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Actes de l'Universitéd'été de la solidarité internationale - Crid

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<strong>Actes</strong> <strong>de</strong> l’Université d’été <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>solidarité</strong> <strong>internationale</strong> – 2006 Lille<br />

• Pourquoi les producteurs brésiliens présents au Paraguay importent-ils autant <strong>de</strong> soja<br />

alors que <strong>la</strong> culture du soja est déjà importante au Brésil ?<br />

Gustavo Zaracho : Les producteurs brésiliens présents au Paraguay exportent une gran<strong>de</strong><br />

partie <strong>de</strong> leur production <strong>de</strong> soja, <strong>de</strong> même que le Brésil.<br />

• Quelle est <strong>la</strong> situation actuelle <strong>de</strong>s communautés indiennes au Paraguay ?<br />

Gustavo Zaracho : Les Indiens du Paraguay représentent 5% <strong>de</strong>s <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion du pays, et ils<br />

sont répartis entre 17 communautés. C’est notamment sur leurs terres que se font les expulsions, et<br />

leur situation est donc également dramatique. Les grands propriétaires pratiquent le chantage et<br />

exploitent leurs terres en échange <strong>de</strong> revenus dérisoires et d’alcool.<br />

Débat<br />

Laurent Levard : Trois questions essentielles auxquelles nous n’avons pas encore répondu<br />

sont à reprendre lors du débat :<br />

• Que se passerait-il aujourd’hui si l’agriculture paysanne était le modèle dominant ?<br />

Gustavo Zaracho : Le modèle d’agriculture capitaliste développé aujourd’hui est une véritable<br />

catastrophe pour le Paraguay, et il apporte beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages. Il existe<br />

donc une nécessité <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s modèles différents. L’obligation d’importer <strong>de</strong>s biens<br />

alimentaires ou <strong>de</strong>s matières premières alors même que leur production interne est possible<br />

constitue une vrai contradiction et empêche toute souveraineté alimentaire.<br />

• La recherche <strong>de</strong> gains <strong>de</strong> production et <strong>de</strong> productivité dans l’agriculture paysanne n’estelle<br />

pas contradictoire avec son développement durable ? Quel arbitrage peut se faire<br />

entre <strong>la</strong> préservation <strong>de</strong> m’environnement et les gains <strong>de</strong> l’agriculture ?<br />

Stéphane Desgain : Cette agriculture paysanne est <strong>la</strong> seule qui puisse répondre aux différentes<br />

problématiques <strong>de</strong> souveraineté alimentaire : <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourriture, <strong>la</strong> diversification <strong>de</strong>s<br />

productions, <strong>la</strong> question sociale, l’emploi…<br />

Bien sûr nous sommes conscients que tout ne peut jamais être rose, car il y aura toujours <strong>de</strong>s<br />

intérêts divergents. Mais on peut cependant soutenir le développement <strong>de</strong>s gains <strong>de</strong> productivité<br />

sans pour autant détruire le projet d’une agriculture paysanne diversifiée et <strong>de</strong> qualité.<br />

• Va-t-on vers une fin programmée <strong>de</strong> l’agriculture paysanne ?<br />

Catherine Gaudard : Des régions entières d’agriculteurs sont totalement isolées du marché. Il<br />

existe <strong>de</strong>s poches où il serait trop coûteux d’importer, où il n’existe pas <strong>de</strong> commercialisation telle<br />

que nous <strong>la</strong> connaissons aujourd’hui. Dans ces poches se développe une agriculture uniquement<br />

vivrière qui n’intéresse pas les politiciens ni les institutions <strong>internationale</strong>s car elle ne représente<br />

aucune possibilité d’extension.<br />

Mais, lorsque nous défendons l’agriculture paysanne, nous ne parlons pas <strong>de</strong> ce type<br />

d’agriculture vivrière : nous soutenons un développement <strong>de</strong>s agricultures locales paysannes qui<br />

puisse avoir <strong>de</strong>s répercussions sur le développement local.<br />

Le travail <strong>de</strong>s ONG est <strong>de</strong> valoriser les réalités <strong>de</strong> l’environnement social, culturel, naturel <strong>de</strong>s<br />

espaces et <strong>de</strong>s territoires. Or les industries et les entreprises ont pour seul but <strong>de</strong> produire plus, <strong>de</strong><br />

gagner plus et le plus vite possible. Nous ne sommes pas contre l’agro-industrie en tant que telle,<br />

car elle ne peut être évincée, mais cette agro-industrie doit être ancrée dans le local : elle doit<br />

Centre <strong>de</strong> Recherche et d’Information pour le Développement Page 38 sur 391

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