Rapport atelier harmonisation des normes pour indemnisations - IUCN
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<strong>Rapport</strong> du séminaire <strong>atelier</strong> sur le thème :<br />
₺ Détermination et <strong>harmonisation</strong> <strong>des</strong> <strong>normes</strong> consensuelles sur les valeurs<br />
<strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le cadre <strong>des</strong> <strong>indemnisations</strong> <strong>des</strong> communautés<br />
dans la zone de Kandadji ₺<br />
Tenu du 27 au 29 juillet 2011 à Tillabéry<br />
Rédigé par Mr GAYAKOYE SABI Abdourahamane<br />
1
SOMMAIRE<br />
Liste <strong>des</strong> sigles : ....................................................................................................................................... 3<br />
Introduction : ........................................................................................................................................... 4<br />
I) Contexte et résumés <strong>des</strong> résultats sommaires atteints par l’<strong>atelier</strong> .............................................. 5<br />
II) Les exposés et les débats ................................................................................................................ 6<br />
A ) Sur le 1 er thème : Cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire ........................................ 6<br />
B ) Sur le 2 ème thème : La conduite de l’expertise foncière ................................................................. 8<br />
1°) Sur la procédure d’établissement du titre foncier ..................................................................... 8<br />
2°) Sur la compétence de l’expert géomètre à apprécier la valeur de certains immeubles<br />
accessoires au terrain immobilier ................................................................................................... 9<br />
C ) Sur le 3 ème thème : Travaux d’évaluation de la valeur <strong>des</strong> biens expropriés réalisés par le groupe<br />
SOFRECO/CONVERG ENCES ................................................................................................................. 9<br />
III) Les rapports <strong>des</strong> travaux en commission .................................................................................... 9<br />
IV) Les recommandations et motions de remerciements .............................................................. 10<br />
ANNEXES DU RAPPORT ......................................................................................................................... 11<br />
1) TDRs de l’<strong>atelier</strong> ......................................................................................................................... 11<br />
2) Communiqué final de l’<strong>atelier</strong> ................................................................................................... 16<br />
3) Liste <strong>des</strong> participants ................................................................................................................. 20<br />
4) Travaux commissions ................................................................................................................ 22<br />
2
Liste <strong>des</strong> sigles :<br />
ABN : Autorités du bassin du Niger<br />
HCAVN : haut commissariat à l’aménagement de la vallée du Niger<br />
SOFRECO : Société Française de réalisation <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> et de conseils<br />
IIED : Institut International <strong>pour</strong> l’Environnement et le Développement<br />
UICN : Union Internationale <strong>pour</strong> la Conservation de la Nature<br />
COFODEP : Commission Foncière départementale<br />
3
Introduction :<br />
Du 27 au 29 juillet 2011, s’est tenu à Tillabéry à l’Hôtel Girafe, l’<strong>atelier</strong> sur le thème :<br />
₺<strong>harmonisation</strong> et rapprochement <strong>des</strong> <strong>normes</strong> d’évaluations <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le<br />
cadre du programme Kandadji₺. Organisé par le Haut Commissariat à l’Aménagement de la<br />
Vallée du Niger (HCAVN) avec l’appui technique de l’IIED et l’UICN, l’<strong>atelier</strong> a regroupé<br />
plusieurs participants venant d’horizons divers (voir liste en annexe dans les compositions de<br />
groupes de travaux).<br />
Ouvert le mercredi 27 juillet 2011 sous le haut patronage de Mr le Gouverneur de la Région<br />
de Tillabéry, l’<strong>atelier</strong> a débuté par l’allocution de bienvenue du Maire de la Commune<br />
Urbaine de Tillabéry puis, le mot de remerciement et de reconnaissance du Représentant de<br />
l’UICN au Niger, et enfin le discours d’ouverture de Mr Gouverneur de la Région de Tillabéry.<br />
Ce dernier a situé le contexte de la tenue de l’<strong>atelier</strong> et l’importance <strong>des</strong> discussions qui vont<br />
suivre les exposés <strong>des</strong> différents thèmes retenus par l’<strong>atelier</strong>. Il a souligné que les résultats<br />
<strong>des</strong> travaux vont certainement avoir un impact sur la détermination de l’indemnisation juste<br />
qu’attendent les populations concernées par l’expropriation entreprise dans le cadre de la<br />
construction du barrage de Kandadji.<br />
Au cours <strong>des</strong> travaux, trois communications ont été développées sur les sous thèmes<br />
suivants :<br />
- Cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire, présenté par Mr Gayakoye Sabi<br />
Abdourahamane Magistrat, 1 er substitut général près la cour d’appel de Niamey ;<br />
- Conduite de l’expertise par le technicien : étapes, actes de l’expert, les bases légales<br />
et les <strong>normes</strong> d’évaluation ; présenté par Mr Belko Garba, expert géomètre,<br />
spécialiste <strong>des</strong> questions foncières ;<br />
- Normes d’évaluation contenues dans le plan d’action de réinstallation (étu<strong>des</strong> du<br />
groupement SOFRECO/CONVERGENCE CONSULTING), présenté par Mr Amadou<br />
Gnalidjo, expert aménagiste.<br />
A l’issue <strong>des</strong> différents exposés, <strong>des</strong> échanges fructueux ont suivi portant sur plusieurs<br />
préoccupations <strong>des</strong> participants qui tournent toutes au tour <strong>des</strong> questions suivantes :<br />
Sur le 1 er thème : les préoccupations exprimées à travers les interventions ont trait à la prise en<br />
compte de la dimension sociale dans l’indemnisation et le relogement <strong>des</strong> populations, à<br />
l’implication de la personne expropriée lors de l’expertise de son bien, aux circonstances dans<br />
lesquelles le juge peut ne pas tenir compte <strong>des</strong> résultats d’une expertise, à la participation de<br />
plusieurs experts de spécialités différentes dans une même expertise, au statut juridique lors <strong>des</strong><br />
<strong>indemnisations</strong> <strong>des</strong> terres de berge et <strong>des</strong> terres d’ilots supposées être la propriété de l’Etat, la<br />
méthode et <strong>des</strong> <strong>normes</strong> d’évaluation <strong>des</strong> biens susceptibles d’expropriation prévus par les<br />
4
experts en vue de retenir celles qui paraissent les mieux à même d’aboutir à une juste et<br />
équitable indemnisation <strong>des</strong> propriétaires.<br />
Sur le 2 ème thème : les participants sont revenus sur certains points évoqués, à l’exemple du<br />
bornage contradictoire, de la commission d’un expert d’une autre spécialité par l’expert initial sans<br />
passer par le juge, <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de détermination de la superficie et de la contenance du sol, de la<br />
procédure d’établissement du Titre Foncier, de la compétence de l’expert géomètre à faire certains<br />
travaux comme l’évaluation <strong>des</strong> clôtures, ou sur la façon dont sont évalués les plans et arbres<br />
fruitiers ou non.<br />
Plusieurs recommandations on été prises à la clôture du séminaire qui s’est achevé dans<br />
l’après midi du 29 juillet 2011 à la satisfaction <strong>des</strong> participants.<br />
L’exposé <strong>des</strong> objectifs du séminaire délimitant le cadre <strong>des</strong> exposés <strong>des</strong> trois thèmes<br />
retenus, permet de mieux apprécier les débats qui ont suivi leur présentation, les rapports<br />
présentés par les commissions et les recommandations pertinentes qui en ont résultés.<br />
I) Contexte et résumés <strong>des</strong> résultats sommaires atteints par<br />
l’<strong>atelier</strong><br />
L’<strong>atelier</strong> sur le thème sus visé, fait suite aux recommandations issues du séminaire de<br />
formation <strong>des</strong> acteurs de la chaine judiciaire et <strong>des</strong> acteurs locaux sur les procédures d’<br />
expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique tenu en octobre 2010 à Tillabéry et qui avait<br />
regroupés <strong>des</strong> magistrats, <strong>des</strong> avocats, <strong>des</strong> greffiers, <strong>des</strong> autorités administratives et<br />
coutumières.<br />
La construction du barrage nécessitant l’expropriation <strong>des</strong> personnes habitant dans la zone<br />
inondable, le HCAVN a diligenté d’importantes étu<strong>des</strong> afin d’inventorier les biens concernés<br />
par l’expropriation et de déterminer de façon aussi précise que possible leurs valeurs<br />
vénales afin que l’indemnisation préalable prévue par la loi au bénéfice <strong>des</strong> expropriés, soit<br />
la plus juste possible.<br />
Les différents travaux d’expertise effectués à la demande du HCAVN comme ses<br />
partenaires, ont été réalisés par <strong>des</strong> structures multiples et variées publiques comme<br />
privées, de statut national ou à vocation internationale. Cette diversité <strong>des</strong> experts et de leur<br />
statut fait apparaitre l’utilisation de méthodologies et de <strong>normes</strong> d’expertise variées.<br />
La possibilité de nomination d’un expert indépendant par le juge de l’expropriation en cas de<br />
contestation de l’indemnité par les parties, accroit également le risque d’une évaluation<br />
avec <strong>des</strong> <strong>normes</strong> et <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> encore différentes <strong>des</strong> premières.<br />
L’<strong>atelier</strong> organisé a donc <strong>pour</strong> objectif de permettre <strong>des</strong> échanges entre les différents<br />
acteurs impliqués dans tout le processus d’évaluations <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres, et plus<br />
5
particulièrement sur les définitions de leurs <strong>normes</strong> et valeurs. C’est <strong>pour</strong>quoi, les<br />
représentants de l’Etat, les administrations judiciaires, les communautés concernées, les<br />
communes, les experts privés se sont retrouvés à cet <strong>atelier</strong>, <strong>pour</strong> partager les informations,<br />
mener <strong>des</strong> débats approfondis sur les thèmes retenus afin de favoriser une compréhension<br />
harmonisée de la définition <strong>des</strong> valeurs <strong>des</strong> <strong>normes</strong> consensuelles relatives à l’évaluation <strong>des</strong><br />
biens et <strong>des</strong> terres <strong>des</strong> communautés ainsi que celles relatives aux <strong>indemnisations</strong>.<br />
A travers les débats qui se sont déroulés sur les trois thèmes développés, l’<strong>atelier</strong> a permis<br />
de :<br />
- Identifier et inventorier de façon sommaire les textes en matière d’expertise<br />
foncière au Niger ;<br />
- Amener les différents acteurs, en particulier les experts, a faire part de leurs<br />
pratiques en matière d’expertise foncière notamment <strong>pour</strong> les travaux réalisés<br />
dans le domaine du Barrage de Kandadji ;<br />
- Favoriser l’approbation consensuelle de règles et pratiques propres à chaque<br />
domaine d’activité, et de nature à garantir un traitement objectif et scientifique<br />
<strong>des</strong> deman<strong>des</strong> d’expertises qui seront formulées dans le cadre de Kandadji.<br />
- S’accorder sur les mécanismes d’attribution de parcelles irriguées aux villageois<br />
déplacés.<br />
Ainsi, le premier jour de l’<strong>atelier</strong> a été consacré à l’exposé <strong>des</strong> différents thèmes et aux<br />
débats, puis le second aux travaux en commission et le troisième à la rédaction <strong>des</strong><br />
recommandations et à la clôture de l’<strong>atelier</strong> sanctionné par un communiqué final.<br />
II) Les exposés et les débats<br />
Les objectifs spécifiques du séminaire ont été atteints à la faveur <strong>des</strong> débats tenus sur les<br />
thèmes exposés qui ont mis en valeur plusieurs questions d’importance sur le thème<br />
général. On peut les résumer ainsi qu’il suit :<br />
A ) Sur le 1 er thème : Cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire<br />
Après avoir défini l’expertise judiciaire et situé le contexte à son recours dans le cadre de<br />
l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique relativement au processus d’indemnisation <strong>des</strong><br />
populations concernées par l’expropriation <strong>des</strong> biens et terres de la zone inondable du<br />
barrage de kandadji, l’exposant a entretenu les participants sur les modalités de la<br />
nomination de l’expert judiciaire et de l’étendue de sa mission.<br />
6
Il ressort de l’exposé que l’expertise judiciaire est une mesure d’instruction <strong>des</strong>tinée à<br />
éclairer le juge lorsqu’il est confronté à une question d’ordre technique dont il n’a pas les<br />
compétences nécessaires <strong>pour</strong> apprécier et prendre une décision. Ainsi, dans le cadre de<br />
l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique, le juge de l’expropriation peut y recourir en<br />
vertu <strong>des</strong> dispositions de l’alinéa 5 de l’article 12 (nouveau) de la loi N° 2008-37 du 10 juillet<br />
2008 modifiant et complétant la loi n° 61-37 du 24 novembre 1961 réglementant<br />
l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique dispose : « En cas de désaccord sur le vu <strong>des</strong><br />
pièces établissant que les formalités prescrites par les chapitres 1 er et 2 du présent titre ont<br />
été accomplies, le juge fixe la somme à consigner, désigne s’il y a lieu l’expert chargé<br />
d’évaluer l’indemnité définitive dans les conditions précisées aux articles 13 et suivants ci<strong>des</strong>sus<br />
et prononce l’expropriation. ».<br />
Au sujet de la mission de l’expert, l’exposant a expliqué que son contenu a déjà été prédéfini<br />
par les textes législatifs et règlementaires relatifs à l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité<br />
publique. Ainsi, l’expert est « chargé d’évaluer l’indemnité définitive dans les conditions<br />
précisées à l’article 13 et suivants de la loi n° 61-37 du 24 novembre 1961 réglementant<br />
l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique. L’article 13 de la loi précitée, fixe les modalités<br />
d’évaluation <strong>des</strong> biens soumis à expropriation et l’étendue du dommage. Ces dispositions<br />
sont complétées par les articles 19 à 23 du décret 2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009<br />
fixant les modalités d’application <strong>des</strong> dispositions particulières de la loi n° 61-37 du 24<br />
novembre 1961 réglementant l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique et l’occupation<br />
temporaire, modifiée et complétée par la loi N° 2008-37 du 10 juillet 2008 relative au<br />
déplacement involontaire et à la réinstallation <strong>des</strong> populations. L’étendue de cette mission<br />
est appréciée souverainement par le juge qui en fixe le délai d’exécution.<br />
A l’issue de l’exposé, plusieurs questions ont été posées par les participants auxquelles<br />
celui-ci à donné <strong>des</strong> réponses précises. Il s’agit <strong>pour</strong> l’essentiel de :<br />
1°) Quelle est le fondement de l’expertise civile et de l’expertise pénale ?<br />
Le conférencier a répondu que l’expertise civile est prévue par les dispositions <strong>des</strong> articles 41<br />
et 43 du code de procédure civile et l’expertise pénale par les articles 149 à 160 du code de<br />
procédure pénale. Il a également situé leur objet et les conditions de leur exécution.<br />
2°) La saisine de l’expert et le recours contre sa nomination ?<br />
L’exposant a réaffirmé que la saisine de l’expert fait suite à sa nomination par le juge de<br />
l’expropriation qui le choisi souverainement sur une liste <strong>des</strong> experts agrées par les<br />
tribunaux et le cas échéant en dehors de toute liste. L’ordonnance de nomination peut être<br />
contestée par les parties lorsqu’il y a suspicion légitime de partialité. Dans ce cas, le juge<br />
nommera un autre expert ou refusera en maintenant l’expert déjà nommé. Cette décision<br />
de refus est susceptible de recours.<br />
3°) existe-t-il la possibilité d’une contre expertise ?<br />
7
Après le dépôt du rapport de l’expertise, les parties peuvent contester l’évaluation <strong>des</strong> biens<br />
faite par l’expert. Dans ce cas, l’exposant a précisé qu’une contre expertise <strong>pour</strong>ra être<br />
demandée par les parties. Le juge <strong>pour</strong>ra refuser cette demande par décision motivée<br />
susceptible d’appel.<br />
4°) Qui prend en charge les frais d’expertise ?<br />
La loi sur l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique prévoit que les frais d’expertise sont<br />
pris en charge en première instance par l’expropriant.<br />
5°) Comment la commission d’indemnisation fixe t elle l’indemnité ?<br />
L’exposant a répondu que le rôle de la commission est de proposer aux expropriés une<br />
indemnisation qui est déjà fixée par l’expropriant sur les bases d’évaluation légale et <strong>des</strong><br />
expertises qu’il avait déjà réalisé sur les biens de chacun. La commission joue un rôle plutôt<br />
de conciliation <strong>pour</strong> amener les parties à s’entendre sur une offre faite au préalable.<br />
B ) Sur le 2 ème thème : La conduite de l’expertise foncière<br />
L’expert géomètre après avoir résumé le processus de sa désignation par le juge et le<br />
contenu de sa mission, a développé au cours de son exposé trois points essentiels relatifs à :<br />
l’identification <strong>des</strong> biens immobiliers, leur régime, et la détermination de leur valeur.<br />
A propos de l’identification <strong>des</strong> biens immeubles, il a d’abord parlé de la méthode de<br />
détermination de leur situation géographique et notamment l’usage du GPS qui dans<br />
certains cas est moins efficace que le relevé topographique. Puis il a parlé de la consistance<br />
même de ces biens c'est-à-dire les caractéristiques du sol, la superficie, les types de<br />
richesses qu’il contient qui sont déterminant sur leur valeur.<br />
Quand au régime <strong>des</strong> biens, il a fait une distinction entre la propriété individuelle, la<br />
propriété appartenant à une exploitation familiale, la propriété lignagère ou de chefferie et<br />
la propriété <strong>des</strong> collectivités humaines ou territoriales etc.<br />
Pour la détermination de la valeur <strong>des</strong> biens, il distingue le critère de leur évaluation selon<br />
leur valeur marchande, leur valeur vénale, leur valeur légale ou leur valeur d’usage (d’après<br />
la production réalisée).<br />
Les débats qui s’en sont suivis ont porté sur deux aspects essentiels : la procédure<br />
d’établissement du titre foncier et la compétence de l’expert géomètre à apprécier la valeur<br />
de certains immeubles accessoires au terrain immobilier.<br />
1°) Sur la procédure d’établissement du titre foncier<br />
Le géomètre a expliqué sommairement qu’il s’agit d’une procédure publique et<br />
contradictoire. Elle débute par l’élaboration par le géomètre <strong>des</strong> plans techniques et<br />
cadastraux qu’il dépose au cadastre. Celui-ci procède à une publication par insertion au<br />
8
journal officiel. Puis, en l’absence d’opposition, il est fait une publicité du bornage <strong>pour</strong><br />
inviter les propriétaires limitrophes à y participer. S’il n’y a pas de contestation, le titre<br />
foncier consacrant la propriété définitive est établi par les services du cadastre.<br />
2°) Sur la compétence de l’expert géomètre à apprécier la valeur de certains immeubles<br />
accessoires au terrain immobilier<br />
L’expert explique que le géomètre dispose de certaines compétences accessoires<br />
(environnementales, agronomiques etc.…) à sa formation qui lui permettent d’apprécier<br />
certains biens. Qu’en tout état de cause, il assure qu’en cas de difficulté, il a la possibilité de<br />
se faire assister par un autre expert spécialiste de la question. Il a décrit les modalités de ce<br />
recours en expliquant qu’il doit au préalable informer le juge qui l’a commis.<br />
C ) Sur le 3 ème thème : Travaux d’évaluation de la valeur <strong>des</strong> biens<br />
expropriés réalisés par le groupe SOFRECO/CONVERG ENCES<br />
Il s’est agit d’une sorte de compte rendu fait par le représentant du groupe<br />
SOFRECO/CONVERGENCES qui a réalisé une expertise sur les <strong>normes</strong> et métho<strong>des</strong><br />
d’évaluation <strong>des</strong> biens expropriés.<br />
L’exposant a ainsi donné les bases de calculs <strong>pour</strong> la perte <strong>des</strong> terres et les bases de calculs<br />
<strong>pour</strong> la compensation <strong>des</strong> bâtiments.<br />
Pour les pertes <strong>des</strong> terres, le critère principal retenu est le type de sol et sa productivité.<br />
Rentrent en ligne de compte, les arbres qu’il soit de forêt ou <strong>des</strong> arbres fruitiers plantés ou<br />
non par le propriétaire du terrain.<br />
Pour la compensation <strong>des</strong> pertes <strong>des</strong> bâtiments, elle est fonction du prix au mètre carré<br />
suivant la nature et les éléments de construction <strong>des</strong> bâtiments.<br />
Après l’exposé, les participants ont demandé certaines précisions d’ordre techniques.<br />
L’expert leur a donné toutes ces précisions en les invitant à s’approprier du document<br />
contenant les éléments de l’expertise <strong>pour</strong> être plus édifié.<br />
III) Les rapports <strong>des</strong> travaux en commission<br />
Trois commissions avaient été formées <strong>pour</strong> réfléchir sur <strong>des</strong> questions précises<br />
déterminées par <strong>des</strong> termes de référence (voir en annexe). Il s’agit de :<br />
- Commission N°1 : Evaluation <strong>des</strong> terres ;<br />
- Commission N°2 : Evaluation <strong>des</strong> biens capitaux ;<br />
- Commission N°3 : Evaluation <strong>des</strong> plans et <strong>des</strong> arbres ;<br />
9
A l’issue de leurs travaux, les commissions ont exposé en plénière les rapports qu’elles<br />
avaient rédigés. Ceux-ci ont fait l’objet de critique et d’amendement (voir les rapports en<br />
annexes).<br />
IV) Les recommandations et motions de remerciements<br />
A la fin de ses travaux, l’<strong>atelier</strong> a fait plusieurs recommandations et une motion de<br />
remerciements. (Voir communiqué final dans les annexes)<br />
10
1) TDRs de l’<strong>atelier</strong><br />
ANNEXES DU RAPPORT<br />
TDR ATELIER DE<br />
DETERMINATION ET HARMONISATION DES NORMES CONSENSUELLES SUR LES VALEURS DES BIENS<br />
ET DES TERRES DANS LE CADRE DES INDEMNISATIONS DES COMMUNAUTES DANS LA ZONE DE<br />
1. Informations générales<br />
• Durée de l’<strong>atelier</strong> : 3 jours<br />
• Démarrage : 11/07/2011<br />
• Fin : 13/07/2011<br />
• Lieu : Tillabéri<br />
2. Contexte et justification<br />
KANDADJI<br />
Après maints schémas et scénarii ayant porté sur la conception du barrage de « Kandadji »<br />
ainsi que les coûts récurrents, le Gouvernement nigérien a définitivement pris une option<br />
ferme et a adopté en Août 2002 le document du Programme intégré de gestion <strong>des</strong><br />
ressources naturelles du bassin du Fleuve au Niger, sous l’appellation de Programme «<br />
Kandadji » de Régénération <strong>des</strong> Ecosystèmes et de Mise en valeur de la vallée du Niger<br />
(P_KRESMIN).<br />
Ce Programme a <strong>pour</strong> objet la construction d’un barrage à Kandadji et ses ouvrages annexes,<br />
l’aménagement et l’appui à la mise en valeur d’un périmètre irrigué de 45.000 ha, la<br />
construction d’une centrale hydroélectrique.<br />
L’objectif global du Programme est de contribuer à réduire la pauvreté grâce à la<br />
régénération naturelle, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la couverture <strong>des</strong> besoins<br />
en énergie.<br />
Les objectifs spécifiques s’articulent autour <strong>des</strong> axes principaux suivants :<br />
- La régénération et la préservation <strong>des</strong> écosystèmes fluviaux sur le parcours nigérien du<br />
fleuve garantissant un débit d’étiage de 120 m 3 /s à Niamey ;<br />
- L’irrigation de 45.000 ha <strong>pour</strong> l’amélioration de la sécurité alimentaire et <strong>des</strong> conditions de<br />
vie <strong>des</strong> populations bénéficiaires ;<br />
- L’alimentation en eau potable <strong>des</strong> populations et <strong>des</strong> autres usagers, et l’augmentation <strong>des</strong><br />
revenus <strong>des</strong> populations bénéficiaires à travers la sécurisation <strong>des</strong> systèmes d’élevage<br />
nomade et le développement durable <strong>des</strong> activités agro-pastorales ;<br />
11
- L’accroissement de la sécurité énergétique du Niger à travers la production d’énergie<br />
électrique avec la construction d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 130 MW et<br />
d’une ligne de transport de 132 KV sur une distance de 180 km<br />
La construction de ce barrage conduira à la création d’une retenue d’une superficie de 282<br />
Km2 et <strong>des</strong> ouvrages annexes. La zone couverte par la retenue a été identifiée comme zone<br />
de pêche, de pâturage et d’agriculture mixte (sous pluie, sous irrigation et en décrue).<br />
Des étu<strong>des</strong> très concluantes ont été effectuées <strong>pour</strong> apprécier entre autres les impacts<br />
économiques, financiers, environnementaux et sociaux de ce Programme, afin d’évaluer les<br />
conséquences de la réalisation <strong>des</strong> ouvrages projetés dans le cadre de ce Programme. Ces<br />
ouvrages sont de nature à modifier sensiblement l’environnement écologique et les activités<br />
socio-économiques <strong>des</strong> populations situées autour du réservoir.<br />
L’avènement de ce barrage est aussi une source d’espoir <strong>pour</strong> les populations de la zone, et<br />
du pays tout entier tant il est supposé être porteur d’avantages et de la promesse d’un<br />
mieux être <strong>pour</strong> celles-ci.<br />
Cependant, il n’en demeure pas moins vrai que la construction d’un tel ouvrage a aussi <strong>des</strong><br />
implications sociales très lour<strong>des</strong> de conséquences. Il se traduira concrètement par le<br />
déplacement important d’une frange <strong>des</strong> populations riveraines, de leurs lieux de résidence<br />
habituels vers d’autres lieux d’accueil.<br />
Cela se traduira naturellement par les expropriations <strong>pour</strong> cause d’utilité publique par l’Etat,<br />
qui entrainera <strong>des</strong> pertes <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres à valeurs socio économiques et culturelles.<br />
Selon les textes en vigueur, les expropriations sont conditionnées par <strong>des</strong> <strong>indemnisations</strong><br />
conséquentes au préalable de la part de l’expropriant, qui est l’Etat, représenté dans ce<br />
contexte par le Haut Commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger (HCAVN).<br />
Dans le souci d’assurer une conduite réussie de ces opérations, le HCAVN a diligenté<br />
d’importantes étu<strong>des</strong> afin d’inventorier les biens concernés par l’expropriation et de<br />
déterminer de façon aussi précise que possible leurs valeurs vénales. Les mêmes travaux ont<br />
aussi évalué les investissements à réaliser par l’Etat dans le cadre de l’aménagement <strong>des</strong><br />
périmètres irrigués ou autres constructions à faire au bénéfice <strong>des</strong> populations.<br />
Par ailleurs, l’indemnisation <strong>des</strong> populations qui doit se traduire par <strong>des</strong> compensations en<br />
nature, <strong>des</strong> paiements en espèces et <strong>des</strong> réalisations socio-économiques diverses, se fera en<br />
considération de <strong>normes</strong> techniques et scientifiques ou de critères et paramètres propres à<br />
chaque corps de métier employé. Enfin, et c’est important de le souligner, toutes ces<br />
évaluations seront soumises au juge <strong>des</strong> expropriations qui peut, soit d’initiative ou à la<br />
demande d’une <strong>des</strong> parties solliciter leur reprise ou <strong>des</strong> ajustements de façon à garantir une<br />
indemnisation « juste et équitable » aux populations expropriées conforme à la loi en<br />
vigueur.<br />
Ces différents travaux d’expertises sont conduits par <strong>des</strong> structures multiples et variées. Le<br />
HCAVN comme ses partenaires, à la demande de qui ces travaux sont réalisés, font appel à<br />
<strong>des</strong> structures publiques ou à <strong>des</strong> entreprises privées de statut national ou à vocation<br />
12
internationale. Les <strong>normes</strong> sur la base <strong>des</strong>quelles ces expertises sont faites sont de sources<br />
diverses ; de même que les méthodologies employées peuvent varier d’un prestataire à un<br />
autre. Dans la mesure où la finalité de tous ces travaux est de conférer une valeur aux biens<br />
en cause ; il apparaît opportun que les <strong>normes</strong> employées soient compatibles entre elles et<br />
connues de tous les acteurs et leur conséquences bien jaugée.<br />
En cas <strong>des</strong> litiges entre les deux parties, le juge <strong>des</strong> expropriations qui est le dernier recours,<br />
fera appel à l’expertise d’un privé qui fera une contre expertise <strong>des</strong> évaluations faites<br />
antérieurement sur le (s) cas qui se pose (nt). Il est à noter que celui –ci n’a pas forcement la<br />
même méthode ni moins encore les mêmes principes d’évaluations que les acteurs ayant<br />
fait le travail antérieurement, il fera son travail en toute autonomie et en toute<br />
indépendance et selon ses principes et ses métho<strong>des</strong>. Le juge <strong>des</strong> expropriations fera après<br />
l’application stricte <strong>des</strong> résultats qui lui seront soumis par l’expert. Il est bien clair qu’ une<br />
compréhension harmonisée <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> d’évaluation <strong>des</strong> biens permettraient d’éviter <strong>des</strong><br />
incompréhensions et les perturbations dans la conduite normale du processus.<br />
Un tel <strong>atelier</strong> permettrait les échanges entre les différents acteurs impliqués dans tout le<br />
processus d’évaluations <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres, ainsi que les définitions <strong>des</strong> <strong>normes</strong> <strong>des</strong><br />
valeurs de ces biens et <strong>des</strong> terres. Les représentants de l’Etat, les administrations judiciaires,<br />
les communautés concernées, les communes, les experts privés se retrouvent <strong>pour</strong> partager<br />
les informations, mener <strong>des</strong> débats informés afin de favoriser une compréhension<br />
harmonisée sur la définition <strong>des</strong> valeurs <strong>des</strong> <strong>normes</strong> consensuelles relatives à l’évaluation<br />
<strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres <strong>des</strong> communautés ainsi que celles relatives aux <strong>indemnisations</strong>. Il est<br />
proposé d’organiser un <strong>atelier</strong> sur la « détermination et l’<strong>harmonisation</strong> <strong>des</strong> <strong>normes</strong><br />
consensuelles sur les valeurs <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le cadre <strong>des</strong> <strong>indemnisations</strong> <strong>des</strong><br />
communautés dans la zone de kandaji»<br />
Une <strong>des</strong> recommandations à l’issue de la formation <strong>des</strong> acteurs de la chaine judiciaire et <strong>des</strong><br />
acteurs locaux sur les procédures <strong>des</strong> expropriations (Oct 2010) concernait l’organisation de<br />
cet <strong>atelier</strong> d’échange .<br />
3. Objectif et résultats attendus de l’<strong>atelier</strong><br />
L’objectif principal de l’<strong>atelier</strong> est développer un consensus entre les différents actuers<br />
concernant les <strong>normes</strong> et valeurs à appliquer pendant le processus d’expropriation.<br />
Cet objectif général sera recherché à travers les objectifs spécifiques ci-après :<br />
- Identifier et inventorier de façon sommaire les textes en matière d’expertise<br />
foncière au Niger ;<br />
- Amener les différents acteurs, en particuliers les experts, a faire part de leurs<br />
pratiques en matière d’expertise foncière notamment <strong>pour</strong> les travaux réalisés<br />
dans le domaine du Barrage de Kandadji ;<br />
- Favoriser l’approbation consensuelle de règles et pratiques propres à chaque<br />
domaine d’activité, et de nature à garantir un traitement objectif et scientifique<br />
<strong>des</strong> deman<strong>des</strong> d’expertises qui seront formulées dans le cadre de Kandadji.<br />
13
- S’accorder sur les mécanismes d’attribution de parcelles irriguées aux villageois<br />
déplacés.<br />
En terme <strong>des</strong> résultats, il est attendu est un jeu de recommandations qui ressortiront <strong>des</strong><br />
débats amorcés par les restitutions <strong>des</strong> données obtenues par les différents acteurs ayant<br />
travaillé sur l’évaluation <strong>des</strong> biens et la définition <strong>des</strong> <strong>normes</strong> de valeurs <strong>des</strong> biens, celles-ci<br />
devront permettre un rapprochement cohérent et pertinent <strong>des</strong> <strong>normes</strong> de détermination<br />
<strong>des</strong> valeurs <strong>des</strong> biens <strong>des</strong> communautés proposés dans le cadre <strong>des</strong> expropriations.<br />
4. Participants<br />
Les participants suivants seront invités à prendre part à la rencontre (liste non exhaustive) :<br />
� Association <strong>pour</strong> la redynamisation de l’élevage au Niger (AREN); (1)<br />
� Platte forme paysanne (1);<br />
� Fédération nationale vente filière de poisson du Niger (1)<br />
� L’ordre <strong>des</strong> géomètres du Niger (1);<br />
� Les cabinets prestataires (2);<br />
� HCAVN (4) ;<br />
� ONAHA (1);<br />
� Services techniques concernés (DRH, DRA, DRE, DRRAE) (4);<br />
� COFODEP (1);<br />
� Experts privés (2) ;<br />
� Magistrats de la zone (2) ;<br />
� Ordre <strong>des</strong> Avocats du Niger (1)<br />
� Autorités locales (2);<br />
� ABN (1);<br />
� CNU-Niger (1);<br />
� UICN (1);<br />
� Etc.<br />
5. Méthodologie et programme provisoire<br />
Il s’agit d’un <strong>atelier</strong> d’information et d’échanges, dont les travaux s’articuleront en deux<br />
phases :<br />
- Phase 1 : les exposés et discussions théoriques (1 jour)<br />
Deux exposés seront présentés le premier jour de l’<strong>atelier</strong>.<br />
Le premier portera sur le cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire, où un juriste<br />
confirmé présentera les principales règles régissant l’expertise ordonnée par la justice<br />
(fondement, <strong>pour</strong>quoi et comment un juge peut ordonner l’expertise, quelles sont les droits<br />
et obligations de l’expert, comment sont appréciés et pris en compte les travaux de l’expert<br />
dans la décision du juge etc.).<br />
Le second exposé portera sur la conduite de l’expertise, et sera présenté par un technicien<br />
de la chose. Il s’agira de présenter, et ce en toute matière, les principales étapes de<br />
l’expertise, les actes qui sont posés par l’expert, la base légale qui justifie et valide lesdits<br />
14
actes, les <strong>normes</strong> employées <strong>pour</strong> accomplir la mission d’expertise, les bases de<br />
rémunération de l’expert, les obligations et réserves de l’expert quant à l’objectivité et la<br />
portée de ses travaux.<br />
Ces deux exposés seront suivis de discussions et de contributions de la part <strong>des</strong> autres<br />
techniciens présents à l’<strong>atelier</strong>, chacun selon son domaine de compétences.<br />
- Phase 2 : Travaux de groupes et adoption de <strong>normes</strong> et valeurs consensuelles<br />
A la suite <strong>des</strong> débats théoriques, les participants seront scindés en groupe de travail,<br />
en fonction <strong>des</strong> principaux domaines de compétence identifiés lors <strong>des</strong> discussions en<br />
plénière. Chaque groupe de travail s’attellera à identifier les principales règles et<br />
pratiques en usage dans sa profession en matière d’expertise. Il procédera à une<br />
analyse de la conformité de ces pratiques à la législation applicable dans ce domaine,<br />
et essaiera de dégager <strong>des</strong> <strong>normes</strong> consensuelles et objectives devant régir tout travail<br />
d’expertise dans ce domaine.<br />
Enfin les principales conclusions <strong>des</strong> groupes de travail seront exposés et amendés en<br />
plénière au 3ème jour de l’<strong>atelier</strong> ; <strong>des</strong>quelles conclusions seront dégagés <strong>des</strong><br />
éléments de recommandations ou résolutions à l’endroit <strong>des</strong> principaux acteurs du<br />
processus Kandadji.<br />
Il reste entendu et clair que la question de la valeur <strong>des</strong> terres irriguées. Doit être traitée<br />
avec circonspection, et surtout permettre au HCAVN de présenter les travaux qu'il a réalisé<br />
dans ce sens. Aussi il serait nécessaire que, tous les experts qui ont travaillé sur ces<br />
questions <strong>pour</strong> le compte du HCAVN seront présents à l'<strong>atelier</strong> et vont pouvoir dire sur<br />
quelle base juridique ou selon quelles <strong>normes</strong> /critères ces évaluations ont été proposées.<br />
La conduite de l’<strong>atelier</strong> donner va lieu à l’élaboration d’un rapport général qui retracera les<br />
activités effectivement réalisées, les principales recommandations de l’<strong>atelier</strong> et les résultats<br />
atteints. Ce rapport fera l’objet d’une large diffusion, et sera notamment porté à la<br />
connaissance de tous les acteurs, en particulier les autorités en charge du Barrage et les<br />
populations affectées.<br />
• Contractualisation <strong>pour</strong> l’organisation de l’<strong>atelier</strong><br />
Etant donné que les thèmes qui seront en débats feront beaucoup appel à <strong>des</strong> textes de lois<br />
et de droit, il sera procédé à une contractualisation <strong>des</strong> activités y afférentes au Syndicat<br />
Autonome <strong>des</strong> Magistrats du Niger (SAMAN) qui est un partenaire de l’UICN et qui a de<br />
l’expertise confirmée <strong>pour</strong> garantir l’atteinte <strong>des</strong> résultats escomptés.<br />
15
2) Communiqué final de l’<strong>atelier</strong><br />
Communiqué final de l’<strong>atelier</strong> d’<strong>harmonisation</strong> et rapprochement <strong>des</strong> <strong>normes</strong><br />
d’évaluations <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le cadre du programme Kandadji<br />
L’<strong>atelier</strong> d’<strong>harmonisation</strong> et rapprochement <strong>des</strong> <strong>normes</strong> d’évaluations <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres<br />
dans le cadre du programme Kandadji a ouvert ses travaux le mercredi 27 juillet 2011 dans la<br />
salle de réunion de l’Hôtel Girafe, sous le haut patronage de Mr le Gouverneur de la Région<br />
de Tillabéry.<br />
La cérémonie d’ouverture de l’<strong>atelier</strong> a débutée par une Fatiha ensuite a suivi l’allocution de<br />
bienvenue du Maire de la Commune Urbaine de Tillabéry puis, le mot de remerciement et de<br />
reconnaissance du Représentant de l’UICN au Niger, et enfin le discours d’ouverture du<br />
Gouverneur de la Région de Tillabéri.<br />
Les travaux ont débuté par les communications sur les thèmes suivants :<br />
- Cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire, présenté par Mr Gayakoye Sabi<br />
Abdourahamane Magistrat, 1 er substitut général près la cour d’appel de Niamey ;<br />
- Conduite de l’expertise par le technicien : étapes, actes de l’expert, les bases légales et<br />
les <strong>normes</strong> d’évaluation ; présenté par Mr Belko Garba, expert géomètre, spécialiste<br />
<strong>des</strong> questions foncières ;<br />
- Normes d’évaluation contenues dans le plan d’action de réinstallation (étu<strong>des</strong> du<br />
groupement SOFRECO/CONVERGENCE CONSULTING), présenté par Mr Amadou<br />
Gnalidjo, expert aménagiste.<br />
Les présentations <strong>des</strong> différents thèmes ont été suivies de débats qui ont porté sur les<br />
préoccupations suivantes :<br />
1) Sur Cadre légal et institutionnel de l’expertise judiciaire :<br />
Les débats se sont déroulés sur les principes généraux de l’expertise déclinés dans le cadre de<br />
l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique. Ainsi, les questions débattues ont concernées la<br />
nomination de l’expert, le contenu de sa mission et l’appréciation faite par le juge du rapport<br />
final.<br />
2) Sur Conduite de l’expertise par le technicien :<br />
16
Les échanges ont porté sur les questions relatives à la base juridique <strong>pour</strong> faire une expertise,<br />
aux actes de l’expert, à la sollicitation de l’expert géomètre, à l’exercice de la valorisation <strong>des</strong><br />
terres.<br />
3) Sur les <strong>normes</strong> d’évaluation contenues dans le plan d’action de réinstallation :<br />
Les discussions se sont focalisées sur les <strong>normes</strong> de compensation <strong>des</strong> personnes expropriées.<br />
Ces <strong>normes</strong> concernent : les pertes de terres, les pertes de production agricole, les pertes<br />
d’arbres fruitiers, les pertes de bâtiments, concessions et équipements, les pertes de biens<br />
communautaires.<br />
Les débats qui ont suivi l’exposé de chaque thème, ont soulevé <strong>des</strong> questions pertinentes<br />
auxquelles les conférenciers ont apporté <strong>des</strong> réponses adéquates. Plusieurs observations ont en<br />
outre été faites par <strong>des</strong> spécialistes de certaines questions débattues.<br />
A la fin de la deuxième journée, trois groupes ont été constitué <strong>pour</strong> mener <strong>des</strong> travaux en<br />
<strong>atelier</strong>s sur trois thèmes définis par <strong>des</strong> termes de référence. La répartition <strong>des</strong> thèmes a été<br />
faite de la manière suivante :<br />
Commission N°1: L’évaluation <strong>des</strong> terres ;<br />
Commission N°2 : L’évaluation <strong>des</strong> biens capitaux ;<br />
Commission N°3 : L’évaluation <strong>des</strong> plans et arbres.<br />
Après les travaux en <strong>atelier</strong>, la reprise de la plénière a consacré ses discussions sur les trois<br />
thèmes présentés par les rapporteurs <strong>des</strong> commissions ainsi que sur les recommandations<br />
qu’elles ont formulées. Après <strong>des</strong> débats fructueux, les travaux ont été enrichis, amendés et<br />
adoptés par la plénière.<br />
Ainsi, suite aux échanges enrichissants qui ont émaillé le déroulement <strong>des</strong> travaux et les<br />
constats faits, les participants ont fait les recommandations suivantes :<br />
RECOMMANDATIONS<br />
i. A L’ENDROIT DU GOUVERNEMENT DU NIGER<br />
- Considérant l’existence de plusieurs textes régissant de manière générale les questions<br />
foncières dans notre pays ;<br />
- Considérant que la plupart <strong>des</strong> dits textes sont d’origine coloniale et donc obsolètes ;<br />
- Considérant les difficultés <strong>pour</strong> les usagers de les consulter du fait de leur<br />
éparpillement et de leur indisponibilité ;<br />
L’<strong>atelier</strong> recommande :<br />
a) De procéder dans l’urgence à la révision de tous les textes législatifs et règlementaires<br />
relatifs à la gestion foncière dans notre pays, notamment les textes sur les domaines<br />
17
publics de l’Etat et <strong>des</strong> collectivités territoriales afin de les réactualiser, les moderniser<br />
et les rendre plus accessibles.<br />
b) Sur l’occupation et l’exploitation <strong>des</strong> zones de marnage ! L’<strong>atelier</strong> recommande de<br />
définir le régime d’occupation et d’exploitation <strong>des</strong> terres de marnage.<br />
c) D’associer l’Ordre <strong>des</strong> Géomètres Experts du Niger à tous les travaux relatifs aux<br />
opérations foncières du Programme Kandadji.<br />
ii. A L’ENDROIT DU HAUT COMMISSARIAT A L’AMENAGEMENT DE LA<br />
VALLEE DU NIGER ET AU GROUPEMENT SOFRECO/CONVERGENCE,<br />
CONSULTING (Société Française de Réalisation d'Etu<strong>des</strong> et de Conseils) et<br />
autres acteurs publics et parapublics intervenant sur les déterminations <strong>des</strong><br />
valeurs <strong>des</strong> biens et terres<br />
- Considérant que le projet Kandadji dans sa dimension et sa complexité doit constituer<br />
un laboratoire d’expérimentation juridique, technique scientifique, économique et<br />
financière <strong>pour</strong> les projets d’envergure futurs au Niger.<br />
- Considérant l’importance du respect <strong>des</strong> droits <strong>des</strong> populations déplacées à une vie<br />
économique et sociale décente ;<br />
- Considérant que la loi sur l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique oblige<br />
l’expropriant, avant toute prise de possession de l’immeuble exproprié, à allouer à la<br />
personne expropriée, une juste et préalable indemnisation ;<br />
- Considérant que les modalités d’évaluation de l’indemnité <strong>des</strong> biens immobiliers que<br />
le Haut commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger (HCAVN) préconise de<br />
mettre en œuvre dans le cadre de son programme doivent tenir compte <strong>des</strong> dispositions<br />
législatives et règlementaires en matière de fixation <strong>des</strong> valeurs immobilières ;<br />
L’<strong>atelier</strong> recommande<br />
d) L’<strong>atelier</strong> recommande au Haut commissariat à l’Aménagement de la Vallée du Niger<br />
(HCAVN) de prendre en compte dans l’évaluation <strong>des</strong> biens immeubles non bâtis, les<br />
dispositions de l’ordonnance 99-50 du 22 novembre 1999 portant fixation <strong>des</strong> tarifs<br />
d’aliénation et d’occupation <strong>des</strong> terres domaniales de la République du Niger ;<br />
e) La sécurisation <strong>des</strong> populations quant à l’intégrité de leurs biens ; notamment<br />
l’indemnisation juste et préalable <strong>des</strong> propriétaires fonciers et <strong>des</strong> exploitants sans<br />
terre ; ainsi que la prise en charge <strong>des</strong> populations exerçant <strong>des</strong> activités non<br />
agricoles, pastorales ou commerciales en particulier.<br />
18
f) La rentabilisation <strong>des</strong> effets induits <strong>des</strong> déplacements <strong>des</strong> populations par la mise en<br />
marche d’un schéma d’Aménagement du territoire de la zone du barrage.<br />
g) La mise en œuvre d’un programme d’assistance judiciaire au profit <strong>des</strong> populations<br />
expropriées.<br />
h) Prendre en compte les dispositions réglementaires de la Loi n° 2004-040 du 8 juin<br />
2004 portant régime forestier au Niger <strong>pour</strong> la compensation <strong>des</strong> ressources<br />
forestières, en faisant la distinction <strong>des</strong> ressources forestières privées, communautaires<br />
et publiques ;<br />
i) Tenir compte <strong>des</strong> mesures compensatoires envisagées dans le cadre du programme de<br />
déboisement de l’assiette du réservoir du futur barrage de Kandadji au profit <strong>des</strong><br />
communautés riveraines <strong>pour</strong> atténuer les impacts environnementaux du déplacement.<br />
j) Formaliser un inventaire exhaustif <strong>des</strong> arbres fruitiers et forestiers dans la zone<br />
d’intervention du programme Kandadji en spécifiant les boisements privés, les<br />
boisements communautaires et les formations naturelles <strong>des</strong> domaines non classés ;<br />
k) La définition du contenu de l’assistance technique aux populations dans le cadre de<br />
leur réinstallation sur leurs nouveaux sites.<br />
REMERCIEMENTS<br />
1) A l’endroit <strong>des</strong> autorités administratives et coutumières de Tillabéri<br />
Les participants de l’<strong>atelier</strong> d’<strong>harmonisation</strong> et rapprochement <strong>des</strong> <strong>normes</strong><br />
d’évaluation <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le cadre du programme Kandadji, tenu à<br />
Tillabéri du 27 au 29 juillet 2011, remercient les autorités administratives et<br />
coutumières de la région de Tillabéri <strong>pour</strong> leur marque d’attention et les facilités<br />
accordées <strong>pour</strong> la bonne tenue de l’<strong>atelier</strong>.<br />
2) A l’endroit <strong>des</strong> partenaires techniques et financiers<br />
Les participants de l’<strong>atelier</strong> remercient le GWI, IIED, HCAVN et l’UICN, <strong>pour</strong><br />
l’appui financier et matériel ayant permis l’organisation de l’<strong>atelier</strong>.<br />
19
3) Liste <strong>des</strong> participants<br />
20
4) Travaux commissions<br />
Commission N°1 : évaluation <strong>des</strong> terres<br />
1°) Bases de calculs <strong>pour</strong> perte de terre :<br />
- Terres de bas-fonds : compensation avec les terres aménagées (garantir au moins la même<br />
production, ). Est-ce la question de la pénibilité et <strong>des</strong> conditions favorables sont prises en<br />
compte ?<br />
- Les terres de bas-fonds : 0,065 ha terres aménagées <strong>pour</strong> 1 ha de terres dunaires<br />
- Les arbres de fruitiers : Production est-elle calculée en fonction du nombre d’arbres ou <strong>pour</strong><br />
chaque arbre ? Création de pépinières villageoises gérées par les groupmts féminins !<br />
2°) Bases de calculs <strong>pour</strong> compensation <strong>des</strong> bâtiments<br />
Prix au mètre carré suivant la nature et les éléments de construction du bâtiment.<br />
Base d’assise ? Les bâtis ?<br />
Restitution<br />
L’an deux mille et onze, le 28 juillet se sont tenus dans la salle de réunion de l’hôtel<br />
Girafe de Tillabéry, les travaux de la commission n°1 de l’<strong>atelier</strong> d’<strong>harmonisation</strong> et de<br />
rapprochement <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> et <strong>des</strong> <strong>normes</strong> d’évaluation <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> terres dans le<br />
cadre du programme kandadji.<br />
Ladite commission est composée de :<br />
MM. Gayakoye Sabi Abdourahamane : président<br />
Gado Oumarou : rapporteur<br />
Idrissa Diaouga<br />
Ismaril Tambo Moussa<br />
Abdou Nino<br />
El hadji Saminou<br />
Abdoulaye Seydou<br />
Garba Mahamane Kabirou<br />
Abdou Nouhou<br />
Hamidou Tourabi<br />
22
A l’issue <strong>des</strong> échanges et discussions point par point, la commission a maintenu les<br />
conclusions suivantes :<br />
1.<br />
Recenser les textes qui régissent l’évaluation du foncier au Niger<br />
A ce niveau, les textes suivants ont été identifiés :<br />
a) Ordonnance n°59 – 115 / PCN du 11 juillet 1959 portant fixation <strong>des</strong> tarifs<br />
d’aliénation et d’occupation <strong>des</strong> terres domaniales de la République du Niger (J.O.R.<br />
N du 15 août 1959 ratifiée par la loi n°2 – 59 – du 7 août 1959)<br />
b) Ordonnance portant loi <strong>des</strong> finances <strong>pour</strong> l’année 1975 (J.O.R.N du 10 octobre 1975)<br />
modifiant les tarifs d’aliénation et d’occupation domaniales <strong>des</strong> terres de la<br />
République du Niger tel que fixés par l’ordonnance n°59 – 115 du 11 juillet 1959.<br />
c) Ordonnance n°79 – 28 du 25 octobre 1979 portant fixation <strong>des</strong> tarifs d’aliénation et<br />
d’occupation domaniale de la république du Niger (J.O.R.N du 15 novembre 1979).<br />
d) Délibération n°9 de l’Assemblée Territoriale du Niger en matière domaniale, séance<br />
du 9 avril 1955 ( fixation <strong>des</strong> tarifs d’aliénation <strong>des</strong> terrains à usage commercial,<br />
industriel, ou d’habitation faisant parti d’un centre ou immatriculé dans un centre<br />
non lotis).<br />
e) Loi n°65 – 006 du 8 février 1965 déterminant l’administration <strong>des</strong> arrondissements et<br />
<strong>des</strong> communes, les règles d’aliénation et de gestion de leur domaine public et privé,<br />
ainsi que leurs ressources (J.O.R.N du 15 février 1965).<br />
f) Ordonnances n°99 – 50 du 22 novembre 1999 portant fixation <strong>des</strong> tarifs d’aliénation<br />
et d’occupation <strong>des</strong> terres domaniales dans la Ré publique du Niger.<br />
2.<br />
3.<br />
Identifier les principaux critères et paramètres permettant de fixer la valeur d’un<br />
terrain.<br />
A ce niveau, la commission a fait les propositions suivantes :<br />
- Statut de l’immeuble (terrain immatriculé, détention coutumière, détention<br />
précaire) ;<br />
- Situation géographique (zone urbaine, zone péri - urbaine, et zone rurale) ;<br />
- Degré de viabilité (proximité d’infrastructures ou de développement) ;<br />
- Destination du terrain, autrement dit son utilisation (commerce, habitation,<br />
champ de culture etc.) ;<br />
- Evènements (politique, économique et social) ;<br />
- Caractéristiques physiques du terrain.<br />
Description <strong>des</strong> différents types de sols<br />
� Sols limono – sableuses : sols favorables à la culture <strong>des</strong> céréales, tubercules et<br />
maraîchers ;<br />
� Sols argileux : sols favorables à la culture de riz et du sorgho ;<br />
� Sols sableux : sols propices à la culture du mil et du niébé ;<br />
� Plus au nord se trouvent les steppes qui sont <strong>des</strong> terres plus propices à l’élevage.<br />
23
4.<br />
Les mo<strong>des</strong> d’évaluation <strong>des</strong> terres<br />
Ceci est fonction de l’utilisation faite de la terre, ainsi les membres de la commission<br />
ont beaucoup échangé sur l’expropriation <strong>des</strong> terres dunaires et <strong>des</strong> terres aménagées. Il<br />
ya <strong>des</strong> textes en la matière (loi n°2008 – 37 du 10 juillet 2008 modifiant et complétant la<br />
loi n°61 – 37 du 21 octobre 1961) qu’il faut appliquer.<br />
Dans le programme kandadji, en réalité on n’a l’impression que certains acteurs<br />
veulent s’enrichir à travers le projet d’indemnisation sur le dos de l’Etat ; or il ne s’agit<br />
qu’une juste indemnisation, autrement dit personne ne doit dépasser la valeur exacte de<br />
ses biens. Beaucoup de gens pensent que comme c’est l’Etat, il faut alourdir la valeur <strong>des</strong><br />
biens.<br />
Pour le mode d’évaluation <strong>des</strong> terres aménagées, on tient compte <strong>des</strong> paramètres<br />
suivants :<br />
5.<br />
� de la disponibilité de la ressource eau ;<br />
� <strong>des</strong> infrastructures d’exore et de distribution d’eau ;<br />
� Des infrastructures de grenage ;<br />
� Les fertilisants ;<br />
� L’encadrement <strong>des</strong> exploitants ;<br />
� Les pestici<strong>des</strong> (fongici<strong>des</strong>, insectici<strong>des</strong> et herbici<strong>des</strong>) ;<br />
� Existence d’organisations paysannes d’une structure collective de gestion;<br />
� Existence d’un niveau plus élevé de <strong>normes</strong> techniques de production ;<br />
� Disponibilité de semences améliorées.<br />
Pour le mode d’évaluation <strong>des</strong> terres non aménagées on distingue :<br />
� Les terres sablo – limoneuses : il y a l’irrigation, la disponibilité de la ressource<br />
eau sans garantie d’exore. Il ya un faible encadrement <strong>des</strong> exploitants et les<br />
techniques d’exploitation traditionnelle. L’utilisation <strong>des</strong> fertilisants n’est pas<br />
garantie, celle <strong>des</strong> pestici<strong>des</strong> et fertilisants ne se fait pas de façon conforme.<br />
L’organisation paysanne peut performante.<br />
� Les terres argileuses : c’est la riziculture traditionnelle, avec une exploitation à<br />
rendement aléatoire (sècheresses ou inondations).<br />
� Les terres sableuses (dunaires): on a une exploitation agricole entièrement<br />
soumise aux aléas climatiques et avec <strong>des</strong> sols appauvris.<br />
� Les steppes : ce sont <strong>des</strong> zones arbustives non arborées. Elles sont très peu<br />
propices à l’agriculture mais propices à l’élevage extensif.<br />
Proposition <strong>des</strong> champs <strong>des</strong> valeurs (coût/mètre carré)<br />
Il ya plusieurs critères qui entrent dans la détermination du coût du mètre<br />
carré. A titre indicatif selon l’expérience de certains membres de la commission, la<br />
valeur <strong>des</strong> terres à proximité du fleuve peuvent couter <strong>pour</strong> un quart d’hectare la<br />
24
somme de trois cent mille (300.000) de nos francs. Un autre cas de vente de champ a<br />
été effectué à cent soixante quinze mille (175000) de nos francs <strong>pour</strong> une superficie<br />
d’un hectare et demi environ. Les ventes se font de manière informelle et tiennent<br />
compte du statut de résident ou d’étranger de l’acheteur.<br />
Il ya aussi <strong>des</strong> propositions dans l’étude d’impact environnemental et social :<br />
<strong>pour</strong> les terres dites riches (terres de bas fond 600000f/ha et 500000f/ha).<br />
En tout état de cause, il y a une étude en cours, autant attendre ses<br />
conclusions.<br />
Commission N°2 : Evaluation <strong>des</strong> biens capitaux<br />
Recensement <strong>des</strong> textes régissant l’évaluation <strong>des</strong> biens au Niger<br />
- L’ordonnance n° 99 – 50 du 22 novembre 1999 portant fixation <strong>des</strong> tarifs d’aliénation<br />
et d’occupation <strong>des</strong> terres domaniales de la République du Niger.<br />
A côté de celle – ci, nous avons recensé <strong>des</strong> documents provenant du Ministre <strong>des</strong><br />
travaux publics et de l’urbanisme, tel que le barème <strong>des</strong> prix <strong>pour</strong> les constats de<br />
mise en valeur et les expertises ;<br />
L’ordonnance et le texte susvisés nous donnent les éléments d’information sur les<br />
prix <strong>des</strong> terrains en République du Niger ; ainsi que les constats de mise en valeur et<br />
les expertises. Toutefois il y a lieu de préciser que ces prix doivent être réactualisés.<br />
Définition <strong>des</strong> critères permettant de déterminer la valeur d’un bâtiment.<br />
Ces critères différent selon qu’on se trouve face à un bâtiment en banco ou en dur.<br />
Qu’en tout état de cause, il est important de préciser que selon la loi n° 61 – 37 du 24<br />
novembre 1961 réglementant l’expropriation <strong>pour</strong> cause d’utilité publique et<br />
l’occupation temporaire qui, en son article 13/ter que l’indemnisation est basée sur le<br />
remplacement dans les matériaux de qualité équivalente sans dépréciation.<br />
Ces critères s’analysent ainsi qu’il suit :<br />
- Bâtiments en banco<br />
• Plan général donnant la situation de l’ensemble du bâtiment dans le détail de sa<br />
configuration,<br />
• Déterminer la superficie du bâtiment ;<br />
• Multiplier le prix de référence au mètre carré<br />
• Bâtiment en dur<br />
• Plan du bâtiment<br />
• Appliquer au mètre le prix unitaire<br />
On obtient ainsi le prix du bâtiment à neuf et c’est cela qui fait l’objet<br />
25
Commission N°3 : Evaluation <strong>des</strong> plants et <strong>des</strong> arbres<br />
Les travaux en commission du groupe n°3 ont démarré par la définition de l’arbre, ses valeurs<br />
attributives et la présentation de certaines dispositions de la Loi n° 2004-040 du 8 juin 2004 portant<br />
régime forestier au Niger.<br />
1. Définitions<br />
Un arbre est une grande plante dont le tronc est fait de bois (on dit qu’il est ligneux) et dont les<br />
branches ne se déploient qu’à partir d’une certaine hauteur (la base du tronc est « nue ») (encarta<br />
,2009) ;<br />
La différence entre un arbre et un arbuste se fait au niveau de la taille : les arbustes sont plus petits.<br />
On parle généralement d’arbuste si la plante mesure moins de 6 ou 7 mètres, et d’arbre lorsqu’elle<br />
est plus grande.<br />
Cependant, il n’existe pas de critères très précis <strong>pour</strong> cette distinction : dans le langage courant, on<br />
appelle parfois arbuste un petit arbre ou arbre un grand arbuste !.<br />
La comptabilité environnementale est la science qui permet d’évaluer les valeurs attributives <strong>des</strong><br />
ressources naturelles dont les arbres. Les valeurs d’un arbre sont :<br />
� Les valeurs économiques qui résultent de la vente <strong>des</strong> produits et <strong>des</strong> sous produits de<br />
l’arbre ( fruits, feuilles, écorce, bois énergie, bois de service, bois d’œuvre, fourrage aérien,<br />
etc) ;<br />
� Les valeurs écologiques ( fixation du sol, brise vent, haie vives, paysage, régulation de la<br />
température et <strong>des</strong> pluies, habitats naturels, lutte contre l’érosion <strong>des</strong> sols séquestration du<br />
carbone, etc.) ;<br />
� Les valeurs agronomiques ( fertilisation du sol, protection <strong>des</strong> champs et <strong>des</strong> terres, etc.) ;<br />
� Les valeurs pharmacologiques et phytosanitaires (lutte contre les maladies humaines,<br />
animales et les phytopathologies) ;.<br />
2. Quelques dispositions de la Loi n° 2004-040 du 8 juin 2004 portant régime forestier au<br />
Niger<br />
Article 2 : Les ressources forestières constituent les richesses naturelles et, à ce titre, sont partie<br />
intégrante du patrimoine commun de la Nation. Chacun est tenu de respecter ce patrimoine national<br />
et de contribuer à sa conservation et à sa régénération.<br />
Article 3 : l’Etat est garant de la préservation <strong>des</strong> ressources forestières nationales en concertation<br />
avec les acteurs concernés par la gestion, l’utilisation et l’exploitation <strong>des</strong> forêts. Il est également<br />
responsable de la mise en valeur durable et équilibrée du patrimoine forestier conformément aux<br />
orientations de la politique forestière nationale.<br />
Article 15 : Le domaine forestier est composé <strong>des</strong> forêts domaniales de l’Etat et <strong>des</strong> collectivités<br />
territoriales ainsi que <strong>des</strong> forêts <strong>des</strong> privés.<br />
Article 16 : Toutes les forêts qui ne font pas l’objet d’appropriation privée sont <strong>des</strong> forêts<br />
domaniales. Les forêts domaniales comprennent :<br />
- le domaine forestier classé, composé <strong>des</strong> forêts classées ;<br />
- le domaine forestier protégé, composé <strong>des</strong> forêts non classées.<br />
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Article 25 : Les forêts privées sont les forêts légalement acquises par les personnes physiques ou<br />
morales de droit privé.<br />
Article 26 : L’acquisition <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> plantations par les privés se fait selon les moyens du droit<br />
écrit ou par voie coutumière.<br />
Article 27 : L’accession à la propriété de forêts domaniales par les particuliers se fait par voie de<br />
concession individuelle. Celle-ci donne lieu à inscription au dossier rural et à immatriculation au livre<br />
foncier.<br />
Il faut donc retenir qu’en fonction de son origine et de sa localisation, l’arbre est soit la propriété<br />
d’un privé, d’une communautaire, de l’Etat et/ou la collectivité.<br />
Pour atténuer l’impact de cette perte de végétation dans le réservoir du barrage, il est suggéré<br />
d’effectuer la récupération intégrale de la matière ligneuse dans le réservoir avant sa mise en eau.<br />
Ceci permettra de répondre au besoin en bois énergie <strong>des</strong> 38.000 personnes à déplacer, estimé à<br />
environ 3195 tonnes par an, en bois d’œuvre et de service <strong>pour</strong> les constructions et autres usages<br />
domestiques. Il est prévu également le repérage d’arbres-plus, la récolte de graines et leur<br />
entreposage <strong>pour</strong> une utilisation ultérieure sur les sites de réinstallation.<br />
C’est dans ce cadre que le P/KRESMIN a inscrit l’exploitation du potentiel ligneux du futur réservoir<br />
avant sa mise en eau et la mise en place de Structures Locales de Gestion (SLG) au niveau <strong>des</strong> villages<br />
administratifs <strong>des</strong> différents terroirs qui seront touchés <strong>pour</strong> bien gérer la ressource exploitée et<br />
accompagner la dynamique du processus du déplacement involontaire.<br />
Après lecture du mandat de la commission par le président, la commission a mis en place un bureau<br />
de séance composé de :<br />
-Président : Abdoulkarim Hamidou ; COFODEP/Tillaberi<br />
-<strong>Rapport</strong>eur : Kombi Arhidio Boubacar ; HCAVN<br />
Les travaux se sont déroulés à travers <strong>des</strong> débats enrichis autour <strong>des</strong> points suivants :<br />
� La définition de paramètres et critères de base d’évaluation <strong>des</strong> arbres par catégorie<br />
(arbres fruitiers, arbres forestiers)<br />
A ce niveau les paramètres et critères retenus par la commission sont :<br />
- Nombre d’arbre ,<br />
- l’espèce ,<br />
- L’âge,<br />
- Les soins sylvicoles,<br />
- Les usages,<br />
- Les valeurs agronomiques et écologiques.<br />
� La proposition <strong>des</strong> valeurs rapprochés consensuelles par types d’arbres ;<br />
Pour ce point, la commission suggère de tenir compte de la catégorisation suivante :<br />
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- boisements privés (plantations artificielles et agroforestiers), boisements communautaires<br />
et formations naturelles;<br />
- Arbres fruitiers ou forestiers .<br />
� Proposer <strong>des</strong> champs <strong>des</strong> valeurs (coût/pieds par type d’arbres) ;<br />
La commission tient a rappelée que cette estimation n’a pas la prétention de faire une comptabilité<br />
environnementale <strong>des</strong> arbres mais plutôt de proposer <strong>des</strong> champs <strong>des</strong> valeurs indicatives <strong>pour</strong> les<br />
compensations.<br />
Pour chaque espèce ci-<strong>des</strong>sous indiquée, Les champs <strong>des</strong> valeurs ont été estimés en tenant compte<br />
de la valeur monétaire <strong>des</strong> usages essentiels <strong>des</strong> arbres ( valeur monétaire <strong>des</strong> fruits, <strong>des</strong> feuilles et<br />
du bois de service <strong>pour</strong> certaines espèces).<br />
Le tableau ci-joint donne les valeurs indicatives suivantes :<br />
Arbres<br />
Coût<br />
d’un<br />
jeune<br />
plant<br />
Nombre<br />
d’années<br />
non<br />
productives<br />
Production<br />
Moyenne<br />
Récoltée<br />
par an<br />
28<br />
Prix<br />
moyen<br />
d’un kg<br />
vendu<br />
sur le<br />
marché<br />
(FCFA)<br />
Coût<br />
moyen<br />
par pied<br />
d’arbre<br />
(FCFA)<br />
Valeurs de<br />
compensation<br />
( y compris le<br />
coût de trois<br />
jeunes plants)<br />
Manguiers greffés 1 000 3 200 750 150 000 153 000<br />
Manguiers non<br />
greffés<br />
600 5 500 300 150 000 151 800<br />
Tamarinier 250 10 100 500 50 000 50 750<br />
Baobab 250 10 50 600 30 000 30 750<br />
Jujubier naturel 250 6 500 200 100 000 100 750<br />
Jujubier amélioré 750 2 150 1 000 150 000 152 250<br />
Karité 250 10 200 500 100 000 100 750<br />
Détarium ( Fantou) 250 9 150 500 75 000 75 750<br />
Balanites ( Garbey) 250 6 500 200 100 000 100 750<br />
Raisin sauvage<br />
(Falounfa)<br />
300 5 20 500 10 000 10 900<br />
Nere 250 15 200 500 100 000 100 750<br />
Sclerocarya birea<br />
(Diney)<br />
250 6 100 300 30 000 30 750<br />
Ronier 250 14 200 500 100 000 100 750<br />
Palmier Doum 250 19 150 500 75 000 75 750<br />
Palmier dattier 1 000 10 250 750 187 500 190 500<br />
Citronnier 500 5 150 400 60 000 61 500<br />
Goyavier naturel 250 3 150 500 75 000 75 750<br />
Goyavier greffé 750 3 200 500 100 000 102 250<br />
Oranger 750 5 250 750 187 500 189 750<br />
Papayer 1 000 2 100 750 75 000 78 000
Figiuer 250 5 100 400 40 000 40 750<br />
Fromager 250 6 100 400 40 000 40 750<br />
Acacia albida (Gao) 250 9 150 150 22 500 23 250<br />
Acacia seyal 250 5 100 100 10 000 10 750<br />
Acacia nilotica 250 4 100 150 15 000 15 750<br />
Acacia scorpioi<strong>des</strong> 250 7 100 100 10 000 10 750<br />
Acacia senegal 250 4 20 900 18 000 18 750<br />
(gomme)<br />
Moringa (feuilles) 250 2 20 400 8 000 8 750<br />
Acajou 250 5 300 750 225 000 225 750<br />
Hene 250 3 50 500 25 000 25 750<br />
Eucalyptus ( bois<br />
de service)<br />
250 4 10 2 500 25 000 25 750<br />
Neem( bois de<br />
service)<br />
250 4 10 1 500 15 000 15 750<br />
Prosopis ( bois<br />
énergie)<br />
250 3 10 2 000 20 000 20 750<br />
Pomme de canal 1 000 3 10 1 000 10 000 13 000<br />
Grenaldinier 1 000 3 20 1 000 20 000 23 000<br />
Kapokier<br />
(bantangna)<br />
250 4 100 500 50 000 50 750<br />
Bossia (Anzagna) 250 5 100 200 20 000 20 750<br />
Leptadenia hastata 1 000 2 50 250 12 500 15 500<br />
Leptadenia<br />
pyrotechnica<br />
Remarques :<br />
1 000 2 30 250 7 500 10 500<br />
� Les arbres fruitiers à champs de valeurs les plus élevés dans l’ordre chronologique sont :<br />
l’Acajou, le palmier dattier, l’oranger, le manguier greffé, le jujubier amélioré et le<br />
manguier ordinaire ;<br />
� Les arbres fruitiers à champs de valeurs les plus bas dans l’ordre chronologique sont : la<br />
Pomme de canal, le grenaldinier ;<br />
� Les espèces exotiques telles que l’Eucalyptus et le Neem ont <strong>des</strong> champs de valeurs faibles<br />
par rapport aux espèces locales ;<br />
� Les champs de valeurs <strong>des</strong> bois de service sont faibles par rapport aux espèces alimentaires.<br />
Membres de la commission n°3 :<br />
- Kombi Arhidio Boubacar ; HCAVN.<br />
- Oumarou Garba ;<br />
- Abdoulkarimou Hamadou ;COFODEP/Tillaberi.<br />
- Elhadji Yacouba Albachir ; Chef de canton d’Ayorou ;<br />
- Abdoulaye Bambou ;Membre comité P-KRESMIN<br />
- Rhali Abdourahamane ; Membre comité P-KRESMIN<br />
- Djibril Diallo ;<br />
- Moussa Asoumane ;UICN/Niger.<br />
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