «Cela perm<strong>et</strong> d’apprécier leur douceur, leur<br />
pur<strong>et</strong>é <strong>et</strong> leur équilibre», dit Bogner.<br />
Pour sa part, il sert la Kauffman Private Collection Luxury<br />
Vintage aussi bien frappée, dans un verre conventionnel qu’il<br />
a mis au congélateur, qu’à température ambiante, dans un<br />
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verre «nosing», avec ou sans glaçons, selon les préférences de<br />
chacun. «Il arrive qu’un client commande un cocktail à base<br />
de vodka Kauffman <strong>et</strong> nous accédons à sa demande, cela va de<br />
soi», conclut notre expert.<br />
Le prix <strong>du</strong> plaisir<br />
Les vodkas haut de gamme valent-elles leur prix? «Les vodkas<br />
premium sont uniques en leur genre <strong>et</strong> elles satisfont aux plus<br />
hautes exigences. Mais cela dépend combien on est prêt à dépenser.<br />
Personnellement, lorsque je suis à la recherche d’un<br />
nouveau pro<strong>du</strong>it, je ne m’occupe pas trop <strong>du</strong> prix, je tente<br />
avant tout de trouver un spiritueux que mes clients ne<br />
connaissent pas, quelque chose qui puisse les surprendre. De<br />
nos jours, la plupart des connaisseurs accordent la priorité<br />
à la qualité <strong>et</strong> à la nouveauté. Et un pro<strong>du</strong>it de luxe n’a pas<br />
vraiment de prix. Chacun se fait sa propre idée», conclut<br />
Wolfgang Bogner.<br />
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contraste qui naît de c<strong>et</strong>te technique. Le<br />
manche est en bois de bambou, les éléments de<br />
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