Colis lourds : - NPI

Un convoi poussé de la DBR/Deutsche Binnenreederei
transporte un élément de l’Airbus A 380 à Hambourg où
il sera transbordé pour Bordeaux.
mentation a été de 25%. Pour notre ligne régulière
(ELS), nous utilisons deux convois poussés
qui desservent les ports de l’Elbe, Hambourg,
mais aussi Rotterdam et Anvers, ainsi que les
terminaux intérieurs de Braunschweig, Minden
ou Francfort-sur-l’Oder, par exemple. Malgré
la crise économique, la demande pour ce type
de transport est en constante augmentation.
La ligne régulière est d’ores et déjà totalement
justifiée – elle est dans la continuité des trafics
spot que nous assurions auparavant – de par
les besoins de l’industrie».
La Behala/Berliner Hafen und Lager GmbH,
l’autorité portuaire berlinoise, développe
quant à elle un projet de logistique urbaine
de colis lourds fondée sur la navigation fluviale,
subventionné par le ministère fédéral
de l’Economie. il s’agit de lutter contre l’encombrement
du réseau routier de la capitale
allemande par les convois exceptionnels. Par
ailleurs, s’agissant de pièces de plus en plus
lourdes, les ponts de Berlin ne sont souvent
plus en mesure de supporter le passage de
telles charges. Ainsi, le Berliner Westhafen se
transformera-t-il en hub à colis lourds. Ceuxci
seront transportés, depuis tous les sites de
production régionaux, sur une navette Ro-Ro
jusqu’au port Ouest de la métropole allemande
pour y être ensuite chargés à bord d’unités
fluviales traditionnelles, grâce à un pont-portique
d’une force de levage de 800 t, qui les
convoieront ensuite jusqu’aux ports maritimes
ou aux autres terminaux intérieurs allemands.
Ce projet nécessite la construction de rampes
Ro-Ro près des sites de production, l’élargissement
de la rampe du Westhafen et l’augmentation
de la force de levage du portique,
ainsi que la construction d’une navette Ro-Ro
spécialisée. Certains éléments de ce projet
ont déjà été réalisés en 2008 (construction
de rampes Ro-Ro sur les sites de production)
et l’année 2009 devrait voir se poursuivre sa
concrétisation. Ch. P. n
Doc. DBR
H&S Container Line
Quand colis lourds et conteneurs
s’associent
Filiale d’IFB/Inter Ferry Boats, Haeger & Schmidt opère des lignes
conteneurisées régulières sur le Rhin, dont la «Blue Arrow Line» entre
Strasbourg et Birsfelden (Suisse). Des colis lourds peuvent y être chargés
en même temps que des conteneurs.
La
«Blue Arrow Line» est une ligne
régulière à deux rotations hebdomadaires.
4 convois poussés de 5 500 t assurent
le transport de 60 000 EVP sur base annuelle,
à raison de 365 à 380 EVP par convoi. Mais
au-delà des boîtes, Haeger & Schmidt met
également sa capacité de chargement à la
disposition des chargeurs souhaitant faire
convoyer des colis lourds ou encombrants.
Pour l’industrie régionale – Alsace, Bade-
Wurtemberg et Suisse du Nord -, cette offre
logistique représente un avantage de par
son prix, mais elle est encore insuffisamment
connue des transitaires et commissionnaires
de transport.
Toni Nicolay, directeur de H&S container Line
Ottmarsheim, précise qu’«il s’agit d’un mode
de transport qui n’est pas encore entré dans
les mœurs. Un colis encombrant qui constitue
une charge unique doit déjà être amené au
port, par la route le plus souvent: comme il faut
demander des autorisations, le transitaire ne va
pas songer au fluvial et à son prix attractif, il
se contentera de la route. nous déplorons la
facilité avec laquelle sont délivrées les autorisations
administratives pour le transport routier,
sans tenir aucunement compte des alternatives
possibles, fluviale ou ferroviaire».
DU TRANSPoRT SUR MESURE
H&S est en mesure de transporter tout colis
encombrant de 60 à 90 t sur les barges de
ses convois poussés jusqu’aux ports maritimes
d’Anvers ou de Rotterdam. La plupart
des portiques à conteneurs dispose d’une
force de levage de 60 t, voire de 90 t pour
les plus performants, et permet ainsi le transbordement
de ces colis. H&S a ainsi dernièrement
chargé un engin de chantier caterpillar
à Anvers à bord d’une barge à destination de
Bâle. L’engin a pris la place de 16 EVP. il n’y
a pas de contrainte de ballastage supplémentaire
sur le Rhin, mais sur sa partie canalisée à
partir de Strasbourg, il faut tenir compte de la
hauteur des ponts. T. Nicolay ajoute: «Tout le
monde ne peut pas transporter des colis lourd.
On ne peut pas les traiter comme des céréales.
Il s’agit de maîtriser une chaîne logistique
multimodale dont tous les maillons ne sont pas
performants».
Jean Faber, directeur général de H&S Ottmarsheim,
précise quant à lui: «nous sommes
des anciens bateliers, nous avons nous-même
navigué, nous connaissons le métier et sommes
à même de choisir le meilleur bateau.
L’équipage doit être suffisamment formé pour
calculer le centre de gravité du colis et y adapter
le reste du chargement».
Selon ce dernier, le réseau Freycinet est parfaitement
exploitable pour le transport des
colis lourds. Le problème réside dans la rupture
de charge entre la route et la voie navigable.
Ainsi, au Creusot, au bord du canal du
Centre, les infrastructures de transbordement
n’existent plus. Par contre, on peut aisément
transporter un colis lourd de Lyon à Berlin,
Vienne ou Bratislava sans rupture de charge
grâce au réseau Freycinet. H&S container
Line fait appel pour cela aux bateliers de la
coopérative navisco 2000, qui sont des mariniers
confirmés connaissant parfaitement leur
métier. En 2008, 4 colis encombrants ont pu
être ainsi transportés à la très grande satisfaction
des clients. Mais cette alternative est malheureusement
peu connue des chargeurs.
www.hs-containerline.com
Dossier
Ch. P. n
Janvier 2009 • Navigation Ports & Industries 17