Colis lourds : - NPI

Strasbourg :
une politique portuaire renouvelée
L’année 2008 aura été difficile pour le port de Strasbourg, dont
le trafic fluvial affiche une baisse de 5%. Le développement de la
fonction multimodale du port n’en paraît que plus pertinente, alors que
la pression urbaine met une nouvelle fois en question la vocation de
certaines de ses emprises.
L’
évolution des trafics du PAS sera
détaillée dans un tour d’horizon fluvial
à paraître dans notre prochain numéro.
A eux seuls cependant, les chiffres du trafic
conteneur révèlent un nouvel état de fait: son
dynamisme, la place strasbourgeoise le doit
désormais au fer. Ce mode est à l’origine de la
croissance de l’activité conteneurisée, de près
de 10%, alors que les lignes fluviales s’affichent
en baisse (-6,3%).
La tendance devrait se poursuivre en 2009,
alors que la phase ii du Grenelle de l’environnement
prévoit le transfert de la propriété
des voies ferrées portuaires au Port. La soulte
négociée avec RFF devrait permettre de réaliser
des investissement de sécurité et de
rénovation de l’infrastructure. Mais surtout, le
transfert permettra au Port de recomposer son
réseau ferroviaire pour l’adapter aux besoins
de ses clients, en dégageant au passage certaines
emprises foncières.
Le développement à venir des trafics, l’établissement
public compte plus sur les nouveaux
opérateurs ferroviaires pour le réaliser. De fait,
une des premières actions du Port consistera
dans le lancement d’un appel d’offre concernant
la régulation du réseau, aujourd’hui aux
mains de la SncF qui se trouve donc en position
de juge et partie. Des réflexions ont également
été engagées avec la direction régionale
de l’Equipement quant à la mise en place
d’un opérateur de proximité. Dans ce domaine
cependant, seule une phase de test permettra
réellement d’évaluer le marché.
UN oPéRATEUR PRIVé
PoUR LAUTERBoURg
Plusieurs opérations de restructuration entamées
en 2008 devraient par ailleurs permettre
au PAS de dégager des capacités foncières
nouvelles à proximité de l’agglomération. Aux
démolitions des anciennes Forges de Strasbourg
(10 ha) et de l’ancienne centrale thermique
(5 ha) vient s’ajouter l’acquisition d’un
terrain de 8,5 ha au port Sud. D’autres possibilités
se font jour à Marckolsheim. Mais la plus
grande opération domaniale concerne bien
sûr la zone de Lauterbourg, dont une première
tranche de 23 ha devrait être livrée aux pelleteuses
au mois de juin prochain. «Toutes ces
opérations vont nous permettre d’offrir de nouvelles
opportunités aux entreprises», insistait
dernièrement la présidente du PAS, Catherine
Trautmann, lors de la traditionnelle cérémonie
des vœux.
De nouvelles opportunités qui devraient être
proposées dans un cadre renouvelé. il est
ainsi certain désormais que l’exploitation du
futur terminal à conteneurs de Lauterbourg
sera confiée à un opérateur privé. «Pour des
activités ayant acquis une maturité, le port n’a
pas vocation à en être l’opérateur», confirme le
directeur général du Port, Jean-Louis Jérôme.
Un principe qui pourrait également s’appliquer
à de nouvelles activités touristiques. Par
ailleurs, l’établissement public réfléchit pour
ses nouvelles amodiations à la mise en place,
sur le même modèle que ce qui se pratique
déjà au Port autonome de Paris, de redevances
inversement proportionnelles à l’utilisation du
transport fluvial.
Reste l’épineux problème de ce que la présidente
appelle «un conflit d’usages entre la
volonté urbaine d’une liaison Est-Ouest et la
nécessité pour le port d’une liaison nord-Sud».
C. Trautmann souhaite une révision du schéma
directeur des implantations sur Strasbourg,
quand J.-L. Jérôme parle d’une «incompréhension
entre les deux fonctions urbaine et portuaire».
En attendant, la zone centrale du port
peine à trouver une identité. N. S. n
Bruxelles
Des palettes
sur le canal
Logistique fluviale
Un terrain de 15 000 m2 , situé quai
de Heembeek à Bruxelles, a été attribué
après appel d’offres par le Port de la Région
capitale à la société Lemaire, spécialisée dans
la construction et la location de matériel
de chantier. Celle-ci compte y développer
un trafic fluvial palettisé de matériaux
de construction, destinés au marché local.
Une partie du site sera vouée au stockage
de terres de chantier à évacuer. L’entreprise
devrait également y édifier un magasin
de matériaux de construction ouvert
au public.
Le transport de palettes avait déjà fait l’objet
de tests dans la région bruxelloise
à l’automne dernier. Par cette décision,
le Port de Bruxelles s’engage désormais
dans le concret. Lemaire compte en effet
développer des rotations régulières de
pousseurs et de barges entre la capitale
belge, Charleroi, Liège et Anvers pour y
évacuer les terres de chantier et acheminer
les matériaux de construction entre les
différents sites. Le trafic est estimé au départ
à 185 000 t sur base annuelle et devrait
atteindre 300 000 t une fois le rythme
de croisière atteint. La concession a été
accordée pour une durée de 40 ans.
Lemaire devrait investir 2,5 Mio €
dans un premier temps puis 3,5 Mio €
supplémentaires. Grâce à cette possibilité
de développement et d’investissement,
l’entreprise créera 75 emplois nouveaux.
La société dispose déjà de deux implantations
bord à eau, à Vilvorde et Leeuw-Saint-Pierre.
Le nouveau site bénéficie d’un emplacement
stratégique sur la même voie, à mi-chemin
des deux autres.
Janvier 2009 • Navigation Ports & Industries 7
Doc. Port de Bruxelles