Echo de la Réhab - N°25 - Archéologie du présent - Septembre 2019
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l ' é c h o d e l a r é h a b N ° 2 5<br />
h o s p i c e l a d é r a i s o n<br />
49<br />
Dans <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die psychique, on a l’impression qu’en peu <strong>de</strong> temps, on peut tout perdre.<br />
Comment protéger mes droits ? Comment mettre en valeur ce que je peux créer ?<br />
De nos enfances, <strong>de</strong>s cris jamais poussés se sont per<strong>du</strong>s en silence. Là où nous créons,<br />
ils peuvent enfin renaitre. Ce sont nos criations.<br />
Crions <strong>la</strong> psychiatrie <strong>de</strong> <strong>de</strong>main : re<strong>la</strong>tion, lien, ouverture, expression, respect mutuel…<br />
Une émission d’hier sur <strong>la</strong> psychiatrie d’aujourd’hui. Les hôpitaux publics sont en<br />
manque cruel <strong>de</strong> moyens, <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ces, <strong>de</strong> personnel. Tout semble à inventer :<br />
cherche-t-on réellement à soigner les ma<strong>la</strong>dies ? Nous ne <strong>de</strong>mandons que d’aller vers<br />
une vie normale, <strong>la</strong> réponse ne consiste qu’en canaliser ce qui nous débor<strong>de</strong> sans régler<br />
les problèmes <strong>de</strong> fond.<br />
Nous crions. Un cri qui ne s’entend pas est pire que <strong>du</strong> silence. Pourquoi attendre que<br />
quelque chose <strong>de</strong> grave n’arrive pour réagir ?<br />
« Il n’y a plus <strong>de</strong> lit pour vous ! » Combien ont enten<strong>du</strong> avec désespoir cette sentence<br />
dramatique ? Dès le départ <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die on se sent abandonné.<br />
Il faudrait <strong>de</strong>s services d’urgence psychiatrique pour calmer les angoisses… Un lieu où<br />
l’on pourrait être reconnu et accompagné. Au lieu <strong>de</strong> ce<strong>la</strong>, seulement <strong>de</strong>s services <strong>de</strong><br />
catastrophes pour anonymes…<br />
Tout le mon<strong>de</strong> est susceptible, <strong>de</strong> par les acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, <strong>de</strong> tomber un jour ma<strong>la</strong><strong>de</strong>,<br />
<strong>de</strong> vivre un état <strong>de</strong> souffrance qui nous dépasse. Quelle réponse obtenons-nous ? Une<br />
étiquette : schizo, parano, bipo, et caetero !<br />
Et nous crions.<br />
Ces étiquettes nous collent comme s’il était impossible <strong>de</strong> s’en défaire, à jamais, comme<br />
une étiquette à vie. Mais quand on va bien, est-on toujours schizo ?<br />
Ne sommes-nous pas juste incompris à l’extérieur ?<br />
La terre aussi est bipo<strong>la</strong>ire après tout !<br />
Les mé<strong>de</strong>cins sont-ils toujours aussi linéaires qu’ils veulent que nous le soyons ?<br />
La ma<strong>la</strong>die n’est-elle fixée que par rapport à une norme ? Et qui est normal alors ?<br />
Comme le dit Bau<strong>de</strong><strong>la</strong>ire, « <strong>la</strong> Folie commence là où elle s’éternise chez les autres… »<br />
Collectif<br />
c r i a<br />
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Unhôpitalveil<strong>la</strong>nténormémentau bienêtre<strong>de</strong>spatientssansconsentement.<br />
Préserve, sansraccordmaissousmenace.<br />
Deschiffresetcalculslongscarambitieux,<br />
d’unedimensionéco.<br />
Éco-éthique, éco-humaine, éco-nomie<strong>du</strong><br />
toutet<strong>du</strong> resteà l’envers.<br />
Anonyme.