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Automne 2018<br />
LA REVUE DU FELLOWSHIP NATIONAL<br />
Un regard rétrospectif pour aller de l’avant<br />
Les dangers d’une société sexualisée<br />
Naissance sécuritaire<br />
LA FIDÉLITÉ<br />
ET NON LA CRAINTE
Le mot du président<br />
À CONTRE-COURANT<br />
Steve Jones<br />
Dans les années 80, je portais un t-shirt où figurait le dessin du symbole Ichthys où le poisson de Jésus nageait à<br />
contre-courant d’un groupe d’autres poissons prédateurs qui nageaient vers le poisson de Jésus et le dépassaient.<br />
On pouvait y lire : Allez à contre-courant ! Il semble que les chrétiens orthodoxes nagent dans un environnement<br />
similaire ces dernières années.<br />
LE MOT DU PRÉSIDENT<br />
Nous vivons en effet à une époque où la laïcité ardente cherche à faire taire les gens de foi et à supprimer leur voix<br />
dans l’espace public. Bien que la fondation de notre pays ait été façonnée et modulée par l’éthique judéo-chrétienne,<br />
le Canada n’a jamais véritablement vécu la chrétienté. Certaines personnes soutiennent que cette influence a disparu<br />
depuis longtemps. Elle a sans doute pris fin en 1982 lorsque le Parlement a approuvé la Charte canadienne des droits<br />
et libertés, où l’héritage judéo-chrétien du Canada est passé des valeurs chrétiennes à celles de la Charte. Depuis 35<br />
ans, les Canadiens ont été les témoins d’une trajectoire rapide et progressive vers la laïcité.<br />
Je ne veux pas suggérer ici que la Charte soit mauvaise, au contraire. Il s’agit d’un document qui assure la protection<br />
des citoyens contre l’État, pour laquelle le Canada fait l’envie de la planète. En effet, depuis 1994, les Nations Unies<br />
classent le Canada comme l’un des meilleurs endroits au monde.<br />
NOUS VIVONS EN EFFET À UNE ÉPOQUE OÙ LA LAÏCITÉ ARDEN<br />
TAIRE LES GENS DE FOI ET À SUPPRIMER LEUR VOIX DANS L’ESP
essor-rbe.ca l’essor / 3<br />
Cependant, depuis trois décennies la<br />
législation a supprimé chacune des<br />
valeurs historiques qui ont permis que<br />
le Canada d’être un pays de choix. Ce<br />
virage idéologique est indubitable :<br />
• Abolition de la prière à l’école en<br />
1988 en Ontario.<br />
• Légalisation de l’avortement en 1988.<br />
• Établissement du mariage gai en<br />
2005 (Projet de loi C-38).<br />
• Légalisation de l’aide médicale à mourir<br />
en mai 2016 (Projet de loi C-14).<br />
• Expression non binaire transgenre<br />
consacrée par la Loi canadienne<br />
sur les droits de la personne en juin<br />
2017.<br />
• L’empêchement des croyants de<br />
devenir foyer d’accueil ou d’adopter<br />
des enfants à cause de leur point de<br />
vue traditionaliste sur la sexualité<br />
depuis juin 2017 (Projet de loi 89).<br />
• Le procès perdu de la cause de la<br />
liberté religieuse du barreau de la<br />
Trinity Western University devant<br />
la Cour suprême en juin 2018.<br />
• L’utilisation récréative de la marijuana<br />
qui sera légalisée en octobre<br />
2018.<br />
• Le rapport à venir du comité sénatorial<br />
spécial sur la bienfaisance en<br />
décembre 2018.<br />
Ce ne sont que quelques-uns des<br />
virages délibérés qui ont lieu en ces<br />
temps périlleux. Quelle est donc notre<br />
réponse devant tout ceci ?<br />
La Charte des valeurs prévaut sur les<br />
valeurs chrétiennes et redéfinit notre<br />
pays. L’égalité des droits continue<br />
d’éclipser les droits religieux. Les chrétiens<br />
canadiens continuent de faire<br />
appel au gouvernement ; nous intervenons<br />
à la Cour suprême, mais nous<br />
perdons ces batailles les unes après les<br />
autres. Devrions-nous être découragés<br />
pour autant ?<br />
TE CHERCHE À FAIRE<br />
ACE PUBLIC.<br />
La Bible nous suggère une autre voie dans Romains 12.12 :<br />
« Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans la tribulation. Persévérez dans la<br />
prière. »<br />
L’espérance : « Réjouissez-vous en espérance. »<br />
Même si les valeurs et les points de vue chrétiens orthodoxes sont devenus minoritaires<br />
et ne sont plus tendance dans notre société postchrétienne et « post-vérité »,<br />
cela ne déprécie ni ne dénigre leur message. En effet, ce dernier est une voie d’espérance<br />
devant un sombre, égoïste et désespérant récit.<br />
L’humanité moderne s’apparente à un naufragé sur une île déserte qui essaie d’interpréter<br />
le message indéchiffrable écrit dans une langue étrangère trouvé dans une<br />
bouteille.<br />
Les chrétiens doivent demeurer vigilants précisément à cause de la morosité de<br />
notre ère, présentant le message certes ancien, mais éprouvé et véritable de l’ESPÉ-<br />
RANCE qui se trouve uniquement par une relation avec Jésus. Nous devons continuer<br />
à présenter fidèlement tout l’Évangile de manière claire et bienveillante. Notre<br />
société compte sur les chrétiens pour le faire !<br />
La PRIÈRE : « Persévérez dans la prière. »<br />
Puis, Romains 12.12 nous dit de réagir par la prière fervente plutôt que par l’indifférence,<br />
l’hostilité ou le retranchement devant l’inaction sans espoir et l’isolement.<br />
Nous sommes appelés à la prière fervente et intentionnelle. Au cours des 500 ans,<br />
tout réveil d’importance s’est amorcé par des croyants rassemblés pour prier avec<br />
intensité.<br />
C’est devant ce bouleversement idéologique actuel que nous avons lancé un appel<br />
à notre famille du Fellowship pour faire de 2018 « notre année de prière » et avons<br />
fait de Romains 12.12 notre verset thématique. Avez-vous répondu à cet appel, votre<br />
Église et vous ?<br />
Le présent numéro de L’Essor examine ce bouleversement culturel actuel selon un<br />
éventail de points de vue. Par ailleurs, il figure une présentation particulière de la<br />
nouvelle politique du Fellowship sur « le mariage et la sexualité humaine. » Après<br />
avoir lu chacun de ces articles, veuillez considérer prier pour notre pays et pour<br />
l’Église au milieu de ce bouleversement.<br />
Le président du Fellowship, Steve Jones<br />
Steve Jones est président du<br />
Fellowship d’Églises Baptistes<br />
Évangéliques au Canada.<br />
Suivez Steve sur<br />
Twitter @FellowshipSteve<br />
(en anglais)
4 / l’essor Automne 2018<br />
LE VERSET THÉMATIQUE DU<br />
FELLOWSHIP DE 2018 :<br />
« RÉJOUISSEZ-VOUS EN<br />
ESPÉRANCE. SOYEZ<br />
PATIENTS DANS LA<br />
TRIBULATION. PERSÉVÉREZ<br />
DANS LA PRIÈRE. »<br />
ROMAINS 12.12 (COLOMBE)<br />
10 NAISSANCE SÉCURITAIRE<br />
2 LE MOT DU PRÉSIDENT<br />
À CONTRE-COURANT / Steve Jones<br />
5 LÀ-BAS<br />
UN REGARD RÉTROPECTIF POUR ALLER DE L’AVANT / Terry Wiley<br />
MISE À JOUR DU MINISTÈRE DES WILEY / Dave Marttunen<br />
7 L’AMOUR RÉPANDU<br />
LES DANGERS D’UNE SOCIÉTÉ SEXUALISÉE / Entretiens avec<br />
Cassandra Diamond, de BridgeNorth<br />
NAISSANCE SÉCURITAIRE / Norman Nielsen<br />
© Le Fellowship d’Églises Baptistes<br />
Évangéliques au Canada<br />
CENTRE DES MINISTÈRES :<br />
P.O. Box 457, Guelph ON N1H 6K9<br />
TÉLÉPHONE : 519 821-4830<br />
TÉLÉCOPIEUR : 519 821-9829<br />
COURRIEL : president@fellowship.ca<br />
POUR LIRE<br />
DAVANTAGE<br />
D’ARTICLES,<br />
CONSULTEZ<br />
NOTRE SITE WEB :<br />
www.essor-rbe.ca<br />
10 SUR LE TERRAIN, À L’AUMÔNERIE :<br />
LES RED FROGS SUR LE CAMPUS / Richard Flemming<br />
11 EN VÉRITÉ<br />
MARIAGE BIBLIQUE ET SEXUALITÉ HUMAINE : CONSIDÉRATIONS<br />
THÉOLOGIQUES / Stan Fowler<br />
MARIAGE BIBLIQUE ET SEXUALITÉ HUMAINE : CONSIDÉRATIONS<br />
PASTORALES / John Mahaffey<br />
MARIAGE BIBLIQUE ET SEXUALITÉ HUMAINE : CONSIDÉRATIONS<br />
JURIDIQUES / Sheldon Wood<br />
15 SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE<br />
LE JOUR DE MA VISITE AU SÉNAT / Paul Dirks<br />
NOTRE MISSION : L’Essor est la revue officielle du Fellowship<br />
d’Églises Baptistes Évangéliques au Canada. Elle a pour objectif<br />
d’édifier et d’encourager les dirigeants pastoraux et les membres des<br />
Églises locales du Fellowship en publiant des articles et des nouvelles,<br />
reflétant nos valeurs évangéliques et favorisant une identité<br />
et une vision communes parmi les Églises. L’Essor est publié<br />
trois fois l’an et est disponible tant en anglais qu’en français.<br />
Nouvelle Bible d’étude<br />
CONSULTEZ NOTRE SITE INTERNET<br />
POUR LIRE D’AUTRES ARTICLES PERTINENTS :<br />
WWW.ESSOR-RBE.CA<br />
DIRECTRICE DE RÉDACTION : Valerie Heaton ÉDITRICE POUR L’ÉDITION FRANÇAISE : Danielle Robidoux<br />
RELECTRICE : Sarah Provost CONCEPTION GRAPHIQUE : Ampersand MANUSCRITS : Faites parvenir vos articles à<br />
Danielle Robidoux, éditrice, Le Centre des ministères, P.O. Box 457 Guelph ON N1H 6K9, Tél. :519 821-4830.<br />
Téléc. : 519 821-9829, Courriel : ebfrancais@fellowship.ca<br />
PUBLICITÉ : Des espaces publicitaires sont disponibles tant dans l’édition imprimée sur le Web. Retourner toutt<br />
correspondance ne pouvant être livrée au Canada à notre Service aux abonnés : P.O. Box 457, Guelph, ON N1N 6K9<br />
Spécial<br />
45 $<br />
gty@gtycanada.org 1-800-565-2425
essor-rbe.ca<br />
Là-bas<br />
UN REGARD<br />
RÉTROPECTIF<br />
POUR<br />
ALLER DE<br />
L’AVANT<br />
Terry Wiley<br />
Je n’oublierai jamais le jour du 8 décembre 2017. À<br />
9 h 30 ce matin-là, j’étais au ministère de l’Intérieur<br />
à Islamabad.<br />
Nous avions deux semaines pour quitter le pays.<br />
Cette nouvelle amorçait un cheminement de transition<br />
imprévu pour nous, qui avions consacré 24 années au ministère<br />
: le Pakistan était notre maison, notre vie. Nous affectionnions<br />
notre équipe de 24 missionnaires provenant<br />
de sept pays différents, envoyés par huit agences. Nous<br />
aimions nos partenaires pakistanais, nos amis croyants,<br />
ainsi que nos voisins musulmans que Dieu avait rendus<br />
chers à nos yeux au fil des années. Bien que notre situation<br />
particulière soit une première pour notre équipe du<br />
Sindh, d’autres missionnaires ailleurs vivaient de semblables<br />
circonstances. Comme nous, ils avaient œuvré<br />
pendant des années au Pakistan, certains plus longtemps<br />
que nous. Et maintenant, pour des raisons inexpliquées,<br />
le prolongement de leurs visas était refusé et ils avaient<br />
reçu l’ordre de quitter le pays.<br />
Ce départ était doux-amer. À notre demande, le gouvernement<br />
du Pakistan nous a accordé deux mois plutôt que<br />
deux semaines pour refermer la porte de nos vies et de<br />
nos ministères. Ce qui nous a permis de faire nos adieux<br />
à nos coéquipiers, nos partenaires du ministère et nos<br />
amis. Les Sindhis sont réputés pour leur générosité et<br />
leur hospitalité. Les dernières semaines de notre séjour<br />
là-bas sont gravées dans notre mémoire.<br />
Nous demeurerons éternellement reconnaissants pour<br />
les nombreuses choses que nous avons expérimentées<br />
là-bas, élevant notre famille tout en y servant. Nous<br />
avons appris deux langues et goûté à l’une des meilleures<br />
cuisines du monde. Nous avons tant appris sur<br />
nous-mêmes : nos faiblesses, nos forces, nos dons et<br />
ceux que nous n’avions pas ainsi que notre dépendance<br />
aux autres. Nous avons tant appris des autres : la souffrance,<br />
la persécution, les attentes, les besoins authentiques,<br />
l’amour, la générosité et le pardon. Nous avons<br />
appris ce que signifie servir les autres dans une culture<br />
si différente de la nôtre. De même que le partenariat<br />
avec d’autres confessions de foi, celui avec des agences<br />
missionnaires et des organismes paraecclésiastiques,<br />
avec des gens de cultures différentes et avec des chrétiens<br />
de tous milieux.<br />
LÀ-BAS : LE FELLOWSHIP À L’ÉTRANGER
6 / l’essor Automne 2018<br />
Nous avons appris ce qu’est la protection de Dieu lors des<br />
attaques terroristes, des menaces d’enlèvement, celle de<br />
la guerre, des attaques de Satan, des chrétiens amers, d’automobilistes<br />
téméraires, de la maladie et de la dépression.<br />
Même lors de situations de crise, comme le fait d’être volé<br />
à la pointe du fusil au<br />
milieu de la nuit après<br />
MÊME LES<br />
notre retour de l’aérogare<br />
a contribué à une<br />
SITUATIONS DE<br />
profonde croissance de<br />
CRISE... ONT<br />
notre caractère. Elles<br />
se sont avérées être des<br />
CONTRIBUÉ À<br />
occasions où Dieu a<br />
UNE PROFONDE<br />
démontré sa souveraine<br />
CROISSANCE DE<br />
présence et son amour<br />
pour nous. Par l’observation<br />
de bon nombre de<br />
NOTRE CARACTÈRE.<br />
ELLES SE SONT<br />
missionnaires et d’enfants<br />
de ces derniers qui<br />
AVÉRÉES ÊTRE DES ont vécu et œuvré au<br />
OCCASIONS OÙ<br />
Pakistan, pays difficile,<br />
nous avons appris que<br />
DIEU A DÉMONTRÉ<br />
l’amertume et le contentement<br />
sont tous deux<br />
SA SOUVERAINE<br />
des retombées possibles,<br />
PRÉSENCE ET SON<br />
issues de semblables<br />
AMOUR POUR NOUS. circonstances.<br />
Et ensuite ?<br />
Eh bien, nous sommes au Canada, au beau milieu d’une<br />
démarche de réflexion et de réorientation et nous tentons<br />
de comprendre où Dieu désire que nous le servions. Le<br />
fait d’être privé de notre identité, de notre routine et d’un<br />
avenir précis dont nous avons été soudainement dépouillés<br />
s’est avéré très déstabilisant. Cependant, nous avons<br />
beaucoup appris sur nous-mêmes pendant cette période.<br />
Cette étape supplémentaire de réflexion et d’interaction<br />
avec la famille, les mentors, les conseillers et les dirigeants<br />
à propos de nos dons et des perspectives de ministère<br />
nous a permis de croître de formidable manière.<br />
Veuillez prier qu’au cours de cette transition, nous profitions<br />
de cette démarche aussi bien que des retombées<br />
qui en découleront. Nous avons confiance que Dieu a en<br />
réserve quelque chose de précis<br />
et qu’il désire nous utiliser<br />
d’une nouvelle manière. Nous<br />
sommes au beau milieu de<br />
cette démarche pour tenter de<br />
déterminer concrètement cette<br />
perspective !<br />
— Terry Wiley est missionnaire<br />
auprès du Fellowship à<br />
l’étranger.<br />
MISE À JOUR DU MINISTÈRE DES WILEY :<br />
Dave Marttunen, directeur du Fellowship à l’étranger nous donne une mise à jour sur le ministère à venir des<br />
Wiley :<br />
Depuis leur retour au Canada, les Wiley ont amorcé une démarche de discernement avec le Fellowship à<br />
l’étranger, avec des amis proches et d’importants sympathisants.<br />
Terry a reçu une invitation de la part de Ermias Mamo, Secrétaire général adjoint de l’Ethiopian Kale Heywet<br />
Church (EKHC) pour étudier l’éventualité de travailler avec eux. Ce groupe de 9 500 Églises a fondé récemment<br />
sa propre division missionnaire et a envoyé des missionnaires dans plusieurs pays d’Afrique ainsi<br />
qu’au Pakistan. Terry a discerné que ce mouvement évangélique dynamique pourrait profiter de l’expérience<br />
du Fellowship à l’étranger. Il se rendra bientôt en Éthiopie pour<br />
en savoir davantage sur cette occasion. Si tout va de l’avant à la suite de<br />
cette invitation, Terry sera l’accompagnateur du personnel missionnaire<br />
clé pour mettre au point des stratégies de déploiement pour leurs missionnaires.<br />
Nous sommes reconnaissants que Terry puisse se servir de son<br />
expérience pour aider un groupe d’Églises sur la même longueur d’onde<br />
pour l’envoi efficace et le soutien du personnel missionnaire bien formé<br />
pour l’avancement de l’Évangile.
essor-rbe.ca<br />
L’amour répandu<br />
LES DANGERS D’UNE<br />
SOCIÉTÉ SEXUALISÉE<br />
ENTRETIENS AVEC CASSANDRA DIAMOND, DE BRIDGENORTH<br />
La vie n’a pas toujours été facile pour vous. Pendant combien<br />
d’années avez-vous été prisonnière et victime de traite ?<br />
À l’âge de huit ans, j’avais déjà subi les méfaits de neuf<br />
agresseurs, d’un violeur et d’un pédophile condamné pour<br />
ses agressions aux victimes de plusieurs générations : mon<br />
grand-père paternel. À dix-sept ans, une amie m’a invitée<br />
à danser nue comme elle le faisait elle-même. Je croyais<br />
que c’était un moyen d’avoir un pouvoir sur les hommes<br />
et de me venger de ceux qui m’avaient fait du mal. C’est à<br />
ce moment que j’ai rencontré un homme qui allait devenir<br />
mon trafiquant. Ma relation avec lui avait commencé<br />
par de l’amitié. Je croyais que pour la première fois dans<br />
ma vie, quelqu’un se souciait suffisamment de moi pour<br />
me protéger et être présent pour moi. Il m’a contrainte de<br />
travailler dans un studio de massage, situé juste en face<br />
d’un bordel. À l’âge de 27 ans, après avoir été prisonnière<br />
pendant dix ans, il en avait fini avec moi et j’ai pu quitter<br />
cette industrie qui semblait m’avoir volé tout ce qui me<br />
restait de dignité et d’estime de moi.<br />
Quand et comment avez-vous répondu à l’Évangile ?<br />
Dieu a toujours fait partie de mon histoire. Ce n’est qu’après<br />
avoir quitté l’industrie du sexe que j’ai entendu la voix de<br />
Dieu et que j’y ai répondu en lui demandant de me sauver.<br />
Lorsque j’ai quitté l’industrie du sexe, j’avais touché le fond.<br />
J’ai trouvé une bible et je l’ai ouverte. J’ai crié à Dieu. Je lui<br />
ai dit combien j’étais désespérée, dans quel pétrin je m’étais<br />
mise et que ma vie ne rimait à rien. Cette fois, Dieu m’a dirigée<br />
vers le psaume 102 où j’ai lu ces paroles :<br />
« ÉTERNEL, ÉCOUTE MA PRIÈRE, ET QUE<br />
MON CRI PARVIENNE JUSQU’À TOI ! NE<br />
ME CACHE PAS TA FACE AU JOUR DE<br />
MA DÉTRESSE ! TENDS VERS MOI TON<br />
OREILLE AU JOUR OÙ JE CRIE ! HÂTE-<br />
TOI DE ME RÉPONDRE ! »<br />
À genoux, j’ai demandé au Seigneur soit de me tuer ou de<br />
me sauver parce qu’au point où j’en étais, chaque souffle<br />
m’était insoutenable. Un changement est survenu ce jourlà<br />
et j’ai cessé de ressentir des émotions extrêmes qui m’affligeaient.<br />
Il a supprimé « l’insoutenable » de mon être et a<br />
porté lui-même mon fardeau. La liberté que j’ai éprouvée<br />
ce jour-là et tous les jours depuis est inégalée.<br />
Dieu vous a mis à cœur les femmes prisonnières de ce mode de<br />
vie... Pouvez-vous nous en parler ?<br />
Après mon départ de cette industrie en 2004, j’ai passé<br />
deux ans à guérir, tant sur le plan physique qu’émotionnel,<br />
apprenant à mieux me connaître et à connaître Dieu. Après<br />
cette période de guérison, je me suis rendu compte que je<br />
devais retourner vers les femmes et les filles dans l’industrie<br />
du sexe que je connaissais pour leur parler de la liberté et de<br />
l’espoir que j’avais trouvé en Jésus. Je voulais leur raconter<br />
que rien d’autre ne pouvait résoudre leurs problèmes.<br />
Dieu ne m’a pas donné un cœur pour les filles, mais bien<br />
un cœur pour lui. Il m’a offert une façon unique d’aimer les<br />
femmes et les filles avec lesquelles je travaille. Je leur présente<br />
Jésus. Lui seul peut leur procurer la liberté véritable.<br />
Qu’est-ce que l’organisme BridgeNorth ? Qu’est-ce qu’il accomplit<br />
et qu’il procure ?<br />
BridgeNorth, est un organisme de charité, de mentorat et<br />
de défense des femmes, fondé et dirigé par une survivante<br />
qui se consacre à mettre fin à l’exploitation sexuelle au<br />
Canada. En répondant aux besoins physiques, mentaux,<br />
émotionnels et spirituels des femmes et des filles sexuellement<br />
exploitées, BridgeNorth accomplit sa mission<br />
pour restaurer leur dignité inhérente et leur valeur.<br />
BridgeNorth procure un service de première ligne et de<br />
mentorat aux femmes, aux filles et aux familles touchées<br />
par l’industrie du sexe, mais également par l’éducation<br />
et la sensibilisation auprès du public en formant les gens<br />
et les professionnels pour reconnaître, prévenir, réagir et<br />
combattre l’exploitation sexuelle. Il agit pour la défense<br />
des femmes, des filles et des familles touchées par l’exploitation<br />
sexuelle.<br />
Pouvez-vous témoigner de l’histoire d’une femme que<br />
BridgeNorth a secourue ?<br />
(Le nom véritable de cette fille a été modifié pour protéger<br />
son identité et sa vie privée. Nous avons cependant obtenu<br />
sa permission de raconter son histoire.)<br />
Du plus loin qu’elle s’en souvienne, Hope avait été agressée<br />
par son père. À 11 ans, il a commencé à la vendre à d’autres<br />
hommes. À 16 ans, elle a téléphoné un service de téléassistance<br />
d’urgence qui l’a alors référée à BridgeNorth.<br />
L’AMOUR RÉPANDU : AIDE
8 / l’essor Automne 2018<br />
Lorsque nous avons commencé à travailler avec Hope, elle<br />
était toxicomane, s’adonnait intensément à l’automutilation<br />
et était suicidaire. Elle avait tenté d’obtenir de l’aide<br />
auparavant. Elle désirait se libérer de sa toxicomanie et<br />
connaître la libération de la traite sexuelle. Nous nous<br />
sommes portés à sa défense en son nom et l’avons fait<br />
admettre à un centre de désintoxication. Au départ, Hope<br />
s’opposait à toute conversation à propos de Dieu. Au fil<br />
du temps, elle a commencé à demander à parler de Dieu.<br />
Lorsqu’elle a fini par quitter cet établissement, elle avait officiellement<br />
été libérée de sa toxicomanie, une croix à son<br />
cou, et une bible dans ses bagages.<br />
Autonome Hope poursuit son rêve de retourner à l’école<br />
pour devenir ambulancière paramédicale, pour aider ceux<br />
qui souffrent.<br />
Pouvez-vous préciser la raison d’être du partenariat de<br />
BridgeNorth et d’AIDE et de son établissement ? Quand a-t-il été<br />
concrétisé ?<br />
Il y a environ deux ans, BridgeNorth avait connu une<br />
croissance telle qu’il avait besoin d’un organisme structuré.<br />
Gioia Stover m’a téléphoné et désirait aider BridgeNorth.<br />
Elle a commencé à communiquer avec d’autres organismes<br />
pour en trouver un auquel BridgeNorth pouvait<br />
se joindre. Une seule organisation chrétienne a répondu<br />
à l’appel de Gioia : le Fellowship. Nous avons été mis en<br />
communication avec leur division d’AIDE (l’assistance<br />
et le secours à l’étranger du Fellowship) où nous avons<br />
discuté avec Dan Shurr, son directeur. Ce dernier nous a<br />
demandé plus de renseignements à propos du ministère<br />
et du travail de BridgeNorth. Et nous avons obtenu une<br />
formidable réponse : oui.<br />
Quelle Église peut communiquer avec vous ? Comment peut-elle<br />
s’investir auprès de sa communauté pour faire cesser de telles<br />
activités criminelles ?<br />
Par notre site Internet : www.bridgenorth.org, par courriel :<br />
www.bridgenorth.org, par téléphone : 905 895-9065 et par<br />
Facebook : @BridgeNorth.<br />
Nous recherchons des Églises et des croyants pour aider et<br />
sensibiliser les gens par des activités et des campagnes sur<br />
les réalités de la traite humaine. Nous accueillons toute<br />
congrégation qui veut établir un partenariat financier pour<br />
nous aider à la poursuite de notre mission.<br />
Nous bénéficions d’un réseau de parrainage de prière qui permet<br />
aux personnes de parrainer des filles en particulier pour<br />
les élever dans la prière. Elles reçoivent des mises à jour mensuelles<br />
pour les aider à prier. Nous avons observé que les filles<br />
qui ont accepté que l’on prie en leur nom ont vécu des événements<br />
miraculeux à la gloire de Dieu. Toute personne qui<br />
désire se joindre à notre réseau de parrainage de prière peut en<br />
faire la demande par courriel prayer@bridgenorth.org.<br />
*<br />
Cet entretien a été édité et réduit pour fin de publication.<br />
NAISSANCE SÉCURITAIRE<br />
Norman Nielsen<br />
À la fin du XIXe siècle et au début du XX e siècle, le<br />
nombre de missionnaires en provenance de l’Amérique<br />
du Nord qui se sont rendus en Afrique pour servir le<br />
Seigneur dans de féconds champs missionnaires a connu<br />
un essor sans précédent.<br />
Un grand nombre de nos Églises du Fellowship se sont<br />
employées à l’envoi de gens pour répondre à l’appel<br />
missionnaire qui consistait à aller dans tous les pays du<br />
monde qui avaient besoin du Christ. Pour certains de ces<br />
envoyés, le Congo était l’un de ces pays.<br />
C’est là-bas que Gord et Edna Chambers sont partis en<br />
mission lorsque la Memorial Baptist Church de Stratford<br />
en Ontario les y a envoyés. En 1934, Larry et Dorothy<br />
Dolby soutenus par plusieurs Églises, y compris la<br />
Hughson Street Baptist d’Hamilton en Ontario, les ont<br />
rejoints eux aussi au Congo pour servir à leurs côtés.<br />
Tout comme d’autres missionnaires canadiens, leur objectif<br />
était de faire de l’évangélisation auprès des Congolais<br />
sensibles à cet appel et d’implanter des Églises dans ce<br />
pays. Et malgré le fait qu’ils ont payé très cher leur service<br />
missionnaire deux ans après leur arrivée au Congo. Gord<br />
a perdu sa femme et leur nouveau-né, une fille, lors de<br />
l’accouchement, leur travail a porté du fruit ; en 1945, la<br />
station missionnaire de Tonu a été fondée et poursuit sa<br />
mission encore aujourd’hui.<br />
C’est ainsi qu’au Congo les missions ont bouclé la boucle.<br />
Les Églises implantées par mes parents et par d’autres commencent<br />
à envoyer à leur tour leurs propres missionnaires.<br />
Tonu, un village régional, est situé à 800 kilomètres de<br />
Kinshasa, soit environ deux jours de route en voiture.<br />
Comme dans bon nombre de villages congolais, il n’est<br />
doté ni d’électricité ni d’eau courante.<br />
Depuis le départ forcé de missionnaires canadiens en<br />
1960, la station missionnaire de Tonu, dirigé par des<br />
Congolais, a poursuivi ses activités en tant que centre<br />
régional de beaucoup de villages environnants.
essor-rbe.ca<br />
l’essor / 9<br />
L’humble clinique de Tonu procure les soins élémentaires<br />
aux villageois, particulièrement aux femmes enceintes sur<br />
le point d’accoucher. Une hutte de boue séchée construite<br />
il y a des années compose la maternité de Tonu, doté d’équipements<br />
médicaux vétustes, qui accueille en moyenne une<br />
nouvelle naissance chaque jour.<br />
Les dernières statistiques d’IMA World Health, une initiative<br />
à rayonnement international qui a pour mission la construction<br />
de centaines de cliniques à l’échelle du Congo dont<br />
chacune comporte une maternité, montrent que la grossesse<br />
et l’accouchement demeurent les moments les plus périlleux<br />
dans la vie d’une femme en Afrique subsaharienne. En<br />
effet, plus de 303 000 femmes meurent en couches chaque<br />
année, principalement d’hémorragies lors des relevailles, de<br />
pré-éclampsie et d’éclampsie, et lors d’accouchements avec<br />
obstruction. Leur nouveau-né et leurs jeunes enfants sont<br />
également vulnérables, puisqu’ils sont susceptibles de mourir<br />
d’infections. En effet, 1,5 M d’enfants meurent chaque année<br />
de maladies que l’on peut prévenir à l’aide de vaccins.<br />
L’organisme IMA a gracieusement offert à AIDE les plans<br />
pour ces centres de naissance ainsi qu’un soutien logistique<br />
inestimable pour nous assister à la réalisation de ce projet.<br />
Dès lors, des plans sont en cours pour construire une maternité<br />
dans le village congolais de Tonu. C’est dans de terribles<br />
conditions, avec des équipements médicaux vétustes que<br />
les femmes accouchent. La rénovation des installations et la<br />
mise à jour de l’équipement pour répondre aux besoins de ces<br />
femmes et de leurs bébés pendant la période la plus sensible<br />
de leur vie exerceront des retombées significatives sur leur<br />
santé et leur survie.<br />
En juin 2019, AIDE espère envoyer une petite équipe d’ouvriers<br />
canadiens à Tonu où ils pourront aider l’équipe congolaise<br />
à la construction de ce centre de naissance.<br />
AIDE cherche à recueillir 120 000 $ pour construire un centre<br />
de naissance moderne dans le village régional de Tonu en<br />
RDC.<br />
Ces fonds couvriront la construction et l’ameublement médical<br />
de ces installations ainsi qu’un panneau solaire, un incinérateur,<br />
une cuisine en plein air et des toilettes.<br />
Les soins médicaux ont joué un rôle primordial dans le travail<br />
des premiers missionnaires à l’œuvre au Congo. Ensemble,<br />
nous pouvons poursuivre la démonstration<br />
de l’amour du Christ envers les gens<br />
de la région de Tonu en offrant un endroit<br />
sécuritaire pour qu’ils puissent mettre au<br />
monde de nouvelles vies.<br />
— Norman Nielsen est directeur associé<br />
du ministère d’AIDE.<br />
MERCI DE VOTRE PARTENARIAT<br />
q<br />
q<br />
Veuillez me faire parvenir plus de renseignements à propos d’AIDE<br />
Veuillez trouver ci-joint un don de ____________ $ pour le projet Naissance sécuritaire<br />
(Les chèques ou mandats doivent être faits à l’ordre de FEBCC)<br />
q<br />
Veuillez débiter le compte de ma carte de crédit du montant de _______ $ pour le<br />
projet Naissance sécuritaire<br />
Information sur votre carte de crédit : q VISA q MasterCard<br />
Numéro de la carte :________________________________________________ Date d’expiration : ____ / ____<br />
Nom du titulaire :___________________________________________________<br />
Signature : ________________________________________________________<br />
q Je désire faire un don envers les coûts d’édition et d’imprimerie de L’Essor________ $<br />
Renseignements figurant sur le reçu :<br />
Nom du donateur : _________________________________________________________________<br />
Adresse : _ ________________________________________________________________________<br />
Ville : ________________________ Province : ______ Code postal : _ ________________________<br />
Courriel :________________________________________________ Tél. : ( ) _____ -_________<br />
Veuillez poster le présent<br />
formulaire dûment rempli<br />
à l’adresse suivante :<br />
Le Fellowship<br />
PO. Box 457<br />
Guelph, ON N1H 6K9<br />
www.fr.fellowship.ca
Sur le terrain<br />
Automne 2018<br />
LES RED FROGS SUR LE CAMPUS<br />
Richard Flemming<br />
SUR LE TERRAIN : À L’AUMÔNERIE<br />
Qui aurait pu deviner qu’un bonbon aurait pu être<br />
si bien accueilli par les étudiants en Australie, en<br />
Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud,<br />
en Pologne ainsi qu’au Canada ?<br />
Les Red Frogs, bonbons familiers provenant d’Australie<br />
sont associés à un réseau de bienveillance du même<br />
nom envers les jeunes gens de 15 à 25 ans. Depuis 1997,<br />
l’organisme Red Frogs Support Network vise l’autonomisation<br />
des jeunes gens pour qu’ils fassent des choix de vie<br />
positifs et deviennent ainsi une voie de changement au<br />
sein de leur culture.<br />
La consommation excessive d’alcool ainsi que celle<br />
d’autres substances peuvent provoquer des comportements<br />
dangereux et dévastateurs. C’est pourquoi l’organisme<br />
Red Frogs a adopté la mission de procurer une<br />
présence positive envers les pairs lors d’événements où<br />
l’alcool coule à flots. Cet organisme les éduque sur les<br />
comportements sécuritaires à adopter lors de fêtes. Il fait<br />
la promotion d’activités sans alcool et de di<strong>version</strong>s.<br />
Fondé sur le besoin inhérent d’appartenance et l’établissement<br />
de relations des jeunes, l’organisme Red Frogs<br />
vise la création de moyens sains à leur intention. Une<br />
importance particulière est accordée à la communication<br />
et à la collaboration entre les membres de son personnel,<br />
ses bénévoles, ses parrains et ses partenaires. Ainsi,<br />
l’organisme s’assure que le travail d’équipe et la mise sur<br />
pied d’activités établissant des relations susciteront une<br />
telle démarche. Outre les relations, le service et l’intégrité<br />
sont deux autres valeurs fondamentales de l’organisme<br />
Red Frogs.<br />
— Richard Flemming est coordonnateur du Fellowship<br />
de l’Est du pays.<br />
C’EST POURQUOI L’ORGANISME RED FROGS A ADOPTÉ LA MISSION<br />
DE PROCURER UNE PRÉSENCE POSITIVE ENVERS LES PAIRS LORS<br />
D’ÉVÉNEMENTS OÙ L’ALCOOL COULE À FLOTS.
essor-rbe.ca<br />
En Vérité<br />
MARIAGE BIBLIQUE<br />
ET SEXUALITÉ HUMAINE :<br />
CONSIDÉRATIONS<br />
THÉOLOGIQUES<br />
Stan Fowler<br />
Voici une question fréquemment posée aux chrétiens<br />
évangéliques : pourquoi êtes-vous subjugués par<br />
les questions liées à la sexualité ? La réponse, en partie,<br />
repose sur le constat que notre culture élargie fait de la<br />
sexualité une question d’importance. Nous ne faisons<br />
qu’entrer dans le dialogue créé par d’autres. Voici donc<br />
les questions les plus importantes sur le sujet.<br />
Se pourrait-il que nous ayons mal interprété la Bible concernant<br />
l’homosexualité depuis longtemps et que nous devions<br />
revoir notre interprétation ? Il est incontestable que toutes<br />
les déclarations bibliques sur l’homosexualité soient<br />
négatives. Cependant, la liste de celles-ci sur le sujet n’est<br />
pas longue et beaucoup de gens de l’Église élargie soutiennent<br />
que la Bible, lorsqu’elle est interprétée convenablement,<br />
nous dirige vers le soutien de certaines relations<br />
homosexuelles. Il n’y a pas lieu ici de décrire tous les arguments<br />
révisionnistes. Ces derniers reposent tous sur le<br />
fait que les condamnations bibliques du comportement<br />
homosexuel visent d’autres questions comme la pédophilie,<br />
le vagabondage sexuel ou l’idolâtrie parfois liés à la<br />
pratique homosexuelle. Autrement dit, une telle pratique<br />
ainsi critiquée dans la Bible, ne consiste pas à la pratique<br />
fidèle et aimante de couple du même sexe dans notre voisinage.<br />
Nous devons aborder de tels arguments, différents<br />
de ceux d’autrefois.<br />
Pouvons-nous reconnaître que nous ne sommes pas d’accord<br />
sur ces sujets, tout en travaillant ensemble dans les Églises et<br />
les confessions de foi ? Un désaccord évident existe chez les<br />
chrétiens avérés sur cette question. Cependant, toutes<br />
les divergences ne doivent pas nous diviser. Romains<br />
14, je crois, demeure le texte biblique qui confirme la<br />
possibilité de nous soutenir les uns les autres malgré nos<br />
différends. La pratique homosexuelle correspond-elle<br />
à une question du genre évoqué dans Romains 14 ? La<br />
division d’avec d’autres disciples de Christ avérés ne devrait<br />
jamais constituer notre position automatiquement.<br />
Cependant, étant donné l’importance de cette question,<br />
considérer l’homosexualité comme une rébellion contre<br />
l’ordre créé (Romains 1) ainsi qu’un signe d’exclusion du<br />
Royaume de Dieu (selon 1 Corinthiens 6) ne semble pas<br />
cadrer avec Romains 14. Telle est mon opinion, mais elle<br />
doit être défendue.<br />
EN VÉRITÉ
12 / l’essor Automne 2018<br />
Que faire si une Église du Fellowship se déclare en faveur du<br />
soutien des LGBT ? Le fait de croire en l’infaillibilité biblique<br />
signifie que nous sommes engagés à croire tout ce que<br />
nous pensons que la Bible enseigne, mais cela ne répond à<br />
aucune des questions portant sur ce que la Bible enseigne<br />
véritablement. Ainsi, une Église peut dire qu’elle croit<br />
que la Bible est entièrement vraie, mais que lorsqu’elle<br />
est interprétée convenablement, elle renforce le soutien<br />
des unions fidèles de personnes de même sexe. À<br />
l’heure actuelle, rien dans notre Confession de foi ne<br />
nous permet le retrait d’une Église qui soutient une<br />
telle affirmation. Voilà pourquoi, selon moi, nous<br />
devons adopter le statut à venir qui créera ainsi un<br />
mécanisme des déclarations de politiques exécutoires<br />
pour traiter de ces questions.<br />
Devrions-nous parler de « chrétiens gais » ou une<br />
telle expression confond-elle les tentations liées au<br />
comportement avec l’identité d’une personne ? Les<br />
chrétiens qui éprouvent une attirance envers<br />
les personnes de même sexe, mais qui refusent<br />
de vivre cette attirance au grand jour<br />
ne sont pas d’accord avec cette affirmation.<br />
Étant donné que notre discours s’étend<br />
dans divers contextes, il se peut qu’il n’y<br />
ait pas une seule réponse simple à cette<br />
question. Nous devons toutefois parler<br />
avec prudence lorsque nous abordons<br />
un tel sujet. La question ne doit cependant<br />
pas être ignorée.<br />
D’autres questions entourent ce sujet<br />
sans aucun doute. C’est ainsi que<br />
nous serons très occupés pendant<br />
un certain temps. C’est ce qui<br />
caractérise notre vie en tant que<br />
fidèles disciples de Christ dans<br />
notre monde contemporain.<br />
— Stan Fowler est professeur<br />
émérite de théologie à l’Heritage<br />
College and Seminary<br />
à Cambridge en Ontario.<br />
MARIAGE BIBLIQUE ET<br />
SEXUALITÉ HUMAINE :<br />
CONSIDÉRATIONS<br />
PASTORALES<br />
John Mahaffey<br />
L’Église au Canada, au cours des soixante-dix premières années du<br />
siècle dernier, a profité d’un environnement où ses enseignements sur<br />
l’éthique ont été largement accueillis. La société a cependant toujours<br />
voulu nous amalgamer à ses valeurs. Il y a quarante ans, devenu pasteur,<br />
j’ai très bien compris le basculement imminent de notre culture.<br />
Viendrait le jour où l’éthique chrétienne ne serait pas acceptée. Je suis<br />
étonné de la rapidité avec laquelle ce phénomène est apparu. La rébellion<br />
sexuelle de notre culture est fermement ancrée. À ma connaissance, c’est<br />
la première fois dans l’histoire de l’Église au Canada, où nous voyons des<br />
tentatives d’un gouvernement pour marginaliser notre position chrétienne<br />
et nous priver de nos droits dans notre pays.<br />
Voici le défi qui nous attend : comment exercer notre ministère devant cette<br />
nouvelle réalité qui nous entoure ? Il est facile d’élaborer une mentalité d’assiégés<br />
et de se terrer dans nos Églises, telles des repaires fortifiés. Ceux qui sont<br />
engagés dans la mission de Christ dans le monde, convaincus que « l’Évangile<br />
est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » savent cependant qu’il<br />
ne s’agit pas là d’une solution. Je désire présenter deux suggestions ainsi qu’une<br />
exhortation qui aideront les dirigeants pastoraux à marcher dans ce champ miné<br />
que sont la déchéance et la rébellion sexuelles. La première suggestion repose sur<br />
la limpidité de notre communication : nos paroles doivent faire preuve de prudence.<br />
Nous savons tous que, dans la défense de la position biblique concernant l’homosexualité,<br />
des propos malveillants ont été prononcés à l’endroit des homosexuels et de<br />
ceux qui luttent avec leur attirance envers les personnes de même sexe. Nous devons<br />
accorder un grand soin à nos paroles et à notre manière de nous exprimer, si bien que les<br />
personnes ne perdent jamais espoir d’obtenir l’aide de Dieu ou que toute personne sente<br />
que l’Église est un havre sécuritaire où elle peut trouver cette aide.<br />
Beaucoup croient à ce mensonge : nos émotions forment notre identité. Tel est le refrain<br />
de nos jours : l’appel à expérimenter et à découvrir notre véritable identité sexuelle.<br />
C’est dans ce domaine précis que notre communication doit être limpide. Les gens luttent<br />
avec leurs émotions et nous devons leur rappeler que ces dernières ne déterminent pas<br />
notre identité. Nous devons leur transmettre l’enseignement biblique sur la dépravation<br />
humaine et la déchéance sexuelle. La doctrine de la dépravation intégrale signifie que tous<br />
les domaines de notre humanité sont touchés et entachés par le péché. Le regretté John Stott<br />
l’a résumé ainsi : « Nous sommes tous des pécheurs sexuels. Aucun d’entre nous n’a parfaitement<br />
suivi le dessein de Dieu concernant la sexualité humaine. » Notre enseignement doit
essor-rbe.ca<br />
l’essor / 13<br />
NOUS DEVONS AC-<br />
CORDER UN GRAND<br />
SOIN À NOS PAROLES<br />
ET À NOTRE MANIÈRE DE<br />
NOUS EXPRIMER, SI BIEN<br />
QUE LES PERSONNES NE<br />
PERDENT JAMAIS ESPOIR<br />
D’OBTENIR L’AIDE DE DIEU<br />
OU QUE TOUTE PERSONNE<br />
SENTE QUE L’ÉGLISE EST UN<br />
HAVRE SÉCURITAIRE OÙ ELLE<br />
PEUT TROUVER CETTE AIDE.<br />
être précis, traiter de l’universalité de la déchéance humaine<br />
sous toutes ses formes et offrir l’Évangile comme son seul<br />
remède. La proclamation claire que « tous ont péché et sont<br />
privés de la gloire de Dieu » aidera ceux qui luttent avec l’attirance<br />
envers les personnes de même sexe et leur fera comprendre<br />
que leur lutte n’est qu’un autre aspect de la chute<br />
avec laquelle nous luttons tous. Une telle communication<br />
doit être empreinte d’enseignement positif de la sexualité.<br />
La Bible a tant de choses à nous apprendre sur le sujet pourtant<br />
absent de nos Églises. Le dessein de Dieu concernant<br />
la sexualité fait partie de « tout le dessein de Dieu. » Dans<br />
notre monde caractérisé par la confusion sexuelle, le besoin<br />
de proclamer cette vérité est plus pressant que jamais.<br />
Comme celle de notre Seigneur, notre communication doit<br />
être empreinte de grâce et de vérité.<br />
La qualité de notre vie communautaire doit également accompagner<br />
la clarté de notre communication. En effet, dans<br />
un trop grand nombre de nos Églises, la communion fraternelle<br />
ne se résume qu’à de la convivialité. Les Écritures nous<br />
appellent fréquemment à nous consacrer à la communion<br />
fraternelle. Celle-ci consiste à nous aimer les uns les autres, à<br />
porter nos fardeaux mutuels, à confesser mutuellement nos<br />
péchés et à prier les uns pour les autres pour que nous puissions<br />
être guéris. Nous ne pouvons nous permettre d’ignorer<br />
cet appel. Ce n’est que dans le contexte étroit de relations<br />
aimantes où la vérité triomphe et où la grâce est exercée que<br />
nous pouvons susciter des disciples sains. Comme le « paraclete<br />
», l’Esprit Saint qui nous accompagne, les ministères et<br />
les relations doivent faire de même. Le prix en est élevé, mais<br />
il n’y a aucun autre moyen. L’époque où nous vivons exige ce<br />
genre de vie communautaire.<br />
Il y a vingt ans, j’ai rencontré un jeune homme atteint du sida<br />
dans un hôpital de Toronto. J’ai écouté son récit bouleversant :<br />
il avait grandi dans un foyer chrétien, avait subi de la violence<br />
sexuelle, était en proie à des sentiments homosexuels et<br />
n’avait pu trouver aucun ami dans l’Église. La communauté<br />
gaie de Toronto avait eu tôt fait de l’accepter et de lui tendre<br />
la main. Ce jour-là, il a été touché par la grâce de Dieu et nettoyé<br />
de ses péchés. Après un regain de santé, il a été baptisé et<br />
chaleureusement accueilli par sa famille d’Église. Beaucoup<br />
de gens comme lui ont besoin de l’amour d’une communauté<br />
bienveillante pour leur permettre de recevoir la guérison de<br />
leur déchéance. Beaucoup de parents ont le cœur brisé parce<br />
que leurs fils et leurs filles ont quitté l’Église pour adopter le<br />
mode de vie gai. D’autres luttent avec l’attirance envers les<br />
personnes de même sexe.<br />
Enfin, je crois que nous avons besoin d’entendre une exhortation.<br />
Avec l’adoption du mariage de personnes de même sexe,<br />
il y a vingt ans, notre pays s’est engagé dans une expérimentation<br />
sociale profonde. Il faudra une génération avant que les<br />
gens commencent à se rendre compte de ses conséquences.<br />
En tant qu’évangéliques, nous subissons de plus en plus de<br />
pressions pour reconnaître les tendances du monde et adopter<br />
une nouvelle théologie gaie, propagée notamment par<br />
des ouvrages comme God and the Gay Christian de Matthew<br />
Vines. Soyons clairs : un courant nous sépare. Il sera de plus<br />
en plus difficile de demeurer fidèle à la Bible si la tendance actuelle<br />
se maintient. L’enjeu véritable de tout ceci ? L’Évangile.<br />
C’est pourquoi je suis reconnaissant de la déclaration sur<br />
le mariage biblique et la sexualité humaine proposée par<br />
notre Fellowship. Elle sera un guide utile pour les dirigeants<br />
pastoraux et les Églises et les aidera à perpétuer leur fidélité<br />
envers la Bible et à devenir des Églises qui communiquent<br />
clairement l’Évangile et le vivent au grand jour au sein de nos<br />
communautés pastorales.<br />
— John Mahaffey autrefois missionnaire aux Philippines,<br />
a été pasteur à la Morningstar Christian Fellowship à<br />
Toronto, en Ontario pendant 18 ans et au cours des onze<br />
dernières années, pasteur principal de la West Highland à<br />
Hamilton en ON.
14 / l’essor Automne 2018<br />
MARIAGE BIBLIQUE ET<br />
SEXUALITÉ HUMAINE :<br />
CONSIDÉRATIONS<br />
JURIDIQUES Sheldon Wood<br />
Serait-il possible que les membres du clergé soient<br />
obligés de célébrer des mariages qui vont à l’encontre<br />
de leurs croyances morales ? La liberté religieuse ne les<br />
protège-t-elle pas ?<br />
La Loi sur le mariage de l’Ontario déclare que : « La personne<br />
inscrite en vertu du présent article n’est pas tenue de célébrer<br />
un mariage, de permettre qu’un lieu sacré soit utilisé pour la<br />
célébration d’un mariage ou pour la tenue d’un événement lié<br />
à la célébration d’un mariage, ou de collaborer d’autre façon<br />
à la célébration d’un mariage, si cela est contraire : a) soit à<br />
ses croyances religieuses ; b) soit aux doctrines, rites ou coutumes<br />
de la confession religieuse à laquelle elle appartient. »<br />
Le Code des droits de la personne de l’Ontario confirme cette<br />
protection du clergé et des organismes religieux.<br />
Le Code des droits de la personne déclare également que<br />
« Toute personne a droit à un traitement égal en matière de<br />
services, de biens ou d’installations, sans discrimination<br />
fondée sur la race [...], la croyance, le sexe, l’orientation<br />
sexuelle, l’identité sexuelle, l’expression de l’identité<br />
sexuelle [...]. »<br />
Les « services » ne sont pas décrits dans les deux lois, sauf en<br />
ce qui a trait aux taxes. C’est ainsi que la rubrique des « services<br />
religieux » s’inscrirait dans la section traitant du droit à<br />
« un traitement égal », sauf pour les exemptions relatives à la<br />
religion comme le prévoit la loi. Il est important de souligner<br />
que seul l’Ontario prévoit des exemptions particulières fondées<br />
sur les croyances religieuses et les doctrines d’un organisme<br />
religieux (une Église ou une confession de foi).<br />
Aucun des droits protégés eux-mêmes ne sont définis dans<br />
les lois ou les codes, y compris ceux relatifs à l’orientation<br />
sexuelle et l’identité sexuelle. Les tribunaux ont défini et<br />
continuent de définir ce que ces droits protégés signifient au<br />
fur et à mesure que surviennent des défis divers.<br />
« L’identité sexuelle » est déclarée être « [...] l’expérience du<br />
genre intérieure et de nature individuelle (subjective)<br />
de toute personne. Il s’agit de son sens d’être une femme, un<br />
homme, les deux ou aucun d’eux ou quel que soit sa position<br />
sur l’échelle du genre. L’identité du genre d’une personne peut<br />
être la même ou être différente de leur sexe attribué à la naissance.<br />
L’identité du genre est fondamentalement différente de<br />
l’orientation sexuelle d’une personne. » (Notez bien : il ne s’agit<br />
pas ici d’une définition juridique. Il s’agit d’une déclaration de<br />
politique pour orienter les décideurs des tribunaux.)<br />
Site Internet de la Commission des droits de la personne de l’Ontario<br />
au 31 mai 2018 (Traduction libre)<br />
La plupart des confessions de foi des Églises se lisent à peu<br />
près comme suit :<br />
« Nous croyons que le dessein de Dieu à propos du mariage a<br />
trait à un homme et une femme et se décrit comme l’union<br />
volontaire pour la vie et que l’intimité sexuelle n’est légitime<br />
qu’à l’intérieur des liens du mariage. »<br />
Par conséquent, si l’identité de genre est subjective à la personne<br />
propre (et nonobstant de « l’identité biologique »),<br />
alors un « homme » peut s’identifier lui-même en tant que<br />
« femme » et inversement. Et, si la Confession de foi d’une<br />
Église concernant le mariage déclare simplement qu’un<br />
mariage n’a lieu qu’entre « un homme » et « une femme »,<br />
une Église peut-elle ainsi, par ses propres déclarations, être<br />
forcée à célébrer un mariage entre une femme biologique et<br />
une femme biologique qui s’identifie elle-même comme étant<br />
« un homme » ou à toute autre combinaison de personnes qui<br />
déterminent elles-mêmes leur propre identité ?<br />
Devant une telle subjectivité et la nature indéterminée sur le<br />
plan médical de « l’identité de genre » qui « continue d’évoluer<br />
devant les tribunaux et leurs décisions » (comme l’a déterminé<br />
la Commission des droits de la personne de l’Ontario<br />
dans ses déclarations de politiques), les pasteurs et les Églises<br />
pourraient voir des poursuites juridiques être portées devant<br />
les tribunaux. Ces dernières chercheraient ainsi à les forcer à<br />
célébrer des mariages de personnes, de même sexe sur le plan<br />
biologique qui identifient elles-mêmes leur « genre sexuel » qui<br />
diffère de leur sexe biologique. Et simultanément, les instances<br />
qui n’offrent pas d’exception à l’endroit du clergé, comme en<br />
Ontario, seraient obligées de célébrer des mariages entre personnes<br />
de même sexe en offrant des « services religieux ».<br />
— Sheldon Wood, est membre de la West Park church à<br />
London en Ontario, avocat de plus de trente années d’expérience,<br />
agissant en tant que Conseiller général de Teen<br />
Challenge Canada, exerce sa profession exclusivement dans<br />
le domaine du droit en matière d’organismes de charité. Il<br />
exerce sa profession à l’échelle nationale et internationale,<br />
est marié et père de deux enfants.
Sur la même longueur d’onde<br />
LE JOUR DE MA VISITE AU SÉNAT<br />
Paul Dirks<br />
« De sorte que le droit a été repoussé, et que la justice se tient<br />
éloignée ; car la vérité trébuche sur la place publique, et la droiture<br />
ne peut approcher. La vérité a disparu, et celui qui s’éloigne<br />
du mal se fait piller. L’Éternel voit et trouve mauvais que le droit<br />
n’existe plus. » (Ésaïe 59.14 -15)<br />
Le fait que Dieu est trinitaire et qu’en lui existe toute une<br />
diversité de personnes en position d’égalité constitue<br />
la vérité biblique la plus fondamentale. Lorsqu’il a créé<br />
l’humanité, il ait choisi de nous créer pour que l’égalité<br />
et la diversité soient attestées. L’homme et la femme<br />
conçoivent Dieu de manière différente. Ce qui est une<br />
bonne chose. En revanche, l’idée que le mâle et la femelle<br />
ne soient pas fondamentalement différents, mais plutôt<br />
interchangeables devient le fondement de l’identité de<br />
genre ou de la transsexualité. Cette définition endommage<br />
la véritable diversité émanant de la manière dont<br />
Dieu a créé l’homme et notre société.<br />
À l’automne 2016, j’ai entendu parler du projet de loi C-16<br />
qui visait à ajouter l’identité et l’expression de genre au<br />
Code des droits de la personne. Le gouvernement libéral<br />
avait accéléré cette démarche. Ce projet n’avait fait l’objet<br />
d’aucun débat important, et le gouvernement l’avait portée<br />
au Sénat. Ce projet de loi permettait clairement aux<br />
hommes transgenres qui s’identifiaient comme femmes<br />
d’utiliser les installations sanitaires correspondant à<br />
leur identité. Ce qui signifiait que ma femme, ma mère<br />
ou ma fille pouvaient être exposées aux organes masculins<br />
dans une douche publique ou un vestiaire scolaire.<br />
Que des agresseurs masculins s’identifiant comme<br />
femmes auraient ainsi accès à des femmes dévêtues, tout<br />
simplement.<br />
J’ai donc recueilli et organisé des données montrant des<br />
centaines d’exemples de violence d’hommes envers les<br />
femmes dans des lieux qui n’étaient pas divisés selon<br />
le sexe. Nous avons ainsi lancé une campagne intitulée<br />
« WOMAN Means Something ». Ce projet de loi faisait<br />
l’objet de débats au Sénat. J’ai entendu dire que des<br />
membres d’un groupe de transgenres allaient manifester<br />
devant notre Église. C’est ainsi qu’un dimanche de mars<br />
enneigé, les gens de notre Église ont érigé un auvent, une<br />
lampe chauffante, du café, des beignes, des rafraîchissements<br />
aux protestataires. J’ai également offert de parler<br />
à toute personne qui avait des inquiétudes. Les caméras<br />
de la CBC ont filmé tous mes faits et gestes. Je suis allé<br />
parler aux protestataires. J’étais fier de la manière dont<br />
mon Église a bien témoigné de la grâce et de la vérité de<br />
Christ ce matin-là. J’ai reçu quelques mots de remerciement<br />
et d’encouragement d’autres Églises et de dirigeants<br />
pastoraux. Un message m’a davantage touché : un courriel<br />
d’encouragement d’un ami gai qui soulignait que notre<br />
démarche avait été empreinte de grâce et d’amour.<br />
Un mois plus tard, j’ai reçu une invitation à m’adresser<br />
au comité sénatorial des affaires juridiques du projet<br />
de loi C-16. Aux côtés de deux féministes radicales de<br />
Vancouver, j’ai plaidé en faveur de la protection et au<br />
respect de l’intégrité du corps des femmes, fondés sur leur<br />
sexe. Le 15 juin 2017, le projet de loi C-16 a été adopté.<br />
Des lois provinciales semblables commencent à être<br />
appliquées dans nos écoles et au sein de nos collectivités.<br />
Les Églises commencent à se rendre compte de l’étendue<br />
de ces lois et de leurs dangereuses conséquences sur nos<br />
enfants et notre société. Ici en Colombie-Britannique, je<br />
travaille auprès de Parents United Canada pour former<br />
des centaines de pasteurs et de dirigeants sur ce que la<br />
littérature médicale affirme à propos de la transsexualité,<br />
la transition. J’aborde également le fait que les enfants<br />
sont sexualisés et endoctrinés dans les écoles. Nous prions<br />
Dieu que ces événements suscitent l’unification de l’Église<br />
canadienne dans sa voix prophétique et qu’un mouvement<br />
de réveil spirituel survienne de la part de Dieu.<br />
— Paul Dirks est pasteur principal de la New West<br />
Community Baptist Church à New Westminster en<br />
Colombie-Britannique.<br />
SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE