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La pensée monotone

Les multiples chemins de la pensée, ses variations quasi infinies, conduisent invariablement au même motif, au même nom ultime: le Nom propre par excellence, le nom de Dieu. S’il en est bien ainsi, on peut parler d’une monotonie heureuse. Cette conviction permet à l’auteur de reprendre à nouveaux frais les grandes notions philosophiques, ses principes et ses fins. Entre les deux, il fait l’éloge de l’inquiétude inhérente à l’exercice de la pensée, questionne l’autorité qui permet situer le lieu des commencements (avec Kierkegaard, Wittgenstein, Blanchot et Merleau-Ponty) et s’achemine sur le terrain de la théologie en méditant sur l’apocalypse (avec Guardini, Nancy et Falque).

Les multiples chemins de la pensée, ses variations quasi infinies, conduisent invariablement au même motif, au même nom ultime: le Nom propre par excellence, le nom de Dieu.
S’il en est bien ainsi, on peut parler d’une monotonie heureuse.
Cette conviction permet à l’auteur de reprendre à nouveaux frais les grandes notions philosophiques, ses principes et ses fins. Entre les deux, il fait l’éloge de l’inquiétude inhérente à l’exercice de la pensée, questionne l’autorité qui permet situer le lieu des commencements (avec Kierkegaard, Wittgenstein, Blanchot et Merleau-Ponty) et s’achemine sur le terrain de la théologie en méditant sur l’apocalypse (avec Guardini, Nancy et Falque).

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Chapitre premier<br />

TROIS COMMENCEMENTS<br />

1. LE NOM LE PLUS COMMUN<br />

ET LE NOM PROPRE PAR EXCELLENCE<br />

Parmi les phrases les plus étonnantes qu’un homme ait pu écrire,<br />

il y a la première phrase de l’Évangile de Jean : « Au commencement<br />

était le Verbe. » Cette phrase n’est pas seulement difficile par ce<br />

qu’elle dit, d’une difficulté redoutable qui a pu défier et nourrir — et<br />

l’une parce que l’autre — quelques-unes des <strong>pensée</strong>s les plus fortes<br />

de la théologie, mais aussi de la philosophie 1 . L’inouï de cette phrase<br />

tient à ce qu’elle puisse venir en incipit d’un livre, même inspiré,<br />

car ce n’est jamais par ce qui est au commencement que nous<br />

commençons effectivement, mais par de bien plus prosaïques<br />

balbu tiements d’homme. Au commencement pour le Logos il y a<br />

le Logos, mais pour nous autres, pauvres mortels, pauvres fils de la<br />

terre, il y a beaucoup moins. Il y a le pur ceci, la chose sensible,<br />

l’expérience la plus pauvre qui se puisse imaginer, ce qui tombe sous<br />

les yeux, sous la main, à peine sous le langage. « Pauvre fils de la<br />

terre » est une expression de Kant, ce philosophe qui n’a rien voulu<br />

abandonner des ambitions métaphysiques de la raison, mais tout<br />

reprendre à zéro, de notre côté, avec tout ce qui caractérise notre<br />

finitude d’homme, dans une lettre à Hamann, le mage du Nord<br />

(lettre du 6 avril 1774) :<br />

1.¥Qu’il suffise pour la philosophie d’ouvrir le chapitre de Xavier Tilliette sur<br />

le « Prologue johannique » dans Le Christ de la philosophie, Paris, Cerf, 1990. Nous<br />

avons déjà évoqué cette phrase de Jean dans notre ouvrage L’entrée en philosophie,<br />

p. 12.

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