Spiritualité et grand âge

La recherche du sens de la vie touche à la spiritualité au
sens large. Si le mot « spirituel » reste encore dans l’esprit de
beaucoup de personnes lié au mot « religieux », il a pris aujourd’hui
une autonomie certaine par rapport au religieux. En effet,
en tout homme réside une dimension spirituelle qui ne se réduit
pas à la seule dimension religieuse. La vieillesse et la vie spirituelle
vont de pair car il n’est pas simple de vieillir dans une
société réputée « jeuniste ». Se retrouver en maison de repos
(MR) ou en maison de repos et de soins (MR-S) peut donner
le sentiment d’être mis à l’écart, d’être de trop, d’être oublié,
ce qui fait que le questionnement sur le sens de la vie habite
très fortement les personnes âgées.
Dans notre société sécularisée, la prise en compte de ce
souffle de recherche de sens qui se manifeste comme un besoin
se révèle délicate. Roseline de Romanet 3 dit que « la spiritualité
n’est pas de l’ordre du besoin ni même de la demande. Elle
relève de l’ordre du désir et du désir quelquefois le plus secret,
le plus caché. On ne répond pas à un désir, par nature infini,
comme on répond à un besoin, quantifiable, ou même à une
demande. Pourtant, malgré cette contradiction, une réelle
richesse et une originalité résident dans l’expression “Besoin
spirituel” ». Elle ajoute que « les besoins spirituels sont bien de
l’ordre de la nécessité ; leurs prises en compte sont aussi nécessaires
et impérieuses que les autres besoins physiologiques ».
Par ailleurs, des recherches effectuées ces dernières
années montrent l’importance pour les soignants de s’appuyer
sur la spiritualité des patients dans le traitement de la maladie
et de la douleur. Ainsi Guy Jobin 4 , citant l’article de Siddall et
al., écrit que « certaines formes d’expériences spirituelles
3
R. DE ROMANET, L’expérience spirituelle, un souffle pour les soins
palliatifs, Mémoire pour l’obtention du Diplôme inter-universitaire de
Soins palliatifs de l’Université catholique de Lille, 2014.
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