Colis lourds : - NPI
Colis lourds : - NPI
Colis lourds : - NPI
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Dossier<br />
Le client partenaire<br />
De par son expérience pluridisciplinaire, le commissionnaire de transport<br />
est bien souvent une pièce maîtresse de la logistique des colis <strong>lourds</strong>. <strong>NPI</strong><br />
a rencontré Guy Taquard et Jean-François Chantreau, en charge notamment<br />
de la logistique lourde d’Alstom.<br />
G<br />
uy Taquard, ancien responsable des<br />
transports à l’exportation d’Alstom,<br />
organise aujourd’hui les envois du groupe au<br />
travers de sa propre entreprise de commission<br />
de transport, Logistique Express International.<br />
Dernière grosse opération en date, l’organisation<br />
à l’automne 2008 de l’expédition de<br />
3 200 t de matériels destinés à la centrale<br />
nucléaire d’Oskarshamn, en Suède. «Un navire<br />
Ro-Ro avait été affrété pendant un mois et<br />
demi pour cette opération. 3 rotations étaient<br />
planifiées entre Anvers et la Suède; il s’agissait<br />
à chaque fois d’organiser, en flux tendus, le préacheminement<br />
terrestre des composants». Le<br />
premier colis, un stator de 462 t, a été acheminé<br />
par rail depuis Belfort jusqu’au terminal à<br />
colis <strong>lourds</strong> du port de Strasbourg, où il a eu<br />
l’honneur d’inaugurer le nouvel équipement<br />
du portique du PAS.<br />
Le même type d’opération devrait se répéter<br />
cette année en direction du Mexique. De<br />
façon générale, le marché de l’énergie représente<br />
un formidable potentiel pour le colis<br />
lourd fluvial. «Entre la grande exportation et, au<br />
niveau national, les opérations de maintenance<br />
et le développement d’une nouvelle génération<br />
de centrales, il y a quinze ans de travail, si ce<br />
n’est plus», indique G. Taquard.<br />
Pour charger ses colis au port de Strasbourg et<br />
trouver des bateaux pour les transporter, LEI<br />
fait appel à Mondia (groupe Wincanton). L’activité<br />
«colis <strong>lourds</strong>» de cet opérateur a porté en<br />
2008 sur un volume de plus de 33 000 t, soit<br />
un colis de 140 t par jour. il s’agit pour l’essentiel<br />
de pièces produites par Alstom ou par<br />
l’usine GE de Belfort. De fait, la disponibilité<br />
du transport fluvial et les équipements du port<br />
de Strasbourg sont indispensables à l’industrie<br />
belfortaine. «ce schéma peut se trouver<br />
en concurrence avec les ports du Sud, mais<br />
à l’heure actuelle la densité des compagnies<br />
maritimes touchant les ports du nord et la fiabilité<br />
de ces derniers font aisément la différence.<br />
Sur le Grand Est, nous disposons aussi du port<br />
de Frouard, mais des problèmes d’itinéraire<br />
nous obligent à passer par Strasbourg pour<br />
les colis très <strong>lourds</strong>», confirme Jean-François<br />
Chantreau, responsable projets industriels<br />
chez Mondia.<br />
UN TRANSPoRT qUI N’A PAS DRoIT<br />
AU RISqUE<br />
La première contrainte du secteur est en effet<br />
liée aux autorisations de transport nécessaires<br />
aux convois exceptionnels routiers. «certains<br />
Au port de Strasbourg, chargement d’éléments à destination de la centrale nucléaire d’oskarshamn (Suède).<br />
transports ont beau être récurrents, l’ouverture<br />
d’un itinéraire à un transport exceptionnel n’est<br />
jamais acquise. L’obtention d’une autorisation<br />
prend du temps, alors que les délais accordés<br />
par les donneurs d’ordre sont de plus en plus<br />
courts», se plaint G. Taquard. La réglementation<br />
est aujourd’hui totalement différente d’un<br />
pays à l’autre en Europe. La Belgique et les<br />
Pays-Bas imposent là où c’est possible l’utilisation<br />
de la voie d’eau. En Allemagne, les<br />
convois routiers ocirculent obligatoirement<br />
de nuit sur autoroute, ce qui est interdit en<br />
France.<br />
Les opérations de manutention et d’arrimage<br />
constituent un autre volet important. Alors<br />
que les contrats de transport sont en général<br />
départ usine – FOB port d’embarquement<br />
maritime, quand ils ne couvrent pas l’ensemble<br />
du transport jusqu’à destination, «le premier<br />
risque du métier est que tout ne soit pas prévu.<br />
cela peut vite coûter des millions et mettre à<br />
mal une réputation», indique J.-F. Chantreau.<br />
Certains colis nécessitent que la cale du<br />
bateau soit équipée de tôles de répartition de<br />
charge et de poutrelles de renforcement. il est<br />
aussi important de bien étudier les plans des<br />
colis, qui sont tous différents, pour calculer le<br />
centre de gravité et opter pour les techniques<br />
d’élingage adaptées.<br />
«Le transport exceptionnel est un métier où<br />
le partenariat avec le client est important»,<br />
résume-t-il. En France, il a également un rôle<br />
prépondérant en matière d’assurance. «Le<br />
chargeur qui voudrait organiser son transport<br />
en direct devra multiplier les contacts et donc<br />
les risques», ajoute G. Taquard.<br />
Aujourd’hui pourtant, les opérateurs se retrouvent<br />
souvent face à des acheteurs plutôt que<br />
des techniciens. L’élément prix devient alors<br />
prépondérant – au détriment de la sécurité?<br />
«La différence de prix ne doit pas s’expliquer<br />
par des économies au niveau des procédures<br />
de chargement. Bien sûr, il y a toujours un<br />
danger, et les notes de calcul que nous établissons<br />
pour chacune des opérations d’un transport<br />
sont là pour en assurer la maîtrise – mais<br />
pour cela l’expérience est importante», note<br />
J.-F. Chantreau. Par ailleurs le secteur des<br />
colis <strong>lourds</strong> n’est pas exempt d’éthique: «nous<br />
nous sommes fixés une règle qui est, pour chaque<br />
tronçon d’un voyage, de faire intervenir les<br />
transporteurs locaux en priorité», assure ainsi<br />
G. Taquard. N. S. n<br />
20 Navigation Ports & Industries • Janvier 2009<br />
Doc LEI