Colis lourds : - NPI
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ience accumulée lors d’opérations précédentes<br />
fort précieuse! il est en tout cas toujours<br />
spectaculaire de se trouver, soit sur un automoteur<br />
qui s’enfonce «d’un seul coup» d’un ou<br />
deux mètres en recevant sa cargaison, soit sur<br />
une barge roulière recevant un énorme colis<br />
chargé sur une remorque multi-essieux qui y<br />
rentre comme le ferait un énorme piston dans<br />
un cylindre.<br />
En matière d’acheminement de colis exceptionnels,<br />
le transport fluvial a pour lui une<br />
capacité d’acheminement, en volume comme<br />
en poids, très supérieure à celle des autres<br />
modes. il permet un transport en site propre<br />
qui ne crée aucune gêne pour les riverains<br />
et ne requiert que fort peu de démarches<br />
administratives préalables, avec un temps de<br />
parcours maîtrisé et souvent bien plus court<br />
que celui offert par les autres modes. La voie<br />
d’eau offre par ailleurs une grande sécurité de<br />
transport pour les personnes et pour l’environnement.<br />
La cFT s’est spécialisée dans ce type d’opérations<br />
et dispose d’un département «colis<br />
exceptionnels» et d’un bureau d’études qui<br />
prennent en charge les différents paramètres<br />
évoqués ci-dessus. Cela lui a permis d’apporter<br />
une sécurité absolue aux transports effectués<br />
depuis plusieurs années pour des clients<br />
tels qu’Arianespace ou Areva. Dernier investissement<br />
en date, le «Porthos», un automoteur<br />
spécialisé de 38,50 m, a été remis en service<br />
fin 2008, pour le compte d’EDF-SETRAL, avec<br />
pour mission de transporter des colis <strong>lourds</strong> sur<br />
l’ensemble du réseau Freycinet, évitant autant<br />
de transports routiers encombrants. n<br />
Doc. CFT<br />
Le paradoxe de l’éolien<br />
Certains contre-exemples récents ne doivent pas cacher la réalité:<br />
les transports d’éléments d’éolienne, colis exceptionnels par excellence,<br />
ne se font que rarement par la voie d’eau. Le fabricant allemand<br />
Repower a accepté de nous donner ses raisons.<br />
A<br />
vec 332 éoliennes installées en 2007 et<br />
plus de 450 en 2008, Repower est l’un<br />
des plus grands constructeurs d’éoliennes en<br />
Europe, actif en Europe de l’Ouest mais aussi<br />
en Amérique du Nord, en Chine et en Australie.<br />
C’est dire si la logistique, qui représente<br />
en moyenne 10 à 15% du prix d’une éolienne,<br />
est une question importante pour le constructeur.<br />
Pour 90% de son activité, Repower est<br />
lui-même responsable du transport des pièces<br />
les plus importantes et de l’installation des<br />
éoliennes.<br />
Entre l’élément de fondation, les tronçons du<br />
mât, la nacelle, le moyeu, les pales et divers<br />
équipements, chaque expédition d’éolienne<br />
ne comporte pas moins de 11 colis surdimensionnés.<br />
Tous bien sûr proviennent de sites<br />
différents: les pales du Danemark ou de Bremerhaven,<br />
le moyeu de la région de Hambourg<br />
ou de Berlin, le mât de Brême… avec à la clé<br />
une logistique particulièrement complexe.<br />
Repower fait appel à des logisticiens globaux<br />
pour la grande exportation, mais organise ses<br />
transports en Europe en faisant appel à des<br />
transporteurs spécialisés.<br />
En fonction de l’endroit où se trouve l’installation,<br />
le transport est divisé en tronçons<br />
confiés chacun à un opérateur local: transport<br />
terrestre de l’usine au port de mer, transport<br />
maritime, transport terrestre final. Le transport<br />
d’une éolienne jusqu’en région parisienne se<br />
fera en revanche exclusivement par la route.<br />
Celle-ci est en effet à l’heure actuelle le mode<br />
de transport privilégié de Repower. «nous utilisons<br />
la route à chaque fois que cela est économiquement<br />
possible. Son grand avantage<br />
est d’éviter les ruptures de charge, qui concentrent<br />
les risques pour la marchandise», indique<br />
Till Ehlers, responsable «project logistics».<br />
Le transport fluvial n’est ainsi que rarement<br />
utilisé. Cela a été le cas pour l’expédition d’éoliennes<br />
en Roumanie par exemple, où la descente<br />
du Danube se révélait bien moins chère<br />
que de contourner toute l’Europe occidentale<br />
avec un navire maritime. Mais pour Repower,<br />
paradoxalement, les bateaux fluviaux sont à la<br />
fois trop grands et trop petits. Trop grands,<br />
parce qu’affréter un bateau revient bien plus<br />
cher que d’affréter un ensemble routier spécialisé.<br />
Trop petits, parce que la dimension<br />
des colis (50 m de longueur pour les pales)<br />
ne permet pas d’en charger plusieurs dans<br />
une même cale ou de les superposer. «cela<br />
nécessite d’affréter un grand nombre d’unités<br />
en même temps, ce qui complique la logistique<br />
et la rend trop chère», déclare T. Ehlers.<br />
Chargement maritime de tronçons d’éolienne.<br />
Pour autant, la voie d’eau pourrait voir son<br />
utilisation se développer avec l’augmentation<br />
de la taille des éoliennes. «Les composants<br />
sont de plus en plus grands et <strong>lourds</strong>, notamment<br />
ceux destinés aux éoliennes off-shore.<br />
Aujourd’hui, un tronçon de mât, placé sur un<br />
châssis spécialisé, mesure déjà 45 m au total,<br />
pour 4,3 m de diamètre. Demain, ces colis ne<br />
pourront plus traverser les ronds-points ou passer<br />
sous les ponts. nous serons obligés de faire<br />
appel à la voie d’eau», conclut-il. N. S. n<br />
Dossier<br />
Janvier 2009 • Navigation Ports & Industries 15<br />
Photo Ralf grömminger/Doc. Repower