Echo de la Réhab - N°25 - Archéologie du présent - Septembre 2019

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08 r a r e e s t l ' h u m a i n l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5 La mémoire est sélective La mémoire enregistre certaines données. Elle met dans une partie de la mémoire des sentiments refoulés ou des évènements traumatiques. Des enfances douloureuses peuvent faire un être vulnérable et introverti ou son contraire extraverti. La réminiscence de souvenirs peut amener cette personne à un état dépressifsi on n’a pas répondu à son attente d’explications par exemple par rapport à un parent qui aurait été violent. Certaines personnes ont besoin d’une psychothérapie afin d’exorciser une enfance malheureuse. Certains souvenirs traumatiques peuvent resurgir qu’ils soient conscients ou inconscients et provoquent un mal être et une très grande souffrance. On peut faire par exemple un cauchemar et croire dur comme fer que c’est un évènement réel. Après on dépasse certaines souffrances mais on ne peut pas éradiquer complètement les souvenirs violents. L’enfant qui a reçu des coups soit physiques soit moraux peut par la suite se diriger vers une activité artistique. Les émotions peuvent être atteintes d’un trouble permanent. Certains choisiront d’affronter seul leur problématique de vie et voudront s’en sortir par tous les moyens. Quelqu’un privé d’affection aura envie d’être célèbre ou très riche et focalisera son énergie sur une vie matérialiste. Il cherchera à être très indépendant. Une personne qui a vécu des traumatismes pourra être ou hyper active ou végétative. Je veux dire que certains compensent le vide affectifpar une course à l’argent. Certains par contre se consacreront aux ordres, à la religion, à aider autrui… à une vie contemplative en quelque sorte. Si un enfant a été battu, il peut reproduire le même chemin comportemental c’est-à-dire devenir violent à son tour. On peut dans certains cas arriver au crime passionnel. Louisette La schizophrénie est de la télépathie, selon Marie. Thierry a été maltraité par son père, a connu des familles d’accueil et dit avoir beaucoup souffert, et souffre encore aujourd’hui… Archéologie du présent… Douter : à éviter, d’après Richard… Le doute paralyse, empêche d’agir… La méditation, proche du mysticisme dans certains cas… Ça m’arrive souvent… Richard parle de tentative de suicide « involontaire »… Chrystèle parle d’un burn out avec l’impression que son corps et son esprit étaient dissociés… Elle a fini à Ste Marie… Marie à 15 ans a eu une sale aventure qui a bien fini… La façon dont les gens vous regardent dépend de votre humeur… Tantôt réprobateurs, tantôt bienveillants… Quand on a la démarche d’un homme ivre, c’est à la tête du client… Certains vous regardent d’un sale œil, d’autres avec bienveillance… ce qui joue sur l’humeur… Ça n’a rien à voir avec la confiance en soi, qui ne disparait pas, car vous savez où vous êtes… avec mysticisme… et philosophie… Chrystèle développait une sorte de paranoïa… Elle a bien récupéré… Il y a des lieux où il est plus avantageux d’être connu, car les gens vous comprennent mieux. Dans certains lieux nouveaux, on vous regarde parfois de travers… Rien à cirer… Ça peut susciter de l’agressivité de notre part… Pas souvent… D’après les notes de Jean-Paul
l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5 r a r e e s t l ' h u m a i n 09 Entraves Le doute me fait ressembler à un fantôme, un zombie. Il m’empêche d’être dans l’action. Pourtant, être acteur de ma vie, de mes soins est un moyen de me sentir exister. Je pense que le doute signe notre condition humaine. Il nous fait perdre nos moyens et crée une difficulté pour prendre des décisions. Je suis souvent en méditation, malgré moi. C’est un état qui s’impose à moi et apaise le brouhaha de mes pensées. Mais cela me coupe en même temps du monde des vivants. Moi, pendant deux mois, je me suis retrouvé isolé chez moi dans une sorte de blackout. Je n’étais plus en possession de moi-même comme si mon esprit m’avait quitté. Comment revenir à la réalité ? Quand on est coupé à ce point de la réalité, on est en danger de mort. En montant à l’hôpital, j’ai vu S. allongé sur un banc. Je me suis demandé : « Est-il mort ou vivant ? » Car dans ces moments où l’on décroche, on n’est plus accroché ni à la vie ni aux autres. Comment être en relation avec le monde quand on délire ? Comment se sentir bien quand on ressent que notre présence est indésirable ? Le regard des autres sur soimême peut-être douloureux quand on se sent mal dans sa peau. Il y a d’anciennes blessures qui laissent une sensibilité accrue au sentiment de rejet. On peut se sentir parfois dans une solitude extrême qui nous isole du monde et des autres. Dans ces moments de solitude extrême, ma respiration ellemême peut en être altérée. Les autres ne comprennent pas forcément ce qui se passe car les liens donnent l’impression d’être coupés. Cette perte de contact fait barrage entre moi et l’autre. Plus rien ne peut plus s’échanger. La première fois où j’ai décompensé, j’étais à Londres, j’étais une inconnue. Cet anonymat m’a permis de me sentir libre de vivre, d’exister. Surtout cela m’a permis de prendre la parole, de dire ce que j’avais à dire et être entendue sans préjugés. Les liens nous aliènent ou nous libèrent. Mais l’absence de lien nous empêche de se sentir faire partie de l’humanité. Être en lien sans être sous emprise. Vivre le moment présent sans être entravé par le passé. Collectif
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