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Chantier MAG N°3 - Femmes et BTP au Sénégal : opération de séduction !

Le mois de mars est dédié aux Femmes et « Chantiers Magazine » n’est pas en reste. Une plume féminine pour aller à la rencontre des Femmes tous azimuts. Des foyers aux différentes sphères professionnelles, la Femme a toujours occupé une place prépondérante, qu’elle remplit et propulse de son mieux. En Interview, Mme la Ministre du Pétrole Aissatou s. Gladima nous donne ses impressions, partage avec nos lecteurs ses expériences en tant que femme ingénieure qui relie Famille-Travail...

Le mois de mars est dédié aux Femmes et « Chantiers Magazine » n’est pas en reste. Une plume féminine pour aller à la rencontre des Femmes tous azimuts. Des foyers aux différentes sphères professionnelles, la Femme a toujours occupé une place prépondérante, qu’elle remplit et propulse de son mieux. En Interview, Mme la Ministre du Pétrole Aissatou s. Gladima nous donne ses impressions, partage avec nos lecteurs ses expériences en tant que femme ingénieure qui relie Famille-Travail...

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panafricain (IPP) de Dakar.

Les pesanteurs sociales

ne sont plus un obstacle

Cette jeune originaire du Mali

veut également suivre les pas de

son père. Ce dernier est dans le

domaine de la construction avec

une entreprise de production de

briques. Seulement, elle compte

pousser ses études pour mieux

appréhender ce secteur. « J’ai

choisi le génie civil car j’ai toujours

été passionnée par les ouvrages

d’art notamment la construction

des routes, mais aussi parce que

mon père s’active dans ce secteur

», avance-t-elle avec fierté.

Les

représentations

traditionnelles pèsent encore

aujourd’hui sur les choix

d’orientation même si les

mentalités s’ouvrent à la mixité.

Dieynaba Gackou ne dira pas le

contraire. Cette jeune technicienne

supérieure qui poursuit ses

études en BTP a vécu toutes

sortes de railleries. Seulement,

sa passion pour la construction a

pris le dessus. Elle qui n’a jamais

flanché, s’active toujours dans

les chantiers. Elle ne manque pas

de magnifier la formation reçue

à l’école. La demoiselle Gackou

estime que la pratique est plus

importante que la théorie.

« Nous avons acquis une certaine

expérience du terrain, cumulée à la

formation théorique. Le meilleur

apprentissage, c’est le terrain.

Depuis toute petite, je nourrissais

une passion pour la construction.

Déjà, je participais aux travaux

avec des maçons qui travaillaient

chez moi. Je m’exerçais avec leur

taloche au moment où il faisait

de l’enduit. J’en ai pris l’habitude

avec le temps. Mais on me

rappelait tout le temps que c’est un

métier d’homme. Même en classe,

on nous le répète. Franchement,

ces propos n’ont jamais eu d’effet

sur moi, car je fais partie de ceux

qui pensent que ce métier ne

s’attarde pas sur le genre », avance

Dieynaba Gackou.

Les femmes : une touche

nouvelle au BTP

Cette jeune battante est en train

de se frayer un chemin. Comme

elle, Astou Ngom, étudiante en

deuxième année en Génie civil à

l’Institut polytechnique de Dakar

(IPD), entend construire une

carrière professionnelle autour

de ce secteur. Passionnée par le

BTP, elle estime qu’embrasser

cette filière est la meilleure option

pour « réveiller son talent d’artiste

». Les femmes commencent

à prendre leur place dans ce

domaine qui, jusqu’à un passé

récent, était réservé aux hommes.

La demoiselle Ngom martèle que

sa motivation est par ailleurs

animée par le besoin d’extérioriser

ses compétences et élargir ses

connaissances. Elle n’est pas seule

dans cette situation. Son camarade

de classe Ndèye Aïcha Sow Top

estime que la pratique de ce métier

ne doit pas être un obstacle dans

l’atteinte de ses objectifs.

L’étudiante à l’IPD est convaincue

qu’il s’agit plutôt d’un défi à

relever : « Je suis convaincue que

je dois réussir et que je vais réussir

et prouver aux hommes nous

considérant comme inférieures

le contraire. Étant féministe, je

contribue à l’émancipation des

femmes en commençant par moimême

». Ndeye Aïcha reconnaît

toutefois que le génie civil est un

domaine très vaste, demandant

endurance et persévérance. Sauf

qu’elle semble être coriace. «

J’aime ressentir de la solidité

dans ce que je fais pour me sentir

fière, demain quand j’aurais

réussi », une manière pour elle de

démontrer qu’elle est brave.

Dans ce même sillage, Astou

Ngom et Aminata Coulibaly

nourrissent le même désir :

entreprendre à l’avenir dans ce

secteur. La pleine réalisation

de leur potentiel contribuerait

massivement à la croissance et à

la prospérité du BTP en Afrique.

Ces deux passionnées des travaux

publics ne comptent pas se

complaire de statuts de simples

employées, mais elles se voient,

à l’avenir, arborer des casques de

cheffes d’entreprise.

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CHANTIERS MAG N°03- MARS 2022

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