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Actes de l'Universitéd'été de la solidarité internationale - Crid

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<strong>Actes</strong> <strong>de</strong> l’Université d’été <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>solidarité</strong> <strong>internationale</strong> – 2006 Lille<br />

Par ailleurs, le soja coûte plus cher aux gouvernements qu’il ne rapporte, et si cette agriculture<br />

est plus productive c’est aussi parce qu’elle est plus soutenue sans pour autant que ses bénéfices<br />

soient reversés dans l’économie locale. Le soja prend également <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s cultures vivrières : le<br />

Brésil importe aujourd’hui du riz et 16 millions <strong>de</strong> personnes souffrent <strong>de</strong> <strong>la</strong> faim.<br />

En termes d’emplois, les petites exploitations représentent 15 millions d’emplois pour 123<br />

hectares <strong>de</strong> terres contre 45 000 emplois pour 132 millions d’hectares <strong>de</strong> terres pour les gran<strong>de</strong>s<br />

exploitations.<br />

La campagne « Stop le Soja » recomman<strong>de</strong> donc <strong>de</strong> stopper l’expansion du soja, <strong>de</strong> développer<br />

<strong>de</strong>s alternatives et exige le soutien à l’agriculture paysanne.<br />

Questions <strong>de</strong> c<strong>la</strong>rification<br />

• Où en serait-on aujourd’hui si nous étions dans un modèle d’agriculture paysanne<br />

dominante ?<br />

• Pouvez-vous préciser <strong>la</strong> question <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s à <strong>la</strong> culture du soja ?<br />

Catherine Gaudard : Les investissements <strong>de</strong>s gouvernements sont très importants et bien<br />

supérieurs aux rentrées représentées par le soja dans les budgets publics du Brésil. Ce<strong>la</strong> représente<br />

donc autant <strong>de</strong> dépenses non réinvesties localement.<br />

• Comment se fait l’arbitrage entre <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> l’environnement et l’augmentation<br />

<strong>de</strong>s superficies cultivées ?<br />

Catherine Gaudard : Ce n’est pas le profit ou les entreprises privées qui doivent arbitrer.<br />

• Quels sont les dangers <strong>de</strong> l’agroalimentaire sur l’environnement et <strong>la</strong> santé ?<br />

• Les OGM limitent-ils l’utilisation <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s ?<br />

Catherine Gaudard: Les OGM sont présentés comme une avancée pour l’environnement et <strong>la</strong><br />

santé car ils résistent aux pestici<strong>de</strong>s. En réalité, il semblerait que ce soit vrai pour certaines régions<br />

(par exemple en Afrique du Sud), mais ailleurs ce n’est pas du tout le cas. En In<strong>de</strong> par exemple <strong>la</strong><br />

culture du coton BT a tout <strong>de</strong> même <strong>de</strong>mandé l’utilisation <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s, et au final les coûts <strong>de</strong><br />

production pour les paysans ont été beaucoup plus chers alors que les ren<strong>de</strong>ments sont moindres.<br />

Nombre d’entre eux ont donc subi un véritable étranglement économique directement lié à<br />

l’introduction <strong>de</strong>s OGM.<br />

Par ailleurs, pour les OGM résistants aux pestici<strong>de</strong>s, comme c’est le cas du soja, il existe un<br />

véritable danger pour <strong>la</strong> santé : on arrose les champs d’herbici<strong>de</strong>s, et en même temps les<br />

popu<strong>la</strong>tions environnantes. Les animaux en mangent et donc nous aussi !<br />

• L’augmentation <strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong> soja n’est-elle pas à relier aux habitu<strong>de</strong>s alimentaires <strong>de</strong>s<br />

pays développés ?<br />

• Va-t-on vers <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s petits producteurs ?<br />

• Quels intérêts stratégiques se trouvent <strong>de</strong>rrière <strong>la</strong> spécialisation régionale <strong>de</strong>s cultures ?<br />

Ne peut-on pas parler d’arme alimentaire ?<br />

• Où en est-on <strong>de</strong> l’incitation à consommer moins <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> ?<br />

Catherine Gaudard : En Europe, nous consommons 80 kgs <strong>de</strong> vian<strong>de</strong> par habitant par ans, ce<br />

qui représente un équivalent <strong>de</strong> 800 kgs <strong>de</strong> céréales. La question est donc <strong>de</strong> savoir si l’on veut<br />

produire <strong>de</strong>s céréales pour manger <strong>de</strong> <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> ou produire <strong>de</strong>s céréales pour manger <strong>de</strong>s<br />

céréales ?<br />

Centre <strong>de</strong> Recherche et d’Information pour le Développement Page 36 sur 391

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