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HoRS LeS MuRS - Le 19 CRAC

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statuaire et monumentale. Entre figure mythologique et<br />

paysage du féminin elles associent matériau, forme et<br />

espace. l’inversion des échelles réduit le spectateur au<br />

statut d’objet et par le procédé de la métonymie et de<br />

la métaphore interroge la question du genre et du statut<br />

du féminin. Elles sont ici des figures tutélaires qui se<br />

déploient entre apparition et hantise.<br />

les sculptures d’erwin WuRM sont comme portées par<br />

un corps en défaut ; faites en l’occurrence de vêtements<br />

(pulls) mis en relation avec des objets, ils produisent<br />

deux mouvements à la fois complémentaires et contradictoires<br />

: du corps, il ne reste qu’un vide mais par sa<br />

souplesse le tissu mis en forme par l’objet a tendance<br />

à démentir la construction initiée par l’objet (étagère)<br />

et la faire tendre vers un informe organique. situation<br />

incongrue entre organe et structure.<br />

nous y avons adjoint un tableau ancien de Djamel tataH<br />

qui associe dans ses portraits et scènes de genre à la fois<br />

de l’empathie et un désenchantement mélancolique à<br />

l’égard du réel. il y a dans sa peinture une densité de la<br />

matière picturale, une épure du trait et une économie<br />

de la couleur qui lui donnent une qualité de présence et<br />

une intensité exceptionnelle. Comme le notait Bernard<br />

millet, les personnages de ses peintures ne témoignent<br />

de rien, sinon de l’indéfinissable et de l’incertain ; plus<br />

cette incertitude envahit l’espace et le regard, plus<br />

les personnages apparaissent mystérieux et insistants.<br />

Djamel tatah ne cesse de représenter des personnages<br />

(qu’il a dans un premier temps photographiés et projetés<br />

sur fond monochrome), silhouettes vêtues de noir, à la<br />

peau très pâle, qu’il qualifie lui-même de beckettiennes,<br />

se tenant sur le fil du rasoir entre hyperréalisme et<br />

abstraction.<br />

philippe Cyroulnik<br />

Charles Belle, Tante Jeanne de profil, <strong>19</strong>83, collection Frac Franche-Comté © Adagp paris

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