Echo de la Réhab - N°25 - Archéologie du présent - Septembre 2019
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archéologie<br />
<strong>du</strong><br />
<strong>présent</strong><br />
l'écho<br />
<strong>de</strong><br />
<strong>la</strong><br />
<strong>N°25</strong><br />
réhab<br />
Sept. <strong>2019</strong>
02<br />
Edito<br />
03<br />
Rare est l'humain<br />
04<br />
Cicatrices <strong>de</strong> l'éternel<br />
1 2<br />
Guérir <strong>la</strong> vie<br />
20<br />
Trace<br />
30<br />
La Particule <strong>de</strong> Dieu<br />
39<br />
Hospice <strong>la</strong> déraison<br />
44<br />
Ceux qu'il nous reste<br />
54<br />
Courrier<br />
55<br />
infos<br />
57<br />
Abonnement<br />
59
edito<br />
03<br />
Manger au fast-food, faire ses courses au<br />
drive, communiquer avec Skype,<br />
What’sapp, SMS, comman<strong>de</strong>r en ligne,<br />
s’informer en continu…<br />
Autant <strong>de</strong> figures <strong>de</strong> l’instantané. Car plus<br />
que <strong>la</strong> vitesse, c’est l’immédiateté qui est<br />
recherchée, comme une manière d’assouvir<br />
dans l’instant et toujours plus vite nos besoins.<br />
Les nouvelles technologies nous<br />
permettent d’accélérer tous nos échanges<br />
d’informations <strong>de</strong> manière évi<strong>de</strong>nte, les<br />
ordinateurs sont toujours plus performants,<br />
les algorithmes toujours plus optimisés, les<br />
échanges virtuels toujours plus rapi<strong>de</strong>s. La<br />
dimension « pratique » est invoquée,<br />
certes, mais on perçoit une urgence à répondre<br />
tant <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> celui qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
que <strong>de</strong> celui qui propose. A quoi cette urgence<br />
vient-elle répondre ? Ou peut-être,<br />
nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>rons-nous, que sert-elle à<br />
masquer ? Grâce à elle en tout cas, le<br />
couple accélération/croissance n’en a pas<br />
fini <strong>de</strong> s’aimer et le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong>tence n’a<br />
plus droit <strong>de</strong> cité.<br />
Que nous le voulions ou non, nous sommes<br />
tous pris dans ce mouvement qui va s’accélérant.<br />
C’est comme si le temps <strong>de</strong>s horloges<br />
prenait le pas sur le temps long<br />
intrapsychique, celui qui permet que se<br />
construise le mon<strong>de</strong> interne et son rapport<br />
avec le mon<strong>de</strong> extérieur.<br />
<strong>Archéologie</strong> <strong>du</strong> <strong>présent</strong> est une manière <strong>de</strong><br />
remettre le temps <strong>de</strong> <strong>la</strong> création, le temps<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> transition, comme élément central<br />
<strong>de</strong> nos vies. Toujours en quête <strong>de</strong> satisfaction,<br />
nous voudrions ne pas emprunter le<br />
chemin qui nous y con<strong>du</strong>it.<br />
L’hôpital est en pleine mutation, en pleine transformation. Physique<br />
d’un côté : les travaux au centre hospitalier Ste Marie à<br />
Privas ont débuté, et doivent <strong>du</strong>rer plusieurs années… ces années<br />
ne seront-elles que désagréments, qu’incertitu<strong>de</strong>s ? D’un autre<br />
côté, l’Hôpital est en pleine mutation. La psychiatrie <strong>du</strong> <strong>présent</strong><br />
doit nécessairement se transformer, s’adapter au mon<strong>de</strong> d’aujourd'hui.<br />
Si l’on peut déplorer que ce ne soit pas l’inverse, si l’on<br />
peut regretter que cette nécessaire transformation nous soit probablement<br />
imposée par une logique économique, cette transformation<br />
est inévitable.<br />
Pouvons nous faire <strong>de</strong> cette transformation une métamorphose ?<br />
Nous appuyer sur l’histoire passée pour tenter <strong>de</strong> <strong>la</strong> repro<strong>du</strong>ire<br />
dans le <strong>présent</strong> est abscons. Oublier cette histoire pour penser<br />
construire quelque chose <strong>de</strong> foncièrement nouveau est tout aussi<br />
enfermant. « Créer, c’est se souvenir » disait Victor Hugo.<br />
L’archéologue n’exhume pas <strong>de</strong>s objets <strong>du</strong> passé. Les objets sortis<br />
<strong>de</strong> terre n’existent que dans le <strong>présent</strong>, le travail <strong>de</strong> l’archéologue<br />
est <strong>de</strong> faire émerger le sens <strong>du</strong> passé à partir d’eux.<br />
<strong>Archéologie</strong> <strong>du</strong> <strong>présent</strong>, c’est prendre ce temps, vital, d’accompagner<br />
les métamorphoses nécessaires <strong>de</strong> notre vie, prendre le<br />
temps <strong>de</strong> construire <strong>du</strong> sens, <strong>de</strong> relier sans les asservir les évènements<br />
<strong>du</strong> passé aux instants <strong>présent</strong>s qui composent notre<br />
existance. <strong>Archéologie</strong> <strong>du</strong> <strong>présent</strong>, c’est le lien, c’est <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion à<br />
l’autre, à soi, c’est <strong>la</strong> création, c’est <strong>la</strong> culture, c’est tout ce qui<br />
nous compose et qui ne se consomme pas.<br />
« Pour que <strong>la</strong> loi <strong>du</strong> progrès existât, il faudrait que chacun voulût<br />
<strong>la</strong> créer ; c'est-à-dire que, quand tous les indivi<strong>du</strong>s s'appliqueront<br />
à progresser, alors, l'humanité sera en progrès. » Charles<br />
Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire<br />
Agnès et Guil<strong>la</strong>ume
Ma schizophrénie - Thomas
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
05<br />
Rare<br />
est<br />
l'humain<br />
La ma<strong>la</strong>die est un <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> parler son<br />
tour à <strong>la</strong> douleur règle <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong><br />
confectionner <strong>la</strong> mesure sorte d’enfer<br />
<strong>de</strong> commencer effectuer son sortilège.<br />
La ma<strong>la</strong>die arrive, préserve, suspecte,<br />
est coriace, et ren<strong>de</strong>z-vous à <strong>la</strong> vie,<br />
puis <strong>la</strong> mort.<br />
Christophe
06<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Marginormaux<br />
Présentation <strong>de</strong> l’Assemblée…<br />
Les gens « normaux » et les<br />
« marginaux » psychiatriques<br />
et bien sûr alcooliques.<br />
Re<strong>la</strong>tions délicates…<br />
pour certains…<br />
L’hôpital psychiatrique <strong>de</strong> Privas<br />
est <strong>la</strong> principale in<strong>du</strong>strie <strong>de</strong><br />
Privas… Les patients font<br />
marcher les commerces…<br />
Olivier joue les médiateurs…<br />
Rapports soignants-soignés…<br />
P<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s « marginaux » dans <strong>la</strong><br />
société « normale »… Recueillir<br />
<strong>la</strong> parole <strong>de</strong>s personnes<br />
concernées… 3 points :<br />
1. Il est difficile <strong>de</strong> parler <strong>du</strong><br />
stigmate sans stigmatiser…<br />
2. Parler <strong>du</strong> comportement<br />
adéquat ou pas…<br />
3. Rapport au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
« marginaux »<br />
Personne handicapée et<br />
adaptation…<br />
Les signes extérieurs <strong>de</strong>s<br />
personnes peuvent renseigner<br />
sur le handicapé… On n’est que 2<br />
avec Marie à re<strong>présent</strong>er les<br />
patients…<br />
Passer très vite <strong>du</strong> rejet à<br />
l’empathie… Je ne suis pas<br />
ma<strong>la</strong><strong>de</strong> mais je me soigne…<br />
Savoir où ça coince et pourquoi<br />
ça coince… Dans l’ensemble,<br />
Privas est une ville accueil<strong>la</strong>nte…<br />
La police a <strong>de</strong>s difficultés avec<br />
certains alcooliques « agités »…<br />
Même qu’il y en a qui urinent<br />
sur <strong>la</strong> voie publique sans aucune<br />
gêne… Faut le faire… On peut<br />
avoir <strong>de</strong>s problèmes physiques et<br />
se sentir bien dans sa tête…<br />
Croire en Dieu n’a rien <strong>de</strong><br />
« psychiatrique »… Comme<br />
Marie, il y a quelques années,<br />
on m’avait attribué<br />
un « délire mystique »…<br />
Jean-Paul<br />
N'appartenir qu'à soi<br />
Entre les grottes et les satellites<br />
La pierre<br />
La machine<br />
Les racines<br />
L’électricité<br />
Les on<strong>de</strong>s aveugles et sour<strong>de</strong>s<br />
Même muette prise au piège dans les filets<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> téléphonie ou communication cérébrale.<br />
Télépathie incessante<br />
Irrespect <strong>du</strong> silence <strong>de</strong> <strong>la</strong> guérison<br />
Et à <strong>la</strong> paix <strong>de</strong> chacun<br />
Et pire encore<br />
De <strong>la</strong> déformation <strong>de</strong>s corps<br />
Transformation <strong>de</strong>s autres en soi-même.<br />
Pur égoïsme<br />
Et ma<strong>la</strong>die mortelle et narcissique<br />
Abusive <strong>de</strong> nos libertés.<br />
Meurtre <strong>de</strong> l’amour.<br />
Schizophrénie<br />
Marionnettisme <strong>de</strong> mon corps<br />
Enfant <strong>de</strong> <strong>la</strong> société<br />
Rebelle et anti sociale<br />
N’appartenir qu’à soi.<br />
Emma
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
07<br />
Et rare é l’humain !<br />
Le tout (moi…) : J’ai un problème d’idées.<br />
Des souvenirs qui m’ont fait vriller<br />
Je me <strong>la</strong>isse dériver<br />
J’ai commencé mon éternité !<br />
Psychologue : Dégénérescence neurologique ?<br />
Hummm… Aigreur, acceptation !<br />
Bonheur d’être abolition !<br />
Vous sentez vous menacé ? Apathique ?<br />
Le tout (moi) : J’ai <strong>de</strong>s souls/venir, qui me viennent…<br />
Souvent <strong>de</strong> rencontre <strong>de</strong> moi-même i<strong>de</strong>m<br />
Qui prend trop souvent son temps…<br />
Psychologue :<br />
Et j’oublie le plus important.<br />
Humm, Je vois… Bipo<strong>la</strong>ire<br />
En prescription il vous faudra<br />
Des « Mais oui, je t’aime, tu le sais bien, »<br />
Des regards égarés qui fixent au loin<br />
Des « Pourquoi tu fais ça vaurien ! »<br />
Et un soupçon <strong>de</strong> « Bon débarras ! »<br />
Car toi-même tu sais ceux qui et cætera<br />
Le tout (moi+toi+…+mon<strong>de</strong>) :<br />
J’ai un problème d’idée…<br />
Rencontre… dérive… éternité…<br />
I<strong>de</strong>m… souvent… temps<br />
Et rare est l’humain, pour/tant/temps<br />
Pauline, 16/05/<strong>2019</strong><br />
Souffrance<br />
Etre dans le Dark<br />
Naufragé d’une barque<br />
Dans l’enlisement<br />
Du sil<strong>la</strong>ge tout tracé<br />
D’une vie avec tourments<br />
Inhérente aux p<strong>la</strong>isirs d’âmes dé<strong>la</strong>issées<br />
La souffrance<br />
Une désobéissance<br />
Au Bonheur<br />
Gangrène <strong>du</strong> cœur…<br />
Souffrance<br />
Insuffisance <strong>du</strong> cœur<br />
Fané <strong>de</strong> fleurs<br />
Sur le parterre <strong>de</strong> notre poète<br />
Clé <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance<br />
La confiance en soi est <strong>la</strong> perte !<br />
Demeurant optimiste<br />
Attirant seulement <strong>de</strong>s êtres <strong>de</strong> lumière<br />
Ce<strong>la</strong> va <strong>de</strong> pair…<br />
Marie G-C.<br />
Coline
08<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
La mémoire est sélective<br />
La mémoire enregistre certaines données. Elle met<br />
dans une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> mémoire <strong>de</strong>s sentiments<br />
refoulés ou <strong>de</strong>s évènements traumatiques.<br />
Des enfances douloureuses peuvent faire un être<br />
vulnérable et introverti ou son contraire extraverti.<br />
La réminiscence <strong>de</strong> souvenirs peut amener cette<br />
personne à un état dépressifsi on n’a pas répon<strong>du</strong> à<br />
son attente d’explications par exemple par rapport à<br />
un parent qui aurait été violent.<br />
Certaines personnes ont besoin d’une psychothérapie<br />
afin d’exorciser une enfance malheureuse.<br />
Certains souvenirs traumatiques peuvent resurgir<br />
qu’ils soient conscients ou inconscients et provoquent<br />
un mal être et une très gran<strong>de</strong> souffrance.<br />
On peut faire par exemple un cauchemar et croire<br />
<strong>du</strong>r comme fer que c’est un évènement réel.<br />
Après on dépasse certaines souffrances<br />
mais on ne peut pas éradiquer complètement<br />
les souvenirs violents.<br />
L’enfant qui a reçu <strong>de</strong>s coups soit physiques soit<br />
moraux peut par <strong>la</strong> suite se diriger vers une activité<br />
artistique. Les émotions peuvent être atteintes d’un<br />
trouble permanent. Certains choisiront d’affronter<br />
seul leur problématique <strong>de</strong> vie et voudront s’en sortir<br />
par tous les moyens. Quelqu’un privé d’affection aura<br />
envie d’être célèbre ou très riche et focalisera son<br />
énergie sur une vie matérialiste. Il cherchera à être<br />
très indépendant.<br />
Une personne qui a vécu <strong>de</strong>s traumatismes pourra<br />
être ou hyper active ou végétative. Je veux dire que<br />
certains compensent le vi<strong>de</strong> affectifpar une course à<br />
l’argent. Certains par contre se consacreront aux<br />
ordres, à <strong>la</strong> religion, à ai<strong>de</strong>r autrui… à une vie<br />
contemp<strong>la</strong>tive en quelque sorte.<br />
Si un enfant a été battu, il peut repro<strong>du</strong>ire le même<br />
chemin comportemental c’est-à-dire <strong>de</strong>venir<br />
violent à son tour.<br />
On peut dans certains cas<br />
arriver au crime passionnel.<br />
Louisette<br />
La schizophrénie est <strong>de</strong> <strong>la</strong> télépathie, selon Marie.<br />
Thierry a été maltraité par son père, a connu <strong>de</strong>s<br />
familles d’accueil et dit avoir beaucoup souffert, et<br />
souffre encore aujourd’hui…<br />
<strong>Archéologie</strong> <strong>du</strong> <strong>présent</strong>…<br />
Douter : à éviter, d’après Richard… Le doute<br />
paralyse, empêche d’agir…<br />
La méditation, proche <strong>du</strong> mysticisme dans certains<br />
cas… Ça m’arrive souvent… Richard parle <strong>de</strong><br />
tentative <strong>de</strong> suici<strong>de</strong> « involontaire »… Chrystèle<br />
parle d’un burn out avec l’impression que son corps<br />
et son esprit étaient dissociés… Elle a fini à Ste<br />
Marie… Marie à 15 ans a eu une sale aventure qui<br />
a bien fini…<br />
La façon dont les gens vous regar<strong>de</strong>nt dépend <strong>de</strong><br />
votre humeur… Tantôt réprobateurs, tantôt<br />
bienveil<strong>la</strong>nts… Quand on a <strong>la</strong> démarche d’un<br />
homme ivre, c’est à <strong>la</strong> tête <strong>du</strong> client… Certains vous<br />
regar<strong>de</strong>nt d’un sale œil, d’autres avec<br />
bienveil<strong>la</strong>nce… ce qui joue sur l’humeur…<br />
Ça n’a rien à voir avec <strong>la</strong> confiance en soi, qui ne<br />
disparait pas, car vous savez où vous êtes… avec<br />
mysticisme… et philosophie…<br />
Chrystèle développait une sorte <strong>de</strong> paranoïa… Elle<br />
a bien récupéré… Il y a <strong>de</strong>s lieux où il est plus<br />
avantageux d’être connu, car les gens vous<br />
comprennent mieux. Dans certains lieux nouveaux,<br />
on vous regar<strong>de</strong> parfois <strong>de</strong> travers… Rien à cirer…<br />
Ça peut susciter <strong>de</strong> l’agressivité <strong>de</strong> notre part… Pas<br />
souvent…<br />
D’après les notes <strong>de</strong> Jean-Paul
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
09<br />
Entraves<br />
Le doute me fait ressembler à un<br />
fantôme, un zombie.<br />
Il m’empêche d’être dans<br />
l’action. Pourtant, être acteur <strong>de</strong><br />
ma vie, <strong>de</strong> mes soins est un<br />
moyen <strong>de</strong> me sentir exister.<br />
Je pense que le doute signe notre<br />
condition humaine. Il nous fait<br />
perdre nos moyens et crée<br />
une difficulté pour prendre<br />
<strong>de</strong>s décisions.<br />
Je suis souvent en méditation,<br />
malgré moi. C’est un état qui<br />
s’impose à moi et apaise le<br />
brouhaha <strong>de</strong> mes pensées. Mais<br />
ce<strong>la</strong> me coupe en même temps<br />
<strong>du</strong> mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vivants.<br />
Moi, pendant <strong>de</strong>ux mois, je me<br />
suis retrouvé isolé chez moi dans<br />
une sorte <strong>de</strong> b<strong>la</strong>ckout. Je<br />
n’étais plus en possession <strong>de</strong><br />
moi-même comme si mon esprit<br />
m’avait quitté.<br />
Comment revenir à <strong>la</strong> réalité ?<br />
Quand on est coupé à ce point<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> réalité, on est en<br />
danger <strong>de</strong> mort.<br />
En montant à l’hôpital, j’ai vu S.<br />
allongé sur un banc.<br />
Je me suis <strong>de</strong>mandé : « Est-il<br />
mort ou vivant ? »<br />
Car dans ces moments où l’on<br />
décroche, on n’est plus accroché<br />
ni à <strong>la</strong> vie ni aux autres.<br />
Comment être en re<strong>la</strong>tion avec<br />
le mon<strong>de</strong> quand on délire ?<br />
Comment se sentir bien quand<br />
on ressent que notre présence<br />
est indésirable ?<br />
Le regard <strong>de</strong>s autres sur soimême<br />
peut-être douloureux<br />
quand on se sent mal<br />
dans sa peau.<br />
Il y a d’anciennes blessures qui<br />
<strong>la</strong>issent une sensibilité accrue<br />
au sentiment <strong>de</strong> rejet.<br />
On peut se sentir parfois dans<br />
une solitu<strong>de</strong> extrême qui nous<br />
isole <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s autres.<br />
Dans ces moments <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong><br />
extrême, ma respiration ellemême<br />
peut en être altérée. Les<br />
autres ne comprennent pas<br />
forcément ce qui se passe car<br />
les liens donnent l’impression<br />
d’être coupés.<br />
Cette perte <strong>de</strong> contact fait<br />
barrage entre moi et l’autre. Plus<br />
rien ne peut plus s’échanger.<br />
La première fois où j’ai<br />
décompensé, j’étais à Londres,<br />
j’étais une inconnue. Cet<br />
anonymat m’a permis <strong>de</strong> me<br />
sentir libre <strong>de</strong> vivre, d’exister.<br />
Surtout ce<strong>la</strong> m’a permis <strong>de</strong><br />
prendre <strong>la</strong> parole, <strong>de</strong> dire ce que<br />
j’avais à dire et être enten<strong>du</strong>e<br />
sans préjugés.<br />
Les liens nous aliènent ou<br />
nous libèrent.<br />
Mais l’absence <strong>de</strong> lien nous<br />
empêche <strong>de</strong> se sentir faire<br />
partie <strong>de</strong> l’humanité.<br />
Être en lien sans être<br />
sous emprise.<br />
Vivre le moment <strong>présent</strong> sans<br />
être entravé par le passé.<br />
Collectif
10<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Pour êtrevacciné,<br />
il faut l’intelligence<br />
Car on a besoin<strong>du</strong><br />
vaccin <strong>de</strong> <strong>la</strong> liberté<br />
Vaccin <strong>de</strong> <strong>la</strong> bonne humeur<br />
Un vaccin<br />
quisauve<strong>de</strong>scomprimés<br />
LeTimo-régulier<br />
Timo-régu<strong>la</strong>teur<br />
Timothée<br />
La mémoire est très sélective. La<br />
mémoire imprègne différemment selon<br />
les indivi<strong>du</strong>s. La réminiscence <strong>de</strong>s<br />
souvenirs douloureux amène à un état<br />
dépressif, <strong>la</strong> recherche <strong>du</strong> bonheur est<br />
compliquée, surtout si on a beaucoup<br />
souffert dans l’enfance et dans<br />
l’adolescence.<br />
On peut être dans une insatisfaction<br />
permanente, pour lutter contre<br />
l’angoisse <strong>la</strong> seule manière est <strong>de</strong> prier.<br />
La prière est un moyen d’éradiquer <strong>la</strong><br />
souffrance, mais il faut un palliatifen<br />
plus : le médicament. La prière peut<br />
amener à un état <strong>de</strong> félicité et d’énergie.<br />
Avec <strong>la</strong> prière, on ne retombe pas dans <strong>la</strong><br />
souffrance aussi fréquemment ; entre<br />
le médicament et <strong>la</strong> prière on est au top<br />
<strong>de</strong> notre forme.<br />
Louisette
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
r a r e e s t l ' h u m a i n<br />
11<br />
Petit jeune cogite seul<br />
Se <strong>la</strong>isse aller dans <strong>la</strong> muti<strong>la</strong>tion<br />
Ce qui est peu fertile en pleine dépression<br />
Petit ne boit plus, ne mange plus rien<br />
Pour lui son avenir est fini<br />
Jusqu'au jour où sa famille le suivit<br />
Lui comprit qu'on l'aimait quand même<br />
Malgré toute sa peine qui ressort en haine<br />
En vain l'estomac rétrécit,<br />
Puis petit passe <strong>de</strong>s semaines sans dormir<br />
Rêve encore <strong>de</strong> voir encore <strong>la</strong> lumière<br />
Rêve <strong>de</strong> <strong>la</strong> revoir<br />
Alors<br />
Il est mort encore<br />
C'est elle qui ne le lâche plus<br />
Tant mieux petit n'a plus peur vieux.<br />
Vaille que vaille<br />
Car <strong>la</strong> vail<strong>la</strong>nce traverse les épreuves<br />
Bien qu’il n’y ait rien qui aille<br />
Et puis j'entends souvent ces gens qui braillent<br />
Mais qui sont ces gens qui râlent<br />
Ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> sombres brelles<br />
A semer celui<br />
Et vous attisez <strong>la</strong> haine<br />
A croire qu’elle<br />
Se parsème dès l'baptême<br />
Tu sais qui sera à tes obsèques<br />
Qui t'accueillera les bras ouverts<br />
Tu finiras pour elle par t'ouvrir les veines<br />
Avec ces problèmes <strong>de</strong> mer<strong>de</strong><br />
Sous nos actes qui nous ont marqués<br />
J'avais 15 ans avec le Diable j'me suis pacsé<br />
Agis sous vi<strong>de</strong>, l'envie passe<br />
Souvent l'argent est un bon serviteur<br />
Au royaume <strong>de</strong>s aveugles les borgnes sont rois<br />
Un diamant rond dans le fond doré<br />
Tu fais <strong>de</strong>s bonds, tu t'es cambré pour l'ramasser<br />
comme une P<br />
Pendant que tu toc toc dans l'coffre,<br />
Tic-tac t'escortes plié comme un clic-c<strong>la</strong>c<br />
Jusqu'à <strong>la</strong> prochaine montagne<br />
J'avais pas envie d'ça<br />
Mais c’est encore chaud<br />
Les frangins, une action mène à une autre action<br />
Faut pas d'frustration !<br />
J'suis dans <strong>la</strong> méditation<br />
J'me re<strong>la</strong>xe pendant l'expiation<br />
J'arrive même à jouir <strong>de</strong> mes déceptions<br />
Comme un vulgaire bouffon<br />
J'attends qu'il appuie sur l'bouton<br />
Mais j'ai si mal à l'âme je reste un homme<br />
quand j'dis ça<br />
J'ai <strong>la</strong> <strong>la</strong>rme à l'œil aveuglé<br />
Par c'qui reste <strong>de</strong> l'humanité<br />
Aveugle et muet<br />
Visage assombri<br />
Une lueur dans les yeux<br />
Me dit d'avancer et ne pas reculer<br />
Même si <strong>la</strong> m.o.r.t.<br />
M'a bien bousculé... C'est pas terminé<br />
Jamais je m'arrêterai<br />
Non signé<br />
L’arbre né <strong>de</strong> <strong>la</strong> chance<br />
Bourgeon<br />
Brindille<br />
Branche<br />
Tronc<br />
Une feuille tendre s’envole<br />
Danse<br />
Et s’affole<br />
A voir l’arbre si droit<br />
Il se frotte les mains<br />
Le forestier<br />
Qui vient <strong>de</strong> le repérer<br />
Pour le débiter en tranches<br />
Ou en p<strong>la</strong>nches<br />
La feuille tendre tourbillonne<br />
Se pose sur le bras <strong>de</strong> l’arbre<br />
De l’arbre tor<strong>du</strong><br />
Elle pense <strong>la</strong> feuille<br />
Elle rêve à l’arbre tor<strong>du</strong><br />
N’a-t-il pas, lui, plus <strong>de</strong> chance<br />
Le forestier, <strong>de</strong> loin<br />
D’un coup d’œil rapi<strong>de</strong><br />
En pro<br />
Se moque <strong>de</strong> l’arbre tor<strong>du</strong><br />
D’une moue dédaigneuse<br />
Il se moque <strong>de</strong> l’arbre tor<strong>du</strong><br />
Il le <strong>la</strong>isse<br />
Il l’oublie<br />
Il l’abandonne<br />
Dans son nœud <strong>de</strong> souffrance<br />
Moqué par l’impatiente tronçonneuse<br />
Et sa violence<br />
L’arbre tor<strong>du</strong> soupire<br />
La feuille tendre, elle, se réjouit<br />
Elle respire <strong>de</strong> le voir épargné<br />
De le voir libre<br />
Elle aime <strong>la</strong> vie<br />
La feuille tendre<br />
Elle aime l’arbre tor<strong>du</strong><br />
Elle danse<br />
Elle danse et elle rie<br />
Autour <strong>de</strong> l’arbre né <strong>de</strong> <strong>la</strong> chance.<br />
Nicole Durand<br />
Mardi 14 mai <strong>2019</strong>
Cicatrices<br />
<strong>de</strong><br />
l'éternel<br />
Non signé<br />
Quoiqu’onenpense<br />
ou qu’onendise<br />
lepassé<br />
malheureusement<br />
détruitl’avenir.<br />
Nathalie
14<br />
C i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Peut-on appeler « souvenir » quelque chose qu’on a oublié ?<br />
Maisquiesttrèsvivantchez vosproches…<br />
Lessouvenirsoubliés, c’estcommeunfeuilleton<br />
dontonauraitsautéunépiso<strong>de</strong>, qu’ondécouvrepetità petit…<br />
Avecbeaucoup<strong>de</strong>p<strong>la</strong>isir!<br />
Mémoireetpuissantstranquillisantsnefontpasbonménage…<br />
Onnepeut«oublier» quelquechosequ’onalesentiment<br />
<strong>de</strong>nejamaisavoirvécu…<br />
Deslettres, <strong>de</strong>sadressesneconstituentpas<strong>de</strong>s«souvenirs», mais<strong>de</strong>sfaits…<br />
qued’autresontvécu… etquis’adressentà quelqu'und’autre?...<br />
Jean-Paul<br />
Réminiscences d’un passé fort lointain et superflu…<br />
… où je m’en retournais une fois <strong>de</strong><br />
plus <strong>la</strong> tête basse et <strong>la</strong> queue molle,<br />
sifflotant piteusement ‘Ba<strong>la</strong>da para<br />
un loco’. Des rêves trop étroits<br />
dans le ciboulot.<br />
Pedro le sempiternel, ancré dans <strong>la</strong><br />
Sagesse, Pedro l’immuable, mais<br />
Pedro le bienheureux, m’a arraché<br />
pour un temps un <strong>de</strong>mi-sourire,<br />
à force <strong>de</strong> conversations<br />
simples et directes :<br />
« Tu l’exhibes quand, ta basse<br />
acoustique ? Quand aura-t-on enfin<br />
le bonheur <strong>de</strong> t’entendre, te voir,<br />
naviguer sur ses cor<strong>de</strong>s et<br />
t’écouter déb<strong>la</strong>térer tes écrits,<br />
vieux scribouil<strong>la</strong>rd ? »<br />
Un joyau à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>du</strong> cœur.<br />
Ragail<strong>la</strong>rdi, j’ai enfin éc<strong>la</strong>té <strong>de</strong> rire,<br />
un rire franc, sincère, sans l’once<br />
d’une pointe d’amertume.<br />
Le jour où ta compagne te qualifie<br />
d’« homme parfait », c’est d’autant<br />
plus <strong>du</strong>r <strong>de</strong> conserver le niveau. La<br />
moindre défail<strong>la</strong>nce, un défaut <strong>de</strong><br />
confiance, enfin bref, tu m’as en face<br />
<strong>de</strong> toi, vois dans quel état je me<br />
calcine. Pedro, les éc<strong>la</strong>irs déchirent<br />
les cieux, <strong>la</strong> pluie saigne <strong>de</strong>s nuages,<br />
tout suppure autour <strong>de</strong> moi.<br />
Désertion sentimentale. Des rêves à<br />
<strong>la</strong> pelle mais point <strong>de</strong> force pour en<br />
esquisser <strong>la</strong> réalisation. God, Pedro,<br />
décris-moi ton secret, comment faistu,<br />
toi, pour conserver ton<br />
impassibilité et afficher en<br />
permanence cette ombre <strong>de</strong> sourire ?<br />
T’as gobé une substance ? T’as<br />
rencontré Dieu ou l’un <strong>de</strong> ses<br />
avatars ? T’as tout compris ou quoi,<br />
et quoi donc, dans ce cas, dis-moi,<br />
affranchis-moi, veux-tu bien ?<br />
J’ai passé mes six <strong>de</strong>rnières heures à<br />
remonter à poil un torrent gelé,<br />
m’i<strong>de</strong>ntifiant aux truites saumonées,<br />
chutant, progressant parfois par<br />
bonds tout comme elles. Je suis <strong>la</strong>s.<br />
Ai reposé tout mon esprit en<br />
chantant à tue-tête et écoutant les<br />
‘Liminanas’ en boucle. Anges et<br />
démons se disputent mon cerveau.<br />
Je suis <strong>la</strong>s.<br />
Avant ces épiso<strong>de</strong>s, j’ai gravi les plus<br />
hauts sommets <strong>de</strong>s plus hauts pics <strong>du</strong><br />
Tibet, bousil<strong>la</strong>nt mes soli<strong>de</strong>s godasses,<br />
terminant nu-pieds dans <strong>la</strong> neige, ai<br />
respiré les airs les plus purs.<br />
Mais vois-tu, je suis <strong>la</strong>s.<br />
Les volcans en éruption, <strong>la</strong> <strong>la</strong>ve me<br />
dévorant <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s panards, les<br />
océans dans lesquels je m’éloignais<br />
trop loin <strong>du</strong> bord, par temps <strong>de</strong><br />
tempête, et harcelé par les goé<strong>la</strong>nds<br />
irascibles, les déserts et leurs vents <strong>de</strong><br />
sable m’ont ren<strong>du</strong> aveugle. Je suis <strong>la</strong>s.<br />
J’ai absorbé tous les venins, survécu<br />
aux abus <strong>de</strong> toutes les drogues<br />
imaginables, ai affronté leur carence,<br />
<strong>la</strong> pénurie, le manque.<br />
J’ai poussé jusqu’à leur extrêmes<br />
limites mon corps et mon âme. Ai<br />
même embroché Belzébuth.<br />
Je suis un rescapé.<br />
Exutoires physiques pour éliminer <strong>de</strong><br />
mon être les empreintes amoureuses<br />
dont elle m’avait marqué comme on<br />
marque au fer le bétail docile. Corps<br />
et âme dévoués à sa personne.<br />
Désormais, je suis <strong>la</strong>s.<br />
Un cheval fou aux yeux ar<strong>de</strong>nts <strong>la</strong>ncé<br />
au galop, dénué <strong>de</strong> toute douleur.<br />
PIL
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
c i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
15<br />
I n c a r n a t i o n s<br />
Conflits, guerres <strong>de</strong> religion.<br />
Etat <strong>de</strong> lucidité à l’état d’extra-lucidité<br />
Mon âme est dans mon corps.<br />
Christophe se sent angoissé, « PERDU »<br />
L’esprit a trop travaillé à rester extra-luci<strong>de</strong>.<br />
Je fais <strong>de</strong>s poèmes comme les dadaïstes :<br />
j’arrive à allumer <strong>la</strong> télé quand je veux.<br />
Ma théorie : ils ne veulent pas me l’accor<strong>de</strong>r.<br />
Je ne suis pas d’accord avec ça : en ce qui vous<br />
concerne déjà, chaque personne est tellement<br />
unique ; <strong>de</strong>s personnes qui n’ont jamais connu<br />
<strong>la</strong> psychiatrie mais qui ont <strong>de</strong>s dons.<br />
Enten<strong>du</strong> tout ça, ce que j’entends : mes parents<br />
sont agnostiques et ATHÉES.<br />
On parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> nudité : Naomi Campbell s’est<br />
mise TOUTE NUE pour protester contre les<br />
fourrures animales.<br />
Refoulement, <strong>de</strong> l’enfance, <strong>du</strong> passé,<br />
quand « je » mets TOUT nu.<br />
L’homme est différent <strong>de</strong> l’animal, il doit<br />
s’habiller. « Vrai » ou « Faux » ?<br />
L’homme est cré<strong>du</strong>le. La femme invite.<br />
L’homme réagit à l’invitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> femme :<br />
« prie pour les écritures ».<br />
C’est pas très poétique.<br />
J’avais un <strong>la</strong>ngage écru.<br />
J’ai grandi à Marseille,<br />
on disait « putain con ! »<br />
La NUDITÉ, ça sert à quoi ?<br />
Comment vivons-nous notre corps ?<br />
D’après les notes <strong>de</strong> Thierry<br />
Nabuchodonosor est venu me hanter toute une<br />
nuit… J'ai appris le len<strong>de</strong>main par internet que<br />
c’était, il y a 2500 ans, un roi <strong>de</strong> Babylone,<br />
connu pour sa cruauté et sa poigne <strong>de</strong> fer…<br />
Pourquoi ce nom a-t-il surgi dans mon esprit ?<br />
Aucun rapport avec aucun <strong>de</strong>s sujets qui me<br />
préoccupent actuellement… Je n’avais jamais<br />
enten<strong>du</strong> ce nom… Ou alors il ne m’avait pas<br />
marqué…<br />
Jean-Paul, extrait<br />
Quandlesvandalesfouettardsmehappent<strong>la</strong> nuit,<br />
monvaudou pansemesbobosettout<strong>de</strong>suite<br />
jesuisheureuse;<br />
aujourd'huijesuisheureuse, etmonvaudou<br />
tourneenbouclepourtempérermonexistence.<br />
Céline<br />
Juliette
16<br />
C i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Erica<br />
Orphelinat<br />
Orpheline au cœur enfoui<br />
<strong>de</strong> souvenirs d’antan,<br />
Orpheline au cœur englouti <strong>de</strong> noirceur,<br />
Le soleil éc<strong>la</strong>ire un peu l’orphelinat,<br />
Mais j’ai froid, je suis égarée,<br />
Je consomme froi<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong>s <strong>la</strong>rmes <strong>la</strong>ncinantes<br />
Ces gouttes-là m’ont stigmatisée,<br />
M’ont creusé les paumes <strong>de</strong> mes joues sur<br />
une peau c<strong>la</strong>ire,<br />
Mais mon cœur est fermé au ca<strong>de</strong>nas<br />
Où sont c<strong>la</strong>ssés toutes mes archives<br />
et mes répertoires <strong>de</strong> pensées,<br />
Chanteuses dédiées pour survivre.<br />
Si <strong>de</strong>s chemins sont à reprendre,<br />
Ce seront <strong>de</strong>s chemins en continu.<br />
Mais… j’attends.<br />
Céline C.<br />
Apprenti sorcier<br />
On dit souvent que l’Homme est un apprenti<br />
sorcier. Nous faisons <strong>de</strong>s expériences en<br />
permanence pour trouver <strong>de</strong>s réponses, un<br />
mystère qui est à l’origine <strong>de</strong> l’explication.<br />
Mais <strong>la</strong>quelle ?<br />
Nous sommes comme <strong>de</strong>s archéologues qui se<br />
tourmentent <strong>du</strong> temps qui passe. Nous tentons<br />
<strong>de</strong> comprendre le passé pour prévoir un <strong>présent</strong><br />
incertain. Car le temps nous offre une<br />
variabilité <strong>de</strong> possibilités qui fluctuent dans le<br />
temps. Le temps dépend donc <strong>du</strong> temps.<br />
Mais qui est le temps ? A quoi ressemble-t-il ?<br />
Pourquoi nous fait-il souffrance par moment ?<br />
Je désire connaitre <strong>la</strong> vérité. « La » ou « Ma »<br />
vérité ? Une subjectivité qui fait <strong>de</strong> moi<br />
ce que je suis aujourd'hui.<br />
Ainsi, je suis le quêteur <strong>du</strong> savoir, en quête<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> vérité. J’attrape le temps qui passe<br />
pour ne pas y échapper.<br />
Car<strong>la</strong>, 19/03/<strong>2019</strong><br />
Lesouvenir<strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>urs<strong>du</strong> mon<strong>de</strong>et<strong>de</strong>toutce<br />
quinousentoure.<br />
La mémoire<strong>de</strong><strong>la</strong> longueur<strong>du</strong>temps, <strong>de</strong>sannées,<br />
d’uneheurequandonestenfant.<br />
Etplusça va, tout<strong>de</strong>vientpetit. Toutsepassetrès<br />
vite. Toutrétrécit, mêmemoi.<br />
Est-ce<strong>la</strong> routineouest-cel’habitu<strong>de</strong>, lemanque<br />
d’aventure, <strong>de</strong>découverte, d’apprentissage,<br />
d’ouvertureversl’inconnu, quifait<br />
quel’onarrête<strong>de</strong>grandir?<br />
Lesconnaissancesne<strong>la</strong>issent<br />
plus<strong>de</strong>p<strong>la</strong>ceà l’ignorance.<br />
Queldommagecartoutsavoirne<strong>la</strong>isseplus<br />
<strong>de</strong>libertéà l’imagination.<br />
Emma<br />
On doit être optimiste pour avoir <strong>de</strong>s<br />
sursauts en cas <strong>de</strong> difficulté.<br />
Ne jamais baisser les bras, tout<br />
problème a sa solution.<br />
FPG
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
c i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
17<br />
C i c a t r i c e s d e l ’ é t e r n e l<br />
Dans le foie, un bon direct, PAF ! Dans le cœur, bouillonnant dans les<br />
viscères, gravées au burin mal aiguisé et à jamais, jamais on ne s’en<br />
séparera, ni les rétablira, impossibles à effacer. Point <strong>de</strong> gomme existante,<br />
pas <strong>de</strong> transfusion curative envisageable, <strong>la</strong> chirurgie, PFUIT !, ne<br />
l’évoquons même pas. Amours avortés, amours détruits, amours inexistants,<br />
les cicatrices <strong>de</strong>meurent, quant à elles, indélébiles, douleurs inextinguibles,<br />
indéchiffrables pour le quidam, inexpugnables comme il en est d’un<br />
véritable tatouage, marquant <strong>de</strong> notre passé l’entière vie à venir, nous<br />
rappe<strong>la</strong>nt sans cesse en arrière alors qu’on s’efforce d’avancer le cœur<br />
libéré, scarifications démoniaques, que l’on se prend pourtant à caresser<br />
pru<strong>de</strong>mment, à palper avec douceur, à frotter, à tâcher d’extraire à s’en<br />
mettre à vifl’épi<strong>de</strong>rme, suturer, tellement absorbées, tellement <strong>présent</strong>es,<br />
inoubliables, irremp<strong>la</strong>çables,<br />
non-interchangeables,<br />
authentiques comme l’est<br />
l’enveloppe restante<br />
<strong>de</strong> notre âme.<br />
PIL<br />
Le temps s’écoule au rythme <strong>de</strong>s saisons…<br />
Et nous, nous passons<br />
Comme <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s ten<strong>du</strong>es à l’unisson<br />
De cette vie que nous ébauchons<br />
Sentir le pouls <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète<br />
Jaillir en vous comme en chaque être<br />
Respiration perpétuelle<br />
Bénédiction universelle.<br />
Richard.<br />
Emma
18<br />
C i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
L'attente messianique se <strong>de</strong>ssine entre un « déjà là » (réalité<br />
empirique) et un « pas encore » (horizon d'espoir).<br />
Le messianisme désigne précisément cette tension utopique,<br />
qui conteste le statu quo <strong>présent</strong> au nom d'une espérance<br />
en l'avènement d'un messie, d'un roi, d'un libérateur...<br />
Pour parler simple, le Messie est celui ou celle qui est à<br />
l'écoute <strong>de</strong>s autres, qui voit le mon<strong>de</strong> tel qu'il est dans toute<br />
sa noirceur et qui rêve d'en proposer un autre merveilleux.<br />
Un Messie est une femme ou un homme <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> pas<br />
forcément chrétien ou musulman mais Mystique.<br />
Jésus pour certains mé<strong>de</strong>cins qui se sont penchés sur ce<br />
sujet, était Bipo<strong>la</strong>ire.<br />
Le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chrétienté est sujet à <strong>de</strong>s hallucinations<br />
auditives et visuelles <strong>du</strong>rant<br />
les 3 ans <strong>de</strong> son court<br />
magistère. Depuis son<br />
baptême jusqu'à sa mort sur<br />
<strong>la</strong> croix en passant par <strong>la</strong><br />
tentation <strong>du</strong> diable<br />
dans le désert.<br />
Cette <strong>de</strong>rnière pourrait être<br />
<strong>du</strong>e à <strong>la</strong> faim et <strong>de</strong>s troubles<br />
métaboliques et <strong>du</strong> sommeil<br />
après un long jeûne dans le désert.<br />
Mais pour le reste <strong>de</strong> sa vie, il semble que Jésus et les<br />
apôtres ne se soient pas privés en banquets.<br />
Hallucinations, délires mystiques et mégalomanie peuvent<br />
s'inscrire dans un trouble Bipo<strong>la</strong>ire et Psychotique.<br />
A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> sa vie Jésus semble <strong>présent</strong>er une note<br />
dépressive : il explique <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> sa mort et se met en<br />
danger <strong>de</strong> façon délibérée.<br />
Un quasi suici<strong>de</strong> qui semble compatible avec un trouble <strong>de</strong><br />
l'Humeur ou Bipo<strong>la</strong>ire selon les mé<strong>de</strong>cins.<br />
Ainsi les Messies restituent le mon<strong>de</strong> tel qu'il est vraiment<br />
et cherchent à proposer une « Utopia » avec <strong>la</strong> capacité<br />
qu'ils ont eu à écouter leur prochain, mais <strong>la</strong> société<br />
occi<strong>de</strong>ntale actuelle les dé<strong>la</strong>isse, ne les écoute pas, alors ils<br />
plongent, sombrent au mieux dans le Spleen et au pire dans<br />
<strong>la</strong> dépression.<br />
Tout ce<strong>la</strong> car <strong>la</strong> Sensibilité et le Mystique n'ont plus <strong>de</strong><br />
p<strong>la</strong>ce dans nos fichues sociétés occi<strong>de</strong>ntales prônant <strong>la</strong><br />
Laïcité (Francs-Maçons et autres confréries au pouvoir...)<br />
Comme <strong>la</strong> Sensibilité a été éradiquée <strong>de</strong> nos Sociétés<br />
mo<strong>de</strong>rnes, les Sensibles sont irrémédiablement<br />
mis au ban <strong>de</strong>s <strong>la</strong>issés pour compte en<br />
Psychiatrie. Mais si on réfléchit bien nous les<br />
« Dés-Orientés » ne sommes que détournés <strong>de</strong><br />
l'Orient.<br />
Nous sommes <strong>de</strong>s mégalomaniaques, il est vrai<br />
mais on possè<strong>de</strong> une riche intelligence, celle<br />
<strong>du</strong> cœur, sans en avoir le monopole évi<strong>de</strong>ment.<br />
Pourtant, nous les Messies, nous sommes tout<br />
simplement <strong>de</strong>s Visionnaires.<br />
C'est ainsi que re<strong>la</strong>yés au banc <strong>de</strong>s accusés,<br />
les Messies souffrent pour le Mon<strong>de</strong>.<br />
Et comme nous ne pouvons extérioriser cette<br />
souffrance débordante<br />
dans <strong>la</strong> société mo<strong>de</strong>rne<br />
et bien nous nous<br />
retrouvons sujets à <strong>la</strong><br />
Dépression ou aux<br />
Délires Mystiques<br />
comme échappatoire...<br />
Les Messies sont <strong>de</strong>s<br />
Philosophes, <strong>de</strong>s<br />
Intellectuels, <strong>de</strong>s<br />
Artistes ou encore <strong>de</strong>s Travailleurs Sociaux,<br />
ni plus ni moins.<br />
A quand une nouvelle hiérarchie sociale ?<br />
A quand <strong>la</strong> Philosophie au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pyrami<strong>de</strong> ?<br />
C'est ma prière <strong>de</strong> Messie ou tout simplement<br />
mon vœu pour le globe !!!<br />
Et il faut faire vite, c'est un cri <strong>du</strong> cœur <strong>de</strong>s<br />
anges déchus, car le Mon<strong>de</strong> que proposent le<br />
Politique et les Notables s'enlise vraiment.<br />
Quand est-ce que ces 2 p<strong>la</strong>ques tectoniques<br />
titanesques s'affronteront en collision pour<br />
faire émerger un Nouvel Ordre Mondial ?<br />
Marie Giraud-Carrier<br />
Actuellement, beaucoupparlent<strong>de</strong>fin<strong>de</strong>quelque<br />
chose. Dessigneslemontrent, parexemplerisque<strong>de</strong><br />
disparation<strong>de</strong>nombreusesespècesvivantessurnotre<br />
p<strong>la</strong>nètequisontlepatrimoine<strong>de</strong>notre<strong>de</strong>scendance.<br />
Aussinécessaireauxéquilibresnaturels.<br />
Ilsemblequ’ilya beaucoup<strong>de</strong>gensquisedisent<br />
messie. Ilfautcependantresterdans<strong>la</strong> rationalité,<br />
toutdoitavoiruneexplicationconcrètepourêtre<br />
crédibleetdoncaccepté.<br />
FPG.
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
c i c a t r i c e s d e l ' é t e r n e l<br />
19<br />
L’Interdépendance<br />
En par<strong>la</strong>nt d’archéologie <strong>du</strong> <strong>présent</strong> nous<br />
parlerons <strong>du</strong> passé bien sûr. Mais, Il faut<br />
comprendre que dans cette découverte<br />
s'intro<strong>du</strong>it aussi <strong>la</strong> vision <strong>du</strong> futur, qui est<br />
tout simplement <strong>la</strong> connaissance et <strong>la</strong><br />
réalisation parfaite <strong>de</strong> l'interdépendance.<br />
L'interdépendance est une affaire <strong>de</strong><br />
cause à effet. Dans l'état <strong>de</strong> l'éveil <strong>de</strong><br />
l'esprit, <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vue <strong>de</strong><br />
l'interdépendance est parfaite car, nous<br />
voyons dans <strong>la</strong> présence parfaite et<br />
ultime les 3 temps : passé, <strong>présent</strong>, futur.<br />
Voici ce qui est pour moi l’archéologie <strong>du</strong><br />
<strong>présent</strong> obtenue par <strong>la</strong> vue parfaite <strong>de</strong><br />
l’enchaînement <strong>de</strong>s causes à effets :<br />
l’interdépendance.<br />
Florent<br />
L’angoissemepoursuit<br />
Jefuis.<br />
Quandjequitte, jem’enfuis.<br />
Surl’instant, jenepeuxplusrésister.<br />
Unepartie<strong>de</strong>moim’embarque.<br />
Quandonaquittémonpère,<br />
Ons’estenfui.<br />
Ça mepoursuit.<br />
Jem’échappe:jen’aiplusd’autresolution.<br />
Jefuismonquotidien<br />
commesijepouvaisyéchapper.<br />
Jechercheà gagner<strong>du</strong> temps<br />
Alorsquependantcetemps-là,<br />
Jenefaisquem’enfoncer.<br />
Quandma mèremourra,<br />
Siellemeurtavantmoi,<br />
Elleva m’échapper.<br />
NBS.<br />
L’archéologie <strong>de</strong> mon <strong>présent</strong> explique mes angoisses.<br />
La peur <strong>de</strong> l’enfance, puis <strong>de</strong> l’adolescence,<br />
est/était inscrite en moi.<br />
Ajourner ce passé me fait prendre conscience que mes<br />
angoisses n’ont plus lieu d’être. Lorsque j’aurai épuisé mes<br />
souvenirs marquants, traumatisants, par écrit ou<br />
verbalement : accepter <strong>de</strong> les faire remonter pour qu’ils<br />
s’épuisent et qu’ils n’aient plus d’emprise à mon insu. C’est<br />
un long travail à faire. On l’appelle le travail sur soi.<br />
« Grâce ! » aux autres.<br />
J’ai toujours misé là-<strong>de</strong>ssus, car j’étais persuadée que je<br />
pouvais me comprendre, par l’introspection et le dialogue<br />
avec les autres.<br />
Gratitu<strong>de</strong>, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> mes remerciements.<br />
Sylvie N.B.<br />
Le <strong>présent</strong> est fait<br />
<strong>de</strong> tout ce que nous avons<br />
vécu et réalisé.<br />
Louisette
Guérir <strong>la</strong> vie<br />
Emma
22<br />
g u é r i r l a v i e<br />
o u i<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
« Chaque matin, à l’instant <strong>de</strong> celui <strong>du</strong><br />
soleil, mon réveil est douloureux, à <strong>la</strong><br />
pensée d’une nouvelle journée qui se<br />
prépare.<br />
Mon pessimisme est <strong>de</strong> courte <strong>du</strong>rée, il ne<br />
sévit que le temps <strong>de</strong> remettre en p<strong>la</strong>ce<br />
mon squelette et ses rhumatismes.<br />
Au milieu <strong>de</strong>s ronces qui égratignent mon<br />
cerveau, entrevois-je paraître une lueur,<br />
et en fin <strong>de</strong> compte c’est <strong>du</strong> plus profond<br />
<strong>de</strong> mes entrailles que monte jusqu’à mes<br />
lèvres gercées un sourire, irrépressible,<br />
consistant simplement en ce que ma vie,<br />
<strong>la</strong> Vie, continue malgré tout, ses mystères<br />
et ses merveilles.<br />
Ce sourire se décline alors en un véritable<br />
rire, qui secoue tout mon être, tel un<br />
éternuement tonitruant, et marque le<br />
déclic qui me permet <strong>de</strong> reprendre goût.<br />
Une musique enchanteresse. Le<br />
piaillement <strong>de</strong>s oiseaux au-<strong>de</strong>hors. Les<br />
rencontres nouvelles qui ne sauraient<br />
tar<strong>de</strong>r.<br />
Oui, ciseler <strong>la</strong> nouvelle journée<br />
s’annonce avec fracas, et je <strong>la</strong> cueille au<br />
vol, conservant mon air ahuri <strong>de</strong>vant<br />
cette beauté, <strong>la</strong> beauté-même issue <strong>du</strong><br />
simple fait d’être toujours vivant.<br />
Et je me surprends parfois à souhaiter à<br />
tous les universaliens une perception<br />
analogue.<br />
Tu quémandais les clés d’un secret, je<br />
t’offre sans hésiter les miennes, et<br />
t’encourage dans ta recherche extrême <strong>de</strong><br />
guérison. A son heure, cette parasite <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>ssitu<strong>de</strong> finit elle aussi par se <strong>la</strong>sser ! »<br />
PIL<br />
<strong>Archéologie</strong><strong>du</strong> <strong>présent</strong><br />
Construiresa vie<br />
Penserà mieuxfaire<br />
Jardinersonjardinsecret<br />
Chasserlesdoutes<br />
Décorersa vie<br />
Mangerau pré<br />
Diremercià Dieu.<br />
Aurélia<br />
« En même temps que <strong>la</strong><br />
révolution sociale et<br />
économique indispensable,<br />
nous attendons tous une<br />
révolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conscience<br />
qui nous permettra<br />
<strong>de</strong> guérir <strong>la</strong> vie »<br />
Antonin Artaud
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
g u é r i r l a v i e<br />
23<br />
Trag éd i e<br />
Je porte l’empreinte indélébile d’une infinie solitu<strong>de</strong><br />
Je porte l’empreinte d’une solitu<strong>de</strong> sans fin<br />
Je marche dans <strong>la</strong> ville, contemple le ciel bleu en ce printemps précoce.<br />
Je porte l’empreinte <strong>de</strong> ces couloirs <strong>de</strong> l’hôpital Sainte Marie ;<br />
Je porte l’empreinte indélébile <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance que j’ai vécue une partie <strong>de</strong> ma vie<br />
A 40 ans une partie <strong>de</strong> ma souffrance s’est effacée<br />
Je cherche un havre <strong>de</strong> paix<br />
Je cherche un chemin, un chemin plus heureux mais l’empreinte reste là.<br />
C’est une cicatrice dans le fond <strong>de</strong> mon cœur<br />
Qui parfois s’ouvre sur une immense interrogation sur <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> ce bas-mon<strong>de</strong>.<br />
Notre bas mon<strong>de</strong> est matérialiste, impersonnel…<br />
Le mon<strong>de</strong> souffre <strong>du</strong> manque d’amour<br />
Le mon<strong>de</strong> ne peut pas se sou<strong>la</strong>ger <strong>de</strong> toute cette indifférence<br />
Je vois que le temps passe<br />
Bientôt 54 ans, je suis à l’âge où on vieillit<br />
Je me dis qu’il faut profiter <strong>de</strong> ce soleil si beau<br />
Le printemps quelle belle saison !<br />
Que faire <strong>de</strong> tout ce temps qui m'est imparti ?<br />
Je me dis que pour <strong>de</strong>s tas <strong>de</strong> gens <strong>la</strong> vie est une immense tragédie<br />
Tout semble tragique<br />
Le mon<strong>de</strong> porte l’empreinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> tragédie.<br />
J’ai quitté Aubenas il y a déjà 9 ans et c’est énorme.<br />
Je porte l’empreinte <strong>de</strong> Privas dans mon âme<br />
Pas d’amis véritablement<br />
Sans amitié <strong>la</strong> vie est une immense tragédie<br />
Enfin maman est partie il y a 8 ans<br />
La vie est tragique avec toutes ces guerres dans le mon<strong>de</strong><br />
Je n’ai pas envie <strong>de</strong> partir encore<br />
Aujourd’hui je suis anonyme et c’est très bien ainsi.<br />
Louisette<br />
B lu es<br />
Le blues <strong>de</strong> bleus allow<br />
Seule, <strong>la</strong> locomotive ne s’arrête pas n’importe où<br />
Il y a le chemin d’ouest en est,<br />
Ne déraille pas,<br />
S’enchaine sur un continent, le nôtre,<br />
La ga<strong>la</strong>xie, <strong>la</strong> nôtre,<br />
Et vient naître en capelette bleu limpi<strong>de</strong>.<br />
Les poésies intrépi<strong>de</strong>s se fon<strong>de</strong>nt<br />
dans <strong>la</strong> transparence <strong>de</strong> l’amour,<br />
Tournent en boucle,<br />
Et finalement au bout un courage <strong>de</strong> héros se complote,<br />
sont complotés ;<br />
Je songe sur le rivage,<br />
Je suis en train <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s mathématiques<br />
Avec métho<strong>de</strong>s mystiques,<br />
Mais bien fondées,<br />
Sans haine ni violence,<br />
Avec élégance,<br />
Sans mépris <strong>de</strong> mon trop plein <strong>de</strong> rage <strong>de</strong> vivre,<br />
C’est une petite souris qui s’approche<br />
Vers sa proie d’espérance<br />
Et <strong>de</strong> même constance.<br />
Céline
24<br />
La lour<strong>de</strong>ur<strong>de</strong>ma douleur<br />
M’avaitaigrie<br />
Etj’écris.<br />
Jeconstataisquema maincontractée<br />
contrastaitlecontact<strong>de</strong>ta mainsurma joue.<br />
Avoirvoulu, etvoulu prendre.<br />
Oservouloir, oserpouvoir,<br />
Oserlefaireetjel’aifait.<br />
Ha, sij’osaismedisais-je…<br />
Aujourd'hui, sur<strong>la</strong> viequicoule, je<strong>la</strong>isses’installermesrêves…<br />
Ilsm’emplissentets’enroulenten<strong>de</strong>stourbillonssanstrêve.<br />
Jedésertealors<br />
Nosterresdésherbées,<br />
Pourm’é<strong>la</strong>ncer<br />
Vers<strong>de</strong>smon<strong>de</strong>séc<strong>la</strong>tés,<br />
Sansquittertoutefoislenôtre…<br />
Etquejevois<br />
Aveclesyeuxd’unenfant<br />
Quigar<strong>de</strong>toujoursl'espoir<br />
D’unavenirgéant.<br />
D’unau-<strong>de</strong>là qu’i<strong>la</strong>ttend<br />
Toujoursl’atteindresanspeiner,<br />
Dans<strong>la</strong> convictiond’un<strong>présent</strong><br />
Quec’estl’au-<strong>de</strong>là quil’attend.<br />
Sansoublierlesprochesnilesétrangers<br />
Quil’ai<strong>de</strong>rontà accomplir<br />
Entoutesérénité<br />
Sa mission, son<strong>de</strong>voir.<br />
Sansperdreconfiance,<br />
Dèsqu’elleestinstallée,<br />
Pourparvenirsansméfiance<br />
Aserenouveler,<br />
Acroire, vouloiretdéci<strong>de</strong>r<br />
Echangerettransformer<br />
Agiretdécouvrir<br />
Energieet<strong>de</strong>venir.<br />
Ensemble, nouspoursuivrons<br />
Sansdéroute<br />
Lecheminquenousallonstracer.<br />
Sylvie Nowak-Bernard<br />
Février 1987<br />
g u é r i r l a v i e<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Jaoued
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
g u é r i r l a v i e<br />
25<br />
Est-ce que tu croyais<br />
<strong>la</strong> peur après <strong>la</strong> mort ?<br />
Consacrer à <strong>la</strong> vie<br />
Payer<br />
Oublier<br />
Ba<strong>la</strong>yer<br />
Je repars à zéro<br />
Sentimental, le diable et le démon.<br />
Accepter et causer<br />
L’infini sacré<br />
Edition première<br />
La peur <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit<br />
La peur <strong>de</strong> l’ivresse<br />
La peur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die : angoisse<br />
Douleurs passagères et stricte vie<br />
Qui respire l’amour<br />
Coup <strong>de</strong> folie<br />
Lutte <strong>la</strong> peur à <strong>la</strong> vie.<br />
Christophe<br />
Se souvenir<br />
Se soutenir<br />
Se tenir <strong>de</strong>bout<br />
Soigner sa personnalité<br />
Ranger ses affaires<br />
Retar<strong>de</strong>r l’heure <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort<br />
Aurélia<br />
Se<br />
rapprocher <strong>de</strong><br />
Rester<br />
vivant,<br />
Attendre <strong>de</strong><br />
Les<br />
Et<br />
ne<br />
<strong>la</strong> terre,<br />
chaque instant<br />
pouvoir<br />
bâtir en<br />
pas<br />
se<br />
se<br />
dévier dans l'espace<br />
retrouver maintenant<br />
construisant avec<br />
choses que nous montre notre mon<strong>de</strong><br />
<strong>la</strong><br />
réflection <strong>de</strong> notre<br />
ombre.<br />
Loïc<br />
le<br />
temps
26<br />
g u é r i r l a v i e<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
AMERS<br />
Le soleil ni l’amour ne se<br />
peuvent regar<strong>de</strong>r<br />
bien en face.<br />
A leur chaleur on fondrait<br />
comme sous le feu ar<strong>de</strong>nt<br />
<strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce.<br />
Alors on se contente<br />
<strong>de</strong> clore un petit peu<br />
les paupières.<br />
Amers vus <strong>de</strong> loin,<br />
saveur <strong>du</strong> temps<br />
aujourd’hui comme hier.<br />
Michel Richard, 28-03-<strong>2019</strong><br />
Changer <strong>de</strong> rocher<br />
Un retour en arrière. Violent.<br />
Pour redémarrer aujourd’hui.<br />
Je pense qu’on ne peut pas avancer dans sa ma<strong>la</strong>die sans<br />
retour en arrière, pour mieux comprendre le <strong>présent</strong>,<br />
pour donner <strong>du</strong> sens.<br />
En arrière, mais pas trop. Jusqu’où ? En avant, en arrière,<br />
comme le point <strong>de</strong> capiton en couture, qui vient renforcer<br />
HP<br />
à <strong>la</strong> fois le point précé<strong>de</strong>nt et le point<br />
suivant.<br />
Marche ou crève ?<br />
Ecrire est une nécessité : j’aimerais<br />
pouvoir écrire sur une page totalement<br />
b<strong>la</strong>nche. Mais l’angoisse est celle d’une<br />
page « jamais b<strong>la</strong>nche », les traces <strong>du</strong><br />
passé y restent inscrites. Comme si tout<br />
écrit n’était que palimpseste.<br />
Sisyphe portait constamment son rocher,<br />
toujours le même.<br />
Qu’il est difficile <strong>de</strong> jouer d’un instrument<br />
sans partition : il y a un long temps<br />
d’appropriation, pour que ce que l’on veut<br />
jouer s’inscrive en soi. Wagner a failli se<br />
suici<strong>de</strong>r car il ne pouvait pas entendre <strong>la</strong><br />
musique qu’il écrivait : longtemps on a<br />
cru que sa musique était injouable…<br />
Comme s’il se persuadait que seule <strong>la</strong> mort<br />
permettrait l’expression <strong>de</strong> sa parole. C’est<br />
une forme <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>ncolie, que l’on<br />
retrouve dans son œuvre.<br />
Tous les grands artistes <strong>de</strong> cette mouvance<br />
ont eu une mère très aimante…<br />
Quand je fais ce que j’aime, je peux<br />
le faire sept jours sur sept,<br />
presque 24h sur 24… même sans<br />
être payé. Plus jeune je vou<strong>la</strong>is vivre<br />
d’amour et d’eau fraîche, réellement.<br />
Alors, quand j’ai commencé le piano,<br />
j’ai totalement arrêté le cheval :<br />
j’ai changé <strong>de</strong> rocher…<br />
Collectif, 4/4/19<br />
Marina
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
g u é r i r l a v i e<br />
27<br />
¿ Don<strong>de</strong> Acabara ?<br />
Rêves <strong>de</strong> voyages. Jusqu’où pourrai-je aller ?<br />
Je continue <strong>de</strong> rêver au tour <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> où me<br />
portera <strong>la</strong> musique…<br />
Mes orages, mes peines me clouent sur p<strong>la</strong>ce… !<br />
Je vois dans ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> fou que <strong>la</strong> raison<br />
n’attend personne…<br />
Ma folie me fait ressentir en silence l’amour<br />
inébran<strong>la</strong>ble que l’on peut avoir pour un Homme<br />
sourd à nos émotions malgré nos cris<br />
<strong>de</strong> rage et <strong>de</strong> haine !<br />
Il ne sert plus à grand-chose d’en parler !<br />
Ne m’adressez plus <strong>la</strong> parole, si vous n’avez pas<br />
l’écho <strong>de</strong> mes galères dans vos propres sentiments !<br />
Oui, j’ai pété les plombs !... Qui êtes-vous pour en<br />
juger, les pierres m’ont été jetées, alors que vous<br />
ne valez pas mieux que moi !<br />
Cessez vos beaux discours ! Je n’écoute plus !<br />
Avez-vous vous-même traversé un désert<br />
rempli <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong> ?<br />
J’ai le droit à être floue !<br />
Moi en Noir et B<strong>la</strong>nc.<br />
J’ai regardé en arrière, ce passé si net<br />
<strong>de</strong> nuances grises !<br />
Je me retrouve dans un <strong>présent</strong> où je ne sais plus<br />
quelles mains ten<strong>du</strong>es attraper !<br />
Priez plutôt pour moi, au lieu <strong>de</strong> me conseiller !<br />
Malgré mes blessures, je me relève pour sortir,<br />
seule, ou accompagnée…<br />
Même si, par facilité, j’aimerai baisser les bras…<br />
Ne me fermez pas les portes ; car je reste <strong>de</strong>bout<br />
dans l’hiver qui me g<strong>la</strong>ce les sangs…<br />
Seule ou avec vous, je cognerai avec force ; en<br />
montrant : ma peine, ma joie, le cœur sur <strong>la</strong> main.<br />
Car malgré mes sanglots, je suis une o<strong>de</strong> à <strong>la</strong> joie !<br />
Dorénavant, je le ferai, le strict minimum pour<br />
remettre au futur ce que je me pardonne ; et qui<br />
m’aime me suive ; les autres, je ne vous connais pas !<br />
Pour moi, chaque pas se fait lourd ! Alors je ne<br />
courrai pas pour ceux qui ne me soutiennent pas !<br />
Je préfère remettre les choses à <strong>de</strong>main ! Car le<br />
<strong>présent</strong> me déçoit, tout autant qu’une part <strong>de</strong> mon<br />
passé ! Je suis tombée dans une boussole, ou une<br />
spirale <strong>du</strong> temps ; passé, <strong>présent</strong> et futur !<br />
J’ai un million <strong>de</strong> choses à dire. Des milliers <strong>de</strong><br />
raisons <strong>de</strong> me faire entendre,<br />
en écho à vos silences…<br />
J’ai envie <strong>de</strong> hurler un cri, un souffle, une<br />
respiration haletante…<br />
J’ai pas besoin d’attendre, <strong>la</strong> patience a besoin<br />
d’être récompensée !!!<br />
Si on m’attend, atten<strong>de</strong>z-vous à ce que je ne<br />
vienne pas. Je ne veux plus <strong>de</strong> cage où l’on me<br />
jette, parce qu’on ne me comprend pas !<br />
Tous vous atten<strong>de</strong>z que je me relève !<br />
Si je vous gêne en étant à terre à cause <strong>de</strong> vos<br />
Mireille D.<br />
exigences ? Bien ! C’est <strong>la</strong> même raison qui me fait<br />
refuser vos mains ten<strong>du</strong>es !<br />
Allez ! Vivre est pour moi très <strong>du</strong>r ; je me noie ;<br />
même si personne n’y voit dans mes yeux mes<br />
démons ! Je bouillonne ! Dans un chaudron !<br />
Je suis toute seule prisonnière avec moi-même !<br />
J’ai le sourire facile, pour masquer ma chute !<br />
Pour croire en moi ; je me suis noyée dans l’alcool,<br />
je me suis saoulée, droguée, pour au final toucher<br />
le fond ! Maintenant, enfin, j’émerge ! Enfin, je<br />
me fous <strong>de</strong> tout ! Je lutte chaque secon<strong>de</strong> ! Je<br />
serre les poings !<br />
Ma pensée est libre ; mon expression se lit dans<br />
mon visage, mon regard. Seuls les autres fous les<br />
voient et savent combien on en chie !!!<br />
Je suis celle qui rit, pleure, les <strong>de</strong>ux à <strong>la</strong> fois ! Si<br />
c’est ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> folie, alors, oui ! Je suis Folle ! Mais<br />
pas <strong>la</strong> seule ! Donc, si ce<strong>la</strong> vous effraie, restez à<br />
l’abri ! Car ma rage, ma haine et mes amours ont<br />
bien l’intention d’exploser, d’éclore en millions<br />
<strong>de</strong> pensées dévoilées !<br />
Je n’ai plus d’ailes, on me les a coupées !<br />
Pardon ! Je me trompe souvent, et alors ? L’amour<br />
et <strong>la</strong> haine sont cousines !<br />
Mes défauts, je les gar<strong>de</strong> précieusement !... Que<br />
ce<strong>la</strong> en dép<strong>la</strong>ise à certains ou certaines ; Et bien !<br />
Qu’ils, ou elles, tracent leur chemin ! Du temps<br />
qu’ils me <strong>la</strong>issent suivre mon <strong>de</strong>stin ;<br />
celui que je choisis !...<br />
C’est mort ; je ne fais plus semb<strong>la</strong>nt pour vous<br />
ressembler ; ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> clowns !<br />
J’ai retiré vos costumes ! Je m’aime enfin, entière,<br />
et sans filtre !<br />
J’ai grandi ; <strong>de</strong> mes expériences douloureuses, j’en<br />
ai enfin pris bonnes notes !<br />
J’ai un charme fou ! Alors, por favor, <strong>la</strong>issez-moi<br />
charmer un seul, le seul, l’Unique !... Moi aussi,<br />
mes rêves parlent <strong>du</strong> Grand Amour ! J’ai un don<br />
pour tous les arts ; je mets <strong>de</strong>s fleurs dans mes<br />
cheveux. Mon cœur, en attente, rêve lui aussi<br />
d’un artiste comme lui !<br />
Doddie<br />
Jeviens<strong>de</strong>choisirmon<br />
make-upd’unrosemat,<br />
pourmeparerd’éc<strong>la</strong>tsous<br />
ma belleimage<strong>de</strong>peau<br />
régénéréeau fil<strong>de</strong>mesgrés,<br />
j’entends<strong>de</strong>schemins<strong>de</strong><br />
traversesquicrissentsousle<br />
bruit<strong>de</strong>mesgrolles.<br />
Céline
28<br />
g u é r i r l a v i e<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Amour, Amour, jet'aime tant...<br />
L’amour se conforme avec le cœur<br />
Sagesse prospérité en détresse<br />
Fou invisible<br />
Briller jusqu’au jour et clochette <strong>la</strong> nuit<br />
Romain<br />
L’amour coup <strong>de</strong> folie engendre <strong>de</strong>s<br />
flèches invisibles<br />
Témoignage<br />
J’ai été amoureux.<br />
J’ai été rejeté.<br />
Je suis parti.<br />
J’ai fait d’autres rencontres, à chaque fois que<br />
j’aimais une nouvelle personne : l’amour <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
personne qui m’avait rejeté me revenait en tête et je<br />
n’aimais plus qu’elle.<br />
A chaque fois j’en tombais ma<strong>la</strong><strong>de</strong>.<br />
J’en ai pris conscience, et j’ai coupé les ponts, <strong>de</strong><br />
façon à ne plus avoir <strong>de</strong> lien amoureux avec <strong>la</strong><br />
personne dont j’étais inconsciemment sous l’emprise.<br />
Pourquoi ce rejet ?<br />
Elle m’a dit qu’elle ne m’aimait pas, ses parents<br />
m’ont vilipendé, elle avait un esprit <strong>de</strong><br />
contradiction.<br />
Elle a refusé un amour que je vou<strong>la</strong>is vrai par<br />
naïveté, et elle a voulu faire ce qu’elle vou<strong>la</strong>it. Je n’ai<br />
pas besoin <strong>de</strong> savoir et je respecte son choix.<br />
Les paysans disent, pour p<strong>la</strong>nter <strong>de</strong>s légumes qui<br />
doivent être p<strong>la</strong>ntés pour les légumes à racine<br />
comme les carottes à <strong>la</strong> lune <strong>de</strong>scendante<br />
(décroissante) et pour les légumes à tige comme les<br />
poireaux à <strong>la</strong> lune montante (croissante).<br />
La lune est comme les femmes, elle est menteuse.<br />
Quand elle fait un C, elle Décroît.<br />
Quand elle fait un D, elle Croît.<br />
Ce<strong>la</strong> remonte à l’antiquité et peut-être même avant ?<br />
Je pense que l’amour vrai peut exister en ce basmon<strong>de</strong>,<br />
c’est ce que tout le mon<strong>de</strong> recherche.<br />
Ce n’était pas <strong>la</strong> bonne personne. En me rejetant,<br />
son influence a été négative<br />
En plein dans le 1000<br />
Chance inouïe<br />
Sentir les fleurs et leur parfum<br />
L’amour titubant affo<strong>la</strong>nt <strong>la</strong> nature<br />
Sauvage et dressage son corps<br />
Par milliers d’étoiles.<br />
Christophe<br />
pour moi, et quand je pensais à elle, je me détruisais<br />
sans le savoir, d’où ma ma<strong>la</strong>die. Ayant pris<br />
conscience <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, j’ai enfin pu m’exonérer <strong>de</strong> mon<br />
mal.<br />
Premièrement, je lui ai pardonné.<br />
Deuxièmement, même si un jour elle manifestait un<br />
changement et qu’elle me disait qu’elle s’était<br />
ravisée, je ne <strong>la</strong> croirai pas, puisque selon moi elle a<br />
choisi le faux plutôt que le vrai. Elle n’a pas voulu<br />
m’aimer, et je ne pourrai jamais savoir si elle ment<br />
ou si elle dit <strong>la</strong> vérité.<br />
C’est un témoignage personnel, et j’en gar<strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
conclusion dans mon intimité. Nul ne doit nuire à<br />
autrui.<br />
Je me blesserais en <strong>la</strong> blessant, et je retomberais<br />
dans le cercle dans lequel j’ai été enfermé pendant<br />
trente ans.<br />
Je fais le choix à mon tour <strong>de</strong> ne jamais prendre un<br />
tel risque.<br />
X.
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
g u é r i r l a v i e<br />
29<br />
Désociabilisation<br />
Un ange seul<br />
Dans un pauvre linceul<br />
Erre dans cette vierge contrée<br />
Seul dans cette infinité<br />
D’étoiles et <strong>de</strong> toiles<br />
<strong>de</strong>ssinées par l’humanité<br />
La sociabilité ce<strong>la</strong> s’apprend tout petit, dès <strong>la</strong> naissance<br />
Par une maman qui offre son bébé <strong>de</strong> bras en bras<br />
Par <strong>de</strong>s parents qui offrent en partage, comme une renaissance<br />
Leurs enfants, <strong>de</strong> leurs premiers émois, et ébats<br />
Faire confiance c’est <strong>la</strong> clé pour vivre en société<br />
Car quand on a le cœur qui rayonne, l’entourage vit <strong>la</strong> félicité<br />
Quand on est sombre, on attire seulement <strong>de</strong>s mouches tsé-tsé<br />
Et sur son chemin, pour aimer l’autre il faut s’aimer soi-même en toute simplicité<br />
Fermer son cœur entraîne <strong>la</strong> fermeture sociale<br />
Trouver le positivisme, l’espoir, <strong>la</strong> lueur<br />
Alors <strong>la</strong> vie <strong>de</strong>vient estivale<br />
En soi pour toujours dans son cœur<br />
Un ange,<br />
Le voilà entouré d’autres chérubins<br />
À tous, ils peuvent repousser les démons<br />
Et écrire sur <strong>de</strong> nouveaux parchemins<br />
Des choses et <strong>de</strong>s projets divins<br />
Auprès <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature pour propager <strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s et ultrasons<br />
Irradiant jusqu’à <strong>la</strong> mort<br />
Que survive l’espoir<br />
Clé <strong>du</strong> bonheur<br />
Pour nos âmes et cœurs.<br />
Marie GC<br />
L’amitié il faut pouvoir <strong>la</strong> donner, faire <strong>de</strong> bons<br />
gestes, avoir <strong>du</strong> pouvoir, le faire. L’amitié c’est main<br />
dans <strong>la</strong> main, regar<strong>de</strong>r d’un air malicieux.<br />
Courage, bonté, volonté.<br />
Gaëtane P.<br />
Chaque jour je m’éveille en attente <strong>de</strong> nouvelles opportunités.<br />
Je ne regar<strong>de</strong> pas <strong>la</strong> météo. Chaque jour est nouveau, chaque jour <strong>de</strong> nouvelles surprises.<br />
Le temps est au printemps. Mon cœur pulse et entonne un refrain, le refrain <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie.<br />
Prier me structure, me donne <strong>de</strong>s ailes et le goût à dialoguer. Peut-être qui sait, si Dieu le veut, le Paradis futur.<br />
Je m’extasie <strong>de</strong>vant cette saison où je me rappelle <strong>de</strong>s circonstances <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.<br />
Enfin, je me dis il fait bon vivre.<br />
Prendre un repas à <strong>la</strong> vil<strong>la</strong> Sophie après groupe <strong>de</strong> paroles ces instants sont riches.<br />
La confiance et l’amour nous entrainent à nous confier les uns aux autres.<br />
Aujourd’hui 16h30, j’écris ce texte au préau <strong>de</strong> Sainte Marie.<br />
Le soleil tombe dans <strong>la</strong> vallée, l’air est frais et serein. Après rentrer et prier et méditer sur <strong>la</strong> vie, ce don qui nous<br />
a été donné par les forces <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie. Les forces <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie sont nombreuses. Rechercher <strong>la</strong> sagesse et puis te dire « à<br />
toi mon autre, que nous sommes dans une lutte existentielle » pour survivre et partager nos liens fraternels. Enfin,<br />
je me promènerai bien au bord d’une rivière. J’ai envie <strong>de</strong> m’oxygéner et <strong>de</strong> marcher.<br />
Je voudrais que ces instants <strong>de</strong> paix <strong>du</strong>rent l’éternité.<br />
L’amitié est une réalité humaine qu’on peut consoli<strong>de</strong>r en faisant ensemble un bout <strong>de</strong> chemin.<br />
Louisette
t r a c e<br />
le téléphone-Sébastien
32<br />
t r a c e<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Grâce à ma mémoire… je <strong>de</strong>ssine sur le tableau noir... un immense arc-en-ciel…<br />
Écrire, raturer, se triturer,<br />
Penser, chercher, repenser,<br />
Erreur, torpeur,<br />
Chaleur, froi<strong>de</strong>ur,<br />
Des pensées qui empruntent<br />
Au passé, <strong>la</strong>issent <strong>de</strong>s empreintes<br />
Signer au marqueur<br />
Traces <strong>du</strong> cœur<br />
Qui font saigner<br />
Dans un malheur passé<br />
Qui font se réfugier<br />
Dans un bonheur passé<br />
Inestimables pensées<br />
Réveil<strong>la</strong>nt nos <strong>présent</strong>es idées<br />
Sensibles, sensitives,<br />
Chancellent <strong>de</strong>s proverbes<br />
Ruissellent <strong>de</strong>s morales positives<br />
Pensées si subjectives, soient-elles !<br />
Tous : artistes en herbe<br />
Parfois furibon<strong>de</strong>s<br />
Elles m'inon<strong>de</strong>nt<br />
De tristesse, <strong>de</strong> joie,<br />
De sérénité, <strong>de</strong> peur,<br />
A <strong>la</strong> bonne heure !<br />
Pensées actrices <strong>du</strong> <strong>présent</strong>, moteurs <strong>du</strong> futur<br />
Squelettes <strong>de</strong> nos créatures<br />
Se noyant dans nos vapeurs d’âme<br />
Fre<strong>la</strong>tées, elles humectent nos esprits colorés<br />
Que vive cette f<strong>la</strong>mme<br />
Parfumée <strong>de</strong> senteurs <strong>du</strong> passé<br />
A tout jamais !<br />
MGC<br />
non signé
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
t r a c e<br />
33<br />
écrire<br />
L’écriture<br />
Ce qui est merveilleux dans l’écriture,<br />
on se permet <strong>de</strong> s’exprimer…<br />
Moi, quand j’écris, je ne réfléchis pas. C’est mon cœur qui<br />
travaille. Je fais les choses avec amour et j’aime <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion<br />
avec les gens.<br />
Je me fiche <strong>du</strong> ridicule, parce que je ne me cache pas<br />
<strong>de</strong>rrière les écrits.<br />
Le spectacle fait partie <strong>de</strong> ma nouvelle vie : quatre pièces <strong>de</strong><br />
théâtre dont une écrite sur papier. C’est une force pour moi<br />
<strong>de</strong> m’exprimer ainsi.<br />
Benoit H.<br />
La liberté d’être libre<br />
Je cherche <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> m’exprimer<br />
librement.<br />
Un espace, mon espace <strong>de</strong><br />
les<br />
liberté et <strong>de</strong> parole.<br />
Un « ici » où je peux parler avec mes difficultés,<br />
sans que les autres m’interpellent.<br />
Ainsi, à ce jour, je fais le choix <strong>de</strong> parler<br />
librement et <strong>de</strong> prendre p<strong>la</strong>isir.<br />
Car<strong>la</strong><br />
Trouver <strong>du</strong> cœur<br />
Trouver où on le dit, donner l’amour<br />
Changer <strong>de</strong> joie<br />
La montrer et <strong>la</strong> gar<strong>de</strong>r<br />
Un groupe qui échange qui parle même<br />
Être soi-même se sentir avoir <strong>du</strong> moral<br />
L’inquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée générale<br />
En bien ou en mal<br />
Un petit sourire quoi<br />
Quelle idée il y a quand c’est <strong>de</strong> réfléchir à soi-même.<br />
Gaëtane<br />
traces
34<br />
t r a c e<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
Souvenirs, traces, effacement et disparition.<br />
Familiarité et étrangeté <strong>du</strong> souvenir.<br />
Écrire ses mémoires, se replonger dans les<br />
souvenirs. Une boîte à souvenirs : les<br />
lettres, les photos. La photographie<br />
cristallise un moment fugitif.<br />
En écrivant mes mémoires je redécouvre<br />
ce qu’a été ma vie.<br />
Le souvenir fait-il partie <strong>de</strong> ma mémoire<br />
ou bien est-il dans mon inconscient ?<br />
La conscience est-elle une grosse poubelle<br />
où serait enterré tout ce qui nous dérange<br />
?<br />
Qu’est-ce qui fait que quelque chose revient<br />
à <strong>la</strong> conscience ? Une o<strong>de</strong>ur, une impression,<br />
peut faire ressurgir <strong>de</strong>s images.<br />
Des fois on ne veut rien en savoir, parfois<br />
on veut en savoir plus.<br />
Peut-on déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> se confronter aux<br />
souvenirs ?<br />
Tu as beau fuir, un jour ou l’autre quelque<br />
chose te rattrape.<br />
Le paradoxe <strong>du</strong> souvenir, c’est que le<br />
souvenir, c’est <strong>du</strong> <strong>présent</strong>.<br />
Quelles sont les conditions <strong>du</strong> surgissement<br />
<strong>du</strong> souvenir alors qu’il était per<strong>du</strong> ?<br />
C’est comme un film où on aurait sauté<br />
une séquence. Il y a un trou qu’on doit<br />
combler.<br />
Parfois je me souviens <strong>de</strong> mes rêves.<br />
En fait je peux reconstruire mon rêve à<br />
partir <strong>de</strong> détails dont je me souviens. Ce<strong>la</strong><br />
me fait écrire et <strong>de</strong>s choses se révèlent à<br />
moi.<br />
Parfois le souvenir <strong>du</strong> rêve s’évanouit aussitôt<br />
qu’il surgit. Comment saisir cet<br />
instant et le capturer ?<br />
Mais <strong>la</strong> mémoire, c’est aussi une histoire<br />
<strong>de</strong> sentiments. Dans le parfum <strong>de</strong> Süskind,<br />
c’est l’o<strong>de</strong>ur qui réanime le sentiment,<br />
le réactualise.<br />
La mémoire est souvent défail<strong>la</strong>nte,<br />
l’homme est dans l’oubli constant.<br />
Certains souvenirs s’imprègnent, d’autres<br />
moins ou pas <strong>du</strong> tout. Le droit à l’oubli, le<br />
droit à être oublié ? Seuls les ordinateurs<br />
n’oublient rien.<br />
Nos souvenirs se construisent-ils en fonction<br />
<strong>de</strong>s histoires dans lesquelles nous<br />
avons baigné ?<br />
Les lieux, les objets, racontent une<br />
histoire. Ils sont comme les gardiens<br />
d’une mémoire et servent à <strong>la</strong> transmission.<br />
Mais il y a aussi <strong>de</strong>s objets-vestiges qui<br />
rappellent que le traumatisme n’est pas<br />
symbolisable.<br />
Le travail <strong>de</strong> mémoire est celui d’une reconstruction<br />
<strong>de</strong> l’histoire.<br />
Collectif
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
t r a c e<br />
35<br />
filiation<br />
A <strong>la</strong> naissance, on reçoit une i<strong>de</strong>ntité.<br />
Par <strong>la</strong> suite, cette i<strong>de</strong>ntité se construit.<br />
L’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille, est-ce <strong>la</strong> vraie<br />
i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s gens ?<br />
La mise en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s règles, <strong>de</strong>s valeurs,<br />
<strong>de</strong>s normes, <strong>de</strong>s institutions contribuent<br />
également à créer cette i<strong>de</strong>ntité. Les<br />
copains, les amis, l’environnement<br />
également.<br />
Néanmoins, dans mon cas, une i<strong>de</strong>ntité<br />
m’a été donnée alors que ce n’était pas<br />
celle que j’aurais dû recevoir, <strong>de</strong> mes<br />
parents. C’est comme un kidnapping, un<br />
vol, un viol.<br />
Dès lors, le fait même d’être nommé me<br />
renvoie toujours à l’abandon… L’Amour<br />
peut en partie combler ce manque.<br />
L’i<strong>de</strong>ntité, le nom reçu, construit un<br />
indivi<strong>du</strong>. Que se passe-t-il quand on en<br />
change ?<br />
Parfois, cette i<strong>de</strong>ntité est douloureuse :<br />
j’aurais envie <strong>de</strong> me baptiser, <strong>de</strong> me<br />
choisir un prénom moi-même. Porter un<br />
prénom, est-ce aussi porter le far<strong>de</strong>au<br />
familial ?<br />
Je ne me sens pas dans mon i<strong>de</strong>ntité, elle<br />
est factice. Cette i<strong>de</strong>ntité, c’est<br />
l’abandon.<br />
La famille est structurante. Les liens<br />
ai<strong>de</strong>nt à se construire également. Mais<br />
lorsque <strong>la</strong> famille a fait défaut, ces liens<br />
sont plus difficiles à créer.<br />
Collectif<br />
Je veux racheter <strong>la</strong> console <strong>de</strong><br />
mon frère. Au juste prix. Je<br />
parle d’une console, un petit<br />
meuble que l’on met souvent<br />
dans le couloir. Me vendra-t-il<br />
sa console ? En tout cas, moi,<br />
ça me consolerait <strong>de</strong> beaucoup<br />
<strong>de</strong> choses qui m’ont heurtée.<br />
Chrystèle<br />
L’écho… Et son secret éternel.<br />
Hé ho ! Le son ! Le mélodrame d’un sourd, ne pas entendre<br />
l’écho <strong>du</strong> cri d’amour, <strong>de</strong> naissance, <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> souffle d’une vie<br />
complète. D’un premier amour passionnel, d’une naissance<br />
d’un homme orphelin d’un père d’amour. Une mère ré<strong>du</strong>ite au<br />
silence à son fils afin <strong>de</strong> faire un <strong>de</strong>uil rapi<strong>de</strong> pour un<br />
remariage <strong>de</strong> raison.<br />
Les basses taisent l’amour d’une femme pour son amour per<strong>du</strong><br />
trop tôt un enfant mâle en quête <strong>de</strong> savoir son origine comme<br />
un parchemin per<strong>du</strong>. Une <strong>du</strong>re histoire jamais dévoilée même<br />
dans le souffle.<br />
Rien qu’une petite fille gar<strong>de</strong> sous clés, les souvenirs <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
âmes éloignées.<br />
Jusqu’à vouloir délivrer son père <strong>du</strong> questionnement d’une vie<br />
entière. Qui suis-je ?<br />
Comment était-il ? M’aimait-il ?<br />
L’âme d’une mère meurtrie ré<strong>du</strong>ite au silence toute une vie et<br />
jusqu’au <strong>de</strong>rnier souffle.<br />
La sénilité, ma jumelle, t’a fait taire jusqu’au bout.<br />
Doddie<br />
A mon petit Cuisto<br />
A mon petit Cuisto, pour travailler<br />
tu te lèves tôt<br />
De <strong>la</strong> paël<strong>la</strong> au gâteau,<br />
Un coup <strong>de</strong> couteau un coup <strong>de</strong> Porto<br />
Une grosse casserole<br />
Et une grosse gamelle<br />
Regar<strong>de</strong> cette petite tourterelle<br />
Fais-nous un crumble<br />
Mais nous fait pas <strong>la</strong> gueule.<br />
Une <strong>la</strong>ngoustine qui cuit est ta copine<br />
Petit beurre et tartine.<br />
Papa cuisinier, tu remplis ton panier<br />
A <strong>la</strong> mer tu te baignais.<br />
Entre tartes aux pommes,<br />
Un petit bonhomme.<br />
Petit cuisinier tu te ba<strong>la</strong><strong>de</strong>s en forêt<br />
Tu te promènes <strong>de</strong>rrière le cyprès.<br />
Gâteau au choco<strong>la</strong>t<br />
Dans mon cœur tu es toujours là.<br />
Œufà <strong>la</strong> neige<br />
Bonhomme <strong>de</strong> neige<br />
Quand tu me prends dans tes bras,<br />
Regar<strong>de</strong> ce beau cobra.<br />
Un litre <strong>de</strong> <strong>la</strong>it, un litre <strong>de</strong> vin,<br />
Tu en fais ce que tu veux et tu es divin<br />
Charlotte aux fraises<br />
Pour les ba<strong>la</strong>ises,<br />
F<strong>la</strong>n au choco<strong>la</strong>t<br />
Et tu chanteras tra<strong>la</strong><strong>la</strong>.<br />
Annick
Céline
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
t r a c e<br />
37<br />
Je rêve <strong>de</strong> mieux connaitre Jacques Brel par ses<br />
actions et son affection. D’après son musée, le<br />
livre qu’il a écrit que je n’ai pas lu. Il n’était pas<br />
écrivain mais c’est pour le connaitre un peu<br />
mieux. Il a fait <strong>de</strong> très belles chansons.<br />
D’ailleurs on a dit dans une émission : « Alors<br />
vous êtes fou ? » Il n’a pas répon<strong>du</strong> et a continué<br />
à parler. Il aimait beaucoup parler, énormément.<br />
Il a beaucoup écrit sur les femmes. Peut-être<br />
parce qu’il avait envie <strong>de</strong> mieux les connaître. Il<br />
était toujours à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> quelque chose, un<br />
idéal je pense…<br />
Il a fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> télé, <strong>de</strong>s magazines. Moi je suis né<br />
en 57. J’aurais aimé le voir en concert. Il a fait<br />
<strong>de</strong>ux Olympia dans les années 70.<br />
Ce qui fait rire dans ses chansons, ce sont les<br />
jeux avec les mots qui sont plus <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
tragédie que <strong>de</strong> l’humour. Il y a dû se passer<br />
quelque chose dans son enfance. Un drame. Je<br />
crois qu’il avait un frère jumeau…<br />
Il n’est pas resté très longtemps… 15 ans<br />
d’amour. Sa carrière s’est arrêtée très tôt… le<br />
<strong>de</strong>rnier album était « Les Marquises »… vous<br />
savez le ciel bleu et les nuages. C’est là qu’il<br />
parle <strong>de</strong> <strong>la</strong> quête, l’inaccessible étoile. Comme si<br />
on ne pouvait pas <strong>la</strong> capter. Pour dire que<br />
l’amour, c’est <strong>la</strong> quête.<br />
J’ai remarqué que dans ses chansons, il parle <strong>de</strong><br />
tous, les vieux, les enfants… c’est quelqu’un qui a<br />
fait le tour, a touché le coeur <strong>de</strong> tout le mon<strong>de</strong>.<br />
Mais il ne parle pas <strong>du</strong> couple en lui-même. Il<br />
<strong>la</strong>isse ça en suspension.<br />
Il dit qu’il écrit par imagination, c’est possible.<br />
Mais quand il chante, il est vraiment… le ton <strong>de</strong><br />
sa voix exact, j’aurais voulu l’entendre. Entendre<br />
sa présence. Je ne peux pas vraiment en parler. Il<br />
avait <strong>de</strong> <strong>la</strong> prestance. J’aime quand <strong>la</strong> personne<br />
est <strong>de</strong>vant soi car il se passe autre chose.<br />
S’il est mort en 1978 à 49 ans, alors il est né en<br />
1929 ! Il a vécu <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> guerre mondiale.<br />
Quand il parle <strong>de</strong>s singes, il critique l’armée<br />
alleman<strong>de</strong>. Il n’a pas beaucoup voyagé. Il <strong>de</strong>vait<br />
aimer beaucoup Paris sinon ce n’est pas possible<br />
<strong>de</strong> comprendre pourquoi il en parle autant.<br />
Je ne peux pas savoir quelle personne il était<br />
exactement, je ne peux qu’imaginer. Il avait<br />
certainement <strong>du</strong> bon et <strong>du</strong> mauvais comme tout<br />
le mon<strong>de</strong>. Comme beaucoup, il a commencé à<br />
jouer <strong>de</strong> <strong>la</strong> guitare dans le métro.<br />
Il fumait 2 paquets <strong>de</strong> cigarettes et <strong>de</strong>mi par<br />
jour. Il est mort d'un cancer <strong>du</strong> poumon. On a<br />
l’impression qu’il se moquait <strong>de</strong>s gens. En fait il<br />
avait peur. Il par<strong>la</strong>it souvent <strong>de</strong> <strong>la</strong> peur mais pas<br />
trop <strong>de</strong> <strong>la</strong> souffrance.<br />
Il aimait rendre <strong>de</strong>s services à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> sa vie<br />
quand il vivait aux Marquises.<br />
Daniel P.<br />
Trace<br />
Toute parcelle <strong>de</strong> vie<br />
Si petite soit-elle<br />
Porte trace<br />
Fenêtre ouverte<br />
Fenêtre fermée<br />
Elle s’infiltre<br />
Dans un mur<br />
Epais<br />
Souvenirs, souvenirs<br />
Chantait Johnny<br />
trace<br />
Qu’est-ce qui pousse à écrire<br />
Une brèche dans <strong>la</strong> souffrance<br />
Une histoire <strong>la</strong>ncée à <strong>la</strong> lumière<br />
Issue d’ailleurs<br />
En voyage<br />
De l’intime<br />
Du pays <strong>de</strong> l’enfance<br />
Souvenirs, souvenirs<br />
Chantait Johnny<br />
Souvenir<br />
Parfum<br />
Réplique<br />
Fragment<br />
Toute histoire<br />
Si fragile soit-elle<br />
Porte trace<br />
Nicole Durand<br />
Mardi 21 mai <strong>2019</strong>
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
l a p a r t i c u l e d e d i e u<br />
39<br />
<strong>la</strong> parti cu le <strong>de</strong> Di eu<br />
La « particule <strong>de</strong> Dieu »<br />
Boson <strong>de</strong> Higgs… Le grand n’importe quoi… Il se branche où, Dieu ?<br />
Chercher à vouloir tout expliquer à tout prix, chercher à expliquer Dieu et<br />
l’Infini par <strong>de</strong>s formules scientifiques… Ben voyons…<br />
Ré<strong>du</strong>ire Dieu à une série <strong>de</strong> formules pseudo-scientifiques,<br />
quelle prétention !... « Reconstituer » le Big Bang, encore mieux…<br />
L’Apocalypse, quoi… C’est à quoi on arrivera, <strong>la</strong> science fabriquant <strong>de</strong>s<br />
armes et <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> plus en plus sophistiqués… Pas dans un but <strong>de</strong> Paix<br />
en tout cas… Quand on voit les gran<strong>de</strong>s puissances et leur arsenal nucléaire,<br />
il y a <strong>du</strong> souci à se faire… Un geste <strong>de</strong> colère, et boum !... L’humain est venu<br />
à bout <strong>de</strong> tous les prédateurs… Les pôles fon<strong>de</strong>nt, les terres diminuent, les<br />
humains augmentent (9 milliards prévus en 2050)… Les déserts<br />
augmenteront… La nourriture se fera <strong>de</strong> plus en plus rare, entrainant <strong>de</strong>s<br />
migrations et <strong>de</strong>s mixages <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tions…<br />
[…] S’intéresser à <strong>de</strong>s choses matérielles pour oublier les mystères <strong>de</strong> l’au<strong>de</strong>là<br />
… Lire les « textes sacrés », ça peut ai<strong>de</strong>r… C’est très beau… mais un<br />
peu naïf… Des textes <strong>de</strong> plusieurs milliers d’années…<br />
Dites ? Le mon<strong>de</strong> n’a-t-il pas évolué ?<br />
Jean-Paul
40<br />
l a p a r t i c u l e d e d i e u<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
le mon<strong>de</strong> est fou,<br />
Fiction-science<br />
Mars <strong>2019</strong><br />
ACI S.X. Bernard<br />
Lesoiseauxbrillent<br />
Lesoleilchante<br />
Lescentralessontnucléaires,<br />
Ou pénitentiaires.<br />
Lesvoituresfontlecarrousel,<br />
Lesmoulins<strong>de</strong>Panurge.<br />
Lespoissonssenoient,<br />
Lessingessegrattent.<br />
Lesgirafesont<strong>de</strong>storticolis<br />
LesEtatsgèrentpas!<br />
Richardgèretrop!<br />
C’est<strong>la</strong> cata. Au galop…<br />
SB<br />
Démocrate<br />
Républicain<br />
Laquelle servira le mieux les USA ?<br />
De <strong>la</strong> source<br />
De <strong>la</strong> richesse<br />
Donnée<br />
Ou achetée,<br />
Qui désire <strong>la</strong> tête <strong>du</strong> taureau doit <strong>de</strong>viner les<br />
besoins <strong>de</strong> ses invités et les booker.<br />
ABB<br />
Petite antara<strong>de</strong> <strong>de</strong> past forme<br />
Croire dans <strong>la</strong> société ou le mon<strong>de</strong> créé<br />
par l’homme et pour l’homme<br />
Chercher un avenir dans <strong>la</strong> lumière <strong>du</strong> Dieu le Pape<br />
Il ne doit pas sombrer <strong>de</strong>vant Maya<br />
La gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong> cacahuète personnellement chargée<br />
d’espoir cache le vrai ou le faux sans doute pour<br />
l’autopsyché<br />
« Love is Love » - Les Beatles.<br />
Chercher pour être honnête<br />
Chercher <strong>la</strong> foi dans le temps <strong>du</strong> fil à coudre<br />
Camisole chimique pour <strong>la</strong> morale<br />
et lever <strong>la</strong> prohibition.<br />
BB.<br />
Les européennes…<br />
Une liste re<strong>présent</strong>e les jeunes : très anticonsommation<br />
et soucieux <strong>de</strong> l’avenir <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Terre… [...] P<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> poésie… Ça change <strong>du</strong><br />
lourd climat social… Au prochain journal…<br />
Jean-Paul<br />
Dans <strong>la</strong> société, il y a <strong>du</strong> bon et <strong>du</strong><br />
mauvais. C’est pour ce<strong>la</strong> qu’il y a <strong>de</strong>s lois.<br />
Avoir <strong>de</strong> bonnes re<strong>la</strong>tions implique d’en<br />
être conscient. Sans être parano (croire<br />
que les autres sont contre vous)<br />
Donc se méfier <strong>de</strong>s autres sans les<br />
diaboliser dans le respect.<br />
Parce que l’on est tous capables <strong>du</strong><br />
meilleur comme <strong>du</strong> pire.<br />
FPG<br />
Illusions dérisoires<br />
Illusions maudites<br />
Fantasme volcanique<br />
Ephémère<br />
Le mauvais présage<br />
Né <strong>du</strong> racisme<br />
<strong>Echo</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre civile<br />
La diplomatie est enfin paradis<br />
Et récompensée<br />
dans un mon<strong>de</strong> meilleur.<br />
Céline C.<br />
Je suis tombée dans les temps anciens ou dans<br />
les boites <strong>de</strong> nuit restées dans C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> François<br />
et où <strong>la</strong> danse ressemble à une armée <strong>de</strong> soldats<br />
synchronisés, pareils les uns aux autres.<br />
Je me pose <strong>la</strong> question, comment est repartie<br />
l’évolution sur terre et pourquoi ce retour en<br />
arrière permanent sur les années 80, comme si<br />
ce<strong>la</strong> était mieux que le <strong>présent</strong>, à en oublier<br />
l’Amour et <strong>la</strong> vie parcourue.<br />
L’évolution <strong>de</strong> soi a tendance à régresser,<br />
per<strong>du</strong>e dans <strong>la</strong> nature au temps <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong>s<br />
cavernes ou <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nète <strong>de</strong>s singes.<br />
Emma
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
l a p a r t i c u l e d e d i e u<br />
41<br />
fou,<br />
A vos enfants<br />
Me semble impossible pour moi<br />
J’ai sauté <strong>du</strong> 2ème étage<br />
Au vu <strong>de</strong> ma mère<br />
Je suis comme dans une prison<br />
J’aime bien les chevaux<br />
La vie me parait bien <strong>du</strong>re<br />
Pour essayer <strong>de</strong> s’en sortir<br />
Un poème ou <strong>de</strong>ux<br />
Une rime ou un crime<br />
Une vie silencieuse comme une sœur<br />
Un père qu’on aime d’amour propre<br />
Qui se reflète <strong>de</strong>vant Dieu<br />
Pour éviter les bêtises<br />
Pour être fière <strong>de</strong> lui.<br />
Comme un sapin qu’on abat<br />
Pour fêter Noël.<br />
Annick<br />
« Ce mon<strong>de</strong> tel qu'il est fait<br />
n'est pas supportable.<br />
J'ai donc besoin <strong>de</strong> <strong>la</strong> lune,<br />
ou <strong>du</strong> bonheur,<br />
ou <strong>de</strong> l'immortalité,<br />
<strong>de</strong> quelque chose qui soit<br />
dément peut-être, mais qui<br />
ne soit pas <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>. »<br />
Albert Camus, 1944<br />
fou...<br />
Anosamours,<br />
Acequ’ilenreste,<br />
Nosenfants,<br />
L’avenir,<br />
Aussisûrqu’incertain,<br />
Qu’ilparaitchosegagnée-choseper<strong>du</strong>e.<br />
Chosesquirestentpourtoujours,<br />
Toutcetamourtellementéphémèreetfragile.<br />
Papillonstransparents, effacés, disparus!<br />
Ou, toujourslà !<br />
Pourceuxquigagnent,<br />
Ceuxquipaient,<br />
Ceuxquiper<strong>de</strong>nt,<br />
Lesven<strong>du</strong>s,<br />
Lesriches,<br />
Lespauvres.<br />
Ilya ceuxquiveulenttout<br />
Etceuxquine<strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntrien,<br />
Ceuxquionttoujourstout,<br />
Quisontéternellementinsatisfaits,<br />
Ceuxquin’ontrien<br />
Sauflesourireet<strong>la</strong> joie<strong>de</strong>vivre.<br />
Lespluspauvres,<br />
Lesgénéreux,<br />
Ceuxquiconnaissent<strong>la</strong> valeur<strong>de</strong>schoses,<br />
Souventceuxquionteu <strong>du</strong> malà avoirce<br />
qu’ilsont,<br />
Lescontentsd’unrien.<br />
Emma H.
42<br />
l a p a r t i c u l e d e d i e u<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
As-tu croisé un politique ?<br />
N’oublie pas d’avoir un ca<strong>de</strong>nas sur toi, ou<br />
les autres religieux enchainent ton cerveau<br />
à ton crâne ; parce que ces gens-là, on ne<br />
peut pas vraiment leur faire confiance,<br />
entre voleur et secte. Mieux vaut vivre<br />
d’amour enchainé que déchiré, éparpillé,<br />
dispatché en morceaux à s’assassiner<br />
personnel.<br />
Emma<br />
L’archéologie <strong>du</strong> <strong>présent</strong><br />
Comme un bâtisseur qui a débuté <strong>de</strong>puis sa<br />
naissance, une gran<strong>de</strong> construction.<br />
J’admire ma construction et celles <strong>de</strong>s<br />
autres qui s’intègrent dans une<br />
merveilleuse unification, grâce à<br />
l’interdépendance et sa contemp<strong>la</strong>tion<br />
miraculeuse dans <strong>la</strong> présence continue.<br />
Par cette interdépendance qui nous unit,<br />
j’éprouve un simple bonheur<br />
avec vous et en tout.<br />
Florent<br />
Pauline<br />
Une vérité peut en cacher une autre<br />
Il faudrait inventer une religion qui soit <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> toutes les religions car, jusqu’à <strong>la</strong> preuve <strong>du</strong> contraire, il n’y<br />
a qu’un Dieu… Dieu est interprété selon les différentes religions et civilisations. Au point que parfois elles sont<br />
antagonistes… Comme « se battre au nom <strong>de</strong> Dieu », quelle connerie… « Tu ne tueras point… » Tu parles…[...]<br />
Je n’entends plus <strong>de</strong> voix mais certains <strong>de</strong> mes actes me semblent dictés par Dieu… Comme si j’avais un clone… [...]<br />
La vérité on <strong>la</strong> cherche <strong>de</strong>puis que l’homme pense… et on <strong>la</strong> cherche toujours… C’est qu’il doit y en avoir<br />
plusieurs… une vérité peut en cacher une autre…<br />
Jean-Paul<br />
La religion est faite <strong>de</strong> sorte que tout le<br />
mon<strong>de</strong> puisse y trouver <strong>de</strong>s repères.<br />
Chacun voit dans sa religion une<br />
manière <strong>de</strong> se re<strong>présent</strong>er le mon<strong>de</strong>,<br />
d’y donner un sens et <strong>de</strong> se créer<br />
une morale.<br />
La religion a été édifiée pour structurer<br />
le mon<strong>de</strong>. D’où son utilité.<br />
Presque viscérale.<br />
Chrystèle<br />
Gaëtane<br />
Le mot science se rapproche <strong>du</strong> mot<br />
silence, phonétiquement. C’est comme si<br />
<strong>la</strong> science et le mystère étaient<br />
intrinsèquement liés. La science est noble<br />
et respectueuse, tout comme le divin.<br />
Chrystèle
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
l a p a r t i c u l e d e d i e u<br />
43<br />
sacrée particule<br />
Physique<br />
Mes suppositions m’ont<br />
permis <strong>de</strong> trouver le<br />
raisonnement qui suit :<br />
La loi <strong>de</strong> l’énergie est<br />
P=U.I(t) (<strong>la</strong> puissance<br />
en watts = <strong>la</strong> tension en<br />
volts x par l’intensité<br />
en ampères).<br />
C’est un équilibre parce<br />
que :<br />
Le bozon <strong>de</strong> ixe et <strong>la</strong><br />
charge électrique inverse<br />
(pour l’équilibre).<br />
Pour trouver par<br />
conséquent <strong>la</strong> particule<br />
sacrée appelée le bozon<br />
<strong>de</strong> ixe, comme il me<br />
semblerait que ce<strong>la</strong> soit<br />
l’inverse <strong>de</strong> P=U.I(t), il<br />
faudrait faire fonctionner<br />
un synclotron dans<br />
le sens inverse (inverser<br />
les po<strong>la</strong>rités).<br />
Je pense que les chercheurs<br />
le détecteraient<br />
<strong>de</strong> cette façon qui est<br />
simple comme bonjour.<br />
Il en découle par suite<br />
(je pense que) :<br />
P=U.I(t), celles à quoi<br />
les bozons <strong>de</strong> ixe correspondant<br />
à l’inverse<br />
<strong>de</strong> P=U.I(t) (P=U.I-(t))<br />
Normalement il y a un<br />
<strong>de</strong>uxième bozon <strong>de</strong> ixe.<br />
Toujours pour <strong>de</strong>s raisons<br />
d’équilibre<br />
d’énergie, on aurait un<br />
troisième bozon <strong>de</strong> ixe :<br />
le bozon <strong>de</strong> ixe principal<br />
P=U.I(t)+, l’inverse <strong>de</strong><br />
P=U.I(t)- et l’inverse<br />
<strong>de</strong> l’inverse <strong>de</strong><br />
P=U.I(t)+, P=U.I(t)--<br />
Il y aurait donc <strong>de</strong>ux<br />
bozons <strong>de</strong> ixe. Il faudrait<br />
donc doubler les<br />
circuits électromagnétiques<br />
<strong>du</strong> synclotron et<br />
faire fonctionner les<br />
flux électriques dans<br />
les <strong>de</strong>ux sens pour<br />
trouver le <strong>de</strong>uxième<br />
bozon.<br />
(Electron Proton Neutron+)<br />
1er bozon <strong>de</strong> ixe<br />
(Electron Proton Neutron-)<br />
2ème bozon <strong>de</strong><br />
ixe<br />
(Electron Proton Neutron-+)<br />
FP
h ospi ce
<strong>la</strong><br />
d<br />
é<br />
r a i s o n<br />
Mireille
46<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
L’hôpitalestunendroitréféren<strong>du</strong>m<br />
Cultureetsocialà l’abri<strong>de</strong><strong>la</strong> rue<br />
Censuresonsortprioritéà l’amour<strong>de</strong><strong>la</strong> passion<br />
Hospice<strong>la</strong> déraison<br />
Infirmiersetinfirmières<br />
Parcourslepsychismeetsoins<br />
Parlementer<strong>de</strong><strong>la</strong><br />
création.<br />
Christophe<br />
Elsa et Céline
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
47<br />
au<br />
Au secours,<br />
Je vais mourir,<br />
Je suis crevée, je n’en peux plus.<br />
Au secours,<br />
On veut ma peau, je vais mourrir, je suis crevée.<br />
Je me sens vieillir, j’ai peur, chaque matin, je meurs/à moi-même.<br />
C’est pour ça qu’il faut 2 « R ».<br />
Le Phoenix qui re-crève <strong>de</strong> ces cendres, celles <strong>de</strong> son frère et père-, et beaupère,<br />
ou qui ressuscite, à chaque lever <strong>de</strong>s âmes per<strong>du</strong>es. A jamais.<br />
A toujours. Au secours./<br />
Je ne peux m’échapper, s’il y a le feu, je crève brûlée.<br />
Les cach’tons me mortifient, je pèse 3 TONNES<br />
dans un cargo qui immerge.<br />
« Je NE TIENS PAS DEBOUT » chantait-elle.<br />
Je crève. Au secours, pardonnez-moi, si je vous ai fait <strong>du</strong> mal,<br />
mais il est trop tard. IL EST TROP TARD. J’CH’PEUX PAS<br />
M’SAUVER, si y’a un DANGER !!!!!<br />
De bon matin, je suis CREUX-VÉE !!!!!<br />
8h-le 1/4,sam’di plus <strong>2019</strong>,<br />
Signé.<br />
s ec o u rs
Lors<strong>du</strong> <strong>de</strong>rnierjournal, unmotestrevenu assez souventchez unesoignante:<br />
responsabilité… Lesoignantsoigne-t-il<strong>de</strong>façonneutresansrienéprouver?<br />
I<strong>de</strong>m pourlesoignéquin’a justequ’à recevoirlessoins<strong>du</strong> soignantsansrien<br />
éprouverluinonplus…<br />
CommentsavoirQUEsoigner?Defaçonneutre?Commentmêler<strong>la</strong><br />
«responsabilité» à toutça ?Unsoignantresponsableetneutre, c’estquoi?<br />
Unrobot?<br />
Jean-Paul<br />
allo ?<br />
Suis-je fou ? Qu’est-ce que <strong>la</strong> folie ?<br />
Et <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die ? Qu’est-ce que c’est ?<br />
Une étiquette ? Un numéro ?<br />
Quelle attitu<strong>de</strong> adopter ? Que faire contre l’isolement ? Est-ce nécessaire dans un manque d’humanité ?<br />
Cohérence <strong>de</strong>s lois et <strong>de</strong>s faits ? Institutions écoutées ?<br />
Quel rôle peut jouer <strong>la</strong> famille par rapport aux patients ?<br />
Qu’est-ce qu’un patient ? Qu’est-ce qu’une pathologie ?<br />
Quelles priorités, soins, cachets, écoute, échanges ?<br />
Résoudre les problèmes personnels à l’extérieur, en cas <strong>de</strong> souffrance en solitu<strong>de</strong> et d’interrogation sur nos<br />
soins et nos étiquettes.<br />
Dureté <strong>de</strong>s patients envers eux-mêmes, manque <strong>de</strong> moyens pour ne pas se sentir abandonnés !<br />
ALLO ! URGENCE ? OÙ ÊTES-VOUS ? ÊTES-VOUS À NOTRE ÉCOUTE ?<br />
JE SUIS EN DÉTRESSE ! PAS DE SUIVI ! CONSÉQUENCE ! TS !<br />
DIFFICULTÉS CHANGEMENT DE PERSONNEL SOIGNANT !<br />
COLÈRE, DÉLAISSÉ, RAS-LE-BOL !<br />
Doddie.<br />
Marina
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
49<br />
Dans <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychique, on a l’impression qu’en peu <strong>de</strong> temps, on peut tout perdre.<br />
Comment protéger mes droits ? Comment mettre en valeur ce que je peux créer ?<br />
De nos enfances, <strong>de</strong>s cris jamais poussés se sont per<strong>du</strong>s en silence. Là où nous créons,<br />
ils peuvent enfin renaitre. Ce sont nos criations.<br />
Crions <strong>la</strong> psychiatrie <strong>de</strong> <strong>de</strong>main : re<strong>la</strong>tion, lien, ouverture, expression, respect mutuel…<br />
Une émission d’hier sur <strong>la</strong> psychiatrie d’aujourd’hui. Les hôpitaux publics sont en<br />
manque cruel <strong>de</strong> moyens, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces, <strong>de</strong> personnel. Tout semble à inventer :<br />
cherche-t-on réellement à soigner les ma<strong>la</strong>dies ? Nous ne <strong>de</strong>mandons que d’aller vers<br />
une vie normale, <strong>la</strong> réponse ne consiste qu’en canaliser ce qui nous débor<strong>de</strong> sans régler<br />
les problèmes <strong>de</strong> fond.<br />
Nous crions. Un cri qui ne s’entend pas est pire que <strong>du</strong> silence. Pourquoi attendre que<br />
quelque chose <strong>de</strong> grave n’arrive pour réagir ?<br />
« Il n’y a plus <strong>de</strong> lit pour vous ! » Combien ont enten<strong>du</strong> avec désespoir cette sentence<br />
dramatique ? Dès le départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die on se sent abandonné.<br />
Il faudrait <strong>de</strong>s services d’urgence psychiatrique pour calmer les angoisses… Un lieu où<br />
l’on pourrait être reconnu et accompagné. Au lieu <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, seulement <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />
catastrophes pour anonymes…<br />
Tout le mon<strong>de</strong> est susceptible, <strong>de</strong> par les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, <strong>de</strong> tomber un jour ma<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />
<strong>de</strong> vivre un état <strong>de</strong> souffrance qui nous dépasse. Quelle réponse obtenons-nous ? Une<br />
étiquette : schizo, parano, bipo, et caetero !<br />
Et nous crions.<br />
Ces étiquettes nous collent comme s’il était impossible <strong>de</strong> s’en défaire, à jamais, comme<br />
une étiquette à vie. Mais quand on va bien, est-on toujours schizo ?<br />
Ne sommes-nous pas juste incompris à l’extérieur ?<br />
La terre aussi est bipo<strong>la</strong>ire après tout !<br />
Les mé<strong>de</strong>cins sont-ils toujours aussi linéaires qu’ils veulent que nous le soyons ?<br />
La ma<strong>la</strong>die n’est-elle fixée que par rapport à une norme ? Et qui est normal alors ?<br />
Comme le dit Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire, « <strong>la</strong> Folie commence là où elle s’éternise chez les autres… »<br />
Collectif<br />
c r i a<br />
n<br />
t<br />
i o<br />
s<br />
Unhôpitalveil<strong>la</strong>nténormémentau bienêtre<strong>de</strong>spatientssansconsentement.<br />
Préserve, sansraccordmaissousmenace.<br />
Deschiffresetcalculslongscarambitieux,<br />
d’unedimensionéco.<br />
Éco-éthique, éco-humaine, éco-nomie<strong>du</strong><br />
toutet<strong>du</strong> resteà l’envers.<br />
Anonyme.
50<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
J’ai beaucoup décroché <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> extérieur. L’hospitalisation me déconnecte.<br />
Le temps s’écoule, c’est <strong>la</strong> routine. Seul le sapin dans le service m’a rappelé que<br />
c’était Noël. L’hospitalisation, pourtant, c’est fait pour se retirer <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>.<br />
Quand je travail<strong>la</strong>is, avant <strong>de</strong> venir ici, c’est comme si le temps n’avait plus <strong>de</strong><br />
prise sur moi. Cette <strong>la</strong>ssitu<strong>de</strong>, ne plus avoir goût à rien, ne plus avoir ni faim, ni<br />
envie <strong>de</strong> prendre une douche… Et je me rappelle <strong>de</strong>s fois où j’étais dynamique<br />
en attendant que ça revienne…<br />
Cet état intérieur influe sur ce que je vis à l’extérieur, et je n’ai pas <strong>de</strong> prise<br />
<strong>de</strong>ssus, même les médicaments n’y font pas grand-chose. J’ai alors<br />
l’impression <strong>de</strong> ne pas être là, d’être un poids pour les autres.<br />
J’en veux beaucoup à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> me rendre comme ça : ce<strong>la</strong> gâche<br />
le potentiel que j’ai. Ça peut paraitre facile <strong>de</strong> tout rejeter sur <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die, mais ça m’a privé <strong>de</strong> mon travail et je ne le pardonne pas.<br />
Cette ma<strong>la</strong>die, c’est un boulet, comme si j’avais un sac <strong>de</strong> 120kg<br />
sur le dos.<br />
S’accepter les uns les autres, s’accepter soi-même, tout ce<strong>la</strong><br />
est important. La ma<strong>la</strong>die psychique détruit <strong>de</strong> l’intérieur,<br />
on ne le voit pas à l’extérieur. La ma<strong>la</strong>die, <strong>la</strong> psychose,<br />
c’est une forme <strong>de</strong> perte <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité. J’ai<br />
l’impression <strong>de</strong> ne pas avoir <strong>de</strong> contenant, <strong>de</strong> me<br />
sentir vi<strong>de</strong> à l’intérieur. Parfois, ça fait souffrir, pas<br />
tout le temps, c’est peut-être ce<strong>la</strong> <strong>la</strong> bipo<strong>la</strong>rité.<br />
Parfois on peut toucher le fond, parfois on peut<br />
toucher le summum, être en extase…<br />
Être aussi bien, être trop bien, c’est aussi <strong>la</strong><br />
ma<strong>la</strong>die, ça semble positif, mais c’est<br />
plus tout à fait nous-même. Dans <strong>la</strong><br />
bipo<strong>la</strong>rité, dès qu’on est « trop bien »<br />
on est en déca<strong>la</strong>ge avec son corps.<br />
Comme quand on pète les<br />
plombs. Quand ce que je vis<br />
intérieurement n’est pas en<br />
lien avec l’extérieur,<br />
quand il y a un<br />
déca<strong>la</strong>ge, ça creuse<br />
l’angoisse à<br />
l’intérieur <strong>de</strong> soi.<br />
Ça me fait penser<br />
au sentiment<br />
d’étrangeté en<br />
regard <strong>du</strong> mon<strong>de</strong><br />
dans lequel on vit,<br />
comme si on était<br />
étranger à ce<br />
mon<strong>de</strong>.<br />
Collectif<br />
GJ
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
51<br />
Je fus personne.<br />
La tortue plus hardie<br />
que le trajet <strong>du</strong> lièvre.<br />
Le progressisme est une volonté d’une vie<br />
raisonnée. Désiré dans sa pérennité, pour<br />
dévoiler <strong>la</strong> stupéfaction, chaque jour<br />
infligé pour les bourreaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> société.<br />
La morale est un sujet d’explication sur<br />
une con<strong>du</strong>ite exemp<strong>la</strong>ire. Explication<br />
mais pas comme une correction infligée<br />
sur l’humain.<br />
Céline C.<br />
Je vis mal mon hospitalisation,<br />
Une contrainte sans fin.<br />
Je suis sain et j’ai tout mon état d’esprit,<br />
La fin est <strong>du</strong>re et douloureuse.<br />
J’ai compris que j’avais fait une erreur.<br />
Un retour chez moi me ferait <strong>du</strong> bien.<br />
Benoit H.<br />
La tortue et le lièvre<br />
Attendre son sort<br />
pour être le premier adjoint<br />
Et trace <strong>la</strong> route petit malin<br />
Et cette poursuite à travers champs<br />
Tortue mesure son effort<br />
Avec <strong>la</strong> permission<br />
<strong>de</strong> gagner à son tour.<br />
Christophe<br />
Au mois <strong>de</strong> mars, Olivier Riou a un projet… Il veut<br />
contribuer à l’acceptation <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die avec <strong>la</strong> mairie…<br />
Toutes les personnes concernées par <strong>la</strong> santé<br />
mentale pourraient se réunir le 20 mars…. Il faudra<br />
louer le sta<strong>de</strong>…<br />
Déstigmatiser, c’est stigmatiser un peu plus car<br />
montrant <strong>du</strong> doigt les « stigmatisés »… Santé mentale<br />
en psychiatrie, une belle stigmatisation ! Comment<br />
s’y prendre pour réunir tout ce petit mon<strong>de</strong> ? Chacun<br />
est différent mentalement… Globaliser le mental…<br />
Vaste sujet… On pourrait essayer, même si on se sent<br />
peu concerné… Ou qu’on n’a pas envie <strong>de</strong> se livrer<br />
complètement…<br />
« Mettre un pied pour entrebâiller <strong>la</strong> porte » (Olivier)…<br />
La porte <strong>de</strong> l’infini ? Ils ont parlé dans une<br />
émission télévisée d’un vil<strong>la</strong>ge entièrement repeuplé<br />
par <strong>de</strong>s schizophrènes, avec succès…<br />
Le vil<strong>la</strong>ge abandonné a retrouvé une animation uniquement<br />
avec <strong>de</strong>s « stigmatisés »… qui, entre nous,<br />
n’avaient pas l’air très nets… Ils étaient les seuls habitants<br />
<strong>du</strong> vil<strong>la</strong>ge, suivis par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins une fois par<br />
semaine, pour vérifier que les traitements soient bien<br />
pris… Ils étaient autonomes… dans leur solitu<strong>de</strong>…<br />
Une personne « normale » se sentirait très mal à<br />
l’aise…<br />
L’anti-psychiatrie a fait bouger <strong>la</strong> psychiatrie (Olivier).<br />
Faire sauter les murs <strong>de</strong>s hôpitaux pour ouvrir<br />
le mon<strong>de</strong> à leurs patients… Ça mettrait <strong>de</strong> l’ambiance<br />
! C’est un peu ce qui se passe à Privas… L’hôpital<br />
compte peu <strong>de</strong> ma<strong>la</strong><strong>de</strong>s actuellement…<br />
Mon anniversaire commence bien : mon téléphone est<br />
déchargé…<br />
On vit sa « ma<strong>la</strong>die » pas à pas…<br />
Jean-Paul
52<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
La mémoire, <strong>la</strong> trace, l’oubli, archéologie <strong>du</strong> <strong>présent</strong>.<br />
La mémoire est faite <strong>de</strong> strates, <strong>de</strong> couches et <strong>de</strong><br />
sédiments. Autant <strong>de</strong> dépôts qui peuvent être l’objet <strong>de</strong><br />
fouilles et nous parler.<br />
Les travaux <strong>de</strong> l’hôpital sont une archéologie <strong>du</strong><br />
<strong>présent</strong> en acte. Au fur et à mesure <strong>de</strong> l’avancement <strong>du</strong><br />
chantier, al<strong>la</strong>nt <strong>du</strong> haut vers le bas, <strong>la</strong> <strong>de</strong>struction est<br />
une remontée dans le temps jusqu’à redécouvrir le<br />
passé, <strong>la</strong> première pierre.<br />
Le <strong>présent</strong> rejoint alors le passé.<br />
Remonter le fil pour s’inscrire dans sa filiation.<br />
Olivier<br />
AP
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
53<br />
Nathalie
54<br />
ceux qu'il nous reste<br />
Les mots…<br />
Les mots, il les écrivait ;<br />
il remplissait <strong>de</strong>s pages et <strong>de</strong>s pages<br />
d’une main tremb<strong>la</strong>nte ;<br />
<strong>de</strong>s messages à faire passer,<br />
<strong>de</strong>s émotions à partager, à travers<br />
<strong>de</strong>s textes qui nous touchaient.<br />
Les mots, il s’en amusait.<br />
Au théâtre, il savait les murmurer,<br />
les chuchoter ou les crier. Il leur<br />
donnait vie, les déclinant sur tous<br />
les tons et à tous les temps. Les<br />
mots, il aimait aussi les chanter.<br />
Il y a tous ces mots qu’il nous a<br />
confiés avant <strong>de</strong> s’en aller ;<br />
et puis, il y a tous ces mots<br />
qu’il ne nous a pas dits…<br />
et qui sont partis avec lui…<br />
S…
courrier<br />
55<br />
Je t’écris, j’écris<br />
Pendant un temps, j’ai cru perdre <strong>la</strong><br />
raison, j’ai cru perdre mon cœur. Des<br />
images tournant en boucle dans ma tête<br />
m’ont privée <strong>de</strong> penser, comme un b<strong>la</strong>ckout<br />
d’une <strong>du</strong>rée indéterminée, me <strong>la</strong>issant<br />
l’impression <strong>de</strong> n’être plus qu’un corps.<br />
Et, c’est après un long voyage que je<br />
déci<strong>de</strong> non pas <strong>de</strong> revenir, mais<br />
simplement <strong>de</strong> te proposer <strong>de</strong> continuer<br />
cette excursion avec moi.<br />
Il y a quelque chose <strong>de</strong> joyeux dans<br />
l’écriture. Car c’est à <strong>la</strong> fois une<br />
rencontre, avec soi et autrui. Une parole,<br />
que je me suis autorisée à prendre et qui<br />
m’était indispensable. Une voix, bonne<br />
ou mauvaise qui me sou<strong>la</strong>ge parfois. Mais<br />
aussi une histoire, un ren<strong>du</strong> partageable<br />
propre à chacun d’entre nous, portée<br />
d’attention par ceux qui font le choix<br />
d’être là.<br />
Tu sais, je me suis beaucoup p<strong>la</strong>ntée à<br />
partir <strong>du</strong> moment où j’ai cru te<br />
comprendre. Mais je sais que je ne sais<br />
pas. Car c’est dans les moments où je me<br />
suis questionnée sur ta vraie nature que je<br />
n’ai pu dire ce que tu étais vraiment. Tu<br />
appartiens à tout le mon<strong>de</strong>, tu fais partie<br />
inhérente <strong>de</strong> l’être humain, mais tu n’es<br />
pas une science exacte. Mais ce n’est pas<br />
grave, car après tout… est-ce possible que<br />
tout soit bien dans notre tête et dans<br />
notre cœur constamment ?<br />
Aujourd’hui, je t’invite, dans mon espace<br />
<strong>de</strong> liberté et <strong>de</strong> parole. Je t’accueille, avec<br />
tes difficultés, dans notre endroit libre et<br />
<strong>de</strong> p<strong>la</strong>isir. Et si tu tombes ma<strong>la</strong><strong>de</strong>, ne te<br />
fais pas souffrance, je suis là.<br />
Ainsi, je t’écris pour te parler <strong>de</strong> moi, <strong>de</strong><br />
nous et <strong>de</strong>s autres aussi.<br />
Recueil <strong>de</strong> toutes les notes prises au sein<br />
<strong>du</strong> journal.<br />
Car<strong>la</strong><br />
La vien'estpasunlit<strong>de</strong>roses?<br />
Etsijustementellel'était?La vieestpour<br />
<strong>la</strong> plupartunlit<strong>de</strong>roses, <strong>de</strong>par<strong>la</strong> douceur<br />
<strong>de</strong>sespétalesetparlesdéchirures<br />
provoquéesparsesépines. Voilà, c'estaussi<br />
ça <strong>la</strong> vie, <strong>de</strong>scaresseset<strong>de</strong>sdouleurs. Alors<br />
merci, merci<strong>de</strong>partagerd'unesisubtile<br />
façon, danscejournal, lespétalesetles<br />
épines<strong>de</strong>vosvies.<br />
Lucie
Madame, Monsieur,<br />
[…]<br />
J’ailu avecbeaucoupd’intérêtl’éditorial<strong>de</strong><br />
mars.<br />
Ilmesembleconsubstantiel<strong>de</strong>l’humaince<br />
rapportdialectiqueentrel’avoirquitente<strong>de</strong><br />
répondreaux<strong>la</strong>cunes<strong>de</strong>sécuritéinterneet<br />
l’expérienceautrementditlevécu.<br />
Onmesurebiencommentlemodèlesociétal<br />
estuneinjonction<strong>de</strong>régression.<br />
[…]<br />
Biencordialement,<br />
J.-F. Borel<br />
56<br />
courrier<br />
Chersamispoètes,<br />
Vouslire, danslefoisonnement<strong>de</strong>vospensées,<br />
sombresou colorées, esttoujoursunmoment<br />
précieux.<br />
Commedansvotreprécé<strong>de</strong>nteédition, au-<strong>de</strong>là<br />
<strong>de</strong>vospropresécrits, vousfaitesréférenceà<br />
plusieursgrandsauteurs. Jesuis<br />
particulièrementsensibleà votrecitation<strong>de</strong><br />
RainerMaria Rilke.<br />
Jevoussignalequ’i<strong>la</strong> écritunenouvelle«Une<br />
histoireracontéeà l’obscurité», dontjecrois<br />
qu’ellepourraitvousinspirer.<br />
Commevousavez eu <strong>la</strong> gentillesse<strong>de</strong>publier<br />
monpoème«J’airêvé... », j’aienquelque<br />
sorterécidivé. Etayant<strong>de</strong>sattachesen<br />
Bretagne, j’aiécritquelqueslignes, quej’aurais<br />
pu toutaussibienpu intituler<br />
«Accommodation», au sensquecetermea en<br />
optique. J’aip<strong>la</strong>isirà vouslesoffrir.<br />
Dansunpoème, intitulé«Créer», lechanteur<br />
GeorgesChelonnouslivrecemessage:<br />
«… Avantqu’onnousoublie<br />
Quecesoitenversou enprose<br />
Crier<br />
Dans<strong>la</strong> pierreou lemarbrerose<br />
Tailler<br />
Danslebonheurou <strong>la</strong> souffrance<br />
Aimer<br />
C’estnotremarque<strong>de</strong>puissance<br />
Créer».<br />
Alors, bonventmalgrétout, continuez, créez !<br />
Biencordialement<br />
Michel Richard<br />
Bonjour,<br />
Jetenaisà vousfairepartagerlep<strong>la</strong>isirquej'aieu à <strong>la</strong> lecture<strong>du</strong><br />
<strong>de</strong>rnier<strong>Echo</strong>, voustenez là unexcellentjournal, <strong>de</strong>plusenpluslisible<br />
et<strong>de</strong>plusenpluscréatif. Bravo, donc!<br />
Jevou<strong>la</strong>iségalementsavoirquelestlethème<strong>du</strong> prochainnuméro, <strong>de</strong>s<br />
foisquel'inspirationmevienne.<br />
Unebonnecontinuationàtous,<br />
Cordialement,<br />
Philippe STERN<br />
Sur une proposition <strong>de</strong> Sylvie, et je l’en remercie, j’ai préparé un petit<br />
texte.<br />
Le premier contact avec <strong>la</strong> psychiatrie a été difficile, les premiers jours<br />
ont été douloureux. Sentir <strong>la</strong> souffrance m’a éprouvé, m’a révolté.<br />
Et puis vous tous, assis autour <strong>de</strong> cette table, vous qui vous réunissez<br />
chaque semaine, je vous ai écouté, avec attention, je vous ai regardé,<br />
avec bienveil<strong>la</strong>nce et j’ai été tellement surprise… J’ai découvert <strong>de</strong>s<br />
femmes et <strong>de</strong>s hommes avec une immense richesse intérieure, une<br />
gran<strong>de</strong> tolérance les uns avec les autres, un esprit d’entrai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> solidarité,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> curiosité, <strong>du</strong> savoir, une finesse rare <strong>de</strong> <strong>la</strong> pensée…<br />
J’ai vu <strong>de</strong> belles personnes qui s’expriment avec courage et sincérité,<br />
sans fausses manières.<br />
Grâce à vous et à vos témoignages, j’ai pu comprendre beaucoup <strong>de</strong><br />
choses.<br />
Vous qui mieux que quiconque savez dire vos douleurs, vos tourments,<br />
vos combats, avec beaucoup <strong>de</strong> dignité. Mais aussi vos espoirs, vos désirs,<br />
votre envie <strong>de</strong> vivre et <strong>de</strong> rire, <strong>de</strong> partager <strong>de</strong>s moments <strong>de</strong> paix<br />
avec ceux que vous aimez.<br />
Je salue vos talents, multiples, effervescents, bruts ou délicats, insaisissables,<br />
votre sens <strong>du</strong> verbe, votre pouvoir <strong>de</strong> création, parfois dans<br />
l’organisation, parfois dans <strong>la</strong> désorganisation et <strong>la</strong> désespérance.<br />
L’art est un lieu universel qui nous relie les uns aux autres. Il a <strong>la</strong> capacité<br />
<strong>de</strong> nous faire passer <strong>de</strong> l’ordinaire à l’extraordinaire. La création<br />
permet <strong>de</strong> s’interroger, <strong>de</strong> donner un sens à son existence et <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong>isser une trace <strong>de</strong> son passage dans ce mon<strong>de</strong>.<br />
L’art-thérapeute est un compagnon <strong>de</strong> voyage, un allié silencieux qui<br />
ai<strong>de</strong> à trouver un chemin <strong>de</strong> réconciliation avec soi-même. Un soignant<br />
qui invite à se mettre en harmonie à l’ai<strong>de</strong> d’une forme d’expression<br />
artistique.<br />
En atelier d’art-thérapie, tout le mon<strong>de</strong> est capable et peut s’autoriser<br />
à créer. Il n’y a pas <strong>de</strong> beau, pas <strong>de</strong> <strong>la</strong>id, pas <strong>de</strong> bien, pas <strong>de</strong> mal. L’acte<br />
créateur permet d’apaiser, <strong>de</strong> transformer, <strong>de</strong> se faire p<strong>la</strong>isir, <strong>de</strong> développer<br />
ses potentiels.<br />
Je vous remercie tous, pour ce que vous êtes, pour votre humanité, pour<br />
ce que vous m’avez apporté. J’ai été heureuse <strong>de</strong> faire mon premier<br />
stage parmi vous.<br />
Je remercie aussi Agnès et Guil<strong>la</strong>ume qui m’ont accueilli avec<br />
confiance, et mes collègues les autres stagiaires. Je crois que c’est une<br />
gran<strong>de</strong> chance pour les patients <strong>de</strong> l’hôpital Sainte-Marie <strong>de</strong> compter<br />
parmi son personnel <strong>de</strong>s professionnels ouverts à <strong>de</strong>s pratiques artistiques<br />
qui donnent <strong>de</strong>s perspectives nouvelles à <strong>la</strong> psychiatrie avec<br />
<strong>la</strong> volonté <strong>de</strong> <strong>la</strong> rendre plus humaine.<br />
Virginie V.
Infos<br />
57<br />
Vous êtes concerné par un trouble psychique ?<br />
Vous habitez en Auvergne Rhône Alpes ?<br />
Alors L'embarcadère est votre association...<br />
Lieu d'échange et <strong>de</strong> soutien, elle a pour but <strong>de</strong> :<br />
* Contribuer à <strong>la</strong> déstigmatisation<br />
<strong>de</strong>s troubles psychiques et apporter<br />
au public une meilleure connaissance <strong>de</strong> ceux-ci,<br />
* S'engager pour le respect <strong>de</strong>s droits<br />
<strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé mentale,<br />
* Favoriser <strong>la</strong> parole autour<br />
<strong>de</strong>s troubles psychiques<br />
dans un cadre respectueux<br />
(groupes <strong>de</strong> paroles, conférences...),<br />
* Ai<strong>de</strong>r au choix <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne <strong>de</strong> confiance<br />
et à <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong>s directives anticipées,<br />
* Promouvoir <strong>la</strong> pair-aidance et sa formation,<br />
* Etc...<br />
N’hésitez pas à nous contacter pour<br />
vous en savoir plus !!!<br />
« Le (psy)Trialogue se réalise sous <strong>la</strong> forme<br />
d’ateliers <strong>de</strong> débats et d’échanges autour <strong>du</strong><br />
vécu <strong>de</strong>s patients et ex-patients, <strong>de</strong> leurs<br />
proches et <strong>de</strong>s professionnels. C’est un<br />
espace où partager sa propre expérience et<br />
s’enrichir <strong>du</strong> vécu <strong>de</strong> l’autre, où confronter<br />
sa propre réalité et ses certitu<strong>de</strong>s avec celles<br />
<strong>de</strong>s autres. Pendant longtemps, les patients<br />
se sont trouvés confiné dans le rôle d’objet<br />
<strong>de</strong> traitement, alors que les proches étaient<br />
considérés comme <strong>de</strong>s perturbateurs. Ils se<br />
rencontrent à <strong>présent</strong> en tant que<br />
participants au (psy)Trialogue et ils ont tous<br />
le même statut. Les rôles s’échangent : les<br />
patients sont considérés comme <strong>de</strong>s experts,<br />
les proches apportent leur expérience<br />
personnelle, et les professionnels sont<br />
poussés à se mettre au niveau <strong>de</strong> l’expérience<br />
subjective. Toute personne intéressée ou<br />
concernée par le vécu <strong>de</strong> l’altérité psychique<br />
peut participer aux séances. »<br />
Tiré <strong>de</strong> Psy-trialogue, Genève
58<br />
Infos<br />
Lebut<strong>de</strong>cesgroupesest<strong>de</strong>permettreaux<br />
personnesquiviventcephénomène<strong>de</strong><br />
partagerleurexpériencedansunmilieu<br />
neutre, nonstigmatisant, sansimposerune<br />
théorieexplicativequelconque, maisplutôten<br />
cherchantà cequechacun puisseseconstruire<br />
unere<strong>présent</strong>ation<strong>de</strong>cequ’il/ellevit.<br />
Venez nousrejoindre!<br />
Ils ont participé à ce numéro :<br />
Thomas, Christophe, jean-Paul, Emma, Pauline, Marie, Coline, Louisette, Thimotée, Nicole, Nathalie,<br />
Pil, Thierry, Céline, Juliette, Erica, Car<strong>la</strong>, Francis-Pierre, Richard, Elodie, Florent, Sylvie, Aurélia,<br />
Jaoued, Loïc, Michel, Mireille D., Romain, Gaëtane, Sébastien, Benoit, Chrystele, Annick, Daniel,<br />
Mireille M., Elsa, Marina, Guil<strong>la</strong>ume, Agnès, Olivier, Lucie, Virginie, Romuald...<br />
... et tous les anonymes et ceux qui ont contribué par leur présence précieuse
Abonnements<br />
59<br />
« L'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> » est un journal<br />
atypique qui repose sur <strong>la</strong> nécessité<br />
d'écrire <strong>de</strong> ses rédacteurs.<br />
Il se construit à partir <strong>de</strong> paroles<br />
singulières, <strong>de</strong> regards décillés sur le<br />
mon<strong>de</strong>, qui font résonner en chacun <strong>de</strong><br />
nous, rédacteurs ou lecteurs, ce que l'on<br />
a <strong>de</strong> plus intime et <strong>de</strong> partageable.<br />
Parfois récits intérieurs que <strong>la</strong> poésie<br />
dévoile, parfois prises <strong>de</strong> position face au<br />
chaos <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>, les écrits sont criants <strong>de</strong><br />
vérité et font écho avec cette part<br />
d'humanité qu'est <strong>la</strong> souffrance psychique<br />
en chacun <strong>de</strong> nous.<br />
Ici, « On peut parler <strong>de</strong> tout mais pas<br />
n'importe comment » c'est-à-dire que<br />
chacun a, à <strong>la</strong> fois, le souci d'être au plus<br />
près <strong>de</strong> sa vérité et celui <strong>de</strong> trouver <strong>la</strong><br />
manière <strong>de</strong> <strong>la</strong> dire pour se faire entendre.<br />
C'est donc le résultat d'un travail que<br />
chacun entreprend et qui est parfois, ici,<br />
mis en miroir avec <strong>de</strong>s oeuvres qui font<br />
partie <strong>de</strong> notre patrimoine culturel<br />
commun. Là encore, c'est une façon<br />
d'insister sur l'écho pro<strong>du</strong>it par les<br />
questions qui traversent les écrivants <strong>du</strong><br />
journal. Cette mise en abîme n'est pas à l'origine <strong>de</strong>s écrits <strong>de</strong>s<br />
rédacteurs. Elle se fait dans l'après-coup à partir <strong>de</strong>s<br />
associations d'idées qui germent dans <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s maquettistes.<br />
L'écho <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong> est né en Octobre 2010, au sein <strong>du</strong> service<br />
<strong>de</strong> réhabilitation psycho-sociale, dans l'enceinte <strong>de</strong> l'hôpital<br />
psychiatrique Ste Marie à Privas. Depuis il est sorti <strong>du</strong> service<br />
et poursuit sa mission <strong>de</strong> relier ensemble l'intérieur et<br />
l'extérieur <strong>de</strong> l'hôpital. Il a un lien <strong>de</strong> fait avec l'atelier<br />
d'expression libre et artistique <strong>de</strong> l'hôpital.<br />
L'équipe <strong>de</strong> rédaction est constituée <strong>de</strong> personnes<br />
hospitalisées, <strong>de</strong> sa<strong>la</strong>riés <strong>de</strong> l'hôpital, et d'autres personnes qui<br />
ne sont ni l'un, ni l'autre.<br />
Depuis le n°20, le journal est imprimé chez un professionnel,<br />
l'imprimerie Fombon à Aubenas. Nous vous proposons, à vous,<br />
lecteurs, <strong>de</strong> vous abonner et soutenir le travail que nous<br />
réalisons. Le prix d'achat <strong>de</strong> chaque numéro est <strong>de</strong> 5 euros,<br />
soit un abonnement annuel <strong>de</strong> 15 euros pour trois numéros.<br />
Agnès Perrière et Guil<strong>la</strong>ume Jore<br />
Retrouvez également l'intégralité <strong>de</strong>s numéros <strong>de</strong> l'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />
consultables en ligne à l'adresse : http://lecho<strong>de</strong><strong>la</strong>rehab.freeiz.com<br />
Pour nous contacter :<br />
Par mail : echo-<strong>de</strong>-<strong>la</strong>-rehab@ahsm.fr<br />
Par téléphone au secrétariat <strong>de</strong><br />
<strong>Réhab</strong>ilitation psychosociale : 04 75 20 15 60<br />
A bientôt !<br />
La rédaction<br />
L'atelier Journal a lieu :<br />
- Tous les mardis <strong>de</strong> 10h à 12h - salle Saint Pierre - 6, rue <strong>du</strong><br />
Dr Bourret, à Privas<br />
- Tous les jeudis <strong>de</strong> 14h30 à 16h30 : à l'Agora<br />
saufle premier jeudi <strong>du</strong> mois à <strong>la</strong> médiathèque <strong>de</strong> Privas<br />
L'atelier Graphismes a lieu :<br />
- Les jeudis matins - à l'Agora - <strong>de</strong> 9h30 à 11h30<br />
BULLETIN D'ABONNEMENT<br />
A retourner ou à repro<strong>du</strong>ire sur papier libre à :<br />
L'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />
Service <strong>de</strong> <strong>Réhab</strong>ilitation psychosociale<br />
Centre Hospitalier Sainte Marie<br />
Cours <strong>du</strong> Temple - BP 241<br />
07002 PRIVAS<br />
Accompagné <strong>du</strong> règlement par chèque à l'ordre <strong>de</strong> CHSM - L'<strong>Echo</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Réhab</strong><br />
Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
. . . . . .<br />
Organisme : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
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Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
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Mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .<br />
. . . . . . .<br />
Téléphone : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (facultatif)<br />
[ ] Abonnement 1 an - 15euros - 3 numéros [ ] Abonnement <strong>de</strong> soutien - à partir <strong>de</strong> 20euros
l'hôpital-Romuald<br />
«Unpoètedoit<strong>la</strong>isser<strong>de</strong>straces<br />
<strong>de</strong>sonpassagenon<strong>de</strong>spreuves.<br />
Seuleslestracesfontrêver. »<br />
(René Char, La parole en archipel, 1962)