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Les carnets du Curtius n°1 • LA TOMBE 2 DE BOIS-ET-BORSU

En 1902, des ouvriers qui creusaient les fondations de la maison Wéry-Ramet, à Bois-et-Borsu (Clavier, province de Liège) découvraient une monnaie fruste de l’empereur Trajan, une lampe en fer ainsi qu’un trépied et un candélabre en bronze...

En 1902, des ouvriers qui creusaient les fondations de la maison Wéry-Ramet, à Bois-et-Borsu (Clavier, province de Liège) découvraient une monnaie fruste de l’empereur Trajan, une lampe en fer ainsi qu’un trépied et un candélabre en bronze...

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Notes<br />

1 Gueury et Vanderhoeven, 1990. <strong>Les</strong><br />

éléments les plus remarquables de ce<br />

monument funéraire témoignent de la<br />

présence précoce de cultes orientaux<br />

dans nos contrées. Il s’agit d’un tambour<br />

de colonne cannelée, orné d’un Attis<br />

funéraire en relief et d’une figure<br />

d’acrotère — en trois fragments — représentant<br />

une sphinge. Schütz, 2009a,<br />

p. 30.<br />

2 Tombes I et II au Grand <strong>Curtius</strong> ; tombe IV<br />

aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de<br />

Bruxelles.<br />

3 <strong>Les</strong> premières traces d’habitats ont été<br />

découvertes lors de fouilles menées par<br />

C.-J. Comhaire, en 1893 et par l’Institut<br />

archéologique liégeois, en 1901, 1903 et<br />

1904 (Gueury et Vanderhoeven, op. cit.,<br />

p. 68).<br />

4 Deux grands fragments de fresques<br />

polychromes imitant le marbre, provenant<br />

<strong>du</strong> frigidarium des thermes, sont exposés<br />

au Grand <strong>Curtius</strong>.<br />

5 Le trésor monétaire de Clavier III se<br />

compose de 1085 deniers et de 595<br />

antoniniens. La monnaie la plus ancienne<br />

est un denier de Commode, frappé à<br />

Rome en 186 après J.-C. ; la plus récente<br />

est un antoninien émis dans un atelier<br />

secondaire en Occident, en 254 après<br />

J.- C., pour Gallien, au début de son règne<br />

conjoint avec Valérien I er . Schütz, 2009b.<br />

6 Brulet, 2008, p. 231.<br />

7 Au moment de son admission à l’Institut<br />

archéologique liégeois — en tant que<br />

membre correspondant — le 28 décembre<br />

1900, il était instituteur à Chanxhe<br />

(Poulseur, Liège). Amateur d’archéologie, il<br />

devint membre effectif de l’IAL en date <strong>du</strong><br />

27 avril 1906. Ses recherches, principalement<br />

concentrées sur le Condroz, se<br />

sont poursuivies presque sans interruption,<br />

des années 1897 à 1913 (Magnette,<br />

1937, p. 17). On lui doit notamment la<br />

découverte des tombes I, II et V de Vervoz<br />

(1905), et la mise au jour des substructions<br />

de la villa de Chardeneux-Bonsin (1910). À<br />

sa mort, en janvier 1937, il occupait les<br />

fonctions de bourgmestre de Bois-et-<br />

Borsu.<br />

8 De Puydt, 1900, p. XXI et De Puydt, 1901,<br />

p. XI.<br />

9 Personnages nus, entrelacés (Renard,<br />

1906, p. 56)<br />

10 MRAH, inv. B 1758. De Mot, 1914, p. 1-4 ;<br />

Faider-Feytmans, 1979, vol. I, p. 182,<br />

n° 374.<br />

11 La maison se situe aujourd’hui à l’angle de<br />

la rue de l’Agauche et de Bouresse<br />

(section cadastrale 28E).<br />

12 D’autres fragments <strong>du</strong> trépied furent découverts<br />

par F. Hénaux en 1907 (Hénaux,<br />

1907, p. 326, note 1).<br />

13 Au même emplacement furent également<br />

exhumés une dalle de grès brisée (de 1 m<br />

sur 2 de long, épaisse de 8 à 10 cm), de<br />

nombreux fragments de tuiles romaines et<br />

de céramiques, et un débris de crâne (note<br />

de M. de Puydt intitulée « Trouvaille de<br />

Bois-Borsu », datée <strong>du</strong> 14 avril 1902 -<br />

Archives de l’IAL).<br />

14 Pour L. Renard, les objets découverts en<br />

1902 provenaient vraisemblablement d’une<br />

villa, et non d’une sépulture (Renard, 1902,<br />

p. 345-346).<br />

15 Des arrangements avec la famille Wéry,<br />

relatifs à la location de la maison, la remise<br />

en état de l’immeuble et la propriété des<br />

objets qui seraient découverts, avaient<br />

déjà été pris par F. Hénaux, deux mois<br />

avant que l’Institut ne vote, lors <strong>du</strong> bureau<br />

<strong>du</strong> 26 avril 1907, un crédit de 500 francs<br />

pour exécuter des fouilles dans le Condroz.<br />

Archives de l’IAL relatives à l’affaire Wéry-<br />

Hénaux.<br />

16 Le plan de localisation de la tombe fourni<br />

par F. Hénaux (3) nous met, a contrario, en<br />

présence d’une fosse ovale mesurant<br />

approximativement 8 m de long sur 6,20 m<br />

de large !<br />

17 D’après une déclaration de H. Collette,<br />

jointe à une lettre de F. Hénaux adressée<br />

au directeur des Musées royaux <strong>du</strong><br />

Cinquantenaire, en date <strong>du</strong> 11 juin 1929.<br />

Archives des MRAH de Bruxelles.<br />

18 L’année 1908 est mentionnée dans une<br />

lettre datée <strong>du</strong> 15 mai 1929, adressée par<br />

F. Hénaux au conservateur <strong>du</strong> Cinquantenaire,<br />

M. F. Mayence (Archives des MRAH de<br />

Bruxelles). La date avancée par lui pose<br />

problème : les objets ont été inscrits au<br />

registre d’inventaire <strong>du</strong> Musée archéologique<br />

liégeois en 1906 (Registre II, p. 59).<br />

<strong>Les</strong> fiches d’inventaire indiquent comme<br />

provenance : « sépultures belgoromaines<br />

— Condroz — explorées en 1906<br />

par F. Hénaux qui n’a pas voulu préciser<br />

davantage » !<br />

19 Le mobilier funéraire de la tombe 3 se<br />

compose de trois bouteilles carrées en<br />

verre et de six bronzes : un trépied, une<br />

lampe et un candélabre, un service à<br />

ablutions (patère et œnochoé) et une buire.<br />

Dans la lettre mentionnée dans la note<br />

précédente, Hénaux ajoute à l’inventaire<br />

deux flacons de forme allongée, en verre<br />

verdâtre, une grande cruche en fer à deux<br />

ouvertures, avec anse, deux poteries en<br />

terre jaunâtre et des débris de bronze et de<br />

verre.<br />

20 L. Renard parle d’une très riche tombe<br />

découverte il y a quatre ans environ (soit<br />

vers 1907), et non encore décrite. Il ne<br />

peut s’agir que de la tombe 3.<br />

21 Cette affirmation va à l’encontre des propos<br />

tenus par le fouilleur : « Je tiens à<br />

exprimer aussi la vive reconnaissance de<br />

l’Institut archéologique liégeois à M. et Mme.<br />

Wéry-Ramet qui, avec leur générosité<br />

habituelle, ont consenti à lui abandonner<br />

(sic) l’entièreté des trouvailles » (Hénaux,<br />

1907, p. 336, suite de la note 2 qui débute<br />

en p. 335).<br />

22 Cette somme mentionnée dans un courrier<br />

de F. Mayence adressé au conservateur en<br />

chef des Musées royaux <strong>du</strong> Cinquantenaire,<br />

en date <strong>du</strong> 5 juin 1929, représentait le<br />

montant des frais de trois fouilles entreprises<br />

par F. Hénaux vers 1906/1908 ;<br />

deux d’entre-elles ayant été infructueuses.<br />

Archives des MRAH.<br />

23 <strong>Les</strong> circonstances exactes de l’acquisition<br />

de ces pièces par les Musées royaux <strong>du</strong><br />

Cinquantenaire ne nous sont pas connues.<br />

Une vente par soumission cachetée était<br />

programmée le mercredi 30 juillet 1930 à<br />

10 heures <strong>du</strong> matin, dans la salle des fêtes<br />

de la Maison libérale, rue l’Apleit à Huy. À<br />

cette occasion, Hénaux avait fait éditer une<br />

plaquette numérotée (nous disposons<br />

d’une copie de l’exemplaire n° 13) intitulée<br />

« D’une pièce archéologique unique et de<br />

quelques autres pièces rares à vendre ».<br />

Tout visiteur ou soumissionnaire était tenu<br />

de présenter l’exemplaire qui lui était remis,<br />

pour être admis à visiter et éventuellement<br />

acheter. Pour la patère, l’œnochoé, le<br />

trépied et le candélabre, G. Faider-<br />

Feytmans indique : mobilier acquis — par<br />

les MRAH de Bruxelles — avant 1957<br />

(Faider-Feytmans, 1979, vol. I, p. 184).<br />

24 <strong>Les</strong> rapports de trouvailles de Firmin<br />

Hénaux sont souvent sujet à caution,<br />

remplis d’erreurs et de contradictions. La<br />

provenance des pièces n’est pas toujours<br />

certifiée, comme le révèle un courrier daté<br />

<strong>du</strong> 18 juin 1926, lui adressé par Jean<br />

Servais, conservateur <strong>du</strong> musée <strong>Curtius</strong> :<br />

« Puis-je vous rappeler qu’en 1909 lorsque<br />

j’arrangeais, vous présent, certains de vos<br />

objets dans une vitrine, je vous ai demandé<br />

quelle était la provenance des dits objets,<br />

mais que vous avez refusé de me la faire<br />

connaître en me disant, avec un sourire et<br />

un geste pleins de mystère : cela, mon<br />

cher … c’est une autre affaire ! Marque<br />

tout simplement sur tes étiquettes :<br />

Condroz » ! Dans ce même courrier,<br />

J. Servais ajoute : « Si vous aviez l’occasion<br />

de nous faire connaître de beaux objets<br />

belgo-romains de provenance certaine,<br />

vous nous rendriez service » ! Archives de<br />

l’IAL.<br />

25 Planche intitulée « Disposition <strong>du</strong> mobilier<br />

de la tombe de Borsu » (Hénaux, 1907,<br />

pl. IX).<br />

26 La description <strong>du</strong> moyen bronze se base<br />

sur la proposition de restitution faite par<br />

L. Renard ; la pièce n’ayant pu être<br />

localisée avec certitude au sein de nos<br />

collections (Renard, 1902, p. 336, note 3).<br />

27 Cohen, 1859, p. 56.<br />

28 Schütz, 2012.<br />

29 Le procès-verbal <strong>du</strong> bureau de l’IAL <strong>du</strong> 31<br />

mai 1907 indique, sur base des déclarations<br />

<strong>du</strong> fouilleur, que la monnaie de<br />

Trajan fut trouvée à 0,70 m au-dessus de la<br />

tombe (Archives de l’IAL).<br />

30 « Aucune monnaie de bronze — à l’itération<br />

consulaire <strong>DE</strong>S VI — ne semble avoir été<br />

émise ». RIC II, p. 285.<br />

31 BMC III, note p. 202. L’Arabie debout à<br />

gauche, tenant un rameau. À ses pieds, un<br />

camélidé.<br />

32 BMC III, note p. 203.<br />

33 Die Reichsprägung des Kaisers Traianus<br />

(98-117), Vienne, 2010 (Moneta Imperii<br />

Romani, 14).<br />

34 Outre l’exemplaire <strong>du</strong> Vatican, de type<br />

Strack 416 (cf. supra), B. Woytek signale<br />

un sesterce vu par M. Strack au Musée<br />

archéologique national de Naples. La monnaie<br />

y aurait été volée en février 1977<br />

(Woytek, 2010, vol. 1, p. 385).<br />

35 L’as fait partie de la collection de<br />

numismatique <strong>du</strong> Hunterian Museum and<br />

Art Gallery de l’Université de Glasgow, en<br />

Écosse (Inv. n° 25658).<br />

36 Massart et Fontaine-Hodiamont, 2003,<br />

p. 127, note 13.<br />

37 Foy et Nenna, 2001, p. 109, n° 133. Ces<br />

pièces datées <strong>du</strong> ii e siècle après J.-C. sont<br />

conservées au musée René Beaucaire<br />

d’Istres (Bouches-<strong>du</strong>-Rhône, France).<br />

38 Massart et Fontaine-Hodiamont, ibid.<br />

p. 121. Le plus petit flacon (Schuermans,<br />

1863, pl. III, fig. 4) est aujourd’hui per<strong>du</strong>.<br />

39 Trois des autres flacons conservés sont<br />

estampillés VICTORIAE AVGVSTORVM/<br />

VICTORIAE AVGVSTOR FEL, initiales VP et<br />

MISCMV (Massart et Fontaine-Hodiamont,<br />

op. cit., p. 128, fig. 12,1,3-4).<br />

40 Le flacon était rempli aux trois quarts d’une<br />

matière jaune, résineuse (Mertens, 1952,<br />

p. 65).<br />

41 Rütti, 1991, p. 42.<br />

42 Hanut, 2006, p. 20.<br />

43 Massart, 1997, p. 112.<br />

44 La tombe sous tumulus de Rosmeer est<br />

datée <strong>du</strong> milieu <strong>du</strong> ii e siècle après J.-C.<br />

45 La lèvre et la panse sont ornées d’un motif<br />

on<strong>du</strong>lé entre deux séries de sillons<br />

(Plumier, 1986, p. 19).<br />

46 Des fragments de bord appartenant à 13<br />

autres exemplaires font partie des trouvailles<br />

hors contexte de cette nécropole<br />

(Koster, 2010, p. 101).<br />

47 D’après les ouvriers découvreurs, le pied<br />

en fer — qui affectait la forme d’un<br />

trépied — subsistait encore partiellement<br />

au moment de la trouvaille (Renard, 1902,<br />

p. 337).<br />

48 Un décor incrusté d’étain, composé d’un<br />

rinceau de lierre et de baies à trois grains,<br />

orne le calice d’un candélabre découvert à<br />

Pompéi et conservé au musée <strong>du</strong> Louvre<br />

(Bastien, 2008, p. 185 ; inv. ED 2778). Un<br />

candélabre provenant d’Oplontis (Torre<br />

Annunziata, Campanie, Italie), conservé au<br />

British Museum de Londres, présente un<br />

calice décoré de feuilles incrustées<br />

d’argent (Bailey, 1996, p. 96, n° Q 3897 et<br />

pl. 115 ; inv. 1856.12-26.999).<br />

49 L’exemplaire de la tombe 2 de Bois-et-<br />

Borsu est repris, par U. Klatt, sous le<br />

n° D51 (Klatt, 1995, p. 487, fig. 167-168).<br />

50 Le trépied, qui remonte à la fin <strong>du</strong> i er siècle<br />

après J.-C., a été découvert dans une<br />

tombe princière datée <strong>du</strong> deuxième tiers<br />

<strong>du</strong> iii e siècle après J.-C. Quelques fragments<br />

de bois (de l’érable et <strong>du</strong> frêne)<br />

appartenant au plateau de table <strong>du</strong><br />

trépied, sont conservés (Becker, 2001,<br />

p. 160-162).<br />

51 <strong>Les</strong> pieds ont tous été complétés avec <strong>du</strong><br />

plâtre.<br />

52 Un de ces bustes est une copie en plâtre<br />

teinté.<br />

53 Trépied portant l’estampille PRIMIGEN(ius).<br />

<strong>Les</strong> tiges se terminent par un buste figurant<br />

un athlète couronné, ou peut-être Apollon<br />

(Klatt, 1995, p. 496, n° D80 et p. 389,<br />

fig. 27).<br />

54 La patère de En Gedi fait partie d’un lot de<br />

19 objets en métal — dont 12 cruches —<br />

entassés dans un couffin, découverts le<br />

1 er avril 1960 dans une cachette de la<br />

Grotte aux Lettres (salle A, locus 57).<br />

55 L’objet est conservé au British Museum de<br />

Londres (Inv. 1897,0726.7).<br />

56 Un mufle de lion surmontant un bucrane se<br />

retrouve notamment sur un fragment<br />

d’anse d’œnochoé mis au jour en 1968 à<br />

Amay (Faider-Feytmans, 1979, vol. I,<br />

p. 167, n° 333 et vol. II, pl. 126), et sur<br />

l’œnochoé <strong>du</strong> tumulus sud-ouest de<br />

Cortil-Noirmont (Faider-Feytmans, ibid.,<br />

vol. I p. 181, n° 373 et vol. II, pl. 150).<br />

57 Van Dessel, 1874, p. 453-454 et fig. 1 et<br />

2.<br />

58 Eggers, 1951, carte 31.<br />

59 Trois fragments d’un strigile en verre vert<br />

ont, à titre d’exemple, été découverts en<br />

1924 à Stein, aux Pays-Bas (Isings, 1970,<br />

p. 32, n° 130 et pl. 4).<br />

60 Données provenant <strong>du</strong> rapport de<br />

restauration envoyé par Madame<br />

G. Dewanckel, ancienne restauratrice/chef<br />

d’atelier des métaux à l’IRPA.<br />

61 Il existe aussi des strigiles combinant le fer<br />

(manche) et le bronze (cuillères). Quatre<br />

strigiles de ce genre ont été mis au jour<br />

dans la riche tombe n° 8 de la nécropole<br />

de Nimègue-Ouest (Koster, 2010, pl. 32<br />

et pl. 33, n° 49). Un autre exemplaire<br />

provient de la tombe n°2 de Maastricht-<br />

Belfort, datée <strong>du</strong> troisième quart <strong>du</strong> ii e siècle<br />

après J.-C. (Koster, 1997a, pl. XV).<br />

62 J. Mertens compare les trois sphères en or<br />

<strong>du</strong> tumulus de Tirlemont-Avendoren à un<br />

objet semblable — identifié comme étant<br />

une tête d’épingle — découvert dans le<br />

premier tumulus de Tirlemont-Grimde<br />

(Mertens, 1952, p. 61, note 1).<br />

février 2014<br />

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février 2014<br />

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