Christian roth, Sans titre, 2012, fibres de verre, résine, et peinture glycéro De gauche à droite : Christian Bonnefoi, PL II, <strong>19</strong>88-<strong>19</strong>90, acrylique sur toile, stéphane Bordarier, Sans titre, <strong>19</strong>90, acrylique, colle et pigments sur toile. Coll. musées montbéliard
<strong>HoRS</strong> <strong><strong>Le</strong>S</strong> <strong>MuRS</strong> Sous toutes ses formes, L’HuMaIN Diana QuINbY Mathias MILHauD & Charles beL<strong>Le</strong>, anne DuReZ, beverly SeMMeS, Djamel tataH, erwin WuRM école d’art Gérard Jacot, belfort 15 NOV. > 13 DéC. 2012 Qu’en est-il de l’humain aujourd’hui, non seulement dans sa représentation dans l’art ou par l’art, mais aussi dans les modalités selon lesquelles les artistes s’en emparent, qu’ils soient peintres, dessinateurs, sculpteurs, photographes ou vidéastes ? Comment interroger ces figures, ces personnage chair ? Donner à voir et percevoir ces corps et visages marqués des signes de leurs identités complexes et contradictoires, comment configurer ou saisir les marques du genre et leurs indices ? mais aussi mettre à nu ce qui trouble les identités et les genres. inscrire à la fois le temps et l’immémorial de l’archétype dans le corps ? Donner un corps à ces dissociations et fragmentations que le désir et l’imaginaire traumatique du corps peuvent produire ? Et enfin, comment penser ce en quoi le corps peut être objectivé ou au contraire peut s’infiltrer dans l’objet ? telles sont les multiples questions qu’aborde cette exposition en quelques propositions. Diana Quinby, Sans titre (deux adolescentes assises), 2010, dessin au crayon graphite sur papier nous avons choisi de présenter des œuvres de deux artistes : Diana QuINbY, dans ses portraits et autoportraits de nus, fouille dans les plis et les replis de sa peau sous le trait acéré de la mine de plomb les distorsions mêmes que la vie naissante inscrit dans la chair. se configure dans ses dessins cette proximité entre le sensuel, le flétri et le laid dont le corps peut être porteur. s’inscrit dans son grain la marque du temps comme une destinée. mais cette ambivalence de la représentation entre le beau et le pathétique, au cœur de ce qui fait l’identité d’une personne autant que dans cette zone où se croisent les générations : entre le « déjà plus de l’adolescence » et la « pas encore de la femme », on la retrouve aussi dans ses portraits de couple, et autres figures saisies par sa mine de plomb. l’adolescence est déjà grosse de sensualité féminine. il y a aussi dans certains de ces portraits quelque chose d’une ambivalence entre le EllE et le JE dans le vis-à-vis entre la fille/femme et la femme/mère. le vêtement ici redouble et accuse même les courbes et les arrondis riches des grossesses potentielles du corps. il y a chez Diana Quinby une façon de saisir le corps dans ses plis intimes, dans les ambiguïtés et les blessures dont il est porteur. Elle travaille cette texture de la flétrissure dans la chair même qui donne la vie et dans ces corps d’hommes et de femmes. C’est un face à face sans complaisance et sans concession et pour cela d’une terrible humanité. Cette contiguïté que la chair entretient avec sa déchéance la rapproche d’artistes comme John Coplans ou Donigan Cumming .