LA BÉQUILLE 2011 - Moto Club Tous Vents
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Par Alexandre Coppey<br />
La porte de la Tour des Sorciers s’ouvrit et le troubadour<br />
pénétra dans la cité médiévale de Sion. Les<br />
remparts de la ville, empêchant tout courant d’air,<br />
créaient une puanteur indescriptible. Les rues pavées<br />
étaient très étroites et garnies de nombreuses<br />
échoppes, où certains paysans, partis de leur village<br />
tôt le matin, tentaient de vendre leurs produits. A certains<br />
coins de rue, des mendiants vous attrapaient le<br />
bras en vous montrant leurs visages mutilés. Il y avait<br />
du monde et beaucoup d’animation, le troubadour<br />
jugea, aux abords de la place de la Planta, qu’il était<br />
temps de tenter sa chance :<br />
« Oyez, oyez, gentes dames et gents messieurs » dit-il<br />
de sa voix la plus forte.<br />
Les habitants de Sion, naïfs et croyants, comme tout<br />
homme du Moyen Age, étaient friands des histoires<br />
fantastiques que rapportaient les étrangers. Bientôt,<br />
le troubadour fut entouré d’un immense troupeau<br />
tout prompt à écouter sa chanson.<br />
« L’histoire que je vous racontasse l’année dernière<br />
n’est point captivante par rapport à celle que je vous<br />
conterai tout à l’heure ! Mon histoire, dis-je, se passe<br />
non loin d’ici, dans le royaume d’Uvriasse. Nous allons<br />
remonter dans des temps si anciens que les<br />
dragons existassent et volassent gaiement au-dessus<br />
de la plaine du Rhône. Ils dérangeaient fort les habitants<br />
environnants. Non pas à cause du feu qui sortait<br />
de leur bouche, ce dernier assurait une chaleur<br />
clémente à la région, mais à cause de leur haleine<br />
fétide, car en ce temps-là, les dragons n’avaient pas<br />
l’habitude de se brosser les dents.<br />
En cette année du Seigneur 0210, le roi sanguinaire<br />
Louis I er Pinnetôt régnait toujours sur ses terres,<br />
Robin des bois de Finges, un amoureux d’écologie, lui<br />
posasse certaines fois quelques problèmes. Le prince<br />
des voleurs tentait de se plaindre de la poussière, hélas<br />
pour lui, l’arrosage fait à base de pisse de dragon<br />
marchait fort bien. Mais ce n’est pas l’objet de mon<br />
propos.<br />
Le roi Louis I er Pinnetôt qui avait sous son joug tout<br />
le royaume MCTViste, était tout de même un fin diplomate<br />
car il devait concilier les intérêts des cavaliers<br />
de Terre goudronnée et ceux de Terre sale. Les<br />
premiers aimaient la ballade par beau temps et les<br />
mardis noirs endiablés. Les seconds, les chevaliers<br />
de Terre sale, étaient plus affutés et intrépides, quoi<br />
qu’autant alcooliques. Ils faisaient partie du Duché<br />
DES NOUVELLES DES CROSSMEN N<br />
Les aventures<br />
merveilleuses des<br />
Cavaliers de Terre sale<br />
Martignoparletrôgnoni, dirigé par le duc du même<br />
nom. Ce duc était fort apprécié pour son travail,<br />
même s’il avait parfois tendance à abuser de la longueur<br />
de sa prose. Il avait accompli une grande besogne<br />
en cette année du Seigneur 0210, le fait le plus<br />
marquant étant l’achat d’un nouveau mulet pour<br />
entretenir la piste d’entraînement de ses chevaliers.<br />
L’ancien mulet devait finir à la casse puisqu’il n’arrêtait<br />
pas d’uriner son huile à travers bois et à travers<br />
champs. Le duc était fort satisfait de son achat et ses<br />
sujets l’appréciaient d’autant plus.<br />
Un jour, le calme et la sérénité du royaume<br />
MCTViste furent troublés par le réveil en sursaut du<br />
cher adoré roi Louis Ier du même<br />
son travail,<br />
r de la lon-<br />
Pinnetôt qui cria à son valet<br />
de chambre :<br />
– Je fis un cauchemar de la plus sale espèce. C’est sans<br />
doute le Malin qui tente quelques malignes actions<br />
pour reprendre le contrôle de mon royaume. Je rêvais<br />
que mon trésor avait disparu ! J’avais envoyé<br />
Un cavalier de terre sale<br />
après l’entrainement<br />
hivernal.<br />
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