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HISTOIRE DE^POLYBE, vint campcr. *(a) ** ^ loit ^ il ^ *"*? **^pfcfe qrfftlP6«toôur i jettcr ainfi iu miiieu de fes cimemi^jpâiant ni ville ailidP ce 19+ /a) JlfaUoit qttAmilcar fit twjji intrepik qteil fiioit, pour fijetter ainfi 4» miiiete defisennemU.^ fohht sexprime d'un faeon qai ftroit fbupc,onuer dkbord; quelque a&e draprudence heureufc dans la conduite d'Amilcar, ou quelque chofe qui en apprdcke extremement. On fent biec qu'fl vcut louer ce grand Capitaine de fa hardiefle a cntreprendre les chofes les plus difriciles, les plus embarafTantes dans Tejcecution, & qui femblent meme au deirus ctes fbrces humames. On fcnt bien, dis-je, & peafcej ma» le tprmc neimepatyh nullement propre a exprirner ce quij veutdiifc: il f cft m£me tout oppofe, 8c par-la irYen feut beaucoup- qu'ii le loue* En efrct fon entre- | prife femhjfe d'afcjord jufte au fens vecitable da tejrme, par I'a cbnfideration des fbrces de Barcas,'fr difproportionnees en nombre a ceiies dcs Romains, 8c queft-ce que ces Romains? Sont-ce des Barbaies, contre lefquejs le petit nombre fuffife pour Jes vaincre ? U s'en faut bien: car outre qu.MIs fbnt fupeVieurs en nombre aux Carthaginois, us Ie fbnt encore par Ja iituation des Iieux 6c du pofte qui tout parfeme de chicanes, peut-etre defendu par peu de monde, 8c cependant il y en a au-delade ce qu'Ueo.faut> 6c ceux contre lefquels Barcas va combattre iont les plus braves hommcs du mon* de, Jes mieux difcrpfines Sc les plus aguerris. Ce- U ferpit d'abprd croire par tant de dirBcaltes, que- Je terme dîntrepide dont notre Auteur fe- fert j «Tqnvient parfaitement au Genei alCarthaginois, 5c pourroit Ie faire pafler pour un homme qui s'expoie imprudemment, & > dans une guerre tres-dangereuie, • & meme tresfpUe. Car ceft ce qu'infinuent ces parolesde Po^d lybe, naiant ni viflaalliee, ni efperance d'auwnfieours. Encore une fois, ne diroit-on pas que 5 tcrme d'intrepide luified a merveille? A une dcnaie page de la L'on fe trouve tout etonne de voir un homme qui n'cntreprend rien que par dcs moicns & des meiures tresrfages, tres-prudentes & tresf puofbndcs, qui donnc toyt a cela, & rien a Ia fortune: iJ y a bien Join de ridee d'un Geheral intrepide 8c temeraire , a ceJJe d'un homme iage & concerte dans ies deileins. Je ne voudrois iamais me fervir du terme, d^ntrepide pour reprefenter un grand Capitaine, fans 1'accompagner d'un bon corrcMftif pour arreter l'imagination du Lccreur dans fa cout/jfe, & remn^cher dtaller trop loin: cat dc l'intrepidite. a la temerite, quoique Pune fbic moins vice-que Tautre, iln'y a qu'un tpur, dema* niwelle a, donner pour les joindre cnfemble. Ce tpur de. manivella ne gate rien-de la reputation ^' >u prudenc.e, & noi d'ua coup de temeiiterOudîaA trepidite. M. de k Rochefoocaut, dans fes maximes,defmit 1'mtrepidite fans aucune exceptiofi du coup de manivelle. U 1'appelJe une Wdiefle, une affuraace , une forte extfaordinaire
HVRBft 4fc d'a\zfcun fecourt. Malgre cela taillcs aux Romains, & deleur I ^fjm chacun tombe en admiration. 11 faut voir, dirpflt les experts, ilrr quoi cetteadmirationeil fondee. ]1 o6 ftut pas juger d'un Generai £ur 1'eVl* 'iifementij 4 raut examiner les nioiens ausil a choins pour vaincre. Si l'on ne remarque nen que de mediocfe Hf II rbit commun dans la conduite, fi i'on a'y voit Cc font deux vt&oiies ou la prudence n'a aucune part, & ou 1'ignorance du vaincu fetrouvc dans toute fbn etendue*» wm Si l'on voit un General a la t&e d'une petite armee conrre uri autre, qui lui oppofe le riombre S la force ea tout, & que le premier par des mouvemen# bien concertes fe ferve de 1'avantage des poftes, 8c rende tous fes defleins inutiles, dans le £< qu*$ri autre n'ofen>!t paroitre en campagne, c'cft la conduite d*uft grand Capitaine, 8c non pas d'un homme intrepidcj parce que fbnhabiletâpplanit les plus grands obftacles, & les rend trespraticables, S'il-#e trouve dans un avantage egal de terrain, ou #i| fe vott dans la neceflite de bazarder une afraire, il ira hardiment au-devant de ibn enncmi, fonde' fur fbn habilete, & la bonte de fbn ordre de bataille fin, rufe 8c profond ; il 1'attaquera & remportera la vi&oire, non par un plus grand courage contre un moindre 5 ni par un cffet du hafcardj mais par la icience, ^par l'adre£ fe, Sc par un plus grand art dansiata&ique: peut- ®n dire qu'un General ne fauroit fe conduire de la forte faris uric tr£s-grande iritrepidite? Ce feroit tres-mal le louer, c*eft plut6t un homme tr£seourageux, qui ne hazarde rien ctmtre les lumieres de fa prudence, quoiqu'il le femble en apparencc, 8c en ne confiderant que fcs Ibrces 5 c eft un grand homme, uri grand Gapitaine, que les difficultes eneouragent loin de le rebuter, 8c dont 1'etendue 8c la penetration lui fourniflent une in- €i de rufes & de refTources pour executer ce cjue ks autres croient impofiible, parce cjufils forit deriues de cet eQ>rit 8c de ces connoiilances, 8c qu'ils n'agiflent que par la maxiroe que la fortune, Kivoriie les intrepides 8c les audacieux. Cette ma> xime ne fait pas toujours fortune, c\k tire ibuvent fa.force des avantages precedens, 8c d*une plus grande ignbrance dans lemiemi, ou du hazard. IlnV a point de hazard, dira quelqu*un: rien ne fc tait fans caufej j'j confens: cette caufe fe trouve donc dans 1'infumfance du vatncu. Saint- CHAPrXIlJ. ±H m laifla pas d# livrer dc grofles bar nner de grandes alarmes» Car d'abord Evremont cjlt quelque part , que le courage du Marechal de Chitillon etoit une ifttrepidit reflechi 8c deiibere a loiiir iur ce qu'ilvouloiC entreprendre. 11 eft certain que fa raifon reftoit toujours libre 8c entierej cela fe reconnoit aflez dans \ts combats qu'il a donnes, dans le commencement comme dans les fuiies. Ceux qui imputcnt fes fuccea a la fortune, font ou injufles, ou peu eapables d'en juger. il rendit toujours 609 compte de fes ttmerit&s, dit je penie ibn Hiftorieri, il moit etabli parmi,les gens du metier les fltts ewtendus, que la ffectdfttion etoit merieilleufe dans 1$ cabimt, mais cjuil f&iloit neceffairement de iaudace & de 1'acJion m la guerre. Cette maxime, que ibn Hiftorien lui fait debiter, eft vraiecn un fens, Sc abfurde en 1'autre, 8c ces gens du^metier les plus entendus qui 1'avoient embraffee fans reftrio tion, n'y entendoient rieri: a moins que par h ipeculation qn'il louoit dans le cabinet, il n'eo» tendit 1'etude 8c la recherche des moiens 8c des mefures dont on fe iervira en campagne. Je cor»> fefle, 8c c'eft un axiome, qu'ilfaut del*audace& de 1'aAion a la guerre: mais cela ne veut pas dire qu'il faille en 6ter le confeil, la deliberation 8c la meditation, ou la fpeculation. La guerre eftune fcience corame la plupart des autre», quiibnr fp^* eulatives 8c pratiques. Par cette maxime ce Ca> pitaine veut nous oter la liberte de penfer, de mediter, 8c de railbnner iur ce qii*il faut faireavant que d'en venir a l'execution 8c a la prataque. H faut donc agir machinalement, 8c ne reflechir iur rien a la guerre. L'a6tion 8c 1'execution d'une entrepriie ne peuvent etre qu'une iuite de la meditation 8c du raifbnnement: l'on juge par les actions de ce General, que k ipeculatura ki etoit Vn 4'ua Bb»
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