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-vintardouze ftades. Enfin le troifieme fc nomme Lilybee. II fegardc
1'Afriquei fa fituarion eft commode pour pafler de U a ces Prpmontol*
res de Carthage, dont nous avons parle plus haut. II en eft flpignl de
mille ftades ou eimron, & tourne au couchant d'hiver,il fepare la m&
d'Afiique de celk de Sardai^e^^
P*&M — ^ o — ~ • |" Sur ce dernier cap eft la ville de meme nom, & dont les Romains
Lilybec.
A*ent le fi£ge. Elle eft bien fermee de murailles, & entouree d'un &£•
{6 profond que la mer remplit,& qu'on ne peut traverfer pouraller fur
le porc, fans beaucoup d'uiage & cPexperience, Les Romains aiant '6tabli
ieurs quartiers devant la ville de l'un & de 1'autre c6te, & aiant
fortifi^ Tefpace, qui etoit entre les deux camps, d'un fofle, d\m retranchement,
& aun mur, ils commencerent Tattaque par la tour la
plus prochq de la mer, & qui regardoit la mcr d'Afrique. (a) De
ALa_ JIQU-
,de m'eriger en Createur d\m monde: je le corn- Tortone en 1706. Le Gouverneur, qui etott Et
pofai dans mon imagination, inoitie Kirker, moi- pagnol, foutint bravement l*anaut, 8c fe fit tuer
tie Defcartes , comme on dit de Varillas , qu 'il a iur la breche du corps de fa place.
^crit moitie Roman & moitie Hiftoirej cet ou- Imilcon, apres avoir foutenu da/ers afiauts, dc
yrage cft demeure par les chemins., fort pres d'ar- defendu fes breches, fe retranche encore dans VlA»
river au gite. Ceft un compofe de vifions, dira- terieur de Ia yille , 8c s'y maintient fans pouvoir
t-on , d'accord; pouvons-nous donner autre cho- 6tre emporte. Ces fortcs^le defenfes fbnt tre^sie
que des vifions ? Tout eii mcomprehenfible# communes chez lcs Anciens.' Nos ancdtres les
tout eft inexplicable dans la nature , & nous-m&- ont imites', finon avec autant d liitelligence , du
mes qui en raifbnrions: ceux qui croient 1'incom- moins avec autaut de valeur; j'entcns ici par nos
prehenfibilite de toutes chofes ne fbnt peut-6tre (ahcetres les nations de toute Fifiiirope , & un e£»
pas les moins raifbnnables.
pace de trois fiecles entr^ellis & nous.
(a) De nofivemx ouvrages fttcceJant tokjotm $mx Nous coupons nos baftions lorfque Jes affiegeans
pretnierj.l Le fiege de LUybee eft lans contredit commencent de battre en breche le corps de la
je chef-oceuvre de Tart &c de la capacite Rornai- place: qui ne crpiroit, a voir une garniibn occune.
Tpus les autres doot THiiloire fait mention pee a ces fortes d'ouvrages , qu'elle vcut foutenir
,avant la premiere guerre Punique, meritent a pei- Paffaut, & cependarir c'e(t a quoi l'on penft l'e
,ne notre attention , ou fbnt peu dignes de remar- moins. Nos plus belles defcnies ne uotis ofrrenc
que. Dans celui de Lilybee le courage & rintelli- aucun exemple de Ces fortes d'acHons vigoureugence
paroiffent tout a decouyert, 8c le plus hajfs. llj
bile des deux Antagoniftes y rcc,oit une CQuronnp Les tours baftionnees du Marechal d? Vauban
digne du zele ayec lequel il defendit cette place: fbnt tres-bohnesij' Ynais julbu^i nous n'avons pas
JI e.{t plus grand homme que celui qui la lui vou- vu qu'aucun de ccux qui ont defendu Landau, en
Joit enjever , mais celui-ci n'elt pas moins digne ait fait le moindre ufage. Qn diroit qu'ellcs n'ont
des elogcs de la polterite, La portion du hazard, .ete faites que pour la montre.
qui eft prefque en tput la plus grofle a 3a guerre,
Un fiege , pour ^tre digne dc Padmiration des
eft ici reduite a. rien. Nous voions, dans ce fiege
experts , ou de leurs eloges , ne confifte pas dans
celebre, toutes les pratiques dont les Modernes ie
/ont honneur tres-fauflement, c^eft-a-dire, les
]a grande^ur des preparatifs, ni dans la duree: tout
tranchees & les grandes paralleles 5 les galleries fbu-
ceja ne ftgnine rien. Qn me demandera eh quoi
terraines , &c. & tout ce que nous pratiquons
donc je fais confifter le merite d'un iiege. Je re-
dans la defenfe , ou ce que nos peres ont pratique pondrai que c'eft en 1'habilete: deux antagoniftes
avec beaucoup plus d'intelligence & de valeurj ne peuvent-ils pas Stre deux hommes tres-bomes,
car
r
depuis plus d'un fiecle, nous n'avbns vu nfoui dcux manceuvres , Vun pourtant un peu moins
manoeuvre que Tautre ? Ils ne laifieront pas pour-
rler d'aucun auaut general 5>utenu au corps de tant que de Petre tous les deux , au jugement des
place , & une garnifbii qui aime mieux miile connoifleurs , qui ne verroht rien que de medio-
fois perir que* de fe renire , & qui eprouve les cre dans ce qu'ils feronf, fbit dans 1'attaque > ibit
plus affreufes miferes. Nous ne connoifSbns qu'un dans la defenfe. Cela n'emp^che'pas que le fiege
ieul ho ume de nos jours qui ait rempli fon de- ne tire en longueur, & n
yoir fur ce point dans toute fon etendue. Ce vh£-
^r^ene d'intre'pidite fcjrouve dans k defqnie de
r aille fbn train, parce que
l'im -fera un geme tres-mediocre , & 1'autre tout
a^fait lourd ^quj rattaquera tr^s-mal. Si celui-ci