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L'acte de ce qui est

Un problème dialectique est posé à propos de l’emploi du verbe «être» pris comme signe d’un acte de ce qui est. Pour le résoudre, il s’impose d’entreprendre une «recherche qui tend à acquérir la vérité et la connaissance» à propos de cet emploi, et ce, • «en lui-même», i.e. quant à son usage logique comme prédicat ou comme copule, • et «comme un adjuvant à la solution d'un autre problème de ce genre», i.e. quant à son usage pour convenir ou disconvenir de la possibilité d’une métaphysique ayant pour thème l’être en tant qu’être. Les tenants et aboutissants de cette recherche sont présentés en ces pages.

Un problème dialectique est posé à propos de l’emploi du verbe «être» pris comme signe d’un acte de ce qui est.
Pour le résoudre, il s’impose d’entreprendre une «recherche qui tend à acquérir la vérité et la connaissance» à propos de cet emploi, et ce,
• «en lui-même», i.e. quant à son usage logique comme prédicat ou comme copule,
• et «comme un adjuvant à la solution d'un autre problème de ce genre», i.e. quant à
son usage pour convenir ou disconvenir de la possibilité d’une métaphysique ayant pour thème l’être en tant qu’être.
Les tenants et aboutissants de cette recherche sont présentés en ces pages.

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b) mode impersonnel : 1. commencer, débuter ; 2. commencer, prendre l’initiative.

Selon l’acception «3.», «appartenir» voisine «être le partage de», de telle sorte que :

«ὥσπερ τὸ ὂν ὑπάρχει τῇ τριάδι, ἀλλὰ καὶ μὴ ἀριθμῷ», qui est traduit par : «Ainsi

l'étant est un attribut qui appartient à la triade, mais il appartient de plus à ce qui n'est

pas nombre», pourrait tout aussi bien l’être avec : «Ainsi l'étant est le partage de la

triade, mais il est de plus le partage de ce qui n'est pas nombre». L’acception «5.

exister, subsister, être» présente aussi de l’intérêt puisque Thomas d’Aquin précise ce

qu’il entend par «substance», «subsistance», et «essence», comme suit :

«Unde dico, quod « essentia » dicitur cujus actus est esse, « subsistentia » cujus actus est

subsistere, substantia cujus actus est substare. Hoc autem dicitur dupliciter, sicut in singulis patet.

Esse enim est actus alicujus ut quod est, sicut calefacere est actus calefacientis ; et est alicujus ut

quo est, scilicet quo denominatur esse, sicut calefacere est actus caloris. (…) Sic ergo patet

differentia istorum trium dupliciter. Quia si accipiatur unumquodque ut quo est, sic essentia

significat quidditatem, ut est forma totius, « ousiosis » formam partis, « hypostasis » materiam. Si

autem sumatur unumquodque ut quod est, sic unum et idem dicetur « essentia », inquantum habet

esse, « subsistentia », inquantum habet tale esse, scilicet absolutum ; et hoc per prius convenit

generibus et speciebus, quam individuis ; et substantia, secundum quod substat accidentibus ; et

hoc per prius convenit individuis, quam generibus et speciebus.» 62

«C’est pourquoi je dis que «essentia» se dit de ce dont l’acte est d’exister, «subsistentia» de ce

dont l’acte est de subsister et «substantia» se dit de ce dont l’acte consiste à soutenir un autre.

Mais cela se dit de deux manières comme on le voit par l’examen des cas particuliers. Exister en

effet est l’acte d’un être en tant que ¨ce qui existe¨, comme réchauffer est l’acte de celui qui

réchauffe ; et il appartient à un être en tant que ¨ce par quoi¨ il existe, c’est-à-dire ce par quoi il est

dénommée, comme réchauffer est l’acte de la chaleur. (…) Et c’est pourquoi la différence entre ces

trois noms est évidente de trois manières. Car si on prend n’importe quel d’entre eux en tant que

¨ce par quoi¨, alors «essentia» signifie la quiddité en tant qu’elle est la forme du tout, «ousiosis»

signifie la forme de la partie, «hypostasis» signifie la matière. Mais si on prend chacun d’eux en

tant que ¨ce qui est¨, alors une seule et même chose sera appelée «essentia» en tant qu’elle

possède l’existence ; «subsistentia» en tant qu’elle possède telle existence, à savoir une existence

absolue, et cela convient en priorité aux genres et aux espèces plutôt qu’aux individus ; et enfin

«substantia» selon qu’elle soutient les accidents, et cela convient en priorité aux individus plutôt

qu’aux genres et aux espèces.»

On mesure la portée de ce texte si on considère que «l’acte de subsister est le partage

du subsistant», que «l’acte de soutenir est le partage de la substance», et que «l’acte

d’être est le partage de l’essence». C’est ainsi que : être, qui est l’acte d’un être pris en

62

Commentaire des sentences de Pierre Lombard — Scriptum super Sententiis

Lib 1 d. 23 q. 1 a. 1 co. , traduction de Serge Pronovost : http://docteurangelique.free.fr/bibliotheque/

sommes/SENTENCES1.htm#_Toc516173817

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