HoRS LeS MuRS - Le 19 CRAC

tILMaN
né en 1959, vit et travaille entre la Belgique, l’italie et les usA
l’œuvre de tILMaN s’inscrit clairement dans la
tradition abstraite, du mouvement De stijl à l’Art
minimal. mais il s’en détache par plusieurs aspects.
tout d’abord, il prend en charge une part d’intuition
dans laquelle rentre la mémoire de ses pérégrinations
dans l’espace urbain. ses œuvres jouent
beaucoup sur l’ambiguïté de leur identité : peintures
? sculptures ? maquettes d’architecture ou
mobilier ? un peu de chaque sans doute. si la référence
à la peinture est immédiatement perceptible,
la frontalité du tableau est contredite par la
tendance de ses pièces à prendre la tangente vers
le relief ou vers des structures qui travaillent l’horizontal
et l’angulaire. Quand bien même elle est au
mur, l’œuvre se donne comme des blocs en relief
qui évoquent tant des réseaux de communication
que des bâtiments urbains.
les pièces au sol campent entre sculpture et peinture,
ou se donnent à voir comme des feuilletages de
plans colorés qui font à la fois élévation et surface. la
couleur revendique l’artifice des matériaux composés,
les couleurs vives et impures propres à l’univers de la
production d’objets en simili. on est d’ailleurs parfois
proche d’objets relevant du mobilier urbain ou d’intérieur
mais dont l’usage serait incertain et ne prendrait
forme qu’au gré de leur appropriation (ou pas) par
ceux qui les croisent ou les voient. Du coup tout en
étant abstraites, ses œuvres fonctionnent comme une
nature morte ou un paysage urbain sans en être. il produit
des objets hybrides aux identités incertaines qui
récusent le purisme moderniste mais sans pour autant
se soumettre au réel.
De haut en bas : Sans titre (Split), 2012, laque sur bois et planche mDF
Sans titre (lowrider), 2012, laque sur bois et planche mDF